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[9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons.

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Octave Holbrey
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MessageSujet: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyMar 5 Sep 2017 - 13:17

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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:37, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyMar 5 Sep 2017 - 18:21

Heather connaissait tous les symptômes de l’insomnie, des mouvements continus de son corps dans l’espoir de finalement trouver la position qui lui permettrait de rejoindre les bras de Morphée aux pensées qui n’en pouvaient plus de surgir dans son esprit, en passant par le désir maladif d’enfin pouvoir s’endormir. Malgré la douleur distincte des yeux refusant de demeurer ouverts, la serpentard continua de fixer le plafond sombre de son dortoir, marquant inconsciemment dans sa mémoire chaque fissure et particularité de la pierre s’étendant au dessus d’elle. Ses pensées virevoltaient d’un sujet à l’autre, explorant à un moment les différentes plantes du cours d’herbologie qu’elle avait eu un peu plus tôt aujourd'hui et d’un autre, l’influence de l’arrivée des inspecteurs sur la vie étudiante, sans oublier plusieurs autres thèmes triviaux que son cerveau se donnait à coeur joie d’explorer à cette heure avancée de la nuit. Ses pensées semblaient se nourrir d’une source d’énergie que son corps n’avait malheureusement pas accès. La brunette avait tout essayé. Elle avait arrêté de compter le nombre de fois qu’elle s’était retournée sur elle-même, replaçant un bras ou une jambe dans une nouvelle position, espérant fébrilement que cette fois-ci serait enfin la bonne et que son corps s'abandonnerait finalement au sommeil. Elle s’était même essayé à compter les moutons, un exercice qu’elle avait toujours trouvé enfantin et ridicule, osant s’adonner à cette activité monotone qui plongeait le compteur, disait-on, dans un sommeil profond. Dans son cas à elle, rien n’y faisait et l’épuisement mêlé aux multitudes de tentatives de s’assoupir commençait à jouer sur ses nerfs, entrelaçant le désir de crier à celui de pleurer. Son corps était entremêlé dans les draps, une représentation moqueuse de son cerveau en désordre, ses cheveux étaient quant à eux en bataille, s’étant légèrement libérés il y a quelques temps déjà de la queue de cheval serrée que la jeune fille s’était mise avant de s’enfouir dans son lit pour la nuit. La jambe gauche de la vipère pendait dans le vide, laissant entrevoir un mollet découvert, son bras droit reposant mollement au dessus de sa tête. Pendant un moment, la couleuvre écouta le silence caractérisant le sommeil profond de ses consoeurs, enviant le calme que devait être leur esprit et la tranquillité de leur corps endormi, se demandant pour une énième fois encore pourquoi le repos lui était refusé. Posant une main sur sa poitrine, Heather s'attarda à écouter les battements de son coeur, espérant que le son continu émis par l’organe l’apaise enfin, mais cela eu autant d’effet que ces essais antérieurs et elle ouvrit de nouveau les yeux, foudroyant du regard le plafond. Le sentiment qu’elle n’arriverait jamais à reposer son corps en cette nuit de novembre commençait sinueusement à faire son chemin en elle, laissant un arrière goût amère à sa bouche.

La jeune fille jeta finalement un oeil en direction de l’horloge, lisant qu’il était bien passé minuit, et soupira de découragement, réalisant que cela faisait déjà plus de deux heures qu’elle tournait sur elle-même sans succès. Heureusement pour elle, le lendemain était un dimanche, mais cela n’empêcha pas la démoralisation qui monta doucement en elle à la réalisation que demain serait une journée difficile, une journée où elle observerait chaque recoin du château avec envie ; le désir de vouloir se blottir entre deux armures ou sur le bord d’une fenêtre pour y piquer un petit somme plus fort que jamais. Son corps fonctionnerait en mode automatique, tandis que son esprit se reposerait à la moindre occasion, ne donnant son opinion que lorsque nécessaire à ses agissements.

Énervée, la jeune Trown poussa finalement le matelas de ses deux mains, se relevant en position assise, une expression de résignation étendue sur son visage pâle tandis que l’espoir que les bras de Morphée l’accueille la quittait. Elle étira une main vers le rideau entourant son petit cocon et l’entrouvrit doucement, s’assurant d’éviter de faire plus de bruits qu’il en était nécessaire. Basculant ses jambes sur le rebord de son lit, elle se leva silencieusement, se dirigeant vers son armoire pour y attraper quelques morceaux de vêtements qu’elle saurait essentiels à son escapade nocturne et les enfila rapidement. Le mois de novembre s’était avéré plus froid que les années antérieures ce qui convainquit Heather d’ajouter sa cape à son ensemble ainsi que l’écharpe vert et argent qu’elle enroula sur son bras dans l’attente de l’enfiler autours de son cou. D’un geste rapide du poignet, elle retira l’élastique qui traînait dans ses cheveux et démêla les quelques noeuds de sa chevelure du bout de ses doigts agiles. Délicatement, la brunette ouvrit la porte menant à sa salle commune et fit rapidement le chemin vers la sortie, où elle rejoignit enfin les couloirs des donjons du château, s’arrêtant quelques instants pour considérer sa destination. Plusieurs options s’offraient à elle, mais ce fut finalement son endroit fétiche qui gagna la bataille imaginaire de la jeune fille et elle commença l’ascension vers la plus haute tour de l’école. Les couloirs étaient terriblement sombres, quelques chandelles illuminant ici et là le trajet, offrant une visibilité restreinte à la jeune fille. Celle-ci ne plia pas à l’envie d’utiliser sa baguette pour éclairer le chemin, préférant éviter d’attirer l’attention sur son escapade illégale qui lui causerait beaucoup d’ennui si elle se faisait surprendre en dehors de son lit à cette heure de la nuit. Ce fut donc telle une ombre que la serpentard fit le chemin jusqu’à la tour, évitant les couloirs les plus populaires, sachant que les inspecteurs esquivaient les corridors sinueux du château, ceux-ci étant beaucoup trop nombreux pour permettre une surveillance exhaustive de Poudlard.

Arrivée à l’entrée de la tour, Heather poussa doucement la porte de bois et jeta un oeil furtif à l’intérieur, remarquant rapidement que la voie était libre. Armée d’un petit sourire en coin, la serpentard accueillit la salle telle une vieille amie, se remémorant les nombreuses soirées passées à observer le ciel et les alentours du château et referma la porte derrière elle aussi doucement qu’une adolescente revenant d’une soirée, passée son couvre-feu. La vipère se dirigea vivement vers l’échelle menant au toit et commença à grimper afin d’atteindre sa destination finale, le conseil d’un certain bibliothécaire bien présent à sa mémoire sur les lieux visités par les membres du personnel lors de leur surveillance. Ce n’est que lorsqu’elle se tena complètement debout qu’elle remarqua enfin l’individu se tenant sur le bord de la toiture et agissant par réflexe, elle sortit sa baguette d’un mouvement vif, prête à toute éventualité. Retenant son souffle, Heather observa l’homme qui se tenait dos à elle, quelques mèches de cheveux s’envolant au gré des brises fraîches, lorsqu’elle reconnut finalement la personne mystérieuse comme étant le bibliothécaire de l’école. Les souvenirs de sa dernière excursion nocturne refirent surface à son esprit, se rappelant aisément la rencontre inattendue avec celui-ci. Les deux individus ne s’étaient pas adressés la parole de nouveau depuis la coïncidence, bien que la jeune fille lui avait offert un hochement de tête en guise de salutation lors de ses différentes séances d’études à la bibliothèque, ne pouvant nier complètement la soirée de leur rencontre. Tout en s’approchant silencieusement de l’homme, Heather fit finalement connaître sa présence d’un ton mélangeant moquerie et plaisanterie :

- Et bien Monsieur Holbrey, je pensais qu’on avait convenu que la tour d’astronomie n’était pas le meilleur endroit pour charmer de pauvres demoi….

La serpentard ne termina jamais sa phrase, coupée court par l’écharpe qui s’était discrètement déroulée de son bras et sur lequel elle avait malheureusement posé le pied, perdant ainsi l’équilibre qui lui permettait d'avancer. Tel un film au ralenti, Heather tomba vers l’avant, laissant échapper sa baguette, qui alla se coincer entre deux tuiles, dans l’espoir de s’accrocher à quelque chose de solide et d’ainsi arrêter sa brusque chute. Animée purement par ses réflexes, la serpentard attrapa le bras du bibliothécaire, espérant que celui-ci est la force de la retenir, voyant le bord de la toiture s’approcher avec rapidité. Elle sentit la terreur montée en elle, refusant de croire qu’elle finirait ses jours de cette façon, s’abattant au pied de la tour colossale comme l’ancien directeur de l’école. Fermant les yeux, la jeune fille se surprit à prier, elle ne savait à qui ou quoi, que sa glissade s’arrête avant que son corps commence son déclin vers le sol lorsqu’elle sentit la sensation d’un crochet se fixant au centre de son abdomen et l’emportant elle ne savait où.

L'atterrissement ne fut pas tout en douceur, malgré le corps chaud qui arrêta brusquement sa chute dans l’immensité de blanc et de froid qui, maintenant, l’entourait. Un ahurissement franc s'accapara de son esprit, camouflant pendant quelques instants la froideur qui commençait à imprégner ses vêtements courts et la peau découverte de ses cuisses frêles. Ses sens commençaient à lui revenir, enregistrant la douceur de la fourrure sur laquelle elle était présentement collée, les flocons qui tombaient doucement du ciel où brillaient des milliers d’étoiles lorsqu’elle fut poussée dans la poudre blanche sans aucune douceur ou considération, imprégnant abondamment une partie de sa jupe et de sa cape de neige. Retenant un cri suite au contact douloureux du froid, Heather se releva rapidement sur ses pieds et suivi du regard l’avancée du bibliothécaire. Le froid se faisait déjà ressentir et la jeune fille resserra sa cape autours d’elle dans l’espoir d’abriter son corps de la température glacée. Ses bas de nylon, montant jusqu’au dessus de ses genoux, avaient déjà absorbés l’eau de la neige fondante et ses cuisses commençaient déjà à rougir sous l’attaque du climat sibérien. Grelottante, la serpentard ramassa son écharpe oubliée et retira la neige qui s’y était collé d’un mouvement vif de sa main droite, entourant le bout de tissu autours de son cou dans l’espoir de protéger une autre partie de son corps de l’attaque hivernale. Obnubilée par tout la concentration mentale dont elle devait faire preuve pour éviter de crier, ne comprenant toujours pas comment elle s’était retrouvée dans un paysage hivernale ou la glace et la neige prédominaient le paysage, la vipère ne remarqua pas le retour de l’homme à ses côtés jusqu’à ce qu’il se mette à parler d’un ton exaspéré :

- Bon sang, Trown…Sérieusement ? File-moi ta baguette. Je vais essayer de retrouver la mienne. Dans le pire des cas je nous ferai transplaner jusqu’à Poudlard. Mais qu’est-ce que tu foutais la haut dis-moi ? C’est quoi ton excuse, tu m’as suivi ou quoi ? T’as pas eu assez d’emmerdes la dernière fois peut-être ?

Heather plissa les yeux, foudroyant du regard l’homme qui se tenait devant elle. Mais pour qui la prenait-elle ? Une étudiante amourachée de lui ? Relevant quelque peu le menton, la jeune fille répondit enfin, ne réalisant pas du tout qu’elle avait passé au tutoiement :

- Oh oui, je ne fais que ça te suivre. Notre rencontre m’a tellement marquée que je ne pouvais plus me retenir, je devais absolument te voir. Après tout, je n’ai aucune autre raison pour vouloir retourner à la tour, le sarcasme coulant de sa voix cristalline.

Puis, reprenant un ton plus neutre, la vipère continua sa pensée.

- Et quant à parler d’excuses, tu pourrais me donner la tienne. Qu’est-ce que tu faisais sur le haut de la tour avec un portoloin vers je ne sais trop où. Tu aurais pu te rendre à Pré-au-Lard où tu aurais été sur qu’aucun étudiant puisse s’y balader.

Terminant son petit discours, la jeune fille glissa une main rougie par le froid dans les différentes poches de son ensemble, ses mouvements devenant frantiques, réalisant que sa baguette n’y était plus. Le souvenir de sa chute lui revint à l’esprit et poussant un soupir, elle se résigna à aviser le bibliothécaire :

- Et je n’ai pas ma baguette… je l’ai échappé sur le toit de la tour en tombant.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyJeu 7 Sep 2017 - 16:11

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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:38, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyVen 8 Sep 2017 - 1:25

Le discours de l’homme sortit de sa bouche d'une rapidité contrôlée, la voix grave coulant de condescendance et d’une prétention mal placée, frappant verbalement la serpentard sans aucune retenue. L'utilisation des propres mots de la jeune fille, ignorant visiblement le sarcasme avec lequel ils avaient été prononcés, fit lever les yeux de la vipère au ciel, sachant pertinemment que le bibliothécaire avait compris la subtilité de son ton, mais préférait l'ignorer afin de tourner la situation à son avantage. L’ajout d’exemples exagérés sur les prochaines actions de la brunette ne fit que mettre de l’huile sur le feu, augmentant la colère de la couleuvre d’être ainsi rabaissée à la hauteur de jeunes filles affectées par une amourette passagère d’un homme de plusieurs années leur aîné. Une imbécilité féminine dont elle avait été si souvent témoin par le passé, observant des partenaires de classes glousser de joie mal dissimulée et rougir à l’arrivée d’un étudiant plus vieux ou d’un professeur dont l’apparence ne dérangeait pas l’œil. Si le bibliothécaire n’avait pas allongé son monologue, ajoutant l’insulte à la réprimande, Heather aurait pu avouer sa partie de tort de la situation, soit le bris du couvre-feu qu’elle avait bien entendu réalisé, mais de là à placer tout le blâme sur sa seule personne, la jeune fille n’était pas prête à accepter cette responsabilité. Les bras croisés, la jeune Trown garda sa position malgré la figure imposante du bibliothécaire qui la regardait de haut, se penchant sur elle, ajoutant un sous-entendu de menace à ses paroles. Heather ne broncha pas, refusant de s’abaisser à couper la parole à l’homme, l’écoutant s’acharner sur elle sur une situation malencontreuse, résultante de maladresse et de coïncidences.

La réalisation que sa baguette était portée disparue tout comme celle du bibliothécaire ajouta une couche de surréalisme à une situation déjà très improbable, mais qui était bien réelle. Malgré le froid qui l’assaillait avec acharnement, Heather restait sous l’emprise de l’ébahissement, n’arrivant toujours pas à réaliser que son transport magique vers un paysage enneigé avait bel et bien eu lieu et qu’elle ne se retrouverait pas au château dans les prochaines minutes, victime d’une blague disproportionnée. L’ahurissement ressentie par la couleuvre semblait partagée par l’homme qui avait repris une position un peu plus résigné et calme, se redressant d’au dessus d’elle, son regard quelque peu brumeux, caractéristique d’une personne songeuse. Le silence qui s’était finalement posé entre eux deux calma quelque peu la serpentard qui était, comme le bibliothécaire, plongée dans ses pensées : comment se sortait-il de cette situation irréaliste ? La brunette tenta de régner sur la panique qui commençait à s’imprégner en elle, réalisant rapidement qu’elle ne savait même pas où elle se trouvait, se rassurant elle-même que son compagnon forcé devait connaître, quant à lui, les lieux les entourant. Les yeux de la jeune femme, dont une expression d'irritabilité couvrait toujours son visage fin, suivit les déplacements de l’homme et ses mouvements décousus dans la neige fine, recherchant sans aucun doute sa précieuse baguette, assurant ainsi un retour sain et sauf au château pour eux deux. Pinçant les lèvres, la serpentard se dirigea doucement vers des arbres plombant la vallée de leur branches vides de feuilles dans l’espoir de se masquer quelque peu du vent sibérien qui virevoltait le long de la vallée. Bien que peu long, le chemin fut tout de même difficile pour l’étudiante qui tenta d’éviter un contact malheureusement inévitable de sa peau avec la neige avoisinante, prenant soit de poser le pied doucement sur la couverture blanche qui s’étendait à perte de vue. Couverte quelque peu par les arbres, Heather serra un peu plus les bras sur elle, réduisant l'espace où l'air frigorifique pouvait se glisser, sentant sa peau se barioler à grandeur de chair de poule, attendant le retour du bibliothécaire. Celui-ci, comme si les pensées de la jeune fille l'avait interpellé, faisait son chemin vers elle, les mains sans baguette mais tenant son manteau épais de fourrure, son expression faciale illisible, qu'il déposa doucement sur les épaules de la serpentard. Heather garda son regard sur l'homme tandis qu'il refermait le manteau devant elle, son visage perdant les dernières traces de sa colère, adoptant en échange un masque illisible. Sa position sur la bonté n'avait pas changé et, comme un rappel frappant de leur dernière rencontre, la brunette fut surprise de nouveau par les actions empreintes de gentillesse du bibliothécaire qui contrastaient pourtant avec ses paroles. Le poids du vêtement de fourrure surprit la serpentard par sa lourdeur, mais elle accueillit la chaleur additionnelle avec bonheur et soulagement, ne sachant pas comment elle aurait pu tenir dans une température aussi extrême, vêtue comme elle l'était à son arrivée.

