Le plombier du quartier, Mr. Mario, était le genre d’homme à se plaindre de son travail. C’est pourquoi, il n’avait aucune gêne à augmenter ses tarifs à chaque fois que son humeur lui en donnait envie. Et, même si c’était le seul plombier à 1km à la ronde, il n’en était pas pour autant le meilleur. Il dévissait sans aucune pitié un tuyau de plomberie lorsque ses fins de mois étaient quelques peu difficiles, et il n’avait sans aucun scrupule la décision de refuser ses services à certaines personnes. Oui, Mr. Mario était le genre d’homme flemmard et qui ne se préoccupait en aucun cas des problèmes d’autrui. Cependant, il aimait l’argent (comme à peu près tout le monde) et n’hésitait jamais lorsqu’il s’agissait de famille assez riche d’aller offrir ses services et de, peut être, avoir un petit pourboire. Bref Mr. Mario était le genre d’homme plutôt détestable et mauvais, même dans sa profession.
C’est en tout cas ce que constatait Tobias lorsqu’il vit que le lavabo était une fois de plus bouché tout en se lavant les dents…

« Bwa Valloar Chwanbé be Blwombié… » (Traduction : Va falloir changer de plombier)

Puis ne s’attardant pas sur cette courte parenthèse, il pensa à cette lettre que lui avait envoyée sa sœur Klarissa. Elle l’invitait à prendre part à un thé familial, son cousin Prosper Wagner serait présent ainsi qu’un autre invité mystérieux. Cette n’avait pas manqué l’esprit curieux de Tobias, il se demandait sans cesse qui pouvait bien être cet invité. La seule grande hypothèse qu’il semblait exister était que cet homme, qui était pourtant invité à un thé familial, avait peut-être une place importante pour Klarissa. Et dans ce cas de figure, il était du devoir de Tobias de veiller à ce qu’il soit un temps soi peu affectionnel…Cette lettre n’avait pas fait que faire réfléchir Tobias car il n’était pas la seule personne vivant sous ce toit, invitée, sa femme était elle aussi conviée à se joindre à la table des Hollister. Mais pourtant… Sa réaction fut … Différente de celle de Tobias… mais je vais la laisser vous expliquer, elle pourra mieux vous renseignez que moi (xD).
Bon bref passons… Tobias sortit donc de sa salle de bain et se dirigea vers la chambre du couple pour aller fouillé dans sa garde-robe. Sa femme était déjà la en train de mettre un désordre pas possible dans la chambre, elle était comme à chaque fois un peu nerveuse à cause des évènements qui suivront. Le voyant arriver elle lui demanda son avis sur plusieurs robes, ça n’en finissait pas, mais combien avait t-elle investit d’argent dans sa garde-robe ?! Toujours souriant Tobias répondait simplement par des « Oui, tu es magnifique dans cette robe » lorsque ça lui plaisait, et d’un autre coté, des « Heu je ne suis pas sûr que ma sœur aimera cette robe » lorsqu’il n’aimait, avec bien sur quelques variantes pour éviter d’être répétitif. Ce débordement d’énergie chez Cassy inquiétait un peu Tobias, sa sœur n’appréciera pas vraiment si Cassy commence son monologue sans fin sur divers sujets comme la dangerosité des fast-foods ou encore le développement important de la mode dans certaines robes de sorciers. Mais avec un peu de chance Cassy saurait surprendre sa belle-sœur et se tenir tranquille. Sa femme lui lança alors à la figure un chemisier blanc…Peut-être bien que la chance aura du mal à se montrer aujourd’hui. Avec tout ce remue-ménage Tobias en oubliait de s’habiller et il ne lui restait exactement plus qu’une petite heure, juste le temps de s’habiller et d’arracher sa femme à sa garde-robe. Après avoir enfiler une robe noire simple (il n’aimait pas vraiment les robes mais bon…), Il se hâta d’enlever à sa femme la dizaine de robes qu’elle hésitait à mettre. Il soupira longuement.

