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Recrutement de chair tendre [Octobre 97]

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Lord Voldemort
Lord Voldemort
SEIGNEUR DES TENEBRES
    SEIGNEUR DES TENEBRES
AVATAR : Ralph Fiennes
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Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Lumos-4fcd1e6
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MessageSujet: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptyJeu 9 Mar 2017 - 12:12

La silhouette grandiose de l’école se découpait avec une précision particulièrement étonnante et presque mystique, dans la lumière encore faible de la montée du jour. Le ciel encore pâle, teinté d’orange, de rouge et de nuances plus claires, contrastait presque avec violence avec le noir et le gris de la silhouette du château, dont les tours fines partaient en pics blessants vers le ciel. Il fut un temps où Voldemort contemplait ce spectacle avec un certain ravissement, avec cette sensation indescriptible d’être enfin chez lui, dans un foyer où rien de mauvais ni blessant ne pouvait arriver, un foyer formant un cocon protecteur, où l’avidité, la solitude et le besoin de pouvoirs grandissaient en lui. Des envies enracinées très profondément, dont les bourgeons plantés à cinq ans étaient devenus de solides ramures grimpant à son âme un peu plus chaque année. Jusqu’à cette glorieuse année, non loin de ses seize ans, où ces ramures avaient pris la teinte si délicieuse et enivrante du sang. L’année où ses origines honteuses avaient enfin péri, l’année où il s’était affranchi. L’année où, revenu à Poudlard, sa nouvelle aura avait contribué à rassembler sous sa coupes de plus en plus d’adeptes en quête d’une part de ce pouvoir, une part de cette puissance dont aucun d’entre eux ne pouvait estimer à juste titre la valeur.

Des ignorants. Des faibles. Des opportunistes. Des naïfs. Des êtres manipulables, incapables de comprendre la profondeur même de certaines formes de sorcellerie échappant à leur entendement. Tous convaincus d’être importants et d’avoir de la valeur aux yeux du Seigneur des Ténèbres, de « compter » sincèrement. Qu’ils étaient ridicules ! Tous n’étaient que des pions, y compris Bellatrix, y compris Rogue, même le si fidèle Croûpton Junior n’avait été qu’un pion de plus utile dans son plan. Croyaient-ils compter ? Croyaient-ils que leurs vies aient la moindre valeur aux yeux du mage noir ? Risible… Aucune vie au monde n’avait de la valeur aux yeux du sorcier, si ce n’est celle de Nagini. Beaucoup de mangemorts pouvaient bien sûr se croire puissants, importants, respectés, considérés, se targuer d’être de ceux « qui comptent » dans les rangs, en une vantardise creuse à laquelle seuls les esprits simples pouvaient croire. Voldemort en riait, tant c’était pathétique. Qui pourrait regretter la perte d’un pion ? Oh, bien sûr, certains pions étaient plus utiles que d’autres, leur perte était agaçant car cela ralentissait certains projets. Néanmoins, aucun pion n’était irremplaçable et jamais le mage noir n’aura la moindre hésitation à se débarrasser de l’un d’entre eux, même d’un pion très utile comme Bellatrix. Lequel d’entre eux en avait une réelle conscience ? Rogue, peut-être… Tout comme le fils Croûpton, qui l’avait très bien su et était mort tout de même avec fierté.

L’idée de s’aider d’un tiers était à présent définitivement écartée. Il y avait songé, des plus sérieusement, pour le bien de ses plans futurs, puis avait finalement renoncé. Lui, s’appuyer sur un de ses mangemorts ? Non, définitivement non, oh grand jamais il ne s’abaissera à cela !  Après tout, de qui avait-il réellement besoin dans sa quête ? Qui pouvait-il considérer comme un « proche » ? Qui pourrait désormais le comprendre et l’assister ? Personne, oh non, plus personne dans ce monde. La seule qui aurait pu était morte il y a un peu de moins de cinquante ans, un meurtre dont il se délectait toujours, par ailleurs. Ce combat serait entré dans la légende, si qui que ce soit avait pu y assister. Il l’avait déchirée, blessée des plus puissants sortilèges de magie noire. Voldemort continuera sa route par lui-même, il n’avait besoin d’aucune assistance, quelle qu’elle soit. Jamais. C’est sur cette pensée qu’il pénétra dans le parc du château millénaire, avec quelques mangemorts, dont Bellatrix. Entrer dans le hall du château ne lui apporta cependant aucun sentiment mélancolique, plutôt une pleine satisfaction. Où était désormais le vieux fou pour lui barrer la route ? Poudlard était tombé, le château était aux mains de ses mangemorts. Les professeurs étaient bien trop faibles pour l’arrêter et ce ne seront pas non plus de ridicules gamins chouinant encore dans les jupes de leurs mères qui parviendront à le stopper.

Un ridicule petit première année passant dans le hall poussa un hurlement, très agaçant, de terreur, qui fut coupé net lorsque Bella l’assomma d’un stupefix. Bien, Voldemort n’était pas ici pour jouer mais pour évaluer la qualité de le viande fraîche dont il devait juger ce matin. Descendant dans les cachots, il s’installa dans une large pièce, très haute de plafond, vide à l’exception de quelques meubles oubliés et couverts de poussière, ainsi que de nombreuses torches fixées aux murs. Il ordonna tout d’abord à ses sbires d’aller chercher les deux adeptes supplémentaires devant « assister » l’évaluation d’aujourd’hui. L’une, Doraleen Finch, était une jeune mangemort dont il ne se souvenait qu’à peine du visage, qui était affectée actuellement à Poudlard et connaissait les morveux en parcourant les couloirs. L’autre, un Rafleur, un certain Sam Dewey, lui avait été recommandé par Macnair. Voldemort n’avait jamais entendu parler de ce sous-fifre auparavant et n’y accordait aucune importance non plus. L’existence des autres lui était sans valeur. Il fit également convoquer Rowle, toute jeune Marquée et aussi très étrangement l’évidente protégée du plus insensible de tous ses fidèles.

Peu de temps passa avant que tous n’arrivent dans la pièce. Bien, fort bien, la patience n’était après tout pas l’une des qualités première du mage noir… Il les observa à tour de rôle, posément, à la manière d’un gros serpent jugeant si la proie devant lui valait la peine d’être dévorée dans l’instant ou non.

- Certaines missions vont exiger plus de pions, glissa-t-il de son autant froid que bizarrement serein. Même les gamins peuvent servir et comprendre dès aujourd’hui où se trouve leur place. Vous allez participer au jugement de leurs compétences… Pour commencer, amenez ici Felix Lawford, Abigail Hook, Lisabeth Avery…
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Sam Dewey
Sam Dewey
MEMBRE DE LA BRIGADE DE POLICE MAGIQUE  Rafleur
    MEMBRE DE LA BRIGADE DE POLICE MAGIQUE
    Rafleur
AVATAR : Tom Hardy
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Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 28 Mai 1967
SANG: mêlé
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MessageSujet: Re: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptyDim 12 Mar 2017 - 18:08

Sur son bureau une lettre avait été posée, bien en évidence, au milieu des différentes notes et des documents reliés. Aucun de ses collègues n'auraient pu l'apercevoir puisqu'elle semblait avoir été déposée de manière suffisamment réfléchie pour n'attirer aucun regard indiscret. Sam, encore dans le hall d'entrée en train de discuter avec l'un de ses collègues, ne pouvait s'imaginer ce qui l'attendait. Après quelques échanges de banalités au sujet du temps gris et des ragots du moment, il prit congés et rejoignit la salle des « rafleurs-en-chef », surnom plus simple à retenir pour désigner les rafleurs qui avaient été jugés capables de rédiger plus de deux phrases et de réfléchir plus de quinze secondes, ou encore des rafleurs bons pour l'action mais surtout la rédaction de paperasse à n'en plus finir. Sur ce dernier point Sam s'était bien fait avoir. Vendu comme étant une promotion bien alléchante, il n'avait finalement gagné que quelques gallions mais surtout beaucoup plus d'heures assis derrière un bureau que sur le terrain. Les quelques missions plus actives qu'il avait à remplir étaient ainsi de véritables moments de plaisir.
Sam retira son manteau délavé et l'accrocha machinalement au porte-manteau. Il y ajouta son énorme écharpe marron et rejoignit son bureau en enlevant son bonnet, découvrant son crâne presque chauve. Il rangea son couvre-chef dans un tiroir et s'installa lourdement, retardant au maximum le moment où il devrait jauger la montagne de dossiers qui débordait de la table. Un autre collègue passa devant lui et déposa une tasse de café fumante, il le remercia d'un signe de la main. Sam était bien connu pour sa mauvaise humeur quotidienne du matin, il était préférable de ne lui adresser la parole qu'à partir de dix heures. Le breuvage lui brûla les lèvres mais son goût amer lui réveilla les sens. Nouvelle journée bien naze en perspective.

Enfin son regard parcouru les objets habituellement posés sur son bureau et la nouvelle venue attira son attention. Une lettre, cachetée, dont l'adresse était rédigée avec une écriture parfaitement lisible. Clairement il ne s'agissait pas là d'une quelconque lettre d'un supérieur qui souhaitait le convoquer - d'ailleurs en général, un post-it volant suffisait. Non clairement, cette lettre avait tout d'une messagère porteuse de nouvelles auxquelles il n'était pas habitué. Fronçant les sourcils, il la décacheta, et la posa sur ses genoux pour éviter qu'un collègue passant par là ne vienne lui poser des questions
.

 Monsieur Dewey

Vous êtes convoqué par la présente à vous rendre à l'école de sorcellerie Poudlard sur-le-champ pour participer à une sélection d'élèves. Vous recevrez des instructions complémentaires sur place. Cet ordre est direct et ne peut souffrir d'aucun refus.
 

Aucune signature n'était visible, cependant le cachet du Département de la Défense faisait foi. Sam se redressa et regarda le bureau de son supérieur. Des dizaines de questions se bousculaient dans sa tête, mais il n'était pas sûr que ce lourdeau pourrait apporter des réponses. Il alla tout de même frapper à sa porte.

« Excusez-moi m'sieur. » dit-il en secouant la lettre devant lui pour signifier en un geste l'ensemble de sa question.

« Je sais Dewey, dépêchez-vous si vous voulez rester en vie » marmonna son supérieur sans même daigner le regarder.

Dans sa façon d'être très occupé et débordé, Sam voyait bien que son supérieur n'avait nullement l'intention de se mêler de cette histoire. Il haussa les épaules et se rhabilla pour sortir. Aucun de ses collègues ne lui posa de question lorsqu'il sortit du bâtiment.

**

Ce n'était qu'en de très rares occasions qu'il avait pu revenir à Poudlard. En tant que membre de la brigade il avait bien sûr assuré la sécurité du déroulement du Tournoi des trois sorciers (en l'occurrence, quatre sorciers cette année-là) et d'autres événements. Mais depuis l'avènement du nouvel ordre magique, il n'avait plus remis les pieds à l'école. Il pensait que c'était parce que suffisamment de sbires du Seigneur des Ténèbres étaient sur les lieux. En quoi lui, rafleur, pourrait apporter quelque compétence que ce soit dans une « sélection d'élèves » ?

Il monta dans un traîneau tiré par un cheval guidé par des rênes ensorcelées et ce dernier fila à toute allure en direction du château. Sur le trajet Sam essayait de mettre ses idées en ordre. La façon dont cette lettre avait été écrite prouvait qu'il ne s'agissait pas d'une mission stupide de traque ou de surveillance. Son chef n+1 lui-même avait juste été mis au courant et clairement ne devait en aucun cas en discuter. Donc l'ordre venait de plus haut …
Sam était un bon rafleur, lui-même se jugeant comme supérieur intellectuellement par rapport à ses collègues. Il travaillait plus vite, réussissait ses missions à tous les coups et n'avait aucun retard dans ses rapports (même si ce travail manuscrit le gonflait royalement). Son chef le préférait aux autres pour des missions un peu plus complexes et lui foutait la paix en règle générale. Malgré ces bonnes performances il n'avait jamais cherché à évoluer.
Le traîneau s'arrêta devant le portail de l'école et Sam descendit. La majesté du château fit remonter un nombre incroyable de souvenirs et pendant qu'il marchait pour rejoindre la lourde porte, ses pensées s'envolaient d'un moment passé à un autre. Il croisa un mangemort dont il ne connaissait pas l'identité et lui demanda de lui indiquer où allait se dérouler la « sélection d'élèves ». Les cachots. Il le remercia et n'attendit pas les informations suivantes. Durant sept longues années il avait parcouru les couloirs de cette école, il en connaissait presque tous les secrets.

Mais la nostalgie ne dura qu'un temps. Lorsqu'il se retrouva dans la seule pièce éclairée des cachots, son sang se pétrifia. Le Seigneur des Ténèbres emplissait de sa sombre présence toute la pièce et il ne remarqua que bien après la mangemort Lestrange qui se tenait à ses côtés. Sam se retînt de paraître effrayé et tenta de calmer les battements de son cœur. Peu d'individus pouvaient se vanter de se tenir encore debout devant Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Il fit un bref signe de tête et, entendant d'autres personnes arriver derrière lui, il rejoignit un coin de la pièce, se disant qu'il n'avait aucun droit à adresser la parole au Seigneur des Ténèbres. Non décidément, il n'aurait jamais pu imaginer que « l'ordre non négociable » allait l'emmener dans un tel endroit.

Au bout de quelques minutes durant lesquelles Sam resta le plus possible stoïque, n'adressant qu'un bref regard aux différentes personnes qui entraient, la voix glaçante du Seigneur des Ténèbres s'éleva. Résonnant dans la pièce, elle avait l'effet d'un pic de glace s'enfonçant profondément dans la chair
.

- Certaines missions vont exiger plus de pions, glissa-t-il de son autant froid que bizarrement serein. Même les gamins peuvent servir et comprendre dès aujourd’hui où se trouve leur place. Vous allez participer au jugement de leurs compétences… Pour commencer, amenez ici Felix Lawford, Abigail Hook, Lisabeth Avery…

La veille encore, Sam était en filature, suivant un homme à moitié bourré se prenant pour l'élu. Aujourd'hui il était aux côtés du plus grand sorcier de ce monde, à remplir l'une de ses missions prioritaires. Pendant une seconde Sam se demanda ce qu'il s'était passé en 24heures pour que le cours de sa petite vie monotone change à ce point. Aurait-on décelé chez lui suffisamment de potentiel pour faire partie des plus crédibles aux yeux du Seigneur des Ténèbres ? Voilà qui n'était pas pour lui déplaire.