- On va… on va rejoindre les maisons là-bas.

Heather tourna la tête, observant l'endroit pointé par le bibliothécaire, remarquant rapidement les petites lumières probablement créées par quelques lanternes extérieures dans le but d'éclairer le chemin du village. Malgré son observation, la jeune fille n'arriva toujours pas à mettre le doigt sur l'endroit où elle se trouvait, ajoutant au malaise de la situation, car malaise il y avait. Malgré son bris du règlement pour une seconde fois en deux semaines, la vipère n'avait eu aucune intention de se retrouver à l'extérieur du château et certainement pas se retrouver dans le pétrin pour ses actions. Bien que sortir de son dortoir au milieu de la nuit n’avait jamais été conseillé par le passé et que les expéditions nocturnes étaient maintenant associées à un danger réel, la serpentard avait du mal à se délaisser de cette habitude qu'elle s'était créée depuis sa première année, se disant qu'elle connaissait maintenant tous les mystères du château. La situation actuelle dans laquelle elle se trouvait changea les convictions de la jeune fille, et ce fut l'esprit rempli d'émotions intenses, mélangeant malaise et un début de panique, qu'elle se promit que c'était la dernière fois qu'elle quittait le confort de sa salle commune en dehors des heures du couvre feu. Elle n'était pas une gryffondor et cette aventure, qui se créait présentement devant elle, réussit à la convaincre aisément qu’elle ne voulait pas se retrouver dans une situation similaire de nouveau : comme le dicton le disait si bien, le jeu n’en valait pas la chandelle.

- Elles appartiennent à des sorciers. L’un d’eux nous aidera bien à retrouver ma baguette. On est en Russie, alors ne t’attends pas à ce que quelqu’un te comprenne dans les parages. Notre situation est déjà assez délicate, alors évite de te manifester.

Lorsque le nom du lieu, ou plus précisément du pays fut annoncé, Heather sentit son coeur prendre une pause et pendant un instant, le sentiment d’être sans défense et sans ressources prit toute la place dans son esprit. Bien que son visage garda sa qualité de glacier, les méninges de la jeune fille tournaient en furie, entrevoyant plusieurs scénarios plus déprimants les uns que les autres où son corps était retrouvé complètement gelé dans ce pays lointain, ou encore, moins dramatique cette fois-ci, où elle se retrouvait séparée du bibliothécaire, se retrouvant seule dans un pays dont elle ne parlait pas la langue. Malgré le voile d'inquiétude qui s'était déposé sur son regard, la serpentard garda les yeux sur l'homme, ne voulant manquer aucun de ses mots, n'ayant aucune honte à avouer qu'il était plus en contrôle de la situation qu'elle même. Le ton grave avec lequel il avait prononcé ses paroles marqua d’autant plus la jeune fille, ajoutant une couche d’insécurité au malaise déjà existant au sein d’elle.

- Si je fais quelque chose de… bizarre, comporte-toi comme si c’était normal. Ne laisse en rien sous-entendre que tu n’étais pas censée être là. C’est clair ? On y va.

Ne faisant pas confiance à sa voix, Heather hocha une fois de la tête, puis suivit les enjambées de M. Holbrey en direction des habitations qui s'élevaient au loin. La question qu'elle s'était posée à son arrivée revint de plein fouet à son esprit, se demandant de nouveau ce que l'homme pouvait bien faire dans ce lieu mystérieux, mais la brunette ne prononça pas un mot, préférant profiter du silence et réfléchir. L’hésitation du bibliothécaire à articuler le mot bizarre intrigua d’autant plus la vipère qui n’osa pas explorer les possibilités que sa phrase laissait sous entendre. Sans trop y porter attention ou encore le réaliser pleinement, la demoiselle marcha plus près de l’homme qu’en était son habitude, retrouvant une certaine sécurité à la présence de l’homme qui semblait avoir concocté un début de stratagème, ou du moins connaître les environs. Le chemin ne prit pas trop de temps, le trois cent mètres les séparant de la première maisonnée s’étant effectué rapidement pour les deux compagnons de misère, concentrés comme ils étaient dans leurs pensées respectives. Les premières maisons se dressant à leurs côtés semblaient s’être éteintes pour la nuit, seul le noir caractéristique de lumières endormies se présentant à eux. Glissant son regard de maison en maison, la brunette réalisa rapidement que seule le centre du petit village semblait encore être éveillé, bien qu’aucune silhouette ne pouvait être aperçue.

Levant les yeux vers le bibliothécaire, Heather chuchota doucement, cette fois-ci, aucune trace de sarcasme ne pouvant se faire entendre dans ses paroles :

- Vous savez par où commencer ?
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyVen 8 Sep 2017 - 18:51

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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:38, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptySam 9 Sep 2017 - 18:24

La brunette commençait à croire qu’elle n’obtiendrait jamais la réponse à sa question, lorsque le verdict laconique du bibliothécaire, son ton empreinte d’une trace légère de colère, atteint ses oreilles, ne rassurant guère la jeune fille sur leurs prochaines actions. Si même le porteur du portoloin les ayant amené jusqu’ici était aussi peu sûr de la suite des choses, ceci n'augurait pas de bonnes choses pour l’improbable duo. La serpentard coinça inconsciemment sa lèvre inférieure entre ses dents, seule reflet de son malaise grandissant, son masque de glace malgré tout bien en place sur son visage aux joues rosées par le vent. Heather osa un coup d’oeil en direction du bibliothécaire et ne réalisa qu’à ce moment que celui-ci s’était privé de son confort pour lui permettre un cocon de chaleur, lui laissant que quelques vêtements chauds, mais trop légers pour la température environnante. La jeune fille tut de peine et de misère la pointe de culpabilité qui menaçait de grandir suite à cette réalisation poignante, sachant que l’homme avait pris la décision par lui-même, mais que celle-ci avait dû être forcée par l’ajout imprévisible d’une élève insomniaque. Ledit homme semblait avoir pris une décision, observant avec beaucoup d’attention une maisonnée en particulier à quelques mètres de leur position au sein du village. Celle-ci était décorée de petits ornements de diverses couleurs, ajoutant une touche de vie à la maison recouverte de bois, les fenêtres laissant apercevoir la lumière projetée de l’intérieur, signe que les habitants ne s’étaient pas encore éclipsés pour la nuit. Sans la regarder, son compagnon lança un commandement léger, quoique quelques peu inutile, car la jeune fille n’avait nul part où aller, commençant son ascension des quelques marches menant à la porte.

- Reste ici.

À quelques mètres de la porte, Heather garda un oeil attentif sur les alentours jusqu’à ce que la porte s’ouvre, laissant apercevoir un homme de bonnes carrures, un air quelque peu méfiant habillant son visage rond et massif. L’apparence générale du nouveau venu lui rappela le gardien des lieux de Poudlard, bien que son visage fermé était tout le contraire de celui que Hagrid arborait. Bien qu’elle ne pouvait voir l’expression faciale de Monsieur Holbrey, la brunette entendit des extraits de la phrase qu’il prononça à l’étranger, ne comprenant pas un mot de la langue parlée qu’elle n’arriva même pas à identifier. Se doutant fortement que ceci devait tomber dans la catégorie des actes bizarres dont elle avait été prévenue, la serpentard garda une expression neutre, notant dans sa mémoire la nouvelle information qu’elle venait d'acquérir sur le bibliothécaire. L’ajout d’un deuxième dialecte à la conversation étendit simplement le mystère qu’était encore une fois l’homme, ne finissant toujours pas de la surprendre par ses caractéristiques inhabituelles et inattendues. Celui-ci se tourna vivement vers elle, accompagnant son mouvement brusque d’un regard inquisiteur, décortiquant elle ne savait quoi sur sa personne. Le sourire charmeur qu’il lui lança surprit profusément la jeune fille qui cligna des paupières, évitant ainsi que la surprise agrandisse ses yeux sous son effet. Derrière son masque d'indifférence, les méninges de la demoiselle tournaient au quart de tour, tentant de comprendre ce que l’homme manigançait, une situation aussi complexe que de remonter un puzzle auquel plusieurs pièces manquaient à l’appel.

Le soudain silence attira l’attention de la jeune fille, remarquant que, cette fois-ci, l’étranger la scrutait d’un regard indéchiffrable, résultante probable des mots prononcés par son compagnon sur sa propre personne. L’ignorance ajouta un goût amer à sa bouche, la sensation d’être une poupée de porcelain au prise aux mains d’un marionnettiste s’ajouta à son malaise existant. Animée par son instinct, n’ayant rien d’autres sur lequel se fier, Heather étira légèrement le coin de ses lèvres, offrant un sourire qu’elle espérait de nature timide à l’inconnu qui n’en finissait plus de l’observer de ses yeux plissés, réaction normalement contraire à ses habitudes lorsqu’elle croisait, pour la première fois, le chemin d’un étranger. Ce dernier sembla satisfait, tourna de nouveau les yeux vers le bibliothécaire, permettant à la serpentard de relâcher ses épaules qui s’étaient tendues inconsciemment, puis ouvrit la bouche pour la première fois depuis leur arrivée impromptue. Une voix grave résonna, un ton froid mélangeant une tentative de chaleur s'élevant, tandis que des paroles du même dialecte se firent entendre. L'échange entre les deux hommes ne dura pas très longtemps et la jeune fille arrêta d'y porter attention rapidement, l'incompréhension des mots échangés n’apportant rien de plus à son puzzle en construction. La voix robuste du russe sortit la vipère de ses pensées, tournant le regard brillant de celle-ci vers la source du bruit, levant légèrement un sourcil au bras tendu en sa direction. Était-ce une invitation ? La serpentard dû faire preuve de concentration pour retenir le rictus moqueur qui menaçait de s'étirer sur ses lèvres en réponse, remarquant par la même occasion l'invitation du bibliothécaire à venir les rejoindre. D'un pas quelque peu hésitant, la brunette monta gracieusement les quelques marches, relevant de peu le manteau pendant son ascension telle une princesse relevant sa robe, le rire bourrus de l'inconnu agressant ses oreilles. Plongeant son regard dans celui indescriptible de son compagnon, ce dernier la présenta tranquillement, prononçant pour la première fois son prénom, celui-ci roulant dans sa bouche comme s'ils se connaissaient depuis des années. Ses yeux s’arrachèrent violemment de ceux de Monsieur Holbrey, son menton prisonnier d'une main charnue qui la força à observer l’homme responsable de l'incarcération de son visage, son regard se durcissant en réponse au geste brusque. Les sous entendus qu'elle entrevit dans l'expression du russe l'inquièta rapidement. Sentant une panique naître elle, elle empêcha son esprit de vagabonder dans son imaginaire, refusant d’ajouter des images alarmantes à ses pensées sombres. La vipère serra les dents, se retenant de toutes ses forces d’insulter le simplet sans galanterie qui avait osé l'attraper de la sorte, sentant son énorme main se poser cette fois-ci sur sa petit épaule.

- Helloy, missis ! Bioutifoul… euh, faïce. Dou you laïke Rossia ?

Le rire suivant la phrase brisée à moitié compréhensible empêcha Heather de répondre, cette dernière, acceptant avec plaisir le répit d'un silence forcé, en profita pour jeter un regard plaidant au bibliothécaire. Le contact d'une main froide sur la sienne dérouta l'étudiante qui empêcha l’ahurissement de s'étendre sur son visage, observant, plus qu'elle ne sentit, les lèvres de l'homme se poser sur la peau blanche de ses doigts. L'explication de son maintenant prétendu fiancé fit naître un rire nerveux, qu'elle masqua joliment de sa main libre, empêchant le son de franchir la barrière de sa main. Heather savait qu'elle devait jouer le jeu, mais prétendre que l'amour l’habitait n'était pas chose facile, ayant peu connu ce sentiment par le passé. Son esprit fit rapidement le tour, écartant brusquement ses parents, ceux-ci étant loin d'être un bon exemple d’un couple amoureux, et refusant d'utiliser son passé avec un certain gryffondor pour arriver à ses fins. Le visage de Léon surgit finalement à l'esprit de la jeune Trown, qui réalisa rapidement qu'elle pourrait utiliser les multiples souvenirs avec le jeune homme pour alimenter la comédie qu'elle devrait maintenant jouer. Revoyant plusieurs moments dans son esprit où ce même sourire s'était étendu sur ses lèvres, Heather offrit un sourire ravissant à Monsieur Holbrey, retirant au même moment la main de son visage, puis franchit la porte menant à l'intérieur de l’ibsa.

La maisonnette était construite qu'à partir de bois, offrant une apparence rustique et quelque peu vieillot à la petite habitation. Un grand foyer trônait sur le mur central de la pièce, un grand feu rugissant dans son antre, envoyant à intervalles irrégulières de petites flammèches dans les airs qui s'éteignaient avant de se poser au sol. Un divan prenait place devant l’imposant âtre, offrant quelques places confortables aux habitants, le tissu légèrement ternis, représentation de ses années vécues. Les murs étaient habillés de décorations de bois, certaines représentants des animaux réalistes et d’autres des motifs qu’elle se doutait culturels. Entre le minuscule salon et la porte d'entré, une table de cuisine en chêne claire était déposée, entourée de six chaises, le dessus de la surface plane recouverte de quelques bouteilles d'alcool et de verres à moitié plein, signe d'une soirée déjà bien avancée. Des cartes à jouer moldues étaient éparpillés près des verres, certaines retournées, tandis que d'autres masquaient leur valeur. Trois hommes habitaient quelques unes des chaises, leur rire grossier s'éteignant en remarquant l'arrivé des deux prétendus amoureux, des sourires impertinents flottant sur leur visage aux caractères grossiers. Malgré leur théâtre improvisé, la brunette replaça son masque habituel, préférant couvrir ses expressions que d'afficher en permanence un amour prétendu et artificiel, leur audience s’étant agrandit profusément. Levant quelque peu le menton, Heather fit quelques pas en direction du salon, passant par le fait même près d’un des inconnus lorsque celui-ci l’attrapa par la taille, forçant ainsi la jeune fille à s’appuyer sur lui pour se garder debout.

- Mais où vas-tu ma jolie ? Ne sois pas timide, non mort pas! Enfin, pas au début, expliqua l’un des russes dans son patois, les mots inconnus n’apportant aucune aide à l’anglaise.

Les rires qui suivirent ne rassurèrent guère la serpentard, qui foudroya du regard l’homme responsable de l’accolade forcée, attrapant au même moment son poignet, armée d’une prise vigoureuse pour la frêle jeune femme qu’elle était. Elle décolla la main de l’insolent, sachant très bien qu’elle y arrivait seulement car celui-ci se laissait faire, reculant de quelques pas lorsque son corps fut libérer de l’emprise. Croisant les bras devant sa poitrine, Heather cracha :

- Si tu me touches de nouveau, tu le regretteras.

Leurs rires explosèrent de nouveau, agressant davantage la jeune fille par leur impudicité, indication rayonnante de leur irresponsabilité, une tendance misogyne inquiétante. L’absence de réplique fit s'interroger la serpentard, se demandant si ses mots étaient responsables de leur hilarité ou si ceux-ci avaient simplement été incompris, résultante de la langue étrangère qu’était son anglais britannique, leur ricanement créé par son attitude et le début d’une d'alcoolémie élevée. Préférant jouer la prudence, Heather continua son chemin vers le salon, s’arrêtant face au foyer, savourant la chaleur du feu sur tout son être, la réchauffant rapidement. Doucement, d’un mouvement calculé, elle ouvrit les pans de l’habit, le retirant avec attention de ses épaules, s’assurant que sa cape où l'emblème de serpentard s’y retrouvait, suive, cachée méticuleusement au sein du manteau, l’avertissement du bibliothécaire bien présent dans sa mémoire. S’assoyant sur le divan, elle déposa le manteau à ses côtés, fixant les flammes, hypnotisée par leur mouvement désordonnée. Inconfortable d’être ainsi découverte, mais n’ayant aucun autre choix, sa cape étant une impossibilité certaine et le pardessus de fourrure d’une chaleur étouffante, la serpentard prit son mal en patience, remontant légèrement les manches de sa chemise blanche au centre de ses avant-bras, laissant entrevoir sur son bas droit le début de l’un des tatouages qu’elle arborait, le noir de l’encre contrastant légèrement sur sa peau blanche.

L’arrivée d’un verre devant son visage fit sursauter la vipère qui tourna un regard inquisiteur vers le propriétaire des lieux qui bougea légèrement le gobelet en une invitation claire. Le visage de l’homme mélangeait impassibilité à un étroit sourire, tentative évidente de gagner la confiance de l’éperdue. D’une main hésitante, Heather pris l’objet, lança un regard questionnant en direction de son supposé fiancé. Celui-ci sembla comprendre sa question et lui offrit le mot recherché, lui permettant ainsi d’offrir une réponse laconique à l’homme robuste :

- Спасибо, le mot sonnant étranger sur sa bouche, son accent anglais détruisant la beauté de la langue nordique.

