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[Septembre 1997] Premier cours avancé

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Severus Rogue
Severus Rogue
DIRECTEUR DE POUDLARDMangemort
    DIRECTEUR DE POUDLARD
    Mangemort
AVATAR : Alan Rickman
MESSAGES : 194
[Septembre 1997] Premier cours avancé Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Amoureux frustré de très longue date
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 9 janvier 1960, dans une petite ville moldue sans intérêt
SANG: mêlé
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MessageSujet: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyVen 19 Aoû 2016 - 22:23

Ce genre d'affaire avait tendance à aller en augmentant, cela dit, il n'y avait pas encore de coups aussi brutal et qui aurait pu dégénérer si vite. Severus quitta son bureau peu de temps avant que ne sonne minuit, descendant les escaliers en colimaçon puis passant dans le couloir, l'aigle se refermant derrière lui en condamnant la porte de son bureau. Dès le début de l'année, il avait clarifié en lui-même les limites à ne pas dépasser et ce couard d'inspecteur s'était à la fois rendu coupable de les avoir dépassé mais aussi de ne pas en être à son coup d'essai, ce qui avait convaincu Severus d'en faire la prochaine victime prioritaire de sa liste. S'il ne pouvait vraiment empêcher qu'on maltraite les élèves, il pouvait en revanche provoquer un malheur à ceux qui allaient trop loin ou cumulaient de trop lourdes erreurs. Ou une série de malheurs, qui amèneront ce très cher inspecteur au point de non-retour puis à la mort, ce ne sera guère une très grande perte pour l'humanité. Lorsque Severus passa dans un autre couloir, la pâle lumière de la lune, presque pleine, illumina un bref instant son visage cireux et mince, plus mince qu'il ne l'avait été l'année précédente, un visage blafard et terne, seul son regard brillait encore d'une lueur féroce de vie. La lueur passa, disparaissant derrière un nuage fin, comme lui fila vers un autre escalier. Le château était d’un silence assourdissant, presque angoissant, le regard de Severus voletant d’un endroit à l’autre sans jamais s’y poser plus de quelques secondes.

Ses yeux étaient devenus, par ailleurs, la seule partie "vivante" de tout son être, car il ne faisait dorénavant plus d'effort pour le reste. Il ne s'obligeait plus à parler avec ses collègues ou avec qui que ce soit lorsque ce n'était pas nécessaire, il ne répondait plus aux lettres des parents ou d’autres non plus s’il ne le devait pas, il ne faisait plus l’effort de sortir parfois ou de participer un minimum à la vie du château. Plus les jours passaient et plus ses dernières envies restantes le quittaient, plus il perdait le goût de ses dernières occupations. Comme un vieillard rangeant sa maison et classant ses souvenirs en sentant la fin venir, il arrêtait peu à peu de vivre comme n’importe qui d’autre le ferait, se concentrant sur le principal. Les loisirs, ses recherches, la pratique de tous ces sorts interdits, méconnus, dangereux ou dérangeants, l’amélioration ou la recherche sur les potions, il laissait tout cela derrière lui. Tout en descendant les escaliers, il vérifia que personne ne traînait dans les couloirs, que ce soit élèves ou adultes, mais il n’y avait pas la moindre trace d’une personne, on aurait pu croire qu’un puissant sortilège de torpeur avait été lancé sur le château ce soir, cette ambiance était presque lugubre. Il ne rencontra que le fantôme du Baron Sanglant, dans le Hall d’entrée, qui passa tout en agitant faiblement ses chaînes et en poussant de longues plaintes.

En quittant le château, il attacha sa cape à ses épaules, toute aussi noire que le reste de ses vêtements, laissant la porte se refermer doucement derrière lui puis avançant dans le parc. La nuit était vraiment froide, bien plus qu’elle ne devrait l’être pour un mois de septembre, aussi froide que durant les plus rudes nuits d’hiver dans cette Écosse encore sauvage et repliée sur elle-même et sa culture, indifférente aux sollicitations du reste du monde. Rogue laissa un très faible sourire étirer une seconde ses lèvres mince,s tandis qu’il traversait le parc à grands pas. Toute cette nuit était comme marquée par les ténèbres et la lourde ambiance pesant sur le monde sorcier. Patience… Patience. Il continua jusqu’au portail et sortit de l’enceinte du château, levant le regard vers la lune très blanche et les étoiles, seules sources de lumière. Il avait dit à Cassidy Rowle de le rejoindre ici, à minuit vingt précisément, pour son premier cours avancé de potions. En attendant son arrivée, il fit quelques pas sur le chemin, respirant profondément l’air de cette nuit glaciale. Son regard se perdit un moment sur les silhouettes des maisons du village, qu’il apercevait dans le creux de la nuit. Il n’était plus retourné là-bas depuis longtemps… Quelques instants plus tard, les grilles du château se rouvrirent et il tourna la tête, voyant arriver la fille Rowle.

– Bien peu de personnes prennent le temps de réfléchir avant de se lancer dans la préparation d’une potion, commença-t-il d’une voix froide en la jaugeant du regard, le visage neutre. Mélanger quelques ingrédients dans un chaudron, n’importe quel idiot est capable de le faire. Et bien peu se demandent pourquoi, réfléchissent à leurs buts et savent en déduire le chemin le plus adapté à suivre. Vous savez déjà lire une recette et sans doute les modifier en cas de besoin. Suivez-moi. Nous allons dans l’Allée des Embrumes, à son entrée.

Il transplana directement sans plus attendre dans le crac sonore et caractéristique, réapparaissant sous un petit porche de l’Allée des Embrumes. Lorsque Rowle arriva à son tour, il recula pour rester dans l’ombre du proche et observer les alentours à son aise. Il y avait plus de monde ici qu’il n’en avait vu à Poudlard, quelques sorciers et sorcières déambulaient, un ivrogne était affalé contre un mur, et la plupart des boutiques étaient encore ouvertes, malgré l’heure tardive. Que les temps actuels étaient beaux pour les adeptes de la magie noire et de toute la racaille possible et inimaginable.

– Vous n’êtes pas dans un cas de cours classique, miss Rowle. Tâchez de faire preuve d’imagination, à présent. Vous savez que la cible de votre travail est un homme que vous détestez déjà et qui s’est rendu coupable de divers actes, pour lesquels bien peu seront en peine si cet homme venait à disparaître. Vous devez imaginer un chemin, concevoir plusieurs potions, qui mèneront votre proie dans le piège. Vous avez accès à des ingrédients communs et d’autres plus rares. Voilà la situation de base.

Il se retourna complètement vers elle, la dévisageant froidement.

– Réfléchissez d’abord à tout le cheminement, planifiez vos actions. Ce dont vous allez avoir besoin et pourquoi, où et quand allez-vous mettre en œuvre les moyens utilisés. Selon vous, quelles seraient les potions à ne pas utiliser ?
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyLun 5 Sep 2016 - 19:03

20 Septembre 1997,
Poudlard.

La soirée de la veille, le dix-neuf, après maintes réflexions, Cassidy avait jugé qu'il serait plus prudent pour elle de ne pas se rendre à la bibliothèque pour assister au spectacle qui avait du s'y dérouler après le coup tordu qu'elle avait pris plaisir à faire à Octavius. Lorsque vingt-et-une heure avait sonné, l'apprentie potionniste s'était glissée sagement entre les draps blancs de son lit et s'était tout simplement endormie. Elle manquait de sommeil. Cruellement. Ces derniers jours avaient été on ne peut plus éprouvants. Lors de la matinée du seize, elle avait rencontré ce photographe de malheur qui l'avait lâchement attaquée sans lui donner la moindre chance de riposter. Ce crétin lui avait tout simplement fêlé cinq côtes, cassé le poignet droit, après lui avoir infligé bon nombre d'hématomes et d'ecchymoses sur à peu près tout le corps. Lorsqu'elle était parvenue à rentrer au château, sa nuit avait été des plus agitées puisqu'elle avait passé celle-ci à vomir, et ce malgré la potion de sommeil sans rêves qu'elle avait ingurgité. Droguée au Poussos, Cassidy s'était plus ou moins rétablie mais ses os bien que réparés, demeuraient encore fragiles et douloureux. Néanmoins, ce semblant de rétablissement avait été suffisant pour lui permettre de mettre son plan à exécution en ce qui concernait le bibliothécaire, aussi avait-elle passé les deux journées et soirées suivantes à donner des charmants rendez-vous à diverses personnes sous l'apparence de ce dernier. Rendez-vous au même endroit, le même jour, à la même heure, bien entendu, autrement, cela aurait été bien trop simple à gérer pour lui, elle le savait bien. Octavius Holbrey était une personne avec un esprit étrange certes, mais bourré de ressources et d'ingéniosité ; elle devait de le reconnaître même si cela la rendait complètement malade. Aussi, consciente du niveau de son adversaire, la jeune femme n'avait pas hésité un seul instant à placer la barre haute, très haute. Merlin, quelle agitation avait dû régner dans la bibliothèque au quatrième étage. Tandis qu'elle avait sombré dans un sommeil de plomb, le visage enfoui dans son oreiller, le corps recouvert d'un simple drap blanc - il allait vraiment falloir qu'elle trouve le moyen de se procurer une couette - , la Rowle n'avait eu aucune idée de la tournure qu'étaient en train de prendre les événements.

La journée du vingt, Cassidy l'avait passée en dansant sur des charbons ardents : en évitant la bibliothèque comme la peste et en esquivant le bibliothécaire de son mieux. Heureusement, elle ne l'avait pas croisé de la journée. Toutefois, vers midi, alors qu'elle venait de sortir de l'infirmerie dont elle venait de réapprovisionner les réserves en potions de soin, des bribes de paroles provenant d'une conversation animée entre deux élèves, l'avaient brusquement stoppée dans son élan :

« ... paraît qu'il s'est même mangé un Doloris par Rogue.
- Sérieux ? Non, j'te crois pas !
- Si, je t'assure. C'est ce que raconte Peeves en tout cas. »

Son sang se glaça dans ses veines, semblant chuter de plusieurs degrés. Brutalement. Une sorte de douche froide. Mue par un profond doute, la Rowle s'était approchée des deux Serdaigle qui discutaient, un air glacial ornant son visage de marbre.

« De qui parlez vous Mesdemoiselles ? »

Les deux jeunes élèves avaient violemment sursauté, l'une allant même jusqu'à lâcher son livre de divination de dix kilos sur le pied droit de la blonde, qui s'était retenue à grand peine de lâcher un cri de douleur et de dévisser la tête de l'élève. Un livre de divination... Il ne fallait pas être devin pour soupçonner une quelconque revanche du destin... Trewlaney lui avait-elle jeté une malédiction après le tour qu'elle lui avait joué ?

« Miss Rowle ! Excusez-moi... je... nous... enfin, ce sont des rumeurs et...
- Je vous ai posé une question claire Miss. De qui parlez-vous ?
-De... de... Mr Holbrey, le... le bibliothécaire. »

Cassidy s'était alors détournée et avait rejoint ses cachots telle une furie, avec une aura crépitante digne du nouveau Directeur. Merlin, elle n'avait pas prévu que ça aille aussi loin. Rogue. Elle l'avait involontairement obligé à se confronter à Rogue et voilà que par sa faute il s'était ramassé un sortilège impardonnable. La jeune femme s'était assise sur son lit, pensive tandis qu'un nœud était en train de se former dans son estomac. La culpabilité. Merlin, qu'elle haïssait cette sensation.


20 Septembre 1997, 23h30.

Alors qu'elle était profondément endormie, récupérant enfin de ses soirées agitées, le sommeil de la jeune femme fut perturbé par un bruit étrange. Une sorte de bruissement d'ailes. Ronchonnant, encore à moitié endormie, la blonde se retourna emmêlant encore plus son corps dans le drap, et tira celui-ci d'un coup sec, au dessus de sa tête. Merlin, pas question de se réveiller, elle avait besoin de sommeil. Alors qu'elle plongeait de nouveau dans les bras de Morphée, brusquement, elle sentit des coups de bec attaquer ses mains, perforant le drap pâle la protégeant d'une manière assez relative de la fraîcheur des cachots.

« Aïe ! Merlin... mais qu'est-ce... aïe ! »

Rapidement, Cassidy chercha sa baguette enfouie sous son oreiller - serrant les dents à cause de la douleur due à son poignet encore fragile - et dès qu'elle l'eu trouvée, une lumière puissante éclaira la pièce. Alors qu'elle se redressait sur le matelas, elle hurla de peur en se retrouvant face à deux yeux énormes. Jaunes. Globuleux. Un hibou noir la fixait férocement. Comment était-il entré ? Merlin, elle devait rêver, ce n'était pas possible. Le regard encore embrumé, la sorcière parcouru la pièce de son regard clair, tentant de comprendre comment ce phénomène avait pu se produire, en vain. Ses appartements étaient situés dans les cachots et ne possédaient aucune fenêtre - à son grand dam. Lentement, sa tête pivota de nouveau vers le volatile infect.

« Par où t'es entrée sale bête ? »

A ces mots, l'oiseau qui s'était posé au pied de son lit, s'envola pour venir atterrir en plein sur sa tête, heurtant son crâne avec fracas. Ses serres commencèrent à attaquer ses cheveux sans ménagement et la jeune femme fut contrainte de se lever de son lit, en hurlant. Violemment, ses bras cherchaient à éloigner l'oiseau de son visage, en vain. Après plusieurs minutes de bataille, des plumes et des cheveux perdus, elle finit par réussir à le choper par les pattes, et l'éloigna aussitôt d'elle le tenant de manière à ce qu'il ait la tête en bas. Ce n'est qu'à ce moment là qu'elle se rendit compte que cet espèce d'hibou suicidaire possédait une missive accrochée à l'une de ses pattes. Fronçant les sourcils, elle la détacha avec précaution et la posa sur son lit. Vivement, elle se dirigea vers la porte de ses appartements et lâcha l'oiseau de nuit dans le couloir des cachots. Il avait trouvé le moyen de venir jusqu'ici ? Il n'avait qu'à faire le chemin inverse désormais.

« Va-t-en d'ici espèce de sale pigeon ! Et n'oublie pas de dire à ton maître de mieux te dresser ! »

Rageuse, les cheveux ébouriffés au possible, Cassidy claqua la porte et verrouilla de nouveau celle-ci avant de se diriger de nouveau vers son lit. Sceptique, elle observa l'enveloppe qui reposait sur le matelas. Du courrier ? A cette heure ? Quel était le sombre imbécile qui s'était aventuré à lui jouer ce sale tour ? Octavius était-il finalement plus revanchard qu'elle ? Prudemment, la blonde ouvrit la lettre et parcouru la missive. Au fur et à mesure de sa lecture, son visage pâlissait. Le volatile qu'elle venait impunément d'insulter de pigeon devait être celui de l'expéditeur, non ? Quant à l'expéditeur, il s'agissait tout simplement de Severus Rogue, directeur de Poudlard. Celui-ci, comme à son habitude avait été bref. Très bref. Premier cours particulier, demain soir, minuit vingt. Rendez-vous devant les grilles de l'entrée principale. Clair, net et précis. Merlin, mais pourquoi donc lui avait-il envoyé cette missive au beau milieu de la nuit ? Et qui plus est, comment son stupide hibou était-il entré ? La jeune femme se remit au lit enfonça de nouveau son visage dans son oreiller, inspirant à pleins poumons. Son instinct lui susurrait que le professeur Rogue n'avait pas choisi de lui envoyer cette missive à cette heure-ci au hasard. Se doutait-il de quelque chose ? Octavius l'avait-il lâchement balancée ? C'est pas moi, c'est Miss Rowle... La jeune femme hurla de rage dans son oreiller, avant de parvenir à se rendormir, épuisée.


21 Septembre 1997, 0h20.

Minuit venait de sonner. Le 21 Septembre commençait officiellement. Une nouvelle fois, la jolie blonde vérifia la missive qu'elle avait reçu la veille. Bien, elle ne s'était pas trompée. Dans vingt minutes précisément, elle devrait être devant les grilles du château. Tranquillement, Cassidy préparait ses affaires, ne laissant rien au hasard. Elle avait été trop fatiguée la veille pour le percuter, mais d'après la lettre, le professeur Rogue avait prévu de l'emmener avec lui en dehors du château. Étonnant, mais également très intéressant. La souplesse, elle était là pour apprendre à développer cette satanée souplesse qui lui manquait tant. Rien que l'horaire n'était pas conventionnel. Néanmoins, rigueur obligée, la jeune femme avait fait le choix d'emmener avec elle un petit sac noir en bandoulière, contenant un livre de potions avancé, et quelques ingrédients. Dans les poches de sa lourde cape noire, elle avait pris soin de placer sa baguette ainsi que des fioles renfermant diverses potions. Elle n'était pas rassurée de se retrouver seule en compagnie du professeur après ce qu'il s'était passé dans la bibliothèque, mais elle était également très excitée à l'idée de commencer à travailler à ses côtés. L'un de ses rêves se réalisait. Avec soin, elle attacha sa longue chevelure en une haute queue de cheval comme on le lui avait appris pour ne pas commettre d'impair, et glissa une paire de gants dans son sac noir. Ils allaient à l'extérieur, la nuit était claire et serait donc froide. La jeune femme frissonna et entrepris d'enfiler un simple jean noir afin de remplacer sa jupe bleutée. Il lui fallait être à l'aise, qui sait ce que le sorcier lui réservait ? Méfiante, la Rowle vira également les talons qu'elle portait continuellement afin de remplacer ces derniers par une paire de tennis noires. Elle perdait dix centimètres, mais gagnerait en vitesse si jamais le Directeur s'aventurait à essayer de la tuer. Enfin, elle était prête. L'apprentie enfila sa cape sous laquelle elle dissimula son petit sac en bandoulière et posa la main sur la poignée, avant de se figer. Le miroir en face lui renvoyait son reflet, ce qui créa chez elle un temps d'arrêt. Merlin, elle ne s'en rendait compte que maintenant, mais elle était toute de noir vêtue, ce qui aurait pu éventuellement donner l'impression qu'elle était la jeune sœur ou la fille du Directeur. Seuls son visage aux traits fins et délicats ainsi que ses cheveux de lumière venaient écarter tout lien de parenté. Cassidy laissa échapper un rire avant de refermer la porte derrière elle. La fille du Directeur... Quelle idée étrange.

Tandis qu'elle avançait vers les grilles du château, sa cape traînant derrière elle puisqu'elle ne portait guère ses talons, la jeune femme distingua sa grande silhouette noire, se découpant dans la nuit. Il fallait savoir qu'il serait là pour l'apercevoir... Avançant rapidement, elle jeta un œil à la montre ornant son poignet gauche. Minuit vingt. Parfait. Tranquillement, elle ouvrit les grilles du château et le vit se tourner vers elle. Son visage était blafard et fatigué, hurlant silencieusement qu'il tuerait quiconque oserait le déranger. Une chance qu'elle ait rendez-vous.

« Bonsoir professeur Rogue » , le salua-t-elle d'une voix claire.

Ses iris turquoises se heurtèrent à des yeux aussi sombres que l'était l'ébène. Un regard noir, profond. Dangereux, mais captivant selon elle. Leurs yeux. Leurs yeux permettaient également de les distinguer.

« Bien peu de personnes prennent le temps de réfléchir avant de se lancer dans la préparation d’une potion. Mélanger quelques ingrédients dans un chaudron, n’importe quel idiot est capable de le faire. Et bien peu se demandent pourquoi, réfléchissent à leurs buts et savent en déduire le chemin le plus adapté à suivre. Vous savez déjà lire une recette et sans doute les modifier en cas de besoin. Suivez-moi. Nous allons dans l’Allée des Embrumes, à son entrée. »

Dans un bruissement de cape, il disparu. Bien, bien, bien. Cela devait être sa façon à lui de saluer. La jeune femme haussa les épaules, qu'importe, il n'était pas là pour être aimable mais pour lui enseigner les potions. Cassidy occupait la place de l'apprentie et ce n'était sûrement pas son rôle de lui enseigner la politesse et les bonnes manières. En revanche... Il avait transplané, attendant qu'elle fasse de même. Une grimace se dessina sur le visage de la Rowle. Transplaner... Merlin. Déjà qu'en temps normal, ses transplanages étaient loin d'être parfaits, le résultat avec cinq côtes abîmées promettait des merveilles. Enfin, elle n'avait guère le choix. Cassidy inspira profondément et se concentra. Un bruissement de cape plus tard, elle avait disparu à son tour.

Attention... Atterrissage ! Le choc fut rude. Très, très rude. Les chevilles de la jeune femme craquèrent tandis qu'elle apparaissait brutalement devant le Directeur de Poudlard, manquant de lui écraser les pieds de quelques centimètres. Heureusement pour lui, elle portait des chaussures plates ce soir. Elle était réapparue juste devant lui, le nez à quelques centimètres de son torse. Et ce n'était guère là une expression. Il devait réellement y avoir entre eux une distance tout au plus de quatre centimètres. Lentement, alors qu'elle relevait les yeux vers ceux du potionniste réputé, une décharge électrique la transperça au niveau des côtes, et elle bascula en avant. Alors qu'elle se sentait tomber sur lui, Cassidy eu le réflexe, ô combien merveilleux, de tendre son bras gauche devant elle. Cela lui sauva probablement la vie puisque cet appui d'infortune lui permit d'éviter de se retrouver le visage lové dans la cape noire du directeur. Quel calcul... Un centimètre devait la séparer du torse du sorcier. En revanche, sa main reposait bien sur ce dernier. Comment ces cours particuliers par un câlin afin de briser la glace ? Oui... Non. Elle s'en passerait et elle doutait fort que le maître des potions apprécierait.

« Excusez-moi professeur... » , marmonna-t-elle en se redressant.

Elle recula de quelques pas et observa l'endroit dans lequel elle se trouvait tout en rabattant sa large capuche sur ses cheveux blonds. La pleine Lune se reflétait beaucoup trop dans ces derniers, attirant l'attention d'un groupe de passants. Bon sang, qu'il était difficile de se faire discrète lorsque malgré la nuit tombée, le ciel s'évertuait à braquer un projecteur sur soi. La jeune femme leva les yeux, tout en reculant dans l'ombre, cette fois à côté du maître des potions. Ils étaient sous un petit porche miteux, à l'entrée de l'Allée des Embrumes. La jeune femme n'était guère familière avec ce genre d'endroit. La seule fois où un sorcier en était sorti pour agripper son poignet dans le but de lui vendre des ongles humains, la blonde s'était vivement dégagée, avant de s'éloigner dans le sens opposé d'un pas pressé. On y racontait que des trafics s'y faisaient couramment et que de nombreux produits maléfiques y étaient vendus. Se son regard clair, Cassidy observa attentivement son environnement, comme elle le faisait à chaque fois, et pour tout finalement. Objets, gens, environnement. Rien n'était épargné par son regard surentraîné. Des gens. Beaucoup de gens. Étonnant pour une heure aussi tardive. Barjow et Beurk faisait-il des promotions ? Au coin de la rue, un ivrogne tentait maladroitement de tenir debout, une bouteille de Whisky-Pur-Feu à moitié vide à la main.

« Et toi.. fill'.. ! Zvoulez boir' un ti coup 'vec moiii ? »

La jeune femme grimaça et reporta son attention sur Severus Rogue. Celui-ci reprit d'un ton sombre :

« Vous n’êtes pas dans un cas de cours classique, miss Rowle. Tâchez de faire preuve d’imagination, à présent. Vous savez que la cible de votre travail est un homme que vous détestez déjà et qui s’est rendu coupable de divers actes, pour lesquels bien peu seront en peine si cet homme venait à disparaître. Vous devez imaginer un chemin, concevoir plusieurs potions, qui mèneront votre proie dans le piège. Vous avez accès à des ingrédients communs et d’autres plus rares. Voilà la situation de base. »

Paaaaardon ? Intérieurement, Cassidy eu l'impression de chuter dans les escaliers maudits de Poudlard. Bam. Une cible ? Carrément ? Par le slip de Merlin, il ne plaisantait pas avec les cours particuliers lui. Une fois la surprise passée, la jeune femme reprit contenance. Au final... C'était de sa faute, elle aurait dû s'y préparer. Des méthodes peu conventionnelles et orthodoxes, le maître des potions s'avérait être à la hauteur de ce qu'on lui avait promis. Elle se redressa, le cerveau en action. Les engrenages se mirent à tourner à plein régime, tentant de trouver l’emboîtement adéquat. Il fallait prendre les informations une à une, les analyser, puis seulement ensuite les assembler de manière à obtenir une vue globale sur la situation de base proposée. La logique. Pure et dure, une fois encore. Une rigueur à toute épreuve. Tandis que Cassidy se mordillait la lèvre inférieure, les sourcils froncés, le Mangemort poursuivit en se tournant entièrement vers elle.

« Réfléchissez d’abord à tout le cheminement, planifiez vos actions. Ce dont vous allez avoir besoin et pourquoi, où et quand allez-vous mettre en œuvre les moyens utilisés. Selon vous, quelles seraient les potions à ne pas utiliser ?  »

Sa voix était d'un calme presque envoûtant, ce qui l'aidait grandement à se concentrer. Son ton froid et sec, allant à l'essentiel lui facilitait la tâche au final. Il n'était pas dans le verbiage contrairement à bon nombre des enseignants qu'elle avait eu.

« Je vais avoir besoin de mon cerveau en état de fonctionner. De ma baguette magique qui est dans ma cape. De vous pour me guider par la suite, que vous soyez de bonne humeur ou non. Je vais avoir besoin de camoufler mon passage pour éviter les ennuis. Il y a du monde ce soir, ce qui peut me servir puisque je sais être discrète ; je peux aisément me fondre dans la masse du haut de mon mètre cinquante trois. Quant à savoir où je mettrai en oeuvre les moyens utilisés, et quand, tout dépend d'une seule variable selon moi. »

Cassidy plongea son regard turquoise dans celui de l'homme, avant de reprendre d'une voix parfaitement calme.

« Avant de parler des potions, je préfère m'assurer de la base de la situation afin d'éviter tout quiproquo. Comme vous me l'avez si bien souligné, il faut penser. Je suis une tête pensante, fort bien, mais pour penser une potion, je dois l'adapter à la personne désignée. Un homme que je déteste déjà ? Encore faudrait-il que nous parlions du même. Je ne voudrais pas prendre le risque de tuer quelqu'un dont je ne souhaite pas la mort en réalité. Comment pourriez-vous savoir qui je déteste au point de vouloir le voir six pieds sous terre, professeur Rogue ? Aussi, je commencerais par vous demander de m'en dire plus sur cette personne, sans forcément me révéler son identité. »

Certes, une partie d'elle détestait Octavius et son sourire à deux noises, mais de là à souhaiter sa mort... Non. Non. Il y avait tout un monde. Seulement, elle seule pouvait savoir quelles étaient ses limites. Rogue ne pouvait décemment pas prétendre connaître la personne qu'elle aurait été prête à tuer de sang-froid.

« Hum... Ensuite. Après avoir eu la confirmation de l'individu visé, il faudrait réfléchir en fonction de son poids et de sa morphologie, à la quantité de potion que je vais devoir préparer. Aussi, cela me permettrait d'adapter la quantité d'ingrédients à utiliser. »

Plus jamais elle ne ferait la même erreur qu'aux Trois-Balais. Octavius avait ingéré une quantité de potion lui étant destiné à elle, si bien que l'effet de cette dernière s'était avéré beaucoup plus court que prévu du fait de leurs morphologies différentes. Sans attendre sa réponse, Cassidy poursuivit le déroulement de sa pensée. ça y est, la jeune femme était lancée. Sous l'éclat de la Lune, son regard brillait. Passionné. Enfin spontané et vivant. Merlin qu'il était bon de pouvoir s'autoriser à vivre de temps en temps. Le fil se déroulait lentement face à elle, avec les différentes étapes par lesquelles il lui faudrait passer. Les variables, les escales et leurs dangers propres se dessinaient lentement dans son esprit, telle une carte invisible se déployant progressivement.

« Des gens m'ont vu arriver, notamment à cause de mes cheveux. Ils ne savent pas forcément qui je suis mais certains ont pu avoir eu le temps d'apercevoir mon visage. Même le type ivre a eu le temps de voir que j'étais une femme. Aussi... si j'osais... Oui, je vais oser après tout... Je vous ferais y aller à ma place afin de couvrir mes arrières et m'éviter des problèmes. »

Cassidy eu un petit rictus. Ou après tout, il devait lui rester une ou deux fioles de Polynectar dans l'une de ses poches. Elle n'avait qu'à subtiliser un cheveu de Rogue pour se faire passer pour lui. Quelque chose lui susurrait de ne pas évoquer le Polynectar ce soir, mais pourtant ce dernier lui apparaissait comme étant une solution assez tentante.

