[Oct] Parce que quelques sucreries, ça ne se refuse pas.[PV]

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Etoile marchait à présent dans les couloirs de Poudlard aux côtés de Cennyd. Il faisait nuit. Toutes les appliques étaient allumées. Le château semblait vide tellement il était silencieux. Elle n'avait pas peur de croiser un professeur, un fantôme ou encore un autre élève dans un tournant. Pourtant, son coeur battait la chamade et cognait durement contre sa poitrine. Ses pensées vagabondaient dans son esprit en alerte. Elle repensait à la réplique de Cennyd lorsqu'elle lui avait parlé de sucreries, un simple mot qui se révélait être plein de sous-entendus douteux auquel elle avait préféré répondre d'un sourire amusé. Et puis il y avait eu son doigt à quelques millimètres de ses lèvres. Très bien, elle le laissait libre de la juger comme bon lui semble. Finalement, ce léger souffle dans la nuque qui l'avait fait frissoné l'espace d'une seconde et qui la laissait perplexe à présent.

Même la nuit, elle savait aisément se repérer dans Poudlard. C'est pourquoi elle n'eut pas de mal à retrouver dans ce dédale d'escaliers et de couloirs le chemin vers les Cuisines. Les escaliers étaient parfois de sérieux problèmes, n'en faisant qu'à leur tête quant à se déplacer pour laisser les élèves descendre ou monter dans les différents étages. Etoile se posta devant la porte des Cuisines et, jetant un bref coup d'oeil derrière elle, entrouvrit un des battants de la porte. Tout était à peu près calme. Les cuisines étaient disposées en plusieurs pièces, chacune séparée par une porte généralement ouverte. Mais la nuit, ces portes étaient closes et quelques bruits semblaient venir des pièces voisines. Sur la table, au centre de la pièce, trônait un saladier rempli de friandises.

Bon, Etoile n'était pas aussi affamée qu'elle le laissait penser mais tout de même, face à tant de bonnes choses, il lui était difficile de résister. Elle soupira, vaincue et s'avança lentement vers cette récompense nocturne. De plus, il fallait bien qu'elle avance étant donné qu'elle bloquait le passage à Cennyd. Saisissant une Patacitrouille, elle posa son regard vert sur le jeune homme. Toute fille se serait sans doute sentie gênée en pyjama face à un garçon dont elle ne connaissait pratiquement rien. Mais dans son pyjama un poil trop grand pour elle, ce n'était pas le cas d'Etoile. Et elle s'en fichait pas mal d'ailleurs. Après une seconde Patacitrouille lentement savourée, elle laissa son regard silloner la salle. Brisant le silence des lieux, elle demanda doucement :

"Dis-moi. Ca fait quoi d'être un Sang Pur ?"

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Cennyd laissait la proximité, l'obscurité et son charme faire le travail pour lui. Il avait bien sentit que la jeune fille n'avait pas été totalement insensible à ses quelques essais et cela avait tendance à l'encourager. Mais il connaissait maintenant trop bien les adolescentes pour croire la partie gagnée. Les demoiselles, quelque soit leur âge, leur sang et leur maison, aimaient croire qu'elles avaient le choix de refuser à tout moment. Une simple erreur, un mouvement un tant soit peu précipité et tout était à refaire. C'était pire qu'un retour a la case départ parce que la fille se méfiait et il fallait alors plusieurs jours pour se faire pardonner. Mais cela faisait partie du jeu et s'il était mauvais perdant, il était également un joueur.

Les couloirs étaient vierges de préfets, professeurs, rusards, Miss Teigne et autre Peeves pour le moment ce qui n'était pas un mal. Ils arrivèrent dans les cuisines sans incident notable, chatouillèrent la poire du tableau et pénétrèrent dans l'antre des elfes.
Elfes plutôt discrets ce soir puisque l'adolescent n'en vit pas un seul. Mais le saladier de confiserie était un signe de leur présence. Ils savaient toujours.

Etoile était définitivement gourmande puisqu'elle n'hésita qu'une seconde avant de se servir. Cennyd nota à part lui cette information utile et resta en retrait pour qu'elle sente bien le froid des lieux. Tout ce qui pouvait inciter la jeune fille à souhaiter la proximité était bienvenue.

"Ca fait des arbres généalogiques à apprendre par coeur, des mariages arrangés avec la petite nièce de la grande tante, des noms à rallonge, des coutumes délicieusement obsolètes et enfin ce qui n'est pas à dénigrer, une place dans la meilleure maison de Poudlard."

Il fallait l'avouer, il ne s'était pas attendu à cette question. Mais il était assez fier de lui sur ce coup là. Il avait réussi à répondre des choses qu'il ne pensait pas du tout d'une voix posée, ironique et désabusée sans perdre son sourire. Un vrai coup de maître.

"Je suis sur que tu n'as jamais pensé à te marier, pas vrai ?"

Puisqu'elle avait réussi à le surprendre, il allait faire pareil. Après tout, c'était de bonne guerre.

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Etoile ne put s'empêcher de sourire grandement face à la réponse, pour le moins amusante, de Cennyd. Elle ne s'était pas attendue à de telles élucubrations de sa part mais n'en était pas déçue. Cependant elle était bien d'accord avec le fait que cela aidait plus que tout à accéder à la maison de Serpentard. Etrangement, elle sentit un élan de fierté s'emparer de son corps tout entier. Elle y était, elle avait le privilège d'y être ! Et ce n'est pas sans une once de prétention, qu'elle glissa subtilement à l'adresse de jeune homme :

"A croire qu'il y a quelques exceptions..."