« Cassy…Il faut qu’on y aille, choisit une robe, et une seule ! et rejoins- moi en bas… »

Il sortit de la pièce, et après un dernier regard à sa femme désemparée, il descendit l’escalier qui menait dans le salon. Il attendit debout au milieu de la pièce en attendant sa femme. Il regarda sa montre, 14h20, il avait juste le temps de transplaner pour rejoindre la boutique de Madame Pieddodu, à condition que sa femme le rejoigne dans les 5 minutes qui suivront.
Lorsqu’il leva les yeux, il vit Dirae le hibou de Cassy. L’oiseau gisait comme mort dans sa cage, même s’il était debout il restait muet et immobile comme un mort. Son regard était porté droit devant lui, il fixait un point précis sans la moindre expression. Tobias s’approcha et passa une main essayant de faire réagir le volatile. Le pauvre avait dû en voir de mure et de pas belle avec comme propriétaire Cassandra Peterson, dans un sens, il le comprenait un peu, il en avait même presque pitié. Mais lorsqu’il vit que le journal du matin avait été une fois de plus déchiqueté par ce hibou, Tobias changea d’avis et alla s’asseoir sur un fauteuil qui décorait la pièce. Au bout de 6 minutes, sa femme le rejoignit finalement il ne leur restait maintenant plus que 4 minutes pour arriver dans les temps après quoi ils subiraient sûrement les foudres de Klarissa. Les deux mariés s’empressèrent de sortir de l’appartement pour fermer à clé puis de transplaner en direction de Pré-au-lard.

Il était 14h29 lorsqu’ils passèrent le seuil de la porte d’entrée de la boutique de Madame Pieddodu. Une étrange atmosphère de bien être régnait dans cette pièce. Tobias n’eut pas de difficulté à trouver sa sœur qui était installée au fond aux côtés d’un homme aux cheveux blonds. L’homme devait être âgé d’un certain nombre d’année, une quarantaine pensait Tobias, ce personnage lui semblait être déjà apparu dans un de ses souvenirs récents, mais Tobias n’arrivait pas à mettre la main dessus. Le jeune homme avança en direction de la table, aux cotés de sa femme.

« Bonjour Klarissa, tu es radieuse aujourd’hui… »

Il lui souria du mieux qu’un frère peut le faire envers sa sœur. Puis il se tourna vers cet homme pour l’instant inconnu, il semblait assez confiant et semblait drôlement paisible.

« Enchanté…Hem je ne me suis pas présenté, je me nomme Tobias hollister, je suis le grand frère de Klarissa »

Il tendit la main…
Ce thé allez mètre finalement l’occasion de faire de nouvelle rencontre finalement…

Cassandra, qui pourrait bien en vouloir à cette jolie blonde d'être aussi maladroite par moment? Enfin, souvent, mais peu importe. Apparemment, même la belle-soeur avait réussi à l'accepter dans sa famille lorsqu'elle avait marié Tobias. Peu importe que ce soit à cause de son rang sanguin ou de son caractère, disons que Cassandra se souciait guère d'être ou de ne pas être acceptée par les autres, tant que son mari ne la laissait pas tomber pour troubles comportementaux de sa part, tout allait bien dans sa vie. Le soir même, celui juste avant la journée du fameux thé familial, Tobias cru bon de lui faire part de cette "sortie". Alors, vers onze heures du soir, la voix de Tobias retentit du salon alors que Cassandra faisait la vaisselle à coup de baguette magique. Monsieur s'était enfin décidé à lui faire part d'une lettre provenant de sa soeur les invitant le lendemain à aller chez Madame Pieddodu pour un thé en famille. Il y eut un bruit d'assiette cassée puis la voix de Cassandra murmurant des choses infâmes au sujet de tout et de rien, enfin, surtout de tout. Comme si ça ne suffisait pas, Tobias avait réussit à briser le lavabo de la salle de bain on ne sait comment! Journée difficile, surtout quand il y a un gros plombier qui tente de vous séduire malgré le fait que votre mari soit juste à côté de vous, bref, Tobias sachant pertinemment qu'il n'avait pas à s'en faire vu l'expression de Cassandra fit l'erreur de laisser seule la jeune femme un instant avec lui. Pour dire qu'un sort de stupéfixion se lance assez rapidement par moment. C'était probablement le sort le plus utilisé par Cassandra. Son utilité? Maîtrisé son hibou hystérique, mais qu'elle aime tant, Diraé... et maîtriser les gros plombier sans aucune bonne manière. Lorsque Tobias revint, la jeune femme annula le sortilège et sortit de la salle de bain au même moment où son mari entrait...

