[Sept.] Une habitude de cousines? [Pv Mc Ayr] [Terminé]

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21h30. Majandra quitta en silence le dortoir des filles, enfilant sa cape sur ses épaules. Elle mit le capuchon sur sa tête; enfila ses chaussons puis elle sortit en silence sous les jurons des tableaux qui étaient dans les cachots. Comme si on ne pouvait pas se promener dans les couloirs, hein? Majandra fouilla dans la manche de sa robe de sorcière, puis elle en extirpa sa baguette magique. Elle la brandit devant elle, non pour se défendre, mais vous comprenez, l'éclairage était vraiment médiocre, et puis bon, on ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir envie d'un peu de lumière, hein? C'était pas de sa faute si elle n'était pas nyctalope. Passons. Une minute de délibérations plus tard, on entendit un léger chuchotement, ou plutôt un juron.

Argh! Ils connaissent pas les chandelles ici...Lumos!

Un minuscule halo de lumière entoura l'extrémité de la baguette de Majandra. Elle s'avança discrètement, y allant quand même à tâtons parce que, comme on n'était pas dans un film, l'éclairage n'était pas extraordinaire. On n'y voyait goutte. Majandra faillit crier quand elle sentit quelque chose lui frôler les cheveux. Elle porta sa main à la tête puis elle découvrit avec horreur qu'elle venait d'arracher une toile d'araignée. Si peu de choses effrayaient Majandra, les araignées faisaient partie des rares choses qui la faisaient courir la distance Paris-Pékin en moins d'une seconde. Tout à ses divagations, elle n'avait pas vu une porte, à moitié close. Majandra baissa la garde. Quelqu'un y était t'il? Ca sentait l'entourloupe à plein nez. Majandra fronça les sourcils et entra dans la pièce. Elle ferma la porte derrière elle, en frissonnant quand la porte grinça sur ses gonds. Encore un truc qu'elle ne supportait pas. Les grincements de porte. Et les ongles qui crissaient sur le tableau. Majandra frissonna. Elle sentit un vague courant d'air traverser la pièce. Elle alla fermer la fenêtre. En fait, la porte avait dû s'ouvrir sous l'effet des courants d'air. Rien de bien dramatique en somme.

Tout en s'avançant dans la pénombre, Majandra remarqua que quelque chose luisait. Sa lueur avait fait scintiller quelque chose. Elle s'en approcha, piquée par la curiosité. Voilà comment on avait une Collins. Par la curiosité. Un truc qui les titillait et les voila avec l'âme d'un véritable Hercule Poirot! Passons. Majandra s'approcha encore. Elle distingua son reflet dans le miroir. En s'approchant encore, elle vit d'autre choses. Majandra défit le capuchon qu'elle avait sur la tête. Ses yeux se plissèrent, perplexes. Elle voyait bien son reflet, mais le décor n'était pas le même. C'était quoi ce truc?

Encore un truc de dingues!

Majandra s'approcha encore. Son reflet effectua les mêmes mouvements. Et les choses se précisaient. Elle voyait une jeune femme de dix sept ans, avec des cheveux d'ébène, en chignon bien serré, avec des signes extérieurs de richesse, une peau de bébé, un teint frais, l'allure fière. Majandra voyait des choses qu'elle désirait au plus profond d'elle même. La gloire, le pouvoir sur tout. Elle avait des montagnes d'or autour d'elle, elle dominait le monde. C'était Elle. La reine des Ténèbres. Le pouvoir absolu. comme si c'était dieu qui l'avait voulu. Majandra se délecta un instant de cette vision. Elle porta sa main à sa bouche quand elle vit, non loin derrière elle, une silhouette qu'elle ne voulait pas voir. Elle se retourna vivement quand...

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Non, Cennyd n'était pas somnambule comme on aurait pu le croire en le voyant souvent marcher d'un pas désabusé dans les couloirs. Il était encore tôt et le jeune homme n'avait pas encore essayé de dormir. Mais cela faisait de nombreuses nuits qu'il n'avait pu dormir tranquille et il savait que ce soir ne serait pas mieux.

Il avait donc marché méchaniquement dans les couloirs toutes la soirée, rêvant à une nuit sans rêves. Il était arrivé, il ne savait comment, devant une salle qu'il ne connaissait pas et était entré. Mais il ne s'était pas risqué à regarder le grand meuble qui luisait dans l'obscurité. Ce n'était pas après la lumière qu'il aspirait mais bien les ténèbres. Déprimé, il s'assit dans un coin sombre de la pièce, se roula plus ou moins en boule et essaya de trouver le sommeil. Une étrange sérénité se dégageait de la salle et il espérait qu'elle serait comme protégée contre les cauchemars.

Il somnolait ainsi depuis un temps indéfini lorsqu'une voix féminine vint le tirer de sa rêverie. Un grincement de porte puis un bruit de pas et enfin une silhouette qui vint se placer devant la source de lumière. Il la voyait en contre jour mais il était difficile de ne pas la reconnaître. Majandra, la vipère des serpentards. Une belle voix mais pleine d'acide mortel. La cousine d'Irina.

Elle ne semblait pas l'avoir vue. Il se leva doucement sans la quitter des yeux. Il ne voyait pas ce qu'il y avait dans le miroir mais Majandra était visiblement fascinée. Il épousseta ses habits et s'approcha silencieusement avant de lancer d'une voix de fausset qui résonna dans la pièce.

"Miroir ? Oh bon beau Miroir qui est la plus belle ?"

Puis d'une voix tres grave et pompeuse il fit lui même la réponse.

"Vous êtes très belle oh ma reine, mais la petite Irina de la maison serpentard est encore plus belle que vous."

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Majandra reçut la voix comme un coup de poignard entre les deux omoplates. Ah non. Ce n'était quand même pas...Lentement, avec fierté, elle tourna sur elle même. Elle étouffa une exclamation de dépit. Aussitôt, elle se ressaisit, et hop! Elle retrouva sa fierté légendaire et sa voix pleine de fiel, de mépris. Elle paraissait inaccesible, dans sa tour d'ivoire. Les rayons lunaires nimbaient sa peau d'un léger voile argenté. Elle paraissait plus mystérieuse, ainsi, en contre-jour, qu'à l'ordinaire. Elle fit carrément face à Cennyd Mc Ayr. Tiens donc. L'"amour" de sa vie se tenait juste devant elle. Quand Majandra disait "amour," c'était de la pure hypocrisie. En fait, elle et Cennyd se sont toujours haÏ cordialement. Et ce dès leur première année. Majandra pinça les lèvres. Elle croisa les bras. Miroir, mon beau miroir...il se prenait pour Blanche Neige ou quoi? Elle se raidit totalement quand il parla d'Irina...Quoi?!? Il n'avait quand même pas jeté son dévolu sur elle, non? Décidément...Elle posa une main sur sa hanche, puis elle minauda, en regardant le garçon dans les yeux.

Miroir mon beau miroir, qui est le plus idiot du monde? Oh, mais vous, Majandra, vous êtes déja trés bête, mais Cennyd Mc Ayr, le prince des imbéciles, l'est encore plus que vous...

Puis, elle reprit de sa voix normale

Tu devrais t'estimer heureux, Mc Ayr, tu me dépasses dans au moins un domaine.

La Vipère Collins, première du nom, se mit à applaudir, enfin, elle fit semblant, l'air béat, le sourire et le regard plein de dérision, l'expression de son visage lui montrant le plus de mépris qu'elle pouvait à l'égard de Mc Ayr. Elle eut soudain une ampoule qui s'illumina dans sa tête. Elle afficha un rictus, puis, elle amorça un pas vers sa victime. Elle l'avait décidé, ça serait une de ses prochaines victimes. Elle avança un doigt blafard sur sa joue pale, qu'elle parcourut de la pomette au menton. Elle le prit ensuite par le menton, et le regarda droit dans les yeux avant de le lâcher.

Sais-tu, mon ange, que c'est grâce à moi que tu as pu aller au bal avec ma cousine?

Majandra se félicita intérieurement. Cennyd serait aux premières loges quand elle dévoilerait une partie de son plan diabolique. Non, Majandra n'était pas à l'origine de la séparation de Carter et d'Irina. Elle avait juste donné un coup de pouce au destin. Majandra afficha un énième rictus sadique, puis elle sortit de la poche de sa robe un étui qui contenait des cigarettes. Puis, elle en alluma une avec sa baguette magique. Elle porta le mégot à ses lèvres, puis elle tira une bouffée de nicotine. Majandra s'appuya contre une colonne qui était juste à côté d'elle, sa cigarette entre les doigts.

