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[ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges...

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MessageSujet: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyMer 2 Nov 2016 - 13:58

[ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges...


feat. Octave

Elyas suivait le nouveau rythme imposé à Poudlard depuis ses récents changements. Il s'était très rapidement adapté à la situation, s'était ça ou se mettre inutilement en danger et subir plus ou moins les réprimandes des ' gardiens ' de l'école qui devaient faire respecter l'ordre au sein de l'établissement.  Et encore, les serpentards étaient certainement les derniers à se faire du soucis puisque les personnes les plus touchés étaient celles de la nouvelle maison. Et personne ne voulait se retrouver à leur place, on peut vous le garantir. Pour comploter comme il le faisait, il fallait être extrêmement vigilant et prudent, ne commettre aucune erreur susceptible de se trahir. Et avec le temps, il était habituel de mettre un masque parfait en place qui trompait ainsi tous les ennemis et les pièges de ces derniers. Bref. Aujourd'hui était une journée de repos pour les élèves et Rowle comptait bien profiter de son temps libre pour faire un petit tour à la bibliothèque. Depuis qu'il était revenu, il n'avait pas encore eu le temps et l'occasion d'y aller rapidement ce qui ralentissait quelque peu ses plans. Il devait se préparer pour les combats à venir qui finiront bien par arriver tôt ou tard, de ça, Elyas en était certain... La reprise et les modifications effectuées en plus de quelques affaires personnelles ne lui avaient pas laissé la possibilité d'emprunter des livres. Il faut dire que cela frustré très légèrement le serpentard qui aimait bien toujours avoir un livre sous la main même si son journal en était un en soi.

C'est ainsi que tôt dans la matinée, aux alentours de 9h30/10h00, qu'Elyas prit le couloir des cachots direction le centre du savoir de Poudlard sortant ainsi de la salle commune de sa maison. L'avantage dans des jours comme celui-ci, c'est qu'il avait très peu de chance de rencontrer quelqu'un sur son chemin et très peu voir pas du tout de monde à la bibliothèque. Soit les élèves jouaient les paresseux, soit ils profitaient de leur petit moment de liberté en essayant d'oublier l'instant présent et leur situation actuelle parfois précoce. Il avait pris son étui à violon, ayant décidé d'en faire après sa visite de courtoisie, dans sa main droite en plus de son sac à une lanière sur l'épaule gauche. Sa chouette passa lui dire bonjour à sa façon avant de repartir vers la forêt, elle n'aimait pas du tout la volière. Elyas était vêtu d'un pantalon noir simple, d'une chemise blanche et d'un long manteau noir, une écharpe aux couleurs de serpentard posée négligemment autour de ses épaules. Ses cheveux étaient en pagaille mais le jeune homme n'avait pas tenté de les remettre comme il faut. Ils avaient tendance à n'en faire qu'à leur tête et à se remettre en place sitôt coiffé, une vraie plaie. Il avait fait son rituel matinal pour camoufler les cernes de son insomnie de cette nuit et n'avait fait aucun détour par la grande salle. Il n'avait pas envie d'entendre le brouhaha inutile des autres et n'avait pas particulièrement faim donc sauter le petit-déjeuner ne le dérangeait pas plus que ça. C'était d'ailleurs parfois une perte de temps futile.

Il arriva rapidement à l'endroit souhaité. Il y entra sans marquer de pose lançant un regard perçant mais vif sur l'adulte se trouvant à son bureau, le saluant d'un bref hochement de tête. Il y avait un nouveau bibliothécaire cette année à Poudlard, voilà une autre des raisons de sa présence en ses lieux. Quelques rumeurs étranges s'étaient développées autour de l'homme et bien que ce ne soit que secondaire, il n'empêchait pas à Elyas d'essayer d'en savoir plus en même temps qu'il se trouvait ici. Une pierre deux coups comme on dit. Il continua donc sa route sans interruption en direction des nombreuses étagères et commença à déambuler à travers les rayons à la recherche d'ouvrages pouvant l'intéresser. Pour pratiquer les sorts sans se faire repérer ? Il avait ce qu'il faut. La plupart dirait certainement qu'il était suicidaire mais il avait tout de même ' emprunté ' la baguette de son père pour qu'au ministère on ne se rende pas compte qu'il testait des sortilèges. Il en avait fait une copie procurée au Chemin de Traverse et n'avait pas peur de son père et de la punition à venir. De plus, il savait que son père ne pourrai pas en parler au grand jour s'en s'attirer la honte ainsi que la colère de son frère aîné. Un avantage certain pour Elyas qui savait que même découvert ( parce que son père finirai par découvrir le subterfuge au bout d'un moment ), cette histoire resterai plus ou moins secrète. Seul le directeur finirai peut-être par être au courant lorsque son père viendrai récupérer son bien. En attendant, il profitait au maximum de ce qu'offrait cet atout.

Il prit donc quelques livres sur la DCFM, la magie noire et sur les créatures magiques plus précis que les généraux. Il s'avança ensuite jusqu'au bureau qui était très ordonné aux premiers abords. Rowle prenait soin d'obtenir le plus d'information possible pour en déduire au maximum sur le bibliothécaire devant lui. Le début n'avait pas l'air très fascinant mais il avait appris avec le temps que les apparences étaient souvent trompeuses. Il ne devait donc pas s'arrêter sur ses premières constatations et analyses. Il s'arrêta en arrivant juste devant avant de prendre la parole ses yeux détaillant minutieusement l'adulte sans discrétion. Il voulait voir la réaction de son vis à vis.

« Bonjour Monsieur, je viens rendre mes livres et en emprunter d'autre. » commença-t-il d'une voix neutre, sans intonation tout en déposant dans un premier temps les livres à rendre au niveau de la pile concernée.

Il y en avait deux sur les enchantements, un traitant du sujet des sortilèges de protection et un autre plus général, ainsi qu'un bouquin sur la musique. Il tendit ensuite les livres qu'il allai prendre avec lui et manœuvra de manière à renverser l'encrier sur le bureau sans tâcher les précieux livres qu'il avait entre les mains ni le registre. Ce qu'il réussit à faire de manière brillante, habile et tout à fait naturelle. L'expérience pouvait débuter, il sursauta, écarquilla légèrement les yeux et s'empressa de poser les livres dans un coin vierge du bureau et de pousser le registre. Il posa son étui au sol et sortit un mouchoir d'une des poches de son manteau.

« Aie ! Je suis vraiment navré. » s'excusa-t-il précipitamment, confus en essayant d’éponger comme il pouvait l'encre qui dégoulinait sur la surface plate prenant petit à petit plus d'espace, s’élargissant. « Je peux être tellement maladroit parfois » bredouilla Elyas d'une voix basse mais suffisamment claire pour qu'Octave puisse entendre. Une grimace se forma sur ses lèvres alors qu'il essayait vainement d'enlever tout le liquide noir. Il était impatient de voir comment aller réagir l'homme, il sourit intérieurement d'avance. Sa technique d'approche était peut-être très simple mais tellement frustrante, exaspérante ou énervante pour la victime, rien de mieux pour faire ressortir le caractère. Et cela ne risquait pas de lui apporter des ennuis étant un accident de circonstance, banal évidemment.. Il avait hésité avec le café mais ne voulait pas non plus s'attirer les foudres violentes d'un adulte, il tenait un minimum à sa vie.
014 ©️ Lunay's invention


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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyMer 2 Nov 2016 - 22:17

Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas concrètement touché à la musique. Au moins un an et demi. Mais c’était ainsi pour tout, son intérêt papillonnant d’une passion à la suivante, s’enflammant avec ardeur pour l’un au détriment de l’autre. Octave s’exaltait par périodes, tantôt pour l’électronique, tantôt pour la botanique, ou l’astrologie, la serrurerie parfois, la peinture et les sortilèges, la calligraphie, l’herbologie et même l’histoire. Mais son amante inconditionnelle, malgré son âge, était à jamais la littérature. Raison d’ailleurs pour laquelle il se sentait parfaitement à l’aise en tant que bibliothécaire, cet endroit lui laissant un large choix de nouvelles distractions. Et même s’il connaissait déjà une certaine partie des ouvrages présents sur les étagères, il n’avait aucun doute qu’il parvienne à trouver une nouvelle lubie pour chaque jour de la semaine et ce jusqu’à sa retraite réglementaire. Mais aujourd’hui, son affection était destinée à un tout autre sujet. La musique. Ce n’était pas un caprice personnel pour une fois, mais un caprice du hasard. La veille, il avait fouillé dans ses documents pour retrouver un papier, mais était finalement tombé sur une pochette dont il avait oublié l’existence. Elle contenait des brouillons écrits à la main de Stravinski. Une acquisition hasardeuse et pas nécessairement très honnête qui datait de 1994. Il n’avait jamais pris la peine de remettre les manuscrits, passablement abîmés et maltraités, à un restaurateur, se disant qu’un jour il prendrait le temps et le plaisir de le faire lui-même.

Depuis l’ouverture de la bibliothèque, il avait passé son temps la tête penchée sur son bureau, n’accordant qu’une attention toute variable aux étudiants qui passaient devant lui, s’arrêtant de bouger à chaque fois que quelqu’un déposait une pile de livre alors qu’il était en train d’exécuter un minutieux travail. Il ne faisait que très rarement de la restauration avec la baguette magique, en particulier avec des articles aussi fragiles que celui-là, la magie n’ayant bien souvent pas une dextérité suffisante. Et puis surtout il n’avait pas le niveau. La veille, il avait baigné les manuscrits dans de l’eau claire pour retirer l’acidité qui se formait sur le papier avec le temps et qui lui prêtait cette caractéristique couleur jaune. Il l’avait étendue sans laisser de bulles ni de plis, puis peint avec une colle à base d’amidon pour nourrir les fibres. Il avait oublié à quel point le papier ne se déchirait pas droit, formant des lèvres relativement tortueuses. Avec une pince, Octave avait passé une bonne heure et demi à remettre les couches convenablement en place, dans une éternelle tentative de ne rien déchirer davantage. Les rebords de la partition étaient tout craquelés, raison pour laquelle cela lui avait pris autant de temps. La nuit, tout ceci avait séché au sol de sa salle de bain, réservant ainsi la partie la plus délicate de la réparation à ce matin de fin de septembre. En temps normal il préférait se pencher sur ce genre de choses l’après-midi, mais le matin avait l’avantage d’être relativement désert. Et comme Octave était obligé d’être présent tout au long des horaires d’ouverture, plus il s’y mettait tôt, plus il avait de chance d’avoir la paix – le calme étant une prérogative déjà acquise, quel que soit le nombre d’étudiants.

Le temps de trouver à bonne teinte de noir, il était déjà dix heures du matin. C’est là que le véritable travail de restauration pouvait commencer. Avec un pinceau, droit comme une parallèle et généreusement éclairé par une lumière naturelle, Octave repassait sur les déchirures et les endroits où l’encre s’était effacée à cause de la moisissure ou d’une trop importante exposition à la lumière. C’était le genre de situation où sa concentration n’était absolument pas apparente. De l’extérieur, il avait l’air détendu, en train d’écrire quelque chose un peu trop lentement sur un parchemin à l’apparence quelque peu étrange. Mais il était calme et parfaitement relâché car sa main ne devait surtout pas trembler. Lorsqu’un élève venait déposer quelque chose sur son bureau, il s’arrêtait de respirer et levait sensiblement la main au-dessus de la partition en attendant que le malheureux s’en aille. Tout s’était déroulé relativement bien jusqu’à maintenant, un léger sourire ayant soulevé le coin des lèvres du bibliothécaire, alors qu’il profitait enfin de l’œuvre dans sa quasi-totalité. Quelques notes manquaient, quelques lignes n’étaient pas totalement tracées, mais on pouvait deviner que c’était la version piano à quatre mains du Sacre du Printemps.

« Bonjour Monsieur, je viens rendre mes livres et en emprunter d'autre. »

Whatever dude. Par réflexe, Octave avait laissé sa main planer dans les airs, pinceau gracieusement entrelacé par ses doigts fins. Profitant de la pause, il s’accorda un petit exercice de solfège, sa main entamant un mouvement pour battre en triangle cassé les quatre temps de la mesure. Avec son manque d’entrainement, l’enchainement s’avéra compliqué et Octave dut se contenter de battre la mesure sensiblement plus lentement, récitant les notes dans sa tête, les murmurant silencieusement du bout des lèvres. Soudain un geste brusque, un bruit de chute… Sans réfléchir, le bibliothécaire se saisit des partitions et les souleva au-dessus de la table, les mettant à l’abri de tout danger éventuel, quel que soit son origine. L’incident eut le don d’instantanément le faire sortir de l’état méditatif dans lequel il se trouvait. L’œil à nouveau présent et l’iris tremblante, il jeta un œil d’abord à l’encre qui se répandait avec lenteur sur son bureau, puis son regard remonta lentement pour jauger l’individu… que dis-je, le scélérat qui était coupable de ce meurtre. Le meurtrier d’une encre précieuse… Heureusement pour lui, son bureau était parfaitement verni et fait que d’une seule planche, il n’y avait donc pas de fissures où le noir pouvait s’engouffrer et tracer le bois de ses sombres racines. L’impudent avait au moins eu le réflexe d’écarter tous les objets sensibles du rayon de la tâche et s’acharnait maintenant à éponger son erreur d’un mouchoir. Pauvre mouchoir.