Pour avoir lu et relu la lettre, Cassandra comprit que cette soirée serait probablement très importante pour Klarissa. Non pas parce que le message indiquait qu'il y aurait un invité spécial, mais qu'elle, la belle, la magnifique, la farfelu Cassandra, devrait porter une tenue sobre et de couleur... triste et plate. Soupirant, la jolie blonde alla s'étendre dans la chambre à coucher vers minuit, puis s'endormit quelques minutes plus tard. L'évènement ne la paniquait pas, au contraire, ça la rendait joyeuse, c'était le fait de devoir porter une robe de sorcière ordinaire qui lui tapait un peu sur les nerfs, elle qui adorait tant les couleurs éclatantes! Le lendemain matin, Cassandra se réveilla à six heures. Non pas que son cadran était réveillé, encore moins à cause du stress, seulement que si elle souhaitait être prête à temps pour cette sortie, malgré le fait qu'elle n'ait pas beaucoup dormi, il fallait que pour une fois, elle se réveille tôt. Pour tout dire, son système fut légèrement chamboulé par ce changement soudain, mais il s'y fit rapidement, la douche froide l'ayant réveillé brutalement. Aujourd'hui, elle aurait les cheveux bruns, c'était ce qu'elle s'était dite en se regardant dans le miroir ce matin. Alors, la blonde ne fut bientôt plus blonde, mais brune, ce qui allait peut-être, et je dis bien peut-être, déteindre un peu sur son cerveau aujourd'hui. Deux heures dans la salle de bain pour prendre une douche et faire ses cheveux, enfin, les colorer, la coiffure n'était pas encore faite! Et oui, se coiffer est un grand art et la salle de bain est trop petite pour pouvoir permettre à Cassandra de se coiffer comme bon lui semble, au risque de s'assommer la tête contre le lavabo et de devoir, par sa faute, revoir ce minable petit plombier obèse.

Retournant dans la chambre à coucher, Cassandra commença les préparatifs. De nombreuses robes défilaient sur le lit alors que les produits pour des cheveux magiquement magnifiques occupaient chacun des meubles de la pièce. Ses cheveux mis en place, ondulant sur ses épaules, Cassandra commença les éliminatoires, observant chacune des cinq robes étalées sur le lit. La première était d'un jaune criard, lorsqu'elle sortit de la salle de bain pour aller se regarder dans le grand miroir, ce fut la tête que fit Tobias dans l'entrer qui lui fit penser que cette tenue n'irait pas pour le thé familial. Il ne restait plus que quatre robes... scène désespérante de la fille qui ne sait pas du tout quoi choisir.

"TOBIAAAAS!!!?"

Et oui, qui dit difficulté à choisir une tenue dit aussi appeler son mari à l'aide. Enfin, tout dépendant des situations, mais là, elle avait besoin de lui. Ah, ce ne fut pas bien long que deux autres robes étaient éliminées. La robe rose bonbon bouffante qu'elle avait acheté dans une jolie boutique toute décorée de rose ne plaisait pas à Tobias et par conséquent, Klarissa détesterait, pour la deuxième, la rouge faisait trop Sait-Valentin et Tobias était contre l'idée que Cassandra porte un aussi grand décolleté alors que Klarissa amène un invité et qu'il y aurait Prosper en plus... le pauvre était tellement timide. Alors qu'elle aurait été sa réaction face à Cassandra vêtue d'une pareille tenue! Ne restait plus que deux robes noires et à partir de là, Tobias laissa sa femme choisir seule, lui aussi ayant ses "préparatifs".

« Cassy... Il faut qu'on y aille, choisit une robe, et une seule ! et rejoins- moi en bas... »

"Mais... -_-' "

*Bretelle fine ou longue manche, il fait quelle température dehors? Va probablement pleuvoir au courant de la journée... Ah et puis, l'autre est trop courte aussi...*

Finalement, Cassandra enfila une longue robe de sorcière qui lui allait à ravir. Noire, sobre, ça allait faire le plaisir de Klarissa. Malheureusement, Cassandra se sentait "mourir" dans une tenue pareille, si peu de couleur! La robe étant longue, personne ne remarquerait ses chaussures, non? Des escarpins noirs, aux talons bleus ciel... Se sentant soudainement mieux, la brunette descendit à l'étage inférieur et alla rejoindre Tobias qui semblait pressé de partir.