Elle se contenta de sourire à nouveau et d'observer Cennyd tout en avalant une Chocogrenouille. Bien qu'elle avait l'habitude de manger beaucoup de sucreries, ce n'était pas pour autant que cela se voyait sur son physique. Au contraire, elle était assez maigre, comme si, tout ce qu'elle mangeait n'avait aucun impact sur son corps. Et dire que certaines filles l'enviaient sur ce point. Mouais, cela pouvait aussi amener à des problèmes de santé. Seulement si, elle ne faisait pas attention. Car elle avait connu étant plus jeune de réels soucis en raison de son poids. A ce jour, cela s'était calmé, elle allait mieux, beaucoup mieux. Par conséquent, elle parvenait toujours à se justifier sur la quantité impressionnante de bonbons qu'elle avalait. On ne pouvait pas parler de point faible même si ça en avait tout l'air.

"Je suis sur que tu n'as jamais pensé à te marier, pas vrai ?"

Ses pensées se recentralisèrent bien vite lorsque ces quelques mots parvinrent à ses oreilles. Etoile resta muette de surprise, ne sachant ni comment interpréter la question ni même comment y répondre. Entrouvrant lentement la bouche, elle la referma rapidement, cherchant ses mots. Les sourcils froncés, elle considéra le jeune homme, sans voix. A quoi cela rimait-il ? Qu'espérait-il en posant cette question pour le moins innattendue ? Qu'importe, elle n'allait pas se laisser surprendre pour si peu. Après tout, ce n'était pas n'importe qui qu'elle avait face d'elle, c'était Cennyd McAyr ! Suite à cette pensée ironique, elle esquissa un mince sourire qui se voulut narquois. Ne laissant pas le silence planer une seconde de plus dans la pièce, elle lui lança :

"Et vous remportez la modique somme de 100 000 £ !"

Les yeux pleins de malice, elle posa son regard sur Cennyd et s'approcha lentement de lui pour finalement arriver à sa hauteur, seuls quelques centimètres devaient les séparer à présent. Etoile rajusta négligemment une mèche de ses cheveux d'un noir de jais, qui lui barrait le visage. Puis elle murmura :

"Pourquoi cette question ?"

Le regard toujours dans le sien, elle entreprit de reculer très doucement, un sourire flanqué sur ses fines lèvres.

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Le sourire de Cennyd s'agrandit alors que le silence tombait entre les deux jeunes gens. Il répondrait à sa remarque sur les exceptions plus tard. Là, tout de suite, il savourait sa victoire sur l'esprit de répartie de l'adolescente. Son triomphe serait de courte durée, il le savait. Il ne faisait pas l'erreur de la sous estimer. Comme si elle avait lu ses pensées, Etoile répondit d'un ton joyeux. Les yeux du garçon brillèrent de plaisir. Cette répartie était très bien trouvée et lui laissait un certain nombre de possibles réponses à la question qu'elle ne manquerait pas de lui poser.

Voila. Bingo.

Il la laissa s'approcher, plongea ses yeux dans les siens, se redressa pour diminuer encore (et mine de rien) la distance qui les séparait et passa sa main sur la mèche sombre qu'elle venait pourtant de ranger derrière une oreille. D'un geste doux, il libéra la prisonnière qui donnait à son goelier un joli air mutin lorsqu'elle lui barrait le visage.

"J'avais besoin de 100 000 mornilles faciles."

Elle recula alors doucement. Ce dont Cennyd n'avait pas du tout envie. Il lui attrapa rapidement le poignet pour la retenir. Il n'y avait aucune violence dans son geste mais une volonté forte. Il n'avait pas besoin de serrer pour que le message passe. Qu'elle décide de lui obeir, de se dégager ou de se moquer de lui, il apprendrait quelque chose.

"Tu n'as pas répondu à ma question."

Déclara-t-il doucement, autant pour relancer la question que pour justifier son geste. Il était curieux de savoir si elle avait petit copain ou un flirt quelconque. Non, il n'était pas intéressé, elle n'était pas assez bien née pour lui mais il aimait avoir des renseignements sur les gens qui l'entourait. C'était l'un des nombreux traits de caractère qu'il avait avec son oncle demi-sang.

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Une main lui enserra rapidement le poignet. Etoile, bien qu'ayant parfaitement conscience qu'elle s'était aventurée dans un jeu à l'adversaire redoutable, était bien loin d'imaginer que Cennyd relèverait ce 'défi'. C'est pourquoi, lorsqu'elle sentit une pression la retenir, elle préféra masquer son étonnement par un éternel sourire bienveillant. Sans arrière-pensée, aucune, elle se contenta d'attendre patiemment une explication à ce geste qu'elle eut tôt fait de recevoir.

"Tu n'as pas répondu à ma question."

Et dire que d'un geste de la main d'une étrange volupté, il lui avait habilement dégagé cette folle mèche de cheveux. Cette dernière lui cachait, à ce moment-même, subtilement l'oeil droit. Mais là n'était pas LA question. Elle en avait une beaucoup plus concrête à laquelle il fallait qu'elle trouve une réponse. Etoile avait pour habitude d'être sincère avec les gens, même si ses pensées se révélaient cyniques et purement méchantes. Et puis, à quoi cela lui servirait-il de mentir ?