« Malheureusement, je ne pense pas que cette proposition vous conviendrait, alors j'irai moi-même, sauf si dans un élan de bonté, vous acceptiez d'inverser nos rôles. Ou alors... Je pourrais... si j'avais une idée précise de la potion, disons... convaincre une personne d'aller acheter les ingrédients à ma place. Sauf que... si ce n'est pas vous, je n'aurai guère confiance dans le jugement de cette personne pour sélectionner des ingrédients de qualité. Hum... Donc non, si ce n'est pas vous, j'irai seule, avec des gants. »

Cassidy écarta un pan de tissu noir de sa cape afin d'avoir accès à son sac. De celui-ci, elle sortit une paire de gants noirs, et fins. Souplement, elle les enfila, couvrant ainsi son poignet droit encore enflé, et les écorchures dont ses mains étaient recouvertes, dues aux coups de becs de cette saleté de hibou.

« Je ne tiens pas à ce qu'on remonte jusqu'à moi. Je suppose que c'est le propre de tous les tueurs, sauf ceux désirant se rendre célèbre. Couvrir ses arrières de façon à ce qu'on ne puisse pas remonter jusqu'à eux. Ensuite, il va me falloir de l'argent, or je n'en ai pas sur moi. Je n'avais pas prévu de faire des courses ce soir aussi, je suppose que vous allez m'en fournir ? » , demanda-t-elle en tendant la main vers le sorcier.
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyMer 7 Sep 2016 - 10:14

– Je vais avoir besoin de mon cerveau en état de fonctionner. De ma baguette magique qui est dans ma cape. De vous pour me guider par la suite, que vous soyez de bonne humeur ou non. Je vais avoir besoin de camoufler mon passage pour éviter les ennuis. Il y a du monde ce soir, ce qui peut me servir puisque je sais être discrète ; je peux aisément me fondre dans la masse du haut de mon mètre cinquante trois. Quant à savoir où je mettrai en œuvre les moyens utilisés, et quand, tout dépend d'une seule variable selon moi.

Ce n'était pas mal pour un début, au moins se servait-elle bel et bien de son cerveau avant de foncer dans le tas, comme le faisaient presque tous les élèves en cours. Merlin, qu'il était au moins satisfait de s'être débarrassé de cette charge pour la dernière année de sa vie, de ne plus devoir se lever tous les matins en se demandant quel genre de catastrophe ses élèves allaient encore provoquer et combien de crises de larmes chez les premières années éclateront encore durant la journée. Voilà bien une chose qui n'allait pas lui manquer en partant, les cours, les devoirs, les élèves, les classes d'idiots, que ce soit en cours de défense contre les forces du mal ou les cours de potions, d'ailleurs, dans l'une comme dans l'autre, essayer d'apprendre quoi que ce soit à tous ces gosses était une cause perdue, hormis pour une poignée d'entre eux, capables de travailler sérieusement. Il croisa le regard de Rowle, songeant de nouveau à la petite scène de la veille avec Holbrey. Il avait payé pour ne pas avoir renvoyé Ombrage directement en lui avouant le piège, pour laisser ce genre d'imprévu s'accumuler, pour ne pas avoir réglé aussitôt le bazar et perdre du temps à parlementer. Severus devait déjà jongler avec bien trop de paramètres et gérer le plan du vieux fou pour se permettre de laisser un petit crétin suicidaire en rajouter par des actions complètement inconsidérés, sans être capable d'assumer par-derrière. Cette école n'était pas un terrain de jeu, ils étaient en guerre ! Holbrey avait-il réalisé cela, dans sa petite tête ? S'il avait le malheur de, à nouveau, laisser entrer une ou des personnes qui pourraient tuer un élève né-moldu ou autre juste pour passer les nerfs... ce type aura vraiment intérêt à savoir se cacher, Rogue le traquera jusqu'à son dernier souffle pour lui faire payer, quitte à se servir de Voldemort même jusqu'à ce qu'il se fasse piéger.

– Avant de parler des potions, je préfère m'assurer de la base de la situation afin d'éviter tout quiproquo. Comme vous me l'avez si bien souligné, il faut penser. Je suis une tête pensante, fort bien, mais pour penser une potion, je dois l'adapter à la personne désignée. Un homme que je déteste déjà ? Encore faudrait-il que nous parlions du même. Je ne voudrais pas prendre le risque de tuer quelqu'un dont je ne souhaite pas la mort en réalité. Comment pourriez-vous savoir qui je déteste au point de vouloir le voir six pieds sous terre, professeur Rogue ? Aussi, je commencerais par vous demander de m'en dire plus sur cette personne, sans forcément me révéler son identité.

– Inutile de chercher trop compliqué, marmonna-t-il.

Elle songeait qu'il pourrait lui demander un plan pour tuer Holbrey ? Oh, pour cela, non, s'il fallait en arriver à se débarrasser de ce type, Severus s'en chargera lui-même, il ne mêlera pas sa dernière élève à l'affaire. La cible était plus... Comment dire cela... Plus aisée d'accès pour un début, car moins intelligente que le bibliothécaire et surtout beaucoup moins méfiante. Ce type se croyait supérieur et protégé par son statut d'inspecteur, convaincu que rien ne pourrait jamais lui arriver puisque le Ministère le protégeait. En cela, il avait raison, le Ministère le couvrait, et c'est pour cela qu'il ne demandera pas non plus à Rowle d'assumer la mise à mort si ça venait à se savoir. Pour cette année, le fait d'avoir éliminé Dumbledore avait fourni à Severus un avantage non négligeable : une impunité totale car Voldemort le considérait comme un allié parfaitement loyal. Une impunité qui avait pour limite qu'elle en durait que tant que le seigneur des ténèbres aura besoin de lui vivant, c'est vrai. Voldemort lui en voudra-t-il de s'être débarrassé d'un inspecteur, s'il venait à le savoir ? Il suffirait d'accuser cet homme de trahison, en y ajoutant une ou deux "preuves", et voilà, affaire réglée. On ajoutait aussi à ça que le mage noir avait, en ce moment, bien autre chose en tête que de soucier des victimes de ses mangemorts. Cette période permettait tous les viols de la justice, l'équité, la considération humaine et tout ce qui s'ensuit. Severus croisa les bras avec lenteur, écoutant Rowle ajouter ensuite qu'il fallait réfléchir sur la quantité de potion à prévoir en fonction de la morphologie de la personne. Qu'elle pense également aux différentes résistances que les personnes pouvaient avoir face aux potions. Comme pour les personnes, tout un chacun pouvait se préparer contre les effets et conséquences. Il était possible de s'entraîne à contrer le sortilège de l'Imperium comme il était possible de se prémunir contre la plupart des poisons lorsqu'on s'y connaissait un peu. Ceci étant, l'inspecteur n'avait aucune préparation. Rogue avait pris soin de vérifier ça cette nuit, et ce ce type ne prenait aucun philtre en prévision, il se croyait véritablement inattaquable. Dommage, un combat n'avait définitivement plus aucune saveur lorsque la proie ne se débattait pas.

– Des gens m'ont vu arriver, notamment à cause de mes cheveux. Ils ne savent pas forcément qui je suis mais certains ont pu avoir eu le temps d'apercevoir mon visage. Même le type ivre a eu le temps de voir que j'étais une femme. Aussi... si j'osais... Oui, je vais oser après tout... Je vous ferais y aller à ma place afin de couvrir mes arrières et m'éviter des problèmes.

Même si le polynectar ou le passage par un autre pouvait fonctionner, ce n'étaient pas les solutions les plus idéales, car elle devait apprendre à se débrouiller par elle-même pour être capable de faire face le jour où elle sera seule, sans personne pour l'accompagner. En plus de cela, quel genre de problèmes craignait-elle de rencontrer dans cette allée ? Il haussa légèrement les sourcils en lui lançant un regard blasé, espérant qu'elle ne commençait pas déjà à perdre le fil de ses idées et toute réflexion. Ils se trouvaient dans l'Allée des Embrumes, la nuit, le Ministère de la Magie était tombé aux mains des partisans de Voldemort, la loi du plus fort régnait partout et les mangemorts, comme tous les criminels, sortaient désormais ouvertement, se promenant à visage découvert. Et elle, en plus d'être couverte par son nom de famille, l'était aussi par sa taille insignifiante qui l'aidera à ne pas se faire remarquer. Cette Allée était l'un des endroits à la fois très dangereux et très sécurisant. Comment s'étonner de la voir déambuler ici ? Bien au contraire, cela ira en sa faveur, car avec un tel nom de famille, on attendait d'elle qu'elle suive les traces de son mangemort de père, même si ce n'était qu'une façade. Si elle voulait apprendre la souplesse, elle devra aussi apprendre à jouer la comédie. Rogue avait du mal à croire qu'elle était vraiment une partisane des idées de sa famille, pour être honnête, quelque chose dans son comportement ne correspondait pas. Oh, c'était très infime, oui, il fallait y prendre garde pour le remarquer... Une série de détails, la façon de parler et d'exposer ses idées, le fait qu'elle esquive toujours certaines questions essentielles. Il la pensait capable d'approfondir tout ce travail d'illusion, elle était capable de faire face à de nombreuses situations, déjà, il lui restait à apprendre à faire face à moduler sa façon de pensée dans n'importe quelle circonstances afin de ne pas se trahir. Comme ici, par exemple, où elle déclarait sereinement risquer quoi que ce soit.

– Malheureusement, je ne pense pas que cette proposition vous conviendrait, alors j'irai moi-même, sauf si dans un élan de bonté, vous acceptiez d'inverser nos rôles. Ou alors... Je pourrais... si j'avais une idée précise de la potion, disons... convaincre une personne d'aller acheter les ingrédients à ma place. Sauf que... si ce n'est pas vous, je n'aurai guère confiance dans le jugement de cette personne pour sélectionner des ingrédients de qualité. Hum... Donc non, si ce n'est pas vous, j'irai seule, avec des gants.

C'est cela, oui, c'est cela... il secoua légèrement la tête lorsqu'elle détourna le regard pour récupérer une paire de gants noirs dans son sac et les enfiler aussitôt. Au passage, il nota que son poignet était un peu enflé, et qu'elle avait une posture différente, depuis toute à l'heure. Blessée ? Elle aussi était "tombée dans un escalier" ? Et dire qu'il en restait encore à sortir des excuses aussi stupides, ou sur une autre variante "J'ai glissé dans la douche". Et ensuite, ce sera quoi ? "Je suis tombé de mon lit en me levant, c'est pour ça que j'ai les doigts cassés, des côtes brisées et l'arcade sourcilière ouverte à pisser le sang, le parquet des dortoirs est tellement dur".

– Je ne tiens pas à ce qu'on remonte jusqu'à moi. Je suppose que c'est le propre de tous les tueurs, sauf ceux désirant se rendre célèbre. Couvrir ses arrières de façon à ce qu'on ne puisse pas remonter jusqu'à eux. Ensuite, il va me falloir de l'argent, or je n'en ai pas sur moi. Je n'avais pas prévu de faire des courses ce soir aussi, je suppose que vous allez m'en fournir ?

– Le début de votre raisonnement était bon, la fin beaucoup moins. Nous sommes en pleine période guerre, des heures sombres, vous savez qui est au pouvoir et contrôle le Ministère. Vous êtes une Rowle, ce nom seul vous autorise à vous afficher dans cette Allée comme dans d'autres endroits. peu importe votre allégeance réelle ou les idées en lesquelles vous avez foi, peu importe que vous croyez ou non en les préceptes de votre famille. Pensez comme eux si vous voulez parfaire le rôle. Croyez-vous qu'un membre de votre famille se cacherait dans ce genre d'endroits, d'autant plus de nos jours ? Ou pensez-vous être trop faible et donc incapable de vous défendre ? Certaines paroles peuvent vous trahir.

Bien évidemment, on ne pouvait toujours éviter de faire naître des doutes, par nos actes, nos gestes, nos paroles, cela faisait parti du jeu. Néanmoins, il y avait un moyen de l'éviter au maximum, dès lors que c'était possible. Tout dépendait également de qui avait des doutes sur vous, votre identité, votre allégeance. Même si McGonagall, Slughorn ou d'autres dans le château se mettaient à douter de son allégeance, Severus n'en ferait pas un très grand cas. En revanche, si Voldemort se mettait à douter, le problème devenait tout de suite beaucoup plus sérieux. Choisir ses ennemis est tout un art.

– Quant au reste, votre cible n'est pas monsieur Holbrey. Je vous parle d'un escalier un peu brutal ces derniers temps, avec les élèves, qu'il faudrait songer à remplacer. Je ne vous demanderai pas de porter la responsabilité de l'affaire si cela venait à se savoir. Vous n'êtes pas une mangemort, moi si, la marge de manœuvre est différente.

Il émit un très léger ricanement, froid comme cette nuit de septembre, les bras toujours croisés, à observer tantôt les passants dans l'Allée, tantôt la petite Rowle.

– Commencez par rféléchir aux types des premières potions à utiliser. En estimant le temps que vous tiendrez cet homme entre vos mains. Certains poisons sont très fulgurant, d'autre permettent des péripéties plus longues. Il n'y a pas que les poisons, bien des philtres possèdent des vertus auxquelles on ne pense pas obligatoirement pour amener une personne à la folie ou à la mort. Si vous ne voulez pas tuer, contentez-vous de briser l'esprit. Le chemin vous semble plus clair ?
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyMer 7 Sep 2016 - 20:23

« Le début de votre raisonnement était bon, la fin beaucoup moins. Nous sommes en pleine période guerre, des heures sombres, vous savez qui est au pouvoir et contrôle le Ministère. Vous êtes une Rowle, ce nom seul vous autorise à vous afficher dans cette Allée comme dans d'autres endroits. peu importe votre allégeance réelle ou les idées en lesquelles vous avez foi, peu importe que vous croyez ou non en les préceptes de votre famille. Pensez comme eux si vous voulez parfaire le rôle. Croyez-vous qu'un membre de votre famille se cacherait dans ce genre d'endroits, d'autant plus de nos jours ? Ou pensez-vous être trop faible et donc incapable de vous défendre ? Certaines paroles peuvent vous trahir.

- Je ne vois pas de quel rôle vous parlez professeur Rogue. Au delà de ce que mon nom implique, je défends les mêmes valeurs que ma famille. Si je ne porte pas encore la marque comme vous, rassurez-vous, cela ne saurait tarder. Je suis une Rowle, oui, mais pas encore une Mangemort. Quand bien même suis-je de sang-pur et fais-je partie d'une famille servant les intérêts du Seigneur des Ténèbres, je n'ai pas la même place que vous professeur. Vous êtes son bras-droit, ce qui vous protège et vous donne le loisir d'agir comme vous le souhaitez. N'importe quelle personne, si elle décide de se débarrasser d'un élément gênant, ne possède pas cette immunité contre le Ministère. C'est pour cela que je dois couvrir mes arrières, et non dans un souci de me cacher de ma famille ou des autres regards. Mon père agirait de la même façon s'il n'avait pas reçu l'ordre express de supprimer quelqu'un. »

Une Rowle, elle était une Rowle. Merlin, qu'elle avait envie de cracher sur ce nom de famille qu'elle portait tel un boulet de prison, tout comme elle mourrait d'envie d'en détruire chaque membre. Aloïs son demi-frère, Thorfinn son oncle qui avait osé lui transpercer l'omoplate gauche d'un coup de couteau il y a trois ans, Andreas celui qui osait s'accorder le titre de père. Quel père avait-il été ? Inexistant ou presque jusqu'à ses vingt ans, pour finir par tuer sa mère et la reconnaître enfin comme sa fille légitime. Même Elyas son cousin ne faisait guère exception à la règle. Aveuglée par sa haine envers sa famille, Cassidy n'accordait aucune place particulière à personne. Aucune exception. Les Rowle paieraient un jour prochain. Elle devait réussir à tout contrôler, paroles, émotions, attitudes, et même... pensées. Ce dernier point était ce qui lui était le plus difficile. Tout comme Octavius lui avait souligné si habilement qu'elle ne parviendrait pas à le désintéresser parce qu'il avait vu qu'elle possédait un esprit dont elle savait se servir, voilà que Rogue lui soulignait subtilement qu'elle ne pensait guère comme une Rowle.

« Quant au reste, votre cible n'est pas monsieur Holbrey. Je vous parle d'un escalier un peu brutal ces derniers temps, avec les élèves, qu'il faudrait songer à remplacer. Je ne vous demanderai pas de porter la responsabilité de l'affaire si cela venait à se savoir. Vous n'êtes pas une mangemort, moi si, la marge de manœuvre est différente. »

A la mention d' Octavius, la jeune femme ne cilla pas, et son visage resta de marbre. Aucune réaction de surprise. Elle s'était préparée à cette éventualité depuis que le nouveau directeur lui avait envoyé son oiseau de malheur au beau milieu de la nuit, comme s'il avait désiré lui faire passer subtilement un message... ou plutôt un avertissement. Elle se doutait bien qu'à un moment ou à un autre, son nom serait prononcé. Il savait donc qu'une partie d'elle vouait une haine farouche au bibliothécaire inquisiteur et sournois mais, sur la base de quoi exactement ? Octavius devait l'avoir balancée, ce n'était pas possible autrement. Il n'était guère possible de faire le rapprochement d'une autre façon.

« Ce bibliothécaire ne m'inspire qu'une froide indifférence professeur Rogue. Effectivement, croiser sa tête entre les étagères de livres ne me ravis pas, mais je ne le déteste pas. Il n'a pas assez d'importance pour cela. En revanche, il y a beaucoup de personnes que je n'apprécie pas au château et cet escalier dont vous parlez en fait effectivement partie. »

Du mensonge mêlé à de la vérité. Humm... Quel met succulent. Quoi de mieux que de mélanger une part de vérité au mensonge afin de le dissimuler ? Rien n'était plus parfait. Un mensonge isolé, même s'il était bien agencé, courrait davantage le risque d'être démasqué et de vendre son créateur. Mêler les deux... C'était tout simplement un travail d'orfèvre minutieux, dont les gestes étaient parfaitement orchestrés. Le mensonge était habile. Non, elle n'était pas indifférente au bibliothécaire, loin de là puisque ce qu'elle ressentait à son égard était beaucoup plus complexe qu'une simple et pure haine, à son grand dam. Ensuite, la vérité. Il y avait en effet beaucoup de personnes qu'elle détestait au château, à commencer par les Carrows, et les inspecteurs. Merlin qu'elle haïssait le frère et la sœur à qui elle passait son temps à sourire et avec qui elle parlait poliment. Aider à les mettre six pieds sous terre ne la dérangerait guère. Elle mentait comme elle respirait. Avec un naturel et une évidence hors paire. Dissimuler les parcelles de son existence était une autre de ses spécialités. Depuis qu'elle était enfant, elle avait été contrainte d'user de cette arme pour rester en vie, aussi l'habitude avait remplacé l'excitation et à la peur dûes aux premières fois. C'était comme boire du Polynectar régulièrement, on finissait par s'y habituer et sentir le liquide gluant glisser le long de la gorge ne causait plus aucune grimace de dégoût. Le mensonge était une arme ingénieuse, subtile et délicate. A doser avec précision. C'était sans doute l'une des raisons outre l'habitude et la contrainte, qui faisait qu'elle était plutôt à l'aise dans ce domaine. Pour obtenir un beau mensonge, c'était comme le domaine des potions. Le parallèle entre les deux était tout simplement saisissant. Le dosage, la précision. La rigueur, une fois de plus. La nécessité de développer une certaine souplesse, surtout lorsque le mensonge devait être improvisé. Celui-ci en revanche, avait été préparé soigneusement, et sortait désormais tout naturellement de ses lèvres rosées. La sorcière croisa les bras à son tour, dans une parfaite imitation du maître des potions, sans toutefois prendre la liberté de s'adosser contre le mur de briques froides. Tension permanente. Elle ne devait pas s'accorder un instant de répit.

« Je constate que l'élève ayant fait une chute récente et dont j'ai eu la charge à l'infirmerie est donc venue vous voir sur mon conseil. Effectivement, cet escalier, tel qu'elle l'a nommé, parait prendre certaines libertés allant à l'encontre du cadre ayant été posé par vos soins. »

Henry... Henry Burrought. L'un des inspecteurs ministériels. Cette armoire à glace toute en muscles d'environ un mètre quatre-vingt, au visage carré et dur traversé d'une cicatrice allant de l'arcade sourcilière gauche au menton.

« Comment pouvez-vous savoir que je hais cet escalier ? Et au point de vouloir le voir disparaître de l'école ? »

Parce qu'elle le haïssait, oui. Tellement... Tellement qu'elle rêvait de dévisser sa tête et le faire du Quidditch avec, elle qui n'était pas à l'aise sur les balais. Cet employé ministériel qu'elle avait réussi à faire tomber sur les fesses alors qu'elle fuyait Peeves dans les couloirs, était à l'origine de tous ses malheurs depuis le trois Septembre. Il avait osé lui faire du chantage en menaçant de prendre son nom et celui du bibliothécaire si elle n'acceptait pas un dîner avec lui. De ce fait, la Rowle s'était vue contrainte de s'y plier pour sauver la peau du mollusque de mer qu'elle avait impliqué dans l'histoire suite au mauvais caractère de ce dernier. Qu'il prenne son nom, elle s'en moquait bien. Elle était effectivement protégée par ce dernier. En revanche, Octavius et son insolence innée, ne l'était pas. Bref, avec un petit passage de Polynectar, le bibliothécaire avait relevé le défi et était allé dîner le soir même avec Henry, sous l'apparence de la jeune femme. Puis, la potion avait cessé de faire effet, et la vraie Cassidy l'avait remplacé au pied levé. Bref. Une sombre histoire qu'elle souhaitait oublier au plus vite, surtout qu'Octavius s'était ensuite ramené sous sa véritable apparence et l'avait présentée comme son amante. Était-elle prête à vouloir sa mort ? Après tout, participer à son remplacement, comme disait Rogue, faisait d'elle une complice, si ce n'est l'actrice principale du plan orchestré par le Directeur. Ce n'était guère anodin. Si Nehal aurait pu émettre des réserves, Cassidy l'en empêcha et la brida une fois de plus. Elle était une Rowle, et une Rowle ne faisait guère dans le sentiment.

« Si vous pouviez m'assurer que vous me demanderez pas de porter la responsabilité de son remplacement, alors je ne me cacherai pas, vous pouvez en être sûr. Néanmoins, c'est la guerre comme vous me l'avez fait remarquer. Aussi, je ne pense pas que vous m'en voudrez de me méfier de vous - et ce même si je vous respecte, comme je me méfie de tout le monde. »

La jeune femme décroisa les bras et fit quelques pas en resserrant sa cape autour de ses épaules. Elle avait limite envie de lui faire signer un contrat magique ou encore de le faire prêter le Serment inviolable. Comme il le disait lui-même, les temps étaient sombres et c'était la guerre. Il fallait se méfier de tous, alliés comme ennemis, et la jeune femme avait bien conscience d'être en train de passer un pacte avec un Mangemort, même si ce dernier était censé l'aider à progresser. Elle était censée être une alliée du Seigneur des Ténèbres, toutefois, elle ne devait rien laisser au hasard. Si jamais le directeur de Poudlard décidait de la lui faire à l'envers pour une raison ou pour une autre, suite à une saute d'humeur ou parce qu'il venait à découvrir quelque chose lui déplaisant à son sujet, il fallait qu'elle ait prévu sa défense. Anticipation. Il avait ses raisons d'avoir accepté de lui donner des cours ; raisons qu'elle ne connaissait pas. Même lorsqu'elle était en terrain connu, Cassidy avait pris pour meilleure alliée la méfiance, alors lorsqu'elle était dans dans l'inconnu, elle n'allait certainement pas la laisser de côté, d'autant plus qu'il s'agissait de Severus Rogue, l'homme qui avait berné Albus Dumbledore pendant des années avant de le tuer de sang-froid. Si cet homme avait un côté fascinant, il pouvait aussi être un danger pour elle s'il venait à découvrir de manière certaine qu'elle trahissait les idéaux de ces derniers. Un mot à sa famille, et elle était morte.

« Si nous avions un Enchaîneur à disposition, je vous aurais demandé de faire le Serment Inviolable. Néanmoins, ce n'est pas le cas, et même si cela l'avait été, je ne suis pas certaine que vous auriez accepté. Dans ce cas, je reste sur mes positions, à savoir que je dois couvrir mes arrières et éviter au maximum que les gens me reconnaissent, et ce même si je suis une Rowle. »

Pas folle la guêpe.

« Commencez par réfléchir aux types des premières potions à utiliser. En estimant le temps que vous tiendrez cet homme entre vos mains. Certains poisons sont très fulgurant, d'autre permettent des péripéties plus longues. Il n'y a pas que les poisons, bien des philtres possèdent des vertus auxquelles on ne pense pas obligatoirement pour amener une personne à la folie ou à la mort. Si vous ne voulez pas tuer, contentez-vous de briser l'esprit. Le chemin vous semble plus clair ? »

Pas vraiment à vrai dire. La jeune femme fronça les sourcils en fixant celui qui devenait peu à peu son mentor.

« Tout autant que peuvent l'être vos yeux. Qu'entendez-vous par " en estimant le temps que vous tiendrez cet homme entre vos mains " ? Dois-je en conclure qu'il sera de mon ressort et non du vôtre, de faire en sorte que la ou les potions se retrouvent sur son chemin ? De plus... Qu'est-ce que vous, souhaitez-vous vraiment ? Le tuer ou non ? Rapidement ou non ? Ce n'est pas à moi de décider. Il s'agit de votre cible. Le cadre c'est à vous de me le donner. C'est vous qui planifiez le destin de cet escalier, aussi si vous souhaitez qu'il meure dîtes le moi clairement pour que je puisse prendre la bonne direction, mais surtout aboutir au résultat escompté. »  

Elle n'allait pas faire sa partie du travail. C'était à lui d'être au clair avec ce qu'il lui demandait. Merlin, pourvu qu'il ne compte pas lui organiser un autre rendez-vous galant avec Henry... La jeune femme remit en place une mèche blonde qui s'était envolée malgré la capuche rabattue sur sa chevelure.

« En admettant que vous vouliez juste l'écarter de manière indirecte, et non de manière immédiate... Hum... - un rictus se dessina au coin de ses lèvres - Voyez-vous, s'il devenait accidentellement confus et que vous veniez me le confier à cause d'idées téméraires et d'agitation, un jour où je serais - par le plus grand hasard - à l'infirmerie, je pourrais très bien le prendre en charge et lui administrer un banal Philtre de paix... sauf qu'il se pourrait qu'accidentellement quelqu'un l'ait légèrement trop dosé. Cela ne se remarquerait pas puisque la couleur reste la même. De plus, l'avantage des philtres est qu'ils agissent sur le centre émotionnel du cerveau, obligeant ce dernier à sécréter différentes substances qui donneront lieu à une émotion particulière. Il y a donc une cause organique qui entre en jeu. »

Etre capable de réussir une potion était souvent ce qui était recherché. La souplesse de ce plan consistait à être capable de penser, et de réussir à la rater de manière volontaire, ce qui était plutôt ingénieux et réduisait les possibilités de remonter jusqu'à elle.
La jeune femme continuait à réfléchir alors même qu'elle énonçait les idées. La machine était lancée, et seul l'homme pourrait la faire arrêter.

« Si je dispose de temps, et que vous souhaitez le voir s'affaiblir mentalement et physiquement de manière progressive, il est possible qu'une goutte ou deux de Potion affaiblissante se retrouve accidentellement dans la gourde qu'il aime trimbaler avec lui de manière constante. Cela permettrait d'avoir un effet insidieux et de réduire l'attention qu'une disparition brutale entraînerait. Sinon... si par hasard il était blessé de manière accidentelle et perdait du sang, il serait possible de faire durer sa souffrance en lui faisant ingurgiter une potion de régénération sanguine dont les feuilles de dictame auraient été remplacées...  »

Merlin. Son esprit était véritablement terrible. La jeune femme ne savait pas si elle devait en être fière ou effrayée. En même temps, l'explication était des plus simples : elle n'en était pas à son premier passage à l'acte. Toutefois, celui-ci était le premier qu'elle jugeait volontaire. Depuis toute petite, l'enfant qu'elle avait été avait baigné dans un univers de potions puisque bien qu'étant à distance, son père s'assurait de ses connaissances dans ce domaine. Puis, lors de son arrivée en Angleterre il y a trois ans, chaque été la jeune femme avait du travailler dur pour produire des poisons et autres philtres nocifs servant les intérêts de son père, qui avait fait d'elle une machine à tuer. Entre ses mains, elle avait l'impression de n'être qu'une marionnette, un pauvre pantin devant acquiescer avec ferveur et conviction afin de rester en vie.

