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[Début Juillet 1997] "Obliviate" [RP Solo]

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Hermione Granger
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[Début Juillet 1997] "Obliviate" [RP Solo] Lumos-4fcd1e6

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MessageSujet: [Début Juillet 1997] "Obliviate" [RP Solo] [Début Juillet 1997] "Obliviate" [RP Solo] EmptyDim 22 Avr 2018 - 19:40

"Le véritable amour se mesure à sa puissance de sacrifice."

Citation de Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 19 janvier 1869.

Toutes ces aventures à tenter de sauver l'école contre les forces du Mal, à aider Harry et Ron, à jouer les grandes soeurs et à soutenir les plus jeunes ou les plus fragiles et avoir vu leur univers s'assombrir, devenir plus dangereux et mortel, cela avait offert à Hermione son lot d'enseignements, de soucis et de responsabilités. "Au royaume des aveugles, le borgne était roi" disait-on, alors que chez elle, l'avenir lui était apparu toujours plus menacé et ses études indispensables aussi bien pour elle-même que pour affronter cet univers cruel et sans pitié que le Mal s'évertuait à créer tout autour d'eux, comme une jungle oppressante étendant ses ramifications dès lors qu'il n'y avait plus personne pour entretenir leur pré-carré, cette lumière nommée "civilisation" qui avait émergée des profondeurs du chaos.

"Tu vas tout perdre..." avait dit Voldemort à Harry ce soir là, au Ministère. Le mage noir avait essayé de le corrompre, de prendre possession de son esprit, en vain. Il avait tenté de l'inciter à tout abandonner, lui faire comprendre qu'il s'en prendrait à tout ceux qui l'aimaient, qui le soutenaient, mais il avait échoué. Tom n'était plus qu'une coquille vide qui ne fonctionnait qu'à la peur et à la dévotion, lui qui était pétri de haine et d'égoïsme. Ils savaient à présent pourquoi. En fin de compte cela n'était pas les ressemblances qui comptaient, mais les différences, les intentions et les choix. Le courage et ce sens du sacrifice qui étaient attendus n'étaient pas donnés à tous, comme tout le monde ne devenait pas aussi fou que lui. Jamais dans l'Histoire l'humanité n'avait eu à affronter le danger, les vastes étendues inconnues, sans mépris du danger ni sacrifices. Parce qu'il en fallait pour grandir ou accomplir des exploits qui resteraient gravés dans les mémoires, pour défendre son pays contre ses ennemis ou obtenir de nouveaux droits.

L'heure était venue pour eux de perdre leur dernières parcelles d'innocence, de faire leur entrée dans le monde adulte en pleine guerre, avec pertes et fracas. Tout allait voler en fumée, être froid et sans pitié, les repères brouillés et la confiance incertaine. Ce qui demeurerait c'était cette amitié, cette solidarité, ce partage de la souffrance et peut être celui d'un sort plus terrible encore. Plonger dans les ténèbres, résister, survivre, affronter tous les dangers, même l'impossible, cotoyer le mal absolu, aller au bout de ses forces, se dépasser, aller plus loin que les autres, accomplir des exploits et vaincre, voilà quelle était la mission de ce trio magique amené à porter sur lui le poids du monde, une caution morale et l'espoir du monde. "Qu'importe la ruine, que vienne la mort, nous l'attendons..." avait dit Shakespeare dans l'un de ses poèmes, comme une exhortation à ne jamais renoncer quelles que fussent les difficultés face à soi. Car cette fois il n'y aurait personne - ou presque - derrière eux pour venir à leur secours. Et évidemment, cela restait plus facile à dire qu'à faire tant les enjeux étaient énormes, tant leurs émotions omniprésentes étaient là pour leur rappeler leur condition humaine, que la vie était faite de bonheur et de souffrance, que ce qui comptait c'était de surmonter cela ensemble, car il existait des sorts pire que la mort, mais qu'il serait terrible d'échouer.

