Bellatrix Lestrange
FICHE DE PRÉSENTATION

IDENTITÉ DU PERSONNAGE PRÉNOM(s) & NOM : Bellatrix Lestrange. DATE DE NAISSANCE & ÂGE : 13 novembre 1951 - 45 ans. ANNÉE : ORIGINE * : Sang pur. METIER: Mangemort. AUTRE : BAGUETTE : Bois de Noyer, ventricule de dragon, 31,8 cm, rigide. PATRONUS : Incapable d'en produire. MON PERSONNAGE EST : Personnage de la saga

HORS JEU COMMENT AVEZ-VOUS CONNU CE FORUM ? DC de Lina H. Kaveline. ÂGE IRL : 23 ans. PERSONNALITÉ ÉVENTUELLE SUR L'AVATAR : Helena Bonham Carter EST-QUE VOTRE PERSONNAGE POSSÈDE(RA) UN POUVOIR SPÉCIAL ? Occlumens. DÉSIREZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ(E) ? Non. AVEZ-VOUS LU LE RÈGLEMENT ? : >

TEXTE PERSONNEL (1500 mots)

Le conte des trois sœurs

Un cri ignoble se fit entendre dans toute la maison familiale. La médicomage présente se saisit immédiatement de l'enfant couvert d'un épais liquide transparent avant de l'enrouler dans une couverture. Le bébé brailla encore un moment, même une fois dans les bras de sa mère. Cygnus Black, troisième du nom, entra dans la chambre. Il traversa la pièce d'une démarche souple. L'homme semblait sûr de lui, pourtant, quand il déshabilla l'enfant, ses épaules s'affaissèrent un peu. La déception. Druella perçut ce changement d'attitude. Elle replaça la couverture sur le ventre du nouveau né.

« Ne sous estime pas les femmes. Nous sommes redoutables ».

Elle ne regarda pas son mari, mais elle devina son sourire. Calmement, il passa sa main robuste dans les cheveux emmêlés de sa femme. Il était pensif. Le couple avait été convaincu que cet enfant serait un garçon, on le leur avait même prédit. Mais c'était une fille, et il n'avait pas d'idées de prénoms. Les Black cherchèrent un long moment. Cinq jours exactement. Ce fut Cygnus qui eut l'idée, lui qui avait toujours aimé l'astrologie.

«Bellatrix. Il se tut un instant. Sa femme caressa le nez de l'enfant. Le geste était machinal. La guerrière de la constellation d'Orion »

Sa femme se retourna vers lui. Ils étaient installés dans le salon, devant la grande cheminée. Le reflet des flammes dansaient sur le visage sculptural de madame Black. Il espéra que sa fille ait la même beauté, la même grâce que sa mère. Belle, sauvage et ambitieuse. Ce serait les conditions pour qu'il aime cet enfant, pour ne pas qu'il la renie. Mais instinctivement, il su qu'il ne serait pas déçu par la petite Bellatrix. Ce n'était qu'un bébé, pourtant son regard était déjà infaillible et ses colères mémorables.

Elle serait forte.

Finalement, Cygnus n'eut jamais de fils, mais trois filles. Deux ans après la naissance de Bellatrix, Druella accoucha d'une seconde fille. Cette fois, le couple c'était mieux préparé. Le deuxième bébé  ressemblait à son aînée : des cheveux bruns, peut être un peu plus clairs... L'enfant était calme et s'était mise à sourire très vite. Son regard curieux, avide papillonnait partout autour d'elle
Puis vint le troisième enfant. Alors que ses sœurs étaient brunes aux yeux foncés, elle, était blonde aux yeux bleus. Rien chez elle ne venait des Blacks. Non, c'était une Rosier, la famille de sa femme. Son regard était plus doux aussi, mais ferme. Elle porterait le prénom de Narcissa.

Les filles Black étaient nées.