« Aie ! Je suis vraiment navré. Je peux être tellement maladroit parfois »

Jure ta mémé. Octave déposa les partitions dans le coin opposé de son -Merlin soit loué- grand bureau et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil, bras reposant sur les accoudoirs. Le sourcil levé, il regardait simplement l’adolescent faire. Il n’avait pas l’air contrarié, ni poliment courtois, juste attentif. Il regardait le Rowle se trémousser au-dessus de son bureau avec son misérable morceau de tissu, vaguement curieux de savoir quel genre de miracle le minet pouvait réaliser avec aussi peu de moyens. En attendant, l’encre imbibait méchamment son mouchoir, tout en répandant des traînées sombres là où ce dernier passait, incapable qu’étaient les fibres d’en absorber plus. D’ailleurs, les doigts du jeune homme commencèrent eux-aussi à s’imprégner, l’encre ayant remonté son fichu et s’infiltrait maintenant entre la peau et les ongles, dans les stries de ses empruntes digitales. Non, Octave ne voulait pas l’aider. Il voulait surtout savoir pourquoi le môme ne partait pas en courant, mort de honte, à la vue de son cuisant échec dans la bataille contre le pigment. Mais s’il avait pris l’initiative de nettoyer le massacre, ma foi, qu’il continue. Voyant qu’une goutte glissait le long du bois et menaçait de se suicider sur ses genoux, Octave se recula d’un coup de talon contre le sol, s’éloignant vers le coin opposé du bureau, rejoignant sa pile de partitions. Un soupir…

« Un Rowle. Dis-moi, ton père t’aurait-il cassé les doigts à coup de règle s’il t’était advenu le même type d’accident à la maison ? Ou t'aurais-t-il offert un nouveau mouchoir brodé pour remplacer celui que tu as dégueulassé ? Que je sache la marche à suivre pour ne pas trop te dépayser. Quoi que… peu importe. Arrête le massacre, tu salis plus que tu ne nettoies. »
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyJeu 3 Nov 2016 - 15:42

[ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges...


feat. Octave

Elyas avait pu apercevoir les partitions dont s'occupait Octave lorsqu'il s'était rapproché du bureau. Il avait l'air d'ailleurs très concentré et minutieux dans son travail de restauration. Et il pouvait dire que le bibliothécaire avait de bons réflexes ayant évité que les précieuses feuilles qu'il avait dans ses mains soient tâchées. Elyas non plus n'aurait pas aimé voir des papiers de musique ainsi abîmés mais puisque cela n'était pas arrivé, tout allai parfaitement bien. Et oui, Rowle chérissait tout ce qui venait de cet art si libérateur et fil conducteur des sentiments, des émotions... Il faisait partie de quelques rares passionnés à Poudlard qui accordaient énormément de temps et d'attention à cette dernière. Il faut dire qu'il pouvait être très difficile de jouer d'un instrument et encore plus de manière claire et juste. Ce n'est pas par hasard s'il jouait du violon. Revenons en à l'instant présent. L'adulte avait une réaction assez divergente de celle qu'on voyait d'ordinaire. Il regardait le serpentard s’acharner sur sa tâche, qu'Elyas savait inutile, en sourcillant. Cela fit rire intérieurement le jeune homme qui surveillait les agissements du plus vieux discrètement. Quels autres expressions aussi ridicules pourrait-il obtenir de l'homme ? Il avait hâte de voir cela et était impatient de le découvrir. Il grimaça un peu plus, réellement cette fois-ci, en voyant que ses doigts commençaient à s'imprégner du liquide noirâtre. Il arrêta le '' massacre '' comme l'avait si poliment dit et demandé Octave et laissa le mouchoir au niveau de l'encre en reculant prudemment. Chaque mimique et geste avaient été précautionneusement analysés et il avait pu en tirer pas mal d'information dont quelques-unes étaient à vérifier et/ou à approfondir.

Comment son vis à vis avait-il pu savoir qu'il était un Rowle ? Comme le faisait bien remarqué les membres de sa si '' intentionnée '' famille, il n'avait pas beaucoup hérité des traits de ceux-ci ayant, semblait-il, privilégié sa mère du côté génétique bien que cela ne s'arrêtait pas exclusivement à ça. Il y avait peut-être un recensement d'image des élèves avec leur prénom qu'il pouvait consulter ou s'était-il renseigné... Peu importe, il n'était pas là pour débattre sur les raisons de la connaissance d'Octave sur lui. Il sortit un mouchoir d'une autre de ses poches, plus coûteux et décoré que celui qui était à présent inutilisable, et fit de façon à enlever toutes traces de l'incident sur lui. Il se laverai les mains plus tard même si les résidus avaient été méthodiquement enlevés. Il le rangea et porta enfin son attention sur le gérant de la bibliothèque. L'homme avait posé des questions très.. hum..judicieuses, il semblait savoir certaines choses à propos d'éducation. Peut-être à cause des récents contacts avec sa cousine, allez savoir... Eh bien, le vert et argent se ferai un plaisir de lui répondre même s'il avait finalement renoncé à entendre quoi que ce soit à ce sujet.

Il contourna souplement l'obstacle en bois ancien, massif et joliment sculpté et s'approcha vivement d'Octave. Sa manœuvre fut rapide, brève et ne laissait donc pas à l'adulte le temps de réagir ou d'effectuer la moindre action. Le serpentard se baissa lentement vers l'oreille de sa victime et chuchota doucereusement presque sensuellement à celle-ci les mots suivants.

« Vous soulevez un point fort intéressant très cher... Si cela avait été lui, ce ne serai pas aussi modéré, raisonnable et tempéré. Il m'aurai envoyé des doloris à la pelle pour d'abord...s'échauffer, attendant patiemment que je demande grâce avant de passer à des tortures plus... moldus, conventionnelles, physiques. Et, lorsqu'il se serai lassé...il m'aurai laissé ainsi, prostré au sol, satisfait de sa journée tel un chat repu... Évitez de vous aventurer sur des sujets dont vous ne connaissez rien... »

Chaque terme était roulé sur la langue du jeune garçon et aucune hésitation n'était notable, son souffle chaud se heurtant à la peau d'Octave. Seule la dernière phrase avait été prononcée un peu plus durement. Il recula ensuite doucement, remettant une certaine distance entre eux et afficha un magnifique sourire sans joie, froid tout en gardant son regard impassible posé sur son interlocuteur. Il laissa un petit moment de silence pour permettre à l'adulte de se reprendre, s'il en avait besoin, et prit de nouveau la parole tout en récupérant les partitions sur le côté. Il se tenait contre le coin encore propre et vierge du bureau. On pouvait finir par penser qu'il s'y assiérait mais ce ne fut point le cas.

« Aparté, vous avez fait un très bon travail sur ses vieilles partitions. C'est très impressionnant. C'est du Stravinski, le Sacre du Printemps si ma vue et ma mémoire ne me font pas défaut. Un compositeur et chef d'Orchestre russe connu qui a eu beaucoup d'influence, de succès et qui était très diversifié dans ses choix musicaux. Vous êtes musicien ? Ou est-ce seulement une soudaine envie d'en faire un passe-temps, une distraction d'un moment ? Je préférerai largement la première option, je trouve triste et décevant que l'on utilise à de telle fin un art aussi noble et gracieux dont peu entrevoient clairement la véritable beauté et les secrets qu'il renferme. »

Les yeux d'Elyas alternaient entre les notes noires de musique et la forme d'Octave. Il était particulièrement sérieux sur ce qu'il venait d'énoncé, une sorte de sentiment positif se dégageant quand il parlait de musique. Il parcourait calmement les différents passages, serein, tout en chantonnant avec une justesse précise l'air et le rythme à voix basse attendant les réponses du bibliothécaire qui ne tarderaient pas à fuser.
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Dernière édition par Elyas O. Rowle le Sam 5 Nov 2016 - 14:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyVen 4 Nov 2016 - 1:03

Sous la contrainte de la réplique, l’adolescent cessa son inutile ballet d’aller-retour. Il se redressa sous le regard d’un Octave poliment en train d’attendre que l’incapable, contraint par le poids de son échec, daigne enfin s’enfuir comme l’inhabile commis qu’il s’avérait être. Peut-être verserait il quelques larmes de honte une fois sorti, ou un cri de rage marmonné à travers des dents serrées. Peu importait, tant qu’il déguerpissait et laissait le bibliothécaire régler le problème de lui-même. Mais non. Non seulement l’impudent restait, mais en plus avait-il entamé une manœuvre de rapprochement aussi habile que celle d’un porte-avion en train de slalomer entre des barques de pêcheur. Pourtant Octave broncha à peine, suivant du regard cet individu qui non seulement n’avait pas la courtoisie de partir après une telle maladresse, obligeant ainsi l’adulte à subir sa honte cuisante un peu plus à chaque instant, mais en plus il avait l’audace de pénétrer son espace vital. Pourquoi ? Bon sang, mais pourquoi ? Comme si violenter l’intimité physique des gens était une sorte de mode, une tendance appréciée par tant d’adolescents en manque d’affirmation personnelle. Et à mesure qu’il voyait le Rowle s’approcher, Octave trouvait de plus en plus louche cet encrier renversé, couplé à cette absence totale de pudeur sincère. Les calculateurs se trahissaient si vite à force de vouloir frapper fort. Encore un qui voulait prouver quelque chose. A défaut de soupirer concrètement, l’ancien consultant se laisser aller à une sorte de gémissement mental, un grincement des rouages de son cerveau. Mais bon, chacun avait le droit à une chance de se ridiculiser un peu plus, non ? Et le bibliothécaire n’allait pas être déçu, car l’élève alla jusqu’à se pencher sur son oreille pour lui déverser tout son miel dégoulinant sur l’épaule.

Mais qu’est-ce que c’était que ça ? Il aurait eu un rire s’il n’avait pas été aussi blasé. Des répliques dignes d’un mauvais film d’action d’il y a dix ans ou d’un douteux film porno allemand. Encore une fois, pourquoi ? Qui avait répandu la saugrenue rumeur que c’était le meilleur angle d’attaque pour intimider quelqu’un, ou ne serait-ce que le faire réagir d’une manière ou d’une autre ? C’était un test ? Combien de saletés le bibliothécaire était-il capable d’entendre avant que la couture ne se mette à craquer ? Ou était-ce ce jeu inconscient du clébard qui teste les capacités de son maître à dominer ? Ah, et puis peu importe. Qu’il lui éructe des imbroglios intimes d’adepte du SM, si ça pouvait le soulager, faire plaisir à son petit cœur de petit adolescent incertain, ou même lui donner un sentiment de supériorité. C’était tellement minable qu’Octave crut sentir ses neurones se déconnecter les uns des autres l’espace de la première tirade. Il en avait vu tellement, de ces gens inexistants. Enfin si, ils étaient tangibles. Mais c’était à peu près tout. Rythmant leur quotidien de lapalissades, ces gens, dont Elyas semblait faire partie, étaient à eux seuls une incitation à relancer l’industrie du napalm. Ils se contentaient joyeusement d’une espèce de médiocrité inachevée. Tout autant éloignés des êtres humains normaux desquels on peut s’approcher sans avoir l’envie de leur mettre un coup de brique dans la tronche, ils se distançaient également des détestables spécialistes qui brillaient en société par leur savoir. Non, ces gens-là brillaient plutôt par l’inaptitude à avoir une véritable maîtrise du domaine qu’ils prétendaient connaître. Ainsi, sieur Rowle arborait avec assurance un rôle trop large pour ses frêles épaules, semblant pourtant persuadé qu’il lui allait à ravir. Comme quoi, la certitude ne faisait pas tout, soutenant encore moins le poids des dures réalités de la vie dans son extraordinaire éminence. Vomir, il n’y avait que ça à faire, vomir comme un chat pour se purger.

Avant d’en arriver à ce genre d’extrêmes, Elyas eut la bonne idée de s’éloigner, mais la moins bonne idée de prendre en main les précieuses partitions du bibliothécaire comme si elles fussent les siennes. Un frisson, c’est tout ce que ce mécréant eut le droit en réponse. Un tremblement qui remonta le long du dos d’Octave comme une vague sur la plage. Et puis, comme si tout ce qu’il y avait eu ne suffisait pas, il eut le droit à un cours. Si, si, un cours. Un étalage de culture, pour être plus précis. Vous vous rappelez, les lapalissades ? Eh bien les voilà. Elles se répandaient dans toute leur beauté devant un Octave un peu ahuri. Je veux dire… c’était las partitions d’Octave, pourquoi ce gamin venait l’éclairer sur quelque chose qu’il savait très bien ? Ah mais si, bien sûr. Pour prouver qu’il en savait lui aussi une couche sur le sujet. Bravo. Tout n’était donc pas perdu pour cette génération. C’est comme si Octave s’était penché sur la cape du garçon pour lui dire « Tu sais Elyas que ton vêtement est fait de coton ? Le coton, qui est une fibre végétale de la famille des Malvacées, pousse dans les régions tropicales et subtropicales arides. L’avantage c’est que la matière est légère et a un bon pouvoir absorbant, tout comme tes p*tain de doigts, qui ont absorbé par les pores suffisamment d’encre pour éventuellement en foutre partout, espèce de chlamydia primitive. » Ou quelque chose de ce goût-là. Parce que bon, Elyas avait pris ses partitions, ce n’était pas grave en soi, bien que très impoli, mais ses doigts étaient sales. A titre de comparaison, il était comme ce gars qui se proclame physicien théoricien parce qu’il avait vaguement ouvert « Une brève histoire du temps » de Stephen Hawking. Profitant de chaque occasion pour placer un mot compliqué fraîchement appris comme « quasars » ou « rayonnement de corps noirs », il était généralement toutefois dans l’incapacité de dire qui était Kip Thorne. Mais en plus de cela, Elyas prétendait détendre des vérités existentielles… Lentement et avec toute la dextérité dont il fallait faire preuve dans ce genre de cas, Octave se saisit du bout des doigts des partitions et les récupéra, les tirant délicatement vers soi. Il prit soin à les déposer encore une fois à l’opposé de la table, loin, loin du criminel.

« Pourquoi Monsieur Rowle, votre statut d’étudiant vous prête-il la noble position de musicien professionnel ? A vous écouter, vous-vous mettez vous-même dans cette infâme catégorie de gens qui meublent leur existence par des honteuses distractions plus ou moins temporaires. De fait, par mon métier de bibliothécaire, je ne peux décemment pas être musicien, encore une fois selon votre propre définition. »

Qu’est-ce que le vous l’ennuyait. Mais le gougeât ne méritait que ça, ce vouvoiement distant et froidement courtois. S’il était un si grand musicien qu’il prétendait l’être -car soyons honnêtes, jamais n’aurait-il parlé avec un tel dédain s’il ne s’était pas considéré comme faisant parti de la race supérieure des véritables puristes musicaux- pourquoi avait-il touché de ses doigts malpropres les blanches et fraîches pages de ce manuscrit ? Peut-être était-il de ceux qui mettaient en avant un intérêt personnel quelconque pour se donner plus d’importance, sans toutefois avoir la passion inconditionnelle pour le sujet ? Au fond, Octave s’en foutait tellement, mais tellement. Il sortit sa baguette de sa manche, là où il lui arrivait de la porter de temps en temps, et visa d’abord la table et employant un « Recurvite » à peine murmuré. Puis il dirigea la baguette vers les mains d’Elyas et en fit de même, retirant les tâches d’encre qui s’étaient infiltrés entre les mailles de sa peau. Au moins n’y avait-il plus de risque que l’adolescent touche à quoi que ce soit en ne manquant pas d’y laisser une grasse emprunte. Toujours vaguement indifférent, mais déjà un peu plus rassuré, Octave se tourna à nouveau vers l’étudiant après avoir rangé sa baguette de là où il l’avait prise. Dans sa route, il se saisit du mouchoir maintenant propre que l’étudiant avait laissé sur la table et le lui tendit, l’étoffe coincée entre l’index et le majeur.