La réalité serait moins idéalisée que ne l'était certaines histoires. Les héros sans peur et sans reproche, cela n'existait pas. Elles ne tenaient jamais compte des nuances, d'odeurs ou d'émotions retranscrites avec réalisme. Comment parvenir à décrire aux autres l'angoisse et la peur que l'on pouvait ressentir à l'idée de risquer sa vie, de voir d'autres risquer la leur et ne pouvoir rien faire ? Comment expliquer et faire ressentir ce que cela faisait de connaître la fatigue morale et physique, l'envie d'abandonner, l'absence de souvenirs liés à l'odeur d'une fleur, d'un fruit, au goût des aliments et leur transmettre cette impression de néant, d'absence de joie, lorsque l'on vivait sous la menace permanente, que le mal se nourrissait de nous et lorsque l'espoir lui-même commençait à leur faire défaut ? Pourquoi fallait-il qu'elles fussent dénaturées afin de ne pas choquer les adultes et surtout les enfants que l'on tenait sciemment dans l'ignorance ? Comment justifier leurs actes autrement que par la nécessité de résister, d'essayer d'épargner des vies, de faire ce qui était juste pour débarrasser le monde d'un monstre qui pourrait anéantir tout ce qu'ils chérissaient ?

Mais pour mener à bien la mission entamée par le Professeur Dumbledore, il allait falloir consentir des sacrifices de plus en plus terribles. La décision, elle, semblait avoir été prise de longue date, depuis des années. Plusieurs au sein de l'Ordre avaient déjà manifesté leurs récriminations ou leurs inquiétudes. Certains avaient essayé de les convaincre de renoncer, de laisser quelqu'un d'autre se charger du problème, de les accompagner ou de retourner à Poudlard. Ils n'avaient pas compris qu'ils étaient des adultes, qu'on ne pourrait pas les protéger indéfiniment, qu'Harry n'avait le choix qu'entre mourir ou tenter l'impossible et que le secret entourant leur mission était d'une nécessité catégorique ne souffrant d'aucune exception. Retourner là-bas était exclu, bien-sûr, à moins d'être stupide pour croire qu'on ne les y attendrait pas. Mais oui, Ron et elle avaient acceptés de le suivre dans ce suicide, parce qu'abandonner Harry cela ne se faisait pas, cela aurait été un déshonneur, une trahison, après avoir passé tant d'années à lutter ensemble.

Oui, le vieil homme s'était montré plus subtil que Voldemort. Il avait commis une erreur, lourde de conséquence, qui l'avait poussé à sacrifier sa vie en choisissant de faire de sa mort ce qui deviendrait peut-être un jour le symbole du génie et de l'immense courage d'un homme en apparence quasi-omniscient et omnipotent, mais pas assez pour échapper à son propre trépas. La vie, d'après lui, n'était qu'une étape et la mort un chemin qu'il fallait emprunter sans peur, bien que cela semblait plus facile à dire qu'à faire, à cause de l'instinct de survie, de la peur de l'inconnu. Le Directeur avait longuement observé, testé parfois et laisser penser, en laissant à chacun le soin de prendre des décisions qu'ils semblaient avoir cherché à deviner dans la mesure du possible afin de jouer son rôle de chef d'orchestre et de stratège. Et ce n'était qu'à mesure où les pièces du puzzle étaient dispersées qu'elle comprenait qu'il avait vu clair en elle, qu'il lui avait accordé une attention particulière et une confiance en ces capacités, alors que souvent elle manquait de confiance en elle et d'encouragements.

