Rend visite à son père (Libre)

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Irina en avait eu marre de rester dans la salle commune de Serpentard. En ce moment, elle n'avait pas envie d'aller enquiquiner d'autres élèves et elle ne voulait pas non plus dessiner. D'ailleurs, elle avait fini la toile qu'elle voulait aller apporter à son père. Elle s'agenouilla sur la stèle et elle regarda avec un oeil triste les épitaphes sculptées sur la pierre tombale. elle y posa une rose blanche, puis elle mit la toile à côté des autres décorations funèbres.

Salut 'pa, c'est moi, Irina. J'espère que tu vas bien là où tu es...en ce moment, ça va pas fort. Je suis toujours à Poudlard, à Serpentard. Je sais que tu aurais aimé me voir à Gryffondor, mais que veux tu, on ne peut pas changer mon caractère... Maddie et maman t'embrassent. Tu nous manques à tous.

Une larme coula sur la joue d'Irina. Elle la chassa d'un revers de main. elle ne voulait pas qu'une autre personne la voie humaine. Elle se leva, et rajusta les plis de ses jupons. Elle resta un moment à contempler la tombe. Aussitôt, elle craqua.

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Lyra, par cette belle fin de journée, se rendit au cimetière, sans rien dire aux autres élèves avec qui Lyra était. Elle leur dit juste qu'elle reviendrait plus tard, et qu'il ne fallait pas l'attendre pour aller manger, ou quoique se soit d'autre. Puis, la jeune Gryffondor partit rapidement, pour ne pas que les autres lui demandent quoique se soit. Ce n'est pas qu'elle ne tenait pas à leur dire où elle allait, mais plutôt parce qu'elle croyait que les autres savaient où elle se rendait à chaque fois qu'elle s'absentait sans rien leur dire. Et cette croyance s'avérait être vraie.

C'est pourquoi, cette soirée-là, Lyra partit, enveloppée d'une longue cape sombre. Plusieurs fois par semaine, Lyra se rendait dans le cimetière qui était à proximité de Poudlard, et allait voir ses parents qui étaient sous terre. Depuis qu'elle les avaient "revu", sous la forme de fantômes, et que la famille Belacqua s'était expliquée en partie, la jeune fille allait voir ses parents. C'était seulement ce qu'elle pouvait faire...

Mais, cette soirée-là fut un peu spéciale. Elle n'était pas ordinaire par rapport aux autres visites de la Rouge et Or. Enfin, un détail changeait. Lyra avait vu, en entrant, qu'une jeune fille avait posé une toile et une rose blanche sur une tombe. Lyra, quand à elle, apportait toujours une seule et unique fleur à leur parent, mais c'était à chaque visite ! Elle avait déjà déposé une quinzaine de fleurs sur la tombe de ses parents.

Mais, cette jeune fille, pleurait, à grosses gouttes, apparemment. C'est ce qui se passait aussi pour Lyra, au début, mais, maintenant, elle ne pleurait plus. Bien-sûr, ses moments-là, passés au cimetière, n'était pas tout rose. Mais, des fois, Lyra s'asseyait, et parlait... Elle ne savait pas si ses parents l'entendaient, de là où ils étaient, mais elle parlait, de tout et de rien, de la pluie et du beau temps... Pour elle, ses moments n'étaient pas trop "noirs", même si elle ressentait toujours un pincement au coeur lorsqu'elle passait ces lourdes portes en métal vieilli par le temps...

Cette fois-ci, Lyra ne dit rien, ne pleura pas... Après avoir posé sa fleur sur la tombe, elle se mit debout, et regarda la tombe, fixement, sans bouger... Elle oubliait peu à peu ce qu'il y avait autour d'elle, y compris la jeune fille qui n'était qu'à quelques mètres d'elle. Puis, après un bon quart d'heure come cela, Lyra se rendit vers la jeune fille. Celle-ci avait craqué, et pleurait beaucoup. Lyra posa seulement une main sur son épaule, et attendit...