Les Moldus [ses parents entre autre] l'avaient souvent réprimandée, quand elle était plus jeune, pour ses paroles crues et ses réflexions jugées peu orthodoxes. Ce ne sont pas les coups ni même les cris qui l'y ont empêché, bien au contraire, c'en était devenu un jeu : quelle réplique cinglante ferait le plus s'époumoner ses parents. Accompagnée d'un sourire, elle répondit le plus sincèrement du monde :

"A part quelques batifolages à l'école primaire, je n'ai jamais eu de copain. Donc le mariage, ça attendra..."

Peu de filles auraient tenu le choc face à une telle vie. Ah, une vie sans amour, sans compagnon ! Quelqu'un d'autre lui aurait répondu ainsi, elle ne se serait pas gênée d'éclater de rire. D'ailleurs son sourire s'était agrandi et son regard était plus brillant. Certes, elle venait de nuire encore plus à sa réputation, déjà très mauvaise. Mais cela ne semblait pas la déranger outre mesure, d'ailleurs, elle était réellement détendue. Elle demanda alors ironiquement :

"L'interrogatoire est fini ou tu as d'autres questions de ce genre à me poser ?"

Mais elle décida que ce n'était pas tout ce qu'elle dirait. C'est pourquoi elle rajouta à la suite, avec un léger sourire malicieux :

"Et toi, ne me dis pas que tu y as déjà pensé, au mariage..."

Ce n'est pas qu'elle pensait qu'il n'y avait jamais pensé, ou plutôt si, mais elle serait étonnée s'il lui disait qu'il avait déjà des projets. Bien que Cennyd soit en septième année, il avait sûrement du se focaliser bien plus sur son future métier. D'ailleurs, elle se demandait ce qu'il prévoyait de faire plus tard et garda cette question dans un coin de sa tête pour pouvoir la replacer au cours de la conversation.

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Le sourire de Cennyd ne bougea pas tandis qu'un sourcil légèrement surprit se leva de lui même pour accuser réception de la révélation d'Etoile. Ainsi il avait affaire à une impure vierge ou plutôt à une impure pure. Amusant comme concept et étonnant surtout dans une société où il devenait rare de croiser des adolescents 'sages'.
Cennyd était un garçon précoce en ce qui concernait les filles et il n'avait jamais eu le moindre remord lorsqu'il s'agissait de séduire des inexpérimentées ou des filles presque trop jeunes pour lui. Sans tomber dans ce que la société jugerait 'malsain', il s'amusait avec toutes les filles regardable à partir de leur cinquième année mais bien peu avaient encore cette innocence que Ced aimait tant pervertir. Même Irina et Azéline, que pourtant il appréciait beaucoup étaient déjà des femmes au fait de tous les artifices nécessaires pour trouver (et garder) un compagnon. Un peu de spontanéïté dans ce monde falsifié était à la fois surprenant et ennivrant. Dommage qu'elle soit si mal née parce que Ced aurait presque eu envie d'aller plus loin avec elle.

Allons. Ne pas se laisser prendre à son propre jeu, son propre piège. Le but était de troubler Etoile, pas de se poser des questions existentielles sur la vie, l'adolescence et les moeurs du temps présent. Il aurait toute sa vieillesse pour ruminer ça. La voix d'Etoile se fit alors entendre, lui renvoyant la balle après une petite pique qui si elle n'était pas prévue, ne le prit pas de cours.

"Tout un tas, mais j'en garde un peu pour plus tard, il ne faut pas abuser des bonnes choses n'est ce pas ?"

Il joignit le geste à la parole, lâchant le poignet de la jeune fille tout en se rapprochant encore plus près d'elle et cherchant son regard des yeux. Elle était presque prisonnère de sa toile mais un faux mouvement pouvait encore déchirer l'édifice qu'il avait construit patiemment. Il devait guider ce papillon jusqu'au centre de la toile avant de l'immobiliser d'un seul geste et se l'approprier. Sa main libre jouait pensivement avec la mèche qu'il venait de libérer, la frôlant légèrement plus pour donner l'illusion du toucher que par réel désir du contact. L'araignée, tapie, attendait.

"Je te l'ai dit, être un sang pur nous oblige à faire des mariages arrangés. Ma mère y pense pour moi. En attendant, je suis libre comme l'air."

Enfin si on oubliait Irina sa petite amie, Azéline sa 'maîtresse' officielle et la demi-douzaine de filles qu'il s'était amusé à séduire ce mois-ci, exactement comme il essayait de séduire Etoile. Pas pour la garder mais pour l'ajouter à son 'tableau de chasse'. Il se recula soudain et se dirigea vers le saladier pour se saisir d'une sucrerie (au hasard, le but étant de sous entendre qu'il était gourmand lui aussi et de voir comment elle réagissait aux changements d'atmosphère qu'il créait.) et de mordre dedans sans quitter Etoile des yeux.

"Juste pour continuer l'interrogatoire, comme ça, tu as des projets ?"

*pour l'avenir ? Pour cette année ? Pour ce soir ?*

L'étaut se resserait de plus en plus. Arriverait-il à la garder sous son contrôle ? A la faire réagir par son ton pensif, presque nonchalent que démantait la lueur dans ses yeux ? Ou allait-elle fuir en criant au diable ? Hum. Il allait bien voir.

