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[Oct.] Soleil noir [Pv Prosper]

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MessageSujet: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyVen 2 Nov 2007 - 14:47

La tour d'astronomie était un de ces lieux magiques dans lesquels Irina aimait parfois se retirer pour être en paix. Irina aimait Mère Nature. Pour toutes les merveilles qu'elle offrait, pour tout ce qu'elle avait à montrer. La Nature était toujours plus puissante que n'importe quel homme sur terre, il suffisait de voir la puissance destructrice des ouragans, des avalanches, ou mêmes des vagues venant briser les digues, noyant les champs sous des déluges d'eau salée. Longtemps vénérée, Mère Nature est aujourd'hui honnie, souillée, engluée dans la crasse humaine. Et ce uqi était encore intact, de nos jours, c'étaient les étoiles. Le ciel.

C'était drôle, parce que la vision du ciel a longtemps évolué au cours des siècles. Les enfants de bas âge pensaient souvent qu'il y avait quelqu'un là haut qui allumait les étoiles au crépuscule et qui les éteignait à l'aube. Au Moyen Age, on croyait que les étoiles étaient accrochées sur la voûte céleste par un fil, un fil de lune...et plus tard encore, bien plus tard, on finit par admettre que Planète Terre était un minuscule point dans un si vaste univers...une simple poussière céleste, et non pas le monde immense qu'on voyait.

Irina aimait venir ici. Seule. Elle voulait continuer à dialoguer, en silence, avec Mère Nature. La serpentarde poussa la lourde porte en chêne, qui grinça sur ses gonds. Le soleil couchant illuminait la pièce d'une lumière orangée. Mais pour la jeune Norvégienne, les couchers de soleil à Poudlard n'étaient pas aussi spectaculaires que dans son pays natal. Il n'y avait pas de glace pour faire office de prisme et pour disperser la lumière en un gigantesque arc en ciel. Le lac ici ne scintillait pas d'orange et de rouge comme les majestueux fjords. Ici, le lac conservait sa couleur d'encre.

L'adolescente entra dans la pièce circulaire. Il y avait de la poussière partout (mais que diable faisaient les elfes de maison?), un vieux miroir traînait dans un coin, un miroir fêlé, et sali par les siècles. Des éclats de verre jonchaient le sol. Peeves avait du passer par là. Dans un coin du cadre, une araignée avait commencer à tisser sa toile. Pourvu qu'elle n'ait pas l'idée de sortir de là. Dieu merci. Irina détestait les araignées. Irina se regarda dans le miroir. Une petite silhouette blanche se dessinait dans le verre sale. Irina avait enfilé une longue robe blanche, et ses cheveux noirs disparaissaient sous un capuchon noir. La brunette enleva le capuchon. Elle espérait ne pas être déranger. Si des amoureux se pointaient, ils n'auraient plus qu'à repartir. Elle était là avant.

Majestueuse, la verte & argent se dirigea vers l'une des grandes fenêtres. Elle en ouvrit une. L'air frais du début de soirée entra dans la pièce, dispersant un nuage de poussière. La jeune serpentarde monta sur le rebord de la fenêtre, debout, et elle regardait le parc à ses pieds. Elle n'avait pas peur du vide quand elle était à la Tour. Elle n'avait peur des abîmes que quand elle était sur un balai. Elle ferma les yeux, écoutant le vent. Puis, elle s'assit sur le rebord de la fenêtre, appuyée contre le chambranle, une jambe ramenée sur elle, l'autre tombant dans le vide.

Elle atteignit son sac en bandouilière, puis elle alla piocher une boîte de bonbons. Et, sans bruit, elle commença à mastiquer, machinalement, les crocodiles gelifiés qui se tassaient de terreur au fond de la boîte en fer. Elle était là, silencieuse, prisonnière de sa gourmandise, le vent frais lui secouant les cheveux.
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyMer 7 Nov 2007 - 19:19

Le Serdaigle avait beaucoup changé ces dernières semaines, surtout depuis sa rencontre avec Azéline Evans. Malgré toute sa timidité -peut-être même sa peur lors de cette rencontre- il avait réussi à inviter la Serpentarde au bal de la rentrée. C'était un si grand pas qu'il y avait réfléchi toute la nuit et s'était remis en question. Avait-il bien agi ? Pourquoi s'intéresser à une fille maintenant alors qu'il avait toujours vécu sans ? Et pourquoi s'intéresser à cette fille en particulier, cette vipère, alors qu'il y avait tant de jolies Serdaigle calmes et douces ? Il avait peu dormi et s'était réveillé maintes fois en sursaut. Le lendemain, il n'était déjà plus le même...Sa posture était plus imposante, son expression moins résignée, ses paroles plus confiantes.

En sortant du dortoir, il avait apostrophé deux de ses camarades bleus et bronzes pour leur demander de quelles filles ils étaient accompagnés pour le bal. La réponse étant « Aucune pour le moment », l'adolescent en profita pour se vanter, s'attirant quelques regards déplacés dans la salle commune. Après tout, un Serdaigle vantard et suffisant n'était pas chose courante. Depuis, il était plus confiant. Plus confiant ne signifiait pas plus sociable, bien sûr, seulement maintenant il arrivait à dire aux autres ce qui le dérangeait. Et donc, à présent, les Serdaigle devaient enduré, non pas un timide Prosper toujours maussade mais plutôt un Prosper maussade qui grognait, insultait, blessait parfois et faisait même pleuré lorsque ça ne suffisait pas.

Or, aujourd'hui, après avoir éloigné tous ceux qui osaient encore lui faire remarquer qu'il était désagréable, le jeune homme quitta la tour de Serdaigle d'un pas rapide, abandonnant son sac au profit d'un seul livre intitulé 'Antivenins asiatiques', ouvrage traitant d'antidotes divers de l'Asie. Alors qu'il descendait au deuxième étage en réfléchissant à l'endroit où il pourrait s'installer en cette soirée d'octobre, un seul lieu s'imposa à l'esprit de Prosper : la tour d'astronomie. Il avait l'habitude de s'y rendre, dès qu'il le pouvait d'ailleurs, mais cela faisait un moment qu'il n'avait pas eu l'occasion de s'y rendre. Ce soir était le bon moment, étant donné qu'il ne s'attirait que des regards courroucés dans la salle commune. Ignorant donc qui il rencontrerait en allant là-bas, l'étudiant prit la direction de la tour.