Approchant le verre de son visage, la serpentard respira doucement l'odeur qu'émettait le breuvage, reconnaissant l'odeur caractéristique de la vodka, breuvage que son père buvait en quantité monstre. Malgré l'abondance de cette alcool au sein de l'habitation qu'elle n'avait d'autre choix d'appeler sa maison, Heather n'avait jamais goûté à cette liqueur. D'un geste hésitant, la jeune fille posa le verre a ses lèvres.


Dernière édition par Heather Ivy Trown le Mar 12 Sep 2017 - 0:27, édité 1 fois
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyLun 11 Sep 2017 - 13:34

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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:38, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyMar 12 Sep 2017 - 0:43

Elle se sentait scrutée. Chacun de ses mouvements étaient observées, que ce soit par les yeux aux intentions obscènes des hommes de ce pays nordique, ou par le regard perçant du bibliothécaire qui analysait chacune de ses réactions, probablement dans l’intérêt de valider qu’elle se comportait bien comme sa prétendue fiancée. La jeune femme était le centre d’attention de la soirée, réalité malaisante mélangée à une nervosité grandissante, sachant qu’elle devrait jouer le jeu en tout temps, évitant ainsi qu’une réaction sème le doute dans l’esprit de leurs hôtes temporaires. La situation était loin d’être idéale. Jouer la fiancée d’un homme qu’elle ne connaissait point était difficile, voir impossible, ne pouvant en aucun cas anticiper les réactions de son prétendu et ainsi offrir une illusion parfaite à leur audience. Heather n’était pas une jeune fille qui montrait facilement à autrui ses émotions et son intuition lui faisait bien savoir que de rester de glace ne serait pas accepté longuement, au du moins, pour toute la soirée si leur comédie devait tenir la route. Elle se savait une jeune femme froide, aux tendances colériques et quelque peu violentes, préférant la solitude aux amitiés vaines et superficielles, ce qui ajoutait une complexité de plus à ce mirage qu’elle devait perpétuer avec le bibliothécaire suite au subterfuge qu’il avait mis en place auprès des inconnus les entourant. La personnalité impudente et irrespectueuse de ceux-ci n’était qu’un autre aspect difficile d’une situation déjà précaire, dont la vipère se serait bien passée, sachant que son caractère difficile ne demanderait qu’à régir au quart de tour à leurs gestes indiscrets et leurs rires fendants. Elle savait qu’elle devrait bientôt sortir de sa zone de confort et même si un amour parfait n’était pas attendu d’aucun couple, une complicité devait tout de même existé entre eux deux, ce qui était loin d’être le cas en ce moment. Pour la énième fois en peu de temps, la serpentard se questionna sur le choix de relation fait par son compagnon imposé par la vie et son sens d’humour douteux qui forçait leur chemin à se croiser pour deuxième fois en une même semaine. Il devait y avoir anguille sous roche pour que l’homme préfère la présenter comme étant sa douce moitié et non comme l’élève de Poudlard qu’elle était réellement. Elle se doutait bien qu’il devait y avoir une raison derrière le portoloin responsable de leur voyagement en Russie, mais la nécessité d’une mascarade, les forçant à sortir leur meilleur jeu d’acteur respectif, n’était pas un revirement de situation que la vipère avait prévu, n’y même quelque peu anticipé. Le peu de confiance qui s’était créé entre elle et lui se dissipant rapidement, les secrets et le mystère entourant leur mésaventure actuelle ne faisant qu’envenimer la méfiance de la belle.

Heather s’était passée une main tremblante sur sa nuque, dégageant quelques mèches de cheveux qui s’étaient glissées dans son chemiser, les yeux plongés dans les flammes flamboyantes du foyer, complètement perdue dans ses pensées, lorsque le verre avait fait son apparition. La brunette l'avait accepté, ne voulant pas offusqué leur hôte et son hospitalité offerte et avait emmené le verre à sales lèvres lorsque l'ascension de l'alcool fut interrompue par son futur mari, un doigt fin se déposant près de ses lèvres en une barrière protectrice entre l'alcool et sa bouche. Le ton mielleux, qu'elle commençait à associer automatique au bibliothécaire, s'éleva doucement, marquant l’arrivée de celui-ci à ses côtés :

- Fais gaffe, mon moineau, c’est fort comme alcool…

L'interruption de la mise en garde agressa les oreilles de la jeune fille. Malgré la langue incompréhensible, la tendance moqueuse colorant leurs paroles était facilement identifiable, tandis que leurs rires narquois résonnaient dans l’isba. Après un léger échange entre l’anglais et l’un des impudents, accompagné de nouveau par une hilarité partagée par tous sauf la jeune fille, son compagnon reprit de nouveau la parole, le ton restant le même malgré la différence d’intention des mots prononcés, un jeu qu’il semblait aimer jouer depuis leur arrivée dans leur hébergement temporaire. Le bibliothécaire semblait expert en la matière, prétendre et paraître autres choses qu’il était réellement, une habileté qui demandait beaucoup de pratique à maîtriser, mais qui ne semblait plus être un problème pour l’homme. Celui-ci renchérit, utilisant de nouveau sa capacité à masquer le sens réel de ses mots en les couvrant d’un enrobage sucré.

- J’espère que tu tiens bien l’alcool. Je refuse de te porter soûle.

Régnant sur son tempérament, la vipère offrit de nouveau un sourire charmant en réponse aux propos sans douceur réel contrastant avec le miel coulant de la bouche de l’homme. Elle retint les différentes remarques sanglantes que son cerveau lui glissait à l’oreille, préférant éviter de mettre en péril leur prétendu relation en jouant sur des allusions mal placées et suggestions fortement exagérées qu’elle n’aurait probablement pas le contrôle de prononcer tout en gardant un visage rempli de tendresse. Des répliques, inspirées de leur dernier échange du haut de la tour d’astronomie, peuplaient ses pensées, l’envie d’évoquer le lien entre les filles faciles et l’alcool dominant sur les autres. Heather choisit donc le silence, sachant leur situation précaire et préférant d’éviter de mettre de l’huile sur le feu. Une main chaude se déposa sur son dos, une obligation plus qu’une invitation à se lever du divan de cuir qu’elle avait adopté depuis son entrée dans la maisonnée, suivant le mouvement insistant du bibliothécaire. Haussant légèrement un sourcil en questionnement, Heather offrit un sourire timide, mais qui accompagnait parfaitement son petit minois, diluant l'interrogation qui s’était formée sur son visage, un mélange convaincant d’émotions qui, elle espérait, concordait avec leur mascarade. Malgré ses prières mentales, elle se retrouva diriger en direction des hommes, maudissant le bibliothécaire qui la forçait à interagir avec leurs hôtes, et par le fait même, avec son prétendu futur mari.

- T’aurais pas du accepter, ils veulent te bourrer la gueule maintenant.

Les remarques incessantes d’Octave commençaient à tomber sur les nerfs de la jeune fille, la raison de son acharnement inconnue à celle-ci qui tentait, depuis son arrivée, de jouer la comédie qu’il lui avait imposée. Un petit rire coquet s’échappa tout de même de la fiancée qui monta une main à sa bouche, jouant la carte de la jeune femme timide et amoureuse, ses yeux pétillant faussement d’allégresse, tentant d’enfoncer au plus profond d’elle-même son agacement au manque de collaboration du bibliothécaire. Malgré ses bonnes intentions, son exaspération pris le dessus d’elle-même. D’un ton qu’elle voulait remplie de malice et de complicité, elle chuchota doucement, se penchant discrètement vers le propriétaire de la main insistante, posant une de ses propres mains sur son ventre plat.

- Tu n’as qu’à leur dire que je suis enceinte. Le voyage a tellement bouleversé ta pauvre fiancée qu’elle en a oublié Octave junior : quelle erreur fatale cela aurait été que de boire de l'alcool, termina-t-elle d’un ton coulant de reconnaissance falsifiée, utilisant le même stratagème que son compagnon, refusant de laisser cette troisième assaut sans réponse. Bien qu'elle n'avait pas autant de pratique que lui, Heather arriva tout de même à tromper les oreilles des russes, apprenant rapidement en suivant l'exemple offert.

D’un naturel étonnant pour la jeune fille, celle-ci s’éleva vivement sur la pointe des pieds et déposa un léger baiser, frôlant de ses lèvres la joue de l’homme, dans un moment de tendresse qui aurait fait ricaner la serpentard par son ridicule si elle n’était pas aussi concentrée à maintenir son rôle. Passant près de la table, la serpentard déposa son verre sur la table, n’ayant toujours pas plongé ses lèvres dans l’alcool, se dirigeant vers une chaise, la main dans son dos toujours aussi insistante. Puis, s’aventurant devant l’un des inconnus, la jeune fille se sentie agressée de nouveau, lorsque ce fut son bras, cette fois-ci, qui se retrouva sous l’emprise d’une main énorme, entourant facilement son bras mince. Si ce n’était pas un, c’était l’autre. Une légère grimace se déposa sur son jeune visage, la poignée du russe n’ayant pas été toute en douceur, une inconscience probable de sa réelle force ou simplement la conséquence d’une habitude aux gestes plus brusques que tendres. Sa manche se fit remontée jusqu'à son coude, dévoilant le tout premier tatouage qui avait marqué sa peau de son encre noire, il y a déjà quelques années de cela, sa peau blanche brillant sous la lumière d’une chandelle à proximité, augmentant le contraste des couleurs. Là, sur son bras, d’une clarté vive sous le halo produit par la flamme, était inscrite cette phrase qu’elle avait choisie un après-midi pluvieux lors de l’été de ses quinze ans, un acte de rébellion qu’elle n’avait jamais regretté, malgré la pluie de coups sur son corps frêle que cela avait causée. Elle observa en silence la marque permanente, laissant les curieux discuter entre d’eux de celle-ci, se doutant bien que le tatouage était la raison d’autant d’éréthisme au sein de la gente masculine. Le retour de la langue anglaise attira l’attention de la brunette qui tourna la tête en direction de son prétendu fiancé, celui-ci expliquant que son tatouage avait été associé aux mangemorts, la réelle raison de l’excitation environnante, demandant par le fait même la raison derrière celui-ci.

- C’est une phrase : All that you have is your soul. C’est une sorte de rappel, un aide-mémoire... , la jeune fille laissa sa phrase en suspend, hésitant à en dévoiler plus sur elle-même à cet homme mystérieux, la méfiance toujours en arrière plan dans son esprit, affectant ses actions à chaque instant, mitigée entre siffler un mensonge bien cousu ou livrer une partie de la vérité.

Finalement, Heather haussa nonchalamment d’une épaule, sachant que ce qu'elle révélait n'offrait rien de bien révélateur sur sa personne, et rajouta, sachant que rien de critique ne serait avoué,je voulais cacher une vieille cicatrice qui n’a jamais disparue. Mais bon, à la fin, tu racontes ce que tu veux, que c’est une phrase déclarant mon amour pour toi. C’est assez émotionnel pour toi mon chéri ?

Suivant l’explication donnée par Octave, le bras de la serpentard fut finalement libéré, celle-ci baissant de nouveau rapidement sa manche relevée, cachant son tatouage des yeux intéressés. Concentrée à replacer son vêtement, elle fit un pas de recule, heurtant par inadvertance son futur mari qui se trouvait près d’elle. La collision entre les deux, un rappel ironique de l’inadvertance qui les avait propulsé en Russie, délogea l’arme blanche qui était restée cachée depuis leur arrivée, l’envoyant au sol dans un bruit retentissant. Un silence de glace tomba sur la pièce, tous les yeux s’étant tournés vers le couteau, oubliant pour une première fois la brunette depuis leur arrivée impromptue. L'un des hommes s'était levé de sa chaise, faisant tomber celle-ci vers l'arrière, une mixture de surprise et méfiance s'étendant sur son visage robuste et poilu, réaction qui fit reculer d'un pas la vipère qui s'approcha quelque peu de l'homme précédemment armé. Heather sentit ses sourcils s’élever de surprise à la vue qui s’offrait à elle et lança un coup d’oeil furtif en direction du bibliothécaire qui n’arrêtait plus de la surprendre, une information de plus s’ajoutant au mystère de l'origine première de leur aventure. Le troisième homme prit finalement la parole, brisant pour la première fois le silence qu’il avait gardé jusqu'à présent :

- Mais qu’est-ce que tu fous avec ça ?

Heather entendit la suspicion aussi clairement que si la question avait été posée en anglais, se questionnant sur les mots prononcés d'un ton méfiant. À ce moment précis, elle aurait tout donné pour comprendre l’échange qui se déroulait devant elle, se contentant d’observer Octave et l'échange qui ne serait tarder entre lui et les trois autre hommes.


Dernière édition par Heather Ivy Trown le Lun 25 Sep 2017 - 4:39, édité 1 fois
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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyJeu 14 Sep 2017 - 2:37

Depuis leur arrivée, les répliques de son prétendu mari avaient été remplies de sarcasme dissimulé sous un ton tendre, de sous-entendus sur son caractère et ses habitudes. Malgré leur situation précaire, le bibliothécaire semblait s'en prendre à coeur joie, profitant de l'incompréhension de l'anglais par leurs hôtes russes pour glisser des phrases contrastant sans fin avec le timbre de sa voix qui se voulait charmant. Chaque petit surnom rempli de fausse douceur qu'il ajoutait ici et là ne rendait que les paroles de l'homme plus agaçantes, venant chercher la jeune fille dans son plus profond intérieur. Les rires grossiers des autres mâles ne rendaient que leur aventure plus irritante aux yeux de Heather, ayant vite réalisé que la plupart des ricanements suivaient généralement une réplique en russe de son fiancé, probablement à ses dépens, si les coups d'oeil qu'on lui lançaient était un indicateur un tant soit peu fiable. Malgré le peu de temps qui s'était écoulé depuis leur accueil au sein de l’isba, la serpentard avait déjà subi plusieurs gestes irrespectueux, démonstration évidente du manque de classe de leurs hôtes, et le tout accompagné par une inaction incontestable de l'homme qui devait prétendre l'aimer. Ce dernier préférant jouer sur ses nerfs que de l'aider à se sortir de ce puzzle qui préoccupait son cerveau à temps plein. Après tout, prétendre d’être amoureuse était déjà un énorme défi pour la jeune Trown, mais cela devenait une toute autre mission lorsqu'on y ajoutait des répliques teintées d'ironie, mais énoncées avec le plus beau des sourires. Heather n'était pas une fille patiente, au contraire, réagissant normalement aussi rapidement que l'éclair lorsque attaquée, préférant être en position de force que de faiblesse. Malgré ce côté d'elle, la vipère s'était tut, préférant garder la bouche fermée que de causer une erreur qui complexifierait leur nuit déjà plus qu'elle ne l'était déjà. Ce fut probablement l’accumulation de tous ses faits ou tout simplement son caractère froid et direct qui l'emmena à jouer le même jeu que l'homme, le peu de patience qui lui restait s'étant évaporé, oubliant volontairement de garder le silence, celui-ci étant beaucoup plus sage considérant le contexte. La couleuvre avait décidé de joindre l'utile, en offrant une excuse parfaite sur l’absence d'alcool dans son système, à l'agréable, en lançant une réplique qui, à son tour, coulait de sarcasme. Inspirée par le bibliothécaire, elle avait accompagné ses dires d'un sourire charmant et d'un léger baiser sur la joue, s'assurant de masquer la réalité de ses mots par des actions contradictoires.

- Je ne suis pas capable de jouer ce rôle-là.