Plusieurs élèves étaient convoqués. Certainement que les mangemorts déjà présents dans l'école les avaient prévenus. Sam se sentit concerné par l'injonction et, après avoir débloqué ses jambes paralysées, il sortit de la pièce. Il rejoignit la salle commune des Serpentard, qui n'était pas loin de la salle de sélection. Nul doute que les premiers élèves choisis étaient forcément des soupirants de Serpentard. Devant la porte d'entrée un mangemort se tenait debout, baguette à la main, avec un sourire narquois sur le visage. Son nom ne lui vînt pas de suite en tête mais il avait déjà vu ce visage
.

« Je viens chercher Lawford, Hook et Avery. » dit-il en tentant de contrôler sa voix.

L'homme hocha la tête et disparu dans la salle commune pour en ressortir presque aussitôt, accompagné de trois jeunes personnes.

« Bon, vous me suivez en silence » annonça Sam en ne leur jetant qu'un rapide regard.

Durant tout le trajet vers la salle où attendait le Seigneur des Ténèbres et les autres membres du « jury », le rafleur n'adressa pas une parole, pas un regard aux élèves qu'il était en charge d'accompagner. Pourtant, le visage du jeune sorcier Hawford ne lui était pas étranger ... Il se souvenait de l'avoir croisé, quelques jours auparavant, dans un bar à Pré-Au-Lard. Mais l'heure n'était pas aux souvenirs amusés et aux blagues déplacés que l'élève appréciait tant faire. Sam l'ignora tout le long du trajet, ne pouvant s'empêcher d'imaginer ce visage narquois se déformer devant le Seigneur des Ténèbres. Une fois devant la salle il s'arrêta un instant pour les observer à tour de rôle, puis fit un signe de tête.

« Entrez, vite. »

Une fois les trois élèves entrés il reprit sa place et poussa un profond soupir. En tant que rafleur peut-être pourrait-il apporter des jugements sur certaines compétences nécessaires à la traque, le combat, la jugeote … mais il ne pourrait certainement pas évaluer le degré d'allégeance. Lui-même ne faisait que répondre aux ordres, se plier à la hiérarchie. Il avait été apprécié pour cela autant que pour ses qualités de rafleur. Mais il avait peur, peur du déroulement de la sélection, peur d'entendre à nouveau la voix tranchante du Seigneur des Ténèbres, peur pour sa vie.
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MessageSujet: Re: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptyVen 17 Mar 2017 - 17:33

12 Octobre 1997,
Poudlard.

Une chape de plomb pesant sur ses paupières closes. Un brouillard gris, épais. Le silence. Rien d'autre que le silence ponctué par la régularité d'une douce respiration, profonde, paraissant des plus paisibles. Cassidy dormait, comme elle le faisait chaque nuit depuis le début du mois. Jusque là rien d'anormal, n'est-ce-pas ? A cela près que si son sommeil revêtait aujourd'hui - et depuis qu'elle avait été marquée - ce caractère si profond que presque rien ne possédait le pouvoir de la tirer des bras de Morphée, il ne l'était qu' à cause ou plutôt grâce à cette petite fiole à moitié pleine posée sur la table de chevet trônant à côté du lit. Une fiole, une simple petite fiole en cristal, dont la sorcière n'avait absorbé que partiellement le contenu. Partiellement ? Oui. Se sentant devenir dépendante du sommeil artificiel, Cassidy avait pris la décision de commencer à tenter de s'en libérer. Finalement, devenir dépendante d'une potion revenait une fois de plus à perdre le contrôle sur soi-même, et sur sa vie. Diminuer les doses au lieu de tout stopper d'un seul coup lui avait paru le plus judicieux, néanmoins, les choses n'étaient pas si simples puisque depuis qu'elle avait pris cette décision, elle se réveillait pleins fards au beau milieu de la nuit, et restait là, les yeux grands ouverts et l'angoisse montante, sans parvenir à se rendormir. Plusieurs fois, elle avait failli céder à la tentation d'avaler le reste de le dose du somnifère, mais à chaque fois, quelque chose l'en avait empêchée. Octavius, lorsqu'il était présent et réveillé, ou sa conscience, lorsqu'elle était seule. Pour le moment, la potion faisait encore effet mais la Mangemort n'allait pas tarder à se réveiller. C'était comme à chaque fois, inévitable. Sur le dos, les cheveux étalés en une auréole dorée, elle dormait. Elle dormait d'un sommeil sans rêves, tentant de récupérer tout ce qui lui avait été retiré et qu'elle ne pourrait désormais plus retrouver dans la réalité. En revanche, si ce sommeil artificiel lui permettait de récupérer physiquement, la tranquillité de l'esprit, elle, ne pouvait être accessible par une simple potion. Revigorée physiquement, épuisée psychiquement. Au moins, l'un des deux était atteint, ce qui ne venait cependant la réparer que partiellement et de manière bancale. Mais honnêtement, y avait-il vraiment des gens dont l'esprit était paisible désormais ? Chacun avait ses soucis, et chacun les vivait différemment. Il n'y avait pas la place pour la moindre comparaison.

Trois, deux, un. Fin de la mise en scène ! Le rideau tomba et la Rowle s'éveilla. Les paupières papillonnèrent et elle ouvrit grand ses yeux vert d'eau. Le plafond en pierres des cachots se dessina peu à peu, sans surprise, la faisant soupirer de dépit. Bon sang... Quand cela finirait-il exactement ? Quand parviendrait-elle à récupérer un sommeil naturel et réparateur ? Y parviendrait-elle ? Octavius semblait y croire, lui. Il avait confiance en elle et le lui avait maintes et maintes fois fait comprendre. Cet homme serait là pour elle, tout comme Rogue. Rogue... qui lui avait confié son terrible secret. Deux personnes ayant pris de l'importance et une place cruciale, chacun différemment, dans sa vie. Deux sorciers reliés à elle par une chose commune : la confiance qu'ils avaient placés en elle. Des alliés. Des... partenaires ? Bon sang que les choses étaient compliquées... Trois heures du matin, et Octavius n'était pas là cette nuit. Il n'y avait pas d'autre chose à faire, il fallait qu'elle utilise ce temps correctement, le mettant à profit. L'inactivité était une chose impardonnable aux yeux de l'étudiante. Impardonnable, et angoissante. La paresse n'avait pas sa place ici-bas. Repoussant le drap blanc, la sorcière se leva, vacilla légèrement et se dirigea vers la salle de bain adjacente. Il fallait qu'elle soit prête. A quoi ? A tout. Désormais, elle était entrée dans la cour des grands, et il lui fallait redoubler de prudence.

Une demie-heure plus tard, ce fut frigorifiée - l'eau chaude lui ayant fait défaut - que Cassidy sortit de la salle de bain vêtue d'une chemise blanche au col montant asymétrique. La coupe de cette dernière était plutôt stricte mais cela n'en restait pas moins élégant et parfaitement ajusté. Fouillant dans son armoire, elle en tira un jean taille haute sombre et une veste de type blazer, noire au col ponctué de motifs " peau de serpent " en cuir. Bien. Cela changeait de façon radicale, mais au moins était-elle parée. Enfin, presque. Le regard de la jeune femme tomba sur ses pieds nus. Des chaussures. Et autres que les dernières qui avaient laissé leur vie en Albanie. Après réflexion, elle opta pour des bottines noires à lacets, au talons présents mais plus larges lui permettant une stabilité à toute épreuve. Marcher, courir, sauter. Avec cette paire, Cassidy se savait capable de tout faire. Depuis les récents événements, la façon de s'habiller de la jeune femme avait subi quelques modifications. Elle qui ne jurait auparavant que par les robes et les jupes - courtes ou longues -, avait fini par se rendre à l'évidence : jouant avec le feu comme le faisait actuellement, il aurait été suicidaire de porter des vêtements susceptibles de permettre au brasier de l'atteindre et de se répandre plus rapidement. Il était indéniable qu'une fois que Greyback vous avait couru après dans une forêt emplie de magie noire alors que vous étiez en robe et en collant, l'angle de vue changeait légèrement, faisant percuter les choses un peu plus vite qu'une simple leçon de morale. Pour le coup, la pratique avait eu raison de la théorie. D'un mouvement de baguette, les longues boucles blondes de Cassidy vinrent s'enrouler les unes autour des autres, s'entremêlant de manière à former une tresse venant reposer sur son épaule droite. Une fois de plus, la logique avait eu le pas sur ses envies, et désormais, robes et jupes restaient au placard. Ce n'était qu'un énième enterrement de soi après tout. N'y était-elle pas habituée ? Non. Pouvait-on réellement s'y habituer un jour ? La jeune femme se mordilla les lèvres. Comment Severus Rogue faisait-il ? Lui, s'était enterré en entier. Certes, peut-être n'avait-il jamais eu à le faire dans les domaines la touchant elle - tels que celui des vêtements - mais l'entièreté de son être était bouclé, sauf ses pensées. Ou plutôt... Non. Même ses pensées les plus profondes se devaient d'être dissimulées. Tout comme les siennes désormais.

Ce fut donc plus réveillée que jamais qu'elle recommença à se prêter aux exercices que le Directeur lui avait demandé s'appliquer à travailler quelques jours auparavant. Si ses dernières tentatives s'étaient révélées définitivement pathétiques, Cassidy n'avait pas pour autant renoncé. Après tout, elle ne pouvait que s'améliorer, n'est-ce-pas ? Maintenant que ses émotions avaient été déverrouillées, il ne lui restait plus qu'à faire leur connaissance et à la apprivoiser pour mieux les contrôler. Facile sur le papier, beaucoup plus complexe à mettre en oeuvre, surtout pour quelqu'un ayant passé des années et des années à s'oublier elle-même au point de ne plus rien ressentir. S'asseyant à même le sol, elle ferma les paupières et inspira profondément. Derrière ses paupières closes, le protocole s'afficha et les paroles du potionniste lui revinrent en mémoire, la propulsant quelques jours en arrière. Sa voix raisonna dans son esprit tandis que ses onyx sombres et percutantes se dessinaient dans l'obscurité. Première étape : obliger le corps et l'esprit à se détendre. La seconde : vider son esprit et remparder ses souvenirs et ses pensées derrière une puissante muraille de pierres. Visualiser un lac, calme. Reflet de la psyché. Il n'y a rien à voir. Rien. Se concentrer sur une émotion qui servirait de rempart et viendrait renforcer la solidité du barrage lui avait-il dit. Une émotion-écran - indétectable pour le legilimens - qui viendrait renforcer le mur de briques qu'elle était presque en mesure de percevoir dans son esprit. Une émotion... Depuis cette entrevue avec Rogue suite à son entrée dans les rangs du Seigneur des Ténèbres, ce dernier avait forcé tous ses remparts pour commencer à lui enseigner les principes de l'Occlumancie. Il fallait qu'elle protège son esprit pour ensuite être en mesure de pouvoir l'aider comme il y songeait. Protéger son esprit pour rester en vie, et éviter qu'il ne se fasse tuer lui aussi puisque ses souvenirs à lui étaient désormais dans son esprit à elle puisqu'il les lui avait montré dans la pensine. Une sorte de chaîne commençait à se dessiner, reliant les vies de plusieurs personnages entre elles. Severus à Cassidy. Cassidy à Severus. Cassidy à Octavius, et Octavius à Cassidy ? Hum... Cela était à voir. Si la jeune femme se rattachait effectivement au bibliothécaire comme une ancre au fond marin afin de ne pas laisser le bateau être emmené par l'océan déchaîné, le sorcier, lui, était-il dépendant d'elle autant qu'elle l'était devenue - malgré elle - de lui ? Les vies se liaient en tout cas, et cela n'échappait à la Rowle qui se sentait rassurée par cela autant qu'elle en était effrayée - elle qui s'était toujours débrouillée seule, préférant l'autonomie et l'indépendance au partage et à la confiance. Or, c'était ces points qu' Octavius et Rogue l'avaient tous deux demandé de développer - pour des buts différents cela dit. Une souplesse. Il lui fallait encore une fois développer une souplesse. On en revenait toujours à la même chose.

Plusieurs heures passèrent ainsi sans qu'elle ne bouge d'un cil. Si son visage était resté longuement crispé, depuis quelques minutes les traits de l'ovale féminin étaient progressivement en train de se relâcher. Les résidus des nombreuses expressions l'ayant traversé se dissipaient lentement et enfin, sa respiration commença à s'apaiser. Enfin, elle avait trouvé. Enfin, elle ne pensait plus. Le syndrome de la tête vide. Comme une fréquence brouillée, l'on ne parvenait plus à capter le signal. Après plusieurs jours à la rechercher à divers moments de la journée - sous la douche, en travaillant, avant de s'endormir... - elle l'avait enfin trouvée ; cette émotion ayant le pouvoir et la force de venir renforcer la muraille mentale qu'elle avait mis en place dans son esprit rigoureux. Cassidy était de ceux fonctionnant à l'adrénaline et boostée par le danger. Ce dernier ne la paralysait pas, ne faisant que renforcer en elle la nécessité de se bouger et de se donner à fond dans ce qui était vital pour sa survie. Qu'est-ce qui la motivait à tenir ? Qu'est-ce qui l'avait fait se raccrocher à la vie depuis l'assassinat de sa mère ? Quel était son socle, sa base sur laquelle se greffait le reste ? Après être passée par la colère, la rage, la rancune, la vengeance... Cassidy s'était aperçue qu'aucun de ces sentiments ne lui permettait de maintenir en place la muraille précaire de son esprit. Au contraire, chacun d'entre eux la ramenait en arrière, la tirant vers des souvenirs néfastes qu'elle avait souhaité garder enfouis et libérant des chaînes associatives infernales qui - une fois amorcées - ne semblaient plus pouvoir s'arrêter. Au lieu de maintenir la barrière en place, ils ne faisaient que la fragiliser. Ces émotions n'étaient définitivement pas les bonnes. Elle n'allait pas dans la bonne direction. Qu'est-ce qui clochait ? Rogue avait parlé d'une émotion forte, dominant les autres et servant de guide permettant au mur de tenir en place, ou au lac de rester calme. Quelle émotion prédominait chez elle ? Laquelle englobait les autres et les surplombait ? Finalement, c'est en se remémorant les paroles exactes qu'avait eu le directeur de l'école à son égard, qu' elle l'avait trouvée. « Vous pouvez choisir qui vous voulez être, ou plutôt vous le choisirez. Jusqu’à la fin de cette guerre, vous devez rester Cassidy Rowle, après elle, vous pourrez vous faire appeler Nehal Holbrey. » Une émotion pure et dominant les autres. La roue maîtresse du carrosse. Celle sans laquelle elle n'aurait jamais eu la force d'avancer hier, et sans laquelle elle ne pourrait pas faire un pas de plus aujourd'hui. L'émotion en question était une émotion mixte. Un sentiment tellement évident et difficilement saisissable qu'il lui avait bien fallu des jours et des jours pour parvenir à la saisir au vol. Il s'agissait de...