Il ajusta sa cravate avant d'entamer la montée des marches, examinant distraitement la couverture de son livre où il découvrit une égratignure. L'adolescent fronça les sourcils et soupira avant de continuer vers le haut de la tour, espérant trouver un endroit désert : ici, on ne viendrait jamais le chercher. Il était certain que même Rusard ne montait pas pour faire le ménage. Même Miss Teigne devait se tenir loin. Il serait donc seul et tranquille pour lire et surtout réfléchir.

Prosper poussa la porte qui grinça et son regard tomba aussitôt sur une silhouette assise dans le cadre de la fenêtre. Sur le coup, cette chevelure brune ne lui dit absolument rien. D'ailleurs, même s'il avait vu le visage de la jeune fille, il n'aurait pas reconnu tout de suite celle qu'il avait croisé quelques fois, sans vraiment lui accorder d'attention. C'était une fille comme une autre après tout, et il n'accordait pas de regards particuliers aux filles. Ni aux garçons d'ailleurs, ne vous faites pas d'idées. Bref.

Le bleu et bronze s'approcha de quelques pas, laissant la porte se refermer derrière lui et prit la parole.


« Je... » Il se râcla la gorge. « Je ne te dérange pas j'espère ? J'avais l'intention de venir lire un peu et je ne pensais pas trouver quelqu'un ici. En général, la tour est plutôt déserte... »

Elle s'en fichait sûrement, peut-être même qu'elle l'enverrait balader et habituellement, Prosper aurait détalé sans un mot, mais aujourd'hui, il était bien décidé à s'installer ici pour lire qu'elle le veuille ou non. Si elle n'était pas contente, elle n'avait qu'à aller manger ces horribles friandises sucrées et gélatineuses ailleurs, tiens.


Dernière édition par Prosper Wagner le Lun 7 Juil 2008 - 5:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyMer 7 Nov 2007 - 22:19

La silhouette blanche se leva. Ce blanc pur et virginal ne lui allait pas, son âme était déja aux portes de l'enfer. Mais il se dégageait d'elle une aura mystérieuse, presque mystique. La Serpentarde s'était levée. Elle se rendit compte, légèrement honteuse, qu'elle avait toujours sa boîte de crocos gélifiés dans ses bras, et qu'elle était occupée à en décapiter un d'un coup de dent. Tiens, pour un peu, elle se ferait passer pour une morphale. Ses yeux d'un bleu opalescent regardèrent un instant le jeune homme qui était à quelques mètres d'elle. Tiens donc. Prosper Wagner. Un sixième année de Serdaigle. Il n'avait pas l'air trop dévergondé pour son âge, car généralement, les hormones travaillaient dur. Tant mieux. Elle n'avait pas envie de passer la soirée en compagnie d'un dragueur chevronné. Elle voulait avoir la paix, nom de dieu, était-ce trop demander? La Serpentarde se rendit compte que non. Elle serait jamais tranquille dans ce maudit château. Quoique...Il avait dans ses bras un livre. Ca signifierait donc qu'elle pourrait regarder le ciel pénard, quitte à partager SON endroit et SA soirée avec un Serdaigle. Il était hors de question qu'elle détale. Il l'aurait sur le dos toute la soirée. Niark!

La jeune femme lui aurait bien sorti une remarque bien acide, mais elle se retint à temps. Elle se rendit compte qu'elle devait avoir l'air idiote à ouvrir et à fermer la bouche comme ça, on aurait dit une plongeuse qui manquait d'air. Elle finit par pincer les lèvres, et, d'un sourire malin, elle se mit à le toiser, des pieds à la tête, de la tête aux pieds. Puis, une fois son examen terminé, elle n'y prêta pas plus d'attention que ça, ignorant délibérément sa remarque. Elle se rassit sur le bord de la fenêtre. Elle se cala à nouveau contre le chambranle de la fenêtre, et elle logea à nouveau la boîte de crocos entre ses bras. Elle se rendit soudainement compte qu'elle devait avoir l'air impolie de s'empiffrer de sucreries alors qu'elle ne lui en avait même pas proposé. Mais Irina était bien trop élevée pour ne pas en proposer à son invité. Elle tendit la boîte vers lui, puis elle demanda d'une voix assurée.


Tu en veux?

La Serpentarde, voyant qu'il ne réagissait pas, fut secouée d'un petit rire, puis elle ajouta d'un air cynique

T'inquiètes pas, je ne les ai pas empoisonnés. Sinon j'en mangerais pas.

Tssss. Irina devait avoir l'air idiote à parler toute seule. Tant pis. Adjugé vendu? Non. Tant pis pour lui. Elle rangea la boîte de bonbons au fond de son sac. Et si il disait quelque chose, tant pis, elle ne l'écouterait pas. Elle n'avait pas de reproches à entendre. La jeune femme reporta son attention sur le ciel écarlate. Le soleil se couchait, bientôt, Vénus apparaîtrait, et la lune aprés.

Il trouverait certainement bizarre cette drôle de fille habillée d'une robe blanche, décolletée, avec un collier et des bracelets à pics, et de nombreuses bagues aux doigts, et chaussée de bottines noires délacées avec la languette qui sortait. Mais elle s'en fichait. Irina était bizarre, ce n'était pas une nouveauté. Il voulait lire tranquille? Tiens. Il allait s'amuser. Elle avait de la compagnie, elle allait l'accueillir à sa manière. Elle afficha un sourire sadique, et elle planta son regard dans celui du jeune homme.


Au fait, je m'appelle Irina. Irina Asbornsen. Mais ici tout le monde me connait en tant qu'Irina Collins.Je suis en 5e année, à Serpentard.

Irina était fière de son nom Norvégien. Elle se présentait aux gens comme ça. Elle ne se dérogerait pas à ses habitudes parce qu'elle avait croisé Wagner, non? Elle le regarda à nouveau.

Inutile de te présenter. Je sais déja qui tu es.

Irina maudissait ses difficultés en Anglais.Elle avait sorti cette phrase dans sa langue maternelle.

*voilà ce que c'est de pas étudier l'anglais, tu es riducule ma pauvre fille, ça t'apprendra, tiens*

Irina appuya la tête contre le mur de pierres. Elle se leva, se mettant debout sur le rebord. Elle se mit à l'arpenter alors, en long et en large. Elle sembla vaciller un moment, mais elle se rétablit, et elle s'appuya contre le mur, l'air nonchalant.