Le père de famille comprit très vite qu'il ne s'était pas trompé sur ses filles. Andromeda était aimable, douce, fière, très curieuse et trop tolérante. Cette gentillesse à toute épreuve inquiétait parfois son père et sa mère, mais ils n'en dirent jamais rien. Narcissa, était froide, observatrice, hautaine, mais elle aurait tué pour sa famille. Bellatrix était celle qui l'impressionnait le plus. La jeune fille était intransigeante, dédaigneuse, brillante et dominatrice. Elle était belle, mais au fond de ses yeux c'était l'enfer. Parfois il surprenait le regard inquiet de Druella sur sa fille aînée, il cherchait alors à la rassurer : elle doutait de la stabilité de sa fille, mais lui était sûr qu'elle ferait de grande chose.
Pourtant, malgré leurs différences les trois sœurs s'entendaient à merveille et fonctionnaient à l’unisson, comme un tout. Il était évident qu'elles s'aimaient, chacune à leur manière.


Bellatrix fut éduquée avec toute la distinction imposée par son rang. On lui apprit très tôt la valeur du sang. Son père lui fit apprendre par cœur leur arbre généalogique : « Voilà d'où tu viens ». Ces cours particuliers lui donnèrent une sorte d'hyper conscience de sa position. Elle était Bellatrix Black, sang – pur, et un jour, son nom serait connu par tous.

Ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes
J.K Rowling

« Serpentard ! »

Un sourire hautain se peignit sur ses lèvres. La jeune sorcière se leva d'un bond et se dirigea vers sa table. Le choixpeau était resté quelques instants à peine sur son épaisse chevelure noire : il n'avait eu besoin que de quelques centièmes de secondes pour la cerner. Malgré son jeune âge, la personnalité de Bellatrix était déjà bien défini et le choixpeau le savait, il ne s'était pas trompé : l'enfant était déjà sûre d'elle, hargneuse et ses colères étaient d'une rare violence. C'était une jeune fille rusée, avide de connaissances, mais surtout de pouvoir. Elle se savait destinée à de grandes choses et elle ferait tout y parvenir : un jour ou l'autre, son nom serait inscrit dans l'histoire. Avec un air mauvais elle jugea ses camarades. Certes, ils étaient tous des Serpentards à cette table, mais quelque chose la dérangeait... Comment reconnaître les sang – purs, des sang – mêlés, et pire des sang – de – bourbe ? Avec effroi elle se rendit compte que rien ne pouvait les distinguer les uns des autres. L'enfant ne voulait pas se tromper. Il fallait choisir ses alliés avec prudence, puisqu'ils resteraient sans doutes ensemble jusqu'à la fin de leur scolarité, en tout cas, d'après ses parents.
Bella eut pourtant du mal à se faire de véritables amis. Nous parlerons plutôt d'alliances. La sorcière voletait de groupe en groupe, en fonction de ses besoins du moment. En revanche, elle avait tendance à mieux s'entendre avec les garçons : elle avait un mal fou à supporter ces congénères qu'elle trouvait insipides et frivoles. Les seules exceptions étaient ses chères sœurs, qu'elle aimait d'un amour féroce, et sauvage, prenant parfois violemment leur défense.

Pendant ses années Poudlard, Bellatrix se montra particulièrement douée pour la Défense contre les Forces du Mal et les Sortilèges. Sa magie était tout simplement prodigieuse. Elle était également très douée pour les Duels. La jeune fille avait rejoint le club de Duel dès sa deuxième année, excitée à l'idée de pouvoir se battre contre les autres, et surtout contre les sangs impurs... Des duels organisés par l'école, quelle merveilleuses idées pour attaquer ces êtres infâmes et pourris jusqu'à la moelle ! La sorcière était rapide et habile. Pourtant elle fut exclue du club pendant sa sixième année.