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Ce sourcil imperceptiblement arqué, Etoile l'avait remarqué. Comme ça, il était étonné. Il est vrai qu'il y avait de quoi, c'est d'ailleurs pour ça qu'il n'avait peut être pas voulu faire de commentaires à ce sujet. Qu'importe, cela lui importait peu. Qu'il la juge ou non pour ça lui était égal étant donné qu'elle avait déjà une réputation altérée. Elle avait conscience qu'elle avait été presque trop franche avec Cennyd mais c'était fait. Revenir en arrière lui était désormais impossible. Elle n'avait pas de but précis avec le jeune homme. Elle était simplement rentrée dans son jeu, pour le moment tout du moins.

Etoile se contenta d'afficher une moue amusée lorsqu'il lui avoua avoir beaucoup d'autres questions à lui poser. Dans un sens, cela ne la dérangeait pas trop à part si c'était vraiment des questions qu'elle jugeait indiscrêtes, alors elle ne répondrait pas. Il déserra doucement l'emprise qu'il exerçait sur son poignet mais ne cessa pas pour autant de jouer à sa mèche de cheveux rebelle. Elle ne savait que penser des gestes du jeune homme et intérieurement, se sentait quelque peu perdue. Bien évidemment, cela ne se réflétait aucunement sur son visage. Cependant, elle soutint son regard tandis qu'il lui expliquait que sa mère s'occupait de son mariage.

Elle ne put réprimer un froncement de sourcils. Heureusement que ses parents ne choisiraient pas pour elle... Le simple fait d'y penser la décontenançait. Enfin, elle n'avait pas à se tourmenter, elle avait été rayée de leurs mémoires depuis bien longtemps. Mais elle fut interrompue dans ses pensées alors que le Serpentard s'éclipsait vers le saladier. Un sourire, un regard et puis rien. A quelques mètres derrière elle, se trouvait un pan de mur. Elle recula lentement et s'adossa contre ce dernier, le regard toujours plongé dans celui de Cennyd. Eux qui avaient été si proches il y a quelques instants étaient maintenant à l'opposé l'un de l'autre.

*Tu sèmes le doute Cennyd...*

Une question fusa, banale en apparence. Pourquoi usait-on souvent de l'implicite ? Ce n'est pas cela qui la dérangeait. Elle répondit d'ailleurs presque immédiatement :

"Disons que pour ce soir, pas pour le moment. Pour cette année, peut être trouver quelqu'un à mon goût. Et pour l'avenir, décider d'un métier qui me convient réellement... et toi ?"

Une pensée venait de lui traverser l'esprit. Elle trottait dans sa tête depuis quelques temps déjà, étrange, impossible, presque effrayante. Un pion. Elle n'était qu'un pion dans un jeu d'échecs. Le souci est qu'elle avait toujours été facilement exterminable à ce jeu bien qu'elle en connaisse les bases. Certes, elle était une Sang-de-Bourbe, certes, aucun Serpentard n'accepterait de sortir avec elle car elle est mal née, certes, aucun élève d'aucune autre Maison n'accepterait de sortir avec elle car elle est à Serpentard. Mais Cennyd la tentait, imperceptiblement. Elle ne le laissait pas transparaître. Cependant, elle se mit à penser.

*Jusqu'où faut-il que j'aille pour LE faire craquer ?*

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Une foule de petits détails pouvaient vous révéler aussi sûrement que du véritasérum, les véritables intentions de l'adversaire. C'était comme un puzzle minutieux où il fallait prendre en compte la forme de la pièce mais aussi sa couleur, sa taille, prêter attention au moindre détail. Et ce dans les deux sens. Comme il était impossible de rester totalement neutre (a moins de s'appeler Cyril Silver) il fallait à prendre à ne laisser échapper que ce que l'on souhaitait. Et à pousser les autres à commettre des impairs.

Si Etoile avait repéré son haussement de sourcil, Cennyd n'avait pas manqué de noter la moue amusée et le sourcil froncé de l'adolescente. La moue montrait que Cennyd ne s'était pas encore rendu odieux par ses questions (et que donc il pouvait continuer à en poser, tant qu'il ne franchissait pas la limite invisible inhérante à chaque être humain et changeant en fonction de l'humeur de ce dernier) tandis que le froncement de sourcil répondait au mariage organiser. Mais faire froncer les sourcils n'était pas assez. Il voulait qu'Etoile le plaigne, au moins à part elle, car il était plus facile de séduire une fille quand elle vous prenait un peu en pitié tout en admirant votre force d'âme.

Finalement, la sang de bourbe recula et s'adossa au mur derrière elle. Elle avait d'elle-même accentué la distance les séparant. Derrière son masque amusé et moqueur, Cennyd se demandait si c'était bon ou mauvais signe. S'il avait pu lire les pensées d'Etoile, il aurait été totalement rassuré. Malheureusement, la Légilimencie ne faisait pas (encore) partie de ses connaissances et rien sur le visage de l'adolescente ne lui donnait d'indices. Tant pis, il trouverait bien autrement.

"Trouver quelqu'un à ton gout hein ?"

Il prit une poignée de friandises qu'il fourra dans sa poche, en ouvrit une autre, laissant négligement le papier tomber sur le sol et s'avança vers la jeune fille, sans la quitter des yeux, mordant une nouvelle fois à pleines dents dans le sucre acidulé.

"Et c'est quoi ton goût ?"

Il avança encore un peu, se rapprochant tranquillement du coin ou l'impudent papillon était allé se mettre. Il ne répondrait pas à sa question. Pas parce que ça le gênait ou qu'il ne savait pas quoi répondre mais parce qu'il voulait faire dévier la conversation sur quelque chose de plus.. hum... ambigu que les projets d'avenir.