« Il y a bien la possibilité d'utiliser un poison simple mais les effets sont souvent de courte durée, et peuvent être facilement contrés puisqu'il n'est composé que d'un seul ingrédient, tel que c'est le cas pour la goutte désopilante qui est composée de feuille d'alihosty. Toutefois les effets sont intéressants puisqu'il rend littéralement fou en mettant la personne dans un état d'hystérie totale avec une accélération du cœur et une incoordination du langage. Hummm... - la jeune femme réfléchissait tellement qu'il était presque possible d'entendre les rouages de son cerveau - On nous a également parlé d'un poison à base de venin de Runespoor au Centre de Formation l'année dernière. Ce dernier est très intéressant parce qu'il a la particularité de provoquer des visions, mais l'individu se noie littéralement dans ses pensées au point de ne plus réaliser son existence sur Terre. Les effets sont tellement terribles qu'il peut même provoquer des vomissements. »

Elle s'approcha de lui. Ainsi donc, elle ne pensait pas comme une Rowle sans état d'âme, hum ?

« Un poison simple n'est pas mortel, aussi si l'issue que vous souhaitez est la mort, utiliser un poison simple ne sera qu'une étape intermédiaire avant l'utilisation d'un poison complexe qui lui a un effet radical comme le philtre du calice de la mort. »

Lentement, la blonde laissa échapper un léger soupir.

« Le seul souci est que cet escalier a tendance à me fuir... Mais je pourrai bien trouver un moyen. Enfin... Voici certaines possibilités. Il doit sûrement en exister d'autres, mais je ne suis pas un génie et je suis là pour apprendre. Puisque nous sommes deux et que malgré le fait que je sois l'élève, c'est un travail commun qui nous attend, si vous avez d'autres suggestions ou que vous souhaitez apporter, retirer, ou modifier un élément, je suis toute ouïe. »
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SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Amoureux frustré de très longue date
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 9 janvier 1960, dans une petite ville moldue sans intérêt
SANG: mêlé
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyJeu 22 Sep 2016 - 18:53

Cette femme était tellement sur la défensive…

Bien entendu, c’était normal. En temps de guerre, les vautours, les rats et les opportunistes sortent les griffes, eux mais aussi toute la clique immonde les suivant, que ce soit de gré ou de force, il fallait alors ou se fondre dans la masse ou disparaître. Simple, clair, sans possibilité de revenir en arrière, les Rowle étaient l’une de ces trop nombreuses familles ne vivant qu’en caressant dans le sens du poil le pouvoir en place afin de survivre plus longtemps et tâcher d’en retirer de la gloire, de la force, de l’honneur ou plus simplement quelques privilèges, en plus d’assurer la sécurité de leur clan. Il ne connaissait que trop bien ce genre de famille, dont les membres remplissaient peu à peu les rangs des mangemorts, soient parce qu’ils étaient trop pris dans ce genre d’idées idiotes, comme Drago, soient parce qu’ils étaient convaincu que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour survivre, comme Lucius, soient parce qu’ils pensaient que ça leur fera une couverture suffisante en attendant la fin, comme cette femme. Elle le clamait et il était vrai de souligner qu’elle en disposait pas de la même impunité que lui, pour tout ce qui concernait ce genre de meurtres et de disparitions brutales, lorsqu’il fallait écarter un élément jugé gênant ou inutile. Cependant, elle se trompait sur un détail, Rogue n’était pas le bras droit de Voldemort, il n’était rien d’autre qu’une pièce que le seigneur des ténèbres conservait tant qu’elle lui était utile. Le mage noir n’avait aucun être humain proche de lui et ne désirait pas en avoir, la solitude demeurait, depuis toujours, son unique compagne.

Aucune personne ne réagissait de la même façon, face à ce genre de plan et sa préparation. Il était toujours amusant et intéressant d’observer les réactions de la personne face à soit, de les analyser et s’en servir ensuite. Rowle était encore un curieux mélange, elle avait les capacités nécessaires pour mettre des plans préparés à exécution, pour sélectionner les sorts et potions à préparer, pour se charger d’affiner chaque étape pour atteindre son but. Elle savait tout cela et restait pourtant freinée dans la mise en application, par reste de… Bon sens ? Regrets ? Culpabilité ? Il n’oserait dire que son éducation avait un quelconque rôle dans les freins encore impliqués en elle, son lâche de père ne lui aurait jamais dit d’avoir la moindre compassion pour ses victimes. Rogue se contenta de hausser les épaules lorsqu’elle lui demanda comment il pouvait savoir qu’elle haïssait « l’escalier » dont il était question depuis toute à l’heure. Outre les rumeurs venues du village, ce qu’il avait tiré du bibliothécaire et ses propres observations, il n’était guère difficile de déceler la haine véritable, pure, dans le regard des gens, même lorsqu’ils feignaient l’indifférence ou l’attachement. Ce n’était qu’une tension très infime qui perçait, une tension dont un regard exercé pouvait se rendre compte lorsqu’il y prenait la peine. Enfin. Qu’importait la victime au final ? Que ce soit cet inspecteur ou un autre, il s’agissait avant tout d’apprendre cette fameuse souplesse à partir de cas réelle. Elle voulait apprendre ? Si tel était vraiment son souhait, elle apprendra sur le terrain et en plongeant les mains dans la boue et le sang, tout comme lui-même il y a des années et aujourd’hui encore.

– Si vous pouviez m'assurer que vous me demanderez pas de porter la responsabilité de son remplacement, alors je ne me cacherai pas, vous pouvez en être sûr. Néanmoins, c'est la guerre comme vous me l'avez fait remarquer. Aussi, je ne pense pas que vous m'en voudrez de me méfier de vous - et ce même si je vous respecte, comme je me méfie de tout le monde.

– Qui ne se méfie guère de moi ces derniers temps, on se le demande.

Nervosité. Attention. Se mettre à marcher ainsi face à un ennemi, ou du moins une personne à qui on ne pouvait légitimement pas faire confiance, était également un aveu de faiblesse et de doute. Rester naturel devant son interlocuteur possède toute son importance, d’autant plus lorsque l’interlocuteur en question peut disposer de votre vie comme si de rien n’était. Son regard brûla un instant lorsqu’elle évoqua le Serment Inviolable, cela lui rappelant le dernier qu’il avait prêté. Comme il avait été amusant de jouer avec les nerfs de Bellatrix, ce soir-là, la choquer qu’il ose prêter ce serment, qu’il promette d’assassiner Dumbledore, alors que tout était déjà prévu, calculé, que tout se déroulera de cette façon si le vieux fou et Rogue lui-même portaient le plan à bien. En un sens, Severus était vraiment l’héritier de ce vieillard calculateur. Il suivait toujours ses plans, dirigeait l’école et avait repris la charge de protéger au mieux les enfants de Poudlard en cette période sombre. Toute une vie de manigance, de mensonges, de trahisons, de dissimulations en tous genres, de solitude, de regrets, de colère, pour en arriver là. A trente-sept ans, déjà mort de l’intérieur, il ne restait qu’une enveloppe de chair vide et glacée pour contenir un esprit manipulateur, dont le seul but était la destruction de Voldemort. Son âme était finalement morte à son tour lorsqu’il avait mis fin aux jours de Dumbledore, le reste n’attendait plus que le moment opportun pour suivre.

– Commencez par réfléchir aux types des premières potions à utiliser. En estimant le temps que vous tiendrez cet homme entre vos mains. Certains poisons sont très fulgurant, d'autre permettent des péripéties plus longues. Il n'y a pas que les poisons, bien des philtres possèdent des vertus auxquelles on ne pense pas obligatoirement pour amener une personne à la folie ou à la mort. Si vous ne voulez pas tuer, contentez-vous de briser l'esprit. Le chemin vous semble plus clair ?

– Tout autant que peuvent l'être vos yeux. Qu'entendez-vous par "en estimant le temps que vous tiendrez cet homme entre vos mains " ? Dois-je en conclure qu'il sera de mon ressort et non du vôtre, de faire en sorte que la ou les potions se retrouvent sur son chemin ? De plus... Qu'est-ce que vous, souhaitez-vous vraiment ? Le tuer ou non ? Rapidement ou non ? Ce n'est pas à moi de décider. Il s'agit de votre cible. Le cadre c'est à vous de me le donner. C'est vous qui planifiez le destin de cet escalier, aussi si vous souhaitez qu'il meure dîtes le moi clairement pour que je puisse prendre la bonne direction, mais surtout aboutir au résultat escompté.

La souplesse d’esprit consistait également à se connaître soi-même, connaître ses limites et savoir dans quelle mesure ces freins pouvaient être dépassés et surmontés sans conduire pour autant à la folie pure. Rogue retint un soupir en lui lançant un long regard, ayant de nouveau le sentiment d’être face à un élève encore assez jeune qui n’osait pas encore prendre d’initiative ou créer. Les élèves de septième année, parfois de sixième, commençaient de plus en plus à réfléchir à cette fameuse souplesse, à travailler d’une autre façon, afin d’arriver au résultat désiré. Les cadres n’étaient jamais serrés ou fixes, ils évoluaient en permanence et s’agrandissaient selon les besoin, s’ils incluaient chaque jour de nouveaux éléments d’amélioration, pour n’être, au final, plus de simples cadres mais des structures complexes imbriquant de multiples intrigues, toutes nouées entre elles. C’est ainsi que Severus avait vu évoluer les plans de Dumbledore à mesure du temps. De simples doutes en recherches, on en était arrivé à un chemin noueux, tordu, très complexe et sans lumière, où les événements étaient venus influer le tout jour après jour. Si Rowle n’était pas capable de tuer, elle ne parviendra pas à réfléchir au meilleur moyen d’apporter la mort, même si ce n’est guère elle qui apportera la touche finale. Elle pourra certes concevoir un chemin adapté, cependant, ce ne sera pas avec le bon esprit, un plan ne se conçoit pas dans la contrainte, il se travaille avec un esprit clair et apte à accepter pleinement l’objectif désiré.

– En admettant que vous vouliez juste l'écarter de manière indirecte, et non de manière immédiate... Hum… - un rictus se dessina au coin de ses lèvres - Voyez-vous, s'il devenait accidentellement confus et que vous veniez me le confier à cause d'idées téméraires et d'agitation, un jour où je serais - par le plus grand hasard - à l'infirmerie, je pourrais très bien le prendre en charge et lui administrer un banal Philtre de paix... sauf qu'il se pourrait qu'accidentellement quelqu'un l'ait légèrement trop dosé. Cela ne se remarquerait pas puisque la couleur reste la même. De plus, l'avantage des philtres est qu'ils agissent sur le centre émotionnel du cerveau, obligeant ce dernier à sécréter différentes substances qui donneront lieu à une émotion particulière. Il y a donc une cause organique qui entre en jeu.

Elle débutait sa réflexion, très bien. Rogue la laissa réfléchir tout à son aise, appuyé contre le mur de briques glacé derrière lui, les bras croisés. Il s’était apprêté à faire une remarque, enfin, autant la laisser poursuivre sur sa lancée, maintenant qu’elle avait en tête tous les réflexes acquis dans sa charmante famille et la nécessité de ne laisser dévoiler aucune pitié ni remords, de ne se poser aucune question sur l’éthique, l’humanité de tels actes. Pendant qu’elle réfléchissait, il continuait de surveiller les alentours, plus par réflexe que parce qu’ils étaient vraiment en danger. L’Allée des Embrumes prenait de la vigueur en de telles périodes et cette nuit, il y avait trois réunions clandestines dans les environs et divers vendeurs à la sauvette venant se coller près des magasins de magie noire souvent ouvert la nuit grâce à un meilleur afflux de clients, souhaitant pour la plupart rester discrets. L’ivrogne de toute à l’heure s’était effondré une dizaine de mètres plus loin dans l’allée, repoussé d’un coup de pied sur le côté par un autre sorcier pressé, ronflant comme un bienheureux. Restait à savoir s’il surbivra jusqu’au matin ou mourra bêtement après avoir fait les frais d’un sortilège ayant ricoché ou de la mauvaise humeur d’un mage noir qui passera ses nerfs dessus. Non loin de lui, une sorcière de l’âge de Rowle vendait des philtres au contenu rouge et brillant, ainsi que des amulettes. Ses très longs cheveux noirs étaient attachés en une natte étrange, piqué de petits bijoux miteux, dont la forme rappela vaguement à Severus un des insignes d’ancienne magie. Intéressant.

– Si je dispose de temps, et que vous souhaitez le voir s'affaiblir mentalement et physiquement de manière progressive, il est possible qu'une goutte ou deux de Potion affaiblissante se retrouve accidentellement dans la gourde qu'il aime trimbaler avec lui de manière constante. Cela permettrait d'avoir un effet insidieux et de réduire l'attention qu'une disparition brutale entraînerait. Sinon... si par hasard il était blessé de manière accidentelle et perdait du sang, il serait possible de faire durer sa souffrance en lui faisant ingurgiter une potion de régénération sanguine dont les feuilles de dictame auraient été remplacées...

Elle avançait, doucement mais sûrement. Severus n’avait toujours pas bougé de sa position, semblant extérieurement parfaitement décontracté, même si, intérieurement, il n’éprouvait strictement rien. Ce n’était pas de la colère contre l’inspecteur, de l’attente, de l’indifférence, non, simplement du vide. Ce type ne faisait pas parti du petit groupe très fermé et sélectif des personnes dont Rogue devait sincèrement se soucier jusqu’à la fin, il ne lui inspirait rien. Il était un pion de plus dont il usait pour amener Rowle au résultat voulu, rien de plus, rien de moins. Et elle ? Rowle elle-même ? Elle avait plusieurs étiquettes à ses yeux. Un outil et une arme, oui, elle l’était à ses yeux. Elle était aussi, aussi étrange que ça puisse paraître, son élève… Peut-être la seule véritable élève de toute sa carrière, étant donné qu’elle était la seule à avoir demandé ainsi des cours et être prêtre à suivre ainsi, même lorsqu’il l’emmenait à une heure du matin dans l’Allée des Embrumes en lui demandant très tranquillement la façon dont elle imaginait liquider un homme trop brutal avec les élèves de Poudlard. Ce sera une bien drôle d’année, il n’aurait pas cru voir cela un jour, pas en ayant autant découragé tout le monde de simplement le côtoyer. Bah, ce sera au moins un souvenir agréable avant de mourir, d’avoir pu transmettre un peu de son travail à une autre personne, volontaire, et sans y être contraint.

– Il y a bien la possibilité d'utiliser un poison simple mais les effets sont souvent de courte durée, et peuvent être facilement contrés puisqu'il n'est composé que d'un seul ingrédient, tel que c'est le cas pour la goutte désopilante qui est composée de feuille d'alihosty. Toutefois les effets sont intéressants puisqu'il rend littéralement fou en mettant la personne dans un état d'hystérie totale avec une accélération du cœur et une incoordination du langage. Hummm… On nous a également parlé d'un poison à base de venin de Runespoor au Centre de Formation l'année dernière. Ce dernier est très intéressant parce qu'il a la particularité de provoquer des visions, mais l'individu se noie littéralement dans ses pensées au point de ne plus réaliser son existence sur Terre. Les effets sont tellement terribles qu'il peut même provoquer des vomissements.

Un peu de provocation la poussait donc à plus réfléchir tel qu’elle se devait officiellement de le faire, que ce soit devant lui, devant les autres, devant le seigneur des ténèbres si elle était amenée un jour à le rencontrer. Il lui rendit son regard lorsqu’elle s’approcha, regrettant tout de même un peu un point. Si elle persistait et s’acharnait à toujours continuer d’apprendre, il ne pourra pas voir ce qu’elle deviendra dans quelques années. C’était assez dommage, pour le coup, enfin… Il l’écouta, toujours en silence, lorsqu’elle ajouta qu’un poison simple ne suffira pas s’il désirait la mort de sa cible. Tout dépendait desquels et de leur quantité, sur quel laps de temps, on en revenait toujours au dosage et à la façon de les utiliser.

– Le seul souci est que cet escalier a tendance à me fuir... Mais je pourrai bien trouver un moyen. Enfin... Voici certaines possibilités. Il doit sûrement en exister d'autres, mais je ne suis pas un génie et je suis là pour apprendre. Puisque nous sommes deux et que malgré le fait que je sois l'élève, c'est un travail commun qui nous attend, si vous avez d'autres suggestions ou que vous souhaitez apporter, retirer, ou modifier un élément, je suis toute ouïe.

– Lorsqu’on débute un raisonnement de ce genre, on ne peut aller plus loin que nos propres limites. Si vous ne pouvez tuer, vous ne pourrez pas réfléchir à toutes les possibilités d’un plan devant mener votre proie à la mort, même si vous n’êtes pas maître de la dernière touche, du passage définitif. La question est la suivante, plutôt : dois-je vous conduire sur un plan à long terme, sur toute sa continuité, ou me contenter de vous impliquer dans certaines étapes uniquement ? Apprendre la souplesse d’esprit revient à surmonter ses limites personnelles et abattre les freins dont chacun s’encombre. Soyez claire avec vos propres limites. Peu m’importe ce en quoi vous croyez et vos convictions, la seule chose que je dois savoir si vous voulez mettre souplesse et rigueur en pratique, c’est jusqu’où vous pouvez aller. Travailler contre soi-même ne fait que briser l’esprit pour celui qui n’y est pas préparé. Suivez-moi.

Levant ses mains aussi blafardes que le reste de son corps, d’autant plus dans cette pâle lueur lunaire qui ôtait encore plus de couleur à son visage maigre, il rabattit sa propre capuche sur son visage, avançant ensuite dans l’Allée des Embrumes. Une ombre parmi les ombres, Rogue était parfaitement à sa place, ici, bien plus que dans les grands couloirs du collège ou dans le bureau du directeur, où jamais il ne pourra se sentir à l’aise. Il avait passé dans de tant dans l’obscurité qu’elle s’était comme attachée à lui et ne pouvait plus le relâcher. La lumière le fuyait et aujourd’hui, il réalisait qu’il avait pris une part de ressemblance avec Voldemort. Sa plus proche amie était la solitude, la noirceur était sa maison. La seule part de lumière lui restant résidait désormais dans ses souvenirs de Lily, le dernière endroit où l’espoir et l’amour avaient encore une place en lui. Il avait aimé, au moins aura-t-il cette consolation-là lorsqu’il devra mourir. Au bout de quelques mètres dans l’allée, Rogue s’arrêta entre deux boutiques, l’une spécialisée dans les objets ensorcelés et l’autre dans les grimoires de magie noire. L’apothicaire de l’allée était non loin, encore éclairé, son gérant se voyant derrière la vitrine, à s’occuper de quelques plantes en pots. Ce n’était pas un « mauvais type », si on pouvait parler ainsi. Rogue avait pu connaître son histoire au cours d’une mission d’espionnage réalisée dans le coin, cet homme avait surtout eu une vie difficile et très marquée par la souffrance, il s’était tourné vers la pratique de la magie noire car l’adrénaline qu’il en tirait lui permettait de se sentir vivant. Il se droguait à ça comme d’autres se droguaient à l’alcool. Il tourna le regard vers miss Rowle, se fondant presque entièrement dans l’ombre de la ruelle.

– Cet inspecteur doit en effet mourir. Une mort survenant de manière lente, destructrice à plusieurs niveaux, non pas immédiate et sans douleur. Il y a cette histoire d’agression envers une élève, oui, entre autre… Les potions que vous avez citées sont efficaces, j’en conviens. A présent, je peux vous apprendre à en confectionner certaines qui demandent à la fois de grandes capacités en potions et aussi des connaissances dans des formes de magie plus anciennes. Une magie ni blanche ni noire, qui permet d’ajouter une touche très personnelle à la préparation en cours. Ces potions sont complexes à préparer et nécessitent que le concepteur soit dans une certaine… mentalité, un certain état d’esprit. La plupart des poisons sont plus efficaces si le concepteur désire vraiment la folie ou la mort de sa cible.

Comme, par exemple, le poison qui avait servi à protéger le médaillon-horcruxe de Voldemort et que Dumbledore avait dû boire pour récupérer. Ce n’était qu’un cas parmi d’autre, le monde sorcier recelait de sortilèges, maléfices, philtres et potions exigeant que le sorcier s’implique de façon très personnelle et intime.

– Avez-vous déjà modifié des potions existantes ou en avez-vous inventé de nouvelles ?
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyDim 25 Sep 2016 - 20:33

Si elle n'avait pas été en train de parler à voix haute, ils n'auraient eu à entendre que les vomissements immondes de l'ivrogne désormais à terre, et les éclats de voix plus ou moins grossiers provenant d'un attroupement de sorciers à l'apparence douteuse devant les magasins de magie noire. Les gens affluaient de par et d'autres, telle une marée de capes sombres, passant à leurs côtés sans même les remarquer. En tout cas, elle. Plusieurs fois, Cassidy manqua de se faire renverser par un coup d'épaule pressé, ou encore de se faire assommer par un coup de coude mal placé. Préférant pouvoir réfléchir en paix, sans craindre de se retrouver les fesses à terre, ce fut ce qui la poussa à venir se terrer aux côtés de l'imposant maître des potions, se servant de sa présence comme rempart. Se servir de son environnement. Au moins pouvait-elle désormais être certaine que les gens ne la remarquaient pas. La plupart d'entre eux semblaient totalement détendus, et pour cause puisque désormais, les sorciers les plus dangereux n'avaient plus à se cacher pour entreprendre diverses magouilles plus inquiétantes les unes que les autres. Comme ce qu'elle-même était en train de faire au final.... Ne projetait-elle pas d'assassiner quelqu'un ?

Il l'écoutait parler, poser ses questions, avant de reprendre son raisonnement. Ses questions étaient-elles donc rhétoriques ? Si la plupart l'étaient, ce n'était pas le cas de certaines. Tranquillement, posément, il restait adossé au mur, se contenant de l'écouter suivre son raisonnement, faisant fit des questions que la jeune femme pouvait bien se poser. Si une personne lambda se serait sûrement demandée si le sorcier était bel et bien en train de l'écouter, cette idée ne traversa même pas l'esprit de la Rowle. Elle n'en avait pas le moindre doute, et ce même s'il ne la regardait pas, préférant surveiller les alentours. Les surveiller ou les observer simplement ? Hum... Surveiller, très certainement. Un Mangemort ne pouvait se contenter d'observer les choses de manière innocente. Il lui fallait être à l’affût de tout, de la moindre  parcelle d' information d'après ce que son père lui avait appris. Toutefois ce que Severus Rogue ignorait, c'était qu' il n'était guère le seul à apprécier dominer son environnement par le savoir pour ensuite de servir de ce dernier, en passant par l'observation et la surveillance. La blonde qu'il avait acceptée pour élève possédait le même esprit que lui, du moins en partie. Étaient-ils semblables ? Il était réellement difficile de répondre à cette question avec certitude, mais il était irréfutable que l'apprentie et le potionniste possédaient certaines choses en commun, au delà de leur passion commune pour les philtres et autres Potions Magiques. Une méfiance, une volonté de contrôler, une froideur, une... souffrance ? Toutefois, nombre de choses les séparaient également. Leurs apparences - même si ce soir ces dernières étaient plutôt semblables. Leurs convictions ; l'un était Mangemort, l'autre se faisait passer pour l'une d'entre eux. Leurs sourires ; l'un ne semblait pas en posséder - ou si peu -, tandis que la jolie blonde utilisait le sien comme une arme affûtée, un bouclier défensif.

Imperceptiblement, la sorcière l'observait, le sondait du plus profond de son être, sans cesser de poursuivre sa réflexion à haute voix. Rogue quant à lui ne le voyait pas, tout simplement parce qu'il ne la regardait pas, préférant sans doute privilégier l'écoute afin de garder un œil sur la ruelle. Pourquoi faisait-il cela ? Craignait-il vraiment une quelconque menace en ce début d'année correspondant aux Trente Glorieuses pour les mages noirs ? Ou peut-être n'était-ce là qu'une simple habitude ? Après tout, pour s'être infiltré au plus près de Dumbledore pendant toutes ces années avant de le tuer de sang-froid, il fallait avoir un certain talent dans l'espionnage et le double jeu. De ses iris clairs, la jeune femme détaillait tout ce qui pouvait lui apparaître, de l'élément le plus évident jusqu'au détail pouvant paraître le plus insignifiant. Un élément ajouté à un autre, puis encore un... donnait le résultat final. Une équation mathématique au final. Une recette de Potion Magique. Toutefois, la seule limite de cette façon de procéder était qu'elle ne pouvait avoir accès qu'à la forme, et que pour le peu que la personne soit différente de ce qu'elle montrait à voir, le procédé s'écroulait. Il était impossible d'avoir accès à une parcelle de l'âme, à ce que la personne était réellement au fond d'elle même, sauf si l'on parvenait à provoquer une réaction, une parole, nous permettant de nous engager sur le chemin sinueux et piégé menant à cette dernière. Ce besoin de maîtrise ne la lâchait jamais, et ce ne serait certainement pas elle qui se détournerait de ce dernier. Severus Rogue avait les traits tirés, ce qui lui donnait l'air incroyablement fatigué. Depuis combien de temps cet homme n'avait-il pas fermé l’œil au juste ? Son visage était comme ses mains, blafard et semblait quelque peu creusé rendant ses pommettes saillantes. Grand, entièrement vêtu de noir comme s'il eu été condamné à vivre dans le deuil perpétuel. Ses lèvres étaient fines et constamment pincées et beaucoup de gens disaient qu'il ne valait mieux pas qu'elles s'ouvrent. Et pourtant, Cassidy elle, n'attendait réellement que cela.

« Qui ne se méfie guère de moi ces derniers temps, on se le demande. »

On le disait sarcastique, injuste, vil, cruel, terrifiant, psychopathe. Inhumain. Vraiment ? Comme quoi les rumeurs allaient vite et avaient vraiment tendance à prendre une ampleur démesurée. Cassidy lui avait dit les choses telles qu'elle les pensait - pour la plupart - n'ayant aucune crainte à lui affirmer clairement qu'elle n'avait pas compris ce qu'il attendait exactement d'elle, ni même qu'elle ne lui faisait pas confiance, et encore moins qu'elle avait songé à lui faire prêter le Serment Inviolable. Non, pour le coup, elle avait été vraie, et cela lui avait semblé parfaitement normal de lui dire le fond de sa pensée. Il lui avait répondu d'un ton lasse, et fatigué, toutefois... à côté de la plaque. Oui, oui. N'avait-il pas noté qu'elle ne se méfiait pas de lui en particulier, mais de tout le monde ? Si tel était le cas, ses mots n'avaient guère reflété sa pensée. Pour en revenir au sujet, la jeune femme avait osé lui dire ce que peu de gens devaient avoir osé lui avouer en face et pourtant, alors qu'elle s'était attendue à toutes les réactions possibles aux vues de ce qu'on lui avait raconté, l'homme ne l'avait pas tuée, ni humiliée, ni même menacée. Il ne s'était pas énervé, se contenant d'ignorer ses remarques; comme si celles-ci n'avaient été qu'une simple brise, lui passant au dessus de la tête. La vie l'habitait-elle encore ou n'était-il plus qu'une simple enveloppe charnelle dépourvue de toute étincelle palpitante ? L'être se tenant près d'elle paraissait déjà mort, comme entièrement vidé de sa substance. Un peu comme elle avait pu l'être dans les mois qui avaient suivi la mort de sa mère. Un peu comme semblait l'être Miss Hook également. Une classe digne d'un inferius. Seuls ses yeux pouvaient s'avérer expressifs lorsqu'elle utilisait les bons mots. Mais oui, vous savez.... Du genre... Serment Inviolable... Loin d'être aveugle, la flamme brûlante qui avait brusquement animé le regard abyssal du maître des potions lorsqu'elle avait évoqué ce sortilège, le sortant des Enfers dans lesquels il paraissait couler, ne lui avait certainement pas échappé. D'autant plus que le contraste qui s'était affiché entre ses iris et son apparence générale avait été fulgurant. Un petit détail en plus qu'elle grava aussitôt dans un coin de son esprit débordant. Un regain de vie, venant confirmer que la jugulaire qui battait régulièrement dans son cou, n'était pas factice. Severus Rogue, contre toute attente, était encore bel et bien vivant. Ses yeux venaient de le trahir, en le clamant haut et fort de manière silencieuse pour celui qui prenait le temps et savait observer. Cassidy retint à grand peine un fin sourire devant ce regard brûlant. Elle était parvenue à le faire réagir, sans le vouloir bien entendu parce que rien n'avait laissé présagé que l'évocation de ce sortilège pourrait avoir un tel effet sur lui, toutefois c'était à cause - ou grâce - à sa non retenue qu'elle avait été en mesure de lui parler de ce serment, et ainsi provoquer cette réaction. Toutefois, aucun commentaire mal venu ne franchi le seuil de ses lèvres rosées. Merci Papa Rowle pour cette somptueuse éducation.

Alors que la sorcière terminait sa réflexion par une ouverture subtile, invitant implicitement le professeur à se mettre au travail également, celui-ci daigna enfin lui apporter une première réponse.