Bam, bam, bam ! Violemment, les prunelles turquoise de la jeune femme s'ouvrirent et elle tourna la tête vers la porte de ses appartements. Le charme était rompu. Qui cela pouvait-il bien être à une... Quelle heure était-il donc ? Son regard se porta à l'horloge magique surplombant son lit. Sept heures quarante-cinq. Par la barbe de Merlin, le temps était passé si vite ! Souplement, la jeune femme se releva et alla ouvrir la porte, un air contrarié peint sur son visage pâle. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber sur Greyback. Fenrir Greyback. Retenant à grand peine un mouvement de recul, la sorcière pointa sa baguette sous le nez du loup-garou qui commença à ricaner avant de refermer vivement la bouche, en proie à de mauvais souvenirs. Que se passait-il ? Pourquoi Greyback était-il là ? Comment...

« Bouge-toi Rowle ! Le Seigneur des Ténèbres requiert ta présence immédiatement. Vaut mieux pas que tu le fasses attendre », maugréa-t-il entre ses dents jaunies qu'il avait visiblement récupérées.

Un clignement de paupières, bien vite suivi d'un second.

« Pardon ?
- T'as pas la lumière à tous les étages ou quoi ? Je te dis que le Lord est ici, à quelques mètres de tes appartements et qu'il demande ta présence. Si j'étais toi, je m'empresserai de me bouger les fesses si je tenais un tant soit peu à mon joli minois. »

Étages.. Lumière... Fesses... Lord... Les mots bourdonnaient dans les oreilles de Cassidy sans qu'elle ne parvienne à les remettre en ordre pour leur donner un sens.

« Pourquoi ?
- Parce qu'en plus il te faut une raison pour répondre à son appel ? T'es sûre de tenir à la vie Rowle ? »

B*rdel. Une lueur de compréhension vint soudainement allumer le regard ahuri de la sorcière qui se reprit rapidement. D'un regard hautain, elle prit quelques minutes pour toiser longuement le loup-garou, comme si ce dernier n'était qu'une tâche de boue ornant le dessus de sa botte, avant de reprendre la parole.

« Je vous conseille de me tenir en respect Greyback, et ce même si je suis plus jeune que vous et nouvellement marquée. Oui, parce que voyez-vous, j'ai la nette impression que vous ne m'accordez pas la place que requiert mon sang, ni même mon statut de Mangemort. Voulez-vous que je vous rappelle le dénouement de notre précédente rencontre ? Je n'en suis pas sûre. Si mon oncle Thorfinn est en disgrâce au yeux de notre maître suite à son échec cuisant, ce n'est pas le cas de mon père, Andreas. Vous n'êtes pas Mangemort, et je pense que si le Seigneur des Ténèbres avait jugé bon de vous accorder cet honneur, il vous aurait déjà marqué depuis longtemps. Je vous conseille de rester à votre place. »

Le visage de Greyback se transforma sous l'effet de la rage qui montait en lui, faisant apparaître une veine temporale palpitante sous sa peau tendue. Il ouvrit la bouche s'apprêtant à répondre mais la jeune femme le devança, lui renvoyant en pleine figure ses propres paroles.

« Je pensais qu'il ne fallait pas faire attendre le Maître ? Je suis prête à vous suivre, menez-moi auprès de lui. »

Sans prendre le temps de prendre sa cape, Cassidy glissa sa baguette magique dans la poche intérieure de sa veste et d'un sortilège informulé, verrouilla la porte de ses appartements avant de suivre le loup-garou. Ce dernier la devança en entrant dans la pièce mais Cassidy n'en avait strictement mais strictement rien à faire. Tout au long du chemin - c'est à dire pendant quelques mètres tout au plus - la sorcière ne s'était concentrée que sur une seule chose ; tenter de retrouver l'état d'esprit qu'elle était parvenue à atteindre avant que Greyback ne vienne tenter de défoncer sa porte. Que venait faire le Seigneur des Ténèbres et ses sbires ici ? A vrai dire, la question était finalement secondaire. Protéger sa tête. Protéger son esprit, sa vie, et celle de Rogue. Voilà ce sur quoi il lui fallait se concentrer. En pénétrant dans large et haute pièce faiblement éclairée, Cassidy inclina la tête, comme lors de leur première rencontre, ce qui lui avait probablement valu de rester en vie et de conserver ses deux jambes entières contrairement à Elyas. Sans un mot, elle rejoignit les Mangemorts présents, allant se placer aux côtés d'un homme qu'elle n'avait encore jamais vu avant aujourd'hui. Peu importait qui il était. Relevant les yeux, elle croisa alors un regard noir. Bellatrix Lestrange. Cette dernière lui jeta un regard meurtrier, n'ayant certainement pas apprécié la façon dont le maléfice hindou de la Rowle l'avait heurtée lors de leur dernier duel. Son regard brûlant de haine se heurta à celui glacial de Cassidy qui se contenta de l'ignorer royalement, détournant les yeux avec splendeur. Cette femme avait participé à sa sélection, mais le seul ayant de l'importance dans son jugement était Rogue. Cassidy savait pertinemment que l'avis du potionniste avait largement plaidé en sa faveur et que - si cela ne servait peut-être pas à la protéger entièrement - cela était à son avantage. Malheureusement, Rogue ne semblait pas être présent. En revanche, une autre jeune femme blonde que la Rowle avait déjà aperçu au détour des couloirs entra dans la pièce et vint rejoindre les rangs. Ceci fait, le Seigneur des Ténèbres prit la parole.

« Certaines missions vont exiger plus de pions. Même les gamins peuvent servir et comprendre dès aujourd’hui où se trouve leur place. Vous allez participer au jugement de leurs compétences… Pour commencer, amenez ici Felix Lawford, Abigail Hook, Lisabeth Avery… »

A qui s'était-il réellement adressé ? Mystère. Était-ce un test ? Un moyen de savoir qui se sentait concerné ? Rapidement, avant même que le Seigneur des Ténèbres ne puisse préciser si la tâche incombait à un seul des Mangemorts ou à plusieurs, le sorcier à ses côtés se détacha spontanément du groupe et déclara aller chercher les élèves. Tous. Incroyable. Et comment pouvait-il savoir à quelle maison les élèves cités appartenaient ? Cet homme ne faisait guère partie de Poudlard et semblait ne chercher qu'à se mettre en valeur. Sur la base d'une simple intuition ? A moins que ce ne soit le stress palpable qu'elle avait senti émaner de lui qui l'avait poussé à agir sans réfléchir ? Enfin, qu'il se fasse remarquer, qu'il s'approprie toutes les directives du Lord si cela lui permettait de se sentir en vie. Cela arrangeait bien Cassidy qui se contenta de l'observer sortir de la pièce, sans esquisser le moindre geste. Le visage de marbre, refusant de croiser le regard du Seigneur des Ténèbres sans sollicitation expresse de celui-ci - signe de respect, bien entendu - Cassidy resta stoïque, ignorant royalement les regards lancés de temps à autres par Lestrange. Quelques minutes plus tard, le sorcier revint dans la pièce, suivi des élèves dont la présence avait été exigée. Avery, Hook, et Lawford. Bon sang, quel type de sélection le Lord leur réservait-il ? Greyback ne pouvait décemment pas courir après les trois, en Albanie.
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Felix Lawford
Felix Lawford
SERPENTARD6ème année
    SERPENTARD
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MessageSujet: Re: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptyMar 28 Mar 2017 - 21:20


Octobre 1997
La souffrance psychologique n'avait jamais réellement eu raison de Lawford, jusqu'à ce fameux jour où la lettre de Yun Park était atterri entre ses doigts, pendant que le courrier était enfin remis. D'ailleurs, il avait aussi reçu une boîte dans laquelle il avait pu y retrouver tout ce que sa figure maternelle lui avait promis. Un tas de vêtements trop sombres ainsi qu'une potion qui, à la base, devait lui faire retrouver ses cheveux de couleur charbon. C'était qu'il allait devenir gothique notre petit Felix, tout ça pour bien paraître devant le Seigneur des ténèbres. Face à la boîte, une grimace avait déformé son visage qui fut pris entre l'horreur et le dégoût pendant de longues heures. En finale, il avait refermé le paquet sans rien dire puis, pour changer, il s'était immédiatement rendu dans les bras de la seule personne qui pouvait encore lui donner le réconfort dont il avait besoin. Hook... Felix lui avait tout dit, tout montré, sans rien lui cacher, sans lui mentir. Il lui avait même fait toucher le chemisier qu'il allait devoir porter, pour le plaisir de la voir réagir. Le satin était doux, assez confortable, mais très mince. C'était un costume pour le moins mortuaire, mais le tout restait assez propre et bien conçu. Et son nouveau veston, toujours aussi noir que la mort, n'était pas trop épais, ce qui allait lui permettre de le porter en tout temps. En bref, sa mère avait pris le temps de réfléchir, avant de lui envoyer les morceaux. Ah, il aurait sans doute pu en rire un bon coup et se dire que jamais il n'allait porter ces trucs qui se rapprochaient trop des goûts de Severus Rogue. Ouais, c'était un look à vouloir s'en ouvrir les veines en écoutant du Marilyn Manson. Un genre de Dracula style qui donnait plus envie de gerber, plutôt que de l'apprécier à sa juste valeur. Enfin, quelques jours avaient passé et il se retrouvait dorénavant dans la salle commune de sa maison. Il avait pris place contre le canapé, s'y couchant et écartant ses jambes pour laisser place à Hook. La jeune femme était couchée contre son torse, une position assez confortable que Felix appréciait énormément. Pour tout dire, la présence d'Abigail le gardait dans un état paisible et Dieu savait à quel point il pouvait être instable. Bref, l'ancien blondinet jouait dans le cheveux d'Abi en souriant, alors qu'il la revoyait en train de devoir lui foutre la potion/teinture sur la tête. Elle avait fait du bon boulot d'ailleurs, malgré le fait que la potion avait taché ses mains comme le ferait la pire encre de ce monde. Mais, le résultat était là, la blondeur de Felix s'était envolée, laissant maintenant place à l'ébène. Niveau vestimentaire, il avait enfilé ce que sa mère lui avait ordonné de porter, à l'exception qu'il avait opté pour un col roulé noir. Il avait gardé le veston et tous les autres morceaux, mais la chemise avait pris le bord, puisqu'elle n'était pas assez large au niveau des épaules. Il grandit si vite le Fefe...  

Concentré dans ce qu'il faisait, il ne releva guère la tête vers les autres Serpentard. Il était tranquille et sage... Cependant, ce fut lorsque l'un de ses camarades leva le ton que Felix donna signe de vie. Il n'avait poussé qu'un seul « Hey » pour donner l'avertissement que si quelqu'un réveillait Hook par mégarde, il n'allait pas hésiter à aller casser des gueules pour qu'elle puisse se rendormir à nouveau. Non, mais OH ! La demoiselle somnolait doucement et elle avait le droit de prendre cet instant de repos, sans avoir à se faire chier. Ouais, Lawford était paisible, mais sa patience ne valait pas grand-chose, lorsque cela concernait Hook.

Quelques minutes plus tard et la tension était redescendue. Les choses allaient bien, mais c'est lorsque tout va bien que les problèmes doivent impérativement survenir. D'abord surpris, le Serpentard releva à peine son attention vers l'homme qui avait dit son nom ainsi que celui d'Abigail en plus d'Avery. Il n'avait que froncé les sourcils en glissant ses paumes autour de la jeune femme contre lui, dans un geste purement protecteur. Après un instant de réalisation, il bougea lentement, se redressant sans jamais lâcher sa protégée du regard. Il ne voulait pas la brusquer, alors il ne fit que se pencher vers elle pour lui murmurer quelques mots, avec tendresse. - Hey, Abi... réveilles-toi. Il laissa ses paumes glisser contre le visage de l'adolescente toujours contre lui. - Je crois que c'est l'heure... tu te souviens ? dit-il en souriant en coin, sourire qui pouvait sembler triste, mais ce fut pour cause de la sincérité qui le berçait. Puis, tout en lui replaçant les quelques mèches rebelles qui semblaient tout aussi endormies qu'elle ne pouvait l'être, le sixième année se leva pour de bon. Il s'étira et bailla un bon coup avant de prendre la main d'Hook pour l'attirer avec lui à l'extérieur. Ses mouvements n'étaient pas des plus rapides, mais il avait fait attention de ne pas trop faire attendre l'homme qui avait quémandé leur présence. Il ne manquait plus qu'Avery, mais Felix ne s'inquiétait pas trop pour elle. Cette drôle de blonde savait sans doute ce qu'elle devait faire et cela depuis longtemps. Puis, lorsqu'ils sortirent de la salle, un visage familier apparu. Monsieur de Chérif en personne. Bonsoir Sam... Felix aurait bien aimé lui dire ces mots, mais ce fut en le voyant qu'il comprit ce qui allait arriver et "qui" ils allaient rencontrer. Un mal de coeur le percuta alors, le faisant sursauter dans un soubresaut d'effroi. Il ravala difficilement sa salive, se reculant sans même s'en rendre compte et lâchant presque la main d'Abigail. Mais cette main en question le ramena sur Terre et au lieu de la lâcher, il l'agrippa davantage et laissa un rire s'échapper d'entre ses lèvres. Son rire était simple, pris par un mélange de surprise d'ennuie. - Sérieux, je sens que ça va être con. C'était sortit tout seul, en un seul murmure.