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[Désolée, c'est court >__<]

"Et c'est quoi ton goût ?"

Etoile sut à ce moment-là que si elle ne répondait pas, Cennyd ne la lâcherait pas. C'est pourquoi, elle se trouva quelque peu désappointée. Il fallait qu'elle trouve quoi répondre et vite. Bien évidemment, elle n'avait en aucun cas réfléchi aux probables réponses et/ou questions que le jeune homme lui retournerait. Qu'allait-elle donc bien pouvoir inventer pour se sortir de cette toile dans laquelle elle s'était prise les pieds ? De plus, elle le voyait approcher dangereusement vers elle. Pourquoi fallait-il toujours que ce soit elle la proie ? Pour une fois, elle se demanda si elle devait être sincère ou non. L'éventualité qu'elle ne le soit pas était forte. Cependant, mentir ne lui ressemblait pas. Et sans doute, n'étant pas habituée à le faire, cela se verrait. Oh et puis à quoi bon se voiler la face. Qu'elle assume un peu ses paroles et gestes.

"Hum... Et bien... Disons que je n'ai pas vraiment de préférences. - Oui, je sais, je ne vais pas m'en tirer comme ça. Ne vous inquiétez pas, je continue ma tirade inespérée - Quelqu'un venant de Serpentard ne serait pas de refus. Plus grand que moi, évidemment. A l'écoute, aimable, ayant un peu de jugeotte,... Bref, quelqu'un qui sache toujours quoi faire qu'importe la situation. Oh et puis, un minimum mignon tout de même..."

Alala, Etoile, tu as lu beaucoup trop de contes de fée lorsque tu étais petite. Vois les conséquences aujourd'hui. C'est désastreux. Franchement, un gars comme ça, ça n'existe pas dans la réalité. Tu n'en croiseras que dans les rêves et encore, tu as de la chance si c'est le cas. Faut-il te rappeler que tu es une Sang-de-Bourbe ? Bon d'accord, elle admettait qu'elle n'avait pas la moindre lueur d'espoir dans ce sens. Mais ne dit-on pas que l'espoir fait vivre. Ressaisissons-nous. Elle avait faim et Cennyd venait de croquer dans deux sucreries. Elle en avait déjà l'eau à la bouche mais elle n'eétait pas dupe. Pourquoi aller en chercher dans le saladier alors qu'elle avait vu le jeune homme en glisser dans sa poche ?

Un mètre et elle était tout près de lui. Sa main glissa dans la poche de Cennyd et saisit un bonbon sans même lui avoir demandé sa permission. Un sourire se dessina sur ses fines lèvres tandis qu'elle enlevait le papier protecteur. C'est alors qu'elle le glissa dans sa bouche, délicieux ! Malicieusement, elle lui murmura :

"Merci..."

Oh et puis, pourquoi ne pas lui retourner sa question ? Etoile avait de quoi garder son sourire. La situation pouvait être comique. Cela dépendait du l'angle dans lequel on voyait la scène. En tout cas, elle ne se gêna pas plus que ça et dit simplement :

"Et toi, quels sont tes goûts ?"

Elle se demandait s'il allait lui répondre ou s'il allait lui poser des questions plus précises sur ses goûts. Vu comment elle était partie, elle pouvait bien continuer sur sa lancée. Il ne l'aurait pas. Et elle non plus d'ailleurs.

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Ahah ! Papillon venait de se rendre compte que quelque chose clochait. Et Petit Papillon commençit à se débattre. Bien bien. C'était le moment le plus dangereux et le plus palpitant de la chasse. Car il n"y avait que deux choix. Ou le papillon brisait les mailles clef et s'échappait, ou il s'emêlait de lui-même dans le piège et s'épuisait de plus en plus. Et lui, n'avait plus grand chose à faire. Un petit coup par ici, on destabilisait légèrement la proie par la pour la desespérer plus encore, et le tour était joué. Etoile n'était pas vraiment toujours la proie pour Cennyd, c'était surtout que la plupart des élèves de cette école de nul étaient des proies. Les prédateurs se comptaient sur les doigts d'une main et s'il était souvent imité, il n'avait jusqu'ici été égalé que par Majandra.

Alors... un serpentard (preuve de bon gout déjà, les autres caves étaient vraiment pathétiques), plus grand qu'elle pas dur. Elle ne voulait pas d'un nain c'était normal. Il continuait à avancer vers elle tout en l'écoutant, s'approchant doucement, de plus en plus près. A l'écoute, aimable ayant de la jugeotte... elle devenait difficile là. Les serpentards a l'écoute et aimable ne se trouvaient pas sous les pas d'un cheval, mais soit, passons la dessus. Ce n'était pas ce qu'il cherchait à savoir. Un minimum mignon . Voila on y venait. Le charme, la beauté, ces choses que les filles mettaient toujours en dernier mais regardaient toujours en premier. Pensaient-elles vraiment qu'ils étaient dupes ? Le jeu de la séduction était un jeu de menteurs mesdemoiselles. Et vous partez toutes avec un sacré handicap.

Encore un mètre et elle était tout prêt de lui. Il continua a s'avancer et haussa à nouveau les sourcils de surprise lorsqu'elle introduisit la main dans sa poche pour lui voler une friandise qu'elle mit dans sa bouche d'un air mutin. Ses yeux prirent une teinte d'acier bleuté alors que son sourire se fit soudain beaucoup plus carnassier. Sas préavis, il lui choppa les deux poignets qu'il plaqua contre le mur et posa brievement ses lèvres sur les siennes. A peine un effleurement. Pour lui faire peur.