« Lorsqu’on débute un raisonnement de ce genre, on ne peut aller plus loin que nos propres limites. Si vous ne pouvez tuer, vous ne pourrez pas réfléchir à toutes les possibilités d’un plan devant mener votre proie à la mort, même si vous n’êtes pas maître de la dernière touche, du passage définitif. La question est la suivante, plutôt : dois-je vous conduire sur un plan à long terme, sur toute sa continuité, ou me contenter de vous impliquer dans certaines étapes uniquement ? Apprendre la souplesse d’esprit revient à surmonter ses limites personnelles et abattre les freins dont chacun s’encombre. Soyez claire avec vos propres limites. Peu m’importe ce en quoi vous croyez et vos convictions, la seule chose que je dois savoir si vous voulez mettre souplesse et rigueur en pratique, c’est jusqu’où vous pouvez aller. Travailler contre soi-même ne fait que briser l’esprit pour celui qui n’y est pas préparé. Suivez-moi. »

Il lui laissait donc le choix, refusant de lui imposer une finalité qu'elle n'aurait pas été à même de viser. C'était... Perturbant. Réellement étonnant, mais également très perturbant. L'apprentie se sentait telle une équilibriste devant s’élancer sur sa corde, sans filet... Ou était-ce justement la présence d'un filet pour la première fois qui la perturbait ? Certes, il ne lui donnait pas de cadre rigide, la laissant maître de ses décisions, mais cette absence d'obligation visait à la sécuriser, elle. Pour la première fois, une personne veillait à sa sécurité afin qu'elle ne se brise pas. Sauf, que cette précaution arrivait trop tard. La jeune femme n'avait jamais eu le choix dans sa vie, même au delà du domaine des Potions Magiques. Sa conduite lui avait été dictée depuis son plus jeune âge, ses gestes contrôlés, son caractère brimé. Toute sa spontanéité avait été entravée, et sa souplesse d'esprit n'avait pas pu se développer. Tandis qu'elle lui emboîtait le pas, se faufilant dans son sillage telle une vipère sournoise, la Rowle réfléchissait. Une fois de plus. Rien de bien nouveau là-dedans. La question était univoque, d'une précision tranchante. Une transparence inquiétante. Pouvait-elle tuer ? La réponse qui s'imposa alors à son esprit fut d'une clarté terrifiante. Oui. Elle avait déjà été amenée à le faire. Involontairement, certes, mais elle était tout de même passé à l'acte lorsqu'elle avait été forcée à préparer des poisons et autres breuvages maléfiques. En avait-elle eu l'envie ? Certainement pas.

Rogue lui parlait de limites personnelles à connaître et à ne pas transgresser afin de pouvoir conserver son esprit intact... Cette remarque lui arracha un pincement de lèvres dissimulé par la profondeur de sa capuche noire. Ses limites personnelles n'existaient plus depuis qu'elle avait abandonné toute une partie de sa personnalité à la mort de sa mère. Réduites à néant avant qu'elle ne puisse les découvrir et les expérimenter concrètement. Aussi, contrainte d'agir comme une Rowle depuis toujours, elle avait toujours fait fit de ses propres limites qu'elle ne connaissait pas vraiment. Enfermée au plus profond d'elle-même, Cassidy s'était oubliée, avait mis de côté ses sentiments, émotions et véritables convictions, prenant part à la guerre dans la position d'une fille Rowle. Des limites ? Elle n'en avait pas, et ne devait pas en avoir... en tant que Rowle. En tant que future Mangemort. Il finit par s'arrêter au bout de quelques mètres, entre deux boutiques, pour enfin se tourner vers elle. Deux ombres. Ce soir, le maître et son apprentie devaient s'apparenter à deux ombres parmi la masse.

« Cet inspecteur doit en effet mourir. - Voilà qu'il se permettait d'être plus direct, finalement tout vient à point à qui sait attendre... -Une mort survenant de manière lente, destructrice à plusieurs niveaux, non pas immédiate et sans douleur. Il y a cette histoire d’agression envers une élève, oui, entre autre… Les potions que vous avez citées sont efficaces, j’en conviens. A présent, je peux vous apprendre à en confectionner certaines qui demandent à la fois de grandes capacités en potions et aussi des connaissances dans des formes de magie plus anciennes. Une magie ni blanche ni noire, qui permet d’ajouter une touche très personnelle à la préparation en cours. Ces potions sont complexes à préparer et nécessitent que le concepteur soit dans une certaine… mentalité, un certain état d’esprit. La plupart des poisons sont plus efficaces si le concepteur désire vraiment la folie ou la mort de sa cible. »

Voilà qu'il commençait juste à lui donner des clés. Des directives. Enfin. Après l'avoir laissé patauger des les méandres de son esprit diabolique et tourmenté. Il l'avait testée. Purement et simplement, afin de vérifier ses connaissances, et peut-être même pour se faire une première idée sur sa façon de raisonner et les idées que pouvait renfermer son esprit. Rapidement, Cassidy nota mentalement les éléments clés qu'il daignait enfin lui donner. Une mort lente, douloureuse et destructrice. Lorsqu'il lui annonça qu'il pouvait lui apprendre un certain type de potions faisant appel à une sorte de magie qui lui était inconnue, une étincelle passionnée s'alluma dans son regard. Un nouvel apprentissage, totalement inconnu, dont jamais personne ni en Inde, ni pendant ses stages, ni au Centre de Formation, ne lui avait parlé. Enfin, les choses sérieuses commençaient, la balle était dans son camp. Avant de pouvoir commencer, il lui fallait répondre aux questions précédentes posées par le professeur.

« Pour répondre à votre première question, je désire acquérir cette souplesse, et donc aller au-delà de mes limites. Vous avez besoin de les connaître pour m'aider à les dépasser ? Très bien. Je suis... une personne ayant besoin d'un cadre, d'une référence sur laquelle me baser avant d'entreprendre quoique ce soit. Que ce soit dans le domaine des Potions, ou dans ma vie. J'ai été éduquée comme ça, dans un esprit rigoureux ne laissant que peu de place à... la créativité, dirons-nous. Mais... bien que la rigueur soit très importante, j'ai tendance à m'enfermer dedans, et il faut dire que l'enseignement traditionnel ne fait que renforcer ce côté rigoureux. J'ai... un besoin de... contrôle. Voilà la limite qu'il me faut dépasser. »

Elle jouait clairement sur les mots. Il y avait limite et limite, et la jeune femme savait pertinemment que ce n'était pas de cette limite là dont il voulait parler. Toutefois, elle ne mentait pas, se contentant de jouer habilement sur le double sens des mots. Il voulait qu'elle lui parle de ses limites personnelles ? Elle lui servait une limite dans sa façon de travailler. La nuance était infime, mais elle existait tout de même. Elle avait répondu à côté. Rogue connaissait la limite qu'elle venait de lui exposer... Et ce n'était pas ce qu'il cherchait à savoir. Nerveusement, Cassidy mordilla sa lèvre inférieure, son cerveau cogitant à trois mille kilomètres heures. Une Rowle, elle était une Rowle. Et une Rowle devait-elle hésiter avant d'avouer qu'elle était capable de tuer ? Non. Pas du tout. Au contraire, elle devait le déclamer. Par la barbe de Merlin, quel exercice de malade...

« Vous voulez savoir si je suis capable de tuer ? Absolument, et ce malgré mon apparence. Je suis capable d'aller jusqu'au bout. Après, à vous de décider la façon dont vous souhaitez m'impliquer dans votre plan. Une partie ou la totalité, vous êtes le seul juge, et cela dépendra de la confiance que vous serez capable de placer en moi. »

Quant à travailler contre elle-même, il semblait que c'était bel et bien là sa destinée depuis toujours. Elle devait survivre, et paradoxalement, sa survie allait de paire avec l'obligation de s'oublier pour se contenter de donner à voir aux autres ce qu'ils désiraient déceler en elle. Une Rowle. Une digne héritière au Sang-pur. Une Mangemort glaciale et impitoyable. Travailler contre elle-même était son quotidien, aussi cela ne serait guère nouveau pour elle tant elle avait pris l'habitude d'être dissociée en son propre intérieur.

« Avez-vous déjà modifié des potions existantes ou en avez-vous inventé de nouvelles ? »

Oui, notamment en parvenant à prolonger les effets du Polynectar de quelques heures, mais elle n'allait certainement pas lui en parler... Elle n'était pas suicidaire.

« Hum... Oui, plusieurs. Pour vous citer un exemple, je suis parvenue à inverser l'effet de la potion de régénération sanguine en remplaçant les feuilles de dictame par des feuilles de thé. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette plante riche en tanins provoque l'effet inverse, à savoir absorbe les métaux lourds. Toutefois, elle n'absorbe que l’excédent, or dans le cas présent il fallait qu'elle puisse absorber le sang sans qu'il n'y ait de surcharge. Je l'ai donc associée à une plante parvenant à tromper les feuilles de thé, en laissant croire qu'une absorption était nécessaire : l' Houttuynia cordata ; plus communément appelée "plante caméléon". Lorsque ses racines se dissolvent, elles libèrent une substance dont les composants sont similaires à ceux du sang, et de ce fait, cela pousse le principe actif contenu dans les feuilles de thé, à agir et ces dernières s'activent alors, n'absorbant que le sang. »

Alors, qu'elle était face à lui, son regard fut attiré par un éclat spécifique dans la nuit noire. Des petites étincelles rougeâtre aux éclats émeraudes provenant de l'étalage de la jeune vendeuse à côté de laquelle ils étaient passés il y a quelques secondes. Soudainement, la Rowle se figea, incapable de croire ce qu'elle venait de voir. Se pourrait-il que... ? Il fallait qu'elle aille vérifier. Vivement, elle plongea ses yeux vert d'eau dans les onyx du directeur.

« Vous souhaitiez que je prenne des libertés, que je m'octroie une marge de manœuvre ? Très bien. Je vous prends au mot, suivez-moi, c'est vous qui avez l'argent. »

Sans attendre sa réponse, sa main fine vint instinctivement se serrer autour du poignet du sorcier, et l’entraîna à sa suite. Le spectacle devait être amusant à regarder de l'extérieur... Il voulait des initiatives ? Il allait en avoir, l'occasion paraissait trop belle. Arrivée devant le petit étalage, la jeune femme relâcha sa prise avant de sonder la vendeuse du regard. Mate de peau, les yeux sombres, des sourcils fins entre lesquels se trouvait un bindi représentant le troisième œil de Shiva. Le cœur de la jeune femme se mit à battre plus vite. Elle poursuivit alors son exploration. Une longue natte noire revenait sur son épaule gauche, tombant jusqu'à ses genoux, parsemée de symboles d'ancienne magie hindoue. Sous sa cape restée entrouverte, la blonde devina sans problème l'esquisse d'un sari vert et argent. Une indienne. Propulsée dans le passé, la jeune femme resta figée quelques instants, avant de parvenir à reprendre contenance et de se pencher sur les fioles contenant un liquide rougeâtre. Prudemment, elle se saisit délicatement de l'une d'entre elles, et en observa attentivement la couleur à la lueur de la bougie éclairant l'étalage. Oui, cela y ressemblait définitivement. La fiole portait une petite étiquette portant une inscription en hindi " Om ". Par la barbe de Merlin. Reposant la fiole, elle s'adressa alors à la jeune femme.

« Est-ce bien du sang de Bagri Maro ? »

La vendeuse fut tellement surprise qu'elle manqua de tomber à la renverse devant cette silhouette qui venait de s'adresser à elle en hindi. Parler sa langue maternelle lui fit l'effet d'une libération. Ses épaules se détendirent imperceptiblement tandis que sa respiration se calquait sur celle de son interlocutrice qui lui répondit dans cette même langue, inconnue au professeur Rogue :

« Que... Comment ? Es-tu indienne ? »

Lentement, Cassidy acquiesça et alors que la main de la vendeuse s'approchait de sa capuche pour la repousser afin de découvrir son visage, la blonde se saisit de son poignet, en reculant vivement.

« Réponds.
- Oui, oui. C'est bel et bien ça.
- D'où te vient ton stock ?
- Directement d'Inde, de Mangalore.
- Qui est ton fournisseur ?
- Je... je... n'ai pas le...
- Qui ?
- Ajitabh Khemu. »

Lentement, Cassidy hocha la tête et relâcha la main de la vendeuse qui se hâta de la récupérer comme si elle n'avait craint que la Rowle décide de la lui couper. Lentement, l'apprentie potionniste se tourna vers Severus Rogue qui devait très certainement se demander quelle était la teneur de l'échange venant d'avoir lieu devant lui.

« C'est bien ce que je pensais. Je ne sais pas si vous connaissez cet ingrédient parce qu'il est très rare et peu connu dans le monde. Il s'agit de sang de Bagri Maro, un cheval à huit jambes et à quatre têtes, vivant en Asie, et particulièrement... en Inde. Son sang a des propriétés très spéciales puisqu'il peut être ajouté dans n'importe quel potion inoffensive. Il s'y ajuste et s'y mélange parfaitement, et est indétectable. Il s'agit de ce que l'on appelle un ingrédient गिरगिट (giratit), autrement dit un ingrédient caméléon. Il permet d'avoir accès à l' imaginaire de la victime et de contrôler son esprit comme bon vous semble. De l'extérieur, vous pouvez lui imposer vos pires cauchemars, accéder à ses entrailles et l'en défaire, ou même lui imposer votre propre volonté. Le Bagri Maro étant considéré comme une créature divine, la finalité de cet ingrédient consiste à enfermer l'esprit de la victime dans un monde imaginaire que vous seul aurez créé, et ce à jamais puisqu'il n'existe pas encore d'antidote à ma connaissance. »

La jeune femme baissa alors la voix et se rapprocha de l'homme de manière à ce que lui seul puisse l'entendre.

« Je ne sais pas si vous pensez pouvoir le mêler à ce que vous avez prévu ? Quand bien même ce ne serait pas le cas, je vous conseille de l'acheter. Il pourrait vous être très utile, et je pourrai vous en avoir un bon prix. »
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Severus Rogue
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DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 9 janvier 1960, dans une petite ville moldue sans intérêt
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptySam 8 Oct 2016 - 20:02

– Pour répondre à votre première question, je désire acquérir cette souplesse, et donc aller au-delà de mes limites. Vous avez besoin de les connaître pour m'aider à les dépasser ? Très bien. Je suis... une personne ayant besoin d'un cadre, d'une référence sur laquelle me baser avant d'entreprendre quoique ce soit. Que ce soit dans le domaine des Potions, ou dans ma vie. J'ai été éduquée comme ça, dans un esprit rigoureux ne laissant que peu de place à... la créativité, dirons-nous. Mais... bien que la rigueur soit très importante, j'ai tendance à m'enfermer dedans, et il faut dire que l'enseignement traditionnel ne fait que renforcer ce côté rigoureux. J'ai... un besoin de... contrôle. Voilà la limite qu'il me faut dépasser.

Et ensuite ? Il n’ignorait pas sa façon de travailler, étant donné qu’elle lui en avait déjà parlé et qu’il l’avait également observé plus discrètement à quelques reprises afin de se faire une meilleure idée de ce dont elle était capable seule ou avec les élèves et aussi de déterminer plus en détails le rôle qu’elle pourra jouer lorsque le pire leur tombera dessus. Pour le moment, il était assez satisfait de ses observations, bien qu’il doute de plus en plus qu’elle soit entièrement fidèle à sa famille de dingues, malgré son nom, son éducation, ses origines et le comportement de façade. Il savait reconnaître une personne menant un double-jeu lorsqu’il l’avait face à lui. Comme une sorte de réflexe, développé très récemment, cela dit, un ou deux mois à peine. Tout ce qui s’était produit en l’espace de si peu de temps l’avait rendu beaucoup plus méfiant que de coutume, lui qui était déjà un bon niveau à ce stade, son regard s’était en quelque sorte acéré, entraîné au fer rouge, emporté par l’urgence et le besoin désormais vital de contrôler tout ce qu’il pouvait de son environnement afin de le façonner de la façon voulue. Jamais, autrefois, il n’avait eu un tel besoin de contrôle sur ce qui l’entourait, Rogue avait l’impression de nager en aveugle à contre-courant avec chaque jour une pression un peu plus forte à supporter. « Marche ou crève ». Il n’avait pas le droit de mourir. Pas encore.

– Vous voulez savoir si je suis capable de tuer ? Absolument, et ce malgré mon apparence. Je suis capable d'aller jusqu'au bout. Après, à vous de décider la façon dont vous souhaitez m'impliquer dans votre plan. Une partie ou la totalité, vous êtes le seul juge, et cela dépendra de la confiance que vous serez capable de placer en moi.

Ce n’était guère une question de confiance mais bien de stratégie… Severus n’avait confiance en absolument personne, pas même en Dumbledore, pas après ce qu’il avait découvert au fil des ans, pas après avoir vu l’homme qu’il était véritablement, ce qu’il était capable d’accomplir. Il y a bien longtemps, oui, il avait voué une forte confiance au vieillard avant d’être déçu une première fois, à la mort de Lily. Une confiance restaurée qui s’était ensuite de nouveau dégradée lorsque Severus avait compris bien des choses sur son directeur. Une confiance ensuite encore secouée et perdue, à jamais cette fois, lorsqu’il avait compris que le vieillard ne veillait et protégeait le fils de Lily uniquement pour qu’il meure au bon moment. Si Rogue comprenait l’importance de tout ça, la vitalité de ce plan, qu’il n’y avait aucun autre moyen de détruire Voldemort à jamais, il ne pouvait s’empêcher non plus de rager d’avoir été manipulé à ce point par ce vieux fou, comme tout un chacun, lui en vouloir de ne destiner cet enfant qu’à la mort, comme une arme de plus dont on se servait pour la jeter ensuite une fois qu’elle est devenue inutile. Dumbledore lui inspirait un mélange étrange, de respect, d’admiration, de haine, de dégoût, de colère, de regret et d’un certain attachement. C’était auprès de lui que Severus avait perfectionné l’art de manipuler les gens et de leur faire avaler n’importe quoi, le vieillard était bon professeur, sur ce terrain-là. Donc la confiance ? Elle n’entrera plus jamais en compte. Il lança un regard en biais assez amer à la jeune Rowle avant de reprendre la parole. On ne pouvait discuter que stratégie et moyens à déployer, désormais. Maintenant, encore moins que durant sa vie entière, il ne pouvait s’autoriser à laisser des sentiments, quels qu’ils soient, entrer en ligne de compte.

– Avez-vous déjà modifié des potions existantes ou en avez-vous inventé de nouvelles ?

– Hum... Oui, plusieurs. Pour vous citer un exemple, je suis parvenue à inverser l'effet de la potion de régénération sanguine en remplaçant les feuilles de dictame par des feuilles de thé. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette plante riche en tanins provoque l'effet inverse, à savoir absorbe les métaux lourds. Toutefois, elle n'absorbe que l’excédent, or dans le cas présent il fallait qu'elle puisse absorber le sang sans qu'il n'y ait de surcharge. Je l'ai donc associée à une plante parvenant à tromper les feuilles de thé, en laissant croire qu'une absorption était nécessaire : l' Houttuynia cordata ; plus communément appelée "plante caméléon". Lorsque ses racines se dissolvent, elles libèrent une substance dont les composants sont similaires à ceux du sang, et de ce fait, cela pousse le principe actif contenu dans les feuilles de thé, à agir et ces dernières s'activent alors, n'absorbant que le sang.

Utile dans certaines circonstances… Très facilement discernable une fois qu’on examinait le cadavre. Les potions, c’était de la cuisine, purement et simplement. Des dizaines de test et d’expériences personnelles permettaient de modifier les recettes et la suite dépendait des talents du créateur. Ou ce dernier était une personne honnête qui ne travaillait que dans le but d’offrir des potions de qualité et utiles à la société, ou il s’agissait d’un assassin qui rechercha les ingrédients les plus indétectables qui soient afin de préserver sa sécurité lorsqu’il passera à l’acte et tuera. Les cuisinier Moldus usaient du même procédé, non pas pour tuer – quoi que que parfois… – mais pour protéger leurs recettes de la copie par d’autres restaurants, préserver le goût unique des plats par cet ingrédient supplémentaire ou spécial. Un potionniste aguerri fonctionnait de même. Les meilleurs posions sont bien évidemment ceux qui ne laissent ni odeur ni couleur, aucune trace dans le corps de la victime, quitte à être améliorés d’un sort afin de les rendre parfaitement inaperçus. Il reporta le regard sur la jeune femme qui s’était figée en regardant la petite vendeuse de toute à l’heure, avant qu’elle ne reporte ses yeux clairs sur lui. Une autre idée à apporter, peut-être ? Maintenant que les bases étaient posées, il allait être temps de s’enfoncer plus loin dans des terrains plus brumeux et peu accessibles au grand public. Dans un sens, c’était une partie de son héritage, en termes de connaissances et de lieux, qu’il fera découvrir à cette fille. Elle en fera bien ce que bon lui semblera une fois la guerre terminée, ce ne sera plus son problème. Qu’elle s’en détourne ou continue à user des chemins qu’il lui montrera, qu’importe ?

– Vous souhaitiez que je prenne des libertés, que je m'octroie une marge de manœuvre ? Très bien. Je vous prends au mot, suivez-moi, c'est vous qui avez l'argent.

Elle partit aussitôt en direction de la jeune vendeuse en lui attrapant le poignet au passage pour le tirer à sa suite. Rogue se retint d’extrême justesse de ne pas la tuer sur-place, remettant sa baguette au fond de sa poche. Réflexe dès qu’on le touchait ou qu’on l’approchait, le dernier à avoir fait ça était reparti avec le bras coupé net. Ramener son élève mutilée ou blessée à mort au château n’étant pas exactement le but de cette leçon, il s’appliqua à respirer lentement et à ne rien faire de dangereux. L’étalage était petit, simple et sobre, illuminé par quelques chandelles éclairant à peine les produits présentés. Rogue ne jeta à peine qu’un regard à la vendeuse, regardant plutôt ce qu’elle présentait sur son étal branlant, en bois tout aussi sombre que le reste de la nuit. L’Allée des Embrumes était assez amusante, en un sens, elle absorbait toute lumière y pénétrant, comme si un immense sort pesait sur ces lieux en permanence pour y établir une nuit éternelle. On présentait les choses ainsi pour effrayer les esprits faibles, la vérité était ailleurs. Voilà bien longtemps que cette Allée accueillait des boutiques dédiées à la magie noire. Au Moyen-Âge, le Chemin de Traverse était encore un quartier Moldu et cette Allée un des accès au monde sorcier. Lorsque les guerres entre moldus et sorciers ont éclatés, l’Allée fut condamnée et devint un des endroits où les sorciers les plus revendicatifs se réunirent pour chercher des poisons, armes ou alliés de combat. Depuis, l’Allée fut toujours considérée comme un repère de mages noirs et attira du même coup des commerçants de produits illicites ou dangereux.

Laissant Cassidy se charger de sa propre affaire avec la vendeuse, sans essayer de comprendre ce qu’elles se racontaient, il ne connaissait de toute manière pas suffisamment de mots dans cette langue, Rogue prit plutôt la petite amulette posée dans un coin de l’étal dans une caissette en bois fin, qu’il avait repéré toute à l’heure. Il la sortit de son support pour l’élever à l’une des flammes de bougie, l’examinant avec attention. En forme de losange, tenant dans le creux de la main, elle était colorée d’un rouge mat et frappée d’un signe runique très ancien, découvert au gré d’un de ses voyages pour le compte de Voldemort, il y a de ça quasiment dix-huit ans, jour pour jour. Cette allumette était autrefois fabriquée par les Druides Celtes et le secret de fabrication s’était perdu au fil du temps. Elle servait à amplifier la puissance de toutes les potions et baumes de soins, lorsqu’elle y était trempée vingt minutes durant. C’était assez simple mais très utile, dans la plupart des situations et d’autant plus en temps de guerre. Les potions de soins mais également les potions régénératrices, les philtres luttant contre la fatigue physique, nerveuse ou émotionnelle, contre la dépression. Il revint à la réalité lorsque son élève se retourna vers lui, ayant terminé son petit échange avec la vendeuse.

– C'est bien ce que je pensais. Je ne sais pas si vous connaissez cet ingrédient parce qu'il est très rare et peu connu dans le monde. Il s'agit de sang de Bagri Maro, un cheval à huit jambes et à quatre têtes, vivant en Asie, et particulièrement... en Inde. Son sang a des propriétés très spéciales puisqu'il peut être ajouté dans n'importe quel potion inoffensive. Il s'y ajuste et s'y mélange parfaitement, et est indétectable. Il s'agit de ce que l'on appelle un ingrédient गिरगिट (giratit), autrement dit un ingrédient caméléon. Il permet d'avoir accès à l' imaginaire de la victime et de contrôler son esprit comme bon vous semble. De l'extérieur, vous pouvez lui imposer vos pires cauchemars, accéder à ses entrailles et l'en défaire, ou même lui imposer votre propre volonté. Le Bagri Maro étant considéré comme une créature divine, la finalité de cet ingrédient consiste à enfermer l'esprit de la victime dans un monde imaginaire que vous seul aurez créé, et ce à jamais puisqu'il n'existe pas encore d'antidote à ma connaissance.

Rogue connaissait ce type d’ingrédients mais guère celui-ci, plus précisément. En règle général, il s’amusait plus à créer lui-même un assemblage d’ingrédients qui formeront ce résultat plutôt que de passer du temps à rechercher le genre que la jeune femme présentait. Par manque de temps, bien souvent, il ne pouvait plus se permettre de perdre bien des heures à parcourir le monde pour ce type de recherches, d’autant plus pour ces derniers mois.

– Je ne sais pas si vous pensez pouvoir le mêler à ce que vous avez prévu ? Quand bien même ce ne serait pas le cas, je vous conseille de l'acheter. Il pourrait vous être très utile, et je pourrai vous en avoir un bon prix.

– Pourquoi pas, concéda-t-il avec lenteur. Mais nous n’avons pas de temps à perdre avec le marchandage, il est temps de continuer. J’espère pour vous que vous n’avez rien contre le froid.

Il tendit également l’amulette à la vendeuse et la paya pour cette dernière, ainsi que pour la fiole. Il rangea ensuite l’amulette dans une poche intérieure de sa veste, prévoyant de s’en servir à son retour au château lorsqu’il se fabriquera quelques potions régénératrices pour cette année. Le besoin commençait à se faire ressentir assez fortement… Depuis cet été, le maître des potions ne parvenait plus à dormir correctement et l’appétit le quittait de même. Ses nuits n’étaient plus jamais complètes et il faisait régulièrement des cauchemars où il voyait Dumbledore chuter du haut de la tour d’astronomie, où il l’entendait lui demandait de l’assassiner, où il lui avouait que Potter n’était destiné qu’à la mort lui aussi. Severus prenait ainsi pas mal de potions pour un sommeil sans rêves et des fortifiants en philtres, afin de ne pas tomber malade ni devoir ralentir son travail à cause de la fatigue ou la dépression. Le fait que la tour directoriale soit si isolée était un excellent atout pour les heures où il pouvait dormir, car personne ne pouvait l’entendre ni le voir. En s’éloignant de l’étal, il se rendit dans une ruelle isolée puis prit le bras de la Rowle pour le transplanage d’escorte, comme il doutait qu’elle ait le niveau pour voyager sur une telle distance, étant donné son atterrissage peu glorieux dans l’Allée des Embrumes. La tenant fermement, il transplana ensuite, disparaissant de l’Allée et de l’Angleterre.

A leur arrivée, Severus relâcha le bras de la petite apprenti en serrant un peu sa cape autour de lui. Ils étaient arrivés à l’abri du vent, les très hautes montagnes resserrées tout autour d’eux formaient une barrière naturelle contre les tempêtes, ce qui n’empêchait guère malgré tout le froid d’être mordant et violent. Ici, dans ce petit coin de région, la nuit était presque éternelle… Des terres désolées et vides de population, glaciales, où seuls quelques animaux trouvaient leur compte. Ils se trouvaient sur un chemin rocailleux, qui montait en pente douce vers quelques maisons de pierre, d’où s’échappaient des volutes de fumées, avec des leurs brillant aux fenêtres. Severus indiqua tranquillement à la fillette qu’ils se trouvaient actuellement en Sibérie avant de lui dire de le suivre. Il s’engagea aussitôt sur le sentier, marchant assez vite, pis toquant deux fois à la lourde porte en bois avant d’entrer. Une fois le palier franchi, on arrivait alors dans une grande pièce éclairé par de très nombreuses lampes à huiles et des bougies de cire, remplie d’étagères, de supports et de tables en vieux bois de chêne supportant des produits hétéroclites. Objets de magie blanche ou noire, de magie ancienne et magie du sang, de magie druidique également, anis que des plantes diverses, des graines, des grimoires des ustensiles variés, des miroirs anciens avec des symboles runiques… Severus referma la porte pour ne pas laisser rentrer le froid, ôtant la capuche dissimulant son visage.

– Rogue, grogna une voix rauque et rocailleuse du fond de la pièce. Bonsoir. La fille ?

– Une apprentie, elle est avec moi.