Ce fut peut-être sa trop grande concentration en sa comédie, ou encore la tendance apparente de son futur mari à ne jamais rien dévoiler, qui fit que la vipère se demanda pendant l'instant d'un moment si elle avait rêvé les paroles qu'elles venaient d'entendre. Celles-ci avaient été simplement chuchotées, mais elles aurait pu être hurlées que cela n'aurait fait aucune différence tant la véracité des mots était d'une sincérité ahurissante. Elle s'était retenue de peine et de misère à lancer un regard furtif vers l'homme en question, ne sachant pas si cela avait été dans les intentions de ce dernier de mentionner ce fait à voix haute, ayant compris rapidement qu'il faisait référence au rôle d’un père qu'une fiancée enceinte aurait emmené. Pour la première fois depuis qu'ils s'étaient retrouvés entourés d’inconnus, le bibliothécaire avait adopté un ton neutre, sans fausse tendresse ou sarcasme dissimulé, un ton tout simplement normal qui jurait avec le comportement qu'il démontrait depuis la création de leur subterfuge. Heather avait retourné la phrase plusieurs fois dans sa tête, d'un sens comme de l’autre, décortiquant chaque mot dans une tentative d'y trouver la signification réelle qu'il avait voulu en faire. Était-ce une référence à un amour passé qui s'était mal fini, le privant ainsi de tout espoir futur qu'un petit être serait mis au monde portant ses yeux et sa belle chevelure ? Ou encore pire, avait-il déjà été en compagnie d'une femme portant son enfant et celui-ci, suite à des conséquences dramatiques qui seraient survenues, n'aurait jamais vu le jour, brisant le coeur du futur papa de façon définitive ? Une dernière théorie s'était aussi présentée à l'esprit de la jeune fille, mais celle-ci avait refusé d’y porter trop attention, n'ayant pas le courage de s'aventurer dans cette possibilité qui lui aurait rappelé beaucoup trop elle-même. Après tout, elle savait de source sûre que certaines personnes étaient tout simplement prédestinées à être de mauvais parents, à offrir le mauvais exemple sur de multitudes de facettes, n’ayant aucune idée de la différence entre ce qui était bien et ce qui était mal, ou que pour ces personnes, l’amour pour un enfant ne venait tout simplement pas naturellement pour eux. Heather savait qu’elle était l’exemple parfait d’une enfance ratée, résultante directe d’un parent incompétent et sans valeur morale qui avait créé la jeune fille qu’elle était aujourd’hui, soit une femme froide, cynique et méfiante. Mais surtout, un enfant blessé et meurtri qui regardait la vie négativement, empreinte permanente qu’elle n’arriverait jamais à retirer d’elle-même. Au final, la vipère était au courant qu’elle ne saurait jamais la réelle raison, mais cela ne l'avait pas empêché de retirer la main déposée sur le dessus son ventre, laissant celle-ci se glisser doucement à ses côtés.

La suite des événements avait été un chamboulement rocambolesque de péripéties. Les russes ayant tout d'abord cru que la vipère faisait partie des mangemorts, une théorie hautement ridicule et sans fondement réel, pour ensuite, exposer des gestes religieux à n’en plus finir suite à l’explication de son futur mari sur le tatouage qui couvrait une minime partie de son avant-bras. Pendant un instant, la couleuvre s’était demandée si les hommes, devenus soudainement l’exemple même de la spiritualité, allaient lui verser de l’eau bénite au visage, dans un remerciement additionnel au ciel. Mais le comble des rebondissements avait été sans aucun doute l'apparition de l’arme blanche dissimulée de son prétendu fiancé, causant toute une réaction de la part de leurs hôtes qui s’étaient alarmés à la vue du couteau de chasse étendu au sol. La vue de la jeune fille fut rapidement obstruée par le dos d’Octave qui s’était glissé entre elle et l’arme, attirant efficacement toute l’attention sur lui-même, s’avançant d’un air sûr, mais non menaçant, vers l’objet coupable d’autant de réactions. Aux yeux de la jeune Trown, son compagnon semblait en contrôle de la situation, son langage non verbal étant la définition même du calme et de l’assurance. Ce dernier était justement absorbé dans une discussion rapide avec l’homme aux tendances quelque peu perverses, répondant facilement aux questions incompréhensibles. Profitant du silence qui venait de se déposer sur la foule, le prétendu futur mari se tourna vers la demoiselle, s’approchant d’elle tel un chat ayant aperçu une souris trottinant non loin, un sourire s’étirant sur ses lèvres qui angoissa quelque peu Heather, s’inquiétant de ce qu’il pourrait bien lui sortir ce coup-ci. Un doigt fin frôla sa joue, un geste tendre et indulgent qui fit frissonner la jeune fille en réponse. Le bibliothécaire chuchota ensuite une phrase en russe, brisant le silence qui s’était déposé, des rires gutturaux explosant, tandis que la jeune fille sentit la frustration montée en elle, sachant sans avoir besoin de comprendre qu’elle était une fois de plus la source de leur rictus. Le sourire de son compagnon forcé s’étira un peu plus, alors qu’il prononçait, cette fois-ci, des paroles en anglais, seule langue que la vipère comprenait.

- Pauvre moineau, elle s’est faite peur toute seule.

Bien au fait que son visage était masqué par celui de l’homme, Heather leva les yeux au plafond, signe précurseur de l’irritation qui montait en elle. Après cette excursion au froid, la couleuvre était certaine que si une personne osait utiliser le mot moineau pour la décrire, elle ne serait pas responsable des gestes qu’elle poserait en réfutation. Remarquant le regard pétillant, Heather comprit qu’elle n’était toujours pas sortie du bois et attendit la prochaine réplique, celle-ci ne tardant pas à sortir des lèvres de son interlocuteur.

- Décidément, tu me désarmes…

Malgré son mécontentement, la jeune Trown ne pu empêcher le petit sourire en coin qui s’étira sur son visage, bien qu’elle tenta de le masquer sans succès, pinçant légèrement les lèvres dans sa tentative, le jeu de mot l’ayant joliment prise par surprise. Elle s’étonna de nouveau de la facilité à laquelle le professeur pouvait passer de la moquerie à la gentillesse, seule constante dans son comportement depuis leur première rencontre au château. La voix de l’un des russes brisa le sourire de la vipère, reconnaissant facilement ce ton et le côté négatif de celui-ci, la méfiance étant palpante au sein de l’homme revêche. Le visage de l'interrogateur improvisé ne semblait pas migrer vers un air de confiance, malgré l'échange entre les deux individus, le ton du bibliothécaire toujours aussi calme, comme si rien d'extraordinaire n'était survenu dans les dernières minutes. Se fiant à son instinct, la vipère remis en place un visage illisible, retirant impeccablement toute trace d’émotions futiles, suivant aux meilleures de ses capacités le jeu qu’Octave scénarisait au fur et à mesure du déroulement des événements qui n’en finissaient plus de s'enchaîner. Heather suivit du regard l’échange, regardant à tour de rôle l'individu qui prenait la parole, lorsqu’un nom familier résonna dans la pièce. Avait-il bien dit Rogue ? Le russe hargneux attrapa ensuite le couteau oublié, pointant celui-ci vers les deux anglais, son visage tourné vers la jeune fille qui se tendit à la vue de l’arme blanche.

- Hezer… do you know Severus Rogue ?

La serpentard se força à rester calme. Elle avait deviné depuis son arrivée que le subterfuge de leur identité avait été formé pour une bonne raison, bien que cette dernière restait une énigme, une pièce additionnelle s’ajoutant au puzzle qu’était l’expédition planifiée du bibliothécaire. Heather quitta des yeux l’arme, plongeant son regard dans celui du russe, son visage adoptant une air de questionnement convaincant, celui-ci étant authentique dans sa nature. Après tout, bien qu’elle connaissait évidemment ce nom et la personne le portant, celui-ci ayant été le directeur de sa maison pendant six ans avant de devenir le directeur de Poudlard, la serpentard se questionnait sur la raison pour laquelle son nom ressortait ici, au milieu de nulle part, dans un petit village agriculteur de la grande Russie. Plusieurs idées assaillirent son esprit : Est-ce que le directeur de l’école était lié au voyagement du bibliothécaire dans ce pays froid ? Était-ce une possibilité que son compagnon forcé soit un mangemort ? Ou non vraisemblement, est-ce que tout ceci était une simple coïncidence des plus farfelus ? La serpentard retient l’envie prodigieux de lancer un regard à Octave, sachant que cela ne compliquerait que la situation. Le retour de l’arme blanche n’était pas un revirement de situation qu’elle avait envisagé, se demandant si l’homme pointait celle-ci afin de soustraire la vérité de la demoiselle ou parce que le nom de Severus Rogue était associé aux mangemorts. Gardant l'expression remplie d'interrogations sur son visage, Heather répondit finalement au possible assaillant, ajoutant une touche d’étonnement à son timbre de voix et secouant la tête en même temps :

- Non… jamais entendu parler.

Animée par son instinct, elle s’approcha doucement de son faux fiancé, enroulant un bras autour du sien et leva un regard curieux vers son visage, l’exemple même de l’innocence, laissant une pointe de frayeur transparaître dans ses mouvements.

- Mon amour, tu le connais toi ce…

La vipère hésita, fronçant légèrement les sourcils, signe qu’elle cherchait un mot particulièrement difficile à ce souvenir, avant de terminer sa phrase d'un ton incertain :

- … Serevus Road ?

Du coin de l’oeil, la serpentard remarqua l’homme armé baisser de quelques centimètres l’arme vers le sol, ne quittant jamais du regard les deux tourtereaux, un doute commençant à s’afficher sur son visage disgracieux. Les deux autres russes, qui étaient restés silencieux jusqu’à présent, s’étaient exclamés de rire, reconnaissant la destruction du nom du mangemort comme étant une preuve infaillible que la petite demoiselle ne connaissait pas le prétendu meurtrier, se moquant par le fait même de la vipère et son incapacité à se souvenir d’un nom qui venait à peine de lui être prononcé. L'homme qui les avait accueilli donna une frappe amicale, mais robuste, sur l'épaule de l’assiégeant, un deuxième rire se formant dans le creux de sa gorge.

- Tu vois bien qu'ils sont inoffensifs. Enlève-nous ça de devant la figure, dit-il en russe, faisant un geste approximatif de sa grosse main en direction du couteau que l'assaillant tenait toujours d'une poigne ferme.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptySam 16 Sep 2017 - 0:19

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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:38, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyDim 24 Sep 2017 - 10:21

- Severus Road, non, mais tu devrais connaître un certain Severus Rogue, c’est quand même l’assassin de Dumbledore. Je pensais que t’étais plus alerte que ça quand je t’ai fait ma demande en mariage.

Heather avait envie de hurler.

Elle aurait dû s'en douter que n'importe quel choix quelle ferait aurait été le mauvais aux yeux du bibliothécaire, le regard que ce dernier lui lança voulant tout dire, un mélange judicieux d'exaspération et d’agacement luisant dans ses prunelles. Lorsque la question était sortie de la bouche du gros homme aigri, la serpentard s’était interrogée rapidement sur la raison pour laquelle le nom de son directeur sortait d'un villageois, lançant une pièce de monnaie imaginaire dans les airs avant de prononcer ses mots, contrôlant au mieux son visage de toute émotion qui aurait pu la trahir. La présence d’une arme pointée vers elle n’avait été qu’un incitatif supplémentaire à nier toute connaissance du mangemort, son instinct de survie lui rappelant que les russes ci-présents n’aimaient pas les associés du seigneur des ténèbres, comme son prétendu fiancé lui avait si bien mentionné un peu plus tôt, et que de s’associer à Rogue n’aurait pas été bien vu. Malgré tout, son cher mari avait trouvé un moyen d’y voir faute et de lui faire savoir d’une remarque teintée de cynisme, habitude qu’il semblait avoir adopté depuis leur arrivé au pays glacial. Et puis, au lieu de trouver une raison à son manque de savoir, elle aurait passé la dernière année à ses côtés par exemple, il préférait jouer son jeu habituel, réussissant à venir toucher le point sensible de la jeune fille et y ajoutant avec allégresse de l'huile sur un feu grandissant. Il avait un savoir faire hallucinant à mélanger le subterfuge de leur prétendu fiançaille à ses répliques insolentes tout en gardant un visage présentant des émotions contradictoires à ses paroles, et cette fois-ci n’en fit pas exception. Heather dû faire preuve d'un contrôle, qu'elle ne savait plus où elle allait chercher, un mélange de peur et de malaise probablement calmait son tempérament habituel, pour garder un visage neutre à sa réplique et éviter de rétorquer la première insulte qui se présentait à son esprit. Oh qu’elle rêvait plus que tout de voir s’effondrer le petit sourire charmant de ses lèvres et d'y voir une grimace y prendre place en échange, elle se doutait bien qu'elle ressentirait un malin plaisir à observer le changement d'émotions. Malheureusement pour elle, cela n'allait probablement pas se produire prochainement, devant se concentrer à maintenir leur comédie et prononcer des insultes tout en gardant un sourire adorable n’était pas dans ses capacités actuelles. Elle laissa donc le bras de son compagnon se séparer de la chaleur de son corps et l’observa remonter doucement ses manches, une réaction causée, elle se doutait bien, par l’échange qui se continuait en russe.

Les cicatrices qui s’affichèrent devant eux tous étaient longues et nombreuses, s’étendant de ses poignets à ses manches, la fin des marques masquée par le vêtement roulé au niveau de ses coudes. Les stigmates possédaient plusieurs teintes différentes, certaines aussi blanches que de la neige alors que d’autres semblaient être plus récentes si leur couleur rosée était un indicateur fiable. Heather sentit un certain malaise à observer ces vestiges qui témoignaient d’un passé où la violence avait dû trôner, un goût amer se déposant dans sa bouche alors que la colère s'estompait légèrement , un sentiment de déjà-vu frôlant sa mémoire. Elle savait que son corps devait s'apparenter à plusieurs endroits aux avant-bras du bibliothécaire, la jeune Trown étant elle-même la propriétaire de plusieurs cicatrices colorant sa peau blanche à divers endroits. L’homme avait-il un passé similaire au sien ? Avait-il été victime d’une injustice sans fin où l’amour inconditionnel lui avait été refusé, arrachant par le fait même une enfance qui aurait dû être innocence ? Ses pensées s’éloignèrent soudainement du moment présent, revoyant les moments précis où chaque cicatrice s’était créé sur son corps, où la blessure autant émotionnelle que physique avait été provoquée par cet homme qui hantait ses cauchemars. Elle revoyait comme si c’était hier la bouteille de gin brisée qu’il lui avait lancé à son dos retraitant dans un élan de furie inventée par son esprit embrumé par l’alcool, le verre ayant éclaté au contact et marqué sa peau à quelques endroits éparpillés. Ou encore le sort de coupure qu’il avait lancé d’un mouvement de poignet lasse comme si son père était blasé d’utiliser de nouveau ce sortilège sur elle ou comme si la blesser à répétition était devenu redondant pour lui alors que pour sa fille, chaque nouvelle blessure était aussi marquante que le tout premier coup qu’elle avait reçu lorsqu’elle était encore qu’un simple bambin.

Complètement perdue dans ses pensées sombres, la brunette ne remarqua pas que la discussion qui avait débutée entre leur attaquant et son prétendu amoureux s’était maintenant achevée, son petit monde à elle s'étant arrêté de tourner pendant quelques instants. Puis, le bibliothécaire passa un bras autours de sa taille et l’attira sur ses genoux d’un mouvement vif et brusque, entourant son petit corps de ses bras forts, réduisant considérablement la possibilité de la serpentard de bouger librement. La panique surgit en elle aussi rapidement qu’une balle sortant d’un révolver, ses yeux s’agrandirent, observant avec aisance l’hilarité générale causée par la situation qui, de son côté, était l’origine même de son malaise, ce qui la fit redoubler d’effort, se débattant plus encore. Elle pouvait sentir les mains sur ses cuisses dénudées, remontant doucement, ce qui la figea sur place aussi efficacement que le sort petrificus totalus, ses muscles se contractant sous la terreur, un frisson déplaisant remontant le long de sa colonne vertébrale. Cela ne pouvait pas arriver, c’était impossible, ce n'était qu'un rêve, un cauchemar. Puis, une tête se posa sur son épaule et elle reconnu le propriétaire de la chevelure, fermant les yeux un instant. Cela prit un peu plus de temps qu’elle oserait l’admettre que de mettre un et un ensemble et de comprendre à qui appartenait ses mains qui la tenaient fortement contre un corps chaud, restreignant ses mouvements de manière plus qu’efficace.

- Qu’est-ce que tu veux comme bague maintenant, future épouse ? Des diamants ? Des rubis ? Ou tu préfères redevenir l’étudiante que tu es, et ne plus jamais remonter sur la tour d’Astronomie en plein milieu de la nuit, hein ? Mon amour... En attendant, tu me porterais presque chance ! Je te prendrai la prochaine fois, tu es une partenaire utile, tu détournes bien les yeux. Et puis des baisers par ici, des sourires par là, peut-être que ça me plait tout ça ! On est épatants, dis ?