« Je vous félicite néanmoins de connaître ce compositeur, vous êtes un véritable initié. Un spécialiste si j’ose dire. Si peu de gens ont eu vent de cet artiste, même et surtout dans le monde de la musique. Des amateurs pour qui ce n’est qu’un passe-temps, comme vous le dites si bien. Enfin bon, on ne peut pas trop en demander à la populace, n’est-ce pas ? »
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyVen 4 Nov 2016 - 15:27

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feat. Octave

Il ne fallait pas être devin pour pouvoir suivre très précisément les pensées qui surgissaient les unes à la suite des autres dans l'esprit d'Octave, le cheminement était simple à déduire. Elyas ne laissait rien au hasard, s'il avait décidé d'agir d'une manière ou d'une autre c'est qu'il avait une raison. Il avait d'ailleurs presque pu entendre le gémissement intérieur de l'adulte désespéré par son comportement. Le bibliothécaire était définitivement prévisible, dans une moindre mesure. Il entrait sans même le savoir dans le jeu voulu du serpentard, se faisant assez facilement manipuler. Faire croire à une erreur de sa part permettait parfois d'orienter inconsciemment les gens dans le sens qu'il souhaitait. Si Octave n'avait pas encore saisi que tout n'était qu'une mise en scène de sa part et qu'il en avait le premier rôle alors tant pis pour lui et tant mieux pour le vert et argent. Il semblerait que le Rowle avait trouvé son plaisir pour cette année et peut-être même celles à venir jusqu'à ce qu'il parte s'ils avaient l'insolence chance de survivre aux prochains événements, aux roues du destin à présent en marche. Dans tous les cas, il avait trouvé de quoi se divertir et quelque peu se défouler positivement et cela, ça ne pouvait pas mieux tomber pour Elyas. Il sortirai certainement satisfait de l'échange qu'il effectuait actuellement. La réaction de son vis à vis face à '' l'affront '' d’emprunter ses feuilles ne tarda pas à se montrer.

Un frisson, mais de quel type. De peur ? Sûrement pas.. De colère ? Éventuellement.. D’agacement ? Il y avait de fortes probabilités. Elyas pouvait presque sentir toutes les insultes que voulait lui envoyer le plus vieux, il pensait avec tellement de force. Mais cela avait l'air d'être exactement ce que recherchait le jeune garçon, son but et ça l'occupait particulièrement bien. Il s'amusait au nez et à la barbe de l'aîné, à ses dépends. Il n'opposa cependant aucune résistance quand l'homme récupéra son bien avec précaution avant de le déplacer très très loin de lui. Ce premier geste tira un sourire moqueur sur le visage de l'élève alors qu'il penchait lentement la tête vers la droite tel un animal interrogateur. Il reprit une posture normale quand Octave prit la parole et fit son petit discours à l'allure modeste mais tellement...pittoresque, moralisateur pas dans le sens propre du terme pour le dernier bien entendu.

« Peut être, peut être pas allez savoir... ''Infâme'' s'il vous plaît de les désigner et d'en penser ainsi je ne vois pas l'inconvénient. Néanmoins, si cela peut vous rassurer, je ne fais pas partie de cette catégorie. Très peu pour moi. Je vois que vous n'avez pas saisi toutes les subtilités des termes que j'ai employés et leur signification réelle. Mais cela ne fait rien, vous devez avoir des choses plus importantes en tête que d'accorder un minimum d'attention, d'esprit et que de prêter du raisonnement aux dires d'un gamin tel que moi. »

Lorsqu'Octave sortie sa baguette de sa manche, Elyas n’eut l'air ni surpris ni déconcerté par le lieu d'où elle venait. Il savait parfaitement que l'adulte ne lui ferai aucun mal du moins, pour le moment. Faire totalement confiance à quelqu'un qu'on vient de rencontrer était suicidaire, stupide surtout quand il s'agissait d'un adulte qui avait à coup sûr de l'expérience. Quoiqu'il ne paraissait pas être une personne à blesser pour une raison aussi futile ou avait-il une patiente hors norme qui sait... Il en fallait beaucoup pour garder son calme dans une école remplit de cornichons comme le disait parfois le directeur Rogue. Il l'observa d'un regard perçant, qu'il ne prit même pas la peine de dissimuler, le regardant nettoyer d'un simple coup de baguette le bureau qui fut à nouveau propre comme un sous neuf en un instant. Il fut cependant assez étonné quand Octave la dirigea vers ses mains pour leur faire subir le même sort. S'il ne savait pas que le gérant ne voulait pas lui faire regretter cette discussion, il aurai très certainement attaqué l'adulte pour se défendre par réflexe, par instinct. D'ailleurs, sa baguette avait été à porté de main également postée dans une pochette cachée avec minutie au niveau de son poignet droit. Une fois qu'Octave lui eu fait l'honneur de rendre sa peau nette, il replaça correctement sa baguette dans sa cachette de manière vive et rapide, espérant que l'adulte n'ai pas noté ce détail en étant trop occupé par le rôle de femme de ménage qu'il faisait. Il avait donc attendu que son interlocuteur range également la sienne de son côté pour faire cela risquant ainsi moins d'être démasqué à ce sujet.

La suite continua à rendre légèrement confus Elyas, dans un premier temps seulement. Octave lui tendit le mouchoir qu'il prétendait ne pas donner d'importance bien que c'était le contraire. Il le récupéra doucement des mains de ce dernier, un vrai sourire traversant ses traits quelques secondes, avant de disparaître rapidement pendant qu'il le rangeait précieusement dans l'une de ses poches. Il posa de nouveau ses yeux sur la silhouette masculine avant de s'exprimer.

« Merci pour tout. » débuta Elyas, le visage inexpressif mais d'une voix reconnaissante. Même s'il aimait bien embêter l'adulte, il savait faire preuve de politesse.

« Effectivement, lorsqu'on se plonge dans un domaine tout entier on finit par en détenir une certaine connaissance, culture. Vous jouez peut-être d'un instrument ? »
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Dernière édition par Elyas O. Rowle le Sam 5 Nov 2016 - 15:00, édité 1 fois
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptySam 5 Nov 2016 - 0:09

Octave se détendit sensiblement, cessant d’enfoncer son corps dans le cuir laqué de son fauteuil. Lentement, un discret sourire vint soulever naturellement le coin de sa fine bouche grenat. Peut-être avait-il eu un déclic, ou une révélation divine, mais soudain la situation lui parût bien plus engageante, au point qu’il s’accorde ce rictus discret et à peine distinct, flottant sur son visage comme une reflet astral sur un lac immobile. Comme toute expression tendant au bonheur, cela eut le don d’éclairer ses yeux d’une lueur nouvelle, redonnant même un élan à sa posture, jadis en coque de luth. Il se redressa donc, comme une corde qu’on retend pour qu’elle sonne juste, s’arquant même légèrement vers l’arrière pour mieux renverser sa tête vers l’arrière, rejetant quelques mèches de cheveux qui étaient venues se mêler à ses sourcils un peu plus tôt, alors qu’il s’était renfrogné dans une allure taciturne. Il regarda l’adolescent avec un intérêt nouveau, aussi discret que le lui permettait la situation, tandis que sa main tendait encore le mouchoir, son maintien lui permettant de reluquer sieur Rowle à travers des paupières à moitié fermées, semblant alourdies par un nouveau plaisir découvert. L’adolescent ne semblait pas se priver de relever tous les détails de sa personne avec son regard parfois en biais, parfois franc, alors Octave supposa que lui non plus n’avait pas à rougir de son sincère intérêt. Ainsi, il ne se sentirait pas seul à être scruté sans pudeur. Quoi qu’en cet instant précis, Octave arborait une tenue bien trop lascive pour qu’elle soit à la hauteur de l’examen inquisiteur auquel il était sujet. Mais de toute manière, il connaissait déjà le faciès de sieur Rowle, alors il n’avait plus besoin de faire danser un tango à ses pupilles pour cartographier ce visage juvénile. Il apprécia sans mot dire le rire qui passa sur les lèvres de jeune garçon alors que l’une de ses mains était venue se saisir du tissu tendu. Il en accentua doucement le sien, comme si cela l’avait flatté.

« Merci pour tout. Effectivement, lorsqu'on se plonge dans un domaine tout entier on finit par en détenir une certaine connaissance, culture. Vous jouez peut-être d'un instrument ?
- Peut-être bien… »

D’une exhalaison trop prononcée par les narines, Octave s’enorgueillit des remerciements, entrelaçant ses doigts sur ses cuisses comme deux vignes poussant trop proches l’une de l’autre, enserrant ainsi son poitrail entre ses bras épais. Il finit néanmoins par baisser les yeux vers ses mains, un souvenir le taquinant soudain. Une trompette égyptienne, des lèvres pincées et soigneusement serrées, avec néanmoins l’envie de souffler au-travers. Des partitions de Verdi sur un coin de table et un blason en relief sur le pavillon de l’instrument. Un piston appuyé et voilà que le La bémol naturel changeait de tonalité. D’ailleurs, l’index droit du bibliothécaire se souleva fébrilement à plusieurs reprises alors qu’il semblait jouer une mélodie sourde contre sa main gauche. Un aspira l’air avec avidité, comme s’il eut vraiment soufflé quelques mesures de son enfance. Ses yeux, devenus flous sous la force de la remembrance, revinrent vers le garçon avec des étincelles énigmatiques au fond des pupilles, semblant le mettre au défi de découvrir sa réponse. Mais il n’avait pas de temps à perdre en toisage immobile trop longuement ; son encre, soigneusement préparée pendant une bonne partie de la matinée, pouvait sécher à l’air libre. Il se retourna, rageant ses jambes sous le bureau, sans toutefois s’avancer davantage et referma le petit flacon rempli d’un liquide noir au cœur, mais violacé à la lumière. Une fois cela fait, il se saisit du pinceau à plume d’acier et l’essuya d’un fichu prévu pour cela, même si ce geste avait plus un intérêt esthétique qu’utilitaire. Mais il était habitué aux encres acides à la noix de galle qui corrodaient habituellement ses pointes. Et puis, il ne fallait jamais laisser un outil crasseux trainer, pas vrai ?

« Et vous sieur Rowle, de quel instrument pensez-vous que je joue donc ? Si j’en joue d’un, bien évidemment. »

Dit-il en adressant un regard en biais à son intrépide interlocuteur tandis que ses doigts nettoyaient avec délicatesse soigneuse la percée, la fente et l’épaulement de sa plume, là où des résidus se coinçaient si souvent, échappant parfois à son attention. D’autant que la sienne était une Mitchel Copperplate, sinueuse et d’autant plus susceptible de lui cacher une abrasion à venir. Il inspecta minutieusement la pièce, continuant à la tenir par le talon à travers le tissu de blanc coton, déjà passablement taché, témoignage d’une longue carrière de fichu à nettoyer les encres. A la lumière du jour, elle brillait de son éclat froid et ferreux, ne présentant aucune trace suspecte. Pleinement satisfait, Octave posa la plume à table et le torchon un peu plus loin, négligemment replié sur lui-même, tel un dessous que l’on aurait jeté sur le rebord du lit. Il se retourna à nouveau complètement vers l’adolescent, toujours un sourire en coin et les yeux fixes.

« Mais au lieu de m’informer sur les aspects de mon propre caractère, dites-moi plutôt, éclairez-moi de votre lumière, sieur Rowle, qu’avez-vous donc voulu dire précisément par cette accumulation de termes subtiles que je n’ai pas su attraper dans leur envolée vers des cieux plus élevés que les miens ? Car après tout, comme on sait, un bibliothécaire aura beau être entouré de livres, ça ne veut pas dire qu’il en saisit le sens. Vous n’êtes peut-être qu’un gamin, mais comme je ne cesse de le souligner, un gamin Rowle, et ça veut toujours dire quelque chose. »

Il eut une légère inclination de la tête en direction du concerné, une sorte de révérence à peine marquée pour ne pas être sujet aux interprétations de regards un peu trop curieux. Car malgré tous les caprices de la nature, on pouvait au moins reconnaître aux familles nobles de ce monde l’attention toute particulière qu’ils avaient quant à l’éducation de leurs enfants. Au moins la culture ne risquait-elle pas de mourir tant que la richesse et la bourgeoisie subsistaient en ce monde. Lui, qui était en permanence entouré de banalités qui portaient de l’intérêt aux livres qu’à l’approche des examens, ne se voyait pas souvent offrir l’occasion de discutailler avec une personne éclairée sur les sombres coins de la musique moderne. Alors Octave se laissa sensiblement aller, soudain la curiosité piquée sur les limites de cet esprit, osant posa un coude à table et sa tête sur sa main tendue, prenant appui sur le bois du bureau.

« Mais dites-moi sieur Rowle, quels sont vos autres sphères de prédilection ? Je suis certain que votre curiosité ne vous aura pas épargné des autres domaines que la vie nous offre. »
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptySam 5 Nov 2016 - 14:58

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feat. Octave

Il semblerai qu'Elyas avait encore pas mal à découvrir au sujet d'Octave. En effet, ce dernier changea petit à petit de comportement avec lui. Un peu plus aimable peut être, plus détendu. Le serpentard se questionnait sur la raison de ce changement d’attitude envers lui, il espérai seulement que ce n'était pas en rapport avec sa baguette ou plutôt l'une des deux. Quoique cela ne déplaisait pas tant au vert et argent qui était avide de voir les autres personnalités de l'adulte quelque peu...excentrique ? En tout cas, ce revirement de situation avait modifié au début presque imperceptiblement l'expression et les actions du bibliothécaire avant de se faire plus flagrant. D'abord, un sourire fugace, la teinte des yeux plus lumineux et enfin, une position et une gestuelle plus apaisées, moins crispées et moins sur la défensive. Le jeune homme n'était pas gêné du regard scrutateur que lui avait renvoyé le plus vieux, il ne s'en offusquait nullement. Comme on dit, ne fais pas à quelqu'un ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse. Oui, oui, le Rowle appliquait parfois des préceptes de ce type-là mais seulement quand cela l’arrangeait ou que ça ne lui était pas improductif, cela va de soi. De nouvelles données s'ajoutaient donc dans le coin de son esprit à propos des personnes qu'il rencontrait, sur le dossier Holbrey. Il sentait que l'homme cachait sensiblement certaines choses mais, il aurai été très imprudent de sa part de fouiller ainsi le fond des faits alors que l'ambiance était un peu plus joyeuse, façon de parler. Son vis à vis paraissait apprécier ses dernières réactions puisque son sourire en fut accentué, ce qui pouvait légèrement rendre fière l'élève. Si quelqu'un lui avait dit que les choses se passeraient ainsi, il l'aurai envoyé vers un psychiatre de Sainte Mangouste sans hésiter. Cependant, Elyas restait quelque peu sur ses gardes. On ne pouvait savoir si ce n'était pas une nouvelle tactique d'Octave pour réussir à lui soutirer quelque chose, il fallait qu'il reste attentif même s'il pouvait lui aussi se laisser un peu au moment présent. Ce qu'il appréciait tout de même, une discussion musicale, une sorte de petite bulle d'oxygène lui permettant de se reposer un instant avant de repartir dans le rythme soutenu qu'il s'était imposé. C'était une petite pose qu'il s'accordait rarement et rencontrer quelqu'un avec un minimum de culture à ce sujet et qui savait plus ou moins de quoi il parlait était exceptionnel.