Cette année fut décisive pour Bellatrix. Évidemment, elle avait obtenue toutes ses BUSES haut la main. Une sorcière de son rang ne pouvait pas se permettre d'être stupide, et elle aurait voulu que sa sœur Andromeda le comprenne. L'aînée de la famille assista impuissante à la dérive de sa plus jeune sœur. Cette dernière, pourtant à Serpentard n'avait pas le moindre scrupule a côtoyer des sang – de – bourbes...
Quelques jours plus tôt, Bellatrix avait surpris sa sœur en compagnie d'un jeune homme près de la salle de Métamorphose. La sixième année le reconnu... C'était un bon élève qui faisait parti du club de Duel, mais ses parents étaient... D'immondes, d'infâmes, moldus. Avec horreur, elle fut le témoin involontaire de leur baiser. C'était à cet acte abominable qu'elle avait pensé en l'attaquant pendant une des réunions du club. Ce monstre avait osé souiller sa sœur avec ses lèvres impures et répugnantes.

Ivre de rage, elle avait hurlé le maléfice qui le frappa en pleine poitrine.

Mais c'était une excellente élève et le directeur de l'école ne put se résoudre à la renvoyer. En revanche elle écopa de nombreuses heures de colle, et d'une exclusion à vie du club de Duel. Cette sanction fut très difficile à avaler. Elle était Bellatrix Black, sa famille avait su rester pure, et pourtant c'était elle qui était punie ?! Il lui avait fallut des heures pour se calmer. La jeune fille avait crié de longues minutes dans son oreiller, incapable de contenir la rage qui l'avait envahie. Le pire dans toute cette affreuse histoire fut la réaction d'Andy, qui coupa les ponts avec sa sœur aînée.
Narcissa tenta de les réconcilier à maintes reprises mais le dialogue était impossible.  Le visage de Bella se transformait en masque de haine dès qu'elle évoquait le sujet, tandis que son autre sœur fondait en larmes.

Andromeda avait choisi un sang infâme. Elle avait toujours était trop douce, trop gentille, trop faible. Bellatrix était sûre qu'elle allait l'épouser, ce qui la conduirait à se faire renier par toute la famille. Pourtant, elle en voulait plus à cet imbécile de Ted Tonks qu'à sa sœur. Il l'avait perverti, l'avait détourné du droit chemin, et ce pour l'éternité, elle en était sûre. C'était ça le pouvoir des sang – de – bourbe : la perversion.

Mais Bella, elle, était forte. Elle était intrépide et elle avait également fais un choix : celui du sang. Le monde serait avec ou contre elle.

Le Seigneur des Ténèbres

Elle entendit parler de ce courant à la fin de sa septième année.  Un homme, un ancien élève de Poudlard avait rassemblé des adeptes, qui comme lui, croyaient en la pureté du sang, en la supériorité des sorciers. Elle avait également entendu dire que c'était un descendant de Salazar Serpentard. Un frisson avait parcouru son échine en comprenant ce qu'il était, et ce qu'il pouvait devenir. Elle avait soif de le connaître, à tel point de parfois sa gorge la brûlait et que son estomac se tordait. Bellatrix était absolument certaine qu'il serait sur la même longueur d'onde, qu'ils se comprendraient. Ils partageait les mêmes valeurs. Il était intrépide, sauvage, intelligent, cruel, puissant, dépourvu de sentiments humain, il était tel un diamant brut. Le Mage Noir... Sa réputation s'étendait lentement et petit à petit les gens prirent peur, au point même de taire son nom.