Tu devrais venir voir, la vue est géniale d'ici
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyJeu 8 Nov 2007 - 15:06

Il avait eu raison, elle se fichait éperduement de ce qu'il pouvait dire. Néanmoins, cette drôle de fille ne semblait pas réellement dérangée par sa présence, si ce n'est qu'une légère hésitation, avant de le regarder de la tête aux pieds...Puis des pieds à la tête...Par réflexe, Prosper ne put faire autrement que d'examiner sa propre tenue, se demandant si quelque chose clochait. Il portait l'uniforme de Poudlard, rien de bien extraordinaire. Sa cravate bleue était bien ajustée, à sa place. Tout semblait parfait. Le jeune homme regarda de nouveau Irina. C'était elle qui clochait, pas lui. Une robe blanche contrastant avec le reste, comme le diable portant des ailes de plumes immaculées. Ses nombreux accessoires n'avaient rien de bien angélique. Elle était étrange, cette Serpentarde. Cependant, tant qu'elle restait polie, ne l'insultait pas et ne l'empêchait pas de s'asseoir dans un coin pour lire une partie de la soirée, alors elle n'était pas monstrueuse. D'ailleurs, elle semblait faire partie d'un tout autre genre qu'Azéline. Elle était bien jolie elle aussi, mais ne jouait pas de ses charmes, elle se tenait simplement là, décente et calme.

« Tu en veux ? »

Le jeune homme prit un moment avant de baisser les yeux vers la boîte de bonbons et resta là à les fixer sans rien dire, comme si on lui tendait un bocal de limaces. Encore que le bocal de limaces, il l'aurait pris volontiers -pas pour les manger bien entendu, mais les limaces étaient toujours utiles. Irina sembla trouver la situation plus ou moins ridicule et lui assura de ne pas s'inquièter car elle ne les avait pas empoisonné. Prosper leva le regard vers elle, puis fixa de nouveau la boîte de friandises avec une expression un peu dégoûtée. Les bonbons, c'était non seulement sucré, mais aussi gommant et gluant à souhait. C'était tout simplement dégoûtant. Si cette fille voulait se détruire les dents et l'estomac par la même occasion, c'était son choix de toute façon.

« Au fait, je m'appelle Irina. Irina Asbornsen. Mais ici tout le monde me connait en tant qu'Irina Collins. Je suis en 5e année, à Serpentard. »

Ah oui, Irina de Serpentard. Il savait bien que cette fille ne lui était pas inconnue. Serpentard, il aurait parié sa baguette qu'elle y était, il avait le flair pour les maisons et chez Irina, le vert et argent semblait lui être imprimés au milieu du visage.

« Enchanté de te ren- »

Il s'interrompit brusquement lorsque la jeune fille prit la parole, pour dire quelque chose dont il ne comprit pas un mot. L'adolescent haussa un sourcil, se demandant si son cerveau ne s'était pas déconnecté entre temps. Il se frotta la nuque, gêné, hésitant à dire quelque chose, mais décida finalement de se taire. Irina, de son côté, paraissait ne pas faire attention à l'incompréhension de son interlocuteur. Elle se leva sur le rebord de la fenêtre et fit quelques pas, marchant au bord du vide comme si de rien n'était. Prosper s'approcha un peu, au cas où elle chancelerait : il n'avait pas l'intention de la laisser tomber dans le vide.

« Tu devrais venir voir, la vue est géniale d'ici. »

Le Serdaigle esquissa un faible sourire et abandonna son livre sur une petite table près de la porte avant de s'approcher de la fenêtre.

« Étrange que je ne t'ai jamais rencontré en ces lieux...Je viens pourtant régulièrement ici...Et toi ? »

Il tourna le regard vers la Serpentarde, attendant une réponse.


Dernière édition par Prosper Wagner le Lun 7 Juil 2008 - 5:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptySam 10 Nov 2007 - 15:28

La Serpentarde continuait à aller et à venir sur le bord de la fenêtre. Le soleil ne laissait qu'une lueur rougeoyante dans les cieux. Elle se mit à sautiller sur le rebord de la fenêtre, manquant plusieurs fois de tomber dans le vide, mais elle se rétablissait toujours avec grâce, et elle continuait comme si de rien n'était. Marcher comme ça en long, en large et en travers du rebord de la fenêtre était absolument sensass. Mais, elle s'arrêta, pensant soudainement que l'autre Serdaigle pouvait penser.: Certainement qu'elle avait l'air stupide à jouer les filles de l'air, et elle décida de choisir l'option "restons calmes". Elle s'assit en tailleur sur le rebord de la fenêtre, le dos droit, appuyé contre le cadre. Irina passa en revue les différentes options qui s'imposaient à elle. Embêter Prosper. Jouer avec. Voir ce qu'il avait dans le ventre. Pour l'instant elle était décente. Mais comment se comporterait t'elle si la créature de géhenne qui l'habitait se décidait à se libérer? Ca serait la catastrophe. Elle n'était pas comme certaines Serpentardes, qui sortaient la grosse artillerie, elle était du genre à faire comme si de rien était, mais elle en profitait pour empoisonner à petit feu ses victimes, ceux qu'elle avait choisis. Mais là, elle n'avait pas l'intention de le faire. Elle n'en avait pas le courage. Mais quand elle se déchaînait, il fallait la suivre. Et il était difficile de la suivre dans ses délires.

Elle se contenta juste de fixer le Serdaigle. Le Serdaigle était toujours dans le même état léthargique, il ne réagissait nullement à ses propos. Il s'était juste contenté d'afficher une mine dégoûtée quand elle lui proposa ses chers crocodiles. No offense. Elle ne lui en voudrait pas de ne pas aimer ses crocos adorés. Aprés tout, elle ne partagerait pas ce qui faisait office de drogue. Elle commença machinalement à taper le bout de ses ongles (recouverts d'une couche de vernis noir) sur le cadre de la fenêtre. Majandra aurait fumé sa cigarette en même temps. Elle aurait déja sorti les griffes, aurait déja terrorisé le pauvre Serdaigle.

Quand elle lui dit son nom, la Serpentarde vit qu'il n'était nullement surpris. Etait t'elle aussi connue que ça pour ses frasques? Ou était-ce l'ombre néfaste de Majandra qui faisait de l'ombre sur sa jeune cousine? Peut être était-ce la première option. Tout le monde savait qu'Irina Collins Asbornsen n'était pas un enfant de choeur. La Serpentarde savait que sa réputation la suivait à la trace. Mais elle ne s'en plaignait pas. Elle honorait son blason, aprés tout. Serpentard. L'autre fois, en cours de Métamorphose, elle avait obtenu un Optimal et remporté 50 points pour sa maison...jusqu'à ce qu'un imbécile se décide de faire perdre des points à la maison de Salazard. Mais ce jour n'était pas encore arrivé.