Evidemment, son assassinat avait convaincu Harry de ne pas retourner à l'école. Et malgré l'immense chagrin et la détresse tout prenait enfin un sens. On leur avait parlé de souvenirs, révélé l'identité du mage noir, le trio connaissait à présent son passé, sa plus grande peur et son plus grand secret : l'existence de horcruxes qu'on leur demandait de retrouver et de détruire. Sauf que le vieil homme ne leur avait pas expliqué comment faire ni où il faudrait chercher. Il avait beau ne pas leur avoir menti, en apparence. Il n'avait fait que tirer des ficelles là où Voldemort avait cherché à tout contrôler, à anéantir, à jouer les Dieux tout puissants. Mais en dépit de l'affliction, plusieurs - dont Madame Weasley - avaient insisté pour ne pas annuler le mariage de Bill et Fleur au motif que Dumbledore ne l'aurait pas voulu, qu'ils les auraient à nouveau encouragés à faire des projets, à s'aimer, à faire tout ce dont les mangemorts pouvaient bien détestés, qu'il fallait plutôt se réjouir de la vie et du bonheur là où on pouvait le trouver au lieu de se replier sur nous-mêmes et d'être paralysés par la peur. L'idée était déraisonnable, très risquée. Elle leur offrait une drôle de sensation, un temps mort à l'aube du déchirement. On lui rétorquerait qu'il ne fallait pas céder à la peur et refuser de vivre. En tout cas, cela avait offert à Hermione une sacrée chance afin de réunir un maximum d'outils indispensables, en commençant par la tente magique d'Arthur ayant servie pour la finale de la coupe du monde de quidditch et un livre de cuisine appartenant à Madame Weasley. Elle savait que la guerre allait débutée. On lui avait confirmé que sa famille faisait partie des cibles prioritaires. Beaucoup de membres de l'Ordre étaient invités, la seule présence de Harry à ce mariage suffisait à faire de l'événement une souricière. Le problème c'était que son meilleur-ami était retourné chez les Dursley pour sa protection, qu'il allait bientôt fêté ses dix-sept ans et qu'au moment où la trace disparaitrait, Voldemort bien aidé par le Ministère corrompu tenterait sa chance pour le tuer. Alors, elle devait être prête et avoir mis son plan à exécution.

Et tandis que Harry avait rompu avec Ginny pour sa sécurité et celle de sa famille et qu'il rongeait son frein chez ces horribles moldus, voilà près d'un an qu'Hermione avait ourdi un plan qu'elle s'était ingénuée à cacher à tout le monde et à concevoir dans le détail. Elle était même parvenue à récupérer les seuls livres parlant des horcruxes et de capacités de magie vraiment très noire, horribles. Car une fois coupée de leurs bases et de tout soutien, leur trio allait devoir apprendre à survivre, à vivre à la dure, sans le moindre confort. Il lui avait donc fallu trouver une solution pour leur logement, les protections à mettre en place, choisir les outils indispensables, y compris pour se soigner. Le plus difficile avait été de trouver ces éléments, d'en subtiliser certains, de songer à l'approvisionnement en nourriture, car aucun d'eux n'était des chasseurs nés, des êtres capables d'ôter une vie, même animale, pour se nourrir. Sa liste était prête. Dorénavant, elle allait passer les prochains jours à tenter de les rassembler, mais avant cela il lui avait fallu trouver un moyen de transporter toutes ces choses sans difficulté et de pouvoir dissimuler cet instrument en cas de problème. Croyez-le ou non : l'idée lui était venue comme ça. Elle s'était emparée d'un sac en perles et avait attendu sa majorité afin de pouvoir pratiquer la magie. Et son premier acte avait été d'enfreindre la loi en lançant une série de sortilèges d'extension indétectable très difficiles afin d'en augmenter la contenance. Un autre petit exploit anonyme pour une jeune adulte. Bien-sûr, elle connaissait l'adage qui voulait que "la fin devait justifier les moyens". Quelqu'un pétri d'ambition personnelle, de mépris pour son prochain, interpréterait autrement cette phrase lourde de conséquences. La différence était contenue dans le choix de la mesure ou de la démesure, dans les intentions. Le Ministère était désormais l'ennemi, comme sa loi. Il était ici question de se donner les moyens d'accomplir une mission qui devait sauver beaucoup de monde, dans un conflit où il n'y aurait aucune déclaration de guerre en dehors de leur première attaque. Peu importait le délit, mais cela ne l'avait jamais dispensée de se souvenir des paroles de Dumbledore "un grand pouvoir implique de grandes conséquences", ce qui était valable pour son génie, sa condition de sorcière aux talents hors-norme. Elle agissait pour défendre son pays, l'Amour qu'elle éprouvait pour Harry et Ron, pour la vie, pour avoir la possibilité de sauver le plus de monde possible. Mais le pire restait à venir. Il lui fallait agir contre ses convictions.