La jeune femme ne pu plus se retenir et d'une main qu'elle avait tant bien que mal réussi à libérer quelques instants plus tôt, elle claqua violemment la joue de l'homme, le foudroyant du regard au même moment, le son du contact déposant un silence étonné sur la salle. Mais quelle audace! Au sein du même discours, le bibliothécaire avait contredit ses propres paroles, la tentative d'être un adulte responsable et d’ainsi la convaincre de ne plus s'aventurer en dehors de son dortoir en plein nuit ayant complètement été oblitérée par son invitation implicite de renouveler leur aventure dans le futur. Mélangé à cela la force avec laquelle il l’avait restreinte et le malaise profond qui s’était créé quelques minutes plus tôt, le tout avait créé un bouillonnement dangereux qui s’était finalement exprimé par un acte de colère qu’elle n’avait pas pu empêcher de se manifester. Elle ne pouvait nier que le geste en lui-même avait été d’un soulagement impeccable, la sensation s’appariant étrangement à celle d’un éternuement qu’on avait retenu trop longtemps et qu’on expulsait finalement avec allègement. Le sourire sembla finalement s’atténuer du visage de l’homme, le contact vigoureux entre la main de la demoiselle et sa joue l’ayant probablement pris par surprise. En toute honnêteté, Heather était aussi surprise que le bibliothécaire par son geste. Bien que les tendances violentes faisaient parties intégrales d’elle-même, elle arrivait généralement bien à se contrôler, mais cette fois-ci fut l’exception, le stress de l’aventure s’étant accumulé lors des dernières heures avant de finalement débordé d’une manière très gestuelle. Puis, l’après coup la submergea et la réalisation de ce qu’elle venait de faire mélangée au contexte qui était grandement en sa défaveur la paralysa sur place, la panique faisant surface pour une deuxième fois en si peu de temps. Elle savait reconnaître une erreur de parcours lorsqu’elle en voyait une et celle-ci tombait facilement dans cette catégorie. Déjà, heurter un homme adulte avait toujours été hors limite, ceux-ci étant généralement imprévisibles et possédant une force amplement plus grande que celle de la brunette, une vérité qu’elle avait apprise d’expérience, l’unique et seule fois qu’elle avait osé répliquer violemment contre Jake, le poussant contre un mur de toutes ses forces. Il lui avait brutalement fait regretter son geste. Une terreur sans nom grandissait au sein de la jeune Trown, s’imaginent plusieurs scénarios douloureux où elle était la principale victime se jouèrent dans son esprit. Du coin de l’oeil, l’homme qui avait douté d’eux un peu plus tôt avait repris un air sceptique, oeillant le couteau qui était de retour sur la table d’un air dubitatif, ajoutant à l’affolement intérieur de la jeune fille. Elle ne voulait pas imaginer ce qui se déroulait dans l’esprit du russe et ce qu’il conclurait de la gifle qu’elle avait administrée instinctivement à son futur mari : un geste loin de représenter de l'amour entre deux individus. L'esprit de la serpentard tourna au quart de tour, tentant de trouver une solution qui pourrait remettre de l'ordre dans le bordel qu'elle venait de causer.

Plongeant ses yeux dans le regard du bibliothécaire, elle fit la seule chose qui lui vint à l’esprit, avalant quelque peu de travers sa salive. Elle plaça sa main libre dans les cheveux de l’homme, emmêlant ses doigts délicats dans les mèches fines Puis, d’un mouvement légèrement hésitant elle posa ses lèvres sur les siennes en un geste qu'elle souhaitait rempli de tendresse, laissant son corps se reposer sur celui du bibliothécaire dans un relâchement ressemblant à la confiance qu'on accordait à quelqu'un qui nous était cher. Elle ferma les yeux, se laissant emporter par le moment, essayant d'oublier la raison pour laquelle elle était en train d'embrasser l'homme dans l'espoir que ceci rendrait l'acte plus convaincant encore, le baiser apparaissant passionné, bien que ce fut un certain désespoir qui en était réellement à l'origine. Le baiser sembla durer une éternité aux yeux de la jeune fille qui mit finalement fin à celui-ci, ouvrant les yeux qu'elle avait fermés lors du rapprochement intime de leur visage et laissa son regard s'attarder sur le visage à quelques centimètres du sien, sa main toujours perdue dans les cheveux quelque peu en bataille de son compagnon. D'une voix douce, elle murmura :

- Je n'ai jamais arrêté d'être une étudiante, même si tu as décidé de me présenter comme ta fiancée… d'ailleurs la raison derrière tout ça m'échappe toujours. Elle prit une petit pause avant de souffler de nouveau : Et si tu crois pour le moindre instant que de jouer la marionnette dans ton petit jeu fait de moi une bonne partenaire, tu es peut-être plus fou que je ne le pensais, même si à la fin, je crois l'avoir bien mérité cette bague imaginaire.

Elle savait qu'après toute cette histoire elle devrait dire adieu à ses escapades nocturnes, à ses moments de solitude qu'elle chérissait tant, le risque étant beaucoup plus grand qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Bien qu'au final, cette excursion aventuresque dans le grand pays glacial qu'était la Russie n'était qu'un simple résultat de circonstances improbables, l’expédition avait rafraîchi les ardeurs de la serpentard. Cette année, plus que n'importe laquelle avant, aurait été celle où ce petit refuge qu'était la nuit saurait avéré le plus utile pour son esprit en chamaille, mais la nouvelle année avait aussi apporté son lot de désagrément. L’installation de mangemorts au château en était un de plus marquant, ce fait en lui seul aurait dû la convaincre de rester dans le confort de son dortoir, mais les habitudes qu'elle s'était créées au fil des années étaient difficile à changer, jusqu'à maintenant. Elle ne pu empêcher la déception de pointer le bout de son nez à cette réalisation, puis, plus à elle-même que pour lui, elle chuchota encore plus doucement :

- Hmm, j'imagine que l'offre de me réfugier à la bibliothèque ne tient plus…
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Octave Holbrey
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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:39, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyMar 26 Sep 2017 - 3:18

Elle savait reconnaître lorsqu'elle faisait une erreur et la gifle, réaction inattendue créée par ses états d'âme au combat, en était une. Son souffle s'était bloqué dans sa trachée, empêchant l'air de circuler jusqu'à ses poumons, réflexe d'un corps où la panique et un brin de surprise étaient nés. La surprise avait vite disparu du visage de son prétendu fiancé, remplacé par une expression cruelle et remplie de mépris pour la jeune fille qui l’avait fait frissonner sur place. Elle n’avait su à quoi s’attendre, son esprit lui murmurant que la violence serait au coeur de sa rétorque et que de nouvelles cicatrices viendraient joindre le tableau qu’était sa peau. Tout dans la posture de l’homme avait témoigné du dédain qu’il portait pour elle, un regard arrogant, dégoulinant de dérision lui avait été administré, la réduisant à un être inférieur et sans intérêt ne méritant rien de mieux que l’inconsidération. Quelque chose dans ce regard était aussi pire que n’importe quel coup qu’il aurait pu lui donner, comme si l’effort requis pour la contusionner ne valait pas la peine d’être gaspillé sur elle. Ce fut en partie ce qui l’avait incité à poser ses lèvres sur les siennes, tentative désespérée de régler la situation et d’éviter de laisser transparaître que leur couple inventé n’était que mensonge et subterfuge, mais la démarche avait vite été anéantie. Le bibliothécaire était resté de glace, refusant de se porter au jeu, un indicateur précis se révélant en son corps inactif et immobile et lorsque le moment se voulant intime prit fin, ce fut un regard moqueur qui l’accueillit de nouveau, ajoutant un niveau de plus à son angoisse existante. La vipère avala de travers, observant la méchanceté de son regard la transpercer, détruisant le maigre d’espoir que son esprit avait rassemblé tant bien que mal.

- La prochaine fois, je te livrerai directement aux mains des inspecteurs de l’école, en relatant ce que je sais, et même plus. De toute façon, je peux inventer n’importe quoi. Y paraît que les doigts pétés sont à la mode. Je leur demanderai de t’enfoncer le nez dans ton crâne, pour que tu ressembles au Lord qui affectionne tant votre maison de serpents.

Le visage de la brunette se transforma en une grimace douloureuse, son corps s’éloignant légèrement de son séquestrateur, réflexe ancrée en son être lorsque la violence était imminente. Les paroles étaient aussi blessantes qu’une lacération brutale, promesse d’un avenir funeste et sans pitié dont la jeune fille serait aux premières loges. Souffrances et tortures seraient au rendez-vous et la réalisation de ce que l’homme insinuait écrasa le peu d’espérance que la serpentard alimentait que tout ceci faisait partie de nouveau du stratagème mis en place depuis leur arrivée, les paroles ayant été trop précises pour être feintes. Elle se sentait vulnérable et abandonnée, une âme affligée à la merci de tous, entourée d’hommes sans considération ou révérence qui s’en donnaient à coeur joie de la traiter comme un être inférieur et médiocre. Quelque chose brisa finalement en elle et la jeune Trown laissa tomber son regard au sol, tentant, armée du peu de force qui lui restait, de faire fi des rires obscènes qui l'assaillaient, sachant, sans même le voir, qu’elle était de nouveau l’objet de regards narquois et gouailleurs. Elle resta assise sur son trône telle une marionnette brisée, attendant une action quelconque, refusant de poser un geste qui serait encore le mauvais aux yeux de son compagnon. Celui-ci la toisa finalement du regard, avant de lui faire signe de dégager au fond de la salle.

- Vas-y.

La brunette s’éclipsa rapidement par l’ouverture du rideau, fermant vivement celui-ci derrière elle, acceptant le répit offert par l’intimité de la couche, et accueillant, comme une vieille amie, la solitude qui lui était présentée. Elle se recula de quelques pas, fixant la séparation du rideau avec préoccupation tel un animal craintif, redoutant que l'accalmie ne soit que de courte durée et que l’un des hommes refassent surface pour une quelconque raison. Quelques minutes s’écoulèrent avant que la prétendue fiancée libère du regard le tissu tombant, observant pour la première fois depuis son entrée, la petite chambre improvisée qui contenait un lit simple et une fenêtre donnant sur l’extérieur, la nuit sombre empêchant de discerner quoi que ce soit du paysage. La vipère s’approcha lentement du matelas avant de finalement s’y asseoir, glissant ses jambes dénudées sous les couvertures de laine qui reposaient sur le lit, une protection imaginaire contre le monde, remontant doucement ses genoux près de son torse. Étant finalement seule depuis son escapade au château, celle-ci semblant si loin dans son esprit, Heather passa une main tremblante sur son visage, poussant un soupir qui en disait long sur son état d’esprit, avant d’entourer lassement ses jambes de ses bras fins, déposant son menton sur ses genoux. Elle était épuisée, soucieuse et plus que tout, émotionnellement drainée. Tout ce cirque avait réussi, en plus de l’obliger à prendre garde à chacune des ses actions et expressions faciales, à ramener au devant de son esprit des souvenirs qu’elle préférait garder enfouis bien profondément, brisant un fragment de sa force de caractère. L’image de son paternel était revenue beaucoup trop régulièrement dans les dernières heures, mais le pire, fut la terreur qu’elle avait ressentie lorsqu’elle s’était retrouvée prisonnière d’un homme fort et impétueux, se débattant pour sa liberté de mouvement, mais aussi d’esprit, captive d’une frayeur qui avait explosé en elle, oblitérant toutes autres émotions, l’instigateur de son épouvante, l’homme même qui aurait dû l’épauler dans leur situation. Mais cela c’était affairé être tout le contraire et pendant un instant, elle avait revu sa mère, condamnée à souffrir des mains de l’homme qu’elle avait épousé, à qui elle avait dévoué sa vie et bien que dans le cas de la jeune Trown, l’homme en question n’était qu’un membre du personnel de son école, elle ne pu s’empêcher de voir une certaine similarité entre sa mère et elle-même. Le dernier souvenir de cette femme si chère à ses yeux remonta à la surface : elle revoyait sa mère, son corps brisé au pied du mur où son cou s’était fracturé, victime d’un sort trop féroce… non, elle refusait d’y penser. La brunette ferma résolument ses yeux et appuya les paumes de ses mains sur ses paupières, réduisant la pression que lorsque des points lumineux commencèrent à danser derrière ses yeux, se réconfortant dans la douleur vive qu’elle ressentait sur ses globes oculaires. Elle se glissa finalement en position couchée, tirant l’oreiller à ses côtés en une étreinte tremblante et abattue, fixant le vide avec apathie, son coeur engourdi par les derniers événements. À quelques mètres d’elle, des rires s’élevaient, des voix graves discutaient bruyamment, le bruit des verres qu’on déposait sans douceur sur la table ruinait le calme de la petite maisonnée, sans aucune considération pour la demoiselle chancelante. La brunette voulait à tout prix rester éveillée, préférant être alerte si quelque chose avait le malheur de survenir de nouveau, refusant d’être prise au dépourvue, mais l’épuisement gagna sa bataille intérieure et malgré les bruits incessants, elle sombra dans un sommeil agité, ses rêves peuplés de réminiscences qu’elle aurait préféré fuir.

Le poids additionnel qui s'ajouta sur le matelas réveilla soudainement la vipère, cette dernière forçant son corps à rester immobile, les battements de son coeur s'accélèrant, tandis qu’elle ouvrait de peu ses paupières dans l’espoir de reconnaître l’intru, évitant de se faire apercevoir par l’objet de son observation. Malgré la pénombre, la mince ouverture de ses yeux lui révéla le bibliothécaire, sa silhouette caractéristiquement plus mince que les russes dont les carrures étaient beaucoup plus massives. L’inquiétude qui s’était dissipé avec le sommeil revint de plein fouet, figeant la jeune Trown sur place, celle-ci se concentra sur sa respiration, préférant feindre le sommeil que d’affronter l’homme de nouveau, n’ayant plus la force d'interagir avec sa personnalité particulière et son imprévisibilité. Intérieurement, elle ne pouvait qu’espérer que les quantités d’alcool ingurgitées feraient leur effet habituel et que son prétendu futur mari tomberait dans un sommeil profond et lourd dès que sa tête toucherait l’oreiller, espérant plus que tout qu’il n’était pas un de ces individus dont les boissons alcoolisées augmentaient proportionnellement leurs tendances violentes, les transformant en bêtes incontrôlables et incertaines. Elle ne pouvait empêcher une certaine nervosité de se former en elle, les dernières paroles échangées entre eux deux n’ayant pas été dites en douceur, des promesses de violences et de représailles qui étaient toujours bien ancrées dans son esprit. Le silence sembla durer une éternité et la jeune fille se demanda si ses prières avaient finalement été répondues, offrant un sursis qu’elle ne pouvait qu’accepter avec soulagement. Puis, sa voix parvint à ses oreilles, un ton qu'elle n’avait jamais entendu en provenance de cet homme en particulier.

- Je suis désolé

Les mots avait été murmurés si doucement que Heather se demanda l'ombre d'un instant si elle avait rêvé ou si son imagination ne lui jouait pas un mauvais tour, offrant des mots réconfortants irréels en réponse à un épisode angoissant. Elle ouvrit délicatement les yeux, observant l'homme qui était si près d'elle, assis sur le rebord du lit, son visage illisible dans l'obscurité envahissante. Son regard fixé sur son prétendu fiancé, elle ne su quoi répondre, se demandant la raison derrière ces excuses livrées d’une voix convaincante et déterminée. S’excusait-il des paroles cyniques et sarcastiques qu’il lui avait livrées à interval quasiment régulière au long de la soirée, de ses mouvements abrupts et excessifs qui avait généré une réponse violente de la part de la brunette ou des regards arrogants et condescendants qu’elle s’était vu être la réceptrice à quelques occasions ? Elle ne pouvait savoir le fond de sa pensée et malgré sa curiosité, poser la question semblait superflu et inutile. Tout doucement, elle replaça l’oreiller au dessous de sa tête et se tassa lentement vers le bord du matelas, offrant un peu plus d’espace sur le lit étroit à son compagnon d’infortune, ne quittant jamais ce dernier du regard. Sachant son visage camouflé en partie par la noirceur de la pièce, Heather se permit l’affichage d'un petit sourire navré sur ses traits fins, laissant le silence s’éterniser quelque peu entre eux deux. Elle ne sut pas ce qui l'entraîna à offrir cette phrase empreinte d'une honnêteté perçante, les trois mots murmuré avec tant d'émotions par le bibliothécaire l'ayant probablement touché plus qu'elle ne l'aurait cru, mais elle le fit. Une légère pointe de fatigue perçant au travers son ton en majorité neutre, la brunette chuchota doucement :

- Ça va..  j'y suis habituée.

Elle-même ressentait une pointe de culpabilité depuis le début de la soirée, sa présence ayant été imposée à Octave sans qu’elle n’y soit demandée ou même voulue par celui-ci, mais elle retint le “moi aussi” trop général qu’elle avait voulu exprimer. Une voix dans son esprit, ressemblant étrangement à celle de Léon, lui rappela que tout n’était pas toujours de sa faute, mais quelque chose par contre l'était et elle ne pouvait le passer sous silence, car au final, ce geste n’avait pas été une nécessité, mais un réflexe un peu brutal à un événement qui l’avait fortement chamboulé. Elle décida donc d'offrir ses propres excuses, un murmure discret, s’emmelant quelque peu dans ses mots, l’expression de ses regrets n'étant pas un activité qu'elle réalisait souvent publiquement.