'' Peut-être bien… ''

Ils avaient l'air tous les deux d'aimer reprendre des mots employés peu de temps avant par leur vis-à-vis. Et cette pensée fit sourire Elyas, amusé. Il ne risquait pas de s'ennuyer leur des rencontres et conversations futurs avec l'aîné, il en était persuadé. La posture qu'avait ensuite prit Octave était assez singulière. Le soudain mouvement des yeux vers le bas de ce dernier intrigua le Rowle qui prit un soin minutieux à détailler et à garder en mémoire la conduite à suivre. Généralement, quand un être baissait le regard c'était soi parce qu'il cachait une information qu'il ne voulait pas dévoiler, qu'il culpabilisait ou tout simplement qu'il se plongeait dans des souvenirs anciens et lointains. Et les mimiques inconscientes, qui survenaient par la suite, en disaient long sur l'hypothèse qui était la bonne. Le déroulement des gestes d'Octave fournissait de précieux indices pour le jeune garçon. Les lèvres finissant en une simple ligne droite serrée, l'index droit bougeant d'une manière orchestrée sur la main gauche, les inspirations et souffles de l'adulte... Avant de finalement relever les yeux sur lui. Oh ! Elyas connaissait très bien cette lueur qui brillait au fond des pupilles d'Octave, un défi. Ni plus ni moins. Intéressant. Le maître de ses lieux lui avait fourni énormément d'indication qui l'avait mis rapidement sur la piste... Était-ce volontaire ou non ? Telle était la question. Après un court moment de cette bataille de regard, défiant pour l'un et amusé pour l'autre, le membre du personnel de Poudlard se détourna pour s'occuper de réordonner son bureau. Voilà une personne qui semblait, elle aussi, accorder une certaine importance à son matériel. Elyas l'observa faire en silence, les neurones en fonctionnement.

« Mon avis... Eh bien, il est évident que vous savez jouer d'un instrument que ce soit parce que vous savez parfaitement déchiffrer une partition ou que vous savez retranscrire une mélodie. Les possibilités de choix sont assez réduites. On peut présumer que vous savez jouer d'un des instruments présents dans le Sacre du Printemps par logique. Souvent, lorsque l'on tient autant à une œuvre, c'est que l'on peut en comprendre le sens et les sonorités. Ainsi, il y a de fortes chances de savoir jouer au moins d'un des instruments présents. Mais j'exclus rapidement les instruments à corde, à bois et à percussions. Peut-être bien un cors ou un trombone. Mais je suis d'avis qu'il est plus envisageable de s'agir d'une trompette. Après, à savoir quel type... »

Déclara tranquillement Elyas alors qu'il se reposait un peu plus négligemment contre le bord du bureau toujours tourné de face par rapport à son interlocuteur. Il laissait parfois son regard dérivé au niveau de son étui. L'envie de jouer le tiraillait fortement, comme à chaque fois qu'il parlait de musique. Les doigts de sa main s'étaient d'ailleurs tendus de temps en temps discrètement, tremblant parfois très légèrement avant de revenir à la normal. Il avait l'impression que son violon l’appelait désespérément mais Elyas résista difficilement à son appel, gardant son attention sur l'adulte. Son conflit intérieur restant camouflé bien à sa place. Les phrases ensuite énoncées par Octave firent que l'amusement qu'il ressentait atteignait enfin ses yeux qui étaient restés froid depuis le début malgré quelques sourires sincères.

« Où serai le plaisir si je vous facilitais autant et si rapidement la tâche. Je préfère vous laissez réfléchir sur la question et me faire part de vos déductions, de vos conclusions personnelles avant d'en dire plus. Il est bien plus intéressant d'essayer d'apprendre et de comprendre par soi-même que d'avoir la vérité ou la réponse directement sous le nez. »

Répondit-il d'une voix taquine, un sourire narquois aux lèvres. Il lançait également son défi à Octave. C'était plus divertissant quand on provoquait des deux côtés, non ? L'homme semblait se laisser allé à la conversation facilement déductible par la nouvelle position sereine et presque enfantine de l'adulte. Il écoutait avec attention les réponses que lui fournissaient sans gêne Elyas comme un enfant attendant son histoire du soir. Pour lui, cette situation était exceptionnelle, personne encore n'avait agit de cette manière avec lui et ce n'était pas forcément pour lui déplaire. Cela pouvait être bénéfique et reposant dans des moments comme aujourd'hui. Il avait délibérément écarté la mention en rapport avec son nom de famille. Rowle, un nom maudit au goût amer, âcre et à l'odeur de sang, de mort que parfois Elyas souhaiterai ne jamais avoir porté. Cependant, il savait ne pouvoir s'en défiler, s'en détourner. Il devait porter ce fardeau tout sa vie, telle une marque profonde au fer rouge à jamais imposée sur sa chaire, sur son âme, sur son être tout entier sans aucune chance d'échappatoire, d’exutoire. Il délaissa vivement ses pensées pour répondre à la curiosité soudaine d'Octave.

« Effectivement. Toucher à la sphère musicale fait que, de manière presque inévitable, on touche à d'autres activités qui lui sont proches. L'art du dessin, de la peinture est une autre de mes passions. Certains instants, certaines beautés de son monde méritent qu'on garde une trace de leur passage avant qu'elles ne soient détruites par notre venue. La nature, aussi bien végétale qu'animale, est également d'une fascination sans fin par les informations qui s'y trouvent et les mystères qu'elle garde jalousement. J'en ai bien d'autres mais je pense que c'est un bon début, pour commencer. Et vous, d'autres sujets attirent-ils votre attention ? »
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyDim 6 Nov 2016 - 23:12

Il écouta attentivement l’avis du plus jeune, suivant soigneusement la rigoureuse déduction de son esprit sinueux et manifestement attentif aux détails. A mesure que la démonstration déductive était faite, les paupières du bibliothécaire s’éloignaient l’une de l’autre, découvrant toujours un peu plus le cercle noir qui cerclait ses iris vertes. A la fin, il avait parfaitement écarquillé les yeux, au point même de soulever sensiblement ses sourcils vers la lisière de ses cheveux, soigneusement ramenés vers l’arrière. Avait-il donc été si transparent ? Octave avait certes le visage expressif, mais toujours dans un registre spécifique. Il aurait dû peut-être mieux se maîtriser, mais tant pis maintenant, peu importait. Sieur Rowle avait amassé sur lui les informations qu’il désirait et les avait couplés ensemble dans une hypothèse relativement plausible. Quant à Octave, il s’était laissé aller à ce qui lui passait par la tête, tout simplement. Toutefois, l’étonnement lui passa bien vite, manquait-il plus qu’il aide des élèves à s’enorgueillir de leur présumée perspicacité, bien trop souvent davantage basée sur une perception superficielle du problème. Mais le garçon était encore là, à le regarder minutieusement, alors il fallait se ressaisir quelque peu, il fallait être plus intelligent que cela, mon brave Octave. Ou donner quelque chose de plus compliqué à croquer sous la dent de cet élève un peu trop observateur. Elever le niveau comme qui dirait, parce qu’une vie qui était simple n’était pas intéressante, n’est-ce pas ? Mais surtout, un trophée trop facilement acquis n’avait aucun goût, alors il allait tâcher de donner mille saveurs à ses propres secrets et voir si l’adolescent était capable d’en saisir toutes les finesses.

Allons donc, récapitulons. Il savait faire du solfège, possédait une partition spécifique et avait joué de l’index comme sur un piston tout en soufflant. Octave eut un regard pour sa partition fraîchement restaurée, voulant s’assurer de quelque chose et eut un vague sourire en coin. Oui, il y avait effectivement bel et bien des trompettes dans le Sacre du Printemps. Il baissa les yeux un instant, comme pour reconnaître une défaite. Peut-être à l’avenir allait-il devoir anesthésier sa table et la brûler à la torche pour qu’aucun autre esprit ne puisse faire ce genre de lien saugrenu entre ce qu’il faisait et ce qu’il était. Manquerait plus que chaque élève fasse ses propres suppositions maintenant. A son tour, Octave balaya du regard sieur Rowle et tomba sur l’étui. Un violon, donc, à en juger par la taille. Bon, un violoniste alors, pas étonnant qu’il sache lire lui aussi une partition, ni même chanter la mélodie sans fausses notes. L’on avait intérêt à avoir une bonne oreille pour jouer correctement de cet instrument, comme de tout instrument à cordes d’ailleurs, dont la touche n’a pas de repères.

« Où serai le plaisir si je vous facilitais autant et si rapidement la tâche. Je préfère vous laissez réfléchir sur la question et me faire part de vos déductions, de vos conclusions personnelles avant d'en dire plus. Il est bien plus intéressant d'essayer d'apprendre et de comprendre par soi-même que d'avoir la vérité ou la réponse directement sous le nez.
- Mes déductions ? Ah, très cher, je suis bien trop fainéant pour cela. De plus, que pour correctement comprendre, il faudrait que j’aie tous les éléments nécessaires à la compréhension, ce qui n’est pas vraiment le cas. Et je ne préfère pas spéculer, cela peut être dangereux… »

D’autant que, pourquoi se fatiguer lorsqu’on pouvait déjà avoir la réponse toute faite ? Mais il préférait reconnaître une faiblesse plutôt que d’en agrandir une autre. Octave haussa négligemment ses larges et rondes épaules, comme pour illustrer son impuissance face à l’esprit humain, parfois un peu trop tortueux pour lui. Ou trop vaguement interprétable. Alors il préférait être prudent, quitte à passer pour peu malin, plutôt que de s’aventurer à dire des bêtises, contrairement à certains, qui n’avaient aucun scrupule à faire des paralogismes les un plus barbares que les autres. Cela était-il encore relativement acceptable lorsqu’il s’agissait d’un malheureux vice de raisonnement, mais cela l’était beaucoup moins quand ce dernier était dû à un orgueil trop pompeux. Ainsi, Octave déclinait le défi par manque d’informations. En revanche, il comptait bien achever son propre mystère :

« Il y a trois trompettes dans le Sacre du Printemps, une en ut, l’autre, basse, en mi bémol et une petite en ré. Cela vous laisse donc trois possibilités, sieur Rowle, ce qui n’est pas mal, si on compte le fait que vous avez déduit parmi toutes les possibilités offertes par la musique. Mais dites-moi plutôt Sieur Rowle comment avez-vous deviné ? Pas qu’en regardant sur la partition j’imagine… »

Il eut une sorte d’expression amère sur le visage, sans que la raison en soit bien précise, bien qu’encore une fois largement déductible. Mais la dernière réponse de l’élève lui fit soulever un sourcil et pencher la tête sur le côté. Dessin, alors… Oui, il était effectivement vrai que les personnalités sensibles à une forme d’art se laissaient fatalement charmer par une autre. Comment ne pas succomber à tant de manières de pouvoir exprimer sa personnalité ? Ils avaient alors tous deux quelque chose en commun, une tension vers l’art et ses diverses manifestations. Octave souleva un doigt malicieux dans les airs alors qu’une idée lui traversait la tête. Il se retourna et alla ouvrir le tiroir en bas à droite de son bureau, répandant par la même occasion un bruit de verre qui s’entrechoque. Et pour cause, le tiroir était rempli de flacons en tout genre, de couleur et de taille différente. Le bibliothécaire frôla quelques bouchons en verre rodé, se souvenant desquels il avait récemment utilisé. Il en empoigna trois gros à tour de rôle, chacun des flacons étant environ d’un litre et faits de verre transparent, cependant les liquides contenus étaient transparents. Les trois fioles étaient enveloppées par une bande de parchemin sur lesquelles était marqué, respectivement : « Eau oxygénée », « Acide muriatique » et « Esprit ardent de Saturne ». Octave disposa les flacons côté à côté pour que l’adolescent puisse bien voir les inscriptions. Puis, il eut un geste assez curieux : à défaut d’avoir ce dont il avait besoin, il empoigna le torchon qu’il avait utilisé pour nettoyer son pinceau et couvrit son nez avec d’une main. De l’autre, il s’évertua à ouvrir les flacons à tour de rôle. Le fait était que l’un d’eux contenait un produit assez odorant et Octave, à la manière d’un parfumeur, ne voulait pas abîmer son nez. Il sortit trois languettes en papier d’un pot qu’il y avait dans un coin du tiroir et les déposa également à table. Puis il referma le compartiment dans le même tintement sonore et se redressa parfaitement, s’écartant sensiblement du bureau, avant d’enlever le mouchoir qui recouvrait le bas de son visage. D’ici, les effluves de l’Esprit Ardent ne pouvaient pas l’atteindre.