Arrivé face à l'entrer de la boutique de Madame Pieddodu, Cassandra pris une grande inspiration et suivi Tobias à l'intérieur. Étant légèrement en retard, Klarissa devait déjà être assise à une table, mais qu'elle ne fut pas sa surprise de la voir en compagnie d'un homme! Les pupilles des yeux de Cassandra se dilatèrent et le mot mariage retentit dans sa tête, mais bon, cette pensée, elle la garda pour elle afin d'éviter de gêner le nouveau couple, car oui, Cassandra croyait bel et bien qu'ils formaient un couple. S'approchant de la table, Cassandra fit ses salutations à Klarissa et se présenta à l'inconnu du jour.

"Cassandra ... la belle-soeur de Klarissa... ^^ "

À ces mots, Cassandra pris place sur une chaise, tellement de questions surgissaient dans son esprit qu'elle n'arrivait pas à dire quoi que ce soit pour le moment.

La semaine de Prosper avait été excessivement ennuyeuse et seuls quelques évènements avaient réussi à le mettre de bonne humeur. À savoir : sa rencontre avec la jolie Serpentarde, lorsqu'il avait terminé la lecture de 'Nobles par nature : une généalogie des sorciers' et la réception d'une lettre envoyée par sa cousine. Il était invité à un thé familial où Tobias serait aussi ! L'occasion parfaite de lui rappeler que même s'il était marié, il ne devait pas oublier le reste de sa famille, à commencer par lui. Oui, Prosper aimait avoir toute l'attention de ses cousins et cousines, étant donné qu'il était le plus jeune. Cassandra prenait un peu trop de place à son goût -inutile de lui rappeler que ceci est tout à fait normal car elle est son épouse, il ne vous écoutera pas. Et ce qu'elle était bavarde en plus ! Néanmoins, le jeune homme désirait se rendre à ce thé pour connaître 'l'invité de marque' de Klarissa. Elle lui avait dit qu'ils s'entendraient à merveille et il l'espérait, surtout si cet homme avait une place importante dans la vie de sa cousine. S'il était le moindrement louche, l'adolescent ne permettrait pas qu'il traîne plus longtemps dans les parages, oh non ! Et s'il n'était pas à la hauteur non plus ! Klarissa méritait quelqu'un d'exceptionnel.

Pour en revenir à ce fameux samedi, le Serdaigle était sûrement le seul élève à s'être levé à 4h45, soit deux heures après s'être endormi. Il avait pris une douche froide pour se réveiller un peu puis s'était vêtu, non pas d'une robe de sorcier, mais d'un pantalon noir et d'une chemise de la même couleur, ainsi qu'une cravate bleu nuit qui mettait une touche colorée, mais aussi de Serdaigle. Une tenue moldue était toute aussi élégante à son avis et de toute façon, ils étaient samedi il avait bien le droit de porter ce qu'il voulait. Après un rapide coup de peigne, il était allé s'installer dans la salle commune pour lire. Après tout, il avait encore huit heures et trente minutes à occuper avant le rendez-vous. Il prit donc son manuel de potions et réalisa qu'il avait un devoir à faire, selon la petite note qu'il avait collé à l'intérieur. Quelle surprise agréable ! Il retourna chercher des mesures de parchemin au dortoir puis revint s'asseoir, armé de sa plume et de son encrier.

« Alors, voyons voir...Hmm...Trop facile, ça. », murmura-t-il en relisant la note.

L'adolescent trouva la bonne page dans son manuel et commença aussitôt à écrire. Les traits étaient légèrement tremblants, tous petits, comme si l'écriture elle-même était timide. En vérité, le jeune sorcier était simplement trop fatigué pour se rendre compte que son écriture était faite en pattes de mouche et encore plus fatigué pour aller se recoucher. Il termina cependant son devoir en à peine une heure, fier de lui. Deux ou trois lèves-tôt venaient tout juste de se réveiller et de voir Prosper assis là à faire des devoirs alors qu'ils l'avaient laissé là à faire la même chose la veille au soir les étonna. Une jeune fille qui avait pour habitude de se lever aux aurores et avec qui le jeune homme parlait souvent vint s'asseoir près de lui.

« Hmm...Prosper ?
- Hmm ?
- As-tu dormi cette nuit ? »

Le jeune homme tourna la tête vers elle un instant.

« Oui, oui.
- Combien de temps ?
- Assez pour moi en tout cas.
- Combien de temps j'ai dis ? »

Oh mais ce qu'ils étaient insistants ceux qu'ils considéraient comme des amis ! Qu'est-ce que le nombre d'heures de sommeil qu'il avait changeait à leur vie, hein ?