- Et... moi aussi pour... tu sais…

Elle souleva légèrement sa main du matelas, effectuant un petit mouvement du poignet, imitant grossièrement la gifle qu'elle lui avait administrée un peu plus tôt, une tentative de compléter sa phrase sans prononcer de mots additionnels, ne sachant pas si elle arriverait à les exprimer convenablement. Malgré que la phrase brisée avait été chuchotée, sa voix sembla puissante dans le silence déposé sur la salle, un contraste énorme avec le vacarme que les hommes avaient produit un peu plus tôt lors de leur buverie de groupe, ajoutant au malaise ressentie par la jeune fille.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyMer 27 Sep 2017 - 13:41

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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:39, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyMer 4 Oct 2017 - 23:33

Il y avait quelque chose de déstabilisant en une personne au prise sous l'effet de l'alcool mais possédant une allocution claire et intelligente, contradiction élégante et inhabituelle. Heather ne se considérait pas comme une professionnelle des alcooliques, n’en connaissant qu’au final un seul, mais celui qu'elle connaissait intimement ne possédait aucunement cette capacité à communiquer aussi clairement, préférant poser des gestes impardonnables au lieu d'offrir des phrases éloquentes, ce que le bibliothécaire s'affairait à servir à la serpentard malgré son état peu optimal. Bien que son haleine trahissait la quantité d'alcool consommé, ses yeux restaient d'une vivacité éclatante, malgré les mouvements de son corps moins posés, victime d’une lourdeur inaccoutumée. L'homme appuyé contre le mur, recroquevillé légèrement vers l'avant, différait énormément de son alter ego aux remarques sarcastiques et aux gestes douteux qui avait prédominé la nuit jusqu’à présent. Cette version de lui, sage et pleine de remarques intelligentes et inspirantes, la jeune fille la reconnaissait légèrement, une nuit passée sur le toit d’astronomie revenant à sa mémoire, titillant son esprit. Cette discussion, toute première entre les deux concernés, semblait lointaine et vieillarde, souvenir pourtant si jeune depuis sa création, mais obscurci par les dernières heures où le bibliothécaire était devenu un être différent et étranger, anéantissant le peu d’idée qu’elle s’était créée sur lui. La serpentard ne prétendait pas connaître ce dernier grâce à une seule et unique nuit passée en sa compagnie, mais la différence de comportement était si excessive, si percutante, qu'elle remettait en doute tout ce qu'elle avait cru comprendre du caractère de l'homme, le remettant de nouveau dans la catégorie des inconnus qu’elle méfiait par réflexe. Bien que lors de cette fameuse nuit, les remarques cinglantes n’avait pas été absentes de leur échange, au contraire, celles-ci ayant marqué le tout début de leur présentation mutuelle, première impression digne des plus socialement maladroits, ce n’était pas le moment marquant qui trônait dans l’esprit de la jeune fille lorsqu’elle revisitait ce souvenir en particulier. À l’inverse, la protection qu'il lui avait offerte, sans aucune demande en retour, aucune exigence ou contrainte, avait été fixé dans sa mémoire et c’était ce contraste avec cet homme qui avait déconcerté la brunette au plus profond d'elle-même lors de cette soirée mouvementée. Et voilà que bonté de coeur semblait faire surface de nouveau, surnom qu'elle s'était décidée à lui attribuer lorsqu'il agissait de la sorte, mystérieux comparse qu’il était, débordant d’énigmes. Sa voix coulait tel un ruisseau dans la nuit, éclaboussant de ses mots les vignes de l’esprit de la jeune fille, ses paroles une réponse sans détour aux dernières propos de la vipère. Il y avait une certaine poésie dans l'idée exprimée par le bibliothécaire, un certain ferveur à prouver un point, une tentative évidente de convaincre que sa pensée était la bonne, mais la serpentard restait hésitante.

- Ce n’est pas une raison. Quand bien même, tu ne dois pas avoir habitude de ça. C’est une mauvaise habitude. Ce qui nous use devient notre norme et, à croire que ce qui nous entoure est raisonnable juste parce que c’est là, peut nous mener à rendre ordinaire ce qui ne devrait pas l’être. Vraiment, Heather, tu y es habituée ? S’il te plait, pardonne-moi parce que tu comprends mon geste, et non pas parce que tu ne trembles plus devant ce genre de violence. J’espère que tu pourras.

La brunette se releva doucement de l'oreiller, s'aidant de ses deux mains pour se mettre en position assise, s'appuyant à son tour au mur auquel le lit était adjacent, refusant de conserver une position couchée alors que la discussion prenant un penchant plus sérieux. Elle haussa lentement des épaules, hésitante à répondre à la question et d'ainsi dévoiler le fond de sa pensée sur l'habitude qu'elle avait avoué détenir. Était-ce vraiment la raison pour laquelle elle avait décidé de mettre aussi facilement de côté ce qui s’était passé, reléguant simplement les gestes et propos comme étant les standards sur lesquelles elle se fiait continuellement ? La serpentard se savait posséder une vision très cynique de la vie, classant rapidement la plupart de la population humaine du côté de son esprit qui méfiait sans hésitation, préférant se protéger, ajoutant un bouclier supplémentaire entre eux et elle. Sa confiance était durement mérité, récompense d'un travail acharné que peu avait l'honneur de réclamer, mais la loyauté qui accompagnait cette confiance était sans failles. Cette particularité de sa personnalité était une conséquence directe de cette fameuse habitude, de cette usure qui l’habitait depuis les premiers coups dont elle avait été victime. Devait-elle vraiment revoir sa perspective sur la vie alors que la violence était un joueur si dominant dans sa vie ? Pouvait-elle vraiment catégoriser la véhémence et la douleur sous la catégorie d'événements extraordinaires malgré leur constance ? Elle s’était déjà fait dire à plusieurs reprises par le passé que sa situation familiale n’était pas normale et ne devrait pas être considéré comme telle, mais le scepticisme s’était immiscé de nouveau depuis le retour en classe, les inspecteurs et mangemorts n’offrant qu’injustices et tourments aux élèves, un rappel pour la jeune fille que la douleur la guettait toujours. Puis, cette soirée ne fut qu’une goutte de plus dans un vase déjà bien rempli, un avertissement additionnel que la vie n’était pas majoritairement plaisante. Le flux de ses pensées fut interrompu par la voix de son compagnon qui s’éleva de nouveau, brisant le silence qui s’était déposé entre eux deux.

- Tu n’y est pas habituée. Sinon, tu ne m’aurais pas giflée. Sinon, je n’aurais pas vu dans ton regard tous ces saisissements qui t’animaient tant de fois juste avant que tu ne fasses semblant. Et puis, le dégoût caché, nerveux… Tu n’es pas habituée Heather, tu supportes, et ce n’est pas la même chose.

Il avait le don de la faire hésiter, déballant devant elle des paroles au caractère philosophique, semant un doute en elle dès qu’il en avait l'occasion. La jeune fille ne savait pas si la tendance de l’homme à analyser chacune des paroles était voulu ou simplement une partie de sa personnalité, réaction presque réflexive que de décortiquer le caractère des autres. Supportait-elle mieux la violence qu’elle en était habituée ou était-elle simplement habituée de supporter pareils gestes ? L'esprit embrumé de la jeune fille tentait de répondre à cette différenciation qui semblait si minime pour elle, la finalité restant la même au bout du compte, soit souffrance et ressentiment causés par un être second. Le point que l'homme tentait de faire semblait fort important pour lui, animé par un désir de convaincre, lui-même ou la jeune Trown, elle n’en avait aucune idée, que l'habitude qu'elle croyait détenir n’en était pas une, une tentative qui s'additionnait à son premier discours aux tendances similaires. Regardant devant elle, évitant le regard qu’elle savait posé sur elle, se décidant finalement à répondre aux remarques de son compagnon de couche, la jeune fille chuchota, reprenant son ton neutre habituel qu’elle chérissait tant :

- Peut-être que tu as raison, mais est-ce que cela change réellement quelque chose ? À la fin, c’est du pareil au même. Je ne suis peut-être pas habituée à la souffrance en elle-même, mais je suis habituée de la supporter parce qu’elle revient toujours de toute façon.

Un deuxième haussement des épaules marqua la fin de ses paroles, représentation imagée de son malaise causé à partie égale par le sujet de la conversation que par la réalisation qu’elle en dévoilait un peu trop sur elle-même. Ses mains posées sur la couverture recouvrant toujours ses jambes jouèrent inconsciemment avec le tissu, serrant et libérant sporadiquement le linge de son étreinte involontaire. Elle détestait la majorité des discussions à coeur ouvert, préférant garder une certaine séparation convenable, une protection de plus qu’elle instaurait par défaut dès les premiers échanges. Dans l'optique de retirer le faisceau lumineux qui semblait s’être posé sur elle, la brunette retourna la balle dans le camp du bibliothécaire.

- Si tu souhaites que je te pardonne par compréhension…, la jeune fille laissa la phrase en suspend. Hésitante, elle posa ultimement son regard de nouveau sur l'homme, avant de terminer le fond de sa pensée. Alors, je vais avoir besoin que tu m'expliques pourquoi.

Pourquoi tu m’as fait passé pour ta fiancée ? Pourquoi tu as préféré narguer au lieu d'aider ? Mais ces questions, elle ne les prononça pas, préférant les garder profondément ancrées dans son esprit, ne sachant point à quelle question elle espérait une réponse ou si c’était tout simplement les bonnes questions à poser, un doute incessant planant sur son esprit. L’aventure, depuis leur arrivé dans la maisonnée, avait complètement dérapé, devenant un flou d’actions, de paroles et de sous-entendus que la vipère avait eu peine et misère à suivre, remettant en question à chaque instant ses propres mouvements et expressions faciales, elle qui était si habituée à garder un visage de glace. Un malaise constant qu’elle se serait bien passée de ressentir l’avait envahi depuis la perte des baguettes et la réalisation d’où ils étaient atterris, agissant par instinct et non par connaissance de cause auprès des étrangers l’entourant et l’absence de compréhension avait été l’élément le plus difficile pour elle. Heather préférait comprendre, observer et analyser, mais elle avait été victime du contraire, se noyant dans une marée noire de doutes et d’incompréhensions, ne possédant aucune repaire que le bibliothécaire dont la personnalité demeurait un puzzle dont la majorité des pièces étaient absentes.

- Ne t’excuse pas, tu as réagi naturellement et je ne peux décemment pas t’en vouloir pour ça. Je t’ai demandé beaucoup de mensonges ce soir, celui-là était définitivement de trop de toute façon. J’espère que tu ne penses pas que…  Je ne t’aurais pas laissé tomber, quoi qu’il se serait passé, tu sais. Tu peux m’entendre dire ce que tu veux, mais je te ramènerai à l’école saine et sauve.

Heather planta ses yeux dans le regard brillant de l’homme, un sourcil s’arquant doucement en interrogation, quelques questions remplissant son esprit à la phase incomplète. Que ne devait-elle pas pensé exactement ? Le changement de sujet s’avera si brusque, si prompt qu’elle ne pu tenter de creuser un peu plus profondément la question qu’elle se posait, sa tentative de compléter la phrase par elle-même s’arrêtant par le fait même. Les dernières phrases surprisent la serpentard qui resta figée un instant, son regard sonda celui-ci de l’homme, tentant d’y apercevoir la sincérité qu’elle espérait y trouver, repérant rapidement ce qu’elle recherchait dans les yeux graves de son compagnon. Elle ne su si c’était la pointe d’un début de confiance ou simplement l’espoir de revenir finalement au château qui causa le peu de chaleur qui commença à se répandre en elle, mais elle finit par hocher la tête, un mouvement lent et doux, mais aussi sincère que le petit sourire qu’elle se permit de lui offrir en retour.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyDim 8 Oct 2017 - 20:15

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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:39, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyVen 27 Oct 2017 - 4:59

La nuit tirait à sa fin, accueillant doucement la luminosité naissante du soleil se réveillant au loin. Ce dernier était encore bien enfoui, ne laissant échapper qu’un filet de lumière colorant quelque peu la nuit sombre qui l’avait précédé, déployant les ombres que la lune absente avait échoué de produire, les nuages ayant réussi à masquer l’astre blanc et ses reflets perlés. Une légère couverture orangée s’était déposée sur le paysage, enveloppant les arbres bercés par la brise d’une coloration aux scintillements surréalistes et ambrées, transformant le plateau de neige déposé au sol en un miroir brillant. Malgré la beauté éphémère du paysage et le souvenir sans pareil que cette vue aurait pu créer chez la serpentard, celle-ci était trop concentrée sur son compagnon de chambre pour admirer le tableau qui se peignait au travers la fenêtre. L'intérieur de l’isba restait d'une noirceur caractéristique à la nuit qui venait de s’écouler malgré la douce arrivée de l’aube et de ses reflets dorés qui se faisaient de plus en plus remarquer, se glissant par les fenêtres parsemant les murs de la maisonnée. Malgré tout, la vipère ne pouvait décrocher son regard du visage du bibliothécaire, ses yeux attirés tels des aimants par le regard vibrant et clair de l'homme. Contrairement au début de leur aventure rocambolesque où la panique avait été l'un des sentiments les plus prenant au sein de la brunette, cette fois-ci, c'était une incertitude envahissante qui dominait ses pensées. Heather n’était plus inquiète de son retour au château, au contraire, la sincérité puissante qui avait accompagnée les paroles du bibliothécaire l’ayant convaincue que le voyage vers l’Angleterre aurait lieu et qu’elle retrouverait finalement son dortoir à la fin de cette aventure indescriptible. Non, l’incertitude qu’elle ressentait avait une toute autre origine, cette dernière résidant à quelques centimètres d’elle, l'observant de ses yeux perçants. La serpentard détestait oeuvrer dans l’inconnu, détestait les surprises que la vie pouvaient lui apporter et malheureusement pour la jeune Trown, son compagnon d’infortune n’arrêtait pas de la surprendre, l'étonnement étant cette fois-ci causé par ses déclarations sincères et ses analyses aux penchants psychologiques. La brunette s'était attendu à un regain de colère éclatant ou du moins une indifférence froide et détachée de la part de l'homme, mais ce fut l'inverse qui l'avait accueilli à son réveil soudain, une sincérité saisissante dont elle n’avait guère l’habitude d’être la témoin. Heather préférait avoir le contrôle sur la situation ou dans tous les cas, pouvoir un tant soit peu prédire les actions d’autrui, mais son prétendu fiancé demeurait un mystère, un puzzle dont la majorité des pièces étaient encore une fois absentes. Comment pouvait-elle contrôler ses actions et émotions si chaque réaction de son compagnon était le résultat d’une équation aléatoire dont elle ne connaissait pas les variables ?

- Peut-être cette souffrance revient-elle justement parce que tu la supportes ? Ne m’aurais-tu pas giflé que j’aurais continué mon manège. Tu vois où je veux en venir ? Il y a des comportements contre lesquelles il faut se révolter. Ca devient plus facile après. Tous les jours ça devient un peu plus simple, mais il faut le faire tous les jours. S’y tenir, c’est ça, la difficulté.

La jeune fille n’avait qu’envie de lui rétorquer que c’était beaucoup plus facilement dit que fait, une pointe d'énervement perçant au travers son épuisement général, ses lèvres se pinçant doucement sous l’émotion qui l'assaillait. Oui, elle s’était révoltée un peu plus tôt, octroyant une gifle non planifiée marquant l’excès dont son être avait victime, mais ses pensées lui avaient vite rappelé que cela était une grave erreur, que ce genre d’actions était généralement sauvagement puni, cause certaine du réponse empreinte de brutalité. Pouvait-elle réellement se révolter à chaque jour contre son agresseur perpétuel dans le but de mettre fin à ses actions insensées ? Non, elle ne pouvait pas… La raison principale étant justement qu’il n’y avait aucune logique à l’origine de ses actes et que son père ne possédait aucune once de mansuétude en lui, animé que par une cruauté dont la source était un mystère pour la vipère. Oh, la brunette allait se révolter un jour contre son père et d’une manière bien définitive, de cela, elle en était certaine, mais pour le moment, lorsqu’elle se retrouvait seule face à Jake, sans baguette et moyens quelconque pour se défendre de ses élans de violences, rien n’était possible et elle devait subir, encore et encore. Elle pouvait déjà l’imaginer éclater de rire suite à une réponse quelconque de sa part, que celle-ci soit verbale ou physique, un ricanement agressant tracé d’arrogance et de cruauté qui précédait sans faute le lever de sa baguette et le sort douloureux qu’il aurait choisi d’utiliser cette fois-ci sur elle. Elle sentit un frisson parcourir son corps à l'idée de ce qu'elle se mériterait si elle oserait ne serait-ce que poser un doigt sur lui et elle resserra légèrement la couverture autours d'elle, même si elle savait que l’origine du frissonnement n'était en aucun cas la température de la pièce. Le fait même que son prétendu fiancé propose qu’elle se révolte contre son éternel assaillant était contre la nature même de la serpentard, cette dernière optant généralement pour l’évitement, préfèrent réduire les chances où elle se retrouverait une fois de plus dans sa chambre, son corps vibrant sous la douleur infligée. Non, elle ne pouvait pas et le fait même que son compagnon ose proposer une idée aussi saugrenue, bien que emplie de concepts philosophiques, démontrait à quel point il en savait peu sur la raison pour laquelle la jeune fille avait développé l’habitude de supporter les actes injustes dont elle était victime. Malgré la colère qui s’était faufilée en elle à son commentaire, elle sentit rapidement l’émotion se déprécier, remplacer peu à peu par la lassitude d’un esprit fatigué. Au final, le bibliothèque ne connaissait pas son histoire, ne pouvait en aucun cas la connaître, la connaissance de l’un l’autre se limitant aux deux rencontres nocturnes de la dernière semaine et ce fut ce qui convainquit la brunette de garder le silence, ravalant les paroles qu’elle avait failli prononcer précédemment. Que pouvait-elle dire de tout façon ? Heather n’était pas le genre de personne qui racontait à brûle pourpoint son enfance et certainement pas à des étrangers. Elle pouvait compter sur les doigts d’une main les personnes qui connaissaient son histoire, que ce soit une éclipse de celle-ci ou tous les détails grotesques qui parsemaient ses souvenirs. La brunette était une fille secretive, abhorrant la vulnérabilité qui s'immisçait en elle lorsqu’elle en dévoilait sur elle-même et ouvrait son coeur sur ses sentiments. Non, Heather n’aimait pas parler d’elle-même et ce n’était pas en cette nuit étrange qu’elle changerait ses habitudes, en ayant déjà trop dit, même si rien de concret n’avait été expressément révélé.