Enfin elle pu le rencontrer, et le rejoindre. Avec lui, elle se sentait libre d'agir comme elle le voulait. Elle n'avait plus à se retenir. D'autres diraient que sa rencontre  avec le Maître signa le début de la fin. Elle sembla perdre pied, et se confiner dans sa folie qui, jusqu'à présent, n'avait été que latente, surgissant par moment dans des excès de rage. Malgré tout, Bellatrix reçut l'approbation de sa famille. Elle s'en fichait, bien sûr, mais cet accord signifiait également que Narcissa resterait à ses côtés, mais si elle ne rejoignit jamais vraiment les Mangemorts. Car c'était qu'elle était désormais : une Mangemort. Et elle se souviendrait toujours de ce moment intense... La douleur s'était  mêlée au plaisir. Enfin, elle lui appartenait. Elle le regarda attentivement. Il était toujours magnifique, mais sa beauté avait quelque chose de ravagé. Elle lâcha un gémissement quand la baguette du Mage Noir s'avança vers son poignet. Il avait presque fini de la marquer. Elle en était terriblement fière. Mais ce tatouage, elle l'avait gagné, elle avait dû faire ses preuves et lui montrer sa loyauté.

Elle l'aimait. Bien sûr ce n'était pas un amour conventionnel. D'abord il avait de l'admiration, elle le vénérait : chacune de ses paroles la pénétrait, jusqu'au plus profond de son être. Il surpassait tous les autres par son intelligence, par ses connaissances, par sa cruauté. Il outrepassait l'idéal qu'elle avait de lui.... Il était comme un tsunami : rien ne pouvait l'arrêter, pas même la mort. Bellatrix l'aimait. Avec toute sa rage, toute sa haine. Son amour était à l'image de sa démesure, il était fou et féroce. Dangereux. Évidemment, ses sentiments ne seraient jamais réciproques, mais la confiance que le Seigneur des Ténèbres daignait lui accorder suffisait amplement. Elle ne demandait que cela.

Pendant presque dix ans ils œuvrèrent sans que personne ne puissent les arrêter. Lord Voldemort et ses adeptes régnèrent sur toute l'Angleterre, et même plus.  En toute impunité, ils purent massacrer, kidnapper, torturer... Surtout torturer. Parallèlement à ces bains de sang, le Maître forma sa plus fidèle disciple, l'aidant à dépasser les limites de la magie. Sa puissance ne cessait de croître, à tel point qu'elle était devenue capable de lancer un sortilège de mort informulé. Maléfice qu'elle utilisait peu souvent, il fallait bien l'admettre. Ce qu'elle aimait, par dessus tout, c'était la torture. Les cris, les larmes était les deux conditions nécessaire à son extase. Elle crut sincèrement que le Seigneur des Ténèbres allait prendre le pouvoir et les asservir tous. Pourtant les choses commencèrent à basculer. Doucement, mais sûrement.
D'abord il y eu l'Ordre du Phénix, qui leur posa moins de problème que prévu. Bien sûr, c'était le vieux Dumbledore qui les menait à la baguette, pourtant ses troupes rétrécissaient de jours en jours. Le massacre de la famille Bones, les frères Prewett,... Ils allaient tous y passer s'il le fallait. Mais il y eut la prophétie. Elle n'entendit parler que brièvement de cette prédiction, mais elle assista à la quête de son Maître pour retrouver l'enfant à abattre : le fils des Potter. Des sorciers qui avaient déjà affronté le Mage Noir, et à plusieurs reprises. Ils s'en étaient sortis, c'est vrai, mais de peu.
Le moment venu, le 31 octobre 1981, le Seigneur des Ténèbres les quitta : c'était une tâche qu'il devait mener seul.

Elle ne su pas exactement ce qu'il s'était passé. Les parents de Potter étaient morts, éradiqués par le Maître, pourtant le bébé était toujours en vie. Elle s'était rendue à Godric's Hollow Interdit, elle avait contemplé les dégâts : la moitié de la maison avait explosé. Quelque chose avait mal tourné, mais quoi ?

La douleur avait été incommensurable. Bellatrix venait de perdre son Maître, son seul repère.

La vengeance, c'est la volupté du paradis
André Thérive.

Le Seigneur des Ténèbres était tombé.
C'était ce qu'ils racontaient. Elle avait encaissé la nouvelle. Partout autour d'elle, Bellatrix entendait les rires : ces lamentables sang – de – bourbes, ces traîtres à leur sang osaient fêter la disparition de son Seigneur. Chaque cellule de son être hurlait à en mourir.