« Deux heures et quarante-trois minutes, ça te va ? », répondit-il sur un ton un peu brusque.

La jeune fille se leva et soupira bruyamment.

« On t'aura prévenu, Prosper. Si tu veux, je te montre le chemin de l'infirmerie...Il paraît que Madame Pomfresh a une potion de sommeil très effi-
- Tu ne vois pas que je travaille ?! »

Elle s'éloigna rapidement alors que le bleu et bronze relisait son devoir. Il rangea ensuite ses affaires dans son sac et suivit le petit groupe qui se rendait dans la Grande Salle. Bien sûr qu'il entendait les avertissements, mais il devait travailler lui ! Et tout ce travail n'allait pas se faire seul. Il n'avait pas le temps de folâtrer dans tous les coins comme un papillon dans un champ ! Il avait des devoirs à faire, des leçons à apprendre, des livres à lire, des choses à classer, des lettres à envoyer à ses parents, à ses cousins et cousines, à sa tante et son oncle ! Ce n'était pas le temps de dormir ! À la table, il ne mangea que quelques fruits, son estomac étant peu motivé par son manque de sommeil. Il quitta rapidement la salle pour aller se balader dehors, espérant que l'air frais lui ferait du bien. L'automne ne pouvait plus nier son arrivée, les feuilles des arbres prenaient lentement des teintes d'or et de rouge. C'était un paysage magnifique. L'adolescent s'installa finalement sur un banc, faisant bien attention de ne pas salir sa tenue et y resta un long moment, manquant même de s'endormir. Lorsqu'il se rendit compte à quel point cette balade était somnifère, il retourna à la salle commune de Serdaigle et constata qu'il était presque l'heure du déjeuner.

Mais cette fois, il ne fit pas l'effort d'aller à la Grande Salle. De toute manière, il venait de décider qu'il n'avait pas faim. Il attrapa un livre de botanique dans son sac qu'il avait laissé traîner et l'ouvrit sans vraiment se concentrer. Heureusement, le temps passa plus vite qu'il ne l'aurait espéré et à treize heures, il décida qu'il était temps d'y aller. Il se rendit donc à Pré-Au-Lard comme plusieurs élèves en ce bel après-midi et flâna longuement dans les rues. Jusqu'à ce qu'il réalise qu'il était déjà 2h28. Le Serdaigle fila rapido presto au salon de thé et y entra avec une certaine gêne. C'était dans cette petite boutique que les couples se rendaient pour prendre le thé en amoureux et c'était plutôt embarrassant d'y entrer seul. Heureusement, il repéra aussitôt sa cousine et les invités, installés à une table à l'écart. Il prit donc une grande inspiration, ajusta sa cravate et s'avança vers la table.

« Bonjour, chère cousine. »

Il adressa un sourire poli à Klarissa, puis continua les salutations.

« Cousin Tobias, Miss Cassandra... »

Il inclina la tête, respectueux, puis se tourna vers l'homme installé avec eux.

« Bonjour Monsieur, je suis Prosper Wagner. »

Il tendit la main avec un sourire poli, espérant que sa fatigue n'était pas trop apparente.

La clochette tinta et la porte s'ouvrit d'abord sur Cadfael, un grand sourire aux lèvres, qui s'avança vers la table. La jeune femme se releva instantanément pour le saluer et accueillit son compliment en rougissant. Elle murmura un faible 'merci' et prit délicatement les fleurs, puis le gâteau. Non seulement elle adorait les fraisiers, mais le bouquet de fleurs représentait beaucoup pour elle. Peut-être son compagnon l'ignorait-il mais la tulipe n'était pas signe d'amitié, mais plutôt une déclaration d'amour. L'apothicaire fixa longuement les fleurs, un doux sourire aux lèvres, puis proposa une chaise près d'elle à son ami. Elle espérait que les autres ne seraient pas en retard, surtout qu'elle avait été bien claire dans les invitations : 14h30. Pas plus tard surtout. Elle savait que son frère aurait peut-être du mal avec Cassandra, surtout pour qu'elle se trouve quelque chose de bien à mettre, mais s'ils arrivaient en retard, elle se ferait un plaisir de leur en parler pour le reste de leurs jours. C'était important pour elle et Tobias se devait d'arriver à l'heure. Elle se réinstalla calmement sur sa chaise, même si son coeur battait à tout rompre, et sourit de nouveau à l'adresse de Cadfael, ne sachant pas trop quoi dire. Elle craignait de dire n'importe quoi si elle ouvrait la bouche. Néanmoins, elle se força un peu.