L'idée que ses parents fussent ainsi exposés à un danger dont elle leur avait soigneusement cachée l'existence lui déplaisait, mais il était apparu indispensable de se taire et de mentir à l'occasion, car moins ils en savaient dorénavant et mieux c'était. Elle était censée se rendre aujourd'hui à un essayage, celui pour sa robe commandée chez un grand couturier Londonien. Elle s'était surprise à sourire en songeant à la tête de Ron lorsqu'il la verrait. Hihihi ! Mais son sourire s'était aussitôt estompée en songeant à Harry vivant littéralement en état de siège, sous la menace constante. Son visage s'était assombri, ses épaules s'étant relâchée. Elle soupira. Si leur mission était un échec l'armée des ténèbres risquait de déferler sur l'Europe et le reste du monde, comme lors des deux conflits mondiaux qui avaient vu Lord Grindenwald manipuler les nazis afin de conquérir le monde et répandre la peur, la mort, l'esclavage et les ténèbres. Dix-huit millions six cent mille morts pour la première, la seconde plus de soixante millions, militaires et civils inclus. Cela donnait à réfléchir, des motivations à s'engager dans la bataille malgré ses peurs. Ce mariage était vraiment une drôle d'idée, que vouliez-vous, mais elle n'avait aucun moyen de les inciter à renoncer. Mesures de protection ou non, ce qui la préoccupait le plus pour l'instant c'était de sortir Harry vivant de là.

Hermione respira un grand coup et observa sa chambre avec l'esprit embrumé par le poids de la responsabilité, de la culpabilité. Malgré ses décisions, son engagement, elle se trouvait encore là à ressasser toutes les éventualités, toutes les solutions, à la recherche de celle dont elle n'avait pas pensée pour ne pas avoir à commettre cet acte que tout son être réprouvait. Hm... Alors, qu'importe les conséquences ? Certainement pas... Des vies étaient en jeu et pas seulement une conscience qu'elle allait devoir écornée un peu plus. Hélas, les circonstances et son amitié avec Harry, le fait qu'ils étaient des moldus, rendaient la position de la lionne intenable. Leurs sacrifices pourraient être vains ou gagnants. Pour eux trois, cela ne faisait que commencer. Il était, cependant, évident que ses parents allaient être pris pour cible, que l'on tenterait de se servir d'eux comme otages, comme bouclier-humain, comme moyen de pression et d'éléments pour leur soutirer des informations. Ne rien faire revenait donc à les condamner à une mort horrible. Les convaincre de partir très loin et de laisser leur fille unique risquer sa vie était impensable. Agir contre eux était dès lors devenue l'unique solution. Il y avait une différence entre se battre pour une idéologie, des intérêts privés et celui de se libérer de la tyrannie et de l'oppression. Certains ne le comprendraient jamais. Le monde était ainsi fait. Qu'importe les visions complotistes, les désillusions qui alimentaient certaines personnes dans leur délire de persécution, eux qui aimaient se plaindre et rejeter la faute sur des coupables désignés.