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Irina sentit qu'on la touchait. elle commença à paniquer

Laissez moi! Je vous en prie, laissez moi

Elle se retourna vivement pour chasser celui qui osait l'importuner, mais elle se calma quand elle vit que c'était une élève de l'école.Ce n'était pas un esprit malin,ou pire, Voldemort qui venait la chercher.

Irina essuya ses yeux bleus, honteuse de s'être montrée ainsi. Ainsi, l'image de la fille froide et macabre a pris l'eau...au sens propre comme au figuré. Pour ceux qui pouvaient en douter, oui, Irina était humaine. C'est juste qu'elle cachait que trop bien ses émotions, aussi négatives soient elles.

Pour se donner consistance, elle tenta de sourire. Mais sa bouche semblait paralysée, tellement elle n'avait pas l'habitude de sourire. Et l'ankylose naissante donna du grand 'nimporte quoi.

Elle leva ses yeux inexpressifs vers la nouvelle arrivante. Elle bondit pour cacher de son corps le nom qui était sur la tombe. Mais elle se sentit stupide. Pourquoi ne se faisait t'elle pas à l'idée que Ludwig Asbornsen n'était plus? Sans doute parce qu'Irina aimait son père. Comment est ce possible, d'éprouver des sentiments aussi humains que d'aimer son père? Parce quu'Irina était humaine, et non une espèce de créature supérieure.Qu'elle le veuille ou non...

Irina passa sa main sur la stèle. Elle baissa les yeux. Elle eut envie de crier, tempêter. Elle détestait son père parce qu'il n'était plus là. Il l'avait laissée. Il avait laissé une mère dépressive et deux jeunes filles. L'une respirait la vie, l'autre puait la mort. L'autre n'aimait que les natures mortes, les figés, comme elle les appelait: les statues, les tableaux, les antiquités. Sa soeur, elle, était vivante. Irina appartenait déja au royaume des morts.

Qui est tu?

Elle n'aurait su décrire le ton de sa réponse. Peut être agressif, peut être malaimable. Peut être amical. au fond, elle aurait voulu être comme les autres, ne sachant pas avec quel petit copain sortir aujourd'hui, ne pas savoir quelle robe mettre, ou ...c'était humain, et elle ne l'était pas. Mais voilà, à force de s'en persuader, elle pensait qu'elle ne l'était plus

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Lyra fut légérement étonnée de la première réaction de la jeune fille. Celle-ci avait repoussé Lyra, par de simples paroles, enfin, en suppliant Lyra de la laisser tranquille, en vouvoyant la Gryffondor. Lyra retira donc sa main de l'épaule de la jeune fille, et recula, légérement, à seulement un ou deux mètres de la jeune fille. Mais Lyra vit la jeune fille se retourner, assez brusquement, et regarder Lyra. La jeune Rouge et Or regardait aussi la jeune fille. Les deux élèves ne se connaissaient pas. En tout cas, Lyra ne reconnaissait pas cette élève.

La jeune fille essuya les quelques gouttes qui perlaient encore à ses cils. Ensuite, la fille fit une grimace, qui devait s'avérer être un sourire... Cela était déjà arrivé à Lyra d'essayer de sourire, mais cela avait eu le même résultat que l'essai de la jeune fille devant Lyra... Puis, la jeune fille regard Lyra. La Gryffondor remarqua que son regard était inexpressif, aucune émotion ne pouvait être lue dans ces yeux bleus.

Ensuite, la jeune fille agit bizarrement. Elle bondit devant une tombe, peut-être celle sur laquelle elle pleurait. Pourquoi agissait-elle comme cela ? Ca, Lyra n'aurait pas su le dire, et elle ne réagit pas face à ce comportement bizarre.