« Voilà un autre défi que je vous propose, parce que finalement, l’une de mes passions est, certes quelques peu éloignée de l’art, mais pas tant que cela, alors peut-être que vous devinerez de quoi il s’agit. Il y a aussi un certain lien avec la nature… Enfin, je n’en dis pas plus pour ne pas me trahir davantage. Vous pouvez venir sentir les flacons si vous voulez, j’ai des languettes expresses pour cela, et des pipettes si vous en voulez pour prélever le liquide. Bien sûr, sieur Rowle, vous pouvez sentir à même le flacon, mais les odeurs seront peut-être trop fortes pour les percevoir sans se sentir agressé. Mais j’ai des graines de café pour cela également. »

Il espérait vaguement que l’adolescent n’eut pas remarqué les éprouvettes graduées que traînaient dans le fond du tiroir, parce que franchement, il y avait largement assez d’indices à table. Sentant des émanations d’alcool, Octave s’appuya contre le sol et s’éloigna encore un peu de la table pour ne pas brûler ses récepteurs olfactifs, évitant ainsi de les saturer par la même occasion. C’était fatigant à chaque fois d’attendre un temps avant de retrouver ses pleines facultés, alors Octave préférait ne pas prendre de risques. Il lui sembla cependant juste d’ajouter :

« Cependant, même si vous trouvez, il serait je pense préférable que vous n’en parliez pas autour de vous. »
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyLun 7 Nov 2016 - 15:31

[ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges...


feat. Octave

Le regard étonné et surpris du bibliothécaire tira un sourire ironique d'Elyas. Il arrivait petit à petit à découvrir les différentes facettes de son vis à vis de manière presque naturelle et involontaire, presque. Il avait désormais dans son esprit l'allure d'Octave lorsqu'il était exaspéré, agacé et plutôt taciturne, quand il se laissait aller et qu'il était plus détendu légèrement souriant et, enfin, lorsqu'il ne s’attendait pas à quelque chose de la part d'une personne. Il lui manquait encore quelques expressions à tirer de l'homme mais c'était déjà un très bon début pour une première rencontre, un premier contact établit. En tout cas, son interlocuteur ne s'imaginait pas à subir une déduction plutôt simple de sa part. L’Élève marqua bien dans sa rétine la tête qu'avait eu Octave avant de reprendre son sang froid. Le Rowle se doutait qu'il ne reverrai pas de si tôt une attitude pareille à moins qu'il arrive à l'impressionner encore mais l'effet du moment avait déjà plus ou moins disparu. Elyas espérai ne pas avoir blessé sa fierté bien que cela paraissait l'être. Il souhaita que ce n'était pas ça parce que, sinon, il risquait de finir sans fierté à la fin de cette discussion. Mais Octave n'avait pas l'air si stupide que ça puisqu'il avait vu les erreurs qu'il avait commises, facilitant la tâche du serpentard à réussir en partie son défi. S'il n'avait pas encore été jusqu'au bout de sa réflexion, c'était parce qu'il voulait étudier la réaction du gérant de cet espace avant de continuer. Et il avait bien fait aux vues de ce qu'il avait constaté. Le regard du plus vieux sur la partition intrigua quelque peu Elyas, avait-il la mémoire défaillante pour ne pas se rappeler des instruments qui s'y jouaient ? Peut être bien que oui. La suite lui donna un peu plus d'indication sur les pensées précises qui devaient envahir l'esprit d'Octave. Le regard défaitiste plongé vers le bas ne pouvait détromper le vert et argent. L'adulte reconnaissait ne pas avoir très bien joué sur ce coup-là... Cela était étrange à voir pour Elyas, les adultes étant en général bien trop obtus ou fière pour avouer même de manière physique leur défaite face à un adolescent. Cependant, cela avait un petit côté jouissif pour le jeune homme qui jubilait un instant intérieurement, ses yeux scrutateurs toujours avidement posés sur Octave.

La vision de ce dernier avait rencontré ensuite son étui et en avait fait les analyses logiques qui en découleraient pour toute personne ayant un minimum de neurones fonctionnels. Oui, il jouait du violon et connaissait le solfège, évidemment mais est-ce qu'Octave avait vu d'autres choses plus particulières ? Il ne serai le dire... Les propos que tenu par la suite l'aîné décontenança sommairement Elyas qui ne pensait pas entendre de tels mots d'un homme majeur. Fainéant ? Il se qualifiait ainsi pour ce défi lancé ? N'était ce dont pas les jeunes qui étaient censés être trop fainéant pour faire quoi que ce soit ? Les rôles s'inversaient avec Octave... Il avait cependant raison sur la fin, il n’avait pas assez d'élément pour conclure les faits en étant le plus proche de la vérité.

« En effet, je vous accorde volontiers ce point. J'ajouterai donc que je suis encore bien loin d'égaler les musiciens professionnels mais, quand je m'engage autant sur une voie, ce n'est pas qu'une passade ou pour impressionner autrui. À vous de voir si ces éléments supplémentaires vous paraissent suffisant pour pouvoir en tirer quoi que ce soit. »

Avait lâché Elyas d'une voix sérieuse mais pas tendue, un doux sourire sur le visage qui pouvait filer la chair de poule aux personnes qui n'avaient pas l'habitude de l’apercevoir ainsi. Le haussement d'épaule à ses propres dires montrait bien la prudence dont ce dernier faisait preuve, indiquant un bon instinct de survie sur des sujets sensibles comme celui-ci. Cela soulageait dans un sens Elyas qui voyait là un comportement plus rationnel, si seulement Octave pouvait être désigné de cette façon. La question méticuleusement suggérée par le bibliothécaire acheva de démontrer que l'homme devant lui n'était pas un imbécile tombé de la dernière pluie et le cinquième année en sourit d'avantage.

« Il semblerai que je sois démasqué. En effet, en dehors de certaines indications comme la partition, votre langage corporel est celui qui vous a le plus trahit. Cependant, ne vous inquiétez pas à ce sujet, c'est très souvent ce qui divulgue le plus d'information à autrui et j'ai tout simplement appris à le manier avec minutie, le déchiffrer pour en récupérer essentiellement ce qui m'intéresse. » avait-il répondu pour commencer « Il reste bien trois possibilités. Néanmoins, rien ne me garantie qu'il ne s'agit pas d'un autre style de trompette qui ressemble fortement à l'une d'entre elle dans la façon de jouer. Je préfère donc mettre de côté ceci en attendant que je trouve des détails qui me permettront de vous donner la bonne réponse. »

La patiente était une vertu à cultiver et très importante lorsque l'on cherchait à comprendre un individu dans toute sa complexité. Au moment où Octave pencha la tête d'un air interrogateur... réfléchissant à quelque chose ? Le serpentard pensa qu'il était bien plus ' mignon ' un peu comme un petit chiot tout trempé ( ou un poulpe sur la terre ferme au choix ). Et le geste soudain qui arriva juste après amusa clairement l'adolescent, l'homme avait-il été percuté par une idée de génie ? Il se pourrait bien que oui. Mais de quelle sorte ? Il allai très vite le savoir... Holbrey ouvrit donc un des tiroirs pour en sortir différentes fioles sous le regard curieux d'Elyas qui l'observait faire en silence, écoutant avec une grande attention toutes les nouvelles données que voulez bien lui accorder le plus vieux pour ce second défi. Il serai à un niveau plus compliqué, l'augmentation de la difficulté dépendant directement de ce qu'il aurai sous la main et de sa capacité à déduire. Le serpentard recula également lorsqu'Octave le fit, se mettant à une distance identique de sécurité comme ce dernier par rapport aux fioles. Une autre passion pas si éloignée de l'art ? Pourquoi avait-il l'impression que cela avait un rapport de près ou de loin avec les potions voir avec la chimie... Il allai devoir procéder par étape, pas à pas pour résoudre cette nouvelle énigme que lui offrait le bibliothécaire sur un plateau d'argent. Même si, malgré tout, Elyas se doutait que ce serai loin d'être dur à trouver ayant déjà pas mal de piste en tête. Il lui restait juste à les éliminer les unes après les autres et le tour était joué.

« Ne vous inquiétez pas Monsieur, je sais garder des secrets. » déclara Elyas, un sourire cette fois énigmatique sur les lèvres avant de se concentrer pleinement sur les récipients, tout en gardant un œil sur Octave.

Tout d'abord, il se remémora les différents composants qu'il avait devant lui et les effets qu'ils pouvaient produire sachant que cela avait un rapport avec l'environnement et ainsi en faire les déductions appropriées. Cependant, il n'avait pas besoin d'aller sentir, récupérer un peu dans les liquides des fioles. Rien qu'avec les pipettes et les fioles, il en avait vu plus qu'assez...

« Alors, l'eau oxygéné aussi appelé Peroxyde de carbone a de nombreuses propriétés mais si vous parlé de rapport avec l'environnement le fait qu'elle permet de traiter, purifier les eaux usées, les sols et les gaz doit être le plus adapté à servir dans cette catégorie. Pour l'Acide chlorhydrique , il y a également de nombreuses possibilités positives comme négatives. Par contre, pour le dernier, je ne connais pas l'existence d'un tel produit... Il me fait seulement penser à des ouvrages nommés ainsi concernant la distillation et la décantation de substances. En cherchant les points communs entre tous, utilisé dans l'alchimie, je dirais que vous avez une grande passion pour l'art de la Chimie. Mais, ce qui m'intrigue bien plus, c'est comment vous avez pu vous procurer la plupart de ses fioles. En particulier l'Esprit ardent de Saturne, dont je n'ai jamais entendu parlé en tant que solution. Ce ne sont pas des ingrédients que l'on peut trouver facilement dans le monde sorcier. »

Dit le vert et argent en rebouchant les différents flacons avant de se tourner, lançant un regard perçant en direction d'Octave dans une demande implicite de réponses à ses questions. Que ce soit comment il était entré en possession de tels objets ou à quoi servait donc le dernier produit. D'ailleurs, il jetait souvent des coups d’œil à celui-ci, vraiment très très curieux d'en apprendre un peu plus là-dessus.
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyLun 7 Nov 2016 - 19:33

Au moins sieur Rowle avait reconnu que sa propre devinette fut mal posée, et s’occupa de la rectifier devant un Octave écoutant patiemment le reste de l’énigme. Il pencha la tête sur le côté, puis regarda un instant le plafond loin au-dessus de lui et souffla un coup, contemplant la pierre froide et parfois suintante lorsque le temps était que peu morose. Cette grandeur l’aidait souvent à réfléchir alors que ses yeux se perdaient dans les hauteurs vertigineuses de ce vieux château. Il avait fait pareil lors de son voyage en Australie, balayant longuement du regard l’horizon de l’océan jusque tard dans la nuit, jusqu’à voir la lune rouge sanguine s’élever dans les cieux en courbant la terre. C’était le genre de paysage qui l’hypnotisait, où son esprit ne trouvait appui sur rien que l’immensité de l’univers et il pouvait laisser son intelligence voguer vers ce qui le préoccupait en l’instant. Et là, le garçon le préoccupait quelque peu. D’une part parce qu’il lui parlait aussi ouvertement. Quoi que cela pouvait être largement dû à son rang, qui lui prêtait certains droits en ce monde emplis de sang impur. Mais de manière générale, la majorité des élèves l’évitaient ou n’essayaient pas d’entrer en contact davantage que ce que la politesse rudimentaire ou l’intérêt leur imposait. Un intérêt purement scolaire, bien évidemment. Rares étaient ceux qui lui adressaient la parole pour autre chose que cela, et de coutume, ce n’était pas pour rien. C’était des gens qui avaient des choses à lui prouver où à se prouver. Ou des informations à lui soutirer au vu des rumeurs qui courraient maintenant à son sujet. Rumeurs auxquelles il était finalement resté relativement sourd car les ragots d’adultes avaient la même valeur que ceux des élèves : un passe-temps sympathique mais d’aucune qualité quelconque. Et de toute manière, quel que soit l’endroit où il se trouvait, c’était toujours les mêmes histoires qui suivaient Octave, à quelques détails près, cela dit.

Il finit par ramener son regard vers le garçon, les sourcils légèrement froncés et les lèvres pincées. Pas un musicien professionnel, ni un sombre amateur. Qu’y avait-il entre les deux ? Un enthousiaste acharné ? Octave haussa les épaules. Non, décidemment ce n’était pas pour lui ce genre d’énigmes. Alors il ne répondit rien, ne relevant pas l’indice qu’il avait néanmoins gardé dans un coin de sa tête. Ne sait-on jamais, cela lui servirait peut-être un jour. De toute manière tout pouvait servir un jour et il ne fallait jamais dénigrer ne serait-ce qu’une bribe d’information. En revanche, l’aveu du sieur Rowle lui arracha un sourire étrange, flottant, qui passa sur son visage comme une ombre plutôt que comme l’expression clairement marquée d’une émotion quelconque. Donc, la partition, ainsi que sa gestuelle l’avaient trahi. Tiens donc, c’était nouveau cela. Il regarda un instant ses mains, particulièrement son indexe, qu’il souleva encore une fois et eut un rire tout aussi étrange que le fantôme de sourire qui avait parcouru sa bouche. Oui, le langage corporel était particulièrement important et il le savait parfaitement. Souvent, trop occupés à maîtriser le sens de leur mensonge, les gens oubliaient de gérer les réflexes naturels de leurs corps. Octave n’avait pas eu l’intention de cacher quoi que ce soit à l’étudiant, car après tout, peu importait qu’il en sache davantage sur ses passions, mais se faire démasquer ainsi était vraiment cocasse. D’autant que les informations avaient été maigres… peut-être même trop.

« Je ne sais pas ce que je pourrais vous dire de plus pour vous mettre sur la voie de l’instrument que je pratique. Je crains que la prochaine étape serait de vous donner tout de suite la réponse, mais je suppose que nous ne voulons pas cela ? Ce n’est définitivement pas assez stimulant. »

La trompette… A part lui montrer sa supposition, il ne pouvait pas spécialement le guider davantage. Quoi qu’avec une description de la forme… mais ce serait comme donner directement la réponse, alors qu’Octave était certain de la capacité de l’élève à deviner par soi-même, au détour de quelques questions, de quoi il s’agissait. Après tout, de connaisseur à connaisseur, il devait bien savoir quoi demander pour avoir suffisamment d’éléments dans sa recherche de justesse. Mais de toute manière, Octave n’était pas celui qui était le plus curieux dans cette histoire, très visiblement, alors il n’allait pas se fatiguer à répondre à des questions qui n’avaient pas encore été posées. En attendant, il laissa sieur Rowle apprécier sa mise en scène. Trois gros flacons transparents étiquetés à la main, des languettes en papier éventuellement pour les désireux, et c’était tout. Tout, mais déjà largement suffisant pour celui qui avait l’œil aiguisé et le savoir nécessaire pour deviner. Chose que sieur Rowle prétendait justement avoir. Octave savait que sa devinette était bien moins compliquée que la précédente, qui avait été partiellement résolue à ses dépens. Enfin, résolue, c’était un bien grand mot, car Elyas était encore tout de même éloigné de la vérité. Il lui restait un choix à faire et tant que la solution n’était pas strictement énoncée, Octave ne la considérait pas comme acquise. Alors en joueur clément, il avait décidé de laisser une chance au jeune de briller un peu plus concrètement que dans une vague supposition.