"Pas de quoi. Tu me donnes quoi en echange ?"

Il ne la lâcha pas, restant à quelques centimètres à peine de son visage.

"Pain du matin et jeune fille de quinze ans sont des morceaux friands"

cita-t-il, reprenant un vieux dicton moyenâgeux. Puis, il se décida à être un peu plus explicite et à lui répondre correctement.

"Et je suis très gourmand moi aussi."

Une légère pause histoire de déstabiliser le papillon et il reprit enfin.

"Et qu'est ce que tu trouves mignon petit papillon ? Attention à ta réponse, elle est plus importante que tu ne le crois."

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*Ses lèvres sont douces...*

Il valait mieux qu'elle n'exprime jamais cette pensée. D'ailleurs, qui lui avait donné la permission de poser ces lèvres, bien que brièvement, sur les siennes ? Elle n'était pas choquée, simplement déboussolée. Son coeur battait la chamade et cognait fortement contre sa poitrine. Que pouvait-elle dire ou faire dans pareille situation ? Tout son corps exprimait sa surprise, d'autant plus son regard posé sur Cennyd qu'elle dévisageait. Qu'attendait-il d'elle ? Les lèvres légèrement entrouvertes et les poignets retenus, elle était en échec. Mais pas encore en mat ! Pour ne pas être vaincu, il fallait qu'elle réagisse, et vite. Sauf, qu'à ce moment précis, elle n'avait aucune idée de quoi ni de quoi dire. En effet, le jeune homme, non content de lui, venait de lui demander ce qu'elle lui offrait en échange.

*Le goût de mes lèvres ne t'a donc pas suffi ?!*

Il était très près d'elle, peut être trop près. Comment réfléchir après le proverbe qu'il venait juste de sortir ? Quel rustre, l'avoir piégée ainsi. Elle était désemparée mais pas apeurée. Bien au contraire, elle désirait plus que tout montrer à Cennyd qu'elle aussi pouvait mener la danse. Cependant, elle ne réussirait pas à s'échapper, pas tout de suite. Car déjà, il affinait sa question à propos de ses goûts. Merde. Qu'allait-elle donc bien pouvoir inventer pour se sortir de là ?! Il faut savoir qu'Etoile n'a jamais été très créative, mais alors, ici, elle l'était encore moins. Pour être plus clair, elle avait l'esprit vierge de toute idée. Et dans ces cas-là, ce qui lui arrivait souvent, elle préférait jouer franc jeu, c'est-à-dire, dire la pure et simple vérité.

Elle le savait, c'était risqué. D'autant plus qu'il l'avait prévenu que sa réponse se révélait primordiale. Rah, une réponse, viiite ! Etoile pouvait sentir le souffle de Cennyd sur la peau de son visage. Ce contact, bien qu'à distance, la fit frissonner. Elle avait plongé son regard dans le sien, d'un bleu acier attirant. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur elle ? Vous n'avez pas de réponse, ça tombe bien, moi non plus. Qu'importe, je me tais, car ma chère Etoile vient de prendre la parole :

"C'est le regard que je préfère. C'est ce que j'observe en premier, après la silhouette et l'allure en général. Par exemple, si je trouve que tu as un regard attirant, alors c'est un bon début. Ensuite, le sourire. Si tu as un sourire naturel et non pas surfait comme certains, alors c'est encore plus bon. Hum, et puis, le physique ne fait pas tout, bien qu'il représente une grande partie, après, derrière, il y a la personnalité et ça, c'est une autre histoire..."

Petit papillon. Il l'avait surnommé petit papillon. Que devait-elle tirer de cette appellation ? Cennyd, arrête ce jeu, tout de suite. Elle était déjà assez perdue comme ça pour se rajouter la compréhension des règles du jeu du jeune homme. Mais, étrangement, un sourire étira ses fines lèvres. Elle venait de réaliser qu'elle n'avait pas rougi. Bizarre, généralement, quand elle était vraiment gênée, cela se voyait sur ses joues qui se teintaient de rose. Mais là, rien, quedal, nada. Sa respiration, jusque lors saccadée, était revenue à la normale. Elle se permit d'ajouter :

"Alors, mon cher Cennyd, que penses-tu de ma réponse ? Te paraît-elle satisfaisante ?"

A quoi bon se voiler la face ? Elle ne savait pas quoi faire. Elle aurait aimé se dégager de l'emprise du jeune homme mais elle était extrêmement bien tenu. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était de le regarder. Baisser les yeux ne la rendrait que plus faible, c'est pourquoi elle maintenait son regard. Cependant, elle n'en resta pas là et, comme Cennyd venait de le faire, elle effleura ses lèvres, consciente qu'elle jouait plus que tout avec le feu.

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Cennyd sentait la surprise de sa proie, et cela lui plaisait. Il sentait également son indécision et cela lui plaisait. Il sentait son regard et... bref. Il savait maintenant qu'elle ne pourrait pas lui échapper et son sourire se fit presque carnassier. Elle était plus jeune, elle était inexpérimentée, elle était impure mais cela ne rendait pas le gout de la victoire moins sucré dans sa bouche. Il aimait gagner. Il aimait ca plus que tout au monde. Le bref baiser avait visiblement remplit son office de morsure empoisonnée. Le papillon semblait maintenant, aux yeux de l'araignée, apathique et endormi. Comme si son esprit tournait en rond. Il ne se débattait plus, ne cherchait plus le salut, s'avouait presque battu.