« Bon, vous me suivez en silence » Bien sûr, bien sûr... Felix suivit le pas en attirant Abi contre lui, comme s'il avait déjà peur de la perdre. Et bon sang que le trajet était long, ce qui donnait le temps de réfléchir et d'imaginer le pire. Puis, d'un coup, ils arrivèrent et sans même avoir le temps de bien se préparer, Sam souffla les deux mots qu'il ne voulait pas entendre. « Entrez, vite. » Lawford lança un dernier regard vers Abigail puis il lui lâcha la main. Il ne voulait pas que son attachement se ressente, de peur qu'on s'en prenne à lui ou à elle pour la simple et bonne raison qu'ils avaient l'air de bien s'aimer. En entrant dans la salle, son mal de coeur refit rage et il remonta l'une de ses mains contre sa bouche pour arriver à contrôler sa pulsion. Puis, en évacuant difficilement son souffle, il posa ses prunelles contre tous les... invités. Bizarrement, la présence de Cassidy le fit sourire, mais ce ne fut guère un sourire d'enchantement. Non, il n'était que fortement déçu de la voir là et d'un coup, sa tendre beauté se changea en pure laideur. Dieu que cette femme était devenue affreuse à son oeil. Sa beauté n'était qu'une ruse, mais il ne se laissera plus avoir. Il secoua la tête pour lui-même, relevant ses yeux humides vers le plafond et pinçant les lèvres, à l'instant même où il put entrevoir le visage de vous-savez-qui. Le Lord était là... Ne panique pas, ne panique pas, ne panique pas... Il brûlait de l'intérieur, ce qui le poussait à tousser dans le vide et à redescendre ses prunelles vers la table, dans l'espoir qu'aucune larme ne coule contre son visage. Aller Felix, tout va bien... tout va bien... tout va bien... C'était ce qu'il voulait bien se faire croire.
 
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12 Octobre 1997

La peur. Émotion primaire, survenant dans une situation se trouvant être stressante. Le pas léger d'Abigail foula une fois de plus la pierre froide des cachots, dans lesquels elle déambulait depuis plusieurs minutes, une dizaine peut-être. Ses prunelles vertes passèrent sur les murs humides, à l'odeur presque étouffante pour quiconque n'y était pas habitué. Quels étaient les signes ? Ses doigts se serrèrent dans les poches de la veste qu'elle avait pris la peine d'enfiler avant de sortir à l'air libre, quittant de ce fait la tiédeur de la salle commune des Serpentard. Les lèvres sèches et la langue lourde, elle tenta d'énumérer mentalement cette nouvelle litanie, que dis-je un rituel, qu'elle avait instauré depuis la rentrée. Pour son bien, et celui des quelques personnes comptant sur elle, il fallait qu'elle garde son calme. Qu'elle freine la panique qui courrait parfois dans ses veines, les faisant palpiter si dangereusement qu'elle craignait que son cœur ne s'échappe de sa poitrine. Les signes Abigail, les signes. Tremblements, sueurs froides coulant le long de la colonne vertébrale, besoin vital de prendre la fuite, de laisser ses jambes agirent seules pour ne plus revenir. La jeune fille s'arrêta au milieu du couloir, le visage tendu en une expression de détresse infinie. Une mèche corbeau tomba sur son front, cachant partiellement ses traits, et de ce fait, la larme qui déborda de ses iris. La peur. La terreur écrasait sa cage thoracique avec la puissance qu'aurait un géant, s'il l'avait enserré dans une poigne dure et ferme, faisant battre son cœur à une vitesse, qu'elle ne pensait pas humainement possible.

Ses jambes reprirent leur avancée, comme mue de leur propre volonté. Sans qu'elle ne s'en rende compte, elle se mit à courir, le bruit de ses foulées se répercutant tel un écho dans les escaliers, qu'elle commença à gravir le plus rapidement possible. Elle voulait partir. Ne pas sentir le froid tétanisant qui prenait place dans ses muscles, gelant le sang dans ses veines. Le bout de sa chaussure butta contre le coin de la marche, la faisant chuter. Ses mains se placèrent instinctivement devant elle, empêchant que son buste ne heurte la surface lisse qui l'avait faîte trébucher. Son genou n'eut pas cette chance, et la douleur que la rencontre provoqua, la fit grimacer, dissipant par la même occasion la panique qui l'avait assailli. Elle s'assit lentement, ses doigts remontant le pantalon noir qu'elle avait enfilé à la va-vite le matin même. Abigail suivit avec un certain soulagement, la perle écarlate qui sillonnait le long de sa jambe, trouvant son origine d'une blessure peu profonde, qu'elle s'était finalement elle-même infligée par mégarde. Elle passa le bout de son ongle sur le sang, qu'elle étala plus qu'elle n'essuya, dessinant une lettre. Un «M». Il était le commencement d'un mot qui n'avait eu de cesse de résonner dans sa boîte crânienne et ce depuis que Lawford s'était confié à elle. Un secret qu'il lui avait conté d'une voix chevrotante, les yeux embués de larmes, qu'il tentait de contenir et ce même devant elle. Il lui avait montré la lettre, qu'il avait reçue au déjeuner, faisant les cent pas dans la salle commune, le corps agité de spasmes qu'elle n'avait finalement compris que quelques instants après. Elle avait retracé du regard les boucles élégantes se trouvant sur le parchemin. Et la réalisation l'avait frappé, aussi brutalement que si un coup de feu avait retenti près de son oreille. Son nom. Un nom qu'elle s'était choisi il y a six ans et dont elle avait été fière. La plupart des enfants le recevaient à leur naissance, ne l'avaient pas désiré, mais le porterait tout au long de leur vie, de leur construction. Certains étaient emprisonnés, enchaînés par un patronyme qu'on leur avait imposé. Rowle. D'autres se laissaient guider par lui, le portaient avec une insouciance presque touchante. Peterson. Elle avait eu la chance, et c'est ainsi qu'elle le percevait, de trouver celui qui lui irait le plus, qui lui conviendrait. À ce souvenir, un mince sourire étira ses lèvres, devenues salées par les larmes qu'elle avait laissé couler. Fait chier.

« Aller, Hook, tu vaux plus que ça. », marmonna-t-elle, en remettant son vêtement en place, le tâchant sans douce d'une pellicule, qui n'allait pas tarder à sécher pour revêtir une couleur cuivrée, marron foncé, qui ne se verrait qu'exposé à une lumière criarde. Un soupir dégonfla la poitrine de la sixième année, qui se releva avec nonchalance, ses mains frottant l'une contre l'autre, tant pour en enlever la saleté, que pour réchauffer ses extrémités qui avaient prit une couleur inédite. Un mélange curieux entre le violet, le rouge et le bleu. « Tu ne peux pas avoir peur. Ce n'est pas le moment. », ajouta-t-elle, en tirant sur son t-shirt, plus pour se donner un courage qui semblait lui faire défaut, que par réelle utilité. « Il a besoin de toi. Ton ami a besoin de toi. Tu n'as pas le droit d'avoir peur. Alors, tu vas aller, le voir et le soutenir. », sur cette décision, elle prit le chemin de la salle commune, qu'elle avait déserté. En entrant, elle s'autorisa une expiration bruyante, en sentant l'air chaud venir chatouiller sa peau glacée. Les paupières mi-closes par la sensation qui l'avait envahi précédemment, la laissant pour ainsi dire dans un état de fatigue qu'elle ne connaissait que trop bien. « Alors... », Hook dissipa l'épuisement qui habitait ses prunelles, d'un simple revers de main. Elle élimina la distance qui la séparait de Felix en de longues enjambées, autant que ses petites jambes menues les lui permettaient. « On la fait cette couleur ? », lui demanda-t-elle avec un sourire maladroit. Sans attendre sa réponse, elle empoigna son poignet et la fiole qu'il lui avait montrée un peu plus tôt. Une potion noire comme le charbon. Noire comme les tâches qui se trouvaient sur sa peau une fois celle-ci utilisée. Assise sur l'accoudoir du canapé en cuir, elle caressa pensivement le bout de ses doigts, dans le vain espoir d'en enlever la couleur qui l'avait taché, et qu'elle garderait plusieurs jours. « Quel merdier. », dit-elle d'une voix morne, en levant ses mains vers le plafond, pour y voir la lumière danser sur ses phalanges, filtrer au travers de l'espace laissait entre ses doigts, comme si elle n'était finalement qu'une ombre. Et par Merlin et les quatre fondateurs, qu'elle aurait aimé en être une. S’aplatir contre un mur et s'y fondre, pour ne plus en bouger. Faire partie des choses que l'on oublie, tant elles paraissent évidentes. Ses bras se baissèrent, cognant contre ses cuisses, quand son ami revient auprès d'elle, ses cheveux ayant repris leur teinte corbeau d'origine. Ne s'attardant pas sur les vêtements qu'il portait, lui faisant douloureusement penser à un enterrement, auquel elle était obligée d'assister. Ils étaient les cadavres que l'on allait mettre en terre, ou brûler comme le faisait jadis les Vikings, qu'elle avait étudiés étant enfant. Elle ne voulait pas l'imaginer, sa silhouette gracile et longiligne, sur un amoncellement de bûches, réunies dans la hâte, avant que de l'huile ne soit déversée sur le bois. Le feu. Elle pouvait le voir se mouvoir dans la fraîcheur du soir, la fumée s'en allant au grès du vent. Le « M » qu'elle avait dessiné s’immisça dans son esprit, sans qu'elle ne puisse l'en empêcher. La Mort nous prend tous, lui avait-on dit un jour. Un début peut finalement être une fin, comme une fin peut se révélait être un commencement. Et la mort n'était qu'un prolongement de la vie. Une page que l'on tournait, pour écrire sur une nouvelle. La plume ne lui appartenait pas, mais elle pouvait renverser l'encre si l'envie la prenait.

« Ça t'ennuie si je dors un peu ? Je suis un peu fatiguée. », la Serpentard étouffa un bâillement qui aurait pu lui décrocher la mâchoire si elle ne l'avait pas retenu. Sans un mot supplémentaire, elle laissa Felix s'installer, en une position allongée qui se voulait confortable. Abigail prit place sur son torse, son visage enfouit dans la chemise soyeuse, dont elle avait apprécié la douceur. Ses doigts s'y attardèrent, pinçant l'étoffe entre ses ongles rongés. Les caresses qu'il effectua dans sa chevelure courte, et les frissons qui avaient dressé les poils de ses bras s'estompèrent, au moment où son esprit s'éteignait, le vrombissement des voitures couvrant celui causé par les autres étudiants qui avaient fait leur entrer. L'odeur du parfum de son ami, fut remplacée par celle du Whisky et du tabac brun fraîchement fumé.

***

« Would you find me somewhere in the shadow ? Would you stay and wait for tomorow ? I was wrong to believe, I was free on my own. », laissa filtrer la radio, posée sur le comptoir de la cuisine.

« Abigail bon sang, fait un effort pour comprendre ! », hurla Seth, son mentor si elle pouvait l'appeler ainsi, pour la cinquième fois de la soirée. Il fit plusieurs pas, les poings serrés et le souffle court, quittant la cuisine dans laquelle ils s'étaient installé pour continuer leur dispute, pour rejoindre le salon partiellement dévasté. « Comprendre quoi ? Que tu ne veux pas que je sois moi-même ? Que tu refuses catégoriquement que je sois douée dans une quelconque matière à l'école ? Que je me doive me brider constamment parce que monsieur Peterson à la trouille ? », commença-t-elle à répondre, d'une voix qui se voulait contrôlée. Elle enjamba la table basse en bois clair, que le plus vieux avait éclaté à l'aide d'un informulé il y a quelques minutes, envoyant des morceaux aux quatre coins de la salle, avec une facilité déconcertante. Il s'arrêta de marcher, pour faire face à sa protégée, dont le rictus s'accentua à la vue de l'étincelle orageuse faisant luire les iris bleutés de son aîné. Fièrement, elle croisa les bras, son nez en trompette pointant vers le plafond, dans l'intention de faire grandir son corps frêle. Il imita sa posture, le regard sévère, comme un grand frère surprenant sa petite sœur une fois rentrée d'une soirée trop arrosée, évidemment non autorisée par l'autorité suprême d'une famille. « Alors, c'est pour ça que tu as démissionné de ton poste d'Oubliator ? Parce que tu as.. », elle amorça un pas en sa direction, se délectant réellement du bruit provoqué par le choc de ses dents les unes contre les autres, marquant un temps d'arrêt dans un pur élan dramatique. « Peur. », finit-elle, en pointant nonchalamment son index en direction, le sourire malsain qu'elle arborait s'accentuant en constatant la retenue dont faisait preuve l'ancien ministérien, pour ne pas céder à la tentation de la faire taire d'une manière peu agréable. D'un mouvement de poignet habile et rapide, le vase qui était soigneusement disposé à côté d'une photo sur la commode dans l'entrée, dans le dos de la jeune fille, s'envola. Elle se baissa juste à temps, ses tympans captant le sifflement du verre dans l'air, et il explosa en plusieurs dizaines de morceaux contre le mur beige.

« Mais t'es complètement con ? Tu aurais pu me tuer ! », s'emporta la brune, en sortant sa baguette de la manche trop large de sa chemise blanche. Sans attendre, elle la pointa en direction de l'égyptien, toutes traces d'amusement ayant déserté ses émeraudes, laissant sa place à une lueur dangereuse, mélange harmonieux entre la colère, la peur contenue et l'incompréhension. « Te tuer ? Mais c'est ce qu'ils feront, sombre idiote, si tu te fais remarquer ! », d'un nouveau geste, il fit voler l'arme de la londonienne jusqu'à sa main gauche, au creux de laquelle, elle se nicha. De surprise, tant par l'attaque, que par les mots prononcés, elle se laissa tomber contre le fauteuil, auquel elle s'adossa, son visage revêtant une expression sincèrement perdue, qu'elle ne prit pas la peine de cacher. « Qu'est-ce que tu pensais sérieusement ? Qu'ils te laisseront être brillante et tranquille? Si l'un d'eux te remarque, ils ne te laisseront pas en paix, tant que tu ne seras pas l'une des leurs, ou au fond d'une fosse commune. », il jeta les deux baguettes sur le canapé, duquel Ash, son bouledogue anglais descendit précipitamment. « Si tu penses réellement qu'ils te trouveront inintéressante si tu montres ton potentiel, alors, tu es plus naïve que ce que je croyais, et tu ne survivras pas à la guerre. Il n'y a pas de gagnants ou de perdants dans les conflits Abigail, il n'y a que des victimes. Et je ne tiens pas à ce que tu sois l'une d'elles. », il se laissa choir sur les coussins, les bras en croix. « Fais moi confiance Seth, je – Je ne remet pas en cause ton talent Abigail, simplement, fais toi discrète, c'est pour ton bien. ».