Un homme d’une cinquantaine d’années sortit du renfoncement où il était assit, posant le petit panier qu’il était occupé à tresser dans un coin, puis s’avança pour rejoindre le comptoir et sa vieille caisse enregistreuse moldue. On aurait pu croire que son visage et son corps avaient été taillés coups de serpe. Peu grand, il avait un visage dur et un regard rendu méfiant par la vie elle-même, vêtu d’habits simples en cuir et en laine, une barbe de trois jours grise lui mangeant le menton. Il s’assit sur un tabouret rafistolé pendant que Rogue s’avançait lui aussi, en faisant signe à Rowle de suivre le mouvement.

– Qu’est-ce qu’il te faut ? demanda-t-il dans son anglais approximatif.

– Quelques ingrédients rares de potions, pour commencer.

Severus lui tendit la petite liste qu’il avait écrite rapidement, son interlocuteur la parcourant rapidement du regard avant de froncer les sourcils, puis de se lever à nouveau, allant chercher le tout dans l’arrière-boutique. Il était à peine parti qu’un enfant de six ou sept ans déboula dans la pièce, s’arrêtant tout net en les voyant et levant sur eux un regard bleu très clair et anormalement vide. Il resta planté là sans rien dire, ni même bouger, Severus faisant de même en fronçant les sourcils. Il connaissait cette expression… Le déclic lui vint alors que le patron revenait avec un petit sac. Rogue lui paya d’abord les ingrédients puis désigna le petit. Le gamin, de son côté, ne bougeait toujours pas, dardant à présent ses yeux bleus, presque transparents, sur Cassidy, le teint anormalement pâle, même pour un enfant devant grandir dans ces montagnes.

– Il a avalé une infusion de sang noir avec des feuilles de Valériane, n’est-ce pas ?

Ils lui ont fait avaler… grogna le patron d’une voix devenue haineuse. Tu les connais. Je ne peux rien faire. Il va mourir.

– Moi si. Faisons un marché. Je t’aide à sauver la vie de ton fils si tu m’aides le dernier artefact dont nous avions parlé la dernière fois. Il y a les ingrédients qu’il faut ici.

Le Russe s’était figé, blêmissant fortement, puis les regarda alternativement, eux deux et l’enfant. Au bout d’un long moment d’intense réflexion, il finit par hocher la tête et marmonna en Russe qu’il avait le champ libre. Rogue lui rendit son regard puis se tourna vers Cassidy.

– Voilà qui va faire un premier exercice pratique. Le sang noir utilisé ici est du sang de détraqueur. Vous pouvez commencer par prendre une petite fiole de sang à cet enfant.

Le mangemort se détourna ensuite puis s’installa sur une des tables de la boutique, repoussant en partie ce qui se trouvait dessus pour y installer un petit chaudron en étain, le nettoyant d’abord d’un coup de baguette. Le gérant de la boutique lui apporta les ingrédients qu’il lui demanda, avec un air bourru mais un regard de nouveau empli d’un certain espoir. Dès que Cassidy fut prête, il s’écarta pour lui laisser la place, sortant sa baguette.

– Je vais vous indiquer la démarche, en revanche, il faudra que vous sachiez adapter les doses au poids et l’âge de ce gamin. Et à faire preuve d’un peu de créativité pour remplacer les plantes aux effets trop agressives par d’autres produisant le même soin sans effets indésirables. Prête ?
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyMar 18 Oct 2016 - 1:22

Spontanée. Elle avait été spontanée, faisant preuve pour la première fois de la soirée, d'une certaine souplesse. Elle était sortie du cadre rigide dans lequel elle évoluait. L'univers des potions l'y avait toujours aidée. Bien qu'elle ne possède pas encore réellement cette souplesse d'esprit dans cet art, ce dernier était tout de même celui dans lequel ce semblant d'ouverture se manifestait au mieux, puisque cet art était l'une des rares choses - avec la danse - qu'elle avait choisi et qui lui permettait d'être elle-même. De ce fait, le contrôle excessif qu'elle s'était tant imposé qu'il était devenu automatique, retombait quelque peu, faisant place à la vraie personnalité de la jeune femme. Nehal la vivante, la passionnée fougueuse reprenait ses droits. L'éclat de ses yeux s'était allumé alors qu'elle avait aperçu ce liquide caractéristique et là, elle avait osé. Elle l'avait touché. Pas frôlé non. Carrément empoigné. Sans se poser de questions sur ce qui était convenable de faire ou de dire. Faisant fit des règles établies et de l'autorité qu'il représentait. Dans l'instant, elle ne l'avait pas considéré comme un directeur, ni comme un professeur, ni comme un Mangemort ou un meurtrier. Non. A ses yeux, il avait perdu tous ses titres, se révélant dans sa panoplie la plus simple : Il avait été un homme, un potionniste avec qui elle faisait équipe. Il voulait lui faire développer sa souplesse ? Il venait d'en avoir un bref aperçu. Sans manières, ses doigts fins s'étaient refermés fermement autour du poignet de l'homme, protégé du moindre contact extérieur par la succession de boutons recouvrant les manches noires de son vêtement. Sans lui laisser le temps de répliquer, de lui donner un accord, ou de riposter, elle l'avait traîné à sa suite, donnant un nouveau ton à leur échange. Elle n'était pas qu'une apprentie effacée et soumise à tout ce qu'il disait. Elle était une jeune femme passionnée, pouvant également apporter des choses d'elle-même. Si elle savait suivre, elle était également capable de mener.
Le contact. Physique. Oh, cela n'avait été qu'une empoignade, et après tout elle lui était bien quasiment tombée dessus quelques minutes auparavant. Les doigts féminins en contact indirect avec le corps du sorcier avaient bien perçu que cette initiative - celle du toucher, et non celle de la prise d'initiatives - n'avait pas vraiment été appréciée à sa juste valeur, ce qui ne l'avait pas arrêtée pour autant, loin de là. Sous ses doigts et en dépit des vêtements, Cassidy avait parfaitement senti une crispation de la main masculine. Une sorte de raidissement, allant jusqu'à provoquer un léger craquement osseux ainsi qu'un infime roulement des tendons. Néanmoins, elle n'avait pas lâché, et avait continué de le traîner à sa suite. Ce n'était pas de la provocation, non. Juste une détermination sans failles. Faisant fit des possibilités de réactions possibles dont pouvait faire preuve Severus Rogue, elle avait poursuivit sa route, ne le lâchant qu'une fois arrivée devant le stand.

Tandis qu'elle commençait à échanger avec la vendeuse usant de sa langue maternelle pour la première fois depuis bien longtemps, du coin de l’œil, la blonde ne lâchait pas un seul instant le maître des potions des yeux. Sans paraître prêter attention à leur échanges, il s'était retranché dans son coin, et observait attentivement à la lueur d'une bougie un drôle de pendentif, une sorte de... talisman en forme de losange, dont la symbolique et l'utilité étaient totalement inconnues à la jeune femme. Entreposée dans un coffret en bois ancien, elle était plutôt discrète et même Cassidy qui possédait une nature très observatrice, ne l'avait pas repérée au premier coup d’œil. Se rapprochant de lui, afin de lui expliquer la teneur de son échange avec la vendeuse, Rogue paru soudain ré-atterrir sur terre, son petit voyage dans ses sombres pensées, brusquement interrompu par l'intervention de cette dernière. Rapidement, elle lui expliqua le fonctionnement de cet ingrédient hindou ainsi que ses caractéristiques.

Évoquer ainsi son pays d'origine provoqua en elle une remontée puissante d'affects qui lui étaient devenus totalement étrangers, à la manière d'une vague incontrôlable et déferlante dont l'écume était formée d'un mélange d'émotions. Émotions si profondément enfouies et depuis tellement longtemps, que leur identification et leur dénomination aurait été tout simplement impossible pour la sorcière, ceci la plaçant dans une position d'impuissance devant ce tsunami interne dans lequel elle se noyait, à la manière d'une personne alexithymique. Bien que paralysée momentanément intérieurement, la Rowle parvint à mettre ce sentiment de côté se se rapprocha du directeur afin de lui demander à voix basse s'il pensait pouvoir intégrer cet ingrédient dans son plan, et lui proposant, si tel était le cas, de lui en avoir un bon prix. En effet, si le prix d'une fiole de sang de Bagri Maro était tout simplement excessif avoisinant les dix gallions, ce qui équivalait environ à soixante-douze euros, soit une cinquantaine de livres, avec un peu de persuasion et le mots hindi bien placés, Cassidy était certaine de pouvoir faire tomber le prix. Néanmoins, à ses dépends, le professeur Rogue refusa son offre de négociation, même si un instant, il paru considérer sa proposition avec un semblant d'intérêt, avant que le vide ne s'empare de nouveau de sa personne, le rendant aussi laconique que possible. Lentement, il finit par lui répondre.

– Pourquoi pas. Mais nous n’avons pas de temps à perdre avec le marchandage, il est temps de continuer. J’espère pour vous que vous n’avez rien contre le froid.

- Le... froid ?, répéta-t-elle légèrement déboussolée tandis que le sorcier payait les achats, que voulez-vous dire ?

Le froid. Horreur. Horreur et damnation. Elle aurait probablement préféré affronter le maître des potions dans un duel singulier que de mettre un seul pied dans un endroit encore plus glacial que celui-ci. Le froid... Quel vaste sujet aux yeux de la blonde dont les sourcils se froncèrent, et la mâchoire se crispa à l'entente d'une simple évocation de mot. Bien entendu qu'elle n'avait pas rien, mais tout contre le froid, ce dernier ayant tendance à la transpercer de part en part. Frissonnante rien qu'à l'idée de ce que pouvait lui réserver Severus Rogue, l'apprentie resserra les pans de son épaisse cape noire autour de ses épaules. Trouvant déjà la nuit suffisamment froide là où ils étaient présentement, le froncement de ses sourcils redoubla d'intensité. Par le slip de Merlin, que mijotait-il donc ? Était-ce une punition pour l'avoir traîné à sa suite ? Était-il revanchard à ce point ? Il devait pertinemment savoir, étant en possession de son dossier scolaire qu'elle était à moitié indienne et avait vécu plus des trois-quarts de sa vie sous un Soleil brûlant dont le moindre rayon posséderait le pouvoir de faire rougir ses joues pâles de maître des cachots, à la manière d'une écrevisse trop cuite. Sans un mot, il s'éloigna de l'étal et se dirigea dans une ruelle voisine encore plus glauque que le porche sous lequel ils avaient atterri, la jeune femme dont mille et une questions lui trottaient dans la tête, sur ses talons. Le froid... Tout ce qu'elle détestait. Le vent, la pluie, le brouillard. La neige, les gelées hivernales. Le verglas. Le crachin. La grisaille, les nuages. Si elle devait se retrouver face à un Détraqueur, ce ne serait pas la perte de son âme et l'engloutissement de cette dernière par cette créature démoniaque qui entraînerait sa mort, mais bel et bien l’hypothermie.
Etant née et ayant grandi pendant vingt ans dans un pays dont la température moyenne avoisinait les vingt-sept degrés, le choc thermique à son arrivée en Angleterre en 1994, avait été des plus intenses. N'ayant presque jamais été malade, Cassidy avait soudain tout déclenché en l'espace de quelques mois, de Septembre 1994 à Mars 1995. Grippe, bronchite, sinusite, angine... Bref, il y en avait eu pour tous les goûts, sauf le sien.

Tandis qu'intérieurement, la sorcière se frigorifiait déjà, les positions s'inversèrent brusquement. Soudainement, ce fut lui qui cette fois vint à sa rencontre, lui agrippant le bras d'une poigne mesurée mais ferme, ne lui laissant aucun moyen de se dégonfler. Elle avait accepté de venir lui rejoindre à une heure du matin pour un cours particulier, elle irait jusqu'au bout. Point. Il n'y avait pas à tergiverser. Brusquement, les sensations du transplanage l'envahirent, bien plus puissantes qu'à leur habitude. Emprisonnée dans un tourbillon infernal tournoyant à une vitesse folle, seuls les longs doigts masculins lui permirent de conserver un semblant de repère temporo-spatial. Lorsque ses iris vert d'eau se rouvrirent, la blonde crut défaillir d'une part parce que le maître des potions la lâcha aussitôt comme si son contact l'avait brûlé, lui ôtant ainsi brusquement son seul appui, et d'autre part tant le froid qui vint la cueillir était véritablement transperçant. Merlin... De ses mains gantés rigidifiée par le changement de température soudain - il devait avoisiner les -15 degrés, Cassidy resserra les pans de sa cape dans une tentative désespérée de se réchauffer, en vain. Le froid polaire s'engouffrait déjà sous les couches des vêtements qui s'étaient voulus chauds, mais dont l'épaisseur ne suffisait clairement pas pour survivre ici. Claquant des dents, la jeune femme frigorifiée dont les poils translucides se dressaient le long de ses avant-bras, parvint à articuler dans un nuage de buée :

- Où... sommes-nous ?

Ses lèvres dont la teinte naturelle tirait vers un rose poudré prononcé, avaient progressivement mais toutefois rapidement, viré au bleu-violet... Violacées pour être exact, tandis que sur ses joues de reine d'ivoire dont la carnation de base tirait sur la teinte pure et délicate d'un blanc poli, une rougeur apparaissait, venant colorer de manière diffuse mais néanmoins outrageuse, ces dernières qui n'avaient en réalité rien demandé à personne. Se dissimulant au fin fond de sa capuche, comme si elle souhaitait s'y confondre au point d'y disparaître, happée par le tissu épais et profond de sa cape, la jeune femme comprit soudainement, dans cette atmosphère glaciale et si singulière, qu'elle avait fait le bon choix en demandant au professeur Rogue de lui enseigner la souplesse, et non la rigueur comme l'aurait fait la plupart des gens. Si elle parvenait à survivre à son apprentissage, alors elle serait libérée de cette rigidité qui la clouait au sol depuis des années.

Il faisait sombre. Une obscurité à couper le souffle tant par sa profondeur que par son intensité magnétisante. Cela n'avait définitivement rien à voir avec les nuits d'Angleterre qui paraissaient presque claires à côté de celle-ci. Une teinte encre de Chine, si abyssale que la jeune femme ne put distinguer l'endroit où ils avaient atterri. Aussi, le paysage désertique et polaire, pourtant magnifique et électrisant, formé par le mariage des montagnes d'une hauteur vertigineuse à la voûte céleste, demeura secret, jalousement conservé à l'abris des regards étrangers. Les yeux grands ouverts, Cassidy ne voyait rien. Aucune étincelle de lumière à l'horizon, rien que la pénombre mortelle et glacée, paraissant s'étendre ainsi indéfiniment. Et le silence... Sourd, dévastateur. Était-elle debout ? Peut-être avait-elle fait un malaise et s'était-elle écroulé sur le sol de pierres ? Aveugle, prisonnière du silence, la jeune femme retint sa respiration un long moment. Privée du seul repère que lui avait momentanément apporté la poigne ferme du potionniste, Cassidy se retrouvait seule, livrée à elle-même. Dépourvue de toute possibilité de contrôle visuel, l'espace d'un instant, elle eu envie de céder à la panique, néanmoins au prix d'un effort considérable, elle parvint à se ressaisir et inspira profondément de manière à faire baisser l'angoisse qui était montée en elle en pic quelques secondes. Finalement, la voix tranquille de Severus Rogue brisa le silence, daignant enfin répondre à sa question, lui indiquant qu'ils se trouvaient en... Sibérie, puis, sans plus tarder elle entendit des bruits de pas s'éloigner d'elle, tandis que sa voix traînante la sommait de le suivre. Retrouvant enfin ses esprits, la sorcière tira vivement sa baguette d'aubépine de sa poche intérieure et dans la seconde qui suivit, un faisceau lumineux en surgit, éclairant le chemin en pente douce dans lequel le sorcier s'était engagé, lui permettant ainsi de le suivre sans risquer de s'exploser la face dans les gravats.

La Sibérie. A une heure du matin, en Septembre. Cassidy laissa échapper une grimace tout en enfouissant sa main gantée libre de toute baguette, au fin fond de l'une de ses poches. Mais que lui était-il passé par la tête ? Avait-il prévu de l'amener ici dès le début ? Dans ce cas, pourquoi ne pas lui avoir indiqué de se couvrir plus chaudement ? Était-ce une mise à l'épreuve afin de voir si elle allait mourir d'hypothermie ? Mentalement, la sorcière se bénit d'avoir eu l'intuition et la présence d'esprit de troquer sa jupe contre un jean, et d'abandonner ses talons hauts le temps d'une soirée. Certes, elle était glacée, mais elle n'osait même pas imaginer ce que cela aurait donné avec la tenue qu'elle avait porté plus tôt dans la journée. La Sibérie quoi... S'il comptait tester ainsi sa capacité à s'adapter à son environnement, et donc une certaine souplesse, et bien c'était gagné. Travailler l'esprit congelé, les mains tremblantes et le corps transpercé par le froid mordant au point d'être à moitié paralysé... Severus Rogue n'avait pas hésité à placer la barre haute, très haute. Néanmoins, elle suivrait. Au fur et à mesure que la Rowle avançait silencieusement, des petites lumières apparaissaient, paraissant se rapprocher progressivement. Des maisons. Arrivé devant l'une d'entre elle, le directeur de Poudlard frappa deux fois contre une lourde porte en bois, puis entra rapidement, la jeune femme sur ses talons.

Une fois à l'intérieur, Cassidy observa les alentours avant toute chose. La pièce était grande, et illuminée par diverses sources de lumière qui ne suffisaient malheureusement pas à compenser le manque de chaleur évident dû aux températures extrêmement basses. La pièce était tellement remplie par divers objets culturels aux diverses propriétés magiques que l'on ne parvenait quasiment plus à apercevoir les murs tant ces derniers étaient tapissés par un nombre incalculable d'étagères de diverses tailles. Étagères remplies de bocaux emplis de matières visqueuses, d'ingrédients rares et standards. Tandis que Severus Rogue se lançait dans des salutations brèves et des présentations tout aussi synthétiques, le regard de la jeune femme parcourait sans relâche la pièce jusqu'à se poser sur le maître des lieux. Lentement, elle abaissa sa capuche et laissa son regard vert d'eau le transpercer librement. Tandis qu'elle s'approchait du comptoir, apparaissant un peu plus clairement dans la lumière, la jeune femme le sondait sans pitié. Un homme de petite taille. Enfin, toujours était-il plus grand qu'elle, ce qui n'était pas vraiment un exploit en soi. Son visage barbu était dur, et abîmé, recouvert de multiples petites écorchures plus ou moins profondes.

– Qu’est-ce qu’il te faut ?

Son anglais n'était vraiment pas au point, quant à son accent, il ressortait plus que tout. Jamais n'aurait-il pu tenter de camoufler ses origines, contrairement à elle dont l'accent ne ressortait qu'en de rares moments d'énervement.

– Quelques ingrédients rares de potions, pour commencer.

Rogue lui tendit une liste sous le regard ébahi de la blonde. Une... liste ? Vraiment ? Il possédait une fichue liste depuis le début ? Dans sa cape, la sorcière serra ses poings gantés, réveillant la douleur de son poignet droit. Grimace de douleur, elle desserra aussitôt les doigts. A quoi avait alors servi cette mise en scène s'il avait ce plan depuis le départ ? Il te teste Cass, il t'évalue... Respire. Tandis que l'homme se rendait dans l'arrière boutique, le regard glacé de Cassidy se figea dans le dos du professeur. Il savait. Il avait su dès le départ qu'il l’entraînerait ici, dans ce pays nordique et dépourvu de la moindre étincelle de chaleur. Tout comme il savait qu'elle avait vécu vingt ans en Inde, et que par conséquent, elle n'était guère habituée à des températures comme celle-ci. Il savait tout cela, mais il ne l'avait guère avertie. Tout n'avait été qu'un test. Depuis le début. Avait-il espéré qu'elle soit peu couverte, afin de tester ses capacités d'adaptation en terre hostile ? Ses capacités de raisonnement et d'ouverture d'esprit alors qu'elle grelottait ? Mais... après tout... Un bon potionniste n'était-il pas sensé parvenir à cela ? S'adapter aux diverses variables lui tombant dessus ?
Soudain, un mouvement lui fit détourner le regard vers le bas. Sortant de la réserve, une petite silhouette couverte d'une couverture polaire bien trop grande pour elle avança vers eux d'un pas de funambule, avant de se figer, le regard dans le vague. Un enfant... dont le regard fantomatique, dénué de la moindre lueur vitale se braqua sur Cassidy qui ne tressailli guère, se contentant de froncer les sourcils devant ce phénomène étrange. Ce regard vitreux était particulièrement perturbant, d'autant plus qu'il était fixé dans ses yeux... Comme prisonnier d'une dimension autre, dont le rapport temporo-spatial n'appartenait qu'à lui. Mutique, l'enfant ne bougeait pas, entrant dans un négativisme rigide ayant le pouvoir de décourager quiconque oserait s'approcher de lui. L'homme reparu de l'arrière boutique, mais la blonde ne leva pas les yeux vers lui, ne souhaitant pas rompre ce le contact oculaire avec le gamin. La voyait-il, ne la voyait-il pas ? Il lui était impossible de répondre à cette interrogation, et encore moins de savoir s'il avait conscience de sa présence, mais quand bien même, le regard du petit garçon, bien que vide et absent, ne s'était pas arrêté sur Severus Rogue. Non. Mais sur elle. Pourquoi ? Elle n'en avait aucune idée. Peut-être était-ce tout simplement du hasard, mais dans le doute, et quand bien même cela serait du au hasard, elle ne pouvait pas se permettre de le lâcher. Un point d'appui, une base, voilà ce que son regard clair lui offrait à défaut de pouvoir lui apporter quelque chose de plus tangible. Néanmoins, ses oreilles restaient à l’affût des explications que donna l'homme lorsque Rogue lui adressa la parole :

– Il a avalé une infusion de sang noir avec des feuilles de Valériane, n’est-ce pas ?

– Ils lui ont fait avaler… - la haine débordait par tous les pores de sa peau - Tu les connais. Je ne peux rien faire. Il va mourir.

– Moi si. Faisons un marché. Je t’aide à sauver la vie de ton fils si tu m’aides le dernier artefact dont nous avions parlé la dernière fois. Il y a les ingrédients qu’il faut ici.

Intérieurement, la jeune femme - toujours sans détacher le regard du petit garçon - nota quelques informations. Le patron tutoyait Rogue et semblait le connaître particulièrement bien. Quel genre de liens les deux hommes entretenaient-ils et de quel artefact parlaient-ils ? Ensuite, qui étaient ces " ils " que Rogue était sensé connaître ? Des Mangemorts ? Peut-être bien... Quant aux ingrédients... C'était très intéressant. Du sang noir... Elle n'avait jamais eu l'occasion d'en manipuler, n'en connaissant que les aspects théoriques dont l'un d'entre eux spécifiait que le moindre contact direct avec l'hémoglobine maléfique des Détraqueurs possédait le pouvoir de tuer, comme le plus virulent des poisons, mais associé à de la valériane... Le maître des potions interrompit ses pensées, se tournant enfin vers elle.

– Voilà qui va faire un premier exercice pratique. Le sang noir utilisé ici est du sang de détraqueur. Vous pouvez commencer par prendre une petite fiole de sang à cet enfant.

Une fiole de... sang ? Brusquement, la jeune femme se sentit pâlir, et se détourna aussitôt vers l'enfant pour masquer son trouble, offrant ainsi son dos et sa chevelure à la vue du professeur tandis que celui-ci s'affairait déjà de son côté, dégageant un espace de travail. Merlin... Une vague glacée la submergea brusquement tandis qu'elle s'obligeait à lutter contre le malaise qui l'envahissait progressivement.

- Très bien.

Elle sortit une petite fiole de sa poche ainsi que sa baguette d'aubépine tout en s'approchant de l'enfant qui était resté immobile, la fixant de ses grands yeux vides, qui - étonnement - l'avaient suivie lors de son déplacement. La bouche pâteuse, et les mains légèrement tremblantes - mélange de froid et d'angoisse - la jeune femme s'accroupit face à l'enfant qui ne recula pas, restant campé dans la même position. Sondant son visage, la Rowle inspira profondément. Le sang... Voilà que sans le savoir, le professeur Rogue venait de mettre les pieds dans le plat, venant déterrer la seule chose ayant le pouvoir de lui faire perdre ses moyens. Le sang... L'évocation de l'hémoglobine avait le pouvoir de la mettre dans un état à demi-conscient, mais sa visu... pouvait littéralement la pétrifier et la renvoyer trois ans en arrière... au moment du traumatisme.

- Vous êtes une Rowle ?

Le gérant venait d’apparaître à ses côtés, et sa paluche venait de s'abattre sur son poignet droit - arrachant une grimace à Cassidy. Elle détourna son regard de l'enfant, pour le planter dans les yeux clairs de l'homme. Un père inquiet, non que dis-je ? Mort de peur.

- Et vous êtes un père qui a besoin de mon aide.

L'homme paru un instant surpris de la réponse, mais se reprit rapidement.

- C'est de Severus dont j'ai besoin, pas de vous.

- Et Severus, a besoin de moi. Laissez-moi me concentrer, et travailler en paix.

- Comment pourrais-je vous faire confiance ?

- Votre fils comprend-t-il l'anglais ?

- Pardon ?

- Je vous demande si votre fils comprend l'anglais, je ne peux pas faire plus simple comme explication.

L'homme grimaça.

- Oui. Je le lui ai enseigné très tôt. Vous n'avez pas répondu à ma question : Comment pourrais-je vous faire confiance ?

- Vous ne pouvez pas. En revanche, je pense que pour avoir permis à Severus d'entreprendre ce travail, c' est que vous avez confiance en lui. Et il m'a demandé de prélever du sang à votre enfant. Je me répète : lâchez-moi, écartez-vous et laissez-moi travailler.

A contrecœur, le sorcier finit par lâcher son poignet endolori et s'éloigna derrière le comptoir, allant chercher les ingrédients nécessaires pour les amener à Rogue. La jeune femme se concentra de nouveau sur l'enfant. Il avait absorbé du sang noir dans lequel avait baigné des feuilles de valériane, et non des racines. Son sang était empoisonné. Si une goutte venait à la toucher, Rogue se retrouverait avec deux personnes à soigner, et rien ne lui certifiait qu'il le ferait. Cassidy inspira profondément et déposa précautionneusement sa fiole et sa baguette sur le sol en bois, avant de se forcer à se dégrafer sa cape afin d'être plus libre de ses mouvements et de ne pas créer de catastrophe avec une manche risquant d'accrocher quelque chose au passage. Néanmoins, si elle avait délaissé sa cape, elle avait conservé ses gants auxquels elle avait pris soin de jeter un sortilège de protection, les rendant imperméables à toute sorte de liquide. Tremblante de froid, la blonde ferma un instant les yeux, le teint rivalisant avec celui du gamin face à elle - à se demander lequel était malade.

Avant toute chose, penser. Du sang noir, pouvait tuer. Mais le gamin face à elle n'était pas encore mort, même s'il dépérissait à petit feu, et ce à cause de la valériane. Cette grande plante herbacée à l'odeur particulière, encore appelée Valeriana officinalis, de la famille des Valerianaceae, la Rowle la connaissait particulièrement bien. En effet, originaire d'Europe mais aussi de l'Inde du Nord et poussant près des eaux courantes, les propriétés de cette plante étaient de celles que l'apprentie connaissait le mieux. Associée à la magie blanche dans la botanique médicale, ses feuilles pointues aux bords dentelés, regroupées en rosette à la base mais opposées sur la tige, étaient utilisées depuis des millénaires pour leurs propriétés sédatives et leur effet anxiolytique, permettant de favoriser le sommeil et d'atténuer l'anxiété.
De ce fait, si des feuilles de valériane avaient trempé dans du sang noir, cela expliquait que le gamin ne soit pas mort sur le coup. Grâce à leurs propriétés sédatives et décontractantes, l'enfant avait été enfermé dans une sorte de monde parallèle dépourvu d'interactions. Sa réalité s'était dissociée, et emprisonné au sein de lui-même dans un confort relaxant - trop relaxant - pour être thérapeutique, il s'y noyait peu à peu, le sang noir agissant lentement mais sûrement sur son organisme et son esprit, sans qu'il le puisse, ne serait-ce qu'avoir l'envie et la volonté de lutter contre.

- Tends ton bras gauche devant toi., lui demanda-t-elle en anglais.

Une demande verbale, une interaction afin de tester sa réactivité et sa capacité à communiquer. Comme elle s'y attendait, l'enfant ne réagit pas, se contentant de la fixer de ses grands yeux d'inferius. Doucement, Cassidy avança la main vers l'enfant qui n'opposa aucune résistance lorsqu'elle se saisit de son petit bras aussi fin qu'une allumette. Elle pressa alors la pulpe de ses doigts gantés sur l'intérieur du poignet, afin de prendre la pression artérielle. Le pouls était lent, bien trop lent, l'une des propriété de la valériane étant de diminuer les palpitations. D'un œil aiguisé, elle observa ensuite son maintien. Ce dernier était relâché, hypotonique, comme s'il avait été entièrement dépourvu de muscles.