Ils paieraient. Tous.

Sa langue claqua et elle observa d'un air dédaigneux la rue dans laquelle elle avait transplané quelques instants auparavant. Elle savait que ce serait son dernier coup d'éclat avant Azkaban. Tant pis. Elle s'en fichait. Son geste, serait son ultime acte de loyauté envers le Seigneur des Ténèbres. Barty Croupton Junior apparut à quelques mètres d'elle, sur sa gauche. Pile à l'heure : Bellatrix apprécia. Il se plaça près d'elle, mais ne dit rien. Comme elle, il surveillait la rue. Deux autres cracs retentirent à quelques secondes d'intervalle. Rodolphus, son mari et Rabastan, son beau – frère. La grande équipe était désormais au complet. La sorcière savoura un instant que ce soit ces compagnons en particulier qui aient acceptés de participer à son projet. Non pas qu'elle les aimait, même son mari, mais ils partageaient la même folie, et ensemble, ils étaient pratiquement indestructibles.

Ils avancèrent d'un même pas vers la maison face à eux. Les lampadaires brillaient de milles feux, comme pour mieux déformer leurs ombres.  Ils étaient calmes, en symbiose. Les battements de son cœur s'accélèrent. Le calme avant la tempête, avant le crime. Elle serra un peu plus ses doigts autour de sa baguette : même cette dernière semblait frémir d'excitation. Des sortilèges entouraient toujours la maison, mais face à toute sa haine, toute sa rage, ils étaient inutiles. Rien n'aurait pu l'arrêter. Ils pointèrent tous les trois leurs baguettes sur le demi globe qui entourait la maison et murmurèrent les contres sorts tout en s'avançant. Le silence était épais, presque palpable. Une atmosphère propice à l'horreur. Un rictus se dessina lentement sur ses lèvres desséchées.

Ils atteignirent ensemble le portillon de l'entrée. Elle abaissa la poignée qui ne grinça pas. Encore quelques pas et elle serait devant la porte. Il était compliqué de contenir son excitation... Bellatrix ne les avait pas choisis par hasard. Ils étaient tellement pathétiques. D'abord, ils avaient trahis leur sang en rejoignant le vieux Dumbledore. Puis ils avaient été assez fous pour tenter d'affronter son Maître. Enfin, ils étaient populaires, aimés. Le crime serait d'autant plus tragique, abominable, parfait.

Car Bellatrix leur réservait un sort pire que la mort. Elle allait les détruire à jamais.

Enfin elle atteignit le première marche du perron.  Elle fit un signe de tête à Rodolphus. Il pointa sa baguette magique sur la porte, et prononça la formule pour la faire exploser. Exactement au même moment, un cri retenti à l'intérieur de la maison. Le mari hurla le prénom de sa femme alors que les Mangemorts s'engouffraient dans la maison. Barty Croupton Junior lâche un rire à glacer le sang. Frank Londubat fut le plus rapide, il utilisa le charme du Bouclier au moment où Rabastan attaqua Alice. Protéger sa femme avant de se protéger sois – même... Typique des gens de leur espèce. Bellatrix en profita. Doloris Le sortilège impardonnable, son préféré. Le maléfice le frappa au visage, et il dégringola dans les escaliers, son crâne heurta avec force la dernière marche. Une fois en bas, son corps mou se mit tressauter comme celui d'un poisson hors de l'eau. Sa femme hurla, elle voulait l'aider, c'était évident, mais elle était piégée. Quatre contre deux, le combat était déséquilibré.