Enfin, la jeune fille se décida de poser une seule et unique question à Lyra. Elle lui demandait de se présenter. Lyra 'aurait pas parler en premier à la jeune fille, car elle ne voulait pas la déranger. Elle avait décidé que c'était la jeune fille inconnue qui déciderait quand les deux jeunes élèves pourraient parler. Son ton fut plutôt neutre, voire même plutôt sec. Lyra ne prêta pas attention à ce ton, et répondit en se présentant.

-Je m'appelle Lyra, Lyra Belacqua. Je suis à Gryffondor en quatrième année.

La Gryffondor ne demanda pas à l'élève de se présenter... Si elle ne se présentait pas dans les minutes qui suivaient, Lyra lui demanderait au moins son prénom, mais elle laissa le choix à la jeune fille...

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Irina se maudissait intérieurement. Comment pouvait t'elle se comporter de manière aussi stupide? Aprés tout, l'autre étudiante ne voulait aucun mal à la jeune Norvégienne, alors pourquoi s'obstinait t'elle à vouloir rejeter les autres? par un excès de Paranoia? Ou simplement par la frousse de l'inconnu?

D'accord, Iri avait eu peur. Un instant, elle avait cru que c'était Voldemort. aprés avoir tué le père, il pourrait revenir tuer la fille. Et elle avait eu peur d'une autre élève de l'école, une fille de gryffondor plus jeune qu'elle. Iri se rendit compte de sa stupidité. Maintenant que son personnage n'était plus crédible, elle était vulnérable. Elle ne pouvait pas renier les autres. Pas alors que dans leur regard, ils éprouvaient de la compassion, de la sympathie, et non de la pitié et du mépris. C'était Iri qui méprisait et qui éprouvait de la pitié. Maintenant, elle s'apercevait de son erreur. C'était peut être trop tard.

Je...Je...Je m'appelle Irina Asbornsen. Tout le monde me connaît ici sous le nom de Irina Collins, mais ma mère a absolument voulu qu'on garde son nom de jeune fille. Néanmoins, je préfère qu'on me désigne en tant qu'Asbornsen plutôt qu'en tant que Collins.

Irina ne savait pas pourquoi elle venait de faire tout ce speech à propos de son nom de famille. Peut être que Lyra s'en foutait royalement, que ce soit son nom, ou un pseudonyme. Peut être que Lyra cherchait juste à mettre un nom sur un visage...

Sinon, je suis Norvégienne, mais on habite à Southampton. Je suis à Serpentard, en 5e année. J'ai entendu dire que les deux maisons étaient rivales et ne s'entendaient pas. Mais c'est une rumeur, pas vrai?

Iri ne savait pas pourquoi elle demandait confirmation à une chose qu'elle savait déja. Elle aurait voulu que ce soit une pseudo-rivalité, au plus profond d'elle même...car si elle devait choisir ses amis en fonction de sa maison, elle ne serait pas sortie de l'auberge...peut être que ce n'était pas une bonne chose de se lier avec des gens aussi perfides qu'Irina. Alors, elle décida d'accorder sa confiance à cette jeune fille, aprés tout, pourquoi ne comprendrait t'elle pas ce qu'Iri ressentait?

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Lyra, ne connaissant pas du tout cette jeune fille, ne connaissait pas non-plus son passé. Mais la jeune Serpentarde semblait avoir peur. Mais peur de quoi ? De Lyra ? Alors la, il n'y avait aucune raison d'avoir peur de la Gryffondor ! Comment la Rouge et Or avait vu que Irina avait eu peur de quelque chose ? Mais plusieurs actes venant de la jeune fille le prouvait : son ton plus ou moins méfiant de toute à l'heure, quand Irina avait demandé à Lyra qui elle était, entre autres.