Puis, ses pensées profondes furent interrompues par la voix douce d’Octave qui se remit à parler, expliquant à demi mots la raison de sa venue en Russie et de toute la masquerade dont ils avaient finalement été complices. Heather leva un sourcil étonné à l’utilisation du mot putasse, surprise de nouveau par l’absence de filtre et par l’honnêteté brute dont il faisait preuve à son égard, à l’opposé complet du tissu de mensonges qui les couvrait depuis leur arrivé. L’explication était longue, truffée de justifications voulant légitimer la raison pour laquelle la brunette avait été reléguée à l'état d’un simple objet qu’on était fier de posséder, une jouissance à démontrer que son trésor docile était meilleur que celui d’une autre. La vérité était crue et sans détour : elle avait été un moyen comme un autre d’obtenir ce qu’il était venu chercher et même si son arrivée avait été qu’un pur hasard, cela ne l’avait pas empêcher de l’utiliser à ses fins. Or, la demoiselle n’arriva pas à ressentir l’indignation qui aurait dû l’envahir, l’objection qu’elle aurait dû exprimer face à la situation, car au final, la mascarade avait simplement emporté plus de peur que de mal et dans un monde où la souffrance semblait vouloir dominer sur le reste, un peu de frayeur ne semblait pas être d’une atrocité immonde.

- Je suis désolé, mais je crois que même la compréhension ne vaut pas le pardon dans mon cas. Vraiment, c’est irrémissible. J’ai profité de quelque chose que je n’aurais pas dû, c’est aussi simple que ça. Ne te laisse pas influencer par ce qui s’est passé, c’était vraiment stupide. Ne te dis surtout pas que tu auras mérité quoi que ce soit cette nuit, ou que c’était vrai, ou normal. C’est une vie de mensonges que tu as éprouvé ce soir. Repose-toi, dans quelques heures on reviendra au château et la parenthèse se refermera.

Heather resta silencieuse, ne sachant quoi répondre à cette déclaration navrée et d’une gravité sans précédent dont elle était témoin, ses pensées continuant de partir dans tous les sens. Sans piper mot, la brunette s’allongea à son tour, ses mouvements lents et délicats, contrôlant la position de ses membres avec finesse, évitant avec talent de frôler ne serait-ce qu’un instant la peau de l’homme étendu à ses côtés. Elle posa doucement la tête sur l’oreiller, replaçant tranquillement derrière son oreille une mèche de cheveux qui s’était échappée, les yeux de la serpentard demeurant fixés sur son compagnon qui s’était finalement tut après le long discours dont elle avait été la réceptrice. Le visage de la demoiselle restait illisible, assimilant les paroles qu’il venait de prononcer, ne sachant toujours pas quoi répondre au flot d’idées qu’il avait exprimé. La serpentard s’était décrite comme habituée à la violence et à cela, elle y croyait toujours malgré l'insistance du bibliothécaire à lui faire voir les choses autrement, par contre, le regret exprimé par son futur mari n’était pas une réalité dont elle avait souvent été la spectatrice. Le concept de s’excuser lorsqu’on avait fait du mal à une autre personne sonnait étrange à ses yeux, une abstraction inusitée et extravagante qui renda la vipère perplexe, surtout lorsqu'elle était celle recevant les paroles remplies de regret. Bien évidemment, elle s'était déjà excusée quelques fois par le passé, ayant su reconnaître ses torts ou du moins un abus quelconque de sa part, mais elle n'avait que très rarement été du côté receveur de ce type d’aveux et elle ne savait quoi faire des paroles murmurées et du sentiment étranger qui se répandait en elle. Le remord avait été si poignant et réel, son regard transperçant d'émotions malgré le voile causé par l'alcool qui s'était posé sur ses yeux. Elle se sentait étrangement touchée par sa requête de demeurer impardonné, l'authenticité de son discours la frappant finalement de plein fouet, la réalisation qu'elle n'avait pas mérité tout ce qui s'était déroulé ce soir étant tout un choc pour la vipère. Après tout, n'était-elle pas à l'origine de son propre malheur ? Si elle n'était pas sortie de son dortoir passé le couvre feu rien de tout cela ne serait arrivé, et si elle avait été une meilleure fille, son père… elle secoua légèrement la tête à ce moment, refusant de s'aventurer dans l'infinité que représentait le conditionnel, posant de nouveau son regard sur l'homme couché à ses côtés. Doucement, elle étira quelque peu son bras, posant délicatement sa petite main sur celle de son prétendu fiancé. Puis, d'un geste marqué par sa lenteur contrôlée, elle enroula ses doigts autours de sa main, serrant légèrement celle-ci, la chaleur de leur corps se mélangeant faiblement sous le mince contact entre leur peau respective. Sa main reposa sur la sienne, aucun mot ne s'échangeant entre eux, le silence qui s’était déposé suite à son discours toujours intact, brisé que par les respirations et ronflements incessants des autres habitants de l’isba. Et malgré l'envie de murmurer qu'elle lui pardonnait les nombreux écarts de la soirée, qu'au final, elle ne lui en tiendrait aucunement rigueur, elle resta muette, ne voulant briser le silence qui semblait vouloir dire mille mots à cet instant.

Par la fenêtre, la coloration des feuilles ne s'étaient qu'accentuée, le bri de l'horizon par l'astre lumineux offrant une luminosité de plus en plus grande sur le paysage. L'intérieur de l'isba s'était légèrement illuminé, perçant la pénombre qui s'était déposée durant la nuit. Et bien que la lumière grandissante annonçait l'arrivée imminente du matin, la brunette savait qu'elle aurait encore quelques heures à patienter avant de retrouver le confort du château, mais à cet instant, l'attente lui semblait déjà beaucoup moins insupportable que quelques heures plus tôt.
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Octave Holbrey
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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:39, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptyLun 6 Nov 2017 - 2:52

Le bruit de la porte d’entrée se refermant résonna dans la petite maisonnée, réveillant en sursaut la vipère qui s’était assoupie quelques heures plus tôt, celle-ci s'asseyant rapidement sur la couche surprenant confortable, mais vide du deuxième individu qui lui avait tenu compagnie jusqu’ici, les yeux affolés par le réveil impromptu. Son esprit prit un certain temps à remettre les événements en place, replaçant les péripéties en ordre et la situant finalement dans l’isba russe où ils avaient cherché refuge la nuit passée. L’aventure semblait loin à son esprit, un souvenir flou, mais pourtant celui-ci n’était pas un rêve imaginé par son inconscient, une imagination grotesque que le cerveau endormi aurait créé de toutes pièces, la jeune fille étant encore bien prise dans ce pays froid et lointain. Son visage fit rapidement le tour de la petite chambre créée simplement par des draps suspendus, tentant de trouver du regard son prétendu fiancé ou une simple indication que celui-ci était toujours présent, mais elle revint bredouille, la réalisation que ce dernier était absent suscitant un début de panique malaisant qui se manifesta par des frissons grimpant le long de sa colonne vertébrale. Elle ferma les yeux quelques instants, reprenant le contrôle de sa respiration erratique, forçant les battements hâtifs de son coeur à se calmer et à reprendre un rythme plus régulier. Après tout, il lui avait promis de la ramener sain et sauf au château et il tiendrait sa promesse... n’est-ce pas ?

Les mouvements quelque peu hésitants, Heather s'extirpa des couvertures chaudes, se levant finalement du matelas moelleux qui lui avait été prêté pour la nuit, replaçant d’un geste absent les pans de sa jupe autours d’elle. Prenant son masque habituel, refusant de laisser transparaître le début de nervosité qui grimpait en elle, la brunette s’approcha lentement de la séparation entre les draps et s'engouffra finalement dans l’air commune de l’isba, son visage parcourant pour une deuxième fois les alentours, la bibliothécaire se faisant remarquer de nouveau par son absence. Malgré sa tentative à se rassurer elle-même, la serpentard ne pouvait empêcher le doute de resurgir en elle, un pincement qu'elle pouvait pratiquement ressentir physiquement, le début d'un sentiment de trahison naissant au creux de son ventre. Elle ne pouvait retenir le sentiment de regret de se propager en elle d’avoir cru en sa promesse et oserait-elle se l'avouer, de lui avoir offert une partie de sa confiance. Il avait profité du premier moment pour s'éclipser, le sommeil qui avait emporté la demoiselle une opportunité parfaite pour l’abandonner dans ce pays froid, avec ces hommes aux tendances douteuses. Après tout, elle n’avait jamais été censée se retrouver ici et personne ne savait où elle se trouvait, l’endroit était parfait pour se débarrasser d’elle et bien que sa connaissance sur la raison de la visite du bibliothécaire en Russie était minime et probablement sans importance au final, elle ne pouvait nier que le simple fait de savoir qu’une visite était requise était probablement déjà de trop, la nécessité même d’une mascarade étant une preuve à elle seule. La brunette s’en voulait de l’avoir cru, une honte crépitant en elle d’avoir osé y croire, les promesses faites sous l’alcool étant rarement fiables et respectés, mais étrangement, elle y avait cru et elle payait maintenant le prix de sa naïveté et de sa confiance mal placée. Les situations extrêmes ramenaient souvent au devant ces émotions et réactions étrangères, des réponses aliennes à celles qui peuplaient l'habitude de la jeune fille.

Cette dernière se fit sortir brusquement de ses pensées par un des russes buvards de la vieille qui l’attrapa par le bras, l’assoyant avec beaucoup plus de force que nécessaire sur l’une des chaises de la cuisine, la table toujours peuplée de bouteilles et de verres vides empestant l'alcool. La vipère tourna un visage offusqué vers lui, une réplique colérique sur le bout des lèvres, lorsqu’elle remarqua le sourire du slave et le bol qui lui tendait de sa grosse main, sa tête bougeant de haut en bas en un hochement de tête qui se voulait invitant. Le doigt insistant pointé sur le bol et la répétition des mots “mannaya kasha”, si elle comprenait correctement les syllabes aux sons étrangers qui s'échappaient de la bouche du russe, firent comprendre à la brunette que le plat qui avait été déposé devant elle portait vraisemblablement ce nom, un petit-déjeuner probablement typique de la culture slave si son esprit de déduction ne lui faisait pas défaut. Le plat semblait avoir été choisi pour sa simplicité, le regard voilé par les réminiscences d’alcool du russe qui l’avait servi semblait être un indicateur relativement fiable sur ses capacités culinaires actuelles. Heather hocha lentement de la tête en guise de remerciement, l’expression neutre et dépourvue d’une quelconque émotion bien en place sur son visage, attrapant de ses doigts délicats la cuillère qui était déposée aux côtés du bol. La substance qui remplissait le couvert en céramique était d’une couleur blanchâtre, la texture ressemblant quelque peu à celle du porridge que Poudlard offrait à ses étudiants, une cuillerée de confiture de framboise y étant déposée, ajoutant un soupçon de couleur au met simpliste. La brunette observa le plat quelques instants, une touche d’hésitation visible dans le mouvement de sa main avant qu’elle y plonge la cuillère, récupérant une petite portion du met sur l'ustensil, portant ce dernier près de son visage où elle y déposa ses lèvres rosées. Elle fut agréablement surprise par les saveurs, le plat lui rappelant quelque peu le pudding au riz mais auquel une délicieuse pointe fruitée s’y était ajoutée, le soupçon de la confiture rosée complémentant parfaitement le met par ses arômes sucrées. Malgré le noeud qui s’était créé au sein de son estomac réduisant son appétit près du zéro absolu, la vipère pouvait admettre que le met était satisfaisant et elle prit un gorgée du thé noir qui accompagnait le repas d’un air absent, le silence pesant dans la maisonnée, lorsque la porte d’entrée s’ouvrit de nouveau, attirant l’attention de la serpentard vers celle-ci. En quelques secondes, elle reconnut la figure caractéristiquement plus petite du bibliothécaire et un éclair traversa le regard qu’elle avait déposé sur ce dernier, un soulagement immense l’enveloppant au retour de son prétendu fiancé. Elle prit une seconde gorgée de son thé, le sentiment malaisant d’être de trop dans une conversation dont la compréhension lui échappait revenant tranquillement se poser en elle et elle se perdit rapidement dans la contemplation de son breuvage, les rires et la discussion des hommes ajoutant un bruit de fond à ses pensées débordantes. Elle remarqua à quelques reprises les regards que l’anglais lui jetait ici et là, se contentant de les retourner quelques fois, son visage gardant une neutralité globale dont elle n’avait plus la force de briser par des émotions mensongères. Malgré le retour imminent, si la baguette que l’homme avait en main était d’une quelconque indication, la couleuvre ne pouvait s’empêcher de ressentir une grande impatience face au retour au château qui semblait vouloir se faire désirer par sa lenteur à arriver, gardant l’émotion hors de son visage, les hommes se prélassant de leur breuvage et interactions sociales.

Puis, le moment sembla finalement arriver et la brunette suivi le mouvement de son prétendu amoureux et le rejoint dans l’entrée de la maisonnée, observant les aux revoirs d’un oeil distant tandis qu’une couverture de laine se matérialisait autours de ses épaules frêles. L’apparition la surprit légèrement, mais elle ne s’attarda pas à l’étonnement, en profitant, au contraire, pour resserrer le plaid autours d’elle-même, le vent froid commençant à refroidir l’isba par la porte entrouverte. L’attention, bien que appréciée par la demoiselle, s’accompagna de turpitude, se rappelant que trop bien le doute qu’elle avait ressenti quelques temps plus tôt, ayant été d’une rapidité inégalée pour abaisser Octave à la hauteur d’un hypocrite aux promesses sans profondeur. Elle leva un regard indéchiffrable vers l’homme, une pointe de honte naissant en elle alors que la main de celui-ci s’enroulait autours de sa taille et qu’ils disparaissaient, rejoignant enfin les terres entourant le château, la promesse qu'il lui avait faite respectée et réalisée. La confiance était si difficilement gagnée et pourtant si facilement détruite que même si elle lui en avait accordé qu'une infime partie, la vipère ne lui avait offert aucune chance avant de l'anéantir, sautant rapidement au conclusion, un affront dont elle seule était la responsable. À cet instant, elle ne su pourquoi elle ressentait une pointe de culpabilité, n'ayant pourtant jamais été prompt à offrir sa confiance par le passé. En quoi cette fois-ci était différente ? Était-ce le fait qu'elle lui avait retiré sa confiance sans raison valable, une réaction démesurée créée par la peur qu'elle avait ressentie d'être abandonnée à son sort, le bris d'une promesse à laquelle la brunette s'était accrochée ? La jeune Trown avala quelque peu de travers, sachant finalement la réponse à sa propre question.