Le bibliothécaire écouta donc l’analyse des éléments présentés par l’étudiant, arquant par moments un sourcil, pinçant ses lèvres ou laissant ses deux arcades s’élever au travers de son front dans un étonnement peu camouflé. Décidemment… Peroxyde de carbone, donc ? Au moins sieur Rowle avait la sagesse de reconnaître qu’il ne connaissait pas le dernier ingrédient. Octave eut enfin un sourire tangible qui souleva un coin de sa bouche grenat. Très bien, très bien. Il passa une main quelque peu nerveuse dans ses cheveux d’abord, puis lâcha un soupir en fixant ses propres produits d’un œil absent, encore parti dans une réflexion dont le sujet lui appartenait.

« Je vous félicite pour vos… « connaissances » dans le domaine. Il est vrai que j’ai un certain goût pour la chimie. Mais ce n’est pas aussi compliqué que vous le croyez de trouver ce qu’on cherche quand on sait où chercher. »

Octave se leva de son fauteuil et alla inspecter les fioles sans oublier de presser le torchon contre son nez. Ah, si Elyas avait prêté plus d’attention à ce détail, il serait en meilleure voie que sur la piste de la très vaste et incommensurable chimie. Il prit une languette de papier et, ouvrant le flacon de l’Esprit ardent de Saturne, la plongea dedans. Rebouchant le couvercle, il tendit le bout de papier à l’adolescent, sentant à travers sa protection de tissus la forte odeur d’alcool. S’il était assez malin pour coupler son hypothèse de la distillation avec l’odeur du produit, il n’aura aucun mal à savoir ce que c’est. D’autant que la distillation était largement utilisée dans le domaine qu’il essayait de lui faire deviner. Tendant le bras, il laissa tomber le chiffon sur la table, à côté de l’encrier jadis renversé et maintenant presque vide.

« Avec un peu de chance, l’odeur vous rappellera quelque chose sieur Rowle. Mais il y assez d’éléments sur cette table, et vous… semblez posséder les connaissances nécessaires pour deviner davantage que cela. La chimie, c’est vaste. C’est comme si je prétendais que votre passion c’est la musique. Ce ne serait pas faux, mais ce serait ne pas aller assez en profondeurs. Car vous aimez le violon, n’est-ce pas ? Et bien c’est pareil pour la chimie, elle se divise en beaucoup de sous-domaines. Dont un en particulier, cher à mon cœur. Et ces trois flacons là sont utilisés dans ce domaine pour le moins… ancestral. Enfin, si vous ne connaissez pas le troisième et plus important ingrédient, c’est sûr que vous n’irez pas plus loin que la chimie en elle-même. Mais ça, rien qu’en regardant les flacons, ce n’était pas dur à déduire, la chimie demandant des outils très rarement utilisés par d’autres secteurs. »

Octave revint lentement à son fauteuil pour raccourcir la distance qu’il y avait entre eux, chose nécessaire au vu de la question qu’il avait à poser. Violon, chimie, Sacre du printemps… En soi, séparément, cela n’avait rien de curieux, des centres d’intérêt comme les autres, mais le fait de les voir se réunir avec une telle concentration au sein d’une même personne n’était pas anodin au vu des circonstances. En particulier lorsqu’il s’agissait d’un Rowle. Octave s’assit à nouveau dans son fauteuil, jambes croisées et bras reposant sur les accoudoirs dans une pause ouverte, épaules relâchées et torse serein. Il releva son visage vers le concerné, le jaugeant avec minutie. Il laissa aller sa nuque contre le dossier du fauteuil et se mordit la lèvre, semblant hésiter :

« Moi, ce qui m’intrigue en revanche c’est que vous ayez tant de… « connaissances » dans ces domaines. Le violon, pourquoi pas, mais sieur Rowle, Stravinsky est un moldu. La chimie est du domaine des moldus. Comment dons un noble sorcier s’est-il perdu dans les bois sombres et interdits des impurs ? Même par curiosité l’on ne se laisse pas aller à un tel relâchement chez les sangs-pur à ce que je sache ? Et encore moins parmi les enfants d’adeptes du Lord. »

Il se tut, mais son visage ne s’était pas renfrogné à mesure qu’il parlait, ses sourcils ne s’étaient pas froncés et rien ne laissait croire qu’il accusait le plus jeune de quelque chose en particulier. Mais si ce que le jeune homme lui avait chuchoté au début dans l’oreille était vrai, Octave se demandait franchement comment le fils avait pu avoir accès à pareille littérature. Il baissa les yeux, regardant ses cuisses et repensant à la pensée qui l’avait intrigué plus tôt.

« Pourquoi me parlez-vous, sieur Rowle ? Est-ce vraiment pour mon talent insoupçonné de trompettiste et mes vagues savoir dans le domaine de la chimie ? D’autant que cela peut vous mettre en danger, et ce de manière intrinsèque… Nous pourrions discuter ainsi pendant encore une éternité, mais je continuerai à garder la sensation que tout ceci n’est pas un parfait et heureux hasard que la vie nous offre. Qu’est-ce que vous voulez savoir exactement ? »
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyMar 8 Nov 2016 - 0:46

[ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges...


feat. Octave

La position qu'avait pris le bibliothécaire pour réfléchir n'était pas si inconnu à notre cher serpentard qui n'en fut pas surpris, laissant le silence s'étaler, laissant le temps à Octave d'effectuer les profondes conclusions qu'il avait besoin de faire. Il lui arrivait également parfois de chercher les endroits où il pourrai se concentrer en paix. L'astre lunaire dans toute sa splendeur, se levant, souveraine et dominant la terre de ses rayons impérieux... les doux sons de son violon, jouant tantôt une musique lente tantôt plus rapide, vive et entraînante alternant joie et tristesse... la compagnie apaisante et reposante d'une magnifique chouette effraie, d'un petit chiot ou d'une créature magique... voilà à quoi ressemblaient les havres de paix de l'élève, se coupant du monde pour quelques heures avant de revenir à la dure réalité de la vie. Il aimerai tellement un jour pouvoir s'enfermer dans ses paradis personnels mais le Rowle savait que ce n'était qu'illusoire et elle, elle comptait sur lui. Hors de question de la décevoir... Le jeune garçon reporta son attention sur son aîné, délaissant ses pensées, le voyant faire de même avec un air très pincé, cherchant certainement une réponse pour ses phrases sans queue ni tête. Il semblait qu'Elyas lui donnait du fil à retordre à ce sujet est un petit sourire satisfait traversa ses traits. C'était le but, faire de façon à ce que l'adulte ne cherche pas à en savoir plus et ça fonctionnait à merveille, au plus grand plaisir d'Elyas. Ce qui suivi n'en fut que plus fascinant et étrange pour le vert et argent. Octave sourit puis rit d'une façon légère comme un nuage tout en regardant ses doigts, mettant en pratique ce que lui avait dit en plus le serpentard, paraissant se rendre compte de ce détail. Le plus impressionnant, c'était sans conteste ce côté presque fantomatique qu'avait ses actions et qui donnait à l'esprit d'Elyas de nouvelles informations à décortiquer précieusement, à fouiller ce qui pouvait être comparable à ça. Non, définitivement, cette discussion était très instructive pour l'élève.

« Effectivement, je ne verrais pas l'intérêt d'en savoir plus. » commença-t-il avec un sourire complice « Cela concerne-t-il plus une trompette moderne ou ancienne, style antiquité ? Peut être un objet rare que l'on n'a pas souvent en main ? »

Le vert et argent fut à la fois surpris mais fière d'avoir pu surprendre une nouvelle fois son vis à vis, il n'aurai pas cru pouvoir le revoir ainsi aussi vite, à si peu de temps de la précédente. Il pensait qu'il se serai rapidement rendu compte que le jeune homme pouvait faire preuve de connaissance, non ? Quoique, cela pouvait être rare d'entendre de telles données chez un enfant. Adolescent plutôt. Il se demandait d'ailleurs si le passage de la main d'Octave dans ses cheveux et le soupir qui était ensuite sorti étaient des tics chez son interlocuteur. De nervosité ? Ou bien de stresse ? Ou ne savait-il pas comment réagir face à lui ? Pas très sûr que la dernière hypothèse soit vraiment crédible.. Elyas avait adoré la fin de la phrase qu'il avait par la suite énoncé.

'' Mais ce n’est pas aussi compliqué que vous le croyez de trouver ce qu’on cherche quand on sait où chercher ''

Justement, il fallait savoir où débusquer la solution. Cette tournure cachant des mystères arracha lentement un sourire au Rowle, il n'avait peut-être pas trouvé du premier coup mais il savait à présent qu'il pouvait retenter. Il apprenait à faire et à mesure des minutes, ce qui n'était pas mal en soi. Il fit glisser ses yeux dans un mouvement qui s'accordait simultanément avec les déplacements d'Octave jusqu'à la table où se trouvait les fioles et épia le petit manège et les manipulations exercées par Octave sur le flacon contenant le liquide qu'il ne connaissait pas. Il récupéra la longue lamelle en papier que lui tendit Holbrey où quelques goûtes de la substance reposaient. Les détails complémentaires fournit généreusement par son aîné le mettait un peu plus sur la bonne piste à suivre. Il sentit quelques instants la languette avant de la repousser doucement pour la poser, l'odeur était forte et le produit certainement inflammable à souhait.

« D'après ce que je sais, il y a beaucoup de sous-domaine à la chimie et je ne les connais malheureusement pas tous... Tout cela me fait vraiment penser à la chimie analytique qui utilise beaucoup la séparation et la purification des substances pour en récupérer une partie particulière et l'analyser. »

C'était une bonne expérience pour l'adolescent que d'en parler avec Octave pour comprendre de nouvelles choses qui lui serviraient forcément à l'avenir et à l'impressionner elle. Il pouvait se permettre de faire des erreurs dans un domaine qu'il ne maîtrisait pas encore totalement, bien au contraire. Elle lui a toujours dit que cela l'aiderai à progresser après tout. Elyas se replaça confortablement en gardant soigneusement la forme du bibliothécaire, qui allai devenir professeur sous peu, dans son collimateur. Oh, oh... la posture plus que singulière que venait de prendre soudainement l'adulte ne rassurai pas du tout le serpentard. Lui, il avait une ou des demandes bien spécifiques à lui faire part... Il ne fit rien pour se défiler de l'examen que fit Octave de lui avant de prendre la parole en hésitant, une première ! Les questionnements du plus vieux n'étaient pas anodins, le Rowle savait que tôt ou tard ce dernier lui poserai ce type de question. Il serai sincère sur certaines réponses mais pas d'autre pour se protéger mais surtout éviter d'attirer les ennuis à celle à l'origine de son savoir moldu. Il resta avec un sourire doux sur le visage alors qu'il commençait par faire disparaître le flou des dernières interrogations de celui-ci.

« Il est vrai que cette rencontre n'était ni fortuite ni hasardeuse. Je voulais d'abord vous parlez pour confirmer ou non les rumeurs qui vous concernaient. Et je dois dire qu’elles sont, pour la plupart, fausse comme très souvent. J'étais curieux d'en apprendre plus sur vous pour savoir comment je devais vous considérer... Néanmoins, à présent, je discute avec vous pour d’autres raisons. Votre culture est quelque chose qui se fait de plus en plus rare au sein de Poudlard ou même de l'extérieur. Vos connaissances ne peuvent mettre que profitables sur des sujets que je ne maîtrise pas toujours au maximum comme la chimie. Mais également pour votre compagnie qui ne met pas du tout désagréable, il est exceptionnel de pouvoir converser avec quelqu'un ainsi. Surtout les adultes qui n'aiment pas voir détestent avoir des gosses dans leurs pattes... »

Ses yeux essayaient de trouver ceux de l'être en face de lui, espérant qu'il relève la tête pour lui montrer la véracité de ses propos, chose qu'il ne faisait jamais. D'ordinaire, il se contre-fichait bien de ce que pouvez penser les autres de ses dires mais il ne cherchait pas à blesser l'individu face à lui, loin de là. Il aimerai pouvoir avoir d'autres conversations aussi intéressantes en sa compagnie. Une fois qu'il fut sûr qu'Octave avait bien saisi cela, il ferma légèrement son expression.

« En ce qui concerne mon savoir, ne dit-on pas qu'il vaut mieux connaître son ennemi par cœur pour pouvoir le vaincre ? »

Tout en Elyas montrait qu'il ne pensait pas un mot de ce qu'il venait de déclarer, que ce n'était pas la cause pour laquelle il avait appris tout ça. Cependant, Octave pouvait remarquer que le serpentard ne lui dirait rien sur ce fait et que le plus simple serai de changer de sujet et de ne jamais revenir sur celui-ci. Même s'il avait quelque chose qui poussait Elyas à agir de manière presque conviviale avec Holbrey, bien malgré lui, il y avait des informations dont il n'aurai pas accès et ça peut être à jamais.
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyJeu 10 Nov 2016 - 1:30

Visiblement, sieur Rowle voulait à tout prix percer le secret de l’instrument. Pourquoi pas, à ses risques et périls, comme dirait l’autre. S’il pensait en être capable sans se tromper. Les indices avaient peut-être été multiples, mais étaient-ils tous si pertinents que cela ? Octave réfléchissait à comment répondre à la question posée sans y répondre complètement, car tant qu’à faire des devinettes, autant y aller jusqu’au bout. D’autant que le petit écolier semblait y prendre un malin plaisir, allant de révélation en révélation, bondissant d’indice en indice en ne se servant que de ses capacités intellectuelles et de sa culture personnelle. Et quelle culture ! Décidément, pour un éventuel futur Mangemort, c’était étrange. Par principe, il n’aurait pas dû dévoiler tout ceci à un bibliothécaire dont il ne savait quasiment rien, dont les motivations existentielles lui restaient sombres et recouvertes du voile de la pudeur personnelle. Voile qu’il n’était pas encore à mesure de percer, d’ailleurs. Car pour cela, il fallait poser les bonnes questions. Le savoir était un outil de force, mais encore fallait-il savoir l’utiliser convenablement. En attendant, il semblait que sieur Rowle s’amuse franchement de n’avoir aucune réponse véritablement franche de la part de l’adulte, qui cherchait par là à voir les limites de cet étrange étudiant, aux si hautes espérances. Mais il ne fallait pas sous-estimer les gens, tant certains d’entre eux regorgeaient de non-dits et de mystères bien gardés par un esprit aiguisé. Alors Octave restait patient et attentif, comme rarement il l’aurait été avec quelqu’un d’autre. Parce qu’il souhaitait tirer tous les sucs possibles de ce jeune garçon, voir définitivement de quelle pâte il était fait. L’avantage, c’est qu’il lui en fallait peu pour cela. Goûte une grappe et tu sauras quel est ton cépage, la qualité de la racine et la force du tronc, la saveur de la pulpe et la résistance de la chair. Octave plissa les yeux en regardant sieur Rowle, massant paresseusement de deux doigts tendu l’une de ses tempes.  