Lentement, la jeune femme inspira tout en posant le bout de sa baguette dans le creux du coude du garçonnet qui continuait de la fixer inlassablement. Tandis que sa main gauche compressait le haut du bras de l'enfant, l'apprentie hésita. Devait-elle vraiment le faire ? Ce maléfice ? N'y avait-il pas une autre solution ? Au fond d'elle-même, la sorcière connaissait la réponse. Ce sortilège de magie noire hindou était bel et bien le seul lui permettant d'être aussi précise et était également celui qui permettrait à l'enfant de ne pas souffrir - car se faire prélever du sang empoisonné était terriblement douloureux pour le mourant - car il était indolore. Indolore... Dans cet aspect réconfortant se trouvait justement le cœur du piège, puisque ne souffrant pas, la personne ne se rendait même pas compte que la vie la quittait, si le maléfice n'était pas arrêté à temps. Ce sortilège... Cassidy s'était toujours refusé à l'employer. Oh, il n'était guère enseigné à l'école non. C'était son père, Andreas Rowle qui le lui avait appris de la manière la plus cruelle, puisqu'il s'en était servi pour vider le corps de Nila, sa mère, avant de transvaser les litres d'hémoglobine dans une baignoire et d'obliger sa fille de s'y immerger, créant ainsi chez elle un traumatisme indépassable.
De ce fait, Cassidy s'était toujours refusée à employer ce sortilège, même devant les sollicitations directes de son père. Néanmoins... Peut-être était-il temps cette fois de l'utiliser... Mais non pas pour tuer comme le souhaiter son père, mais pour sauver, paradoxalement. Livide, l'apprentie apposa la bout de sa baguette contre la veine et lança le maléfice hindou de manière informulée. Lentement, un trou d'un diamètre d'environ un centimètre se creusa dans la peau de l'enfant qui ne réagit pas, de ce trou, le sang plus noir que la normale commença à s'écouler - d'abord lentement puis de plus en plus rapidement - tandis que Cassidy enlevait sa baguette de la veine, afin de diriger le liquide empoisonné vers la fiole. Des gouttes de sueur apparaissant sur ses tempes, la jeune femme s'efforçait de rester concentrée afin de ne pas vider le gamin de son sang, tandis que les images du cadavre de sa propre mère lui revenaient en tête. L'odeur métallique du sang lui donna la nausée, tandis que la vue du liquide tout juste tiédasse vint lui brouiller la vue. Dans un effort surhumain, Cassidy se força à rester consciente, et garda le regard rivé sur la fiole qui se remplissait. Le processus ne devait en aucun cas être interrompu. Vivement, elle ramena sa baguette sur la plaie d'un mouvement aussi rapide qu'un éclair de feu en pleine course, et commença à tracer rapidement de petits mouvements circulaires, de plus en plus fins, de manière à venir cautériser le trou par lequel le flux sanguin s'écoulait. Lorsque ce dernier se tarit, Cassidy prit le temps d'observer la blessure fraîchement refermée. Cette dernière était rouge, mais les bords de la plaie étaient correctement soudés entre eux, et le garçon n'avait pas esquissé le moindre geste. Elle avait réussi. Plus pâle que la mort, glacée, tremblante, les lèvres violacées, la Rowle se releva en tenant précautionneusement la fiole de taille standard qu'elle avait pris soin de ne pas remplir jusqu'au bout, s'arrêtant à la quantité préconisée pour un enfant. Posant sa cape sur une chaise, elle s'approcha de Rogue qui se décala afin de lui laisser de la place, et déposa la petite fiole contenant l'hémoglobine contaminée devant lui.

- Voici l' échantillon de sang contaminé par le breuvage absorbé. L'enfant n'a pas réagit, comme je m'y attendais, à cause des feuilles de valériane qui le maintiennent prisonnier de son esprit et d'un corps hypotonique. Le pouls est ralenti, et le sang est à peine tiède.

– Je vais vous indiquer la démarche, en revanche, il faudra que vous sachiez adapter les doses au poids et l’âge de ce gamin. Et à faire preuve d’un peu de créativité pour remplacer les plantes aux effets trop agressives par d’autres produisant le même soin sans effets indésirables. Prête ?

Cassidy était littéralement glacée, pétrifiée par le froid accentué par le malaise. Elle avait juste envie de vomir, mais bien entendu, elle se redressa, resserra sa queue de cheval retenant ses longs cheveux blonds et planta son regard turquoise dans les prunelles sombres du maître des potions.

- Prête.
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Severus Rogue
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MESSAGES : 194
[Septembre 1997] Premier cours avancé Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Amoureux frustré de très longue date
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 9 janvier 1960, dans une petite ville moldue sans intérêt
SANG: mêlé
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyJeu 20 Oct 2016 - 20:01

Comment avaient-ils fait pour récupérer du sang de détraqueur ? Même les mangemorts ne se risquaient plus à ça, ces monstres avides des émotions humaines ne se laissaient plus approcher si facilement par les petits malins désirant leur sang. Si c’était bien « eux » qui avaient empoisonné l’enfant, ils avaient pris de très grands risques, alors qu’il leur auraient été bien plus simple et rapide de simplement tuer le petit d’un sort. Vengeance dure contre cet homme, qui avait déjà perdu sa femme quelques années plus tôt à cause d’« eux ». Tout en préparant l’étal, Rogue avait levé les yeux sur Dimitrov, qui avait bizarrement su reconnaître Cassidy comme une Rowle… Severus n’avait pas songé qu’il soit encore tant aux faits, des noms et mouvements des familles pro-mangemorts en Angleterre, alors qu’il avait déjà bien à faire avec les agissements de la confrérie. Avec ça, le Royaume-Uni était si loin, la Sibérie était très isolée, chacun avait ses mages noirs à gérer, dans toutes les parties du monde. Près des deux adultes, le petit garçon restait toujours parfaitement stoïque et immobile, inconscient du monde qui l’entourait. Son père avait bien de quoi être mort de peur… Laissant Rowle se débrouiller toute seule, Severus reporta plutôt le regard sur l’établi, préparant ce dont il avait besoin.

Les Moldus aussi utilisaient les feuilles et les racines de Valériane depuis le Moyen-Âge, leurs connaissances en botaniques valaient celles des sorciers, il était de leur devoir de le reconnaître. Pas mal d’humains seraient même capable de fabriquer des potions s’ils avaient tous les ingrédients nécessaires à disposition et les bons ustensiles, même aujourd’hui. Le savoir des plantes se transmettait de génération en génération, que ce soit dans un monde ou dans l’autre. A Poudlard, une grande part des enfants jugeaient le cours de botanique inutile, ennuyeux, sans intérêt ou comme une corvée… C’était pourtant l’un des cours les plus importants qui soient ! Lorsqu’on se retrouve seule, en situation difficile, voire en danger de mort, et que l’on est soit affreusement nul en magie soit qu’on ne possède plus sa baguette, la connaissance des plantes peut vous tirer d’une impasse, vous sauver la vie. Que ce soit pour se nourrir, récupérer de la sève ou des fluides afin de boire, se soigner, se couvrir, se protéger, s’orienter, empoisonner un animal ou un homme, les plantes sont d’une importance précieuse qu’il ne faut surtout jamais négliger.

Le grand Russe vint apporter tout près les ingrédients nécessaires pour la préparation de la potion, que Rogue lui avait demandé. Un bref instant, leurs regards s’accrochèrent et Severus se permit, pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, de lui adresser un très bref sourire rassurant.S’il ne dura qu’à peine une seconde, ce fut suffisant pour que son allié le remarque et hoche la tête avec lenteur, bien que son air reste terriblement pâle et son regard angoissé. Échange de bons procédés, encore une fois, cela fonctionnait ainsi entre eux depuis des années. Sans doute était-ce la dernière fois qu’ils se voyaient, avant la fin, ce sera une belle conclusion à leurs affaires. Une entraide, une dernière, et chacun continuera sa route. Dimitrov était l’une des rares personnes en ce bas monde que Rogue pouvait prétendre apprécier, sincèrement. Bourru mais loyal, il ne se fiait qu’aux actes des personnes pour les juger et ne retirait jamais sa loyauté une fois qu’il l’avait offerte, peu importe ce qui arrivait, car il estimait que chacun avait ses raisons d’agir que les autres ne pouvaient pas comprendre, pas tant qu’ils n’avaient pas partagé les mêmes pensées, rêves ou craintes. Le Russe s’écarta lui aussi lorsque la fille Rowle revint avec la petite fiole, leurs regards s’écartant. Severus était occupé à allumer un petit feu très doux sous le chaudron en étain qu’il venait de nettoyer, tout en surveillant du regard l’enfant parfaitement immobile, son regard étrangement vide. Tournant le regard vers Cassidy, elle aussi bien trop pâle pour être vraiment en bonne santé, il reprit d’un ton neutre, comme à son habitude, demandant ensuite si elle était prête.

Récupérant la fiole, il commença par lancer deux sorts sur le sang pour l’analyser et déterminer les doses exactes de sang noir et de valériane que le petit avait dû avaler, notant le tout sur un bout de parchemin. Une fois fait, il donna trois sortes de plantes médicinales à Cassidy en lui indiquant de les piler, mélangées, jusqu’à obtenir une poudre fine, qu’il faudra par la suite incorporer au reste à feu très doux. Durant ce temps, il s’occupa lui-même de découper avec soin des racines de mandragore, en lamelles fines, chacune devait faire environ six millimètres de largeur. Près d’eux, le grand Russe avait récupéré le petit garçon dans ses bras, toujours inerte, et les regardait s’occuper de la préparation avec l’air de celui qui s’efforce de ne pas trop espérer, pour ne pas subir une déception trop immense si le mélange échouait. Il en avait déjà trop subi, avec la mort de sa femme, il s’obligeait à se préparer à ce que son fils puisse mourir lui aussi. Rogue leva ses racines à la lumière d’une bougie, un petit couteau en main, en continuant de les tailler avec soin. En plus de la peur, une colère violente et brûlante brûlait avec férocité dans le regard du gérant de la boutique. Il était assez fou de colère et d’angoisse pour tuer, si l’occasion se présentait. Severus soupira un peu en lui jetant un regard.

– Tu peux oublier, lança-t-il, toujours d’un ton neutre et froid. Ils te tueraient avant que tu n’ai eu le temps d’approcher. Tu pourrais avoir une chance face aux mangemorts mais pas face à eux.

– Tu les as bien affronté une fois.

– Et nous n’avons pas le même niveau en magie noire, si je ne m’abuse.

Severus avait onze ans ans de moins à l’époque et s’estimait déjà bien heureux de s’en être tiré vivant. Il était tombé dans une embuscade et n’avait dû sa survie qu’à un coup de chance incroyable et au fait que la plupart de ses assaillants ne s’étaient pas préparés à un des sorts de magie noire qu’il avait utilisé, ça lui avait permis de s’échapper en perçant une partie de leur ligne et ainsi sauver sa peau. Aujourd’hui, sans doute pourrait-il tenir, oui, il avait progressé et en avait appris bien plus depuis le temps. Cependant, ce n’était pas valable pour le Russe. Il n’avait que des connaissances de base dans ce genre de magie et ne s’y était guère intéressée plus que cela au cours de sa vie, il ne tiendra pas la cadence face à la confrérie. Reportant le regard sur la potion en cours de préparation, il vérifia que Rowle effectuait correctement son travail puis lui indiqua comment s’occuper des autres ingrédients, en lui rappelant d’adapter chacune des doses au poids du petit garçon. Ce dernier reposait contre l’épaule de son père, amorphe, son regard à présent perdu dans un monde n’appartenant qu’à lui. Severus grimaça en arrêtant, à un moment, Cassidy dans son geste et lui fit redécouper correctement les tiges fines, en marmonnant qu’elle ne devait pas aller trop vite, lorsqu’elle s’occupait d’ingrédients si fragiles.

– C’est ça qu’il faut récupérer, murmura-t-il en tirant avec délicatesse un long filament blanc d’une des tiges. Il en faut cinq. Faites-les sortir avec la pointe du couteau puis tirer dessus avec les doigts pour les sortir. Sans les briser.

La première en main, il la fit tomber dans le chaudron frémissant, juste au moment où un choc sourd se fit entendre, venant probablement de la maison d’à côté. Severus releva les yeux, jetant un regard vers la fenêtre aux volets clos et scellés. Tout de suite après, un nouveau choc se fit entendre, avec une voix rocailleuse intimant en Russe de sortir de là. Une insulte fut hurlée dans la seconde, d’une voix de femme emplie de défi. Rogue intima à Rowle de rester parfaitement concentrée sur ce qu’elle faisait, sortant sa baguette puis jetant un sort sur la porte pour la fermer à double-tour, le Russe grognant dans sa barbe. Même si c’était bien eux, la préparation du philtre passait en priorité, ils devaient avancer au maximum, d’autant plus si un combat se profilait. Il tourna la potion trois fois dans le sens contraire des aiguilles d’une montre une fois que Rowle y ait déposé tous les filaments restants, alors même que des cris étaient poussés au-dehors et qu’un bruit d’explosion se fit entendre. Comme s’il ne s’était rien passé, Severus montra à la petite potionniste comment tourner maintenant la potion, toujours avec délicatesse, versant dedans la mandragore pendant qu’elle remuait le mélange.

– Ce n’est pas eux, rugit Dimitrov tout à coup en sortant sa baguette, je reconnais la voix de son fils de chien.

Son anglais était rendu encore plus mauvais par la haine encore décuplée, on ne pourrait lui en vouloir. Son visage avait rougi sous la fureur, sa main ferme mais son corps tremblant. Il répéta en Russe que c’était celui qui avait tué Nouchka. Le directeur lui rendit brièvement son regard, debout près de Cassidy à surveiller la façon dont elle tournait la potion, puis écarquilla les yeux lorsque le patron lui mit tout à coup son fils dans les bras et sortit par l’arrière-boutique d’un grand pas décidé. Une minute ! Severus pouvait soigner son enfant mais certainement pas s’en occuper. Exaspéré, il le tint comme il le put dans les bras puis reporta son attention sur la potion, tenant l’enfant d’un bras et se servant de l’autre pour corriger la potionniste lorsqu’il le fallait. Il était heureux qu’elle en soit pas gauche ou in compétente, il gagnait ainsi du temps et ne devait pas lui répéter cinquante fois les mêmes instructions, comme aux gamins ignorants de l’école. Au-dehors, des bruits de combat avaient éclaté, d’autres s’étaient visiblement joints à la petite fête. Chacun ses problèmes… On ne pouvait se soucier de tous les groupes de mages noirs dans le monde, après tout.

– Encore trois tours, miss Rowle, plus doucement. Laissez reposer six minutes. Vous avez déjà manipulé ou préparé du sang de licorne pour des potions ?
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyLun 24 Oct 2016 - 1:44

Elle tanguait. Légèrement, telle une danseuse de ballet dont les chaussons auraient été abîmés par des mains malintentionnées. Aussi légère qu'une plume, une simple brise donnait l'impression de la soulever de terre. Néanmoins, comme à son habitude, elle ne dit rien, se contentant de répliquer qu'elle était prête. Foutue fierté, maudit orgueil. Cassidy resserra sa queue de cheval, écartant les petites mèches rebelles de sa vue. Prête. Mais... prête à quoi ? Elle n'en savait strictement rien. Rogue s'était gardé de tout commentaire concernant sa teinte cadavérique, et ne semblait pas s'être préoccupé de la manière dont elle avait récupéré le sang de l'enfant. Aucune question n'avait franchi le seuil des ses lèvres fines. Avait-il vu ? Y avait-il prêté un quelconque intérêt ? Bien que la jeune femme ne l'ai pas vu faire en raison de la concentration dont elle avait fait preuve pour accomplir sa besogne de manière adéquate, et ne pas faire un malaise, elle était certaine que le directeur avait du à un moment donné, surveiller ses gestes. D'autant plus s'il ne lui faisait pas confiance, ce qui était parfaitement légitime puisqu'elle n'était encore qu'une simple apprentie.

Tandis qu'elle déposait la fiole sur l'espace de travail que le professeur Rogue avait aménagé, le russe s'écarta aussitôt, lui laissant la place aux côtés du potionniste qui était déjà en train d'allumer un petit feu tout juste crépitant - maigre source de chaleur, bien insuffisante pour réchauffer la blonde toujours frigorifiée - sous le chaudron en étain que lui avait apporté le patron aux traits durs. Sans un mot de plus, il se saisit de la fiole et lança deux sortilèges que la jeune femme connaissait pour les avoir appris dans son cursus universitaire, dans la partie consacrée aux poisons et aux antidotes avancés. Ces sortilèges indispensables aux potionnistes, permettaient de déceler précisément la composition des potions ; le révélasort de Scarpin, et d'analyser les doses exactes de chacun des ingrédients. Avec concentration, il releva les indications avant de les noter sur un parchemin, avant de lui donner trois sortes de plantes médicinales à piler, afin d'en obtenir une poudre très fine à incorporer à la préparation dont lui se chargeait.

- Pardonnez-moi professeur, mais... N'aurait-il pas fallu utiliser un chaudron en argent afin d'optimiser les effets de la potion ? C'est un métal pur, et de plus associé à la Lune... Puisqu'il fait nuit, cela aurait probablement pu rendre la potion plus efficace.

Elle ne savait pas ce qu'elle préparait. Pas de nom, pas de recette, y'avait-t-il un réel dosage ? Pendant que le maître des potions s'affairait à découper soigneusement des racines de mandragore, son regard brûlant d'une flamme de concentration des plus intenses, se servant de la lueur d'une bougie afin d'être le plus précis possible. Il se donnait réellement du mal, avec le désir d'aider ce père éploré et cet enfant prisonnier de son monde. Il n'était pas qu'intéressé par un échange, il s'appliquait, ne négligeait pas la préparation. Il était concerné. Le regard fasciné devant les gestes à la fois rapides et précis, Cassidy tenta de rassembler les différentes informations dans son esprit rigoureux, n'acceptant pas de ne pas savoir ce qu'elle faisait exactement. Un poison ; composé de sang noir et de feuilles de valériane. La cible ; un enfant. Le remède ; composé de racines de mandragore et de trois plantes médicinales : sauge, pissenlit, coriandre.

Tout en se saisissant du mortier et du pilon apportés par le russe, la jeune femme se mit à l'oeuvre, tandis que son esprit se concentrait, tissant des liens invisibles et substantiels entre les différents éléments composant l'ensemble. Les racines de mandragore ; un remède très puissant, ces dernières étant essentielles dans la plupart des antidotes tels celui contre la Pétrification. En effet, le filtre de Mandragore composé de ces racines permettait de ramener les victimes ensorcelées ou métamorphosées à leur état d'origine. D'une main appliquée, elle pila tout d'abord la coriandre tout en tentant de faire fi de la douleur se propageant dans son poignet ; cette plante herbacée aux feuilles dentelées ressemblant sensiblement à celles du cerfeuil, en plus d'être connue pour ses effets stimulants, était également une plante dite dépurative ; aidant le corps à se débarrasser des toxines en purifiant le sang, et anti-oxydante puisqu'elle permettait de lutter contre l'oxydation du sang. Le russe se tenait à ses côtés, son petit garçon dans ses bras, fixant ses mouvements avec la plus grande attention, comme s'il ne craignait qu'elle glisse quelques gouttes de poison dans la préparation. Le regard brûlant du sorcier croisa un bref instant le sien, avant de se poser sur Severus Rogue, toujours affairé comme jamais avec ses racines de mandragore. Celui-ci lâcha soudainement un léger soupir alors que ses prunelles noires se posaient sur le gérant :

– Tu peux oublier. Ils te tueraient avant que tu n’ai eu le temps d’approcher. Tu pourrais avoir une chance face aux mangemorts mais pas face à eux.

Surprise, la blonde suspendit le pilon à deux centimètres du mortier, et releva la tête en haussant les sourcils. Depuis quand le maître des potions la tutoyait-il ? Et surtout, ce qu'il venait de déclarer n'avait aucun sens puisqu'elle ne lui avait guère adressé la parole. Avait-il renversé le sang de l'enfant sur lui ? Était-il en train de délirer avant de sombrer lui aussi dans un mutisme parfait ? Héééé Severus mon coco que t'arrive-t-il là ? C'est toi qui a la recette dans la tête hein ! Sans tes indications je ne peux rien faire moi... Déjà un gamin, mais avec toi en plus à soigner... Tandis qu'elle dévisageait le directeur les yeux ronds, le début d'une phrase s'amorça :

- Je n'ai...

La voix rocailleuse du russe la coupa.

– Tu les as bien affronté une fois.

– Et nous n’avons pas le même niveau en magie noire, si je ne m’abuse.

Alternativement, le regard clair de la blonde oscilla entre celui qui était désormais son professeur, et le gérant. Un dialogue de sourds. La main toujours suspendue dans les airs, les clignements de cils s'accentuèrent. Que se passait-il exactement ? Rogue venait de parler tout haut, alors que personne n'avait rien dit, et voilà que le russe tenant le petit garçon lui avait répondu d'une voix parfaitement naturelle, suivant la conversation spontanément engagée par le potionniste. Comment était-ce... Soudainement, la lumière se fit dans son esprit, et la surprise fut telle qu'elle manqua de lâcher le pilon sur le pied du Mangemort, ne le rattrapant qu'à la dernière seconde entre son annulaire et son pouce. Contorsion manuelle. Non... Vraiment ? Était-ce possible ? En tout cas, cette explication était la seule qu'elle jugeait vraisemblable pour éclairer la situation. Un Legilimens. Par le slip de Merlin, Severus Rogue était un Legilimens. La jeune femme pâlit davantage et dans un geste quasi-frénétique se remit à sa tâche, le regard baissé vers son oeuvre, refusant le moindre contact oculaire avec le sorcier. S'il était Legilimens, elle était morte. Littéralement morte. Morte et enterrée. Lentement, des gouttes de sueur reparurent le long de ses tempes tandis qu'elle s'affairait minutieusement à réduire la coriandre en poudre. Avait-il déjà accédé à ses pensées ? Elle n'avait pas pensé de travers en sa présence ? Rapidement la jeune femme commença à faire le listing mental des pensées qu'elle avait eu en sa présence. Rien... de risqué pour elle... Ou presque. Pâlissant davantage, Cassidy venait d'en venir à la pensée " Octavius et polynectar ". S'il avait capté cette dernière dans l'Allée des Embrumes... Elle était mal. Poursuivant son listing, elle se rendit alors compte, la bordure de ses lèvres rosées pâlissante, que la plupart des pensées qu'elle avait eu en la présence du sorcier étaient totalement compromettantes. Ses limites, sa mère... Merlin. S'il avait usé de son don sur elle à son insu, la blonde allait sûrement rapidement mourir. De sa main, ou de celle de son paternel lorsqu'il aura été mis au courant de l'allégeance divergente de sa fille.

Ne pense plus Cass... Chut. Arrête.

Malheureusement, au plus elle s'efforçait de ne pas penser au plus ces dernières semblaient l'assaillir de toute part. Un... deux... trois... Compter, compter pour ne plus penser. Quatre... Cinq... Récite Cass, nature de la plante, propriétés. Elle en avait fini avec la coriandre, et passa au pissenlit. Pisselit : Taraxacum officinale. Plante médicinale stimulante et tonique ; servant à fortifier et stimuler l'organisme tout en étant également dépurative et apéritive ; ouvrant l'appétit, ce qui dans le cas du gamin ne serait guère de trop au vu de sa maigreur. Fine poudre, qu'elle ajouta à la précédente. Dernière plante Cass, allez, concentre toi. D'une main gantée, la sorcière s'empara alors de la dernière des trois plantes médicinale et la scruta un instant. Feuilles verdâtres, à la limite du grisâtre, allongées et duveteuses... De la sauge. Sauge : Salvia officinalis, plante antiseptique aidant contre les infections, cholagogue permettant de dégager les voies biliaires, stimulante puisque favorisant l’activité physiologique, et enfin, tonique venant fortifier l'organisme. Fine poudre, qu'elle rajouta au mélange des deux autres. Bien.

Se reprenant, Cassidy releva son regard turquoise vers Rogue, la tête vide de toute pensée. Enfin, presque. Un... Deux... Trois... D'un ton neutre, l'enseignant lui expliqua comment s'occuper des ingrédients suivants : cinq tiges noires de Moly, permettant de neutraliser les effets des enchantements, comme ceux de la Goutte du Mort Vivant, des baies de gui, entrant dans la composition de l'antidote aux poisons courants, cinq carapaces de Ciseburine qui, une fois réduites en poudre, permettaient la reproduction des cellules de défense de l'organisme, et enfin six dards séchés de Billywig permettant l'évaporation rapide du poison circulant dans le corps. Un savant mélange entre des ingrédients constituant l'antidote aux poisons simples et l'antidote aux poisons rares. Adapter les doses pour un enfant... La jeune femme fronça les sourcils tout en scrutant les ingrédients, et le gamin. Hum... Six ans... Maigre, trop maigre pour un enfant avoisinant les un mètre dix. Le poids moyen pour un garçon de six ans de cette taille devait frôler les vingt kilogrammes, mais l’œil aiguisé de la jeune femme la convainc de lui retirer cinq bons kilos à cause des effets du poison. Vivement, Cassidy se saisit d'une première tige de Moly et commença à la découper à l'aide d'un couteau en argent, avant que le professeur se mette à grimacer, lui intimant de trancher cette dernière plus finement, sans vouloir aller trop vite.

Repoussant une mèche de cheveux, Cassidy acquiesça.

- Quel est le nom de cette potion ? En a-t-elle un d'ailleurs ? Il ne me semble pas avoir déjà étudié une telle combinaison de ces ingrédients.

Plus lentement cette fois, elle trancha de manière régulière la longue tige qu'elle avait entamée, corrigeant le tir. Le potionniste avait raison. Elle avait été trop vive, ce qui me manquait pas d'arriver lors des rares fois où le contrôle de ses émotions lui échappait, venant ainsi impacter son comportement. Découvrir que Rogue était Légilimens avait été un tel choc que le contrôle de ses gestes lui avait échappé, ce qui par ailleurs avait attiré l'attention sans failles du maître des potions. Une fois la tige tranchée finement cette fois, le potionniste se pencha vers cette dernière et à l'aide d'un couteau parvint sans difficulté à en extraire un long filament blanc.

– C’est ça qu’il faut récupérer. - Merlin qu'il était délicat, encore plus qu'une danseuse de ballet - Il en faut cinq. Faites-les sortir avec la pointe du couteau puis tirer dessus avec les doigts pour les sortir. Sans les briser.

Lentement, il le laissa tomber dans le chaudron.

- Qu'est-ce que c'... - BOUM ! Un bruit sourd vint la couper au milieu de sa phrase - ... est ?

Les iris turquoises de la jeune femme s'étaient spontanément tournés vers la fenêtre malgré le fait que les volets soient clos, tout comme ceux de Rogue. Un nouveau tremblement suivi de cris dans une langue qu'elle ne connaissait pas et qu'elle devina être du russe, la fit saisir sa baguette restée dans la poche de sa cape. Merlin, que se passait-il encore une fois ? Une voix de femme, hurlant à la mort. Les sourcils froncés, la main droite serrée sur sa baguette d'aubépine, Cassidy avait lâché le couteau en argent. Sur ses gardes, le regard dirigé vers la fenêtre comme si cette dernière menaçait d'exploser à tout instant, elle était immobile, telle une statue de glace figée pour l'éternité. La voix de Rogue la tira de son figement. Rester concentrée. Non... Rester parfaitement concentrée... La jeune femme lui lança un regard impénétrable, avant de reposer sa baguette non loin d'elle et de saisir de nouveau le couteau en argent. Fronçant les sourcils, Cassidy tenta tant bien que mal à se mettre dans son monde, dans sa bulle, ignorant les bruits d'explosions voisins. Si ses doigts ne tremblaient pas et accomplissaient la besogne grâce à des gestes précis et délicats, son regard ne pouvait s'empêcher de se relever vers la fenêtre et la porte que Rogue venait de sceller. Mangemorts ? Si tel était le cas, elle n'avait rien à craindre, et Rogue non plus. Or, celui-ci ne semblait pas rassuré. Parfaitement concentrée Cass'... La blonde replongea sur ses ingrédients, rassembla les quatre derniers filaments et les incorpora à un à un dans la potion frémissante. Ceci fait, il remua trois fois la potion dans le sens contraire des aiguilles d'une montre à l'aide d'une grande cuillère en argent, semblant ignorer les cris qui se faisaient plus réguliers et intenses. BOUM. Les murs tremblèrent et la Rowle retint de justesse le chaudron qui tangua dangereusement, ses gants protégés d'un sortilège l’empêchant de se brûler. Sans interruption, mais néanmoins avec un rythme se voulant plus rapide certainement en raison des événements extérieurs, le potionniste lui confia la cuillère et le soin de mélanger le liquide en cours de préparation tandis qu'il y incorporait les racines de mandragore.