Puis un autre cri se fit entendre. Un cri immature, plein de larmes. Un bébé. Pendant un bref instant, Alice leva ses yeux morts d'inquiétude au plafond. Cette inattention lui coûta cher, Rodolphus attaqua. Il était moins subtil que Bellatrix. Lui, il aimait le sang conjugué aux larmes. Le maléfice atteignit la jeune femme à l'épaule. Un liquide rouge éclaboussa le mur derrière elle. Dans un effort colossal, son mari se releva et se jeta sur Barty, se dernier hurla sous l'effet de la surprie, mais Bella ne lui prêta aucune attention. D'un pas lent, elle s'avança vers la toute nouvelle Madame Londubat.

« Si tu ne cries pas, je te promets de ne pas le toucher ».

Elle pointa le plafond de son index décharné, un sourire mauvais au coin des lèvres. Sa victime écarquilla les yeux, elle tenta de lever pour saisir sa baguette, posée sur une commode, mais la plus loyale servante de Lord Voldemort fut trop rapide. Le sortilège Doloris était terriblement puissant : il ne brisait pas que le corps, il brisait également l'esprit, ce qui était beaucoup mieux. Frank hurla. Encore. Il voulait la sauver, bien sûr, mais il était aux prises avec les complices de Bellatrix. Il lui était impossible de sauver sa femme, et il le savait. Alice se tortillait sur le sol, en silence, tel un pantin,  les yeux révulsés en se bavant dessus. Pour se forcer au silence, elle se mordit la lèvre inférieure qui fini par se mettre à saigner abondamment. Il fallait lui reconnaître ça, elle était brave. Bella éclata de rire. C'était tellement plus jouissif que ce qu'elle avait prévu. La vengeance était parfaite, l'Ordre allait perdre tous ses petits favoris.

Le combat derrière elle faisait rage. Mais il allait perdre, ce n'était qu'une question de minutes. Il était seul contre trois, l'issue ne pouvait être que funeste. L'immonde créature au premier étage hurlait toujours. C'était normal, après tout ses parents étaient entrain d'être torturés. La Mangemort se retourna un instant, délaissant sa victime effondrée. Bellatrix Lestrange n'était pas réputée pour sa patience, or Frank sa battait terriblement bien. La rage du désespoir, sans doute. Des perles du sueur coulaient lentement sur ses tempes, au dessus de sa lèvre supérieure. Il enchaînait les sorts, les contres sorts, les sortilèges de défenses, avec une rapidité sans égale. Elle avança en suivant une ligne courbe imaginaire. Personne ne lui prêta attention, elle savait être discrète. Avec sa main gauche, elle dégagea son visage. Elle tendit sa baguette, extension naturelle de son bras droit, prit le de temps de viser, et attaqua.

« STUPEFIX ! »

Son sortilège passa entre Barty Junior et Rabastan pour atteindre Frank Londubat en plein dans l'estomac. La douleur déforma brièvement ses traits puis il s'écroula. Quelque part dans la pièce, sa femme lâcha un gémissement. Bellatrix se retourna vers elle, et colla son index contre ses lèvres. Rodolphus se retourna, ivre de rage, et jeta un regard assassin à sa femme. Elle venait de lui voler sa proie alors qu'il n'avait pas fini de jouer avec. Elle lui sourit. Il était inconscient, pour le moment, mais il était encore possible de le réveiller. Ils avaient encore tout leur temps pour jouer avec la nourriture. Toute la nuit s'ils le voulaient : ce n'était pas le morveux à l'étage qui allait les retenir.

Elle et Barty s'en donnèrent à cœur joie. Rabastan se contenta de faire le guet, il était plutôt doué, mais faible. Elle devina qu'il craignait de se faire arrêter, de terminer ses jours à Azkaban. Cette pensée l’écœura : il fallait être fiers de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils faisaient. Cet acte abominable resterait dans les écrits : les Londubat, séquestrés dans leur propre maison et torturés jusqu'à la folie par des Mangemorts. Elle ne put s'empêcher de rire toute seule. Barty ne la regarda même pas. Il était habitué à ses délires, dans le fond, c'était celui qui lui ressemblait le plus. Son mari lui jeta un bref coup d’œil.  Il participa à peine. Lui aussi craignait l'interpellation, elle en était sûre. Bellatrix fut profondément déçue de lui, mais peu importe. Elle ne l'avait pas épousé pour ses qualités d'homme, mais pour le statut de son sang.