En fait, Miss Collins déguisait le démon qui était en elle sous des allures de jeune fille calme et studieuse -penchant qui lui aurait valu Pouffsouffle comme lui avait glissé le Choixpeau-. Mais son caractère difficile et imprévisible lui avait valu les Verts et Argent. Cinq ans plus tard, elle était toujours là. Son esprit mesquin caché derrière ses airs de petite fille sage.


Enchanté de te ren-

Comme tout garçon bien élevé, Wagner s'était encombré des formules de politesses et des sourires de circonstance. Mais, Irina semblait lui avoir coupé le sifflet, en tout cas, sa phrase en Norvégien incompréhensible pour un étudiant anglais Lambda avait mis du plomb dans la conversation. Elle afficha un sourire entendu, puis elle murmura d'une voix qu'elle voulait timide.

Désolée, mon niveau en anglais est déplorable. Ne t'étonne pas si je glisse quelques mots de ma langue maternelle dans la conversation, ça sera fortuit.

Accompagnant ses paroles, elle lui fit un clin d'oeil, puis elle reporta son attention sur le ciel encore rose. Décidément, la nature ravissait ses yeux de ses merveilles chromatiques.Elle afficha un sourire encore plus large quand il s'approcha de la fenêtre.


Étrange que je ne t'ai jamais rencontré en ces lieux...Je viens pourtant régulièrement ici...Et toi ?

Irina afficha soudainement une expression neutre.

Je viens aussi de temps en temps, quand l'endroit n'est pas englué de miel et débordant de mots doux.

Son cynisme avait encore frappé. Elle était là, faisant la grimace. Elle détestait tomber sur des couples. encore plus quand c'était sur des gens qu'elle connaissait.
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyDim 18 Nov 2007 - 5:22

Définitivement, Prosper avait un don pour se retrouver dans des endroits improbables avec des filles étranges et potentiellement dangeureuses. Irina était l'une de celles-là. Azéline aussi, quoique cette dernière semblait plus empreinte de minauderie que sa camarade verte et argent. L'adolescent avait le regard fixé sur cette gracieuse équilibriste et malgré ce qu'on aurait pu penser, il ne la trouvait pas du tout ridicule. Il ne faisait jamais preuve de témérité en général, et voilà que cette audacieuse Serpentarde jouait les funambules sur le rebord d'une fenêtre, à des dizaines de mêtres au-dessus du sol, sans même sembler appeurée. C'était tout simplement...peut-être pas admirable, mais au moins sensationnel. Pour sa part, il osait tout juste se pencher à la fenêtre. Jamais il n'oserait monter là-haut comme un oiseau -il avait beau être à Serdaigle, cela ne signifiait pas qu'il aimait les hauteurs, ni qu'il rêvait de voler ! Lorsqu'il vint pour se présenter à son tour, commençant sa phrase par 'Enchanté de te rencontrer', il fut interrompu dans une langue qui lui était tout simplement inconnue. Aussitôt, avec un air adorable et une voix timide, Irina s'excusa de son niveau d'anglais qu'elle disait 'déplorable' et lui dit de ne pas s'étonner si elle glissait quelques mots de sa langue maternelle dans cette discussion.

Le bleu et bronze lui adressa un sourire, comme pour lui dire que ce n'était pas bien grave et qu'il comprenait. Ann, à Serdaigle, parlait parfois français et tout le monde avait fini par s'habituer. Enfin, 'tout le monde' signifiait 'la majorité des gens' parce que pour sa part, Prosper était toujours un peu étonné d'entendre du français dans la salle commune. Surtout lorsqu'il lançait un truc du genre 'mon day !' en poursuivant son étrange truc sur lequel il travaillait tout le temps. Quelle perte de temps...S'il se concentrait un peu plus sur ses devoirs et ses cours, peut-être serait-il moins une honte pour la maison de Rowena Serdaigle. Mais bref, pour en revenir à Irina, elle venait de retourner à son observation de l'extérieur et son sourire s'élargit lorsqu'il s'approcha, allez savoir pourquoi. Le jeune homme posa alors une question par pur besoin de meubler la conversation naissante et la verte et argent lui répondit une chose à laquelle il ne s'attendait pas.


« Englué de miel et débordant de mots doux ? », répéta Prosper à voix basse avant de comprendre. « Oh ! Tu veux dire lorsque la tour est gluante d'amour et de passion ? », demanda-t-il en grimaçant à son tour. « Moi aussi je me tiens loin dans ces cas-là. »

Il marqua une pause et jeta un coup d'oeil vers le ciel.

« Poudlard est tout de même assez grand pour qu'ils aillent se bécoter ailleurs...Je ne peux pas croire qu'il n'y ait qu'ici qu'ils se donnent rendez-vous. »

L'adolescent se pencha légèrement au-dessus du rebord et baissa le regard vers le sol, qui semblait être à des kilomètres plus bas. Il ferma les yeux un moment ; chaque fois qu'il venait ici, il ne pouvait s'empêcher de penser à sa cousine Teresia, qui adorait écouter le vent siffler à sa fenêtre. Elle aurait adoré la tour d'astronomie. Elle aurait adoré Poudlard. Malheureusement, c'était peine perdue. Le seul fait de prononcer le nom de Poudlard lui donnait la nausée et elle devenait extrêmement nerveuse.

« Tu es venue simplement observer le ciel ou tu avais d'autres intentions ? », questionna le Serdaigle en tournant la tête vers Irina, sans vraiment attendre une réponse de sa part.

Il parlait parce qu'il ne supportait pas les longs silences. Ou plutôt, les longs silences en compagnie de quelqu'un. Lorsqu'il était seul dans son petit univers, les bruits l'importunaient et la conversation était bannie. Mais s'il se trouvait avec quelqu'un, il devait obligatoirement y avoir une activité quelconque ou une discussion pour qu'il se sente plus ou moins à l'aise.