La jeune Serpentarde répondit qu'elle s'appelait Irina Asbornsen, mais que tout le monde la connaissait sous le nom de Irina Collins. Irina expliqua alors à Lyra que sa mère avait préféré que la mère et la fille gardent le nom de jeune fille de la mère de Irina. Mais la Verte et Argent préférait qu'on la désigne comme étant Irina Asbornsen. Soit, Lyra se souviendrait toujours de Irina Asbornsen, et pas de Irina Collins.

Non, Lyra ne cherchait pas juste à mettre un nom sur le visage de la Serpentarde, mais elle souhaitait connaître un peu plus la jeune fille, qui semblait perdue. Lyra voudrait bien aider la jeune fille, si elle le pouvait, et si elle en avait besoin !

Irina continua de parler d'elle-même à Lyra. Elle lui dit qu'elle était Norvégienne, mais que la famille Asbornsen habitait à Southampton. Elle dit aussi qu'elle était à Serpentard, en cinquième année. Puis, elle posa une question à Lyra. Cette question concernait la rivalité entre Serpentard et Gryffondor. Lyra s'empressa de lui répondre, et de donner son avis à Irina.

-Et bien... Concernant cette soi-disant guerre opposant Serpentard à Gryffondor, je ne suis pas d'accord la-dessus. Je trouve cela débile, mais bon...

Lyra se dit que c'était mieux qu'elle parle un peu d'elle à Irina, mais qu'elle y aille doucement aussi pour ne pas barber Irina avec ses histoires pas très intéressantes.

-Et bien, je suis née à Oxford, et j'y habitais jusqu'au décès de mes parents... Maintenant, je vis chez des cousins très éloignés, que je ne connaissais même pas. Mais je vais re-déménager, pour aller vivre, cette fois, chez ma tante, mon oncle, et mes trois cousins... C'est une histoire longue et compliquée, je ne voudrait pas t'embêter avec cela...

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Irina leva les yeux vers la jeune Gryffondor. La serpentarde écouta attentivement le début du récit de Lyra.

Ne t'en fais pas pour ça, tu ne m'ennuies pas. Tu peux la raconter si tu le désires. En tout cas, ton histoire serait bien plus intéressante que celle d'Irina Asbornsen.

Puis, Iri se souvint qu'elle avait commencé à donner son opinion concernant la guéguerre entre maisons. Mais, quelque chose de plus important vint titiller son esprit déja torturé.

Dis, l'endroit est bien protégé, non? On ne risque pas de se faire attaquer? Ni par Voldemort, ni par ses sbires?

Irina fut embêtée d'avoir parlé de cela à Lyra. Elle venait de révéler, sans le vouloir, son point faible. Oui, elle craignait Voldemort. Et Ludwig Asbornsen y avait laissé sa peau...dans une lutte sans merci. Iri savait que son père aurait honte de savoir sa fille à Serpentard, dans la maison des "traîtres" comme il disait à Paula, quand ils étaient encore ensemble. Et Iri savait que la plupart des Serpentard seraient, un jour ou l'autre, appelés à combattre le bien, aux côtés du Seigneur des Ténèbres.

Et ça, Iri ne voulait pas. Elle ne voulait pas être appelée.

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Lyra écouta Irina, qui lui dit que la Gryffondor ne l'ennuyait pas, qu'elle pouvait raconter son histoire si elle le désirait, et que son histoire serait bien plus intéressante que la sienne. Lyra s'empressa de répondre :

-Ah non ! Ne dit pas sa ! Chaque histoire, chaque passé de chacun est important en lui-même ! Mon passé n'est pas plus intéressant que le tien, que n'importe quel autre passé ! Et inversement...

Lyra laissa un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. Puis, Irina lui demanda si l'endroit était bien protégé, si les élèves ne risquaient pas de se faire attaquer, si Voldemort et ses partisans ne pouvaient attaquer les élèves de cette école. Lyra pensait qu'ils étaient tous en sécurité, mais elle n'en était pas sûre !

-Et bien, je pense que nous sommes en parfaite sécurité ! Dumbledore n'est-il pas le sorcier que Voldemort craint le plus ?