Pattenrond était alors entré dans la chambre et s'était arrêté afin d'observer sa Maîtresse perdue dans ses pensées, le coude posé sur son bureau et sa main soutenant son menton, tandis que la jeune adulte observait par la fenêtre une rue déserte sans y prêter attention. Son chat à demi fléreur sauta sur son lit, ce qui attira son regard. Sa baguette magique, en bois de vigne, sa fidèle alliée, reposait sur la table comme un instrument de pouvoir, mais surtout comme une extension de la brillante sorcière qu'elle était. Le destin avait fait d'elle une fille aux talents hors norme, qu'elle s'évertuait à tenter de contrôler, à utiliser au bénéfice d'une cause plus grande qu'elle, pour offrir des bienfaits aux autres et non se borner à répandre le malheur et servir une ambition personnelle démesurée qui aurait fait de l'échec ou du trépas des autres un sacrifice nécessaire à l'accomplissement de sa volonté. Cela faisait une sacrée différence avec ces gamins pré-pubère incapable d'avoir de suite dans leurs idées, incapables de dépasser leurs limites.

- Viens, mon Pattenrond... ,lui dit-elle avec douceur et affection, le sourire aux lèvres. - Je me souviens du jour où je t'ai trouvé... Personne ne voulait de toi, comme moi... Je n'ai pas seulement éprouvée de la pitié en te voyant, j'ai senti dans ton regard quelque-chose... J'ai voulu te donner ta chance et je ne le regrette pas... Tu es le meilleur et le plus beau des chats, mon chéri... , ajouta t-elle en venant le caresser et l'embrasser sur le crâne. - Je vais devoir faire quelque-chose, Pattenrond... Et je me refuse à t'abandonner... Pas comme ça... Je ne veux pas te confier à des inconnus ni te laisser seul dans la rue, à chercher ta nourriture et à vivre sans domicile... Je ne suis pas de celles qui seraient prête à abandonner un membre de sa famille à l'approche des vacances... , surenchérit-elle émue. - Je ne peux pas te confier aux Weasley en sachant que tu constituerais une preuve et que cela t'exposerai à une menace... Tu vas devoir voyager très loin, mon Pattenrond, relever de nouveaux défis... , sa voix devint alors plus ferme, déterminée. - Vis ta vie, de nouvelles aventures... Cherche ton bonheur... Je... Je ne peux pas t'emmener avec moi ni t'offrir une meilleure vie..., lui confia t-elle en le serrant fort contre elle. - Il y a tant de vies, de choses qui dépendent de nous, mon Dieu... , persifla t-elle, en pleurant à chaudes larmes. - La responsabilité est énorme, incommensurable... "Seigneur, mon bateau est si petit et la mer si vaste..." se dit-elle pour elle-même en citant cette devise qui s'était retrouvée un jour gravée sur une plaque de cuivre sur le bureau du Président Kennedy en guise d'humilité. - Pardonne-moi... Si tu savais comme je t'aime... , dit-elle avant de pleurer de plus belle, en étouffant ses complaintes.


Dernière édition par Hermione Granger le Mar 26 Mar 2019 - 18:10, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Début Juillet 1997] "Obliviate" [RP Solo] [Début Juillet 1997] "Obliviate" [RP Solo] EmptyMer 23 Mai 2018 - 23:13

Pleurer cela faisait parfois du bien, cela soulageait une âme en peine, mise à rude épreuve, cela montrait que l'on était en vie. Lorsque l'occasion s'y prêtait, il n'y avait aucun mal à relâcher la pression. Quelque part, cela valait mieux. L'esprit était une mécanique complexe, sinueuse et surprenante à bien des égards, comme l'était cette empathie qui pouvait prodiguer une souffrance, parfois insupportable, avec ces conséquences négatives ou positives selon les circonstances et/ou le cheminement de l'esprit. La plupart des gens devaient sans doute s'imaginer, après avoir été éduqués, qu'il valait mieux fuir certaines émotions tandis que d'autres leur avaient été imposées ou avaient été copiées par mimétisme, tandis que pour certains elles leur étaient tout bonnement étrangères, incompréhensibles. La peur et la lâcheté avaient leurs origines, elles pouvaient émerger même chez celui ou celle qui s'estimait plus fort que les autres, invulnérable. Le courage, l'honneur, la tristesse, la peur, toutes ces choses pouvaient s'exprimer de bien des façons, comme l'intelligence elle aussi.