Presque. Parce qu'il n'y avait pas de peur dans son regard, au contraire, il avait l'impression de déceler une pointe de défi qui l'excitait encore davantage. Il menait la danse. Il le savait et à moins d'être une abrutie profonde (ce qu'il ne pensait pas), elle le savait aussi. Alors pourquoi se débattre encore ? Le faisait-elle pour lui ? Une seconde, le serpentard envisagea sérieusement la pôssibilité que sa soumission ne soit que feinte mais il rejeta rapidement cette hypothèse en secouant lentement la tête, le sourire toujours vissé sur ses lèvres.

Bref la réponse de la jeune fille tardait. Toujours souriant, le jeune garçon allait insister lorsque soudain il entendit exactement ce qu'il voulait entendre. Il se demanda une nouvelle fois s'il ne se faisait pas jouer complètement mais se rendit compte qu'elle était honnête. Ou en tout cas en donnait tous les signes. Curieux. Très amusant. Les bonbons étaient-ils drogués pour donner ce résultat parfait ou était-elle sensible à ce point à son charme et à ce curieux magnétisme qui faisait que bien peu de filles osaient le repousser ? Etait-ce ça que l'on appelait charisme ?

"Pas mal. Pas mal. Tu aurais pu faire pire. Je t'accorde un Effort Exceptionnel sur ce coup."

Il ne s'était pas vraiment rendu compte de l'absence de rougeur de l'adolescente ni de sa respiration calme et normale. Il avait décidé de jouer au Yoyo et essayait maintenant de se montrer détestable histoire de la perturber encore plus. Après tout, elle était une sang de bourbe et il ne pouvait pas jouer avec elle le jeu de l'amour et de la passion comme il l'aurait souhaité. Il allait donc s'amuser à l'humilier et la ridiculiser. Enfin s'il en avait le temps car la nuit continuait à se transformer lentement en aurore puis en matin. Il ne fallait pas qu'on le surprenne avec Etoile. Elle avait mauvaise réputation.

Il ne la lâchait pas. Peu désireux de se prendre une claque. La seule chose qu'il pouvait faire était de la fixer, froid, moqueur, insensible à ses faits et gestes. Jusqu'à ce qu'elle le surprenne totalement en posant à son tour ses lèvres sur les siennes. Il n'avait pas vraiment l'habitude de ce genre d'initiative incongrues de la part de ses victimes. L'espace d'un instant, l'un des masques tomba et sa surprise fut palpable mais en une fraction de seconde, il se reprit et retrouva son sourire.

"C'était bien joué petit papillon mais cela ne suffira pas. Es-tu prête à aller encore plus loin pour echapper à mon emprise ?"

Et comme s'il n'avait jamais eu envie de retourner se coucher, il reserra ses mains sur ses poignets et s'approcha encore, impreceptiblement, d'elle. Espérant sans doute lui imposer sa présence.

Invité

Un Effort exceptionnel n'était pas si mal que ça, après réflexion. Certes, elle aurait pu faire bien mieux, elle en était consciente, mais pas dans ces conditions. Car la situation était tout de même assez critique quoi qu'on en dise. Alors pour se tirer d'affaire, elle tentait de deviner les pensées de Cennyd à travers son regard. Vous me direz qu'elle a de l'espoir. Et ironiquement, je vous répondrais qu'elle pourrait en avoir si elle se montrait plus douée. C'est pourquoi elle ne parvenait pas à saisir le pourquoi du comment. Inspiration... expiration. Non, elle n'était pas claustrophobe. Cependant, se sentir ainsi manipulée, maintenue, mise à nue, la rendait mal à l'aise. Ce sentiment de gêne, qui l'envahissait peu à peu, ne devait pas être remarqué par le jeune homme. Tâche ardue et ambitieuse. Elle semblait se débrouiller particulièrement bien pour le moment étant donné que son visage était redevenu neutre.

Un coup d'œil du côté des fenêtres des Cuisines et un sourire. Le ciel était plutôt palot pour une nuit d'automne, étrange. Mais serait-il déjà l'aube ? Le temps était passé si vite en une si b... bizarre compagnie. Alors comme ça, ils n'avaient pas dormi de la nuit. Ce qu'elle savait, c'est que Cennyd n'allait pas tarder à partir. En effet, le fait qu'on les voit ensemble attirerait les railleries et autres rumeurs. Le jeune homme ne pouvait se permettre de compromettre ainsi sa réputation de tombeur. Pas pour elle en tout cas, elle n'était pas assez bien, rien qu'au niveau du sang.

Peu lui importait. Une pensée venait de ressurgir dans son esprit. Lui avait-il semblé que Cennyd avait été étonné face à son 'baiser' ? Soit elle avait rêvé, soit elle avait bien réussi à déstabiliser l'espace d'une seconde son adversaire. Et c'était la seconde hypothèse qu'elle appréciait. Car si une simple initiative comme celle-ci pouvait le perturber, que devait-elle faire pour le chambouler véritablement ? Comme une réponse à son interrogation muette, il prit la parole.

"C'était bien joué petit papillon mais cela ne suffira pas. Es-tu prête à aller encore plus loin pour échapper à mon emprise ?"