« Oui, on peut effectivement dire qu’elle est ancienne. Mais du coup, tout ce qui est ancien est rare. Elle n’est plus fabriquée de nos jours en tout cas, des instruments bien plus performants ayant repris sa place. Je vous fais une fleur, c’est un instrument qui nous vient du croissant méditerranéen. »

Il faillit dire « Caire », mais cela aurait été peut-être trop précis. Et ne pas donner l’impression de révéler la solution tout en faisant réfléchir était un exercice qui demandait pas mal de juste mesure. Ah, décidément, cette histoire l’exaspérait quelque peu. Le déchiffrage de sa gestuelle, puis la découverte de la trompette, les partitions étudiées, les trois flacons qui trônaient sur la table, et même les languettes… tout ça était décidément du grand spectacle pour pas grande chose. Tout ça, c’était pour tester un gamin qui franchissait pour le moment les barrières à la force de son savoir. Il aurait dû en être satisfait, et pourtant il en était légèrement exaspéré, comme l’on se ressent lorsqu’on a l’impression de perdre quelque chose alors qu’à priori, tout va pour le mieux. Et pour une fois, cela se voyait concrètement sur son visage, comme il ne s’agissait pas vraiment d’une faiblesse d’orgueil, mais un aveu pur et dur de défaite. Enfin, que partiellement, fort heureusement. Octave fronça les sourcils en toisant ses flacons, réfléchissant à la supposition qu’il venait d’entendre. Séparation et purification des substances, hein ? La chimie était, comme il l’avait lui-même dit, un sujet extrêmement vaste, mais il y avait des détails qui ne trompaient pas, même qu’un amateur qui avait ne serait-ce que lu un peu de littérature et touché au tableau périodique. Mais bien sûr, comme tout domaine, quel qu’il soit, l’on ne pouvait jamais se contenter d’étudier son sujet avec des œillères sur les tempes ; il était nécessaire de se cultiver en parallèle pour mieux cerner les enjeux de son propre centre d’intérêt. C’était valable pour la chimie, tout comme pour la musique, pour tout. C’est ce qui permettait de distinguer un Salpinx d’un Chophar, ou encore d’un Carnyx. Non seulement la forme bien évidemment, mais l’histoire. La culture générale accompagnait les savoir les plus minutieux en leur donnant du relief et de la nuance, leur retirant un peu de leur exactitude absolue et parfois insipide. Enfin bref. Chimie analytique. Octave pinça les lèvres et eut un regard étrange pour le sieur Rowle, un peu perçant, un peu scrutateur, comme s’il jaugeait quelqu’un dont il réévaluait lentement la valeur.

Mais avant de répondre définitivement, pour le coup, il écouta d’abord ce que le jeune avait à dire pour se défendre. Ses sourcils se soulevèrent en une moue suspicieuse lorsqu’il entendit parler des « rumeurs ». Bon sang, les gens venaient vérifier les dires maintenant, comme des pèlerins viendraient constater les bienfaits d’une statue qui pleure ou qui saigne et qui prétend guérir les gens de leurs maladies. Quelles rumeurs pouvaient donc courir à son sujet pour susciter une curiosité et un pareil effort ? Soit ces jeunes n’avaient vraiment plus rien à faire dans leur existence que de guetter les faits d’un bibliothécaire soit… Soit rien du tout. Comment pouvaient-ils avoir du temps et de l’intérêt pour ça ? Etait-ce donc encore là un paradoxe des nations et des peuples, toutes sociétés confondues ? Avec ces populations entières qui, en temps de guerre, se trouvaient des distractions là où elles pouvaient, même dans les endroits les plus saugrenus et dans des sujets le moins appropriés. Ceux qui, en temps normal, n’avaient strictement aucun intérêt pour personne, gagnaient en prestige sous le feu tamisé de malheurs ambiants. Le port du pauvre et du désespéré… Quel honneur, franchement. Mais le plus merveilleux était finalement ce sieur Rowle, qui était venu pour des ragots et restait maintenant pour une bribe de culture. Une culture rare ? Octave pencha la tête sur le côté avec méfiance. Une culture moldue, voulait-il dire ? Ah, mais quel intérêt pour de la culture moldue en de temps pareils ? Il fallait un peu réviser ses priorités. Enfin, le jour où Octave ne se sentirait pas flatté par ce genre de remarques n’était pas encore venu. Enfin, tout dépendait toujours de la qualité de la personne qui émettait le compliment, bien évidemment. Alors il eut un sourire satisfait de se faire apprécier ainsi. Il inclina la tête vers l’avant, en une sorte de demi-révérence à peine perceptible.

« En ce qui concerne mon savoir, ne dit-on pas qu'il vaut mieux connaître son ennemi par cœur pour pouvoir le vaincre ?
- Son ennemi ? Les moldus ? Ou me considérez-vous comme un ennemi à connaître ? »

Il souleva un sourcil interrogateur en regardant le sieur Rowle du bas de son fauteuil cuirassé. Après tout, la différence était mince et dans les circonstances actuelles, Octave pouvait largement se considérer comme faisant partie de ces ennemis à connaître et finalement, un jour, à combattre ouvertement. Pour le moment, les choses étaient relativement discrètes, la purge était présente, mais ne s’étendait que sur les défauts flagrant d’une doctrine totalitaire. Les branches pour ainsi dire presque mortes et que peu de gens s’aventuraient à protéger ouvertement. C’était presque comme le mouvement naturel des choses, une purification imposée, mais qui aurait très bien pu être naturelle, et qui aurait voué à l’extinction tous ces sorciers qui sortaient d’on ne sait où, fruits d’une sorte de mutation soudain de la nature. Auquel cas, c’était assez présomptueux de la part de sieur Rowle que de demander à un ennemi potentiel les secrets éventuels qui permettraient de le mettre à bas plus tard.

« J’en conclus que ce que vous voulez en fait c’est avoir l’occasion de prendre le thé avec moi en fin d’après-midi pour que je vous raconte des choses, c’est bien cela, que l'on discutaille ? Ou ais-je mal compris les tenants et aboutissants de votre raisonnement, sieur Rowle ? Parce que bon, si vous voulez en savoir davantage sur les moldus, vous avez des cours sur cela, non ? Et plein de livres également. Je ne suis que le bibliothécaire après-tout, le gardien de pages, pas nécessairement le gardien du savoir qui m’entoure présentement. De plus, vous semblez très bien vous débrouiller tout seul, à vous documenter sous le manteau, évitant les regards de votre famille entière qui, je ne le doute pas, doit garder un œil très perçant sur votre personne, sieur Rowle. Ne serait-il pas plus prudent de continuer ainsi, plutôt que de risquer de vous faire apercevoir en la compagnie du sang de bourbe que je suis ? S’il y a des rumeurs sur quelqu’un comme moi, il y en aura davantage sur vous encore. Alors je ne comprends franchement pas les risque que vous prenez simplement pour discuter avec moi alors que je suis certain que votre rang vous entoure de gens bien plus cultivés et instruits dans des domaines qui seraient bien plus bénéfiques à votre statut et aux attentes de votre famille. Quel est votre intérêt dans tout cela à part le savoir ? Un savoir dangereux et pas vraiment nécessaire d’ailleurs. Répondez franchement à cela déjà, et je vous dirai si vous avez visé juste ou pas à propos des trois flacons. »
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MessageSujet: Re: [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... [ Septembre 1997 ] Recherches et Rumeurs étranges... EmptyDim 13 Nov 2016 - 22:54

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feat. Octave

Le bibliothécaire semblait perdu dans les méandres de ses pensées, sûrement à se décider comment formuler ses futurs réponses sans en dire plus que nécessaire à Elyas pour trouver du premier coup l'instrument précis en question. Il l'observa se masser la tempe calmement, curieux d'entendre ce qu'allai finalement énoncé volontairement l'homme. Plus il faisait connaissance avec ce dernier, plus il l'appréciait. Dans une certaine mesure. Malgré tout, il ferai le parfait bouc émissaire si jamais une situation singulière venait à surgir de manière imprévisible et soudaine. En attendant qu'un tel événement ne se produise, le serpentard était plus que ravi d'apprendre de nouvelles connaissances sur les sciences moldus comme sur l'adulte en face de lui. Contrairement à ce que l'on pouvait croire ou en penser les autres composant sa classe sociale, ces derniers possédaient une technologie très importante, influente, développée et qui pouvait se révéler destructrice comme bénéfique à la planète où ils vivaient en commun. Comme chez les sorciers, ils y avaient ceux qui étaient conscients du monde qui les entourait et œuvraient pour le bien-être de tous et d'autres inversement. On pouvait comparer cela à une horloge avec ceux allant dans le bon sens et, parfois, dans le sens contraire ou encore le Ying et le Yong chez les asiatiques pour le côté du ' bien ' et du ' mal '. Elyas détestait tellement cette vision manichéenne des choses... L'exception qui les rendait différent était  la Magie, quelque chose de précieux pour le jeune homme qu'il ne céderait jamais à qui que ce soit même si se séparer d'elle lui permettait de vivre éternellement. Il ne pouvait imaginer une vie sans elle, qui veille sur lui d'une façon presque maternelle et qui lui permettait de survivre dans de telles circonstances. Il écouta patiemment Octave lorsque celui prit enfin la parole.

Production éteinte aujourd'hui... Le croissant méditerranéen... L'esprit du serpentard était en ébullition passant au crible toutes les informations pour vérifier celles qui sont plausibles et écarter de son chemin celles qui étaient inutiles, une perte de temps. La musique avait un rôle très important à l'époque grecque, romaine et bien avant même jouant plusieurs rôles majeurs au sein des sociétés établies, démocratiques comme tyranniques. L'Egypte, la Grèce et l'Italie avaient de fortes chances de contenir la trompette qu'avait eu le bonheur de tenir entre ses mains l'aîné. Il devait à présent établir une liste des trompettes créées de cette époque lointaine. Il y avait pour les grecs la Salpinx qui prenait de nombreuses formes et regroupait différents types de trompettes, pour les romains la Busina, la Lituus également et enfin, pour les égyptiens, la trompette égyptienne. Hum... Choix difficile même si certaines étaient directement mises de côté à cause de leur forme spécifique différente par rapport aux gestes qu'avait effectué son vis à vis. Il fut momentanément coupé de sa réflexion lorsqu'il s’aperçut du regard particulier d'Octave sur sa personne, comme s'il tentait de percevoir ce qu'il aurai pu rater... Elyas ne s'y défila point et continua ses recherches intérieures. À la fin, il hésitait entre deux instruments se ressemblant énormément.

« Vous devez donc avoir eu le plaisir de jouer avec une Salpinx ou peut-être bien une trompette égyptienne, n'est-ce pas ? »

Elyas ne s'attendait sûrement pas à ce que son interlocuteur apprécie la raison qui le maintenait, pour l'instant, ici et le faisait discuter en sa compagnie. Le sourire satisfait d'Octave amusa quelque peu le jeune homme. La fierté d'un adulte était souvent facile à flatter mais il n'était pas du genre à employer des termes particuliers juste pour s'attirer les faveurs de quelqu'un. Cela ne l'intéressait nullement, il le faisait assez devant les membres de sa famille ou des autres en qui il n'accordait absolument aucune confiance, une hypocrisie salvatrice néanmoins. La réponse suivant sa phrase au sujet de la source de son savoir contenta le Rowle. C'était exactement la piste que le cinquième année voulait qu'Holbrey poursuive. S'il n'avait rien remarqué d'autre ou n’approfondisait pas les choses dans un sens donné, cela convenait parfaitement à Elyas.

« Qui sait... » enchaîna-t-il avec un sourire en coin, un rictus sombre.

C'était plutôt rare voir étrange que le membre du personnel fasse une telle tirade et cela confortait le jeune homme sur le fait que le plus vieux ne se rendait pas compte de tout et tant mieux d'ailleurs. Il y avait-il plus que le savoir sur l'instant ? Non mais plus tard, qui sait ce qui pourrait se passer....

« En toute honnêteté, si ma parole a une quelconque valeur à vos yeux bien entendu, mon intérêt est purement scientifique. Pour le moment en tout cas, l'avenir en dira sûrement plus lorsque les voiles tomberont et que le destin fera son chemin pour chacun d'entre nous. Soyons patient, cela porte souvent ses fruits... »

Il n'avait pas les préjugés de ses compères grâce aux ouvrages si précieux qui lui offraient des données capitales pour comprendre comment tel ou tel phénomène survenait et les raisons qui faisait que ce dernier se produisait maintenant comme réglé sur du papier à musique. La question des moldus et des naissances magiques chez eux avait évidemment intrigué Elyas qui s'était aussitôt renseigné sur quelques rares écrits en parlant et évoquant des cas. Il avait réalisé que de nombreux mensonges obstruaient la vue de beaucoup et que des faits conséquents avaient été mis de côté au profit d'une guerre qui ne faisait que les détruire un peu plus, déjà qu'ils n'étaient pas des populations en fortes croissances... D'autres problèmes comme les orphelins sorciers, sorcières n'avaient jamais encore été abordé alors que la santé et la place où devait être élevé un nouvel enfant magique était un axe essentiel, vital pour l'avenir. C'était totalement désolant.
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Le doux confort de l’assurance… Octave se laissa aller contre le dossier de son fauteuil, s’avachissant sensiblement, et ferma les yeux dans une méditation curieuse et finalement peu appropriée au sein de cette conversation. Cela dura un temps, presque trop long pour être poli. Mais qu’importe, ce n’était que le prémisse d’une mort de la courtoisie. D’ailleurs, tout un rideau allait tomber.