Le problème c'était que nous étions tous différents et qu'à vouloir tout uniformiser on finissait par tuer, par sacrifier l'intelligence, la connaissance, le désir, les émotions, les plaisirs de la vie, la Nature elle-même et ses chances d'avenir. Il suffisait de remarquer que toutes les créatures opprimées par les sorciers étaient, selon leurs critères, hideuses et/ou dôtées de différences morphologiques, qu'aucune d'elles n'étaient munies de glandes lacrymales et que leurs émotions ne semblaient pas s'exprimer de la même façon. C'était à croire que la peur, l'incompréhension, l'orgueil et le manque d'éducation poussaient vers le manque d'empathie, le dégoût, la méfiance. Car le Mal naissait de la misère, de la solitude, des sévices et des abus divers, de l'éducation parentale, de nos fréquentations, de nos expériences toutes différentes et d'une vulnérabilité passagère. Et pourtant, dans tous les domaines subsistaient des exceptions pour venir contredire cela ou au moins pour démontrer qu'il n'existait rien d'absolu ni de fatalité dans cette oeuvre imparfaite qu'était la vie.

Evidemment, la guerre avait cette conséquence - entre autres - de mettre les âmes à rude épreuve, à bousculer les codes. Elle avait tendance à faire douter, à rendre pessimiste, à pousser à la généralité, porte ouverte aux préjugés et aux procès d'intention qui étaient le passe temps préféré du peuple - ou plus souvent des mégères - qui avait rarement le courage de leurs convictions. Ce qu'elle se disait aujourd'hui c'était que la société pouvait exiger trop, ne pas respecter la nature, l'ordre des choses. Cela se voyait dans la façon dont ils réagissaient face à un enfant né sans pouvoir magique ou tardant à apparaître, à leur manière dont ils traitaient la différence, dont ils cherchaient à faire valoir leur orgueil, à mentir et à tricher afin de correspondre à une noblesse qui ne pouvait s'acquérir grâce à une pureté inexistante, à un nom qui n'octroyait aucune garantie. Hermione, bien-sûr, n'aurait pas souhaitée que quiconque ait une la possibilité de l'observer dans une telle situation de vulnérabilité, où certains auraient pris un malin plaisir à la rabaisser, l'humilier, à se moquer de sa sensibilité, de sa situation tragique et de la manière dont elle s'occupait de son chat. Le monde magique avait ses différences et pourtant elle avait noté que les sorciers semblaient avoir un problème avec leurs propres définitions ; une situation que les moldus avaient connu et connaissaient encore depuis cette fameuse théorie de l'évolution de Charles Darwin et la ferveur religieuse transformée en inquisition.

Toute la question s'était résumée à une date, une situation, à choisir le ou les moyen(s) d'effacer toute trace, d'échapper à la surveillance probable d'un voisin sortant ses poubelles, allant relever son courrier, rentrant de courses ou du travail, ou s'y rendant. Sa consigne ultime avait été de ne laisser aucun témoin, aucune justification, mais prendre sur soi et ne surtout pas flancher. Que faire des meubles, des photographies, des vêtements, de la voiture, de ces objets accumulés ? Devait-elle songer à demander un camion de déménagement, à instiller cette consigne dans l'esprit de ses parents ? Que faire pour les factures, la banque, leur cabinet médical, les patients ? Son plan devait envisager, si possible, toutes les éventualités, répondre à des problèmatiques qui ne manqueraient pas de se poser dès lors que ses parents auraient été "incités" à partir. Cela ne lui était jamais apparue aussi simple que de leur modifier la mémoire, leur implanter certaines choses à l'esprit, de modifier des photos et de faire disparaître tout ce qui pourrait les faire s'interroger sur la présence d'une troisième personne, alors qu'ils devaient n'avoir aucun enfant. La honte et la culpabilité demeuraient bien présentes. Jamais elle n'aurait imaginée être dans l'obligation d'agir comme une criminelle, alors que ses intentions étaient toutes autres, que les circonstances exceptionnelles exigeaient de sa part des mesures exceptionnelles.