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Cennyd avait l'habitude de Majandra. Ils se supportaient depuis bientôt sept ans. Deux êtres qui se démarquaient des autres par leur dédain pour autrui. Mais alors que chez Cennyd cela se traduisait par du jeu (et quelques 'farces' pas totalement innocentes mais que l'on avait pas pensé à lui attribuer), chez Majandra, on ne trouvait que venin et fiel. S'il admirait (de loin) la froide beauté de l'aînée des Collins, il detestait sa langue de vipère et son comportement vulgaire. Ce n'était pas en prenant tout le monde de haut et en insultant ces égaux qu'on se faisait un chemin dans le monde. Majandra reignait peut-être à Poudlard mais elle allait souffrir après.

Tandis que lui savait rester assez insoupçonné pour prétendre au beau métier d'auror. Tout ce qu'il souhaitait de plus était que le prochain ministre soit moins crétin que Fudge pour qu'il puisse enfin s'amuser un peu. Parce que ce n'était pas qu'il s'ennuyait, mais ce n'était pas à Poudlard qu'on pouvait vraiment agir. Les yeux moqueurs de l'adolescent ne quittèrent pas ceux de la jeune femme tandis qu'elle minaudait en une pathétique parodie de sa pique. L'imitation est la plus sincère forme de flatterie. Donc Majandra ne savait pas quoi dire et ne s'était pas attendue à ce qu'il lui sorte des bêtises pareilles. Un point pour lui.

"Le miroir ne parle que des femmes Maj, ta maman ne t'a pas apprit ça quand tu étais petite ?"

Il secoua la tête, faussement réprobateur.

"Toute une éducation à refaire !"

Bien qu'inquiet par le rictus qu'affichait l'adolescente (et qui ne présageait rien de bon) Cennyd se contentait de la regarder, moqueur, sans esquisser le moindre mouvement vers elle. Il la laissa s'approcher et ne frémit même pas lorsqu'elle lui toucha le visage. Ses yeux gris, froid étaient comme un masque qui cachait ses pensées. Pourquoi avait-il fallu qu'elle entre ici ? Pour une fois qu'il dormait bien. Il sourit.

"Depuis quand je vais au bal avec ta cousine, mon coeur ?"

Répondit-il, moqueur sans rien montrer de sa surprise. Qu'est ce qu'elle savait sur lui et Irina ? Et qu'avait-elle fait pour pouvoir dire que c'était grâce à elle ? Pour autant qu'ils sachent, Irina et lui étaient seuls sous l'arbre ce jour la, et avant il ne se souvenait même pas de son nom. Personne n'aurait pu prévoir cette invitation, il en était certain !

Son sourire s'accentua lorsqu'il se rappela comment il avait utilisé le nom de Majandra pour aiguilloner Iri. La jalousie marchait-elle dans les deux sens ? Quels étaient exactement le rapport entre les deux filles ? Allons, c'était dit, il allait voir ce qu'il pouvait tirer de la vipère. Il savait qu'il était capable de faire la différence entre le venin et la vérité.

Il haussa les épaules.

"C'est tellement facile de prendre les évènements après coup et de se donner le beau rôle. Allez, soit franche pour une fois, tu n'en as rien a faire que je sorte ou non avec Irina. Tout ce qui t'intéresse c'est toi n'est ce pas ?"

La provocation pouvait marcher sur Majandra. Pas toujours évidemment mais il avait déjà eu quelques succès de ce côté la et c'était parfois un bon début !

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Si il y avait bien une seule personne qu monde à laquelle Majandra ressemblait, c'était bien à sa mère, Carmen. Elle avait sa froide beauté et les yeux sombres de son père. Majandra ne ressemblait à rien à ses deux petites soeurs, Daphné et Joana, et elle ne ressemblait en rien à son petit frère, Thomas. D'ailleurs, si elle appelait Thomas "le troll", sous les regards furibonds de sa mère, elle voyait ses deux soeurs comme des midinettes sans cervelle. Joana et son air d'évaporée, et Daphné la pouffsouffle sans intérêt. Les deux frangines osaient flirter avec les garçons. C'étaient des amatrices. Contrairement à Majandra qui excellait déja dans le domaine à seulement l'âge de dix sept ans. Sa cousine savait aussi, mais quand même moins. Elle était sur le bon chemin. Majandra tira une nouvelle fois sur sa cigarette.

Majandra s'était au fil des années forgée une réputation de peste, même pire que ça. C'était aux yeux du monde le genre de filles qui excellaient dans l'art de prendre les gens pour des imbéciles et de cracher son venin à leur face immaculée. Majandra était la reine des Serpents. Majandra afficha un sourire encore plus large, plus méprisant aussi, et ses yeux étaient allumés d'une lueur malsaine. La Vipère Collins se passa légèrement la langue sur ses lèvres puis elle inspira avant de lui asséner sa prochaine ignominie.

Il ne parle peut être que pour les femmes, mais Pour toi, mon tendre amour, il fera une exception.

Ce message était à double sens. Comprenne qui pourra. Majandra fit jouer ses ongles longs sur le cou blanc du jeune homme. Elle avait vraiment l'air de la sorcière dans Blanche Neige. Irina était Alice. A chacun son conte de fées. Cennyd Mc Ayr était Bambi. On ne pouvait pas tout avoir non plus. Majandra resserra un peu plus sa prise, ses ongles pénétrant la peau du jeune homme. Elle fit jouer ses ongles contre son épiderme, et lui déchira légèrement la peau à certains endroits. Puis, lassée de sa torture, elle préféra s'appuyer contre la colonne, tout en finissant de fumer sa cigarette. Une fois qu'elle l'eut finie, elle l'écrasa contre le mur, et fit disparaître le mégot. Puis, elle s'arrangea pour le plaquer sur la colonne derrière eux, puis elle murmura, d'une voix dangereuse, sanguine.

Comment je sais que tu vas au bal avec ma cousine? Eh bien, je sais beaucoup de choses. Les ragots vont vite. Oh, t'inquiète pas. Elle n'a rien dit. J'ai été vexée qu'elle ne m'en ait pas parlé, mais c'est passé. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'elle ne s'intéresse qu'aux crétins. D'abord, Carter, et aprés...toi.

Elle assénait son mépris avec force. La serpentarde afficha un petit sourire machiavélique. Si sa manière de sourire ressemblait à celle d'Irina, le sourire de cette dernière était certainement moins cupide et moins dément. Simplement parce que Majandra était une folle bouffie d'orgueil qui régnait en tyran dans le Royaume des serpents...à plumes. disaient les mauvaises langues. Majandra se mordilla la lèvre inférieure, puis elle afficha un nouveau sourire carnassier.

Je sais que tu demandes quel coup de génie j'ai pu jouer dans toute cette histoire mais tout bon stratège ne révèle jamais ses secrets.

Son ton était froid et cassant, et en plus elle minaudait, ce qui était encore plus horripilant. Majandra s'approcha un peu plus de Mc ayr

Tu as des beaux yeux, tu as un beau corps, mais qu'as tu de plus par rapport aux autres, Mc Ayr? Du Charisme? Non, alors regarde toi dans ce joli miroir et il te montrera tout ce que tu veux voir

Majandra avait l'air d'être une démente. Totalement illuminée. Elle toucha encore sa joue, frôla son torse du bout des doigts

Si je ne me préoccupais que de moi, avec qui irais tu au bal actuellement?

Son ton montait légèrement. Pour l'instant, Majandra était d'un calme olympien, mais elle n'allait pas tarder à s'enflammer.

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Un rond de fumé arriva jusqu'à ses narines. Tabac. Dommage se dit l'adolescent qui aimait bien, à l'occasion, la plante à cinq doigts. Le tabac par contre ne l'avait jamais tenté. Il trouvait ça rauque, dur et désagréable. Il avait fumé un moment, en cachette lors de sa cinquième année mais n'avait pas reprit cette habitude. Ca faisait cool mais ça avait mauvais goût et il n'avait pas besoin de s'empoisonner les poumons pour avoir la réputation d'un mauvais garçon. Il lui suffisait de briser quelques illusions et quelques coeurs. Ce qui était beaucoup plus agréable soit dit en passant.