***

« He..A.bi... », les paroles de Seth se firent confuses, avant que l'environnement ne se mette à tourner. Elle avait l'impression d'être Dorothy, dans le Magicien d'Oz, au moment où la tornade emporte la maison. L'engourdissement dans ses muscles se fit sentir, tandis qu'Abigail sentait un contact tendre sur ses joues, qui la força à relever péniblement ses paupières, dissipant le rideau de plomb qui s'y était abattu. La bouche pâteuse, elle humecta les lèvres, avant qu'elle ne se décide à lever son visage ensommeillé en direction de Félix. « J'ai dormi longtemps ? », lui demanda-t-elle, en se redressant en position assise, se détachant ainsi du corps de son camarade. « Je crois que c'est l'heure... Tu te souviens ? ». Les dernières brumes de fatigue s'envolèrent à la suite de sa phrase, quand elle prit conscience que ce qu'elle avait appris n'était pas un cauchemar, comme elle aurait pu le croire, son rêve restant à ses yeux plus logique, que la réalité dans laquelle elle était désormais enfermée. « Déjà ? », sa question n'en était pas vraiment une. La stupéfaction céda sa place à un vide, qui la cloua sur place. Un vide terrifiant, avant qu'une fois de plus, elle se sentit attirée vers le sol, avec la force d'un cyclone. La salle commune se mit à tourner, si rapidement que la nausée monta le long de sa trachée. Le regard fixé sur un point imaginaire dans le but de ne pas recracher sur les chaussures cirées de Lawford, le peu qu'elle avait réussi à avaler au cours des dernières heures. Elle déglutit bruyamment, ravalant le tout avec dégoût. C'est les mains moites, qu'Abby laissa son ami se saisir de ses doigts, pour la relever après s'être étiré. Passivement, elle partit à sa suite, le cœur battant à tout rompre, si fort, qu'elle l'entendait résonner dans son crâne, faisant battre les veines de son front. Est-ce que Félix l'entendait lui aussi ? Ses doigts serrèrent ceux de son homologue, alors qu'elle osait relever son visage en direction de l'homme qui était venu les chercher. « Tu le connais ? », osa-t-elle demander à voix basse, en pointant l'inconnu du menton. Un frisson glacé la fit légèrement grelotter, tandis qu'elle essayait de reprendre un semblant de calme, s’extirpant momentanément du centre de la tempête violente qui faisait rage dans son être entier. Son point d'ancrage, la peau de Félix lui fut arracher, si bien qu'elle reprît sa main aussi vite qu'elle le pu, tant pour se maintenir à flot, que pour l'inviter à faire de même. Calmes-toi. On ne doit pas céder à la panique. Des mots rassurants qu'elle aurait souhaité lui souffler, mais il partit dans un rire nerveux, qu'elle ne pouvait que comprendre au vu de leur situation actuelle.

« Sérieux, je sens que ça va être con. », marmonna-t-il, si bien qu'un léger rire la secoua-t-elle aussi. La terreur qui l'avait statufié se dissipant doucement de ses épaules. À quoi bon, leur destin était déjà scellé, la rencontre avec le seigneur des ténèbres allait avoir lieu, et ils n'avaient aucune échappatoire. « Je te le fais pas dire. », répliqua-t-elle instantanément. « Bon, vous me suivez en silence. ». Elle hocha imperceptiblement la tête, et bomba le torse. Les signes Abigail, les signes, n'oublie pas.. Suivant le pas de cet homme, qu'elle n'avait finalement aucune envie de connaître, c'est en récapitulant les signes annonçant une crise de panique, qu'elle passa le temps, l'étreinte de son ami achevant de la raisonner. Ce n'était plus le moment pour les questions, pour les scénarios catastrophes, ils avaient eu le temps pour les envisager. Allaient-ils mourir, ici et maintenant ? C'était une possibilité, qui avait provoqué un effroi sans pareil chez la jeune sorcière. Dire qu'elle avait peur de la mort était un bien grand mot. Depuis l'enfance, elle était prête à mourir, après tout, elle n'avait pas été désirée de ce qu'elle en savait. Sa propre perte, ne lui faisait que l'effet d'un agacement, que l'on aurait en constatant que le chat a fait ses besoins sur le carrelage de la cuisine. Cependant, celle d'un être cher, d'un ami qui comptait véritablement à ses yeux, étant un membre d'une famille dont on l'avait privé à la naissance, était une toute autre histoire. Quel coup du sort avait été qu'ils soient tout deux conviaient devant celui que tout le monde craignait en cette période. Allaient-ils être torturé ? Encore une fois, c'était tout à fait plausible. La douleur serait atroce, au point qu'ils souhaiteraient mourir plutôt que de l'endurer, mais personne ne leur accorderait cette faveur, si bien qu'ils crieront grâce. Bon sang, ça va être joyeux.

« Entrez, vite. », leur dit Sam sans préambule, alors qu'ils arrivaient vraisemblablement à destination. Le varan ferma les yeux un bref instant, laissant l'adrénaline si salvatrice, qui lui avait certainement sauver la vie à de nombreuses reprises, courir dans ses veines. Lâchant la main de Félix, au moment où celui-ci eut la même initiative, elle prit le temps de lui chuchoter quelques mots. « Quoi qu'il se passe, garde ton calme, on va s'en sortir. », puis, elle se détourna pour entrer dans la salle, le dos droit et les poings serrés derrière elle. Elle balaya l'assistance, et c'est avec un regard froid qu'elle fixa Cassidy Rowle. Que de beau monde. Comme lors d'une exécution. Lentement, elle stoppa son avancée, pour rester aux côtés de son ami, la tête baissée, respectueusement. Un filet glacé coula le long de sa colonne vertébrale, si bien qu'elle serrât un peu plus ses mains l'une contre l'autre, dans l'espoir de faire taire les vibrations qui remontaient dans son abdomen, manquant de faire ressurgir la nausée qui l'avait tiraillé un peu avant. L'enfer. Elle le sentait présent. Comment aurait-il pu en être autrement ? Il avait lui-même requit leur présence. Il n'y avait plus de questions à se poser à présent, les dés étaient jetés, et la plume était entre les mains de son funeste propriétaire. La respiration calme, elle fixa ses chaussures, retraçant les lassés de ses Docs, comme jamais auparavant. Il n'était plus le temps des pleurs, ou de la terreur. Il était venu le temps de l'action, d'un « combat », ou la moindre erreur serait fatale.
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Lord Voldemort
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MessageSujet: Re: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptyDim 28 Mai 2017 - 11:55

Revenir à Poudlard l'aurait mis en joie, il y a bien des années, alors qu'il était encore assez jeune et moins enfoncé dans la magie noire qu'il ne l'était aujourd'hui. Une "joie" qui était plus de la nostalgie et un sentiment de sécurité, comme toute personne errant dans le noir sans interruption et trouvant soudainement un refuge où s'abriter. Oui, lui-même avait pu ressentir cela, il y a des années et des années... Aujourd'hui, il n'en était plus rien. La nostalgie était enterrée depuis bien trop longtemps pour qu'il puisse seulement s'en souvenir, s'effaçant au gré d'autres sentiments plus en adéquation avec son statut. Plus rien ne le faisait frémir, sinon sa recherche éternelle de pouvoirs. Cette école pourrait tomber en ruine, disparaître dans l'oubli, quelle importance ? Ces hauts murs de pierre ne lui évoquaient plus rien, tout comme la froideur des cachots et la majesté des hautes salles et escaliers magiques. Comme un vieux souvenir, où chacun pouvait parfois se perdre... Poudlard était à présent un outil, comme tant d'autres choses, lieux, objets et personnes, dans sa quête de pouvoir. Un jour, Potter viendra ici, sans nul doute, il y reviendra tôt ou tard pour retrouver ses amis, rejoindre la Résistance, combattre les mangemorts ou les autres bêtises habituelles passant dans la tête de ce gamin. Ce jour-là, une tempête sans nom s'abattra sur ce château, une tempête effroyable qui réduira cet endroit mythique en poussière et qui gorgera la terre de sang. Les hurlements de terreur et de douleur des enfants seront sûrement merveilleux à entendre, un son si doux aux oreilles.

D'ailleurs, en parlant d'enfants, ceux qu'il avait fait convoquer arrivèrent dans la pièce en la compagnie de l'autre type Rafleur dont Voldemort avait déjà oublié le nom. Son regard s'assombrit néanmoins lorsqu'il vit que la gamine Rosier portait les couleurs de la maison du balafré... Ainsi donc, même cette famille pourrissait de l'intérieur, même cette famille se gâtait et se ratatinait, gangrenée par sa propre descendance. Incroyable... Ne restait-il donc plus une seule famille, parmi les mangemorts ayant les moyens de son ambition ?! Plus une seule capable de redresser fièrement la tête et lutter pour être au-dessus de toutes les autres ? Pourquoi laisser, faiblement, leurs propres rejetons se détourner de la fierté, la Noblesse, la soif absolue de connaissances et l'ambition portée à son paroxysme ? Se détourner du chemin de la grandeur ? Son regard froid se posa sur la fille affublée de rouge et or, peinant à croire au déclin d'un autre clan de ses fidèles. La pourriture gagnait chacune de ces familles, les rongeant de l'intérieur sans qu'un ait l'idée de scier les branches pourries avant qu'elles ne contaminent les branches encore saines. S'avançant vers elle, il la toisa de toute sa hauteur, le dégoût envahissant chacun de ses pores de sa peau. Même Nagini siffla un peu, près de lui, les yeux fendus très brillants, brillant d'une lueur de ténèbres. Il aurait pu la tuer tout de suite, se débarrasser de cette présence comme on jette au loin une vulgaire ordure prenant déjà trop de place, mais n'en fit rien. Pas encore.

Non, pas encore...

Se détournant de Gryffondor après l'avoir observée deux longues minutes sans sortir un seul mot, il se tourna vers l'autre fille dont lui avait très brièvement parlé Rogue. Hook... Oui, Hook, c'était cela, une frêle et encore bien jeune petite Serpentard au regard aussi dérangé que celui de Bellatrix et les cheveux tout aussi noirs. Voyons voir, autant commencer par elle, car il avait récemment pu remarquer que les filles étaient souvent plus volontaires et résistantes que les hommes, dans cette nouvelle, jeune et fraîche génération venant remplacer l'ancienne, qui elle avait failli. Le mage noir prit son temps pour l'observer, non pas comme il avait observé Rosier, à la manière d'un déchet sur sa chaussure, mais plutôt comme s'il trouvait un petit animal curieux et se demandait s'il valait la peine d'être dressé au lieu de le dévorer de suite. Il fit glisser le bout de sa baguette avec lenteur sur la joue trop pâle de la fillette, curieux de savoir ce qu'elle avait pour que le directeur de cette école la juge apte à approcher les mangemorts, même sans être l'une des leurs. Le mage noir n'était pas venu ici pour marquer de nouveaux adeptes mais pour juger de ceux qui pourront être, à l'avenir, ou des alliés sûrs, ou de la chair à canon à jeter dans une bataille pour en tirer profit. Que sera cette fille ? Capable de servir, que ce soit de plein gré ou à reculons, ou bien une gamine effrayée supplémentaire et bonne à rien ? Il lui attrapa le visage par le menton pour la forcer à relever la tête et le regarder droit dans les yeux, puis glissa la main sur son cou en commençant à serrer.

– Crains-tu la mort ? Ou as-tu la moindre ambition brûlant en toi ? Es-tu de ceux que la peur écrase comme un rien ou de ceux capables de se surpasser ? Prouve ce dont tu es capable si tu veux vivre...

Il la relâcha brutalement puis recula un peu avec Nagini, souriant en lui désignant la fille Rosier d'un simple signe. Si elle voulait vivre, qu'elle fasse preuve... d'imagination. De créativité. Un simple doloris n'était rien...
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MessageSujet: Re: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptyMar 13 Juin 2017 - 3:42


Attention : Âmes sensibles s'abstenir. Présence de violence dans ce RP.

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Vous n'êtes qu'une sorcière, une tortionnaire hors-pair
Noir est le sang qui coule dans vos artères
Nous allons vous étriper, crever vos yeux
Purifier votre âme par le feu, amen.

Chasse aux sorcières, hippocampe fou

Une seconde. Deux secondes. Et puis, Abigail arrêta de compter. Les yeux fermement rivés sur le sol, elle en admira les dalles, qu'elle n'avait fait que survoler au cours de ses premières années à Poudlard. Ses pupilles dilatées par l'adrénaline qui parcourait ses veines, l'empêchant ainsi de défaillir, parcoururent les interstices laissés entre chaque plaque. Elle y décela des cadavres d'insectes, de la poussière, comme si le balai n'était finalement jamais passé dans cette partie du château. Le cœur battant la chamade, sous le coup d'une peur qu'elle essayait tant bien que mal d'enfermer dans un coin de son esprit, pour qu'elle puisse ainsi agir en pleine possession de ses moyens physiques et mentaux ; elle ferma les yeux pour en faire abstraction. La terreur montait le long de ses entrailles. Poison sinueux, se traduisant par un symptôme qu'elle ne parvenait pas à endiguer malgré toute sa bonne volonté : L'écoute. Son ouïe semblait s'être développée de façon exponentielle, pour qu'elle puisse ressentir jusqu'à la vibration des pas du Seigneur des Ténèbres, chaque fois qu'il en effectuait un. Ils faisaient frissonner chaque parcelle de sa peau, dressant chacun de ses poils sur ses avant-bras et les cheveux sur sa nuque partiellement à découvert. Les mains qu'elle avait jointes dans son dos, il y a quelques secondes, se recouvrirent d'une pellicule de sueur froide, qu'elle hésita à chasser en un geste sec et efficace. Mais seulement, pouvait-elle bouger ? Ses muscles semblaient s'être contractés si durement, que le moindre geste aurait été un supplice. Un nouveau pas la fit légèrement sursauter, avant qu'un silence morbide ne prennent place dans la salle qu'ils avaient rejoint. La verte et argent sentait les regards braqués sur elle, qui la brûlèrent de la même manière qu'un feu de joie. Elle était une sorcière conviait devant un tribunal d'inquisiteurs, qui hésitaient présentement entre deux moyens de tortures : La folie par le silence et l'attente, ou bien, la purification sacrée par les flammes. Mais cette fois-ci, pas de longs discours haineux, d'envolées lyriques prononcées par un fanatique dont le pouvoir divin était monté au cerveau. Seul un calme cuisant, puissant, la fit contracter ses paupières plus fortement. Ses doigts se crispèrent, tandis que ses ongles pénétraient durement la chair tendre de ses paumes.