Dernière édition par Prosper Wagner le Lun 7 Juil 2008 - 5:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyMer 21 Nov 2007 - 15:37

Voilà. Le soleil avait totalement disparu, et l'obscurité commençait à poindre...Le crépuscule était là, et l'étoile du Berger commençait à scintiller de mille feux sur le ciel sombre. Elle se tenait là, debout sur le rebord de la fenêtre, avec l'allure noble, un air de conquérante. D'emblait, c'était le respect qu'elle inspirait. Elle avait un sourire mystérieux aux lèvres, de ceux qui en savaient long sans jamais rien dire. Elle était telle une reine qui contemplait son royaume. Une reine potentiellement dangereuse et dérangée. Elle l'avait vu dans le regard du Serdaigle. Qu'il n'essayait pas de lui cacher quelque chose. Elle lisait dans les yeux des gens comme dans un livre ouvert, son regard pénétrant scrutant les tréfonds de l'âme de son interlocuteur. Mais elle se sentit s'enorgueillir quand elle vit une lueur impressionnée s'allumer dans le regard de Wagner. Encore un truc pas logique. En lui s'affrontaient des sentiments divers, aussi opposés que soient l'admiration et la révulsion. Ah, Serpentard. Beaucoup déguerpissaient à l'écoute de ce nom aux sonorités pourtant nobles. On avait des Serpentards l'image de gens ignobles, peu scrupuleux. Ce qu'on avait pas dit, dans cette vision toute manichéenne, on n'avait pas vu qu'il y avait des gens aimant la provocation comme leur propre âme, on n'avait pas plus vu ceux qui aimaient flirter avec le danger. Il y avait, aussi, moins souvent, les marginaux, ceux qui n'arrivaient pas à se faire une place dans la société et qui pourtant avaient un talent immense. Irina était de ceux là. Elle n'était pas super sociable, elle n'aimait pas fréquenter les autres. Selon elle, il était pire que tout que d'avoir des amis tout en se sentant seul. Au moins, quand on n'en avait pas, c'était une désillusion de moins, on n'en avait pas, point barre. On ne vivait pas d'office avec l'illusion d'en avoir.

Elle vit un sourire animer le visage pâle du garçon. Se fichait t'il d'elle ou montrait t'il de la sollicitude à son égard? Lui qui n'avait pas été super chaleureux jusqu'alors? Quoique, si elle avait eu affaire à un zigoto débordant de bonnes attentions, elle aurait fuit à toutes jambes car elle l'aurait trouvé fort hypocrite. Mais le problème, c'était qu'il y avait plusieurs formes d'hypocrisie. Ceux qui souriaient mais qui pensaient tout le contraire. Ha. Elle était contente de voir à quel point sa langue maternelle faisait hausser bien des sourcils. Elle retrouva sa sérénité quand il lui dit que ce n'était pas bien grave. Du moins lui avait t'il semblé l'entendre. Mais le regard avait parlé à sa place. Avec un air entendu, elle murmura


Tusen Takk. Merci Beaucoup

Elle se désintéressa momentanément du garçon. Peut être allait t'elle paraître impolie...Ce n'était pas l'important. Elle fut ramenée à la réalité quand elle entendit à nouveau sa voix. Il avait peut être paru surpris par son propos, mais Irina avait toujours des réponses un peu originales, ce uqi faisait d'elle de quelqu'un vraiment particulier. Elle l'entendit répéter derrière elle. Avait t'il le comprenoir aussi difficile? Elle allait lancer une réplique cinglante quand il reprit la parole, mettant un terme à ses projets.

Oh ! Tu veux dire lorsque la tour est gluante d'amour et de passion ?

Il n'avait pas compris sa philosophie. Il n'y avait pas d'amour. Les gens qui venaient là ne savaient pas ce qu'était la passion. Ils croyaient aimer, mais ils noyaient leur "amour" sous des artifices, rêvant de robe blanche et de costard cravate flambant neuf. Ces gens là ne comprenaient rien. Ils n'avaient jamais rien compris. quand Irina entendait un couple d'amoureux parler projets (la plupart du temps, c'était mariage et bébé, aprés les études), Irina avait envie de déguerpir. D'ailleurs, le mariage n'était qu'une chose pour empêcher les gens d'appartenir en quelque sortes. Le mariage n'était qu'un contrat. Un contrat qui stipulait que les époux se jureraient fidélité à la vie, à la mort. On n'avait pas besoin de faire un enfant pour prouver un quelconque amour. Etait t'il la peine de rappeler l'histoire d'Eve, cette femme qui fut condamner à enfanter dans la douleur pour avoir croqué une malheureuse pomme? Etait t'il indispensable de rappeler le sens premier du mot passion? Non. Elle ne voulait pas perdre son temps à ça.

Elle sembla se radoucir quand il lui dit qu'il se tenait éloigné dans ces cas là. Sage décision. Irina n'aimait pas plus que lui être en situation de voyeurisme.


Pourquoi s'évertuent t'ils à euh...*Cherche ses mots* Vouloir un peu d'intimité pour se bécoter alors que tout le monde vient ici et peut les voir? C'est pas fûte-fûte de leur part, ça prouve qu'ils veulent s'étaler et montrer qu'ils sont heureux, avec leurs petits coeurs roses dans les yeux, alors qu'ils font peine à voir, avec leurs surnoms ridicules.

Là, généralement, ils fuyaient tous. Quand Irina venait à déprécier Cupidon, on se faisait une idée sur sa manière de raisonner. Mais l'autre ne sembla pas être impressionné. Sa réponse l'avait surprise. Ainsi, ils ne divergeaient pas d'opinion à ce propos. La jeune fille effectua un léger demi-tour, pour se retrouver face à lui. Elle le regarda d'une expression neutre. Avait t'elle d'autres intentions? Elle afficha un air sournois, puis elle murmura d'une voix assez calme, mais qui trahissait son agacement. Il était inspecteur de police, ou quoi?

Jeg? Elle écarquilla les yeux, faisant semblant d'être contrariée Moi?

Elle laissa planer le doute un moment.

J'ai vraiment marqué "Criminelle" au milieu de la figure, pas vrai? Elle s'assit sur le rebord de la fenêtre, pour être à sa hauteur.Elle le regarda dans les yeux, et elle reprit d'une voix agacée, franchement angacée. A ton avis, si je n'étais pas venue ici pour regarder les étoiles, qu'aurais-pu faire? Jouer aux cartes?
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyMer 28 Nov 2007 - 5:46