Toujours insensibles aux agaceries de Majandra (en apparence en tout cas), l'adolescent ne frémit même pas en sentant les ongles parfaitement soignés de la jeune fille sur son cou. Il avait encore dans le dos les cicatrices de sa rencontre avec June, ce qui ne l'avait pas empêché de l'oublier tout aussi vite. D'ailleurs, en y pensant, ce serait drole de voir comment la punk et la mère de blanche neige s'entendraient si on les enfermait seules dans une pièce. Cennyd pariait sur Majandra. Il ne connaissait pas pire qu'elle a part cet Oncle inconnu qui habitait maintenant le manoir de son enfance.

Cela étant, il ne savait pas du tout quoi répondre à la pique de Majandra. Un point partout même si elle ne l'avait pas blessé. Pour ne pas lui montrer qu'il acceptait sa défaite, il la regarda en haussant un sourcil moqueur. Elle s'éloignait pour mieux se déhancher contre un mur. Grand bien lui fasse, il n'allait pas lui courir après. Ses épaules se haussèrent d'elle-même.

"Elle ne t'en a pas parlé ? Amusant. Pourtant je ne lui avait pas demandé quoique ce soit. Aurait-elle cessé de te faire confiance ?"

Oeil pour oeil, dent pour dent n'est ce pas ? Oh non, Cennyd n'avait rien d'un Bambi, il était plutôt du genre Jafar pour rester dans les Walt Disney. Il ne lui manquait plus que le septre hypnotiseur et avec un peu d'adresse (et beaucoup de chance) il pourrait surement manipuler un peu la Reine.

"Et toi a qui t'interesses-tu sweet heart ? Parce que je sais bien que par rapport à toi nous sommes tous des imbéciles. Mais je n'ose imaginer que tu sois seule pour aller au bal. N'est ce pas ?"

C'est qu'on ne lui connaissait aucun cavalier à la Majandra ! Oh, il ne doutait pas une seconde de sa capacité à faire des conquètes mais les garder était plus difficile. Et puis, il n'aurait aucun mal à démonter son partenaire comme elle venait de le faire avec ceux de sa cousine. Le comparer à ce blanc bec de Carter... lui ! C'était presque vexant. Sauf que l'on voulait qu'il se vexe aussi il était hors de question qu'il tombe dans le panneau.

Avec un sourire plus laid que joyeux, la belle adolescente changea de sujet, refusant de lui dévoiler ses 'secrets de stratège'. Qu'a cela ne tienne, elle venait juste de prouver qu'il avait vu juste. Deux à un ! Il la regarda minauder, toujours sans bouger de sa place, laissant ses yeux et son visage exprimer ce qu'il voulait. Le reste de son corps était immobile et inexpressif. Face à cette femme, on était jamais trop prudent.

"De beaux yeux et un beau corps ? Faut-il que l'amour t'aveugle pour que tu me complimentes ainsi. Fait attention, trop de gentillesse risquerait de te blesser."

Lança goguenard l'adolescent que les compliments ne touchaient pas plus que les insultes. Oui il avait de beaux yeux et un beau corps. Il avait également du charisme quoiqu'elle en dise, du charme et il se savait loin d'être bête par dessus le marché.

"Par rapport aux autres ? Ce que tu as de plus que les autres femmes, Collins. Et ce qui fait que tu me hais tant."

Il jeta un regard suspiscieux vers le miroir. Aucune envie de regarder là dedans. C'était surement un truc de Dumbledore et le serpentard se méfiait de se dernier comme de la peste. Beaucoup trop intelligent pour son bien ! Heureusement qu'il était obnubilé par Potter et compagnie.
Le contact de la main de Majandra sur sa joue le rammena à la réalité. L'espace d'un instant il avait cru voir quelque chose dans le miroir en plus de son reflet. Bah, ça devait être une illusion.
Toujours insensible aux caresses du serpent, l'adolescent sourit et haussa encore une fois les épaules.

"Oh, je n'aurais eu que l'embarras du choix. Evans, l'aînée bien sur, Unalia, toi, Castelwood, Parkinson ... ou une autre fille que je ne connais pas encore. Qu'est ce que ta cousine a de plus que les autres qui aurait pu me la faire préférer ? Elle était là, moi aussi, c'est tout."

Si le début du discours était vrai, la suite l'était déjà beaucoup moins. Il était vrai que Cennyd n'avait pas réellement choisit Irina. Ca c'était fait tout seul. Cela dit Irina lui convenait totalement. Comme lui, elle était joueuse, de sang pur, intelligente et n'avait pas froid aux yeux. Azéline aussi, et Majandra également. Il n'avait pas invité la premiere parce qu'il l'appréciait trop, et la seconde parce qu'il la detestait. Finalement il n'avait pas trop mal choisit sa partenaire de bal. Un sourire amusé et sarcastique s'épanoui sur les lèvres du jeune homme.

"Pour un peu, on croirait que tu le regrettes."

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Espèce de tricheur. C'était ce que Majandra avait envie de hurler à Cennyd. Comment osait t'il! La vipère Collins croisa les bras, tout en se faisant violence pour ne pas flancher. Inutile de laisser croire à Mc Ayr qu'il pouvait gagner.

Pauvre chou. Comme tu te méprends sur beaucoup trop de choses. Ma cousine a beaucoup confiance en moi.

Depuis le début de la conversation, Majandra était à peu prés sincère. Bien sûr qu'Irina lui faisait confiance. Elle était sa gardienne du secret aprés tout. Et elle n'avait jamais rien divulgué à personne par loyauté envers sa cousine. D'ailleurs, Irina était l'une des rares personnes qu'elle respectait, pour autant qu'elle savait du mot respect.

Majandra ne savait plus quelle carte jouer. Elle avait joué celle de la perfidie, des piques acides, et là, elle avait encore des cartes qu'elle refusait de jouer pour gagner à tout prix. En fait, Cennyd Mc Ayr se débarrassait de ses cartes à vitesse grand V et il gardait en jeu ses plus intéressantes. Espèce de tricheur. (bis). En réalité, la partie qui s'était engagée entre Mc Ayr et Majandra tenait plus du huit américain que de la balle au prisonnier. Le huit américain était un jeu à la fois facinant et dangereux, un jeu de cartes palpitant et sordide, où on devait se débarrasser de ses cartes le premier, par tous les moyens possibles sans tricher. Bien sûr, il y avait des règles du jeu, qui s'étaient fixés d'emblée entre les deux jeunes gens. Et si on était le grand perdant de l'histoire, on devait choisir une carte au pif dans le paquet. Ensuite on mélangeait, et on retrouvait la carte. On devait prendre ensuite toutes les tortures la précédant. Si on était chanceux, on avait des chances d'avoir la carte du premier coup, et si on avait la poisse, c'était tout le paquet qui passait. Les figures représentaient des châtiments plus intenses. Les piques pour les vacheries qu'ils se balançaient depuis tout à l'heure. Les carreaux pour les coups aux plexus, les trèfles pour les coups de bol quand ils déstabilisaient leur adversaire, les coeurs pour les châtiments qui engageaient soit les sentiments, ou soit le désir. Majandra avait tout essayé. Ne restait plus que les châtiments du coeur. Elle voulait savoir ce qu'il avait dans le ventre. Ce qu'il était capable de faire pour préserver son prestige. Jusqu'où il pouvait aller par orgueil.

Mais je m'intéresse à toi, amour de mon coeur, la preuve, je suis en train de te causer...si je te snobais plus que ça, je serais repartie trés vite, loin, trés loin...

La démente avait une lueur machiavélique dans le regard. Elle mit ses doigts pour former un pistolet, puis elle souffla dessus, comme si elle venait d'appuyer sur la gâchette et comme si elle avait touché son adversaire. La sanguine enfant sentit son agacement monter d'un cran quand il insinua qu'elle finirait au bal toute seule. Elle prit une inspiration, puis elle répondit d'une voix cinglante

Mais pas du tout, chéri de mon coeur, tu vois, il y a beaucoup de garçons, de tréééés beaux garçons qui m'ont invitée, mais j'ai repoussé toutes les invitations, tu sais, quand j'arriverai au bal, j'aurai le choix...et tu me supplieras à genoux de t'inviter...