Tout son être crié, hurler son angoisse tétanisante. Si ses jambes la soutenaient, il n'était certain qu'elles puissent lui être d'un quelconque secours, dans une vaine tentative de fuite. Une goutte salée glissa le long de sa tempe, trempant une mèche qui s'était déposée sur son nez. Courir ? Pour aller où ? Les questions se bousculèrent dans l'esprit de la sorcière, s'entrechoquant les unes les autres, pour ne former qu'un amas sans noms. Fuir ? Oui, mais comment ? Elle pouvait se tourner et partir aussi vite que ses pieds le lui permettaient et ainsi claquer la porte au nez de ce cauchemar. Une autre solution supplanta celle-ci, elle pouvait espérer ne pas être vue. Elle n'avait qu'à y croire le plus fort possible, et ainsi, les ombres l'aspireraient pour faire d'elle l'une des leurs. Oui, c'était la solution. Un sourire rassuré se dessina sur les lèvres de la brune, dévoilant ses dents blanches. Ses paupières se soulevèrent lentement, pour observer l'avancer de ses amies qu'elle avait conviées. Ses émeraudes se posèrent sur ses chaussures, où serpentaient une chaîne en métal, recouverte d'une multitude de piques. L'esquisse joyeuse se fana, ne laissant qu'une bouche entrouverte dans une expression horrifiée. Les billes noires de ses iris se rétractèrent sous la surprise malsaine, avant de s’agrandir subitement, faisant d'un même mouvement lever ses sourcils d'ahurissement. Son menton se baissa un peu plus, suivant le cheminement de l'entrave, pour finalement en trouver la source à sa cheville droite, enserrée dans un étau métallique. Son premier réflexe fut d'essayer de se reculer, dans l'unique but d'échapper à cette nouvelle prison. Pourtant, Abigail n'y parvient pas. Elle resta immobile. La panique la gagna, si bien que ses poumons vidaient d'air frais, la brûlèrent. Et soudain, tout s'arrêta. Ses essais infructueux lui apparurent comme inutiles. Elle ne pouvait pas partir, ne pouvait se fondre dans un décor à sa mesure, ne pouvait être inexistante.

Figée comme un pantin auquel l'on aurait coupé les fils le manipulant, Hook laissa ses mains se détacher l'une de l'autre, pour finalement les laisser taper contre ses cuisses, où elles restèrent. Ses yeux se fermèrent à nouveau, échappant à une réalité qui pesait lourd sur ses frêles épaules. Peut-être allait-elle mourir. Peut-être que sa misérable vie, ponctuait de douleur et d'abandon allait se terminer aussi pitoyablement qu'elle avait commencé. Est-ce si important, le lieu et la date de son départ ? Non, la réponse fusa dans l'esprit déchiré de la jeune fille. Au fur et à mesure des années, elle avait cherché à comprendre en quoi cette finalité représentait une telle source de tourments. Était-ce dut au fait qu'elle était inéluctable ? Non, une fois de plus, c'était sans appel. Elle avait compris, quand enfant, elle avait assisté au décès d'un autre pensionnaire. Il était si petit, si fragile. Il avait été trouvé transit de froid dans l'une des ruelles non loin du point d'intersection menant à la grande route. Uniquement enveloppé dans un linge léger, il avait été amené aux portes de l'orphelinat, où la tenancière était absente. La petite brune, âgée de huit ans, l'avait porté jusqu'au salon, pour le déposer sur le canapé rongé par les mites. Il avait pleuré. Longtemps. Avant que finalement, ses larmes ne se tarissent et que ses lèvres bleuies par l'air glacial, ne se ferment à jamais. Qu'avait-elle alors ressentit ? Rien. Simplement, un néant abyssal se formant au creux de sa poitrine, tandis qu'autour d'elle, une agitation se formait. Les autres enfants hurlaient, pleuraient, et elle, elle resta là, à observer avec un intérêt morbide, les yeux vitreux du nouveau-né. La mort faisait peur, pour une grande raison : L'on ne pouvait jamais savoir quand sa faux allait nous emporter. Ce fut le son des pas de son peut-être futur bourreau, qui la réveilla de sa torpeur. Chaque son produit, sonnait comme un glas à ses oreilles. Le glas de la souffrance.

Abigail ouvrit les yeux, avec une lenteur calculée. L'image du boulet à ses pieds, encore incrustée dans ses prunelles, lui donna un instant l'illusion que s'était toujours le cas, qu'elle était encore enchaînée à ce lieu, dont elle voulait s'enfuir à n'importe quel prix. Elle eut la surprise, de constater qu'il avait disparu. Plus d'entraves ne la retenaient. Le soulagement la gagna un instant, avant qu'une baguette se posant sur sa joue, ne la tétanise à nouveau. Comment avait-elle pu oublier ? Sortir de son esprit l'espace d'une seconde, l'endroit où elle se trouvait ? Plus important encore, en quelle compagnie ? Le bout de bois s'éloigna, la laissant respirer le temps de remplir ses poumons, avant que des doigts osseux et gelés ne se saisissent de son menton, pour le relever. Hook obtempéra, n'opposant pas la moindre résistance, avant d'ancrer ses émeraudes dans les rubis du mage noir. Rouge, comme du sang. La main migra jusqu'à son coup d'une blancheur virginale, pour le serrer, tandis qu'il prenait la parole d'une voix doucereuse.

- Crains-tu la mort ? Ou as-tu la moindre ambition brûlant en toi ? Es-tu de ceux que la peur écrase comme un rien ou de ceux capables de se surpasser ?

Craindre la mort ? Abigail cligna des yeux, la réponse se formulant dans son esprit : Non. Avoir de l'ambition ? Son souffle se coupa, l'air s'échappant de sa poitrine pour venir caresser la poigne la retenant. Oui. La peur écrasante ou celle galvanisant ? Le sang flottant dans les iris du plus vieux la berça, comme le ferait la mer en Été. Elle y trouva quelque chose de rassurant. Un repère dans cet océan d'hémoglobine, qui la ramena loin. Très loin, l'espace d'une seconde.

***

Le sang. Il coulait sur le carrelage, s'infiltrant entre l'espace des dalles. Une balle sortie d'un canon encore fumant, roula dans un grincement strident qui se répercuta dans l'esprit d'Abigail, comme si seul ce son existait, surpassant le bruit des hurlements de terreur des uns et de peur pour les autres. Elle en suivit le chemin, détaillant les taches rouges parcourant l'entièreté du métal. Le cœur tambourinant contre sa poitrine, lui donna l'impression qu'il allait exploser, et le sourire satisfait qui avait étiré les lèvres de l'enfant, se fana, pour revêtir une expression choquée. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle voulu sa mort ? Le flash du coup de feu, l'aveugla un instant, avant qu'elle ne revoie clairement le projectile léviter devant sa paume ouverte. Pourquoi ? L'espace d'une minute, elle hésita à poser cette question à haute de voix à l'homme venant se poster face à elle. Suis-je un monstre ?

***

- Prouve ce dont tu es capable si tu veux vivre...

Voldemort la relâcha aussi brutalement qu'il l'avait saisi. Abigail toussa, se retenant de cracher ses poumons sur le sol, sa main se mettant devant sa bouche. Ce n'est qu'à ce moment, qu'elle remarqua le serpent géant ondulant aux pieds de son maître, qui quant à lui, s'éloigna de quelques pas, pour lui désigner une autre invitée à son procès. Elle suivit alors la trajectoire désignée, ses yeux s'écarquillant quand ils se posèrent sur Brave Rosier, une Gryffondor qu'elle ne connaissait que de vue. Elle resta là quelques secondes, indécise sur la marche à suivre, avant que ses neurones ne se connectent complètement, faisant fi de la peur qu'elle ressentait. Elle prit alors la pleine mesure, de ce que la doucereuse formule : Prouve ce dont tu es capable… Signifiait aux yeux du Lord. Une vague de dégoût serra sa gorge, dans laquelle la bile manqua d'affluer. Elle ne devait pas tuer, ça non. Mais torturer, infliger des sévices si intolérables que la mort aurait été une délivrance, oui. Les doigts tremblants, elle sortit sa baguette de la poche de sa veste, avant de s'avancer d'un pas hésitant en direction de sa camarade. Je ne peux pas., elle voulut reculer, une grimace d'horreur déformant ses traits, pourtant ce fut comme si son dos heurtait un mur. Elle ne pouvait plus faire machine arrière. Une voix sinueuse dans son esprit, lui murmura « Allons, tu sais comment faire. Tu l'as déjà fait. Pourquoi ne recommencerais-tu pas ? Tu vas mourir, si tu ne fais rien. Ou pire, souffrir. Ce n'est pas ce que tu veux, n'est-ce-pas ? ». Abigail ouvrit la bouche pour prononcer un sort, mais aucun son n'en sortit. Je ne veux pas. Je ne veux pas souffrir. À cette pensée, un sourire résigné étira ses lèvres. « Tu sais comment faire. Souviens-toi. » Les spasmes secouant son bras s'arrêtèrent progressivement.

- Catena Locomore, prononça-t-elle d'une voix basse et soudain mesurée. Des chaînes métalliques jaillirent de l’extrémité du bout de bois, pour venir s’enrouler autour du corps de la blonde. Elle trébucha, sa tête heurtant le sol avec violence, laissant s'échapper un filet de sang qui s'écoula de la plaie sur son front. D'un pas nonchalant, Abigail s'approcha de sa victime, avant de pointer son arme sur ses yeux. Par quoi allait-elle commencer, maintenant qu'elle ne risquait plus de pouvoir esquisser le moindre mouvement gênant ? Veux-tu qu'elle ait mal ? Comme lui ? Oui. Sa tête se pencha sur le côté, faisant glisser ses mèches ébène, dévoilant deux iris verts luisants d'une étincelle presque animale. Brave écarquilla les yeux de terreur, avant d'essayer de tirer sur les liens l'emprisonnant. Hook secoua la tête négativement, avant d'en faire autant avec son index. Tututut. Il n'était pas question qu'elle se débatte. Les entraves se resserrent, lui arrachant un gémissement. À défaut de finir en pièces pour l'instant, elle aurait quelques ecchymoses. Avec une lenteur exagérée, la sixième année fit glisser sa baguette le long du corps de la rouge, et or. Elle hésitait. Ses lèvres se pincèrent d'ennui, avant qu'elle ne remonte brutalement, faisant sursauter sa camarade. Elle venait d'avoir une idée lumineuse. « Je sais. », susurra-t-elle, avant d'effectuer un mouvement de poignet souple. « Eternacollam. » Les paupières ouvertes de la lionne furent fixées sur sa peau. Elle tenta une supplique, murmurant le prénom de la Serpentard du bout des lèvres, suivit d'un : Je t'en prie. Ne fais pas ça. Tu ne peux pas. Si, je le peux. C'est toi, ou moi. Elle ferma les yeux, gardant sa baguette pointée sur les globes oculaires exposés par le sortilège de glu perpétuelle. « Lu-mos So-lem. », murmura la brune, articulant chaque syllabes pour que la torturée comprenne ce qui allait suivre. Comprends. Un éclair lumineux éclaira toute la pièce, faisant hurler à pleins poumons la sang-pure, tandis que ses rétines à nues étaient en train de fondre sous l'effet des rayons blancs semblables à ceux du soleil. Abigail, imaginait ses contorsions tandis qu'elle tentait vainement d'échapper à son aveuglement temporaire, ou perpétuel. En effet, la jeune femme essaya de tourner la tête dans la direction opposée, mais les liens l'enchaînant l'en empêchèrent, s’intensifiant au niveau de son cou.

Les paupières d'Abby se soulevèrent, tandis que son regard tombait sur le corps gesticulant à ses pieds, les yeux rendus blanc et rouge à cause de l'exposition. Un sourire se forma une nouvelle fois sur ses lèvres, cette fois-ci plus amusé et curieux, avant qu'elle ne pose un genou à terre pour s'approcher du visage de la suppliciée. À la manière du Seigneur des ténèbres, elle passa l'embout de sa baguette sur la joue recouverte de larmes dans un geste faussement réconfortant. Ses doigts se crispèrent, avant qu'une expression surprise ne s'affiche sur son visage. Qu'est-ce que je fous ? C'est pas moi ça. Elle amorça un mouvement de recul. « Allons, ça ne te suffit pas. Ça ne lui suffit pas. Ne t'arrête pas en si bon chemin. Tu en as envie. » Son fort intérieur voulut protester face à la dernière affirmation, s'écriant que, non, elle n'en avait pas envie. Pourtant, elle n'eut pas le courage de lutter. Elle avait comme la délicieuse impression de flotter, les bras en croix sur une mer tranquille. La vie coulait à travers ses veines, remplaçant la douleur qui les parcourraient habituellement. Comment pouvait-elle si ardemment désirer ressentir ça ? Décharger sa propre souffrance sur un autre être humain lui permettait-il d'apaiser ses tourments ? Je n'ai pas envie. Je ne veux pas que ça s'arrête. Ses muscles contractaient se détendirent, avant qu'elle ne reprenne sa lente et douce caresse, soulevant les mèches blondes qui étaient tombées sur ses orbites. « Chuut. Je vais te demander de compter. D'accord ? Attention, si tu ne le fais pas, ça sera encore pire. », lui murmura-t-elle, avant d'attendre que sa victime acquiesce, ce qu'elle ne tarda pas à faire, lui demandant d'une voix étranglée : Si je fais ce que tu me demandes, tu arrêteras ? « Bien sûr. J'arrêterai après ça. », sa voix s'était faite plus douce, plus calme, tandis qu'elle se redressait légèrement, de sorte à pouvoir contempler l'entièreté de la zone de la deuxième étape. « N'oublies pas, je veux que tu comptes. », lui rappela la verte et argent avant de viser l'épaule de la jeune femme. « Diffindo. », un cri répondit au sortilège, avant qu'une tâche rouge ne se forme sur la chemise blanche. Un. Nouveau mouvement, cette fois-ci sur le trapèze. Deux. Ce fut au tour des côtes. Trois. La hanche. Quatre. La cuisse. Cinq. Le bras. Six. La main. Sept. L'autre côté subit le même sort. Huit. Neuf. Dix. Onze. Douze. Treize. Puis, plus rien. Les hurlements de douleur se perdirent dans le silence, avant que la voix ne se brise, ne parvenant plus à articuler les numéros. Le geste d'Abigail fut suspendu, son visage figé en une expression d'amusement perverse puis de surprise devant l'arrêt soudain.

- Tu as arrêté, constata-t-elle simplement. La victime ne l'écoutait déjà plus, concentrée sur la douleur irradiant de chaque parcelle de son corps meurtri par les lacérations et les yeux qu'elle ne pouvait plus fermer. Elle s’apprêta à lancer un nouveau sortilège avant de se figer brutalement. Ça suffit ! Assez ! Je ne veux plus, je ne peux plus l'entendre hurler. Sans un mot, la Hook abaissa sa baguette, avant de se relever, libérant sa cible de ses chaînes d'un simple geste. Assez. La folie qui animait son regard commença à disparaître en même temps que le rire qu'elle ne parvenait plus à contrôler s'échappait de sa gorge, pour finalement se briser. P*tain. Qu'est-ce que j'ai fait ?