La dissimulation. Il n’est pas aisé d’en faire convenable usage tant cela demande de la modération pour trouver la juste mesure entre la parole et le geste sans paraître factice. Il faut savoir habilement composer et trouver le ton juste qui fera passer votre intérêt pour une absence d’amour-propre, que tant de flatteurs ne possèdent pas et de ce fait ne savent jamais proprement doser au point qu’on les reconnaisse à l’odeur même avant de les voir venir. Les flatteurs, ou les vaniteux d’ailleurs. Leur aura a une manière de saturer l’air et d’accaparer l’esprit, plongeant les orgueilleux dans une transe et les prudents dans la défiance. Mais l’avantage indéniable d’un suffisant rencontrant un caché artificieux réside dans le fait qu’ils ne se connaissent pas. Alors, le dissimulateur répond à son opposé, se fait doux et complaisant, lui parle, lui faisant croire par cette démarche qu’il l’estime un tant soit peu ; il se force à louer ouvertement celui à qui il prépare embûche. Il semble pardonner les discours offensants qu’on lui tient et après avoir écouté ce qu’on lui dit, il feint de n’avoir pas aperçu les choses où il vient de jeter les yeux. Et tandis que le fourbe écoute sans rien laisser paraître de ses véritables pensés et déguise ses réflexions derrière des phrasés partiels, le vaniteux s’époumone à se faire valoir par de petites choses, cherchant à amener sujet au nom de la distinction personnelle. Tout cela aurait pu s’arrêter à une prétention qui s’ignore, mais l’ostentation venait s’y accoupler pour faire naître celui qui s’étale autant que grandit sa confidence en ses maigres et insuffisants savoirs. Plus le dissimulateur le laisse faire, plus l’orgueilleux se prend dans la passion de faire montre d’un bien ou d’avantage qu’il n’a en réalité pas. Et tant qu’il ne sentira pas une opposition concrète à sa présumée intelligence, il ne se rendra compte rien, n’ayez crainte. Car toute discrétion d’âme et modestie de cœur s’effondre sous le poids de son égo. Il voit en tout une occasion pour affirmer sa propre majesté sans avoir aucun doute qu’il puisse avoir tort. Tout lui sourit et il prétend vouloir observer alors qu’il n’a de cesse de parler. Il se prend pour un fin connaisseur, mais ne saurait distinguer un bon travail d’un mauvais. Véritablement, son esprit n’est pas abouti mais il s’en revendique déjà comme du plus grand achèvement de son existence. Enfin, de par sa présomption, il pense pouvoir tout maîtriser et tout comprends sans jamais se rendre compte lorsque le sens des choses lui échappe. Alors il voit que ce qu’il veut et que ce qui l’arrange, et plonge dans chaque piège du dissimulateur tant que ce dernier fait appel à sa présumée adresse d’esprit.

Mais le but d’Octave n’était pas de tromper à l’infini, il voulait simplement s’assurer de quelques détails, souligner certains traits de caractère pour être certain de ne pas se tromper sur le compte de celui qui l’avait abordé en renversant de l’encre sur son bureau. Parfois les esprits ne faisaient que se camoufler derrière l’opposé de leur caractère pour mieux se dissimuler, mais il suffisait de tenter un trait de personnalité pour voir s’il y succombait de manière naturelle. En réalité, la modestie était délicate à feinter tout autant que l’orgueil, particulièrement lorsqu’on se trouvait dans le spectre opposé à l’une des émotions que l’on essayait de feindre. Mais Elyas avait sagement répondu à sa curiosité sans se forcer, se laissant guider par la creuse flatterie de celui qui n’en avait cure et que l’arrogance rendait vraisemblable. Alors Octave rouvrit les yeux, donnant le sentiment que quelque chose avait soudain changé dans son esprit. Il toisa Elyas de haut en bas et de bas en haut, s’imprégnant de ce personnage pour se confirmer encore une fois qu’il n’exagérait pas. Ce visage lisse et luisant d’une assurance outrecuidante qui ne pouvait aller à personne, ce sourire parfois en coin, parfois plus concret qui ne reflétait que condescendance orgueilleuse. Si jeune et déjà si important, comme si la vie n’avait plus aucun secret pour lui. Octave écarta les mains, doigts tendus et épaules haussées dans une expression de capitulation. Le jeunot était encore capable de se gonfler à croire que le bibliothécaire abdiquait devant sa superbe stature. Un sourire passa sur son visage, honnêtement ébahi.

« Je suis ébloui sieur Rowle, presque sidéré même, parfaitement interdit et médusé. Que dis-je, étourdi par l’esprit qu’est le vôtre ! Œdipe doit indéniablement vous envier votre aveuglement profondément infatué. Car même parfaitement voyant vous semblez plus aveugle qu’un aveugle lui-même. La faute à l’impertinence je suppose. »

Il joignit les mains et pinça ses lèvres en une fine ligne rouge qui n’avait rien de colérique ou d’agacé. Il jeta encore un coup d’œil sur les partitions et un éclat gélatineux recouvrit les globes de ses yeux, mirant la lumière d’une manière singulière. La solution avait été là, devant les yeux du jeune homme depuis tout ce temps, mais il avait préféré se perdre en conjectures inutiles que le bibliothécaire lui tendait sciemment, pour avoir à quel point il privilégiait l’exercice stérile de sa matière grise pour prouver son intelligence à quelqu’un plutôt que de se baser sur les éléments que la vie lui tendait naturellement et sans flatterie. Mais il est difficile d’échapper à la génuflexion imposée par une louange que l’on croit méritée. Octave revint au garçon et continua :

« Vous voulez connaître votre ennemi ? Ne commencez jamais par prétendre ouvertement que vous vous croyez plus intelligent que lui, plus perspicace ou plus clairvoyant, cela risque de le blesser dans son amour-propre et il se contiendra devant vous. Ne montrez jamais à celui dont vous souhaitez percer le secret que vous êtes capable de le mettre à nu, il prendra peur avant que vous n’ayez le temps de poser la première question. N’abattez pas vos cartes trop tôt, cela vous prive d’un avantage. »

Un soupir s’en suivit. Non décidemment, sieur Rowle s’était avéré être trop imbu de sa propre importance et si enclin à prouver sa sagacité qu’il en oubliait que cela pouvait froisser des gens. Que cela était mal placé et terriblement impoli. Cette tournure pouvait cependant aisément éblouir une masse populaire qui s’extasiait devant chaque mot inconnu et déduction un tant soit peu poussée, louant la perspicacité. Mais les choses s’inversaient devant quelqu’un qui n’avait cure des savoirs étalés comme de la confiture sur une tranche de pain. Emmagasiner un savoir, c’est facile, savoir l’utiliser, beaucoup moins. Sieur Rowle devait bien briller devant une bonne majorité de ses camarades, à condition qu’ils soient moins instruits que lui, mais sa tension à faire dans l’extravagant plutôt que dans le juste ne manquerait pas de le trahir plus d’une fois. Comme maintenant.

« Salpinx vous dites ? Ou Chnou, c’est bien cela ? Vous vous rappelez du mouvement que j’ai fait avec mon majeur ? C’est d’ailleurs cela qui vous a mis sur la voie de la trompette, non ? Sieur Rowle, savez-vous quel est le lien commun en le Salpinx et le Chnou ? Aucune de ces deux trompettes n’a de piston. La seule trompette qui soit, rare, ancienne et longue, tout en ayant un piston, c’est celle qui a été créé par Verdi pour l’opéra d’Aida. Il n’y en a que six dans le monde. Et pourtant… et pourtant, ce n’est toujours pas la bonne réponse. »

D’un mouvement souple, Octave se releva et s’appuya contre le bureau tout en se saisissant des partitions. Il les regarda une dernière fois, comme pour vérifier qu’il ne se trompait pas, mais il savait ne pas se tromper et c’était là un geste davantage théâtral qu’utilitaire. Il tendit la première feuille devant le visage du garçon, lui laissant le temps de l’observer un tant soit peu, comme s’il y avait des secrets à y découvrir. Alors même que sieur Rowle avait déjà eu ces feuilles entre les mains, avait même parcouru les lignes de ses yeux perçants et chanté la mélodie. Il était donc étonnant que ce détail ne l’ait pas frappé davantage lors de ses divagations déductives. Encore la faute à une passion si vite emportée par un peu trop de confiance en soi et de roguerie.

« Que voyez-vous sieur Rowle ? Enfin, je ne sais pas pourquoi je vous le demande maintenant puisque vous n’avez pas été capable d’y prêter suffisamment d’attention lors de la première inspection. C’est le Sacre du Printemps sieur Rowle, et plus précisément, une adaptation pour piano. Cela n’est-il donc pas assez parlant ? Mais ce détail n’a même pas effleuré votre esprit alors que vous auriez dû faire davantage confiance aux détails livrés involontairement et sans arrière-pensée plutôt qu’à un langage corporel qui est loin d’être une science exacte. Mais vous étiez trop accaparé par votre désir de me prouver que vous êtes plus malin que moi pour remarquer cela et il m’a suffi de souffler un peu et de jouer du majeur pour vous mettre sur la mauvaise voie. Une mauvaise voie que vous avez suivi de bon cœur tant elle vous accordait l’agrément de prouver votre intelligence et votre savoir. Je ne joue pas de la trompette, sieur Rowle, je joue du piano. C’est aussi simple que ça. Rien de plus, rien de moins. Tout comme l’étui à violon qui vous presse la cuisse. »

Il rangea les partitions à leur place, dans un coin de la table, constatant par la même occasion qu’une croche était mal dessinée sur la première page. Mais il était au tour des flacons de rentrer en scène, bien que cette devinette-là fut en définitive bien plus compliquée à mettre en œuvre que la précédente. Il l’avait voulue simple et évidente, mais ce fut la presque un défaut de sa propre connaissance si les choses n’avaient pas tourné comme prévu, sa compréhension du sujet l’obligeant à voir le sujet d’une manière bien plus évident que cela l’était en réalité. Octave s’en serait presque voulu si seulement Elyas, une fois de plus, n’avait pas décidé d’être le plus perspicace des deux là où il fallait plus de connaissances tangibles que de clairvoyance pour pouvoir tirer les bonnes conclusions. Fatalement, il s’était perdu entre ce qu’il savait et croyait savoir, rebondissant de la même manière sur du faux que sur du vrai. Lorsque l’on partait sur un savoir incomplet, il était normal que la réponse soit fausse… Mais voilà, lorsque l’on se sait imparfait dans un sujet, l’on ne fonce pas tête baissée ; la prudence se devait d’être reine là où le doute était roi. Surtout lorsqu’on souhaitait prouver quelque chose à quelqu’un. Octave ouvrit les trois flacons, regarda leur contenu et renifla de loin leur odeur avant de relever la tête et de parler :

« Peroxyde de carbone, sieur Rowle, vraiment ? Je vous vends mon corps et mon âme si vous parvenez à me trouver ne serait-ce qu’un atome de carbone dans de l’eau oxygénée. L’eau oxygénée, c’est du peroxyde d’hydrogène. Respectivement H2O2. Et de manière générale, on n’utilise plus le nom de peroxyde de carbone, on préfère dire CO2, qui, d’ailleurs, est extrêmement rare sous forme liquide. Mais restons-en au simple, à l’eau oxygénée, c’est tellement mieux que de vouloir faire compliqué. Bravo pour l’acide chlorhydrique. En revanche, pour le tout dernier… eh bien, c’est bêtement de l’acétone. Et ces trois ingrédients sont trouvables chez n’importe quel droguiste. Mais alors que l’acétone était le seul ingrédient que vous ne connaissiez pas, vous vous êtes naturellement penché vers la chimie analytique. Dites-moi comment ? Parce que ni l’eau oxygénée, ni l’acide chlorhydrique ne sont utilisés dans ce domaine qui préfère des solvants comme l’acétone… Pourtant, j’ai pris soin de vous préciser que les trois flacons n’étaient pas anodins. »

Octave referma les bouteilles une à une et les rangea dans son tiroir, déjà lourdement rempli d’autres ingrédients chimiques et diverses plantes destinés à certaines potions. Le verre tinta, faisant tourner quelques têtes curieuses, mais le spectacle était fini à présent. Il jeta la languette usagée et croisa les bras sur sa poitrine, regardant sieur Rowle avec un soupir désemparé. Suppositions, suppositions… qu’il était dangereux de jouer avec des connaissances qu’on ne maîtrise pas bien pour faire effet. Avec de la chance, l’on parvenait à étinceler en société, et avec déveine l’on se retrouvait plus sot encore qu’avant. Après tout, lorsque l’on parle, l’on ne fait que répéter des choses que l’on sait -ou croit savoir- déjà. Mais si l’on écoute, il y a de fortes chances d’apprendre quelque chose de nouveau…

« Il n’y a qu’une seule chose que ces trois ingrédients permettent de faire si on sait comment les mélanger. Du peroxyde d’acétone. C’est un explosif monsieur Rowle. Cela vous en dit clairement plus sur mes passions pour le coup, n’est-ce pas ? Mais passons… L’orgueil et la vanité sont des traits de caractère qui se supportent lorsqu’il y a des capacités particulières pour les appuyer, ce qui n’est pas votre cas. Vous bâtissez votre prétention sur du néant, ce qui vous rend d’autant plus présomptueux. J’aurais accepté votre compagnie si vous ne vous étiez pas acharné jusqu’au pathétique à me prouver votre importance. Le caractère comme le vôtre dévore tous les nouveaux savoirs qu’il acquiert que dans le but de s’enorgueillir davantage, sans jamais savoir comment utiliser ces enseignements à bon escient. Jusqu’à maintenant, vous avez fait usage des vôtres que dans un but peu enviable. Une mauvaise fin qui ne vous suffit qu’à vous et personne d’autre. Votre curiosité n’est qu’égo, sieur Rowle. Et ne vous avisez pas de croire que votre nom de famille ou votre rang y seront pour quelque chose. Peu m’importe si vous êtes un futur Mangemort ou si vous pratiquez une résistance dissimulée, cela m’est parfaitement égal. En revanche, ce qui m’importe, c’est que votre appétit est malsain, et propre à ceux qui n’ont d’intérêt que pour les choses qui leur prête davantage d’importance… Il y a une rumeur qui a toujours été exacte à mon sujet, c’est que j’aime à ce qu’on me tutoie. Mais vous avez perdu ce privilège sieur Rowle, et mon vouvoiement à votre égard restera éternellement une marque de ma profonde absence de respect. Ironique, non ? Et plus ironique encore est le fait que tout ce que vous avez appris sur moi, je vous l’ai livré sciemment, alors que tout ce que je sais maintenant sur vous, vous me l’avez donné sans le savoir. Enfin, évaporez-vous d’ici, votre Sainteté, et allez-vous condenser ailleurs. »
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