Un instant de surprise puis le sang qui se glace. Un froncement de sourcil puis rapidement un sourire malicieux. Le regard qui tombe sur le sol mais qui revient bien vite dans celui de Cennyd. Mais alors que son esprit tournait à plein régime, elle sentit le jeune homme se faire plus imposant encore face à elle. Etait-il possible qu'il reste des centimètres les séparant ? A croire que oui car le Serpentard s'était rapproché une nouvelle fois, comblant l'ultime vide, barrière invisible, qui les séparait. L'emprise sur ses poignets s'était faite aussi plus pressante. Etoile déglutit tant bien que mal. Et se jeta à l'eau, son sourire s'étant dissipé :

"Petit papillon te demande d'être plus explicite pour ta question. - Elle sembla réfléchir quelques secondes et reprit soudainement sérieuse - Qu'attends-tu de moi, Cennyd ?"

Non pas qu'elle souhaitait réaliser le vœu le plus cher du jeune homme, mais plus qu'elle voulait savoir ce qu'il sous-entendait. Sa question était beaucoup trop ambigüe pour qu'elle la laisse en suspens. Elle tenta de le repousser mais peine perdue, elle était trop bien tenue pour espérer s'échapper. Face à lui, elle n'avait aucune chance étant donné son poids plume. Elle se manifesta de nouveau en glissant du côté gauche contre le mur. Cette tentative de feinte ne réussit pas non plus. Que faire ?! C'est alors qu'elle approcha son visage du sien et glissa à son oreille :

"Tu me fais tourner en rond. Dis-moi dans quel but ?"

Invité

Les filles plus on les insultait, plus elles aimaient ça. Comme-ci c'était génétique. Cennyd s'attendait à des protestations ou au moins à ce qu'elle se fâche de la note qu'il lui avait donnée et pourtant rien ne vint. Elle paraissait même presque flattée qu'il ai daigné lui donner une bonne note. C'était la preuve que les femmes n'étaient là que pour le plaisir de l'homme, pour être dominé par lui. Toute cette histoire d'égalité des sexes n'était qu"un leurre pour mieux apâter la proie mais lorsque venaient les choses sérieuses, c'était à l'homme de mener la danse.

Et c'était exactement ce que faisait Cennyd à cet instant précis. Il dominait Etoile dans tous les domaines. La force physique, la présence, le rang, le sang, l'intelligence... Il avait même réussi à imposer son esprit à tel point que la jeune fille semblait totalement perdue. Elle scrutait son regard comme pour y déceler un indice. Mais chez Cennyd, les yeux n'étaient pas le miroir de l'âme, au contraire. Les yeux de Cennyd reflêtaient exactement ce qu'il voulait faire croire qu'il pensait. Ils étaient faux. D'ailleurs c'était en cela seulement qu'ils reflêtaient les intentions de leur propriétaire.

Amusé, moqueur, il suivit son regard vers les fenêtres de la cuisine. Encore une nuit blanche mais il n'y avait pas à s'étonner. Il les collectionnait ces temps-ci et il n'arrivait à dormir correctement qu'avec de l'aide. Il allait d'ailleurs falloir qu'il s'en procure un énième flacon auprès de Monsieur Antarès. Quelle guigne. L'espace d'une seconde, son visage se couvrit d'un nuage de mauvaise humeur qu'il chassa d'un battement de cils. L'aube se levait et une nouvelle journée commençait. Une journée de cours mais aussi de bêtises, d'élèves à taquiner, de Majandra à éviter et d'Irina à coincer dans un coin. Oui le temps venait de quitter le petit papillon et de remettre la curée à demain. Mais pas tout de suite, il avait le temps de jouer encore un peu.

C'est qu'elle réagissait tellement bien ! Surprise, inquiétude puis malice se succédèrent sur son visage merveilleusement mobile. Après avoir baissé puis relevé la tête, elle répondit à sa question par une autre question Ainsi elle voulait y répondre sérieusement en plus ? Ne voyait-elle aps qu'il plaisantait ? Non ? Et bien c'était tant mieux parce qu'il pourrait s'amuser encore plus avec elle dans ce cas. Sans répondre, il se contenta de sourire, mi-moqueur, mi-attendrit, en laissant sa présence faire tout le travail pour lui. Avoir du charme était très utile. Quand à répondre sérieusement à son interrogation, il n'y comptait mais alors pas du tout. Plus Etoile doutait, plus il gagnait des points.

Elle commença enfin à se débattre. Cennyd ressera tranquillement son étreinte, veillant tout de même à ne pas la blesser (ce n'était pas son but). Sa feinte à gauche était bien tentée... mais il était gaucher et c'était sa main dominante. Pas de chance pour le petit papillon qui resterait pris au piège jusqu'à ce qu'il décide lui de la laisser filer. Mais il n'y avait aucune peur a avoir, le temps était contre lui et ce serait pour bientôt.
Il la laissa donc murmurer à son oreille puis se pencha pour répondre de la même façon, toujours sans la lâcher.

"Va savoir petit papillon, va savoir"

Puis il lui vola un baiser juste derrière l'oreille, la lâcha et s'éloigna d'un coup, à l'aide d'un grand pas vers l'arrière.

"La nuit est finie petit papillon, il est temps de te brûler les ailes à un autre soleil."

Et là dessus, il sortit de la salle et se rendit directement à la salle de bain prendre une bonne douche avant de commencer réellement sa journée.

[Fini pour moi, tu peux répondre ou rester là dessus, comme tu le sens.]

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