HJ : Ce RP fut le plus difficile que j'ai eu a faire. Je suis désolée s'il est... un peu trash mais je voulais retranscrire chaque détail. Voilà.

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Doraleen N. Finch
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Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Lumos-4fcd1e6

INFOS PERSONNAGE
SITUATION AMOUREUSE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire. as always.
DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 6 mars 1971, en Scandinavie.
SANG: mêlé
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MessageSujet: Re: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptyLun 26 Juin 2017 - 1:18

Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Tumblr_npwnx6libk1utzvdeo1_500
Le jour n’était pas encore levé, quand Doraleen quitta les draps immaculés de sa chambre pour entamer sa préparation. Elle devait être irréprochable aujourd’hui. Non pas qu’elle souhaitait plaire à quiconque, mais plutôt éviter d’attirer trop l’attention, comme elle savait si bien faire. Se retrouver face au Seigneur des Ténèbres n’était jamais anodin pour elle, qui s’était frayée un chemin jusqu’aux hautes sphères des forces du Mal en restant toujours à une distance respectable du Maitre. Elle rappelait régulièrement son utilité, car elle avait parfaitement conscience de ce qui arriverait si on venait à la considérer comme encombrante. Jetée, éliminée sans procès. Elle avait choisi cette vie, assumant les risques et les contraintes autant que les avantages. Et aujourd’hui, elle risquerait à nouveau sa vie en se trouvant face à Voldemort. Elle savait qu’il manquait un peu de personnel en ce moment, d’où sa présence au château. Aussi ne craignait-elle pas trop d’être tuée comme ça, à moins d’une erreur impardonnable. Mais c’était du Seigneur des Ténèbres dont on parlait, et il était plutôt du genre … lunatique.

Installée face à la coiffeuse, la jeune femme déploya son art dans le sens inverse de d’habitude : plutôt que de se mettre en valeur, elle devait devenir invisible. Un maquillage très léger, aux teintes tristes, sans couleur autre qu’un très léger blush pour lui éviter de ressembler à un cadavre. Ses cheveux resteraient lâchés, parfaitement lisses. Elle s’habilla de manière très classique, robe de sorcière noire et cintrée pour marquer sa taille fine, des chaussures à talons larges qui ne faisaient pas de bruit quand elle marchait. Une parfaite petite sbire sans relief. En retournant vers le lit pour chercher sa baguette, elle fut secouée d’un long frisson qui l’obligea à se tenir au mur pour ne pas vaciller. Presque aussitôt, une vive douleur se fit ressentir dans son avant-bras, et lui arracha une grimace. Dora saisit sa baguette et la fit glisser le long de sa veine du poignet gauche. Lentement, comme une hallucination, la Marque des Ténèbres se révéla au grand jour.

La jeune femme avait l’habitude de toujours la masquer, elle n’avait pas besoin d’afficher au monde entier et encore moins aux gamins de Poudlard sa condition. Aujourd’hui, elle n’avait pas le droit à l’erreur. Le serpent du tatouage ondulait à la faible lumière du soleil levant. En contemplant le motif morbide, Dora se souvint par flashs successifs de la nuit de son marquage. Une véritable horreur, qui ne lui avait pourtant pas arraché le moindre cri de douleur ou de peur. Elle faisait partie des chanceux qui étaient à l’époque une véritable nécessité : le Lord avait besoin d’eux, parfaits anonymes, pour se reconstruire et reconquérir son royaume. Un sang pur, un talent certain pour la magie noire, de l’ambition, et une envie terrible d’en découdre avec son avenir incertain … on le pouvait plus l’arrêter.

Serrant les dents pour juguler la douleur, elle prit le chemin des cachots. Bien sûr, il fallait qu’ils se retrouvent dans une pièce aussi sombre et humide. Tant mieux, Dora pourrait mieux se dissimuler dans l’ombre. Elle descendit promptement les escaliers, ne croisant que très peu d’élèves et ne les regardant même pas, trop occupée à songer à ce qui les attendait. Une séance de recrutement. Elle allait forcément devoir parler, puisque que c’était la raison principale de sa présence au château. Elle devait préparer une réponse adéquate pour chaque éventualité. Elle n’en était qu’au quart des probabilités quand elle atteignit le lieu de rendez-vous. Elle était parfaitement à l’heure, pourtant elle était visiblement la dernière à prendre place face au Lord.

Après s’être légèrement inclinée en murmurant un « Maitre … » empli d’un très convaincant mélange de respect et de crainte, elle s’aligna aux autres et inspira profondément. L’aura de la pièce était très, très lourde. Comme à chaque fois que le Seigneur honorait un lieu, les lumières semblaient moins vives, l’oxygène moins efficace. Près d’elle, Cassidy Rowle, nouvelle marquée dont on ne lui avait dit que du bien. Enfin, si l’on prenait en considération sa beauté diaphane et le fait que ce « on » était essentiellement masculin, cela n’avait rien d’étonnant. Un peu plus loin, le grand méchant loup Greyback et son odeur pestilentielle, la vieille Lestrange … et un homme qu’elle identifia comme quelquechose Dewey, un rafleur du ministère qu’elle n’appréciait pas particulièrement. Elle se sentait entourée de menaces et de mystères.

« Certaines missions vont exiger plus de pions. » C’était donc bien cela. Comme lors de son propre engagement, le Lord avait besoin de renforcer ses rangs. Il ne voudrait certainement jamais l’admettre, souffrant visiblement d’un terrible complexe de mégalomania, mais seul il n’était qu’une arme de destruction massive à usage unique. Il avait besoin de soutien logistique, de forces armées pour mener son projet à bien. Et pour cela, il lui fallait des fidèles obéissants, efficaces, pas trop remuants et surtout nombreux. « Même les gamins peuvent servir et comprendre dès aujourd’hui où se trouve leur place. Vous allez participer au jugement de leurs compétences… » Fantastique, c’était donc le lancement officiel des Jeunesses Voldemoriennes. « Pour commencer, amenez ici Felix Lawford, Abigail Hook, Lisabeth Avery. »

Doraleen connaissait tous ces noms. L’une avait été l’objet de son attention pendant plusieurs jours, et elles s’étaient déjà rencontrées. Si elle se retrouvait ici ce soir, c’était grâce – à cause ? – de son rapport qui lui était favorable. Lawford, elle ne le connaissait pas assez pour définir son degré de potentiel. Elle verrait bien cela ce soir. Quant à Lisabeth, son nom était censé parler pour elle, et Doraleen espérait pour elle qu’elle l’honore au risque de mal finir. Dewey s’effaça pour aller chercher les étudiants, et ne revint que de longues minutes plus tard, accompagné d’un petit troupeau de quatre enfants visiblement … anxieux. Angoissés. Terrifiés. La chape de plomb du seigneur Noir semblait être visiblement très efficace. Il s’approcha des enfants, leur jeta à chacun un regard personnalisé à la hauteur de la première impression qu’il avait d’eux et qui en disait déjà long. La blonde eut presque pitié de la petite Gryffondor, la gamine de Rosier, qui allait visiblement passer un très mauvais moment. Elle se demandait même pourquoi la petite était seulement revenue à Poudlard cette année. Une lionne, fille de Mangemort … la proie idéale.

Le Seigneur des Ténèbres s’adressa d’abord à Abigail. Il lui saisit la gorge en lui susurrant ce qu’il attendait d’elle. Doraleen elle-même n’avait été touchée du maître qu’une seule fois, le soir de son marquage. Et elle en gardait un souvenir au désagréable goût métallique. Voldemort était alors encore relativement faible, tout juste sorti de sa « convalescence », rien à voir avec l’homme puissant et inébranlable qui se tenait face à elle aujourd’hui. La suite se passa comme au ralenti. Hook dut comprendre sans grande difficulté l’enjeu de ce test. Et elle y mit tout son cœur. Avec une étonnante créativité, elle s’appliqua à torturer la gamine Rosier, avec un indéniable talent et une froideur effrayante pour une adolescente de son âge. Aveuglement, mutilation, torture psychologique … il semblait à Doraleen que la jeune fille avait reçu un enseignement méticuleux dans l’art de la souffrance. C’était aussi perturbant qu’impressionnant de voir une fille si frêle, si pâle, détruire avec tant d’application une de ses camarades. En un sens, ce déchaînement de cruauté servait à la Mangemort, qui voyait sa recommandation honorée. Et c’est tout ce qu’il fallait. Au diable l’innocence, elle était morte avec Dumbledore, mutilée bien avant lui avec Cédric Diggory. L’innocence n’avait plus de nom et plus de place. Seuls restaient les forts.

Quand Abigail eut fini d’inciser sa victime, faute de l’entendre compter, elle sembla se souvenir de quelque chose, et stoppa son mouvement. Elle libéra Rosier de ses chaînes, et son regard s’éteignit lentement, redevenant pareille à celle qu’elle était en entrant : une adolescente perdue, austère et inquiète. Mais en même temps, cette étincelle qui l’animait lui avait donné l’air plus vivant, plus authentique. Redevenue statue de cire, elle semblait presque transparente par rapport à l’explosion de violence qu’elle venait de manifester. Le contraste était violent. Doraleen sentit que le contrecoup allait être rude pour la verte, mais elle ne bougea pas d’un centimètre, frottant machinalement sa marque encore cuisante. Elle devait se ressaisir et continuer à se battre, sans l’aide de quiconque. C’était cela ou finir comme sa victime, sanglante, gémissante de douleur, aux pieds de plus puissants et plus impitoyables qu’elle.
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Felix Lawford
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MessageSujet: Re: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptyLun 24 Juil 2017 - 4:11


Octobre 1997
C'était fou... fou de voir à quel point ils étaient fou... fou de voir à quelle point elle était encore plus folle... plus folle qu'on ne l'aurait jamais cru être. L'interrogation subsistait. À vive voix, enfouit dans la pénombre, un petit garçon criait; « Qu'ai-je fait ? ». Pauvre petit, mais pourquoi était-il là ? Oh, mais à quoi bon le savoir, alors que la suite des choses n'aura aucun sens. L'injustice, cruelle et vicieuse, venait de frapper, submergeant le présent qui, à lui seul, pu devenir la source mère de tous les cauchemars que cet enfant perdu possédait. Mère, cher mère... Ce n'était pas sans vouloir mourir que Felix s'était étendu aux pieds des volontés de sa figure maternelle, léchant les chevilles d'une femme qui semblait l'avoir mis au monde dans le but de lui offrir une jouissance inatteignable. Toute cette amour, était-ce dont qu'une simple illusion ? Réveille-toi Felix. Saute, saute encore et encore et regarde au loin, saute au point où tu te feras mal lorsque tu retomberas. Ivresse, sexe et paresse, voilà le cadeau si bien tendu, à son insu. Et Felix était humain, alors comment pouvait-il cracher sur la facilité et le plaisir ? Mensonges... Ce n'était que des mensonges. Et il s'était si longtemps battu pour ceux-ci. On dira de lui que c'était un imbécile qui fut prisonnier du monde des merveilles. Et ce monde, qu'en était-il à présent ? Cicatrices, peurs et involonté, quel gâchis, comme quoi son cerveau et ses expériences ne valaient pas mieux qu'un cracha. Où était donc passé le plaisir ? Était-il derrière ce flic, cet homme qu'avait rencontré le blond ? Non, bien sûr que non...

Mais peut-être était-il plutôt derrière cette chère morte, celle d'un être qui n'était même pas foutu d'avoir un nez tant il était en dépossession de la bonté. Il ne fallait pas avoir peur, il ne fallait pas, allons, allons... tout va bien. Chut, ne pleurez pas, puisque vous savez qui, vous savez quoi et vous savez comment tout cela se terminera. Oui, nous le savions tous. Et malgré ce savoir, le ciel continuait de gronder contre la souffrance, car celle-ci était bien en retard. Tic, tac... Quelqu'un devait se charger de la faire naître, car si le grondement perdurait, alors la lumière ne reviendrait jamais. Un coup de baguette et le tour était joué. Facile, n'est-ce pas ? Mais qui donc ? Qui donc allait tomber dans les ténèbres pour ainsi donner naissance à l'inacceptable ? Pas toi Hook, laisse-moi crever plutôt, mais ne le fait pas, c'était ce que Lawford aurait aimé lui dire, mais le blondinet possédait un gène bien connu de chez les Mathewsen; le gène du « trouillard ». Vas-y, pleure Lawford, parce que tu n'aura rien pu faire. Et ce n'était pas parce qu'il ne le pouvait pas, mais bien parce qu'il n'en aurait pas eu la force. Et Hook, elle.... elle...

- Crains-tu la mort ? Ou as-tu la moindre ambition brûlant en toi ? Es-tu de ceux que la peur écrase comme un rien ou de ceux capables de se surpasser ?  

Es-tu de ceux qui peuvent encore faire partie de ce que Felix surnomme; des êtres Humains ? Non, Abigail... Non... Pour une toute première fois, plus rien ne fut amusant aux prunelles de Lawford. Ce n'avait été qu'en tant qu'Homme qu'il s'était détourné, portant ainsi son attention vers sa douce, de sorte à lui alléguer une dernière bonne volonté, un dernier soutient. Il ne voulait pas la perdre, mais allait-il pouvoir lui pardonner ? Lawford avait confiance, se croyant assez fort pour rester présent, mais le tout se fracassa. Son âme se déchira et l'enfant en lui cria. Il avait sauté si haut... trop haut... Il avait été guidé par un amour qu'il reniait que pour laisser place à la passion. Sa reine, sa déesse, celle qui l'avait poussé aussi loin, l'empêchant ainsi de retomber dans les profondeurs de ses propres ténèbres. Elle n'était qu'un mensonge... Un souffle, une voix basse... Son château, son monde tout entier... tout venait de s'écrouler en un seul sortilège; - Catena Locomore Et ainsi, l'interrogation revenait; Qu'ai-je fait ? À l'intérieur de lui-même, il hurlait. Il hurlait si fort qu'il en tremblait. Puis, son sourire s'écrasa dans un sanglot qu'il retint en se redressant, de sorte à rester droit malgré la chute. Les larmes aux yeux, il fronça du nez et pinça les lèvres. Derrière la mort, il entrevoyait toutes les cartes de son château, les voyant pourrir les unes contre les autres. La douleur que cela lui engendrait le porta à croire qu'il était lui-même en train de se décomposer. Il avait pour devoir de ne pas se laisser abattre, mais chaque fois qu'il croyait atteindre une surface dur, il se rendait compte que ce n'était qu'une autre de ses fantaisies. À présent, sans avoir à sauter, il pouvait voir à quel point il était seul, à quel point sa petite personne dans son entièreté était inutile. La colère le secoua sur place et elle fut alimentée par elle, cette femme qu'il croyait être sa souveraine. Et cette dingue persistait dans un délire sale, horrible... Que faisait-elle ? Pourquoi allait-elle aussi loin ? Que voulait-elle prouver ? L'énigme était lancé et le tout se conclut dans un rire qui fit grimacer Lawford. Écoeuré, il leva tête en souriant en coin, d'un sourire qu'on savait sarcastique, mais qui pouvait aussi sembler complice à un autre oeil. T'es dégueulasse, Abigail Hook. Dégoût, rancoeur, haine... Et à qui revenait la faute ? À quoi bon le savoir... Après tout, la vérité n'empêchera pas le petit garçon de pleurer.  
 