Les larmes s'étaient écoulées alors que Pattenrond s'était mis à ronronner et à lui caresser le visage et le bout du nez avec affection. Lui était capable de discerner les personnes malveillantes, les déguisements, les êtres dignes de confiance. Pour l'heure, il n'y avait en face d'elle que le néant, l'incertitude, la peur de l'échec, son possible trépas et de l'espoir. La force que ses actes allaient exiger semblaient insurmontables, comme un fardeau. Il lui suffisait de lire les rares articles encore crédibles de la Gazette du sorcier et les informations moldues pour comprendre que ces déraillements de train, ces accidents, ces morts, étaient en relation avec les mangemorts. Sa vie ne valait pas mieux que celle d'un autre, contrairement à celle de Harry qui avait plus de valeur. Cela ne voulait pas dire qu'elle laisserait qui que ce soit d'autre se sacrifier pour le protéger, si on lui laissait la possibilité de choisir. Car elle se sacrifierait pour lui, pour le symbole qu'il représentait malgré lui et ses fichues récriminations, en sachant qu'il ne fallait jamais croire les promesses utilisant l'espoir contre nous.

Le silence était devenu pesant, comme l'était ce calme apparent qui régnait chez elle. A quel moment intervenir ? Pendant leur sommeil, au moment d'un repas ou à l'heure du thé ? Si possible, elle devait les réunir afin de pouvoir agir dans leur dos. De la lâcheté ? Non ou peut être un peu. Cela ne rendrait pas son geste moins difficile à supporter, à assumer. Bien-sûr, elle se savait la meilleure de l'école dans la plupart des domaines, y compris en sortilèges et en enchantements, en dépit de ses craintes irrationnelles lors de chaque période d'examens. Mais il subsistait un soucis que la magie seule ne pouvait résoudre : leurs passeports, alors qu'il n'y avait pas de cartes d'identité au Royaume-Uni. Or, si elle ne pensait pas que les mangemorts en savaient assez sur les moldus et n'étaient pas assez compétents pour représenter un soucis, elle préférait ne pas laisser au hasard la moindre chance. Il lui fallait donc penser aux détails jusqu'à frôler la perfection ou l'excès, ressasser sans arrêt le problème et les solutions dans tous les sens en se mettant à leur place afin de leur couper l'herbe sous le pied.

Soupirant et reniflant, Hermione avait essayée de sécher ses larmes en étouffant et en contrôlant sa douleur. Tant d'années, si jeune, à souffrir de son intelligence, de son empathie, de sa différence tellement marquée par rapport aux autres. On lui avait fait mal, insultée, rabaissée, on avait exploitée sa gentillesse, son besoin d'amitié. Combien durant leur jeunesse avait-il connu la souffrance qu'impliquait la solitude, l'incompréhension, la cruauté, la différence ? Dans une société où les compétences et la vertu étaient censées être les seuls critères de nomination à de hautes fonctions et à des dignités, la lionne savait que le monde n'était ni tout blanc ni tout noir, qu'il existait un dégradé entre le bien et le mal, comme il existait un dégradé en terme de sensibilité, d'individualité qui ramenait à cette question fondamentale portant sur l'individualité et sa manière de l'exprimer. Anéantie de l'intérieur lorsqu'elle se sentait mal aimée, le caractère d'Hermione s'était nourri aussi bien d'émotions positives que négatives. Mais résister à la souffrance avait ses limites. Certaines étaient plus pernicieuses que d'autres. Trouver le moyen de les combattre exigeait une bonne connaissance de soi, mais quant à savoir si elle possédait le courage des Londubat, elle préférait éviter d'être confrontée à la même épreuve puisque à ses yeux il valait mieux mourir. Il fallait, cependant, reconnaître que plus on assumait de responsabilités et plus on était exposé aux attaques, aux polémiques et aux manoeuvres.