Les yeux verts de Majandra étaient perçants, ensorcelants. En fait, elle pouvait faire abdiquer ses victimes d'un seul regard. Elle jouait les allumeuses. Et ses victimes succombaient à leur désir. Toujours. Majandra était un peu comparable à une veuve noire. Celle qui prenait les mâles dans leur toile pour les dévorer de l'intérieur.

Mais mon amour, bien sûr, je n'ai que d'yeux pour toi. Tu as eu assez de preuves tangibles, non? Non, vraiment. tu veux que je te montre ce qu'est l'amour? Le vrai? Celui qui ronge de l'intérieur, qui nous rend fous de désir?

En fait, c'était facile de faire réagir un garçon. Les hormones étaient leur point faible, surtout à cet âge là. Et il fallait bien savoir s'y prendre ,trés bien même. Majandra afficha un rictus machiavélique, puis elle se pencha dangereusement vers lui.

Tu veux vraiment savoir ce que j'ai de plus par rapport aux autres?

La vipère se pencha vers sa future victime. Elle s'approcha de lui, l'attira contre elle, avec une lueur malsaine dans le regard, une brève lueur de triomphe aussi. Elle approcha ses lèvres des siennes. Elle murmura méchamment

Je veux savoir pourquoi toutes ces idiotes veulent les embrasser...

Elle l'embrassa sans rien lui demander. Elle se détacha trés vite. Elle voulait continuer à l'enquiquiner, voir jusqu'où elle pourrait le pousser à bout. Elle glissa ses mains dans son dos, puis elle les passa sous son t-shirt, qu'elle enleva.

Je parie qu'Irina ne t'a jamais fait ça...Je me trompe?

Majandra sentit sous ses doigts froids et griffus la balafre que Mc Ayr avait dans le dos. Elle rit, un rire de folle, de démente. Elle eut la vaste tentation de rouvrir la plaie, mais c'était peu génial de passer aprés une autre. En fait, elle se contentait juste de caresser sa peau, tout en faisant des commentaires sordides

En fait; c'est étrange, je ne vois toujours pas ce qu'elle te trouvent. Vraiment pas.

Elle le poussa contre la colonne de marbre. Elle était collée à lui. En fait, le but de sa manoeuvre était de le pousser jusqu'au miroir, jusqu'à ce qu'il voie dedans ce qu'il n'aurait jamais.

Alors honey, suis-je toujours la plus vipère des vipères?

Majandra lui vola un nouveau baiser, avec un rictus machiavélique. Peu importe que ce débile soit avec sa cousine. Elle voulait jouer, elle voulait le faire taire une bonne fois pour toutes. On ne se frottait pas à la terirble Majandra Collins sans avoir de petites fêlures au coeur..

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On avait jamais dit qu'il fallait rester fair-play dans ce genre de joute non ? Cennyd trichait, c'était un fait. Le pire c'est qu'il aimait ça, tricher. De toute façon aucun mauvais perdant un tant soit peu intelligent était honnête en jeu. Trop dangereux. Quelque soit votre talent, le hasard peut s'en mêler et tout gacher. Que ce soit dans la vie ou au cartes, il valait mieux faire le moins possible confiance au hasard !

Malheureusement, Majandra aussi connaissait ce principe et ne se gênait pas pour tricher à son tour. Si attentif qu'il soit aux mouvements et aux expressions de Majandra, il ne pu savoir s'il l'avait touchée ou pas. Elle avait bien croisé les bras mais c'était quelque chose qu'elle faisait souvent. Certes sa phrase sonnait creux mais il y avait une telle assurance dedans qu'il se dit qu'elle avait simplement pas eu le temps de trouver une meilleure tournure. Coup dans l'eau, pas de gagnants à ce tour-ci. Raaaah !

Cennyd regarda mentalement les cartes qui lui restaient. Hum... en fait il ne savait pas vraiment ce qu'il pourrait en tirer. Contrairement à Majandra qui planifiait ses coups, Cennyd était un stratège qui réagissait surtout. Il savait quoi répondre, il connaissait un grand nombre de contre attaques, avait une défense en béton armé mais son attaque ne se bornait qu'à une seule chose. La moquerie. Il ne savait rien faire d'autre que se moquer, ou laisser penser aux gens qu'il se moquait d'eux ce qui était encore plus efficace vu qu'ils imaginaient eux-même ce qui les blessait le plus sans qu'il ai besoin de s'embêter à le chercher. Mais la moquerie ne marchait pas plus sur la Vipère que sur lui. Il le savait, il avait déjà essayé en deuxième année, à l'époque ou il n'était qu'un pré-ado innocent et se croyant capable d'ennuyer tout le monde. Il avait depuis appris à agir avec plus de circonspection. L'humiliation qu'il avait reçu alors était toujours une plaie vive dans son amour propre. Heureusement, Majandra n'en avait jamais reparlé. Elle avait du oublier !

Ah...elle s'interessait à lui ? Ben il aurait préféré qu'elle le snobe pour le coup. Il avait tellement...sommeil ! Se laissant aller à son envie, il s'étira soudain avec un baillement sonore, puis, il cligna des yeux une fois pour bien insister et regarda Majandra faire semblant de lui tirer dessus. Sa voix devint traînante, comme s'il s'ennuyait profondément.

"Je suis désolé sweet heart, je n'ai pas entendu, tu disais ?"

Blablabla. Oh il ne la pensait pas menteuse, pas sur ce point précis en tout cas. Elle avait surement repoussé sans vergogne les malheureux imbéciles qui, séduits par sa beauté froide, avaient oublié son caractère et s'étaient laissé allés à l'inviter. Mais cette histoire de danse... Cennyd prit un air ennuyé et répondit, avec une timidité feinte :

"Il fallait me le dire avant si tu voulais que je t'invites... je suis désolé Maj, j'ai déjà promis une demi-douzaine de danses et je n'avais pas prévu de m'afficher plus longtemps dans ce genre de soirées..."

Le pire c'est que ce n'était pas vraiment un mensonge. Il devait deux danses à Azéline, donc trois à Irina pour qu'il n'y ai pas de jalouses, peut-être une troisième pour Azé si elle faisait trop la tête et finalement une également pour June, peut-être Maléfice...oh et une sang pur de son année, Alvéric qu'il pensait inviter...

Malgré son assurance, Cennyd avait du mal à détacher son regard des pupilles sombres de sa camarade. C'était l'un de ses points faible, il se faisait facilement happer par une paire de jolis yeux et ne pouvait s'empêcher de noyer son regard d'acier dedans. Oui, comme tous les garçons de son âge, Ced avait quelques soucis avec ses hormones. Mais contrairement aux autres, il savait déjà les laisser aller quand il le pouvait et n'épprouvait aucune honte à cela. Après tout, il était majeur !

Il ne prit pas la peine de répondre aux questions moqueuses de Majandra. Oui il voulait bien savoir ce qu'elle entendait par la. Connaître le vrai amour, celui qui ne reposait pas que sur le désir et l'instant. Mais il ne le pouvait pas. Il avait abdiqué toute idée de vrai bonheur le jour ou il s'était juré de venger sa famille. Vengeance et Amour faisaient mauvais ménage. Et puis...s'il aimait une autre femme que sa mère alors celle-ci serait vraiment seule au monde. Non, il se devait à Placidia. Elle seule avait son coeur, connaissait son âme, ses faiblesses et l'aimait quand même.

Perdu dans ses pensées, il fut surprit de sentir ses levres sur les siennes mais avant qu'il n'ai le temps de se reprendre totalement, elle les avait retiré et commençait à lui enlever son T-shirt. Vrai Irina ne lui avait jamais fait ça. Par contre Azéline, June et de nombreux autres ne s'étaient pas privés. Pour qui Maj le prenait-elle ?

"Demande lui puisque tu es, semble-t-il, sa confidente. Elle te le dira elle-même."

Non mais oh ! Curieuse chose que l'adolescence. Son esprit détestait Majandra de toutes ses forces mais son corps réagissait à ses caresses et il sentait sa peau frissonner sous ses mains. Un sourire moqueur s'échappa lorsqu'elle passa sur ses cicatrices et qu'elle laissa échapper un commentaire qu'elle voulait désobligeant.