Avec sa pose de reine glorieuse, l'air d'un conquistador découvrant un Nouveau Monde, Prosper lui aurait donné un casque cornu et un manteau de fourrure comme les Vikings. Il lui aurait suffi de brandir une masse et de crier quelque chose dans sa langue natale pour devenir la chef de cet ancien peuple moldu qui voyageait sur de longs navires étroits décorés d'un dragon. Peut-être pas une carrière envisageable pour une sorcière, mais si elle avait été moldue, elle aurait été parfaite. Quoique si elle avait été moldue, elle ne se serait pas tenue là et Prosper ne l'aurait sûrement jamais rencontré. Donc, finalement...Tout ça ne tenait pas debout. Définitivement, il adorait les Serpentard. Même si à chaque fois il lui semblait qu'il ne sortirait pas vivant de la situation, les verts et argent lui causaient de tels questionnements que c'était encore mieux que les cours ! Quelqu'un avait-il déjà pensé à faire une étude sur le sujet des élèves de Serpentard ? Comment réagiraient trois Serpentard enfermés dans une pièce sans baguette, sans fenêtre, sans nourriture ni eau durant deux jours ? Finiraient-ils par s'entretuer et manger le plus faible d'entre eux comme des créatures le feraient ? Peut-être faudrait-il un jour essayer...Mais pour le moment, le Serdaigle n'avait pas l'intention de faire de tels expériences. Irina Collins aurait pourtant été un sujet de laboratoire bien intéressant. Il suffisait qu'elle bouge, qu'elle parle pour captiver l'attention du bleu et bronze qui ne voulait pas avoir à lui demander de répéter. Elle avait un don qu'il n'avait pas : parler deux langues. Un instant, même s'il était fier d'être britannique, il souhaita être né ailleurs. Après tout, ça attirait l'attention, de parler plus qu'une langue. Les gens voulaient en savoir plus...Aurait-il l'air indiscret de lui demander de parler de son pays d'origine ? Il ne s'y risquerait pas. Il n'avait pas envie de finir en chair à pâté : Irina n'était pas la fille la plus douce qui soit, même sous ce sourire timide.

Pourquoi le remerciait-elle ? Prosper resta un moment perplexe. Qu'avait-il dit ou fait pour qu'elle le remercie ? Souvent, il ne comprenait pas le langage corporel, ni celui du regard d'ailleurs et même le sien. Ils changèrent alors de discussion quand elle parla des couples qui venaient dans la tour pour avoir un peu d'intimité. Pour Prosper, il était évident que deux êtres s'embrassant et se chuchotant des mots doux étaient amoureux. D'ailleurs, Irina sembla mal prendre sa première phrase et parut plongée dans ses pensées un instant. Avait-il dit quelque chose de mal ? Dès qu'il avoua se tenir loin lui aussi, Irina prit la parole.


« Pourquoi s'évertuent t'ils à euh... » Elle chercha ses mots un instant. « Vouloir un peu d'intimité pour se bécoter alors que tout le monde vient ici et peut les voir? C'est pas fûte-fûte de leur part, ça prouve qu'ils veulent s'étaler et montrer qu'ils sont heureux, avec leurs petits coeurs roses dans les yeux, alors qu'ils font peine à voir, avec leurs surnoms ridicules. »

Prosper fronça les sourcils un moment, réfléchit à ce qu'elle venait de dire, puis détourna les yeux vers l'horizon obscurcie avant de murmurer.

« Tu as raison... »

Il n'était pas tout à fait certain de le penser réellement, mais il détestait ces couples trop démonstratifs. Il détestait en général les gens qui se faisaient un plaisir d'embêter les autres avec leur bonheur. Il détestait les marques d'affection échangées à la vue de tous.Il soupira et demanda à sa compagne si elle était venue ici seulement dans le but de regarder le ciel. Mais elle ne parut pas prendre la question avec autant d'indifférence que le faisait celui qui l'avait posé. Au fond, il se fichait bien de ses intentions.

« J'ai vraiment marqué "Criminelle" au milieu de la figure, pas vrai ? »

Le Serdaigle allait répondre mais la verte et argent ne paraissait pas avoir terminé, aussi donc se tut-il et l'écouta attentivement.

« A ton avis, si je n'étais pas venue ici pour regarder les étoiles, qu'aurais-pu faire ? Jouer aux cartes ? »

Prosper la fixa un moment en silence, presque surpris d'une telle réponse puis se lança.

« Ce n'est pas 'Criminelle' que je lis mais bien 'Serpentard', ce qui me pousse à me méfier. Si tu avais été une Gryffondor, j'aurais dit que tu étais pensive et préférait quitter tes braves compagnons un moment. Si tu avais été à Poufsouffle, j'aurais dit que tu cherchais les cuisines et que tu t'étais trompée de chemin. Si tu étais à Serdaigle, je me serais dit 'Quoi de plus normal que de te retrouver ici'. Mais comme tu es à Serpentard, je trouve ça étrange qu'une fille comme toi vienne ici pour regarder les étoiles et pas pour manigancer un plan machiavélique. »

L'adolescent respira enfin, le regard toujours fixé sur Irina et attendit la suite des évènements. Soit elle lui sautait au visage et il mourait dans les souffrances les plus atroces, soit elle comprenait ce qu'il voulait dire. Ou encore ni l'un ni l'autre et elle le surprenait encore.


Dernière édition par Prosper Wagner le Lun 7 Juil 2008 - 5:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyMer 28 Nov 2007 - 13:47

Un instant, Irina regretta d'avoir parlé. Elle avait failli, en répondant méchamment, lancer les hostilités. Elle se rabroua. Elle se contenta d'afficher un air neutre qui était en total constraste avec les envies de meurtre qui l'habitaient. Son tempérament tumultueux sembla se radoucir momentanément. Merci Paula. Sa mère avait déteint sur elle de façon considérable, et le feu de Madame Collins avait complètement ravagé le calme olympien qui habitait son père, il fut bien longtemps. De temps à autre, au fil de ses humeurs et de ses rencontres, elle devenait tour à tour froide et chaleureuse. Enfin, quand on disait chaleureuse, tout était relatif, car quiconque voyait Irina pour la première fois voyait une jeune fille austère, aimable comme une porte de prison. Ce n'était pas pour rien qu'Irina était charismatique. Elle suscitait à la fois la crainte et le dégoût, le respect et la compassion, la révulsion et une fascination quasi magique. Son caractère changeant en désarçonnait plus d'un, et beaucoup baissaient les bras tellement elle était complexe et indéchiffrable. En ce moment même, rien qu'à regarder la lueur malicieuse qui avait illuminé un instant son regard, on n'aurait su dire si elle s'amusait ou si elle concoctait en effet un plan tordu. Bien que ces derniers l'amusaient, elle n' avait pas -pas encore- l'intention d'en faire. Elle se contenter de rester là, de le regarder avec un regard impressionnant, implacable. Bien que le garçon avait, au moins, une tête de plus qu'elle, elle semblait, par un simple regard, le dominer. Elle avait réussi à aiguiser sa curiosité. Et il la craignait. Car, beaucoup se frottaient à la jeune Irina, mais ce n'était pas dénué de conséquences. Elle voyait son regard, à la fois captivé et intéressé, voire carrément hypnotisé, et elle aimait cela. Elle avait une personnalité à vouloir être le centre de l'intention. Il suffisait pas d'être jolie et de se taper tous les gars potables de Poudlard pour captiver les foules. Un regard perçant, inquisiteur, des propos bien dosés, une allure doite et fière, la mine conquérante, et le tour était joué. Elle regarda Prosper, qui semblait boire ses paroles. Elle afficha un sourire, encore une fois, puis elle déclara d'une voix forte, tranchante.