- Hermione, ma chérie ? Est-ce que tu es prête ? Nous partons dans dix minutes !

- Oui, Maman, j'arrive ! Je vais me rafraîchir !

Oh cela n'était pas pour se maquiller. La vérité c'était qu'elle se fichait royalement de cette robe. A ce propos, c'était étonnant comment une robe, des escarpins et un peu de peinture pouvaient rendre les garçons aussi stupides. Cela n'était pas cela qui sauverait Harry et le monde, mais il fallait ne rien laisser transparaître. Le silence était devenu subitement pesant. Ses actions et sa grave blessure avaient été cachées, elle avait du mentir, apprendre à se taire. Elle ne s'était rendue dans la salle-de-bain qu'afin de se passer un peu d'eau sur le visage et mettre un peu d'essence de rose. Ses parents se trouvaient un étage plus bas, sans doute dans le living room ou la cuisine. Elle avait dans l'idée de leur faire emprunter une vhs pour dimanche prochain, un documentaire portant sur l'Australie qu'ils étaient censés regarder ensemble vers dix-sept heures, autour d'un thé, de sandwichs et de cupcakes. A midi, était prévu le traditionnel roast beef et yorkshire pudding, avec des légumes accompagnés d'un délicieux jus de viande. Leur dernier repas en famille. Bien-sûr, la lionne n'éprouvait aucune fierté ni satisfaction à agir ainsi. C'était affreux. Il s'agissait de ses parents et non de Rita Skeeter. S'emparant alors de sa baguette magique, Hermione resta un instant, pensive, le regard perdu dans le vide puis elle soupira.

**Spero patronum !** ,fit-elle en informulé.

Une boule argentée lumineuse s'éleva et disparue dans les airs. Majeure, la trace avait disparue et ne l'empêchait plus de pratiquer la magie à l'extérieur de Poudlard, en dehors d'un cas de légitime défense. Et de légitime défense il en était question. Mais sans hibou et ne pouvant emprunter celui de Harry ou celui de Ron au risque qu'ils ne fussent interceptés par les mangemorts ou le Ministère, la lionne avait anticipée la difficulté en réussissant à convaincre un membre de l'Ordre du Phénix de lui apprendre cette technique qui leur était propre. Son message était destiné à Kingsley Shacklebolt, un Auror et un membre de la société secrète dont elle avait fait la connaissance deux années plus tôt à l'époque où Harry faisait l'objet de campagnes de dénigrement de la part du Ministre par le biais de la Gazette et d'un procès abusif qui lui avait prouvé combien le système était mal fichu.

**Bonjour Monsieur, serait-il possible de vous rencontrer dès que possible ? C'est important. Merci beaucoup**.

Une demande brève afin d'éviter de trop en dire devant d'éventuels témoins. Mais l'avantage - outre la vitesse - c'était que le message était intraçable. Boule de lumière voyageant à la vitesse d'une onde radio, son patronus s'était matérialisé dans le salon de l'Auror, où il se trouvait, seul, afin de délivrer son message puis de disparaître en un battement de cil. Oui, la jeune femme était parti du principe que Kingsley était peut être la solution à son problème administratif. Oh, elle n'était pas certaine qu'il accepte ni que son idée ait une chance de se concrétiser. Mais dans la vie on avait rien si on ne tentait rien. Là où Harry aurait utilisé son instinct et elle son rationalisme, l'heure était venue d'accomplir un miracle qui aurait le mérite de sauver deux vies et bien plus encore...
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