C'était plus une question qu'elle posait, car Lyra n'était pas très douée pour savoir ces choses là, les choses de l'univers magique. Mais c'était normal quand on connaissait le passé de la jeune file, qui avait grandi sans savoir qu'elle était une sorcière, parmi les Moldus !

[HJ : Désolée c'est court !!!!]

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Irina leva les yeux vers Lyra. Elle lui adressa un sourire. Cette fois, elle avait réussi à sourire, ce n'était plus un rictus à mi chemin entre le sourire et la moue. Ce n'était plus du grand n'importe quoi.

Tu as sans doute raison. chaque personne a son importance, même si j'ai du mal à y croire...on a tous quelque chose à faire de sa vie, même si j'ignore pourquoi je suis née. Car il y a un pourquoi, non?

Irina ressentait le besoin d'être rassurée. Elle n'était plus la jeune Serpentarde hautaine et méprisante qu'elle était...du moins, ce personnage là était en train de disparaître petit à petit, laissant place à un personnage plus "humain".

*bon sang ma vieille, tu es en train de décrédibiliser ton personnage...tu es une bien mauvaise actrice*

Sa conscience commença à se réveiller. Sa mauvaise conscience, tout du moins. Vas au diable! Ignorant délibérément sa voix intérieure, elle s'adressa à nouveau à la Rouge et Or

Désolée si ma question t'a paru stupide. C'est juste que j'ai peur d'eux. Ils m'ont retiré mon père, je ne veux pas finir comme lui...

Irina baissa les yeux. C'était la première fois qu'elle parlait de la mort de son père avec quelqu'un.

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Lyra voyait bien que Irina avait besoin d'être rassurée. La Serpentarde lui dit qu'elle avait sans doute raison, que chaque personne avait son importance, mais qu'elle avait du mal à y croire. Mais Irina avait souri, et cela n'avait pas donné une grimace, non ! C'était un franc sourire... Lyra se dit que c'était déjà très bien, ce qui la fit sourire elle aussi.

Puis, Irina lui dit que Voldemort lui avait enlevé son père. Elle s'excusa pour sa question soi-disant débile... Lyra ne la trouvait pas débile du tout ! Vu qu'elle ce l'était posée elle-aussi ! Irina avait baissé les yeux en parlant de son père décédé. Pour lui remonter le moral, enfin, lui dire qu'elle n'était pas suele dans ce cas, Lyra lui dit, ressentant son fameux pincement au coeur, qui revenait plus puissant encore, plus douloureux pour la jeune fille...

-Tu n'es pas la seule fille à qui ce mage noir a enlevé une partie de sa famille... Moi, il m'a enlevé ma famile entière ! Mes deux parents sont mort à cause de lui, et de ses partisans ! Sois fière et contente que tu es encore ta mère en vie, ou, au moins, qu'elle n'est pas été tuée de la même façon ! Car moi, je ne les ai plus près de moi, maintenant et...

Elle se stoppa nette. Elle parlait beaucoup trop ! Elle allait embêter Irina avec ses histoires...

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Irina jeta un regard peiné à la pierre tombale sur laquelle était écrit

LUDWIG ASBORNSEN
PERE BIEN AIME
MARI EXEMPLAIRE

Elle soupira en voyant cette dernière phrase. "Mari exemplaire"? Que du toc! Paula et Ludwig s'étaient quittés alors que Maddie et Iri étaient jeunes. Puis, Lyra lui dit qu'elle avait encore au moins sa mère. Si elle savait...