Je ne suis pas une martienne. Juste Norvégienne.

Et voilà. elle n'avait pas pu s'empêcher de caser une réflexion désagréable dans sa phrase. Bien sûr, elle n'était pas aussi harpiesque que Majandra, qui avait la palme d'or dans la perfidie et la cruauté, mais elle se débrouillait pas mal, quoiqu'elle manipulait ces deux adjectifs comme s'il s'était agi d'un produit hautement instable qui risquait d'exploser à tout moment. Pour éviter que ça n'explose, il fallait justement user de délicatesse et de tact. Elle ne savait que trop bien que trop de précautions tue la précaution et c'était l'effet escompté. A force de ménager son interlocuteur, elle allait finir par lui asséner le coup de grâce sans même qu'il se soit aperçu qu'elle l'avait attaqué. Elle n'y allait pas tête baissée. Irina se concentrait plutôt sur la stratégie que sur le résultat.

Et encore une fois le charisme d'Irina avait agi. Elle avait fait la sale gosse, minaudé, cassé du sucre sur ceux qui avaient besoin des autres pour être heureux. Elle s'était montrée peste, et il allait sûrement penser qu'elle en était une. Mais, il lui lança une réponse qu'elle n'aurait jamais crue possible venant d'un Serdaigle.


Tu as raison.

Elle avait raison, assurément. La jeune Serpentarde avait toujours raison. Elle afficha un air neutre, puis elle déclara.

Bien

Et la voilà repartie dans la contemplation du ciel. Elle regretta amèrement de ne pas avoir un télescope sous la main pour mieux observer le ciel. Tant pis. Elle fronça les sourcils. Il lui avait semblé d'avoir vu quelque chose briller à la surface du lac. Hum. Rien. C'était juste une illusion. Et elle avait demandé, à son avis, pourquoi elle était là. Elle avait ajouté, non sans sarcasme, non sans se payer la tête de son interlocuteur, que si elle était là, c'était sûrement pour jouer aux cartes. Un éclair d'indécision passa dans les yeux du jeune homme. Elle avait, une fois encore, réussi à le désarçonner.Elle écouta ainsi, attentivement, ce que le bleu et bronze avait à dire.

Ce n'est pas 'Criminelle' que je lis mais bien 'Serpentard', ce qui me pousse à me méfier. Si tu avais été une Gryffondor, j'aurais dit que tu étais pensive et préférait quitter tes braves compagnons un moment. Si tu avais été à Poufsouffle, j'aurais dit que tu cherchais les cuisines et que tu t'étais trompée de chemin. Si tu étais à Serdaigle, je me serais dit 'Quoi de plus normal que de te retrouver ici'. Mais comme tu es à Serpentard, je trouve ça étrange qu'une fille comme toi vienne ici pour regarder les étoiles et pas pour manigancer un plan machiavélique.

A la fin de sa tirade, elle se contenta juste de rire. Un faux rire, retentissant, aigu. Bien que la situation, en soi, n'avait rien de marrant. Elle se calma instantanément, puis elle le regarda à nouveau, les yeux luisants d'intelligence et de malice, et elle déclara d'une voix amusée.

Les préjugés ont la vie dure, hein?

Encore un de ces stupides clichés. Serpentard, roublard. A jeter. Elle s'approcha de lui, puis elle le regarda dans les yeux avant de déclarer d'un ton ferme.

Et toi, mon chou. Quelles sont tes intentions? Si tu étais un Gryffondor, j'aurais certainement vu un garçon qui venait ici juste pour se la péter et dire qu'il a zieuté, pour la première fois de sa vie, un livre d'astronomie. Si tu avais été à Serpentard, j'aurais plutôt vu un jeune homme qui aurait, sans doute, essayer de profiter de ma clémence pour s'amuser un peu avec moi. Si tu avais été un Pouffsouffle, j'aurais juste pensé que tu avais un rendez vous avec une petite amie dont tu aurais été fou amoureux sans penser une seule seconde que je puisse me trouver là. Mais tu es un Serdaigle. Et insaisissable en plus de ça. Je le vois dans ton regard, tu es tout et son contraire. Alors je réitère ma question: Que fais tu ici, à discuter avec moi alors que tu as certainement mieux à faire?
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyMer 5 Déc 2007 - 18:56

Prosper réclamait un manuel. 'Comment comprendre le genre féminin ?' Et il voulait aussi quelques pages spécialement consacrées au genre auquel appartenait Irina Collins. Il aurait présentement vendu sa baguette pour comprendre comment son esprit fonctionnait. Elle était d'une minute à l'autre le contraire de ce qu'elle était la seconde d'avant et entre son sourire et son ton glacial, le Serdaigle ignorait quoi penser. Cette fois, il n'avait pas envie de jouer l'indifférence comme avec Azéline. Il ne jouait pas non plus les garçons timides comme lors de sa rencontre avec Lily et refusait de jouer les intellectuels comme avec Mischa. Il n'avait pas le goût d'être poétique comme avec Lyria et il était hors de question d'être aussi gentleman qu'avec les femmes de sa famille. Présentement, il était un Serdaigle intéressé. Intéressé par ce qu'elle avait à dire, curieux de voir ses réactions, avide de comprendre sa philosophie. S'il avait pu être simple, il aurait demandé 'Parle-moi de toi' ou plutôt 'Explique-moi ta façon d'être', mais il n'aurait jamais de réponses à ces questions. Il devait donc lui-même provoquer les réactions qu'il voulait observer. Encore fallait-il qu'il trouve comment le faire. Quel mot la rendrait furieuse ? Quel mot lui arracherait un sourire moqueur ? Quel geste la rendrait craintive ? Quel geste la retiendrait ici en sa compagnie ? Dommage qu'il ne puisse pas écrire ses réflexions. Le Serdaigle, le regard fixé sur Irina, aurait tout donné pour lire dans son esprit. Elle esquissa un nouveau sourire puis prit la parole.