« Je suis très heureuse que vous ayez pu venir... », fit-elle d'une voix affaiblie par l'angoisse qui lui nouait l'estomac.

Heureusement, elle n'eut pas à trouver autre chose à dire, puisque la clochette de la porte tinta de nouveau. Entrèrent alors Tobias -en robe de sorcier, pour une fois- suivit de Cassandra -qui avait revêtue une magnifique robe noire parfaite pour l'occasion. Klarissa se releva rapidement pour les accueillir, faire un câlin à son frère, la bise à Cassandra et retourna s'asseoir en leur proposant des chaises. Ils eurent la présence d'esprit et la politesse de se présenter, ce qui commençait très bien. C'était tout de même curieux de voir la femme de son frère dans une pareille tenue, pourtant souriante. Elle devait penser à quelque chose d'amusant à moins que...Les chaussures ! Mais bien sûr, elle devait porter des chaussures extravagantes et grâce à la longueur de sa robe, on ne les voyait pas ! Si elle s'était écoutée, Klarissa se serait penchée pour voir quel désastre Cassy avait aux pieds, mais elle aurait alors été obligée de dire pourquoi elle faisait ça et tout le monde en aurait fait toute une histoire. Il valait mieux ne rien faire, même si l'idée que sa belle-soeur se balade avec des chaussures...comme elle en avait le secret l'agaçait.

« Prosper ne devrait plus tarder. », déclara la jeune femme en regardant l'heure.

Son cousin était habituellement très ponctuel. C'était étonnant de voir qu'il était 14h31 et qu'il n'était toujours pas là. La jeune femme leva les yeux vers la vitrine de la boutique et le vit alors, tout de noir vêtu comme s'il venait aux funérailles de quelqu'un, une cravate bleue foncée pour toute touche de couleur. Il avait la mine sombre, dû soit à la mauvaise humeur, soit à la fatigue. Quoi qu'il en soit, il n'avait pas l'air bien et si Klarissa n'avait pas craint qu'il fasse une crise d'hystérie, elle lui aurait ordonné de retourner se coucher et de dormir toute la journée s'il le fallait. Interdiction de faire des devoirs ! Samedi signifiait week-end donc pas de travail ; quoique, elle ne pouvait pas réellement le blâmer. Premièrement, elle n'était pas sa mère et deuxièmement, elle avait toujours fait la même chose lorsqu'elle était à Poudlard. Son cousin entra finalement dans le salon de thé et s'assura qu'il était présentable avant de s'approcher. La jeune femme le reconnaissait bien là.

Elle le regarda s'approcher, saluer tout le monde et finalement se présenter à Cadfael à son tour. Elle lui indiqua la dernière chaise, même si ce geste était un peu inutile, et lui adressa un petit sourire de grande soeur inquiète. C'était triste de le voir dans cet état, mais ils n'étaient pas là pour s'apitoyer sur cela. La jeune femme adressa un sourire aux invités, indécise de comment elle devait commencer la conversation. Elle dressa mentalement la liste de ce qu'elle avait à dire, changea plusieurs fois l'ordre de ses phrases, puis se décida enfin.

« Bien, comme tout le monde est enfin là, je voudrais commencer par remercier Cadfael pour ce magnifique fraisier... »

Elle désigna le gâteau sur la table et adressa un sourire radieux à celui qui l'avait apporté. Elle marqua une pause, cherchant la suite de ses mots.

« Hmm...Je voulais aussi tous vous remercier d'être venus aujourd'hui... »

Elle souffla ces derniers mots, un peu pensive. Oh non elle n'était pas vraiment angoissée, plus maintenant en tout cas. Tout le monde était arrivé, les présentations s'étaient passées sans encombre malgré le sourire crispé de Tobias et la mine sombre de Prosper, tout le monde était parfait mis à part les chaussures mystères de Cassandra et le costume d'enterrement de son jeune cousin, le salon était un très bon choix sauf...oh mais dégage de là petit chérubin ! La petite créature concernée, pour tout réponse, lui lança une poignée de confettis roses à la figure. Klarissa grimaca et épousseta les confettis avant de chasser le chérubin d'une main et de sourire de nouveau au petit groupe.

« Comment allez-vous ? », demanda-t-elle, comme pour changer de sujet.