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Lord Voldemort
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MessageSujet: Re: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptySam 16 Sep 2017 - 11:43

Le nom de cette gamine était brièvement sorti lors d'une conversation avec Rogue, sur le recrutement de jeunes potentiellement utiles, un nom lâché du bout des lèvres, presque à contrecœur, lui avait semblé Voldemort. Pourquoi ? Voilà ce qui l'intriguait aujourd'hui, voilà sur quoi il souhait obtenir des réponses, sous ses propres yeux, voilà pourquoi il s'était adressé à elle, en premier lieu, parce qu'il devait savoir. Son mangemort n'était jamais loquace sur ce genre de détails et ces réponses, le mage noir se devait d'aller les trouver par lui-même. Il posa donc un regard brûlant d'une lueur contenue, sur la petite Hook, l'étudiant avec autant de curiosité que de méfiance, car elle pouvait se montrer tout particulièrement... décevante. Bien des jeunes idiots pourraient ainsi répondre qu'il valait mieux le décevoir qu'attiser son intérêt, ce qui était une erreur. Les faibles n'avaient droit qu'à une mort douloureuse et longue à venir, les forts survivaient et voyaient leur espérance de vie augmenter en conséquence. De longues secondes passèrent avant que la fillette ne se décide enfin à bouger, alors que son teint avait pris une couleur s'approchant dangereusement de celui des cadavres pavant le chemin du Lord. Elle sortit sa baguette, sans même cacher le tremblement l'assaillant de toutes parts, avançant de ce pas hésitant et si caractéristique de ceux qui n'avaient encore jamais fait couler sérieusement le sang et qui n'y avaient jamais pris le moindre goût. Ah, qu'il était dommage de ne plus retrouver, chez cette jeune génération, cette flamme d'ambition, les poussant à marcher vers d'eux-mêmes vers des terrains sombres mais fascinants, où la peur se mêlait d'une envie de pouvoir les dévorant jusqu'à l'os ! Lui-même, à seize ans, connaissait déjà le goût de la mort et évoluait sur une route où la magie noire était devenue une alliée précieuse et mortelle. Le Pouvoir était à portée de main, il ne suffisait que d'oser s'en saisir.

Lentement, la résignation prenait place, un premier sortilège fusa enfin, des chaînes jaillirent pour venir s'enrouler fermement autour de la victime désignée qui s'écroula au sol et s'y cogna la tête. C'était bien souvent à ce moment précis que beaucoup de faibles à qui l'on forçait la main s'écroulaient à leur tour, par la crainte de se sentir tout à coup maître de la vie d'un autre et abandonnant cette maîtrise, pour de beaux principes, le refus de faire souffrir ou parce qu'ils estimaient ne pas "avoir le droit" de disposer ainsi d'une tierce personne. Et il y avait les autres. Ceux qui osaient poursuivre, soit par peur d'être frappés eux-mêmes s'ils n'agissaient pas, soit parce qu'ils se sentaient tout à coup grisés par le pouvoir soudain qu'ils détenaient. Et la possibilité de faire ce qu'ils voulaient, sans honte, sans principes, sans barrière, en laissant que jaillir un instinct animal et brusque, la flamme enfin réveillée. C'était ce que le Lord cherchait, aujourd'hui, c'était pour quoi il était venu dans cette école aujourd'hui, lassé de voir tant d'incompétences et curieux de voir si les jeunes arpentant ces couloirs pouvaient fournir "mieux". S'il en était, dans ceux-là, qui sauront enfin produire une meilleure qualité que leurs pitoyables aînés, qui sauront saisir ce pouvoir leur tendant la main et rentrer à leur tour dans le monde ténébreux, fascinant et puissant de la magie noire. C'était de cela dont il avait actuellement besoin, de mangemorts puissants comme l'étaient Bellatrix et Rogue, comme l'avait été Croûpton junior. Des personnes intelligentes, puissantes, prêtes à tout et e reculant devant aucun obstacle. Sans crainte du sang ni de la mort.

De fait, le mage noir pouvait constater avec un certain plaisir que parmi les noms énoncés, au moins celui de la gamine avait une certaine valeur. Oh, certes, il lui avait fallu bien du temps avant de se décider, bien des hésitations avant d'enfin saisir le pouvoir lui brûlant les doigts, mais c'était ainsi, nous y étions. Les cris ou gesticulations de la roue et or au sol l'indifféraient, Voldemort ne fixait que le visage , les expression, les postures, les mots, les gestes et les attitudes de la demoiselle Hook, observant avec une très grande attention les changements se produisant peu à peu dans le regard et l'esprit de l'élève. Et bien, il aurait sans doute dû s'adresser à Rogue plus tôt que cela, afin de savoir quels étaient, parmi tous ces élèves, celui qui saura rendre grâce et se révéler utile ! Voilà longtemps qu'il n'avait plus songer à recruter parmi les gamins de seize à dix-sept ans, d'ailleurs, plus depuis... Les débuts de la première guerre. Malefoy, Rogue, Rowle... Tant de ses mangemorts convertis et ayant reçus la marque des ténèbres alors même qu'ils étaient toujours sur les bancs de l'école, au nez et à la barbe du vieux barbu qui était si convaincu que le mage noir n'allait pas faire entrer des gosses de cet age dans ses rangs. Oh, il le faisait... Dès lors qu'il avait une preuve évidente du potentiel desdits gamins, un potentiel plus ou moins fort, plus ou moins exploitables. Or, ici, on avait de quoi exploiter. L'odeur du sang envahissait le cachot, alors que le mage noir observait toujours sa nouvelle petite proie. Jeune enfant qui laissa échapper un rire presque animal, étranglé, avant de se taire brusquement, libérant même sa victime. Parfait, voila qui était parfait. De l'abrutissement faiblard de cette école pouvait toujours sortir quelques perles et il venait d'en dénicher une.

– Voilà qui était parfait. Les hésitations dues à la jeunesse et l'inexpérience passeront...

Il le savait, l'ayant vu déjà bien assez de fois. Contournant la victime gisant dans son sang, sans une once de considération, son regard glissa sur les autres personnes présentes dans la pièce. Le Rafleur semblait tenir à sa place, ou plutôt à sa tête, toujours en retrait, toujours bien raide, dans l'attente sans doute qu'on ait besoin de lui. A l'image de Finch, jeune mangemort peu utile qui en avait vu bien d'autres. Et l'autre gamin... Chialant dans un coin sans rien dire. Choqué, peut-être ? Qu'importe, un morveux craquant pour si peu ne méritait pas qu'on s'intéresse à lui, il ne restera ainsi qu'un éternel sous-fifre trop idiot pour être utile en quoi que ce soit, terminant sa vie misérable dans un coin du caniveau sans un regard de compassion ou de pitié. De tous se trouvant dans cette pièce, très peu attiraient son attention. Des utiles, des moins utiles, des misérables... Voldemort s'arrêta près de Hook, la considérant longuement du regard, songeant à ce que l'on pourra faire d'elle, avec de l'entraînement et un peu de volonté. Voyons voir, à qui a confier ? Il songea un instant à Rogue puis repoussa l'idée. Non, il avait besoin de son espion pour d'autres tâches que celle-ci, il ne pouvait pas lui confier l'enfant. De plus, leurs styles ne s'accorderont pas, la fillette semblait faite pour des actions plus dures et violentes, là où Rogue jouait le jeu des ombres et de la manipulation. Mmh, en ce cas... Voldemort fit signe à Bellatrix de s'approcher, à son tour, ce sera une combinaison bien plus efficace. Bellatrix saura sans doute s'en occuper, elle en avait tout intérêt, le Lord serait très mécontent d'apprendre qu'on gâchait le potentiel d'un futur mangemort en ne s'en occupant pas correctement.

– Cette jeune fille a un potentiel à travailler, Bellatrix. Je te la confie. Apprends-lui ce que tu sais et prends soin de son éducation.

Un sourire mauvais éclaira brièvement son visage, avant qu'il ne se retourne vers le petite Lawford, qui avait toujours les larmes aux yeux. Misérable, comment un élève de cette maison pouvait-il choisir sciemment le camp des faibles ?

– Cette vision est bien misérable. Je suppose néanmoins que l'un d'entre vous saura quoi faire pour ce garçon.
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Sam Dewey
Sam Dewey
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MessageSujet: Re: Recrutement de chair tendre [Octobre 97] Recrutement de chair tendre [Octobre 97] EmptyDim 10 Déc 2017 - 16:30

Combien de temps s'était-il écoulé depuis son entrée dans cette maudite salle ? Sam ne saurait l'évaluer. Il lui semblait qu'il était coincé, avec les autres, dans une autre dimension où le temps s'était figé. Plus rien n'avait d'importance, mis à part ce qu'il était en train de contempler bien malgré lui. C'était comme être coincé dans un cauchemar, sans se rendre compte que l'on est endormi, avec aucune échappatoire. Comme s'il n'y avait aucun moyen de se réveiller et que la souffrance et le désespoir étaient à présent les seules émotions existantes. Un silence de mort régnait, ponctué par les hurlement de l'enfant et les paroles glaçantes du Seigneur des Ténèbres. Les autres adultes, partisans du Lord, formaient un cercle autour de la scène, tel des spectateurs d'une mise à mort. Il n'osait pas croiser leur regard, craignant d'y déceler un certain plaisir pervers qui lui donnerait un haut-le-cœur. Le monde hors de cette salle pouvait bien continuer sa course, le temps pouvait bien filer à n'importe quelle vitesse, tout le bonheur avait véritablement quitté ce monde, emporté par les hurlements sans cesse plus déchirants de la gamine.

Le rafleur restait les yeux rivés sur le sol humide, obnubilé par les quelques grains de poussières, espérant presque les rejoindre pour fuir cet endroit d'un coup de vent. Il en venait à se demander quelles raisons le poussaient encore à vivre, alors qu'il restait stoïque face à l'horreur. Une horreur pour laquelle il avait signé, une horreur qu'il ne pouvait éluder. Il en faisait partie, corps et âme, et son silence, sa position passive le rendait tout entier complice des ténèbres. Devait-il réellement se définir comme partisan de l'obscur ? Le doute n'était plus possible. Alors que les hurlements lui lacéraient le cœur, Sam se sentit sombrer dans les abysses du désespoir. Peut-être aurait-il pu être ailleurs, vivre d'autres aventures, sourire, rire et garder la tête haute. Il fût un temps où Sam aurait pu être de ces gens qui se levaient le matin, curieux de la journée à venir. Il était à présent bien loin d'une telle vie. Sam se levait chaque jour en espérant disparaître au fond d'un trou. Plus le temps s’égrainait, plus les mots du Seigneur des Ténèbres pénétraient plus profondément dans sa chair, lui ôtant tout espoir, tout bonheur, tout souffle de vie. L'esprit de Sam s'était comme figé, incapable de réfléchir. Coquille vide aux muscles d'acier, esprit évaporé. Le rafleur n'avait plus rien de l'ancien élève bourru mais gentil qu'il était plusieurs années auparavant. Son retour à Poudlard, en cette sombre journée d'octobre, tel un chien la queue entre les jambes pour retrouver l'être le plus immonde qui puisse exister, avait fini de briser l'éclat de joie qui lui restait.

– Cette vision est bien misérable. Je suppose néanmoins que l'un d'entre vous saura quoi faire pour ce garçon.

Le seigneur noir s'était approché du jeune sorcier que Sam avait déjà rencontré dans un bar, quelques temps auparavant. N'ayant pourtant retenu aucune sympathie pour lui, son cœur rata un battement en entendant les propos qui lui étaient destinés. Felix avait les yeux rougis, le teint d'une pâleur cadavérique. Sam osait à peine imaginer ce que pouvait ressentir cet élève qui venait d'assister à une scène totalement surréaliste, dont les deux protagonistes devaient sûrement être des amies, en tout cas des camarades de Maison. Une bouffée de panique s'empara du corps massif du rafleur, il redressa alors la tête et observa le Lord, le regard planté sur le jeune homme. Merlin seul pouvait imaginer quel sort il était en train d'imaginer pour le garçon. Un coup d’électricité parcouru sa colonne vertébrale, et la montagne de chair et d'os fit un pas en avant.

« Je, je peux... »

Sa voix se brisa dans sa gorge et son courage commençait à fondre à mesure que les regards se tournaient vers lui. Cependant il n'y avait plus moyen de faire demi-tour. Alors que le Lord commençait à se tourner vers lui, Sam sentit son cœur s'arrêter de battre. De toute sa vie, c'était la première fois qu'il sentait aussi proche de la mort. Après tout, le Seigneur des ténèbres n'en était-il pas la personnification même ? Il força ses cordes vocales pour montrer plus d'aplomb.

« Dewey, je suis le rafleur qu'on vous a conseillé. Je peux … il désigna d'un mouvement de tête Félix, je peux m'en occuper. »

Sam n'avait pas fait grand chose de vraiment bien dans sa vie, en tout cas n'avait-il jamais ressenti de satisfaction dans quelque entreprise que ce soit. Ressentirait-il quelque chose en offrant ses services pour aider le jeune sorcier ? Il n'en était même pas sûr. Pourtant il avait agi, et peut-être ouvert une porte de secours pour Félix. Peut-être. Alors que son esprit tout entier restait paralysé par la peur, suspendu à la réponse du Seigneur des Ténèbres, une petit voix intérieure semblait hurler à pleins poumons « pitié ».
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