– Ce n’est pas eux, je reconnais la voix de son fils de chien.

Le temps que la sorcière ne relève les yeux, le russe avait sorti déjà sa baguette en maugréant dans sa langue maternelle. Vivement, il s'approcha du directeur de Poudlard d'un pas décidé, et d'une fermeté ne tolérant aucun refus, lui cala son mioche dans les bras, avant de sortir par l'arrière-boutique. Il n'étaient plus que trois, et le silence régna, traduisant un magistral bug cérébral. Des deux côtés. La Rowle dévisagea son enseignant d'un air incrédule. Jamais elle n'aurait pu imaginer être témoin d'une scène pareille. Tenant le gamin à bout de bras, Severus Rogue, l'impassible et ô combien terrifiant maître des potions, chauve-souris des cachots, paraissait littéralement horrifié par ce qui lui tombait dessus, tel un cadeau grotesque d'un destin infernal. Les yeux écarquillés - bien vifs et légèrement terrifiés, il était véritablement mal à l'aise. Tellement que Cassidy ne pu retenir un petit rire devant cette scène absolument inédite et fantastique - en dépit du contexte grandement inquiétant. Image gravée dans l'esprit à jamais. Pour toujours et à jamais. S'il venait à l'abandonner en Sibérie, elle aurait de quoi le faire marcher. Sa main gantée vint se poser doucement sur ses lèvres rosées, empêchant un rire à la fois nerveux au vu de la situation extérieure, et libérateur devant la tête de Rogue avec un gamin dans les bras. Le rire cristallin naissant mourut étouffé entre ses doigts fins. Ce n'était pas de la moquerie vile et basse, non. Juste une décharge émotionnelle devant une situation vraiment aberrante qu'elle ne verrait probablement qu'une seule fois dans sa vie.

Alors qu'il se rapprochait d'elle, le sourire de la jeune femme retomba aussitôt lorsqu'elle vit son bras se tendre vers elle. Vivement, sa main gauche se referma sur sa baguette, prête à se défendre, mais l'homme se contenta de venir empoigner son poignet - la faisant une nouvelle fois grimacer - afin de corriger son geste, accentuant l'amplitude de son mouvement.

– Encore trois tours, miss Rowle, plus doucement. Laissez reposer six minutes. Vous avez déjà manipulé ou préparé du sang de licorne pour des potions ?

Du sang de licorne ? La sorcière haussa mentalement les sourcils. La commercialisation de cet ingrédient était officiellement interdite depuis plusieurs années, telle que le spécifiait un arrêté dans la vitrine de la boutique d'apothicaire de Mr Pulpepper. De ce fait, elle n'avait jamais eu l'occasion d'en manipuler, seule la théorie lui avait été enseignée au Centre de Formation.

- Non. Je n'ai jamais eu l'occasion de manipuler cet ingrédient au Centre de formation, ou même en Inde... Ni même avec mon père, mais je suppose que vous allez vous charger de combler bien vite cette lac...

Une nouvelle explosion l'interrompit, l'empêchant de terminer sa phrase. La porte de l'arrière boutique explosa violemment, des débris de bois volant jusque dans la pièce principale. Ils étaient entrés. Trois hommes se tenaient devant eux. Grands, baraqués comme des buldozers, et armés de leurs baguettes, ils semblaient chercher quelque chose du regard. L'un d'entre eux s'approcha, un sourire grotesque déformant sa face à faire cauchemarder le Seigneur des Ténèbres lui-même.

- Rogue, mais quelle surprise ! Qu'as-tu donc dans les bras ? Un gamin... Merlin ! Ne me dis pas que tu es devenu sentimental, ce serait tellement pathétique !

Il s'esclaffa d'un rire gras et guttural, faisant dresser les poils translucides des avants-bras de l'apprentie potionniste. Lentement, il se pencha pour mieux la distinguer.

- Mais dis donc, c'est que tu n'es plus ce solitaire que l'on connaissait on dirait. Depuis quand travailles-tu en équipe ? Tu ne nous présentes pas la demoiselle ?

Venant d'achever le troisième tour, Cassidy reposa la cuillère en argent sur la table et s'empara de sa baguette, jetant un sortilège de protection autour du chaudron. Ces types n'étaient pas des Mangemorts, et la situation pouvait dégénérer à tout moment, surtout s'ils ne la reconnaissaient pas en tant que Rowle. Ce nom avait suffi à arrêter le photographe morbide, tout comme il avait suffit pour manipuler Henry Burrougt, l'inspecteur. Mais si ces gens ne le connaissaient pas, ou pire, s'ils le haïssaient, elle était clairement en danger.

- C'était prévu dans votre plan pour m'apprendre à développer ma souplesse ça ?, souffla-t-elle en se rapprochant du potionniste, le regard glacé braqué sur les trois hommes.
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Severus Rogue
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DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 9 janvier 1960, dans une petite ville moldue sans intérêt
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyMer 26 Oct 2016 - 19:38

La potion produisait une très légère fumée, à peine perceptible à l’œil nue, accompagnée de l’odeur diffuse et entêtante des racines de mandragore, ingrédient principal de la préparation et sans quoi les autres plantes et ingrédients seraient sans effet. C’était un ingrédient fascinant et envoûtant, utilisé depuis des milliers d’années à présent, toujours aussi efficace, que ce soit en botanique simple ou en sorcellerie, pour la préparation des philtres. Il ne manquait à présent plus grand-chose, ce n’était pas un remède très long à préparer, ce qui faisait sa principale difficulté était surtout de trouver ses trois ingrédients principaux en quantité suffisante et en bonne qualité. Les racines de mandragore, le sang de licorne et des écailles de dragon suédois bleu du Nord, sachant que la bête devait être âgée entre trois et cinq ans au moment du prélèvement des écailles. Heureusement pour ce gamin, son père était un véritable spécialiste, dans la collecte des objets, artefacts, ingrédients et grimoires rares et précieux. Tel un chercheur passionné, il parcourait le monde en tous sens et trouvaient de très nombreuses choses pour lesquelles les sorciers du monde entier auraient vendu père et mère pour les obtenir. Il avait un véritable don pour cela, pour obtenir tout ce que ses clients désiraient et tout ce qui était possible de rêver dans l’utilisation de la magie. Ainsi, il ne payait pas de mine, pourtant, son nom était l’un des plus connus dans les réseaux souterrains et les trafics, à l’échelle mondiale.

Severus avait rencontré l’homme alors qu’il était tout juste devenu mangemort, à dix-huit ans. D’abord car il était à la recherche d’un grimoire précieux pour le compte de Voldemort, puis pour d’autres missions diverses et variées par la suite. Dimitrov l’avait aidé, Severus en avait également eu l’occasion à de nombreuses reprises. Il s’était développé peu à peu entre les deux hommes une relation de confiance, basée sur leur besoin mutuel de rester discret et de travailler sans poser de questions inutiles. Les deux comprenaient très bien que, pour vivre ou survivre, il faut accepter de se salir les mains, de renier parfois tout ce qu’on peut être, pour avancer, quoi qu’il arrive. La fin justifie les moyens, tel aurait pu être leur slogan. Si le Russe s’était un peu assagi après son mariage et la naissance de son enfant, il n’avait fait que replonger plus profondément dans ses penchants habituels à la mort de sa femme, d’où ses ennuis récurrents avec la confrérie de mages noirs, siégeant en Russie. Aujourd’hui, Rogue ne savait pas vraiment s’ils pouvaient être qualifiés d’amis, de bons alliés ou de simples relations de travail. « Ami » lui semblait un mot tellement étrange et lointain qu’il ne pouvait en qualifier qui que ce soit.

La voix assez claire de la jeune Rowle s’éleva pour répondre qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de manipuler le sang de licorne en potions, même aux côtés de son père, cependant, avant qu’elle ne puisse terminer sa phrase, la porte de l’arrière-boutique fut très violemment explosée et des débris se répandirent dans toute la pièce, dans une fumée épaisse. Rogue avait attrapé sa baguette par pur réflexe, tourné vers la porte, le gamin contre lui, le tenant un peu vers l’arrière. L’enfant n’avait même pas réagi, toujours prisonnier de son monde et inconscient de ce qui l’entourait. Il mourrait à petit feu, son cœur battait trop lentement, son corps se refroidissait. Trois hommes entrèrent dans la pièce et Severus retint un immense soupir en les reconnaissant. Ce n’était pas des membres officiels de la confrérie, comme l’avait deviné Dimitrov en les écoutant, juste quelques uns de leurs alliés. Le premier, celui qui souriait et marchait en brandissant sa baguette, était bien connu en Russie. On l’appelait le docteur des os, pour sa manie à vouloir frapper les os les plus sensibles à mains nues au lieu de se servir de la magie. Des manières de moldu qui en écœuraient plus d’un et qui valaient à ce type une réputation encore plus douteuse qu’à ses confrères. Ce type se servait si peu de la magie que beaucoup le soupçonnaient d’être en réalité un cracmol.

– Rogue, mais quelle surprise ! Qu'as-tu donc dans les bras ? Un gamin... Merlin ! Ne me dis pas que tu es devenu sentimental, ce serait tellement pathétique !

Au-dehors, si les bruits de combat continuaient, on entendait en revanche de moins en moins d’imprécations. Les adversaires n’avaient plus de temps à se défier verbalement ou s’insulter, la crise était maintenant trop loin, il fallait où se battre, ou mourir. Néanmoins, ne plus entendre du tout Dimitrov n’était pas normal… Même en plein cœur d’un combat violent, il ne cessera jamais d’insulter ses ennemis, dans sa langue maternelle, de sa voix forte et rauque. Il le faisait sans réfléchir, dans un instinct presque sauvage qui le poussait à hurler contre tous ceux qui osaient s’en prendre à lui ou sa famille. Severus serra un peu plus le jeune garçon contre lui sans réfléchir, son regard s’assombrissant en imaginant le patron de la boutique étendue sur la terre glacée de son pays natal, son sang s’écoulant et venant obscurcir la neige. Impossible que le Russe soit mort… Il ne se serait pas laissé tuer si facilement, surtout en sachant que son fils l’attendait. Il n’aurait pas non plus foncé dans le tas sans prendre la peine de se protéger, toujours pour le bien de cet enfant, déjà orphelin de mère. Rogue n’ignorait pas à quel point la haine et l’envie de vengeance pouvait vous aveugler, cependant, il ne pouvait prévoir comment allait réagir le Russe… Si lui-même n’avait plus rien à perdre, ce n’était pas le cas de Dimitrov. Pour son fils, il devait survivre et le savait pertinemment.

– Mais dis donc, c'est que tu n'es plus ce solitaire que l'on connaissait on dirait. Depuis quand travailles-tu en équipe ? Tu ne nous présentes pas la demoiselle ?

Il fallait ajouter le sang de licorne dans très exactement sept minutes, maintenant, puis laisser reposer encore sept minutes avant d’ajouter les écailles puis de tourner la potion sept tours dans le sens des aiguilles d’une montre puis sept autres dans le sens inverse. Voilà qui allait être un peu juste mais c’était faisable. Rowle protégea la potion d’un sort puis s’approcha de son côté, gardant les trois types dans son champ de vision.

– C'était prévu dans votre plan pour m'apprendre à développer ma souplesse ça ?

– Quelle perte de temps, siffla Severus d’un ton aussi lassé qu’agacé en lançant un long regard au docteur des os. Te revoir après tant d’années me fait un très grand plaisir, hélas, je n’ai plus le temps de jouer avec toi.

Severus déposa le petit assis sur un coin de la table puis lança un regard en biais à Cassidy. En quelques mots, il lui expliqua très posément comment préparer le sang de licorne, se trouvant dans une fiole d’un bleu pâle un peu plus loin, avant de l’ajouter à la potion dans quatre minutes dorénavant, sans écouter le gros type lui lança une insulte avant de l’attaquer en fonçant comme un buffle. Une seconde plus tard, dans un geste vif, le professeur du potion le mit à terre d’un endoloris puis fit face aux deux autres pendant que son premier adversaire hurlait en reculant. En un instant, le chaos emplit la boutique, à coup de sorts, violents, de maléfices, de parades, Severus s’arrangeant pour qu’aucun de ces sortilèges n’atteigne Rowle, le gamin ou la potion en préparation sur son établi. Inspirant avec lenteur, il se souvint qu’il n’était pas à Poudlard ni même en Angleterre et pouvait donc se permettre de puiser librement dans tous les sortilèges de magie noire appris depuis sa plus tendre enfance, de ceux piochés dans les anciens livres de sa mère à ceux appris au cours de ses différents périples à travers le monde, en passant par ceux qu’il avait conçu lui-même. Avec un regard plus mauvais, il passa à un autre style d’attaque, mêlant sorts classiques et magie beaucoup plus mortelle.

Au bout de quelques minutes, sans cesser de combattre, il vérifia que Rowle ne commettait aucune erreur dans la préparation de la potion et esquiva un coup de poing du docteur des os tout en regardant bien ce qu’elle faisait, lui lançant de verser le sang de licorne plus doucement, d’un ton aussi naturel que s’ils étaient dans une salle de classe à discuter théorie. L’instant d’après, il brandit sa baguette et envoya un des trois types au sol, d’un brutal éclat de lumière verte, de ce sort qu’il connaissait si bien et qui hantait encore ses cauchemars aujourd’hui, depuis la fin de l’année scolaire précédente. Son adversaire s’écroula contre le comptoir sans un râle ni même un regard, où aurait pu transparaître de la surprise. Il s’écroula simplement comme ça, avec une certaine élégance, sa tête roulant sur le côté, les yeux vides, le visage encore figé dans une expression de concentration absolue à cause du combat qu’il venait de mener. Les deux autres avaient arrêté de se battre par pur réflexe, saisis en voyant leur ami s’écrouler comme ça. Il était utile de préciser, à leur décharge, que la dernière fois que Severus les avait quitté, sur un combat de ce style, il était alors incapable d’user du sortilège de la mort, bien qu’il s’essayait déjà aux Impardonnables. Il ne disposait pas de la puissance nécessaire à l’époque.

Avant qu’ils ne se reprennent et repartent à l’attaque, Rogue reprit ses propres attaques pour se débarrasser d’eux. Le combat qui reprit ainsi fut très bref mais intense et à la fin, tous les trois gisaient dans la boutique à moitié dévastée. Severus appuya sa main contre son épaule gauche, qui saignait assez fort à cause d’un sort, murmurant un bref sortilège pour bander rapidement la blessure. Il s’en souciera plus tard, pas le temps de se soigner maintenant. Debout près des corps, il serra aussi un autre bandage contre son poignet, retenant une grimace de douleur. Certains des sorts qu’il avait utilisés, pour en parer d’autres encore plus violents, avaient des effets dévastateurs sur le corps, et pour lui qui était déjà épuisé, s’en servir n’en était que plus dangereux. Il n’aurait jamais dû faire ça et le savait, c’était de l’imprudence pure et simple, mourir bêtement ici à cause de ça aurait vraiment été le comble. En se retournant, voyant le petit vaciller sur le coin de la table, il tendit néanmoins les bras vers lui pour le rattraper en tâchant d’ignorer la douleur sourde se propageant dans son tout son corps.

– Mettez les écailles se trouvant dans ce pot dans la potion, dit-il après avoir jugé du temps écoulé. Puis tournez sept fois dans le sens des aiguilles d’une montre puis sept fois dans le sens inverse.

Seul l’établi où se tenait la potion était intact, ainsi que ce qui se trouvait dans un rayon d’un mètre autour, y compris l’enfant et Miss Rowle, tout le reste avait été dévasté. Tout en observant ce que sa nouvelle élève faisait, avec attention, Severus usait de toute sa volonté pour ne rien afficher de la douleur lancinante qu’il ressentait, ignorant de même l’épuisement qui allait avec. Les bruits de combat, dehors, s’espaçaient également, les villageois savaient se défendre efficacement contre ce type d’attaques très fréquentes. Dès que Rowle eut terminé de remuer la potion, Rogue reprit la cuillère pour tracer à la surface un léger signe runique puis pointa sa baguette dessus avec un sortilège informulé. Le liquide prit une teinte très noire en un instant puis s’éclaircit avant de virer à un violet pâle, avec de légers reflets plus rouges. L’odeur s’en dégageant se fit beaucoup plus forte et entêtante, prenant à la tête et la gorge. Rogue plongea une fiole dans le chaudron pour la remplir puis la porta aussitôt aux lèvres du petit garçon, le forçant à ouvrir la bouche pour boire. Le gamin, à moitié effondré contre lui, ferma les yeux au moment où la potion coula dans sa gorge.

Au bout d’une minute, le petit fut alors secoué d’un très long tremblement puis eut un bref spasme. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites et il s’écroula complètement, très pâle et inerte. Severus serra les dents et le laissa allongé sur la table, contrôlant s’il respirait toujours. Peu à peu, les couleurs revinrent sur son visage trop pâle et sa respiration se fit plus profonde. Il allait vivre. Severus s’appuya des deux mains contre le bord de la table en le regardant, au moins soulagé de voir le petit retrouver la santé. Il allait dormir encore plusieurs heures, à présent, et se réveiller avec simplement de très vagues souvenirs de la période où il était resté sous l’emprise du poison. Il gardera comme séquelles un corps toujours plus froid et un rythme cardiaque moins rapide, ainsi qu’une fatigue qui arrivera beaucoup plus rapidement que la moyenne suite à ses efforts. Cependant, il s’agit là d’un moindre mal comparé à la mort qui l’attendait si rien n’avait été fait contre la propagation du poison. Il vivra. Quant à son père… Les bruits de combat cessant peu à peu, Rogue y songeait de nouveau, maintenant que la préparation était terminée.

– Vous vous êtes bien débrouillée, reprit-il en lançant un coup d’œil à Rowle. Ces potions n’ont ni noms ni recettes définies, elles évoluent selon des besoins très précis et ne sont faites que pour soigner les formes les plus évoluées de magie noire. Celle-ci, plus précisément, n’est transmise que dans certains milieux. Retenez la recette mentalement, un sort empêche de la noter où que ce soit. Elle sert également à se soigner lorsqu’on est atteint d’un sortilège de magie noire sur une longue durée. Je vous enseignerai plus tard le sortilège final pour la préparation de ce type de philtre de soin.

En attendant, il avait autre chose à s’occuper… Assuré que l’enfant dormait profondément, Rogue se redressa puis enjamba les trois corps, sortant dans le froid mordant de la nuit. Les extérieurs également étaient devenus un champ de bataille et la plupart des maisons avaient aussi essuyé pas mal de dégâts. C’est à trois mètres de la boutique que Severus vit le corps de Dimitrov. Étendu dans la neige et la glace, ses vêtements se couvrant déjà d’une couche de givre, il avait les yeux fermés et sa baguette avait roulé à un mètre de lui. Severus s’arrêta près de lui, le regardant comme s’il ne l’avait absolument jamais vu. Curieusement, son visage apparaissait presque serein, comme s’il était parti assuré que tout ira bien pour son unique enfant, même sans lui. Il semblait dormir, son corps retombé dans une position naturelle contre le sol, dans une sieste particulièrement incongrue et pourtant qui avait sa place dans ces paysages désolés et très rudes, où le moindre instant de repos devait être pris coûte que coûte. Rogue n’aurait pu très bien définir ce qu’il ressentait à la vue du corps froid et sans vie du Russe. C’était comme… une pierre de plus apportée à la tombe qui se construisait à mesure des jours passés dans ce monde. Une pierre de plus marquant le chemin de la guerre.

– Je t’avais dit de ne pas y aller, imbécile, murmura-t-il.

Severus releva les yeux, regardant les étoiles couvrant le ciel, la voûte des montagnes se détachant sur le ciel sombre, la pâle lueur de la lune donnant un air encore plus surréaliste à cette scène. Un ami ? Un camarade, un allié de circonstances. La douleur qu’il ressentait n’était plus simplement physique, venait s’y ajouter ce serrement mental, si familier, qu’il portait en lui depuis des années maintenant. Le même genre de douleur qui l’avait blessé à la mort de Lily. La sensation d’avoir perdu une partie de son âme et de contempler un immense vide, où un seul pas pourrait le jeter à son tour. Il ferma les yeux un moment puis s’écarta de quelques pas. Les autres villageois s’affairaient déjà à récupérer les corps des morts, pour les emmener dans la maison communale. De son côté, le maître des potions resta un moment sur la place glacée sans bouger, puis se détourna enfin, cherchant Rowle. Il y avait aussi l’enfant… Severus allait parler à la petite potionniste puis s’interrompit, dévisageant le gamin, plongé dans le sommeil. Que faire de lui, où le laisser ? Il était seul, à présent, complètement seul.

– Vous avez fait vos preuves, Rowle, j’accepte donc de vous donner des cours durant l’année entière, reprit-il d’un ton lointain. Préparez-vous à rentrer en Angleterre.
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyJeu 3 Nov 2016 - 1:02

– C'était prévu dans votre plan pour m'apprendre à développer ma souplesse ça ?

Question purement rhétorique. Non parce qu'il était clair que si tel était le cas, il poussait le bouchon un peu loin. D'accord, elle lui avait demandé d'apprendre la souplesse. Aussi, il lui avait paru légitime de se plier aux demandes farfelues du professeur. Le rejoindre en pleine nuit glaciale pour un mois de Septembre, dans l'Allée des Embrumes pour un premier cours particulier. Original, mais soit. Ensuite, il lui avait annoncé l'objet de ce premier cours particulier : un meurtre. Une fois le choc passé, la jeune femme s'était pliée à ce qu'il lui avait demandé : élaborer un plan, présenter plusieurs idées originales ou simples, pour parvenir à tuer. Oui. C'était ce qu'il lui avait demandé. Alors, son cerveau était sorti de son figement temporaire et s'était adapté pour répondre au mieux à la demande du maître des potions. Souplesse. Il fallait savoir rebondir puisqu' effectivement, elle n'avait pas su anticiper cette demande pour le moins originale, mais d'un sérieux indéniable. Ensuite, l'esprit capturé par le monde des potions, elle avait osé le toucher, l’entraîner à sa suite sans lui laisser l'opportunité de riposter, à ses risques et périls. Le risque avait payé puisqu'il ne l'avait pas amputée. Souplesse, souplesse... Il avait dû être surpris même s'il n'en avait rien laissé paraître. Suite à cela, l'étape cruciale pour elle avait été ce voyage improvisé. Il l'avait emmenée développer sa souplesse ici. Dans ce trou glacial. En Sibérie, dans un coin paumé entre des montagnes où même les renards polaires n'osaient pas pointer le bout de leur nez. Le cerveau pétrifié par le froid, dépourvue de tous ses repères, elle avait manqué de craquer. Momentanément. Glacée, elle l'avait néanmoins suivi jusqu'ici, et avait une fois de plus constaté que rien n'était jamais joué d'avance.

Visiblement, il avait modifié ses plans et s'était adapté aux événements extérieurs imprévisibles. Naturellement, il lui avait laissé entendre que du poison, ils allaient passer à un antidote. Paradoxal ? Nooooon. Du tout. Perturbée, Cassidy l'avait été. Grandement et c'était tout à fait légitime. En effet, elle s'était conditionnée, préparée mentalement pour préparer un poison qui ne paraissait exister que dans la tête de Rogue, mais voilà que d'un seul coup, les choses prenaient une tournure nouvelle. De meurtrière avérée impliquée dans l'empoisonnement d'un inspecteur ministériel aux côtés de Severus Rogue, la voilà qui devait se préparer en enfiler la robe de la sainte sauveuse. Un grand écart magistral. Voilà ce qu'elle devait faire en l'espace de quelques minutes... Quelle souplesse. Perturbée, la jeune femme qui s'était préparée à devenir une meurtrière, s'était forcée à se concentrer et à entrer dans la peau d'une sauveuse de mioche. Bien, bien, bien.

Précautionneusement, l'esprit vacillant et frigorifié, Cassidy s'était concentrée sur ce nouveau rôle improvisé qu'elle avait dû revêtir en l'espace de quelques minutes. Une mort contre une vie. Passer du poison à l'antidote. De meurtrière, à sauveuse. Elle s'était appliquée à exécuter avec le plus grand soin les différentes étapes que lui avaient indiqué Severus Rogue, tentant de faire fit du froid mordant qui transperçait sans retenue ses vêtements qui n'étaient certainement pas appropriés pour un froid aussi vif que le froid sibérien. Étonnement, ses gestes s'étaient avérés assez précis une fois que Rogue lui avait expliqué les choses de manière concrète. Seule sa légère brusquerie avait été reprise par le maître des potions lorsque le combat extérieur avait débuté. En même temps, il fallait avouer que préparer une potion en faisant fi de ce qu'il se passait à l'extérieur était vraiment particulier pour la jeune femme qui jusqu'à présent avait toujours préparé ses potions et autres philtres dans un environnement calme et aménagé à sa convenance. Ingrédients à disposition, temps réglementaire, matériel de qualité, environnement paisible... La voilà qui se retrouvait désormais en Sibérie, dans un froid glacial à préparer une potion dont elle ignorait tout pour sauver un gamin qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, avec un Mangemort en chef. Le tout dans une atmosphère inquiétante où les explosions se rapprochaient non seulement par leur fréquence, mais également au niveau de la distance qui semblait se réduire. Tellement qu'ils avaient fini par entrer.

La porte de l'arrière boutique avait explosé, et trois hommes étaient entrés. Le ton de leur chef ne laissa planer aucun doute quant à leurs intentions : ils n'étaient pas là pour prendre le thé. Instinctivement, Cassidy lança un sortilège se protection autour du chaudron et vint se placer à la droite de Rogue qui tenait toujours l'enfant inerte dans ses bras.

– Quelle perte de temps, siffla ce dernier à la manière d'un serpent, te revoir après tant d’années me fait un très grand plaisir, hélas, je n’ai plus le temps de jouer avec toi.

Les iris vert d'eau fixés sur les sorciers, la blonde se tenait en alerte, immobile. N'attendant que les indications du maître des potions. Qui étaient-ils ? Comment se connaissaient-ils ? Aux vues de leurs brefs échanges, ces sorciers n'étaient pas des Mangemorts, mais Rogue les connaissait visiblement très bien. Heureusement, il n'avait pas daigné répondre à la dernière question de l'homme qui s'était approché. Ainsi, elle conservait son anonymat, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Etre reconnue en tant que Rowle jusqu'en Sibérie commençait à lui taper sur le système. Tandis que ses doigts fins se resserraient autant que possible autour de sa baguette sombre, l'apprentie potionniste sentit la tension devenir palpable et l'atmosphère se charger d'électricité statique. Le défi. Les deux hommes se défiaient littéralement du regard. Connaissances douteuses, laquelle était la pire ? Il était difficile de répondre à cette question. Prunelles d'un noir abyssal contre celles tout aussi sombres de l'inconnu. Duel silencieux de regards. Du coin de l'oeil, la jeune femme distingua du mouvement. Le directeur de Poudlard avait bougé. Lentement, Rogue déposa l'enfant sur la coin de la table, avec une douceur insoupçonnée que le blonde se fit un plaisir de marquer dans un coin de son esprit. Ainsi donc la terreur des cachots était capable de faire preuve de bien plus de douceur qu'elle. Étrangement, ce dernier ne vacilla pas et resta figé, mais néanmoins le buste affaissé vers l'avant. Un regard en biais, et la blonde rangea sa baguette dans la poche arrière de son jean, prête à la dégainer à tout instant.

Sans mots, la compréhension s'était faite. La parole s'était avérée inutile. Un échange de regards silencieux. Clair et Sombre. Sombre et Clair. Compréhension : La potion passait avant tout. Peu importe les événements. Leur mission n'était pas de mener un combat face à des adversaires, non. Ils n'étaient qu'une variable parasite se présentant soudainement dans leur plan. Cela les obligeait bien entendu à les prendre en compte, mais certainement pas à oublier la finalité de leur mission : préparer cet antidote pour sauver cet enfant. Un engagement. Rogue avait scellé un engagement avec le russe, la mêlant indirectement au sein de ce dernier en tant que tierce personne, mais se situant de son côté. En tant qu'apprentie et ayant demandé des cours, elle s'était engagée à le suivre. De ce fait, puisqu'il avait conclu ce marché avec le patron, elle l'avait signé également. Acquiesçant silencieusement, la blonde leva le sortilège de protection et passa doucement son bras autour de la taille du petit garçon afin de le ramener un peu plus proche d'elle. Ceci fait, elle releva les yeux, lui signifiant qu'elle était prête à l'écouter.
Les explications qu'il lui donna furent concises, mais très précises. Pas besoin d'être un génie pour les comprendre. La Rowle hocha la tête, signe qu'elle avait compris. Toutefois... Elle jeta un coup d'oeil à la montre ornant son poignet gauche... Il fallait attendre encore quatre minutes. Relevant les yeux, une grimace ornant son joli minois, et capta le regard du maitre des potions une seconde avant l'attaque du sorcier, visiblement à bout de patience. Bien... Un combat. A quelques mètres du chaudron. Génial. Frigorifiée, la Rowle resta un instant figée devant le chaudron. Que pouvait-elle faire ? La temporalité était clairement relative et elle s'en rendit totalement compte à ce moment là. Rogue avait engagé le combat, les maléfices pleuvaient autour de lui tandis qu'il tentait de les protéger. Elle, et le petit. Il n'avait pas sollicité son aide, puisqu'elle devait se charger de la potion. Néanmoins, elle devait patienter avant de pouvoir passer à l'étape suivante.