L’inévitable accolade prit rapidement fin, séparant les deux individus qui n’étaient plus unis par le subterfuge des fiançailles, chacun d’entre eux reprenant finalement leur identité véritable. La serpentard posa son regard sur Poudlard, le soulagement de la vue qui s’offrait à elle se répandant jusqu’au bout de ses doigts, mimiquant la chaleur que la couverture déposée sur ses épaules lui apportait. Elle emboîta le pas au bibliothécaire, le mouvement délicat de sa main assez claire dans son intention, gardant le regard fixé sur le château qui s’approchait au gré de leurs pas, résistant à l’envie de baisser la tête et de regarder le sol d’un air songeur et fatigué. Ils étaient de retour, la mascarade ayant pris fin de manière définitive lors de leur transplanage, et la serpentard retomba, un retour étonnamment difficile, dans son personat usuel. Un silence s’était déposé entre eux deux et la demoiselle l’accepta avec grâce, préférant se complaire dans ses pensées que de participer à une discussion dont les paroles seraient hésitantes et remplies d’un malaise qui avait fait un retour fracassant depuis le réveil, la sincérité de leur discussion nocturne semblant s’être évaporée avec la noirceur de la nuit. Elle entrevoyait le retour dans son dortoir avec envie et empressement, sachant que malgré les quelques heures de sommeil qu’elle avait eu le bonheur d’acquérir, son corps se permettrait un repos additionnel que son esprit accepterait avec joie, lui offrant un repis aux pensées et questionnements tourbillonnants. La salle commune était à quelques corridors de leur position lorsqu’elle aperçut du coin de l’oeil l’arrêt de son accompagnateur, mettant fin à son tour à son avancée, sentant que leur départ ne pouvait se faire sur un silence. Elle leva son visage délicat vers lui, observant les émeraudes brillantes de ses yeux noisettes, son visage indéchiffrable malgré les sentiments à l'opposé l’enveloppant. L’aventure avait pris des tournures inattendues, des mensonges aux actions incongrues en passant par l’éclat de sincérité une fois seuls, l’expédition inattendue semblait avoir pris un malin plaisir à tourner dans tous les sens et la brunette ne pouvait se faire une idée claire de toute l’histoire qui s’était effondrée sur elle. Puis, Octave prit la parole, le ton posé et en contrôle :

- Je sais que tu as été actrice dans cette histoire à ton insu. Que rien de ce qui t'es advenu ne t’étais plaisant, ou volontaire. Je le comprends très bien. Etant donné les circonstances, je ne t’aurais rien demandé si l’affaire n’avait pas été aussi sensible, mais il faut que tout ça reste entre nous. Mieux, que ça reste dans le passé sans influencer d’une quelconque façon la vie au château. Tâche de garder ça pour toi et n’en parle à personne, s’il-te-plaît, c’est très important. Si ça s’ébruite d’une façon ou d’une autre, je risque d’avoir des problèmes, mais toi aussi et je ne pourrai pas t’aider cette fois-ci. Est-ce que je peux… te faire confiance ? Je ne te demande pas de m'apprécier, ni de me parler comme avant, juste de ne pas ébruiter les éléments de cette nuit. C'est tout. Pour le reste, tu fais comme tu le sens, j'accepterai tout.

Tout semblait toujours tourner autours de la confiance et la fin de leur aventure commune ne semblait pas être une exception à cette tendance qui prenait plaisir à revenir les harceler. Elle toisa longuement l'homme se tenant devant elle, le regard hésitant malgré l'absence d'émotions affiché sur le reste de son visage levé vers lui. Pouvait-elle garder sous silence tout ce qui s’était déroulé depuis leur disparition du château ? Elle ne lui en voulait pas, certes, mais le silence était une toute autre demande, une obligation à porter seule les répercussions que l’aventure pourrait apporter, mais si celles-ci n’étaient qu’au sein d’elle-même. L'homme se tenant devant elle demeurait un mystère, une équation qu’elle n’avait pas comprise et le défi de la résoudre lui titillait l’esprit, la convainquant au final de garder le silence. Après tout, à quoi cela lui servirait-elle de discuter avec autrui de son absence rocambolesque alors qu’elle-même ne possédait pas tous les détails ? L’aventure demeurait un épisode insolite dont elle n’avait toujours pas une impression singulière, ses émotions s'aventurant encore dans tous les sens, rejouant les différents moments ayant marqués l’affaire. Elle n’arrivait pas à se faire une tête, sachant que son esprit demanderait du temps avant de classer l’accident dans une catégorie quelconque, le même principe s’appliquant au bibliothécaire dont la personnalité s’était complexifiée depuis leur première rencontre. Le souvenir de celle-ci remonta à son esprit, la vipère se rappelant à cet instant que lorsque la situation avait été inversée et qu'elle avait instigué le subterfuge, une tentative d'éviter les représailles de Rusard, Octave l'avait aidé sans hésiter, gardant secret leur rencontre et la réelle nature de leur échange. Bien que les deux situations possédaient leur lot de différences, une certaine similarité ressortait, ajoutant une raison supplémentaire au choix qu'elle venait de faire de passer sous silence leur aventure nocturne et de se commettre à respecter la confiance qu'il tentait de lui accorder. Elle lâcha finalement un soupire, passant une main lente sur sa nuque, avant d’hocher de la tête, sa voix à peine plus élevée qu’un murmure se faisant entendre.

- Je n’ai aucune idée c’était quoi tout ça, ni ce qui était si important de venir chercher pour que tu décides de me faire passer pour ta putasse docile, comme tu l’as si bien dit, mais… je ne dirai rien. Tu as ma parole, si cela vaut quelque chose à tes yeux, ajouta-t-elle. Puis, le toisant longuement du regard, elle continua sur une autre pensée, la curiosité prenant le dessus sur sa réserve habituelle, … mais, j’aimerais savoir… ces mensonges, cette.. mascarade.. ça t’a aidé au final ? Ça a servi à quelque chose tout ça ?
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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:39, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. [9 Novembre 1997] - Eperdus dans les flocons. EmptySam 11 Nov 2017 - 21:05

Ses sourcils se froncèrent à la vue du tableau que l'homme lui offrait. Ses joues rosies, la tête baissée vers le sol et les bras croisés : la position dégoulinait d'une fermeture et d'un malaise palpables dont la jeune fille n'avait aucun doute qu'elle en était l'origine. Elle pouvait avouer que ses paroles avaient été directes, reprenant sans détour l'expression crue qu’Octave lui avait lancée la nuit plutôt, une manière franche de remettre sur le tapis la réalité qu'était l'aventure, mais cela ne se voulait pas une attaque ou un jugement sur ses actions, simplement une représentation claire de ce qui s'était déroulé. De ses actions, elle ne s'en offusquait pas, la paix ayant été faite lors de leur nuit à l'étranger alors qu'ils avaient partagé une couche beaucoup trop petite pour les deux inconnus qu'ils étaient, mais où des paroles sincères avaient été partagées de toute part et d'autre. Bien que la finalité de la discussion avait été unidirectionnelle, la jeune Trown ayant exprimé d'une autre façon ce qu'elle avait voulu transmettre, dans son esprit, tout était maintenant derrière eux. Elle attrapa inconsciemment sa propre main, frottant l’intérieur de sa paume de son pouce, se rappelant que trop bien ce moment qui semblait pourtant si loin où elle avait eu un moment de faiblesse et elle qu’elle s’était plus ouverte qu’à l’habitude. Lors de cette nuit, de voir son prétendu fiancé se culpabiliser de ses actions, d’éprouver du regret pour ses gestes avaient été étrange pour la brunette, une réaction dont elle n’avait jamais eu conscience pouvait être possible et elle savait que son geste avait été causé par cette réalisation, ce besoin de pardonner, car un regret dirigé vers elle n’était jamais survenu auparavant et elle ne pouvait laisser cela passer sans réagir d’une quelconque façon. Alors pourquoi semblait-il se refermer sur lui-même ? La situation n’avait-elle pas été réglée et oubliée, le retour promis ayant été livré de sa part, leur discussion actuelle se déroulant justement entre les quatres murs du château ?

Puis, elle avait posé ces deux questions. Cela n’était pas dans ses habitudes de poser des questions aussi directes, laissant entrevoir la curiosité l’habitant qu’elle masquait généralement par sa capacité à observer de loin et à tirer des conclusions. C’était peut-être une fatigue généralisée mélangée au souvenir d'une confiance accordée qui fit qu’elle osa demander ou tout simplement parce qu’elle savait qu’elle n’aurait jamais la réponse si elle ne s’aventurait pas à poser la question à la seule personne qui détenait la réponse, mais elle le fit, les mots sortant de sa bouche d’un ton quelque peu hésitant qu'elle haïssa instantanément. Alors que le bibliothécaire l'avait vu dans plusieurs états qu'elle gardait normalement privés, ayant été le récepteur forcé d'une gifle sans retenue et à l'extrême, d'une démonstration empreinte d'une gentillesse que peu de personnes connaissaient d'elle, l'hésitation qu'elle venait de démontrer semblait maintenant hors propos, trop permissive dans cet environnement où elle restait à l'habitude froide et impassible. Elle serra légèrement la mâchoire, détestant la perte de contrôle qu'elle ressentait à l'instant, chaque rencontre avec l'homme semblant s’être terminée par elle qui exprimait trop ce qu'elle gardait normalement secret, des sentiments qu’elle enfouissait au plus profond d’elle-même. Elle retient le soupire qu'elle voulut lâcher de nouveau, se châtiant de son manque d'ardeur à reprendre le dessus sur elle-même et sur ses émotions mélangées qui ne faisaient que la rendre plus instable à cet instant. Le bibliothécaire, quant à lui, semblait avoir repris quelque peu contenance : la tête s’était relevée, les bras s’étaient décroisés et son regard s’était posé sur elle. Repoussant ses pensées au plus profond de son esprit, elle se concentra de nouveau sur son partenaire d’aventure, tous les signes portant à croire qu’il allait finalement répondre à ses questions, malgré sa fermeture initiale.

- Franchement ? Non. Si tu te souviens, je comptais partir seul. J’avais un plan élaboré depuis longtemps. Est-ce que je me serais passé de ta présence ? Oui, je pense. C’était en tout cas mon intention initiale. Est-ce que ça se serait mieux passé ? Je n’en sais rien. Peu importe en définitive, parce que tous ces mensonges qu’on a dû tisser à l’improviste n’avaient pas eu pour but de m’aider moi, mais à te protéger toi. Si je n’avais pas perdu ma baguette dans la neige, on aurait transplané pour rentrer au château directement, ce qui nous aurait épargné ce spectacle et toute cette peine. Mais ça n’a pas été le cas et il aura fallu composer. Vite, maladroitement, grossièrement, mais certainement pas dans la perspective de mener à bien mon affaire. Ca, c’est venu dans la foulée, par pur hasard. Le plus important, c’était que ça nous aide nous.

Le non initial l’avait pris de court, une réponse franche, mais désagréable à entendre, une vérité sans détour. Toute cette histoire n’avait été qu’une rocambolesque coïncidence emportant deux personnes dans une avalanche de péripéties les plus étranges les unes que les autres, et tenter d’y trouver un sens plus profond, n’aurait été qu’un baume superficiel sans réel effet. Après tout, la vérité était simple : elle n’avait jamais été supposée se retrouver là et sa présence même avait été le déclencheur de tous les mensonges, tenter d’y trouver une utilité n’aurait été qu’un recours facile, un mensonge additionnel à toute la mascarade. Alors pourquoi était-elle déçue de sa réponse ? Elle lui avait pardonné, certes, mais elle ne pouvait nier qu’une certaine utilité à sa présence aurait été un petit réconfort additionnel, bien que superficiel au final. Puis, la suite du discours exposa un point de vue différent sur la situation, un revirement de situation dont elle ne s’était guère attendu, et ce fut à son tour de baisser la tête, s’abandonnant à son envie : la protéger, quel concept curieux. Dans un monde aussi cruel et sauvage, c’était chacun pour soi, non ? Bien sur, en cours de route, certaines alliances se créaient, se transformant parfois en une relation plus profonde, Léon en était un exemple parfait, mais cela avait pris plusieurs années avant qu’elle lui offre une confiance sans failles et qu’ils décident instinctivement de se protéger l’un l’autre. Or, Octave et Heather étaient simplement des inconnus, des connaissances au mieux, la compréhension qu’ils avaient l’un de l’autre se résumait qu’en deux rencontres nocturnes non planifiées. Dire qu’elle ne s’était pas attendue à cette réponse était un euphémisme, une perspective nouvelle dont elle n’avait guère l’habitude. De savoir qu’elle avait été la préoccupation principale du bibliothécaire tout le long de leur aventure était un concept surprenant pour la jeune Trown, une notion dont elle avait une difficulté sans nom à y saisir l'implication et à y comprendre les motivations. Une sensation anormale se répandit en elle, réchauffant légèrement son être, une impression à laquelle elle fronça les sourcils en réponse. Elle secoua légèrement la tête, tentant de se libérer l’esprit de ses émotions contradictoires, les enfouissant finalement au plus profond d’elle-même, refusant d’y accorder plus d’importance que nécessaire. Après tout, il n’avait agit que par obligation, étant une élève de cette école, il était de son devoir de la protéger et même si plusieurs membres du personnel étaient d’excellents exemples du contraire, la vipère refusa de s’attarder encore plus sur la question, reléguant ses actes à une contrainte à laquelle cet homme était soumis en tant que bibliothécaire de cette école. Sa conscience lui murmura qu’elle avait au final bien fait de lui faire confiance, que la méfiance n’était pas toujours la solution, mais elle refusa d’y croire, plusieurs souvenirs démontrant le contraire remontant à son esprit. Oui, cela n’avait rien à voir, confiance ou non, il l’aurait emmené au château, car telle était son obligation. Alors pourquoi ressentait-elle une pointe de doute à ce qu’elle tentait de se marteler à elle-même ? Heureusement pour elle, sa lutte intérieur se fit interrompre par le déclencheur même de ses remises en question qui reprit la parole, ajoutant une couche d’explications à son premier discours.

- Est-ce les Russes t’auraient laissée tranquille si je t’avais présentée comme mon étudiante et moi, un bibliothécaire de Poudlard perdu dans la Sibérie nordique par un malheureux hasard ? Honnêtement, je n’en sais rien. Peut-être ? Ce que je sais, c’est que ce n’est pas un coin bien fréquenté. J’ai très probablement exagéré sur certains points, te demandant des choses que tu ne voulais pas faire et n’était pas capable de faire ou d’assumer, partant du principe que plus le mensonge était gros, mieux ça passerait. On aurait peut-être pu passer une soirée bien plus tranquille, je ne sais pas. En attendant cependant, je sais que le résultat est là : on est rentrés. Si te savoir de nouveau à Poudlard voudrait dire que toute cette mascarade a servi à quelque chose, alors ma réponse est oui. On ne s’est pas décarcassés pour rien. Si tu penses le contraire en revanche, je ne peux rien faire à part m’excuser de t’avoir fait vivre ça pour pas grand-chose.

La jeune fille resserra la couverture autours de ses épaules, relevant la tête, observant la pâleur de son interlocuteur d’un visage impassible. Il avait parlé d’un ton sérieux et grave, mais où une certaine incertitude semblait avoir percée durant ses explications. Le discours du bibliothécaire avait vacillé dans plusieurs sens, n’offrant aucune conclusion claire et précise, emmenant l’étudiante à définir par elle-même la réponse à ses questions, ce qui n’avait pas été l’objectif du questionnement qu’elle avait osé exprimer à voix haute. Une lassitude s’était déposée sur elle depuis quelques temps déjà et elle remit en question la pertinence de ses questions. Après tout, cela ne changerait absolument rien à la finalité de l’aventure, leur retour ayant été assuré et au final, elle était revenue sans blessures, plus de peur que de mal ayant réellement été fait. Puis, elle réalisa que l’absence de conclusions à leur histoire était causée simplement par le fait qu’aucune réponse existait, que la vérité, personne ne pouvait la connaître. Est-ce que leur aventure se serait terminé sur une note plus joyeuse, un souvenir extravagant d’une expédition invraisemblable ou au contraire, sur une note dramatique et lugubre, dont les détails auraient été enfouis pour éviter un scandal ? La réponse à cela, elle ne l’aurait jamais. Au final, il était impossible de prédire ce qui ce serait passé si une autre tactique avait été utilisée, si un autre subterfuge avait été tissé et de demander des explications à son partenaire involontaire, tenter de trouver une vaine raison à sa présence ne changerait rien à ce qu’ils avaient vécu et à ce qui s'était déroulé dans ce pays froid.

- Si tu t'imagines que c'était pour mon plaisir, ôte-toi cette idée de la tête. Ce qui était important, ce n'était pas ce que j'avais à chercher, crois-moi.

La vipère laissa un silence se déposer entre eux deux. Elle cligna des yeux une fois, puis une deuxième fois, observant l’homme se tenant devant elle, une interrogation se formant dans son esprit. Les regrets qu'il avait exprimés la nuit passée, la culpabilité qu’il semblait avoir ressentie lorsqu'ils s'étaient réunis sur la petite couchette avaient déjà retiré ces doutes de son esprit. Pourquoi croyait-il qu'elle pourrait toujours penser cela ? Pourtant le bibliothécaire était loin d'être un homme insécure, enfin, c'était l'impression qu'il dégageait et celle dont la jeune fille s'était faite sur lui. Elle pencha la tête légèrement sur le côté, le toisant un peu trop longtemps, ajoutant ce détail à la liste qu'elle avait montée dans son esprit sur l'homme. Oh oui, il était un vrai puzzle. Puis replaçant une mèche derrière son oreille, un petit automatisme démontrant la nervosité qui l’habitait, la brunette répondit finalement, le ton fatigué, reprenant de nouveau les mots d’Octave :

- On est rentrés.. Tu as raison, au final, le reste n’a pas d’importance. Tu peux arrêter de t’excuser, c’est du passé. Personne n’apprendra que j’ai quitté le château cette nuit : tu peux partir la tête tranquille, ça restera notre secret.
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Octave Holbrey
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