Maman nous préfère ses fleurs. Alors je considère que je l'ai perdue, elle aussi. Ca fait des années qu'elle nous laisse vivre. Elle n'a montré aucune émotion quand je suis partie à Poudlard, quand Madison est repartie en Norvège. Elle m'a toujours considérée comme une étrangère. Je ne peux pas jeter la pierre à Madison, aprés tout, il fallait bien une chouchoute...Mais ma mère et moi même n'avons jamais été en bons termes. Je suis étrangère au sein même de ma propre famille. Il n'y avait que mon père qui me prêtait un tant soit peu d'attention. Paula est une sorcière, mais elle s'est tenue aussi éloignée que possible de l'univers de la magie. Alors quelle déception quand elle a su que sa fille aînée était une sorcière, et que la cadette aussi...Voir sa mère t'ignorer c'est encore pire que la voir morte, crois moi

Irina se sentit un peu égoiste. Elle voyait bien que Lyra aurait donné n'importe quoi pour avoir la sienne en vie. Mais life is life.

Pour me consoler, j'essaie de me dire qu'on est tous condamnés à mourir. Que ce soit maintenant, ou dans 50 ans. Et je me dis aussi que là ou il est, il est bien. Mais il ne doit pas être fier de moi...

Le regard d'Irina s'assombrit.

Ne t'en fais pas, tu peux continuer à parler. Ca fait du bien de se libérer.

La moitié de la phrase était sincère. Celle où Iri disait que Lyra pouvait continuer à parler. Mais, quand elle disait que ça faisait du bien de se libérer, Iri n'y croyait pas trop.

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Lyra avait suivi le regard de la jeune Serpentarde, qui s'était posé sur la tombe qu'elle essayait de cacher précédemment. C'était la tombe du père de Irina. D'ailleurs, celle-ci soupira, et expliqua à Lyra que, pour elle, elle avait perdu sa mère, et que s'était bien pire de voir sa mère ignorer sa fille que de la voir morte. Cela, Lyra voulait bien le croire ! Mais, en fait, c'est ce qu'elle avait fait subir à ces parents, indirectement... Elle avait refusé tous contacts avec eux, mais eux aussi, vu qu'ils n'ont jamais essayé de lui reparler ! Mais Lyra prenait toutes ces erreurs sur son compte : elle aurait très bien pu retourner chez ses parents pendant les vacances, mais non, elle n'y était jamais allée, car la haine et la souffrance envahissaient à chaque fois son coeur, et la bloquait complétement. Mainteant, ils étaient morts, et elle ne pourrait plus les voir. Un sentiment de profonde souffrance, de colère et de tristesse avaient envahi la jeune fille depuis le jour où elle apprit la triste nouvelle...

Ensuite, Irina dit à Lyra que pour se consoler, elle se disait que, de toutes façons, tout le monde est condamné à mourir, que se soit dans cinquante ans ou maintenant...

-Oui, mais vaut mieux le plus tard possible... Parce que nos proches qui sont décédés n'auraient pas voulu que l'on arrête de vivre alors que l'on pourrait encore profiter de la vie...

Oui, c'est ce que tout le monde finissait par dire à Lyra... Irina dit aussi que Lyra pouvait continuer à parler, que sa allait la libérer, mais Lyra n'en fit rien. Les yeux de la jeune fille était dans le vague...

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Irina ferma les yeux suite à cette remarque. Elle sentit une immense douleur lui parcourir les veines, comme si le mal allait les faire éclater. Elle serra les poings, enfonçant un peu ses longs ongles dans la chair de ses paumes. Elle baissa la tête, et elle tourna légèrement la tête pour fixer la stèle.

Le corps disparaît, parfois à tout jamais. Mais l'âme subsiste, elle, vive et forte, nous harcelant sans cesse, nous tourmentant sans arrêt, pour faire vivre le souvenir de la personne qui a disparu. Et parfois, c'est bien plus pénible que quand tout a disparu...Le truc insupportable, c'est aussi quand on s'aperçoit que nos proches se sont abîmés en mer, et là, leur âme erre, bien loin de leur foyer.