"Tu aimerais le savoir n'est ce pas Majie ? Un jour, si tu es sage, je te montrerais..."

Malgré tout ça, il n'avait absolument pas compris la manoeuvre de Majandra et se laissa docilement pousser contre la colonne de marbre. La pierre froide contre son dos le fit frissonner à nouveau mais il reussi l'exploit de rester assez concentré pour continuer sa joute verbale. D'ailleurs la dernière phrase de Majandra le fit éclater d'un rire bref, moqueur mais sans joie. Il jeta un coup d'oeil rapide au miroir avant de se concentrer à nouveau sur la jeune femme.

"Ce n'est pas a moi qu'il faut demander cela oh ma reine, mais a votre fidèle miroir !"

Il se laissa embrasser à nouveau mais comme la dernière fois n'y répondit pas. Il n'aimait pas Majandra. Il n'avait donc pas envie de l'embrasser. En fait tout ce qu'il souhaitait en cet instant précis, c'était son lit.

"Ou est ta pomme empoisonnée sweet heart, elle manque à ton déguisement..."

Pourvu qu'elle se fache et le laisse en paix !

Invité

Majandra s'en délectait. Elle posait sur sa peau des baisers empoisonnés, qui diffusaient espérait t'elle un long poison dans les veines de son meilleur ennemi. Mais lui ne semblait pas trop motivé. en fait, elle avait l'impression de le dégoûter, et cela la contraria fort. Elle passa son bras derrière son cou, passa l'autre dans son dos, toujours en caressant sa peau.

Majandra comptait bien remportait la manche, et tous les honneurs qu'il y avait avec. La cruelle Serpentarde comptait beaucoup faire agir son charme nocif sur sa pauvre victime, qu'elle allait empoisonner et faire prisonnière dans une toile savamment préparée. La sanguine enfant avait à présent délaissé ses lèvres et embrassait maintenant son cou. Ca marchait presque tout le temps. Elle s'en foutait que ce garçon n'était sans doute pas disponible, elle voulait tricher, le tourmenter, montrer qu'elle était la meilleure et qu'il perdrait à coup sûr avec elle. Elle continua à le pousser vers le miroir.Elle s'énervait de le voir si inexpressif, si inensible alors que tout son corps disait le contraire.

Il était temps de changer de technique. Majandra finit par le délaisser pour de bon, tout en espérant que Mc ayr n'était pas qu'un sombre crétin et qu'il finirait par riposter. elle ne voulait pas gagner le point trop facilement. Majandra, cette fois ci passerait son tour. Elle sentait que le prochain coup de Cennyd allait être tordu. Elle savait qu'il ne marchait que par la moquerie. Il fallait donc se protéger de ses sarcasmes. Mais, à force de jouer le coup de "je t'ignore, tu m'ignores", la situation tournait en rond. C'était le serpent qui essayait de se mordre la queue.Et le comble de la bêtise, c'était d'essayer de rattraper Mc Ayr en lui courant après. Majandra continua donc à le snober.

alors mon amour, tu te souviens de la fameuse fois où on a joué, et où je t'ai vraiment humilié? Avoue que c'était un coup de maître.

Pas de bol. Majandra s'en souvenait trés bien. Elle comptait le garder au fond d'elle, de faire semblant d'oublier pour mieux le ressortir. La vengeance était un plat qui se mangeait froid, paraissait t'il. La serpentarde l'avait laisser sombrer au fond de son coeur glacé. Et ça allait être une grande claque quand elle remettrait à jour cette histoire. Elle ne l'avait pas utilisé car elle gardait cet argument au cas où, pour lui faire pression. Elle ne gaspillait pas ses atouts pour rien.

*flash back*
Majandra était devant un feu de cheminée, dans la salle commune des Serpentards. Les gosses insouciants riaient, ce qui renforçait sa haine. Elle ne s'amusait jamais. elle ne le voulait pas. Majandra avait Despair, son chat noir aux yeux verts sur les genoux. C'était un chaton à l'époque. Enfin, un gros chaton de deux ans, quoi. Elle l'avait eu pour son entrée à Poudlard, ses parents le lui avaient acheté pour pas qu'elle ne se sente trop seule. Majandra était tombé amoureuse du félin. Les chats noirs avaient toujours été sa seule faiblesse. Elle s'amusait à lui lancer une balle et le chaton la regardait filer sans presque réagir. Elle ouvrit des yeux ronds quand elle vit la balle lui revenir. Elle prolongea sa vision. C'était une main blanche. Sa vision se prolongea au bras. Elle vit une tignasse rousse, un air faussement innocent, il avait à l'époque déja l'air d'une vedette. Majandra avait grimacé. C'était Mc Ayr, son meilleur ennemi de toujours. D'ailleurs pourquoi venait t'il l'enquiquiner?

Qu'est ce que tu me veux, Mc ayr

[i] L'autre lui lança un sourire effronté. Ehonté même. Il posa un genou à terre, et il la regarda droit dans les yeux, avec un sourire qui se voulait ravageur. Majandra arqua un sourcil. Il manquerait plus que ça.

Tu sors avec moi maintenant .

Majandra avait rigolé. L'idée lui paraissait ridicule. Le gamin ne manquait pas d'air. Les autres Serpentards regardaient la scène. Certains étaient mouillés et il pleuvait dehors. Il y avait même de l'orage. Majandra avait souri, puis, d'un air douceureux, elle avait murmuré sa réponse venimeuse

Sois gentil, mon petit, va jouer ailleurs.

Eclat de rire général. Majandra lui avait tapoté sur la tête du genre "brave bête", elle avait pris son chat dans ses bras et elle était retourné dans le dortoir des filles.

*Fin du Flash-back*

Majandra avait à présent un air rusé sur les lèvres. Elle s'en rappelait comme si c'était hier. Et là, elle était en train de lui faire des avances...voilà un juste retour des choses. Mc ayr lui faisait quelque chose, elle le lui rendait au centuple. La vilaine serpentarde sourit, puis elle posa à nouveau ses lèvres dans son cou et avait repris sa torture sensuelle.

Je m'en souviens comme si c'était hier. Le souvenir est vif. Comme le rire que je t'ai lancé à la face quand je t'ai dit non

Majandra avait dit cela près de son oreille, avec sensualité.

Mon amour, tu m'as vraiment vexée...je me serais fait un plaisir d'aller au bal avec toi...mais oui mon amour, tu es le plus intelligent, le plus beau, le plus parfait de tous...pauvre imbécile

Elle avait dit cela avec contrariété. Elle l'avait repoussé, et avait bien insisté sur "pauvre imbécile". La veuve noire serra ses crochets sur les bras de Cennyd, et remonta le long de ses bras, en prenant soin de lui laisser les marques de ses ongles. Majandra avait plusieurs armes dans sa séduction. Elle était une fervente adepte de la "douche écossaise". Ici, cela se traduisait par une méchanceté odieuse agrémentée de quelques baisers brûlants. Elle ricana en sentant sa peau frissonner sous ses caresses. Ca commençait à marcher. Elle ricana encore plus quand il l'appela Majie. Elle souffla à son oreille, avec une légère pointe de sadisme.

Mais, mon lapin, je suis en retard...trés en retard...

Aprés Blanche neige, c'était Alice au Pays des Merveilles. Majandra afficha un rictus cruel. Elle fit jouer ses ongles sur la peau du jeune homme. Dans son cou. Elle se sentait comme la reine de Coeur qui voulait décapiter le Chat de Chester. Elle murmura d'un air sadique

Mais tu sais, mon coeur, je n'ai pas besoin de la pomme empoisonnée pour parfaire mon déguisement, je suis déja moi même le poison...

Invité

[HJ : J'ai BEAUCOUP brodé sur leur passé commun. J'ai toutefois essayé d'être juste dans l'attribution des points mais si j'ai fais des erreurs ou si tu veux que je change quelque passage que ce soit des flashbacks et en général de la première moitié de mon message, surtout n'hésite pas à m'envoyer un MP !]

**flash back 1**

Oui il avait fauté. Il était jeune à l'époque, plutôt insouciant comme garçon, farceur, moqueur et joueur bien sur mais également un peu tête brûlé. Que voulez-vous, tout le monde passe par un âge bête. Pour Cennyd cela avait été bref mais intense. Entre la fin de sa première année et sa rentrée en seconde année, il s'était soudain rendu compte de quelque chose qui allait devenir capital pour lui.