Le bébé n'arrêta de hurler pendant tout le temps où les Mangemorts restèrent dans la maison. Le sang d'Alice avait séché sur l'un des murs beige clair, et sur le sol où il avait coulé. Un fauteuil était éventré, et renversé. Dans la bataille, d'autres meubles avaient été démolis. Un vase avait explosé, un bout de cheminé avait été défoncé, le pied de la table été cassé. Il était devenu compliqué de ne pas marcher sur des débris.  La mère de l'enfant gisait dans un coin du salon, près de la fenêtre : à un moment, elle avait vaguement tenté de s'échapper... La fenêtre avait – elle constituée la seule échappatoire possible ? Allongé sur le sol, pâle, ses yeux grands ouverts, vides, fixaient quelque chose d'invisible. Un liquide épais et rouge avait collé ses cheveux, mais la plaie n'était pas si grave, elle allait rapidement disparaître. De l'autre côté de la pièce, son mari, inconscient. Il avait craqué bien avant elle. Bellatrix se demanda  si sa femme le voyait, ou si elle était déjà partie. Elle avait l'air d'être aux abonnés absents, pourtant, ses lèvres bougeaient Bella comprit qu'elle murmurait quelque chose, mais elle ne se soucia pas de savoir quoi. Un sourire mauvais se dessina sur son beau visage encadré par sa tignasse noire... Frank était évanoui, elle ne pouvait pas faire de diagnostique, mais elle était sûre que la mère Londubat, elle, ne reviendrait jamais.

Rodolphus l'appela depuis la porte. Elle le rejoignit en quelques enjambées. Barty et Rabastans était déjà dehors. Ils semblaient se disputer : tous les deux voulaient faire apparaître le symbole de leur Maître.  Elle siffla entre ses dents, les faisant taire sur le champs. C'était à ELLE de marquer la maison. Elle était la plus loyale servante du Seigneur des Ténèbres, elle était la plus douée, il avait confiance en elle, il lui avait transmis des savoirs qu'ils étaient incapables d'imaginer. Les deux hommes s'inclinèrent sans broncher. Ils la craignaient trop pour oser la contre dire, pour oser la défier.
Elle rejeta son épaisse crinière bouclée en arrière en se raclant la gorge. Elle pointa sa baguette au-dessus de toit.

« Morsmordre »

La marque des ténèbres s'imprima dans le ciel trop lumineux de cette soirée d'automne. La tête de mort, le serpent. Le résultat ne se fit pas attendre, quelques part à l'est, ils entendirent un cri.
Elle n'était là que depuis quelques secondes quand plusieurs « cracs » se firent entendre. Les Aurors étaient là, mais elle était prête. Le Seigneur des Ténèbres n'était pas mort. Elle le savait. Elle le sentait, tout au fond de ses tripes. Alors elle l'attendrait : un an, dix ans, vingt ans... Peu importe.


Il allait revenir.
Et elle serait là, à l'attendre, toute une vie s'il le fallait.

Azkaban

Un rire hystérique. Des pleurs. Des gémissement. Elle hurle. Les chaînes. Quelqu'un gratte le mur. Le froid. Des visions étranges. Des souvenirs ? Elle appelle quelqu'un. Elle mange. Jette l'assiette. Soif. Des voix dans sa tête. Des pleurs, encore. Un gardien. Le manque de sommeil. Elle rit, seule. La faim. Elle se gratte le bras jusqu'au sang. Elle s’évanouit. Reprendre pied. La folie. Les voix. Les pleurs. Trop de détraqueurs. Un évadé. Elle rit. Elle hurle. Manger. Il faut attendre. Le Seigneur des Ténèbres. Sa sœur. Des cris.