Irina avait l'impression de parler d'elle même. Irina posa ses doigts gelés sur la pierre tombale. Le vent souleva un tourbillon de feuilles mortes dans les allées voisines. L'endroit était désert...il était...mort. Comme tous ceux qui l'habitaient...

Mais je me dis qu'ils revivent tous, en chacun de nous, car, si ils n'avaient pas été là, on ne serait pas là non plus...leur sang coule dans nos veines, leur éducation reste dans nos mémoires. C'est peut être ça le plus pénible. D'être les stéréotypes des parents.

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Lyra regarda Irina. Elle semblait parler seule, mais Lyra entendait très bien ses paroles, qui lui firent mal, quelque part. Mais ses paroles étaient tellement vraies ! Lyra ne savait que répondre à Irina lorsque celle-ci conclut ses paroles en disant que c'était cela qui faisait le plus mal, le fait qu'il nous reste quelque chose de nos parents... Leurs souvenirs nous hanteront jusqu'à la fin de nos jours, sa elle le savait. La jeune Rouge et Or baissa les yeux, étant une sensible. Ce n'est que plusieurs minutes après qu'elle répondit à la Serpentarde, les larmes aux yeux :

-Oui, je pense que tu as tout à fait raison ! C'est tellement triste...

Lyra aurait toujours des regrets, des remords dans le coeur, et cela la chagrinait. Même si elle avait pu revoir ses parents, s'excuser auprès d'eux, le mal était fait, et cela rendait Lyra triste. Elle se trouvait immonde d'avoir fait cela à ses propres parents. Lyra était perdue dans ses pensées, une fois encore... Son coeur battait à tout rompre, comme s'il avait peur de cessez de vivre. Lyra devenait livide, réalisant petit à petit ce qu'elle avait pu procurer comme douleur à ses parents, en partant définitivement de chez eux. Une larme innocente coula sur sa joue, alors que Lyra ne s'en aperçut même pas ! Irina devait trouver Lyra folle, bizarre, mais elle ne savait pas ce qu'il se passait dans les pensées de Lyra... Puis, d'autres larmes naissèrent dans les yeux de Lyra, vivèrent sur les joues de la jeune Verte et Argent, et mourrèrent au coin des lèvres de l'élève, ou coulaient jusqu'à la terre ferme, en s'évaporant dans l'air.

Invité

qu'est ce que?...

Irina venait de voir Lyra verser deux ou trois larmes. Elle soupira longuement. Non que l'entretien commençait à l'agacer, mais elle ne savait jamais quoi faire pour consoler les gens...Elle avança une main vers l'épaule de Lyra, pour la rassurer. Mais elle la retira presque aussitôt, ne voulant pas se montrer humaine, rassurante. Là, Irina avait conscience qu'elle était en train de détruire le mythe, celui de la fille froide, sans scrupules...d'ordinaire, Irina aimait être iconoclaste, mais là, casser son propre mythe reviendrait à se couper l'herbe sous les pieds...pas vraiment malin, en final.

Ma grand mère m'a toujours dit que quand quelqu'un mourrait, une autre personne naissait. C'était le cycle perpétuel de la vie. Quelqu'un laissait son essence, sa vie, pour la transmettre à un tout petit être innofensif qui sait rien faire tout seul...quel gâchis.

Toutes les connaissances assimilées par la personne qui était morte étaient réduites en fumée, ne pouvant se retranscrire dans la tête d'un nourrisson, qui n'a vu du monde que l'intérieur du ventre de sa mère...Au départ, on est petits, fragiles, ignorants. dès la naissance, on est de véritables épaves, qu'il faut, avec le temps, restaurer...sinon on perd toute la substance, et on revient à un état végétatif...certains appellent ça la régression infantile. Irina appelait ça un immense gâchis.

Mais moi, j'y crois pas trop. Ca voudrait peut être dire que l'esprit de mon père est dans le corps d'un gosse? Mouais, tiré par les cheveux, comme hypothèse.

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