Les filles n'étaient pas que des pleurnicheuses. Certaines pouvaient même devenir très interressantes. Parce qu'elles étaient belles et parce que, sans qu'il sache encore vraiment pourquoi, il était attiré par elles. Oui, Ced était un garçon précoce et c'est sans doute pourquoi il fit le faux pas.

Il était tombé amoureux. Comme on tombe amoureux quand on a douze ans, sans oser le dire, en regardant la personne de loin et en se demandant quoi faire et surtout ce qui se passait. Il était tombé amoureux de la personne qu'il détestait le plus à Poudlard, Majandra Collins. Ces deux là se connaissaient depuis le tout début de leur scolarité, un accident les ayant mit dans le même compartiment lors du voyage de première année, puis dans le même bateau. Le vent s'était levé, Maj avait été mouillée et Ced s'était moqué d'elle. Coup d'envoi d'une guerre qui allait durer 7 ans.

**/flash back 1**

La voix de Majandra le rammena à la réalité pendant une seconde. Perdu dans ses souvenirs, il l'avait laissée faire de son corps ce qu'elle voulait et il s'était, sans le savoir, laissé pousser devant le miroir. Heureusement pour lui, les paroles de la jeune femme le renvoyèrent dans ses souvenirs.

**flash back 2**

Rentrée en deuxième année.
L'image de Majandra n'avait cessé de hanter le garçon qui en avait naturellement déduit qu'elle lui avait jeté un sort. Il s'était donc acharné sur elle durant les deux premiers mois avec une vigueur et une inventivité accrue. Elle avait évidement rendu coup sur coup et comme toujours il était difficile de savoir qui avait gagné.

Jusqu'à ce jour d'octobre ou un élève plus agé, en troisième ou quatrième année avait laisser entendre qu'il aimerait sortir avec Majandra. Il n'avait pu se contrôler et pour une des seules fois de sa jeune vie, s'était servit de ses poings. Il fut bien entendu arrêté et collé mais comme c'était la première 'faute' qu'il faisait vraiment, sa punition fut douce. C'est alors qu'il comprit qu'il ne voulait pas que Majandra sorte avec quelqu'un et que pour ça il devait l'inviter.

Après deux jours d'hésitations, par une nuit d'orage, il fit à Majandra la déclaration que l'on sait. Il avait été tellement certain qu'elle accepterait, pour le défi, parce que c'était lui, parce qu'on ne pouvait pas lui dire non surtout lorsqu'il ordonnait, qu'il n'avait pas su répondre et s'était rendu ridicule. Oh, il s'était vengé, évidemment. Tous les garçons avec qui elle sortait ou même parlait se retrouvaient avec des boutons ou autres problèmes bien humiliant mais la leçon était restée. Maintenant, avant d'inviter quelqu'un il s'arrangeait pour le faire accepter d'abord. Il n'avait jamais essuyé d'autre refus.

**/flash back 2**

"Tu m'avais prit par surprise, j'avoue. Mais je ne sais pas pourquoi tu as absolument voulu redonner sa couleur à Despair, il était pourtant joli en rose."

Et oui, il ne s'était pas vengé que sur les autres, le chaton de Majandra, celui avec lequel elle jouait lors de cet évènement s'était étrangement retrouvé rose et tondu ras une semaine après l'évènement. Pauvre bête.

Majandra reprit ses avances et Cennyd laissa échapper un soupir. Avec elle ce n'était pas drôle. Il n'avait même pas envie de lui répondre bien que son corps soit loin d'être insensible. Il avait plus envie de lui casser la gueule mais comme il n'était pas violent, ou en tout pas directement violent, il n'en fit rien.

*Pense aux Aurors, tu ne dois pas te compromettre. Plus qu'un an à tenir et tu pourras la mettre elle sous les verrous, lui envoyer plein de doloris dans la figure. Tu auras le droit, tu seras du bon côté. Ne gache pas tout*

Il frémit, plus de plaisir à s'imaginer envoyer Majandra à Azkaban que sous la morsure de ses ongles et le venin de ses insultes. Il savait que certains le trouvaient agaçant mais s'il se croyait supérieur à la majorité des crétins de l'école, c'était parce qu'en tout objectivité, il était plus beau, plus attirant et plus intelligent qu'eux. Nier l'évidence aurait été une preuve de complexe et Cennyd n'était pas du genre complexé.

En bon ecossais, Cennyd supporta plutôt bien les serres de la veuve noire. Mais il n'était pas assez bête pour se laisser à nouveau prendre au piège de la séduction. Il sourit, il venait d'avoir une nouvelle idée.

Il la laissa parler un moment, un sourire moqueur inscrit sur son visage. Ses yeux ternes s'éclairèrent et prirent l'éclat de l'acier sous le clair de lune. Le regard de Cennyd était presque coupant. Alice hein ? Il connaissait aussi.

"Tout a une morale si l'on cherche bien, et la morale de ceci, c'est : Soyez ce que vous voudriez avoir l'air d'être ; ou, pour parler plus simplement : Ne vous imaginez pas être différente de ce qu'il eût pu sembler à autrui que vous fussiez ou eussiez pu être en restant identique à ce que vous fûtes sans jamais paraître autre que vous n'étiez avant d'être devenue ce que vous êtes."[HJ : ce passage est tiré d'alice au pays des merveilles de Lewis Caroll] fit-il amusé en réponse à sa harangue sur le lapin.

Il regarda tranquillement Majandra.

"Si tu veux avoir l'air d'une pomme c'est tant pis pour ta poire. N'oublie simplement pas que c'est moi qui ai Alice entre mes mains. Tu ne voudrais pas qu'elle subisse le même sort que Despair n'est ce pas ?"

Allait-elle mordre à l'hameçon et le croire capable de faire du mal à Irina pour se venger ? Surement, il n'avait pas hésité pour les autres, il n'y avait aucune raison pour que ce soit différent (même si c'était différent, pourquoi ? Il n'en savait rien, peut-être grandissait-il ?). Allait-elle se laisser aller à le lui montrer, c'était une autre affaire. Le sourire de Cennyd était devenu impudent mais son regard restait terriblement sérieux. Il ne la quittait pas des yeux. Il ne voulait pas rater une seconde de sa réaction.

Invité

Majandra fit la moue. Ce type l'énervait à un point inimaginable. La jeune Serpentarde croisa les bras, puis elle posa son regard sur le miroir qui lui avait montré monts et merveilles. Un leurre. Ceci n'était pas réel. C'était une illusion, pour faire taire les crétins, leur faire perdre la raison. Une ruse de maître que Majandra pouvait difficilement expliquer. Elle plongea son regard vert dans les yeux d'acier du jeune Mc Ayr. Un idiot. Elle hocha la tête. Elle se souvenait du moment de leur rencontre. Comment Mc Ayr avait posé sa première mine.

*Flash back*

La première année, un moment décisif. Cette sangsue de Daphné avait geint parce qu'elle n'avait pas reçu sa lettre pour Poudlard. Majandra avait déja l'air sceptique concernant cette école. Papa et Maman en parlaient avec tellement d'enthousiasme...mais la future serpentarde ne voyait vraiment pas pourquoi on en faisait tout un plat. Miss Collins avait rassemblé ses affaires, et on l'avait conduite à King's Cross. Erwann avait posé sur la locomotive rouge un regard embué d'émotion, et il avait pressé affectueusement l'épaule de sa fille aînée tout en regardant sa femme avec tendresse.

Carmen, regarde, ça me ramène des années en arrière...

Majandra avait soupiré. Et quand Erwann se mettait à évoquer des souvenirs, il devenait nostalgique et on ne l'arrêtait plus. Majandra serra Despair contre elle. Le chaton essayait d'attraper avec une de ses pattes une boucle de cheveux noirs comme la suie. Carmen s'était agenouillée devant sa fille.

*elle a enfin compris qui était le maître.*

Tu nous écriras, hein?

Fais du bien à un baudet, il répond par des coups de pieds. Ca pouvait s'appliquer au reste de sa famille. Daphné trottinait à côté de ses parents et Thomas était encore petit. Majandra s'était promise de lui envoyer un sort par courrier interposé. Puis, elle prit sa lourde valise, et elle l'avait traînée derrière elle, Despair perché sur son épaule. La sanguine enfant fut tirée de sa rêverie par un diablotin roux qui venait de la percuter. Despair miaula, et, toutes griffes dehors, les planta dans son épaule.

tu pouvais pas faire attention espèce de crétin?