Il fait plus chaud. Moins humide. Des cris, toujours. Manger. Survivre. Attendre. Elle se cogne la tête. Quelqu'un se meurt. Elle rit. Quelqu'un part. Soif. Cadavre. Une brûlure. Quelque chose change. Il fait plus chaud. Ses lèvres desséchées saignent. Jouer avec ses chaînes. La marque des Ténèbres sur sa peau. Ça brûle. Elle hurle. Elle rit, encore. Boire. Il ne pleut plus. Il est là. Un rire fou s'échappe de sa gorge. Une explosion. Une explosion. Le monde extérieur.

La vie d'après

Ils furent tous sévèrement puni après l'échec du Ministère. Elle avait failli à son Maître et elle méritait de mépris et la colère du Mage Noir. Le seul point positif dans ce carnage, avait été la mort de son cousin, Sirius. En dépit de la colère de son Maître, elle avait été folle de joie, et voir Potter lui courir après, sa piètre tentative pour l'attaquer... Ça avait été la cerise sur le gâteau...Mais désormais, sa sœur et son beau – frère était en pleine disgrâce. Surtout Lucius. Elle ferma ses lourdes paupières et passa ses mains dans son épaisses chevelure. Tous leurs espoirs reposaient maintenant sur son neveu, Drago.

Nerveuse, elle agita ses doigts, emmêlant un peu plus ses mèches bouclées. Le jeune Serpentard avait beau se pavaner à longueur de journée, il n'était pas quelqu'un de fondamentalement mauvais. Il n'était pas véritablement attiré par le pouvoir. Il ne se souciait guère des forces du mal. C'était un jeune arrogant, fier de sa lignée, mais rien de plus. Ils allaient échouer, à cause de lui... Et c'était bien entendu ce qu'Il désirait : l'ultime punition.

Et Severus... Elle renifla bruyamment. Il n'avait pas changé. Il était toujours ce répugnant garçon bavant sur cette maudite sang – de – bourbe qui avait failli causer la perte du Seigneur des Ténèbres. Le semant inviolable qu'il avait passé quelques semaines auparavant ne changeait rien à ses yeux. Mais Narcissa se sentait mieux depuis cet événement, elle qui craignait tant pour la vie de son fils. Bella lui en voulait un peu. Elle aurait dû comprendre que mourir pour le Maître était un honneur.



Pourtant Drago se débrouilla mieux que prévu. L'armoire à disparaître... Elle eut un élan de fierté après avoir franchi les portes du meuble. L'adolescent avait été plutôt malin finalement.
Bella et ses complices franchirent les portes de la Salle sur Demande. Massacrer, torturer. Elle inspira un grand bol d'air. Sa baguette frémissait d'excitation, prête à passer à l'action. Hélas, la bataille ne dura guère longtemps. Mais le glas de cette guerre fut sonné par la mort d'Albus Dumbledore. Y repenser la faisait encore sourire. Le vieux schnock avait fini par crever, comme tous les autres. La seule fausse note était l'identité du tueur : Severus Rogue.

Elle le haïssait. Chaque cellule de son corps avait envie de le voir brûler. Il était faible et lâche. Alors qu'elle pourrissait à Azkaban, cet imbécile s'était accordé des années de répit à Poudlard. Elle ne lui faisait pas confiance, et enrageait à l'idée que le Seigneur des Ténèbres puisse le croire lui, plutôt qu'elle. ELLE était restée fidèle à ses enseignements pendant qu'IL léchait les bottes du directeur. Il était faible. Elle pouvait sentir l'odeur macabre de la future trahison de Severus. Tôt ou tard, il les poignarderait dans le dos.

Mais elle serait prête. Comme toujours.

Bellatrix Lestrange a écrit:

Yuyu : et encore, ce n'est que le début d'une longue et pénible infiltration.