Un éclair orangé passant à quelques centimètres de son visage brûlant au passage quelques uns de ses cheveux blonds la fit réagir, la tirant de cet état de torpeur qui s'était emparé d'elle. Se précipitant sur l'enfant, elle fit de son mieux pour le soulever de la table. Une fois qu'elle l'eu pris dans ses bras, un autre sortilège la força à plonger sur le sol, protégeant l'enfant de ses bras. Violemment, son crâne claqua sur le sol de la boutique tandis que ses dents s'entrechoquaient. Ses longs cheveux blonds recouvrant le visage du petit garçon, elle se redressa lentement et porta sa main à l'arrière de son crâne. Aucune trace de sang. Bien. Elle porta un regard à sa montre. Plus que deux minutes. Positionnant l'enfant à l'abris sous la table, la jeune femme s'accroupit avec précaution et osa un regard sur ce qui se déroulait devant elle. Rogue virevoltait littéralement, semblant danser entre les sortilèges qui pleuvaient autour de lui. Malheureusement, il ne put esquiver les trois maléfices en même temps et l'un d'entre eux - un éclair pourpre, le heurta au niveau de l'épaule gauche, déformant son visage par un rictus de douleur. Lentement, le sang imbiba ses vêtements et coula. Une goutte vint s'écraser sur le sol. Bientôt suivie d'une seconde, puis d'une troisième. Plus pâle que la mort, Cassidy tira sa propre baguette de sa poche arrière et se redressa, prenant appui sur sa main gauche. Une minute. Merlin que le temps était... Un sortilège venant droit vers le chaudron coupa net le fil de sa pensée. Instinctivement sa main de dressa face à elle et l'éclair ricocha contre le bouclier qu'elle venait de faire apparaître devant le récipient contenant l'antidote. Charme du bouclier. Simple, mais efficace. L’œillade meurtrière que lui adressa le sorcier lui laissa présager qu'il ne comptait pas en rester là, mais c'était désormais l'heure. Elle n'avait plus le temps de s'occuper de lui. Priant pour que Rogue parvienne à la couvrir, la Rowle rangea sa baguette et se saisit de la fiole contenant le sang de licorne.

- Plus doucement Miss Rowle.

Une voix calme et basse, qu'elle parvenait déjà à reconnaître entre toutes. La sienne. Il la couvrait. Étrangement, son ton tranquille lui inspira confiance. Inspirant profondément, la jeune femme se força à se calmer. Si sa main tremblait encore quelque peu, elle parvint à contrôler ses gestes qui devinrent tout de suite plus précis. Les gouttes tombaient, à intervalles réguliers maintenant. Elle parvenait davantage à les compter. Inspire, expire... Au rythme de sa respiration, la Rowle parvint à se créer progressivement une bulle dans laquelle elle s'enferma. Concentrée. Plus rien ne la dérangeait. Intérieurement, elle savait. Elle pouvait compter sur lui à ce moment précis. C'était un Mangemort. Un assassin professionnel. Mais actuellement, ils se battaient pour la même chose, aussi il la protégerait, même s'il pouvait très bien la tuer dès le lendemain si l'envie lui prenait. En attendant, cette nuit ils étaient partenaires. Cela était étrange à dire, mais c'était bel et bien ce qu'ils étaient. Coéquipiers. A cette pensée, sa main cessa de trembler. Totalement. Fixe, elle retrouva sa souplesse tandis que l'éclat de ses yeux se ravivait. Passionné. Pour la première fois de sa vie, elle manipulait cet ingrédient interdit. Du sang de licorne. Des étoiles brillèrent dans son regard tandis qu'elle refermait précautionneusement le flacon. Concentrée, elle ne vit pas le sortilège mortel envoyé par Severus à son principal adversaire. Seule la potion et l'enfant importaient, elle ne devait pas se laisser distraire par autre chose.

Tandis qu'elle fixait le chaudron, cherchant à déterminer si elle avait correctement dosé la quantité de sang - ce qui s'était avéré très difficile en raison du caractère particulièrement liquide de ce dernier, Cassidy percuta une chose. A la fois terrifiante et rassurante. Elle lui faisait confiance. A lui. Un Mangemort. Elle venait de lui confier sa vie. Sa sécurité. Percutant cela, la jeune femme releva vivement la tête, brisant ce fragile espace de paix dans lequel elle s'était permise de s'enfermer. Pourquoi ? Qu'y-avait-il eu en lui qui lui permette cela ? Personnage plutôt froid, dépourvu de chaleur humaine, il était parvenu à faire en sorte qu'elle accepte de se concentrer sur la potion et qu'elle lui laisse pratiquement gérer la situation. La main de la jeune femme se serra compulsivement autour du rebord de la table. C'était impensable... Comment avait-elle pu ? Depuis toujours, elle n'avait fait que compter sur elle même. Enfin, depuis la mort de sa mère. Jamais personne n'avait pu réellement prétendre posséder ne serait-ce qu'une esquisse de sa confiance. Et là, il se pointait, lui et ses yeux plus noirs que l'ébène, lui disait de le laisser gérer et de se concentrer sur la potion, et elle lui obéissait ? Merlin Cass', mais que t'arrive-t-il ? C'est un Mangemort ! Il aurait pu te laisser tuer... Non. Non. Il ne pouvait pas. Il avait scellé un marché avec cet homme, et il avait besoin de moi. De toi ? Non mais arrête tes rêveries ma pauvre ! Tu l'as vu ? Regarde le !

La jeune femme releva les yeux. Les corps des trois hommes étaient à terre. Le regard vitreux, la bouche entrouverte. Morts. Le sang tâchait le sol, lui donnant la nausée.Toute la boutique était dévastée. Les bocaux brisés, les livres éparpillés sur le sol, les pages jaunies détachées jonchaient ce dernier à la manière de feuilles mortes dans une atmosphère automnale. Une lampe à huile avait éclaté, laissant le liquide se déverser sur le sol en une flaque brillante. Perdue, la jeune femme releva les iris vert d'eau sur la silhouette noire du Directeur. Comment pouvait-elle penser qu'il avait eu besoin d'elle ? Cet homme, ce tueur expert aurait très bien pu gérer la situation, seul. Pourquoi lui avait-elle fait confiance ? Pourquoi... Il était blessé. Plutôt sérieusement. Néanmoins, devinant qu'il n'aurait guère apprécié qu'elle s'en mêle, Cassidy ne fit aucune remarque et se contenta de l'observer lorsqu'il s'approcha d'elle, le poignet droit maintenu entre ses doigts pâle. Tiens donc... Le poignet, lui aussi ? Voilà qui les rapprochait, indéniablement. La jeune femme retint un sourire sarcastique et se pencha pour récupérer l'enfant toujours sous la table.

Passant ses bras sous ses aisselles, elle parvint à le soulever en position debout, puis avec de l'élan, glissa maladroitement un bras sous ses fesses tandis que de l'autre elle maintenait sa taille. L'enfant - très maigre, n'était pas vraiment lourd, mais porter quelqu'un mesurant un mètre dix était déjà un exploit pour elle qui ne mesurait qu'un mètre cinquante trois. Une fois calé dans ses bras, il laissa sa tête aller sur son épaule, la déséquilibrant légèrement. Il respirait mal, elle le sentait. Collé à elle, sa peau glacée la fit frissonner de plus belle, de même que son souffle froid venant lui hérisser les petits cheveux de sa nuque. Véritablement mal à l'aise, Cassidy déposa l'enfant là où le professeur l'avait précédemment laissé, le poignet douloureux. Heureusement, dans sa cachette, aucun sortilège ne l'avait atteint. Malheureusement, à peine venait-elle de l'asseoir que le petit garçon vacilla dangereusement. Voyant cela la jeune femme tendit les bras mais le maître des potions fut plus rapide, rattrapant l'enfant au vol. Le visage près du sien, Cassidy distingua nettement la subtile expression de douleur qui s'afficha sur le visage creusé du sorcier.

- Professeur, il faudrait faire quelque chose pour...

– Mettez les écailles se trouvant dans ce pot dans la potion. Puis tournez sept fois dans le sens des aiguilles d’une montre puis sept fois dans le sens inverse.

... Pour vous soigner. Interdite, la jeune femme contempla d'un air légèrement inquiet le visage cadavérique du sorcier. Décidément... Il y avait plus d'une ressemblance entre eux. Cette façon d'ignorer son propre état, de faire fi de sa douleur, peu importe ce que cela lui coûtait.

- Très bien.

Avec précautions, l'apprentie se saisit des écailles bleutées. Hum... Suédois Bleu du Nord. Sans aucun doute. Il n'y avait que ses écailles pouvant donner de tels reflets. Une fois les écailles incorporées, la jeune femme se munit de la cuillère en argent et remua le mélange le nombre de fois qu'il lui avait indiqué, veillant à réaliser des mouvements assez amples de manière à ce que le mélange soit parfaitement homogène. Ceci fait, Rogue s'approcha de la potion presque achevée, pointa sa propre baguette magique dessus et immédiatement, le liquide vira au noir. Cela ne dura qu'une seconde, puis il s'éclaircit d'une manière étrangement hypnotique. Fascinée, la blonde se rapprocha du chaudron, ne quittant pas des yeux cet étrange phénomène. Une teinte violacée... Non, violine... Parsemée de reflets rougeâtres. Sans attendre, Severus Rogue plongea alors une fiole vide directement dans le chaudron. Toujours avec cette douceur qui l'étonnait et dont elle se souviendrait sûrement toute sa vie tant elle contrastait avec les qualificatifs dont les gens usaient pour le décrire, le Mangemort porta cette dernière aux lèvres bleutées de l'enfant, en forçant doucement mais fermement l'ouverture.

Soudain, une étincelle éclaira le regard de l'apprentie. La réponse lui apparaissait comme une évidence désormais. Voilà pourquoi elle lui avait fait confiance. Parce qu'elle avait perçu cela en lui. Une douceur. Si la jeune femme ignorait tout des liens entre les deux hommes, elle avait bien su percevoir grâce à sa finesse d'esprit, que ce qui les reliait était fort, au delà d'un simple service rendu. Jamais Rogue n'aurait brisé leur accord dans lequel il l'avait impliquée. Avait-il eu réellement besoin d'elle ? Elle n'en saurait jamais rien, mais ce n'était pas ce qui comptait. Ce qui l'avait poussée à lui confier sa vie alors qu'elle préparait la potion, avait été la perception plus ou moins consciente de son humanité. Derrière le Mangemort, elle avait réussi à percevoir l'homme. Le sorcier humain, capable de s'investir émotionnellement, même si ce n'était guère démonstratif. Grâce à cela, en faisant preuve d'humanité, il l'avait inconsciemment poussée à se laisser aller, à perdre une partie du contrôle qu'elle refusait de lâcher. Elle s'était abandonnée à son tour. Humanité pour humanité. Début de souplesse, qui sait ? Lâchant une partie de ce contrôle, elle avait pu découvrir l'investissement d'une personne puisqu'elle s'était reposée sur lui - investissement qu'elle ne pensait pas posséder. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle n'avait pas agit seule, mais en équipe, acceptant de déléguer à une personne dont elle avait perçu l'humanité.

L'enfant s'était écroulé. Se mordillant nerveusement la lèvre, la Rowle s'approcha. S'était-elle trompée dans les dosages ? Avait-elle finalement accompli ce pour quoi le Mangemort l'avait fait venir initialement ? Un meurtre... à défaut d'un sauvetage ? Peu à peu, les joues pâles de l'enfant reprirent des couleurs et Cassidy laissa échapper un léger soupir de soulagement. Bien. Peut-être n'allait-elle pas mourir en Sibérie en fin de compte...

– Vous vous êtes bien débrouillée, - la sorcière releva les yeux vers lui, quelque peu surprise par cette concession - Ces potions n’ont ni noms ni recettes définies, elles évoluent selon des besoins très précis et ne sont faites que pour soigner les formes les plus évoluées de magie noire. Celle-ci, plus précisément, n’est transmise que dans certains milieux. Retenez la recette mentalement, un sort empêche de la noter où que ce soit. Elle sert également à se soigner lorsqu’on est atteint d’un sortilège de magie noire sur une longue durée. Je vous enseignerai plus tard le sortilège final pour la préparation de ce type de philtre de soin.

Lentement, Cassidy se recula de la table et alla revêtir sa cape, s'efforçant de ne pas claquer des dents. Merlin, même l'action ne lui avait pas permis de se réchauffer. Retenir la recette... Cela ne serait guère compliqué pour elle, d'autant plus qu'elle avait été active et qu'elle n'était pas prête d'oublier cette nuit agitée. Tandis que Rogue sortait dans la nuit, la jeune femme le suivit, mettant le plus de distance avec cet enfant dont elle avait été si proche quelques instants auparavant. Le froid mordant revint aussitôt la cueillir, tandis qu'elle détachait sa longue chevelure qui ondula le long de ses épaules, s'éparpillant en une cascade oscillant entre le doré et l'argenté dans son dos. Alors qu'elle rejoignait l'homme qui s'était immobilisé quelques mètres plus loin, Cassidy commença

- Professeur, qui étaient ces hommes et que...

Sa phrase mourut sur ses lèvres rougies par le froid devant le tableau qui se présenta sous ses yeux. Silencieux, le Mangemort s'était arrêté devant un corps gisant sur le sol, les yeux fermés. Le gérant, l'air si paisible qu'on aurait pu croire qu'il dormait. Seulement, la flaque de sang qui s'étendait sous son corps ne laissait aucune place au doute... L'issue était bel et bien plus fatale et irréversible qu'une simple sieste. Face à cette mort, la jeune femme sentit son propre pouls ralentir. Quelque chose l'envahissait. Qu'était-ce ? Elle n'en savait rien. De la tristesse ? Non... Peur ? Effroi ? Lassitude ? Impossible de savoir. Silencieuse, Cassidy resta figée un moment, avant de se reculer de plusieurs pas. Ce n'était pas son instant. Ce moment ne lui appartenait pas. Non. Par respect pour celui qui était désormais son mentor, elle se détourna, contemplant sans réellement le voir le paysage faiblement éclairé par les lueurs des quelques maisons miraculeusement intactes. La mort, la destruction. La guerre. Oh certes, il était aisé de s'y préparer, mais y être réellement confronté était une étape de plus, venant alourdir un peu plus son esprit. Un goût métallique envahit sa bouche. Sa lèvre inférieure s'était fendue à cause du froid et de sa manie à se la mordiller lorsqu'elle était nerveuse. Perdue dans ses pensées, seule la voix du Directeur la fit se retourner.

– Vous avez fait vos preuves, Rowle, j’accepte donc de vous donner des cours durant l’année entière. Préparez-vous à rentrer en Angleterre.

Lentement, l'étudiante se permis alors de le rejoindre, fixant son visage avec une expression indéchiffrable. Que voulait-elle vraiment lui communiquer ? Il était difficile de le savoir, elle-même n'étant pas au clair avec ce qui l'envahissait en ce moment-même.

– Je vous remercie professeur. Mais... Puis-je vous demander ce sur quoi vous vous êtes basé afin de prendre votre décision ? Au final, je n'ai pas été parfaite, loin de là. Le froid m'a entravée, et mes gestes n'étaient pas toujours assez précis. J'ai été obligée de délaisser la potion pour protéger l'enfant...

Son père aurait eu presque honte, à vrai dire. L'heure était à la vérité.

- Pourquoi m'acceptez-vous ? Ne vous y trompez pas, j'en suis très heureuse, mais j'ai... besoin de comprendre. - fichu contrôle - Qu'est-ce-que j'ai que vous recherchez et qui fait que vous ne me congédiez pas ?

Resserrant sa cape autour de ses épaules, Cassidy frissonna.

- Qui étaient ces hommes et que voulaient-ils ? Et... que va devenir l'enfant ?

Tant de questions se bousculaient dans son esprit en réalité... Bien plus qu'elle ne pouvait se permettre de poser. Qui était ce russe ? Quels étaient leurs liens ? Cet artefact ? Quant au poison à concocter, que deviendrait-il ? Abandonnait-il l'idée ? Trop de questions... S'il était Legilimens, il n'avait qu'à les lire dans son esprit après tout... Puisqu'elle ne savait pas comment les poser.

Il voulait les ramener tous les deux... Un transplanage inter-continental... Dans cet état ? Intérieurement, Cassidy grimaça. Certes, elle ne doutait pas des capacités du maître des potions, mais là... Il abusait. Clairement. Son regard se dirigea vers l'épaule gauche de l'homme dont le bandage était imbibé de sang, de même que son poignet droit. Ils allaient clairement être désartibulés. Plongeant ses mains gantées dans les diverses poches de sa lourde cape noire, la sorcière entrepris de sortir plusieurs fioles contenant divers liquides colorés, avant de trouver celle qu'elle recherchait. Une petite fiole contenant un liquide rougeâtre, reconnaissable entre mille. D'un geste ferme, elle le lui tendit. Sans aucune animosité, son regard clair vint se figer dans les yeux sombres et fatigués du Mangemort.

- Potion de régénération sanguine. Je vous assure que je maîtrise parfaitement cette potion et que vous ne risquez rien. Prenez-la... s'il-vous-plait... professeur. Vous avez accepté de me prendre pour élève, alors je souhaiterai pouvoir bénéficier de vos cours particulier au long terme.

Dans son regard turquoise, aucune trace de pitié ou de peine. Il ne l'aurait pas toléré. Juste une demande, visant à les sécuriser tous les deux. La petite fiole rougeâtre reposait au centre de sa main gantée. Tendue. Elle avait accepté de s'en remettre à lui, lui confiant sa vie. Un début d'alliance - même momentanée. Accepterait-il quelque chose venant d'elle ? Celle qu'il venait d'accepter comme élève ?
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Severus Rogue
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MessageSujet: Re: [Septembre 1997] Premier cours avancé [Septembre 1997] Premier cours avancé EmptyJeu 3 Nov 2016 - 11:03

Le petit allait dormir encore un long moment… Comment réagira-t-il en apprenant la mort de son père ? Après avoir perdu sa mère il y a deux ans, il perdait Dimitrov aujourd’hui, cette nuit, dans cette attaque. Pourquoi le Russe s’était-il ainsi précipité ?! Son besoin de venger sa femme était-il donc si puissant qu’il passait avant le besoin de survivre à tout prix pour protéger son fils ? Ou avait-il cru qu’il parviendra à s’en sortir, même blessé, et qu’il reviendra pour son enfant ? Si Rogue savait à quel point on pouvait être pris par la haine lorsqu’on perdait celle qu’on aimait, il avait en revanche pensé qu’avoir encore une personne à nous attendre pouvait inciter à plus de contrôle et de prudence. Milan n’avait que sept ans et le voilà orphelin à cause de luttes de pouvoirs dont il ne pouvait même pas comprendre les tenants et aboutissants. Severus s’obligea à respirer calmement, se concentrer sur autre chose, alors que les villageois venaient emporter le corps du gérant dans la maison commune, avec tous les autres ayant perdu la vie. Du calme… Il était mort, on ne pouvait rien y changer. Il ne sera pas sans doute pas le dernier qu’il verra partir ainsi, il fallait s’y faire. Un deuil de plus… Severus n’avait jamais réussi à faire ses deuils suite à des morts aussi violentes. Partir de vieillesse ou même d’une maladie était à ses yeux plus acceptable que d’être assassiné ou tué lors d’un combat. Rowle s’approcha de nouveau, juste au moment où il commençait à se demander si elle n’allait pas s’évanouir.

– Je vous remercie professeur. Mais... Puis-je vous demander ce sur quoi vous vous êtes basé afin de prendre votre décision ? Au final, je n'ai pas été parfaite, loin de là. Le froid m'a entravée, et mes gestes n'étaient pas toujours assez précis. J'ai été obligée de délaisser la potion pour protéger l'enfant...

Pardon ? Severus ne répondit pas tout de suite s’étant plutôt attendu à ce qu’elle demande s’ils rentraient aussitôt ou quoi que ce soit du même genre, et non pas à ce qu’elle embraye sur ce sujet. Ce qui compte, ce n’est pas d’être parfait, c’est de progresser et Rogue ne comprenait pas vraiment pourquoi elle ne comprenait pas qu’il l’acceptait comme élève. C’est pour cela qu’il attendit qu’elle développe, tout en pointant sa baguette sur son poignet droit pour un sort de soin. L’os craqua un peu et la douleur fut très vive l’espace d’un instant avant de s’apaiser, procurant un soulagement bienvenu. Cela dit, la douleur physique avait au moins un très gros avantage, celui de repousser la douleur morale en permettant de se concentrer plutôt sur le corps et ses blessures. C’était un moyen comme un autre de repousser ce qui suivra, car Rogue savait très bien qu’une fois qu’il sera seul, tout reviendra en bloc. Il repensera, sans pouvoir s’en empêcher, à Lily, à Dumbledore, à Dimitrov, à toutes ces personnes, alliées et mêmes amies, perdues ces dernières années, pour qui il n’avait rien pu faire pour les aider, les sauver. Il n’était pas loin de penser que ceux qui l’approchaient avaient une très fâcheuse tendance à mourir de façon précoce.

– Pourquoi m'acceptez-vous ? Ne vous y trompez pas, j'en suis très heureuse, mais j'ai... besoin de comprendre. Qu'est-ce-que j'ai que vous recherchez et qui fait que vous ne me congédiez pas ?

Elle ne comprenait vraiment pas ou… Rogue haussa légèrement un sourcil, la perplexité venant pincer ses lèvres minces. Soit le froid lui montait au cerveau, soit elle était trop habituée à se dénigrer toute seule et toujours remettre en doute la totalité de ses gestes, actions et pensées. Peut-être un mélange des deux… Après tout, connaissant son très cher père, peu de chance qu’il ait jamais décerné la moindre marque d’affection ou d’attention aux membres de sa famille et encore moins des félicitations. Ce type était une tâche de plus, et même si Rogue le reconnaissait intelligente et avait de grandes capacités en tant que sorcier, il n’en restait pas moins qu’il était dépourvu de la plus petite once d’humanité, tant dévoré par son besoin absolu de contrôle, quoi qu’il arrive. Bien que Rogue n’aimait pas grand-monde, il pouvait se targuer d’avoir de bonnes raisons de détester Rowle-père, ou plutôt de le mépriser. Enfin. L’avantage avec ce genre de type était qu’ils n’étaient pas bien compliqués à manipuler.

– Qui étaient ces hommes et que voulaient-ils ? Et... que va devenir l'enfant ?

– J’amènerai l’enfant chez la sœur de son père, murmura-t-il. Pour ces types, oubliez-les, vous ne les reverrez pas si vous ne revenez plus en Russie.

Cela et si elle ne se faisait pas remarquer. Des mages noirs, il y en avait dans tous les pays, sur tous les continents, parfois regroupés en communautés sous les ordres d’un unique chef, comme ces types l’étaient, comme les mangemorts l’étaient de même en Angleterre, parfois agissant seul. Si Voldemort souhaitait étendre son pouvoir sur l’Europe, il devra affronter des obstacles bien plus importants que ceux posés par les membres de l’Ordre du Phénix. Penser à cette organisation lassa Severus, qui ne comprenait toujours pas pourquoi Dumbledore l’avait ainsi reformé de la même façon. Des gens plein de volonté et prêts à se battre, ça oui, il y en avait là-dedans ! Mais aussi des gens ayant peur de blesser à mort, de tuer, mis à part quelques uns. Ce n’est pas ainsi qu’on remporte une guerre. Quoi que, le terme de « guerre », ici, était assez abusé car il sous-entendait que les deux parties ont une chance de remporter la partie. Au Royaume-Uni, ce n’est pas une guerre, juste un massacre organisé. Rangeant sa baguette, il lança un regard de biais à la petite Rowle qui s’agitait soudainement en fouillant les poches de sa cape, sortant et rangeant des fioles de toutes les couleurs. Et bien ? Elle lui en tendit un moment plus tard une autre, rougeâtre, en lui l nçant un long regard.

– Potion de régénération sanguine. Je vous assure que je maîtrise parfaitement cette potion et que vous ne risquez rien. Prenez-la... s'il vous plaît... professeur. Vous avez accepté de me prendre pour élève, alors je souhaiterai pouvoir bénéficier de vos cours particulier au long terme.

Elle avait peur qu’il ne les tues tous les deux en repartant avec le transplanage dans son état ? Pour le coup, difficile de le lui reprocher, bien qu’il ait tout de même prévu de se soigner un peu mieux, au moins un minimum, avant de repartir à Poudlard. Hésitant, il finit par prendre la fiole remplie et remercia la gamine, hochant la tête. Il devrait, d’ailleurs, tout de même lui dire pourquoi il acceptait de continuer ces cours, durant cette année ou du moins jusqu’à la fin de cette guerre et sa propre fin, puisqu’elle n’acceptait toujours pas ses propres capacités.

– Si j’ai accepté de vous garder comme élève cette année, c’est parce que j’ai vu que vous étiez capable d’apprendre, tout simplement. Ce qui compte le plus, dans les potions, ce n’est pas de connaître les recettes, c’est l’adaptabilité. C’est de pouvoir les préparer dans l’urgence ou le calme, avec du bon matériel et ingrédients ou des mauvais, peu importe ce qui arrive autour de soit. Je ne vous demande pas d’être « parfaite », je vous demande d’apprendre à vous adapter à n’importe quelle situation afin de pouvoir vous débrouiller seule en cas de besoin. C’est uniquement ça, la souplesse, savoir se servir de tout et surtout, savoir lâcher le contrôle qu’on a sur notre environnement.

Ça s’apprenait. Parfois dans la douleur. Et une fois qu’on maîtrisait ça, on pouvait se permettre de progresser plus loin sans crainte dans les arcanes de la magie ancienne ou se fourrer dans toutes les situations dangereuses, impossibles et inimaginables avec la certitude de posséder les compétences nécessaires pour s’en tirer. On ne pouvait se lancer là-dedans dès l’adolescence, par contre, une fois adulte, les choses sérieuses commençaient. Regardant la potion, Severus l’ouvrit puis l’avala, avant de reprendre son chemin vers la boutique dévastée, y entrant de nouveau. Le goût de la potion lui arracha une petite grimace et il rendit la fiole vide à Rowle, s’approchant de Milan. Posant une main sur son front, il vérifia sa respiration, son pouls, s’il avait repris plus de couleurs. Le gamin se réveilla tout à coup en sursaut, comme après un cauchemar, glapissant et manquant de tomber de la table. Severus le rattrapa en l’appelant par son prénom, répétant qu’il était chez lui, en bonne santé, que tout ira bien. L’enfant tremblait de tous ses membres en regardant autour de lui, puis demanda où était son papa. Comment annoncer ça ? Le petit sauta de la table, répétant sa question, encore un peu vacillant. Cependant, le silence s’éternisant et en voyant la boutique dans un tel état, le petit garçon dû comprendre par lui-même car il pâlit de nouveau, si fort, des larmes commençant à rouler sur ses joues.

– Viens avec moi, dit Severus en lui tendant la main. Tu vas retrouver ta famille.

Attrapant la main du petit, il tendit l’autre à Cassidy pour le transplanage. Dès qu’il les tint tous les deux, ils disparurent dans un crac sonore pour réapparaître dans une autre région de la Russie à l’Ouest, à peine plus chaude, devant un cottage en pierre où le petit courut aussitôt en criant le nom de sa tante. Rogue ne bougea pas de l’endroit où il avait atterrit, se contentant de récupérer Rowle, qui décidément n’était pas très à l’aise avec ce mode de transport, et disparu avec elle. Un moment plus tard, après l’habituelle sensation d’étouffement, ils réapparurent devant le haut portail de Poudlard, dans un souffle. La nuit était très avancée et le vent était tombé, rendant le froid moins vif, bien qu’il le soit déjà beaucoup moins ici qu’en Sibérie. Très bien… Rentrer, se soigner plus efficacement puis prendre un peu de repos tant qu’il le pouvait. La nuit avait été bien longue… L’aube devrait pointer le bout de son nez dans une heure ou deux à peine, le château était sur le point de se réveiller, s’animer encore une fois, un jour de plus, un jour ordinaire pour beaucoup

– Vous devriez songer à travailler l’occlumencie, Miss Rowle, dit-il en ouvrant les grilles du château. Le nom de famille ne protège pas de tout.
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