A l'époque, elle ignorait qu'elle venait de rencontrer son ennemi juré. Cennyd Mc Ayr. Encore lui. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant que le seul compartiment de libre était celui occupé par ce chenapan. Elle grimaça, puis elle tenta de hisser sa valise dans le compartiment. Tout galant qu'il était, Bambi avait proposé son aide et elle l'avait méchamment jeté. Sa fierté avant tout, tant pis si aprés elle traînait une réputation de vipère. Pendant le trajet, Majandra avait bouquiné, et lui avait vainement tenté de faire la conversation, mais Majandra l'avait délibérément ignoré. En fait, elle n'avait rien à faire de celui qui se disait être Cennyd Mc Ayr. Majandra n'avait pas pris la peine de se présenter. Elle ragea quand elle se retrouva dans la même barque que lui. Décidément...jamais deux sans trois, elle allait être sauvée. Mais elle ignorait que ces coups triples allaient durer sept longues années, avec plus d'intensité que les précédents. Le blagueur en herbe lui avait raconté une sinistre histoire de poulpe sous marin (ou quelque chose du genre) afin de lui faire peur. Majandra, piquée par la curiosité, avait fait affleurer son visage à la surface du lac. L'autre trouva rien de mieux que d'appuyer sur sa tête qui bien naturellement plongea dans le lac. Elle avait été mouillée et il s'était moqué d'elle. Majandra avait ronchonné pendant tout le restant du trajet.

*fin du flash back*

Majandra refit surface. Elle avait laissé ses souvenirs s'emparer d'elle et elle n'a rien fait pour l'en empêcher. La jeune Collins s'était laissée distraire et elle avait montré un comportement quasiment humain.Il s'en était passé des choses depuis l'épisode du poulpe, et des choses peu glorieuses. Majandra s'était compromise, elle avait traîné une sordide réputation, à la fois de vipère en chef et de cinglée. Ca n'avait pas vraiment changé.

Majandra s'était toujours demandé pourquoi il avait voulu sortir avec elle alors qu'ils s'étaient toujours hai. Un fantasme de gamins. Peuh! En tout cas, elle lui avait renvoyé la balle par un splendide revers smashé. Il s'était fait humilier, et elle avait gagné. Son triomphe avait été de courte durée. Elle avait failli pleurer en voyant que son chaton était devenu rose fluo. Elle afficha un rictus mauvais, et elle reprit sa tirade destructrice.

Je t'ai tout de suite vu comme un lâche méprisable, mais l'épisode Despair m'a complètement renforcé l'image que j'avais de toi. Comment osais tu t'en prendre à un pauvre animal sans défense, doux comme un agneau et fidèle?

Majandra sentit son sang bouillonner brièvement. Elle voulait le lacérer de ses griffes, comme l'aurait fait un chat, mais elle eut une meilleure idée.

Drôle coincidence, savais tu que dans le dessin animé de Walt Disney, tout comme dans le roman, le chat de Chester était aussi en rose? Sauf que c'était la reine de coeur qui planifiait de le décapiter, et elle chargeait ses bourreaux de faire le sale travail...

Alice au pays des merveilles avait toujous figuré parmi les histoires préférées de Majandra. On avait maintes fois dénaturé le roman, d'un conte pour enfants on en avait fait un scénario glauque, servant de mobile pour certains livres macabres. D'innocence Alice était devenue monstre. Majandra regarda le lapin blanc. Elle afficha un sourire méprisant, puis elle promena encore une fois ses doigts sur son torse, contente qu'il n'était pas insensible à ses baisers et à ses caresses. Le poison opérait encore. Et c'était le même poison qui avait convaincu Eve de croquer la pomme. Un serpent. Drôle de coincidence. Majandra prit son souffle, et elle commença à fredonner d'une voix d'outre tombe.

I hear you calling and it's needles and pins
I want to hurt you just to hear you screaming my name
Don't want to touch you but you're under my skin
I want to kiss you but your lips are venomous poison
You're poison runnin'through my veins
You're poison, I don't want to break these chains (HJ: Poison, par Alice Cooper)

Fière de son petit tour de passe passe, comme pour illustrer ses propos, elle lui vola encore un baiser. La diabolique s'éloigna d'un pas majestueux tout en riant comme une démente. elle le sentait se crisper, se défendre contre ses instincts mais le pauvre loulou n'y parvenait pas. Le couplet qu'elle venait de fredonner d'une voix hachée et rauque venait illustrer ses gestes. C'était elle le poison. Et il était prisonnier, à l'agonie.

Bien sûr, dans un an, le jeu commencerait pour de vrai. avec des vraies armes, avec des nouvelles règles. Le jeu se ferait plus palpitant, plus hasardeux aussi. Le huit américain deviendrait roulette russe. Pas de carte, mais des armes. Où cette fois tous les coups seraient permis. Et ils seraient adversaires plus que jamais. Elle, du côté des ténèbres, et lui du côté de la lumière. Il serait sa première victime. Elle le tuerait. De ses propres mains. Elle afficha un rictus quand il cita un morceau de son conte préféré. ainsi, connaissait t'il les classiques? Il venait de se démythifier lui même. Dommage. Elle se pencha encore une fois vers lui, et, dangereuse, elle lui murmura

Et toi, qui es tu?

De toutes façons, c'était un crétin. Sa dernière phrase venait encore une fois de le confirmer. Majandra croisa les bras, puis elle fit ce qu'elle voulait faire depuis tout à l'heure. Irina? Ca ne va pas la tête? Elle enroula alors ses serres autour de son cou.

Invité

Majandra n'avait qu'un point faible. Et il était tellement bien caché qu'il avait fallu à l'adolescent deux ans de recherches acharnées pour le trouver. Elle ne pouvait s'empêcher de vouloir protéger ceux qu'elle aimait. Malheureusement elle était tellement égoiste qu'elle n'aimait pas grand monde. Au bout de sept ans il ne lui avait trouvé que deux protégés. Le chat (qui avait déjà payé une fois) et Irina (qu'il appréciait trop pour lui faire du mal, et puis il n'aimait pas blesser les jolies filles...Maj excepté ce n'était pas une fille et elle avait surement du sang de harpie)

"Et toi comment as-tu pu me faire ça à moi qui était un pauvre garçon sans défense, doux comme un agneau et fidèle ?"

Un sourire moqueur répondait au rictus un peu fou de Majandra tandis que ses yeux parlaient d'un amour blessé et sans espoir. Il n'avait pas tellement le choix que d'entrer dans son jeu, il avait épuisé presque toutes ses autres cartes. En plus il lui fallait l'achever rapidement parce qu'il était réellement épuisé et redoutait l'une de ses faiblesses qui le prenaient régulièrement depuis son retour a Poudlard. Il ne savait pourquoi cette année était plus dure que les autres pour son esprit mais il était épuisé par ses cauchemars et ses insomnies. Probablement la mort de Diggory qui lui avait fichu un coup. Il appréciait le Poufsouffle avec qui il avait fait quelques conquêtes et considérait jusque la Poudlard comme le lieu le plus sur du Royaume Unis.

Son attention se porta à nouveau sur Majandra mais ses yeux étaient soudain devenus ternes et son visage très pâle. Qu'elle pense ce qu'elle voulait, lui ne souhaitait qu'une chose, un sommeil sans rêves. Il se souvenait de leur premiere rencontre. Placidia sa mere et l'oncle Real étaient venus l'accompagner mais en bon sangs purs ils s'étaient contentés de rester immobile sur le quai et de le regarder monter dans le train. Le petit Cennyd sentait bien que sa mere était triste de le quitter et lui même était assez nerveux d'être séparé d'elle pour la premiere fois de son existence mais il s'efforçait de paraitre joyeux afin d'aider la seule femme de sa vie à supporter ce moment difficile. Il avait donc couru sur le quai, perdu dans ses pensées et était rentré dans Majandra.

Il secoua la tête, se reprit et sourit à nouveau, un sourire difficile, fatigué mais toujours moqueur.

"Tu veux que je sois le bourreau juste le temps de décapiter Despair ? Il souffrira presque pas et ferait un joli fantôme pour tenir compagnie a Nick 'Bouffond'or' Quasi-sans-tête !"

Mais il n'avait plus la force de lutter bien longtemps. Le poison n'était pas Majandra mais plutot l'angoisse et le manque de sommeil. Le traumatisme de son enfance qui faisait que même si ces morts ne l'avaient touchés que de loin (il n'avait pas participé aux recherches, pas vu les corps, juste ressentis l'angoisse, la peine puis l'absence), était pour lui un poison bien plus ancien et plus puissant que la jeune gothique. Cela dit la chanson le fit frisonner. Il n'aimait pas spécialement ce genre d'ambiance glaucque que les Collins semblaient apprécier. Il préférait à tout prendre la chaleur du soleil, la blancheur de deux bras féminins et la beauté d'un sourire accueillant à toutes ces simagrés. S'il était plus attiré par une carrière d'Auror que par celle plus sombre d'un mangemort, ce n'était pas QUE par vengeance. Autant il aimait la magie noire, autant il aimait la lumière plus encore.

"Moi je suis le bourreau rebelle, qui juge et execute comme il le souhaite, celui qui va tuer Chester mais aussi Alice et la Reine de coeur, je suis la rose blanche qui ne veut pas de rouge, je suis lapin à l'heure, je suis la logique, la raison et la philosophie dans la folie. Je suis tout ce que tu n'es pas. L'antidote au poison, la lame qui coupe les griffes, le propriétaire du jeu de carte, le tabac de la chenille, l'anniversaire du chapelier..."

Il aurait pu continuer longtemps comme ça mais majandra le saisit par le cou. Irina était vraiment un point faible de Maj. Il sourit amusé de la voir aussi transparente pour une fois mais contrôla toujours aussi sévèrement son corps pour ne pas réagir. Certes il n'aimait pas sentir ces mains menacantes sur son col, certes la chaleur de ce contact continuait ce que les baiser avaient commencés, oui il la haissait mais il n'avait pas peur d'elle.

"Dans un an mon amour, nous pourrons passer a des jeux un peu plus sérieux. Mais je te connais trop bien pour savoir que tu ne prendras pas de risques inutiles avant alors cette menace la était inutile."

Il posa soudain une partie de son jeu brusquement et déclara sans transitions.

"On peut continuer longtemps comme ça. Soyons honnête pour une fois. Qu'est ce que tu me veux ce soir ? Ton dernier flirt t'a lâché et t'as besoin d'un punching ball ?"

Invité

Majandra reporta son attention sur le miroir du Riséd. Elle s'y voyait, auréolée de sa gloire, sanguinaire, elle suscitait la crainte et le respect, elle dominait, tout un tas de crétins dégoulinants de bave à ses pieds. Elle se renfrogna, et elle détourna la tête.L'image était belle, beaucoup trop belle pour être partagée avec Mc Ayr. Mais il ne le verrait pas dans ce foutu miroir, il le verrait en vrai, quand ils seraient en dehors de Poudlard. Et là, elle serait sans pitié. Elle brandirait sa tête au bout d'une pique. Et elle ferait savoir au monde entier que tous ceux qui s'opposeraient à elle connaîtraient le même sort.

C'était marrant, tous ceux qui croyaient que Majandra était une hybride. Un croisement entre l'humaine et la harpie. Majandra n'avait d'humain que l'apparence. Tout son esprit n'était que pourriture, hargne et non sens. C'était une créature de Géhénne qui aurait certainement fait fuir le plus hardi des héros grecs. Ulysse n'aurait pas tué le cyclope si il avait vu Majandra, Orphée n'aurait pas joué de la musique pour Cerbère si Majandra avait gardé les Enfers, et Persée n'aurait jamais approché le Minotaure si il avait vu Majandra à la place.

Comme quoi...Majandra eut envie de rire quand Cennyd lui parla de lui même. Autoportrait plutôt flatteur et bien loin de la réalité. Elle afficha un rictus méprisant

Toi? Sans défense, doux comme un agneau et fidèle? Mais tu crois au père Noel mon petit, tu as la défense aussi blindée que la muraille de Troie, tu as la douceur d'un porc épic et aussi fidèle qu'un Dom Juan en chaleur...Tu vois, on n'a sans doute pas les mêmes valeurs, mais si tu veux être en haut, tout en haut, il ne faut pas mentir, car les menteurs, c'est pas bien...

Majandra était sûre d'elle même. Elle connaissait les ambitions de Mc Ayr. Elle savait ce qu'il voulait être, ce qu'elle voulait être. Et elle aurait d'autant plus de plaisir à le flinguer que ça sera presque normal, elle remporterait cette victoire, elle le verrait gésir à ses pieds, mort, la face aussi livide qu'un cachet d'aspirine. Et elle se dira à elle même que c'était un Auror. Qu'il avait osé toucher Irina. Qu'il s'en était pris à son chat. Qu'il l'avait honnie, injuriée. Il n'avait pas le droit de s'en prendre aux gens qu'elle aimait. Enfin à la personne qu'elle aimait. Maintenant qu'elle avait retrouvé Irina, elle n'allait plus la lâcher. Décapiter Despair? Le voilà encore plus lâche qu'elle ne le penser.

Et si toi, je te décapitais....ça serait plus amusant, non? Je suis sûr que tu prendrais plaisir à vagabonder dans Poudlard et à prendre le thé avec le Baron Sanglant, à manger la bouffe grouillante d'asticots à l'anniversaire de mort des fantômes, à suppporter la drague intensive de Mimi Geignarde, et tenir compagnie à Peeves transformé en plat à gratin. Est tu sûr que c'est ce que tu désires?

Majandra avait prononcé ces dernières phrases de manière coupante, incisive, et terriblement acide. La serpentarde était odieuse, odieuse, mais elle ne s'en cachait pas, elle s'en délectait. Elle aimait voir ses victimes sortir de ses gonds, parfois ils manifestaient une agressivité que Majandra absorbait.

Mc Ayr ne se trompait pas. Les Collins appréciaient cet univers noirâtre et glauque. Elles aimaient le morbide. Elles aimaient la décadence, elles voulaient la fin du monde. Elles allaient dans ce sens. Mais si elles étaient glauques, ça ne les empêchaient pas de se montrer toutes autres dans le domaine privé, passionnées, torrides, enivrantes. C'était leur face cachée et elles l'assumaient. Majandra écouta sa tirade et elle essaya d'en faire une pâle parodie. Mais, lassée d'être en compagnie de cet imbécile, elle préféra abréger.

Si tu es le bourreau, moi je suis la mort, la grande faucheuse. Celle qui annihile toute forme de vie, je suis celle qui dérègle le cycle naturel de la vie, je suis la crainte, le respect, je suis le silence éternel, je suis l'agonie, la souffrance, je m'insinue partout, on me craint, on m'a représentée, mais on n'a jamais vu mon vrai visage. Mes yeux brillent mais c'est la démence qui luit, mes cheveux sont noirs, mais comme les Gorgones j'ai des vipères sur la tête, j'ai la peau blanche mais c'est le blanc du néant, de l'anéantissement, le blanc du Chevalier de l'Apocalypse, le blanc de l'Hérétique, le blanc qui aura fait mourir des dizaines de gens sous son épée, la fleur de Lys qui aura longtemps dissimulé son secret, je suis le paradoxe, la déraison, je suis tout et rien à la fois, partout et nulle part...

Majandra se tut. Elle fit volte face, se préparant à partir, majestueusement, mais Mc Ayr la retint. Encore. Elle soupira.

Tu sais quoi, mon amour, je vais finir par croire que tu m'aimes...Mais dans un an, tu as raison, on va jouer, mais je te préviens, on ne comptera pas les points mais les membres que tu auras perdus...

La harpie s'éloigna de Cennyd, puis, avant de franchir la porte pour regagner son dortoir, elle lui envoya un bisou, du bout des lèvres, puis elle lança, cinglante

Inutile mon amour que je te souhaite bonne nuit...

Normalement, elle devrait avoir touché une corde sensible. Elle savait que Mc Ayr faisait des cauchemars. Elle ne se gênait pas pour le lui rappeler et se moquer de lui. Elle lui adressa un dernier rictus sournois, puis, droite et fière comme une reine, elle sortit de la pièce en claquant la porte.

[post terminé pour ma part]

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