« Je ne suis pas une martienne. Juste Norvégienne. »

Elle était Norvégienne donc. Dès demain matin, il irait à la bibliothèque pour faire des recherches sur la Norvège, tiens. Il n'allait quand même pas lui demander d'en parler, ce n'était pas une amie, à peine une connaissance...Et c'était une Serpentarde. Elle continua ensuite d'expliquer son point de vue au sujet des couples et malgré ses paroles clairement haineuses envers les gens qui ''s'aimaient'', Prosper ne trouva rien à redire sinon qu'elle avait raison. Il n'avait pas trouvé autre chose à ajouter, il n'avait pas envie de répliquer, ni de s'obstiner. Elle avait raison, point barre.

« Bien. »

Elle devait être fière, d'avoir raison. Quoique, pour elle, cela devait être la routine. Y avait-il des gens qui osaient la contredire sans crainte ? Enfin. La voilà qui regardait de nouveau le ciel, comme si de rien n'était. Prosper avait demandé par pure curiosité si elle était là simplement pour regarder le ciel et elle semblait l'avoir mal pris. Devant une telle réaction, le Serdaigle ne put que lui expliquer son point de vue des élèves de chaque maison. Comme sa famille était plutôt éparpillée entre les maisons, il avait vu un exemple de chacun de ces caractères. Sa mère, Klarissa, son oncle et son cousin Tobias étaient intellectuels -bon, mis à part Tobias qui agissait en bourrin. Jacob était un bout-en-train optimiste qui rayonnait comme un gros soleil...jaune. Roselle était une verte, une pure, pas douce pour deux mornilles, un ton mieilleux qui n'avait rien de gentil, de la tenue et une présence imposante. Et enfin son père, Tom Wagner, était un idiot. Enfin, il avait toujours vu son père comme celui qui tenait à tout prix à ce que son fils soit comme lui. Il ne supportait pas le fait que Prosper soit à Serdaigle, se concentre sur ses études plus que sur le reste, déteste le Quidditch...Pour le dernier point en fait, c'était la faute de Tom lui-même. Il avait tellement insisté pour que Prosper y joue, il lui avait tant de fois offert de lui acheter un balai au lieu d'un nouveau livre, que l'adolescent avait été dégoûté du jeu. Le rire d'Irina le sortit rapidement de ses pensées et il plongea dans son regard dans le sien.

« Les préjugés ont la vie dure, hein ? »

Des préjugés ? Oh...Mais oui. Il n'avait pas réalisé que tout ça n'était que des préjugés sur ce qu'il connaissait. Tout le monde n'était pas comme ça après tout. Irina s'approcha de lui et Prosper, malgré le fait qu'il ait été à l'aise jusqu'à maintenant, se retint difficilement de reculer d'un pas. Il ne fallait tout de même pas exagérer...Il semblait que les gens avaient toujours plus d'emprise sur les autres lorsqu'ils se tenaient tout près.

« Et toi, mon chou. Quelles sont tes intentions ? Si tu étais un Gryffondor, j'aurais certainement vu un garçon qui venait ici juste pour se la péter et dire qu'il a zieuté, pour la première fois de sa vie, un livre d'astronomie. Si tu avais été à Serpentard, j'aurais plutôt vu un jeune homme qui aurait, sans doute, essayer de profiter de ma clémence pour s'amuser un peu avec moi. Si tu avais été un Pouffsouffle, j'aurais juste pensé que tu avais un rendez vous avec une petite amie dont tu aurais été fou amoureux sans penser une seule seconde que je puisse me trouver là. Mais tu es un Serdaigle. Et insaisissable en plus de ça. Je le vois dans ton regard, tu es tout et son contraire. Alors je réitère ma question: Que fais tu ici, à discuter avec moi alors que tu as certainement mieux à faire ? »

Il n'était pas le seul à avoir des préjugés au moins. La façon de parler d'Irina lui plaisait. Lui, tout et son contraire ? C'est vrai qu'il n'était pas toujours facile à suivre, mais la Serpentarde était cent fois pire que lui. Il n'arrivait pas à prévoir ce qu'elle allait dire ou ce qu'elle allait faire.

« Comment sais-tu que j'ai mieux à faire ? »

Ces quelques mots lui avaient échappé. Mais après tout, c'était vrai. Il était venu ici dans le but de lire un livre et trouvait une Serpentarde qui ne voulait pas lui arracher les yeux, alors pourquoi pas discuter un peu ? Bon d'accord, c'était un mensonge. S'il discutait avec elle, c'était pour connaître un peu le fonctionnement des Serpentard. Il accompagnait Azéline au bal après tout et s'il ne voulait pas être la cible de tous ses amis et connaissances, il devait se familiariser un peu avec les verts.

« Je venais au départ pour lire... » Il fit un signe vers son livre laissé plus loin. « Mais tu étais là. Et comme je ne suis pas ingrat, j'ai engagé la conversation par politesse. »

Il détourna les yeux, espérant que cette réponse suffirait à son interlocutrice. Sinon...Il devrait trouver autre chose.


Dernière édition par Prosper Wagner le Lun 7 Juil 2008 - 5:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptySam 8 Déc 2007 - 19:21

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Un air triste était en train de jouer dans la tête d'Irina. Elle ne savait pas ce que cette chanson fichait là, mais elle était là quand même. Et elle pourrait parfaitement convenir pour l'ambiance, en tout cas pour le décor, certainement pas pour la conversation qu'il y avait en ce moment. Elle n'attendit pas qu'il réponde. Irina aurait enragé si il avait su quoi répondre, elle voulait toujours avoir le dernier mot. Elle était comme ça. Elle aimait avoir le dernier mot. Elle avait toujours le dernier mot, et il était hors de question que quelqu'un d'autre aussi quelqu'un d'autre que Prosper Wagner l'ait. Mais Irina semblait avoir marqué un point. Pour l'instant, les coups avaient été peu rapides et peu douloureux, mais il fallait que le jeu se corse sinon elle allait s'ennuyer. Non que Wagner l'ennuyait, enfin si, il l'ennuyait à faire le bêta qui disait "amen" à tout ce qu'elle disait, mais dans un sens elle était satisfaite. Elle l'impressionnait assez pour avoir détourné un instant son intérêt des livres. D'ailleurs, il enrageait de ne pas trouver la réponse, la clé de son comportement. Elle voyait le type qu'il était. Un type qui détestait ne pas comprendre, il fallait TOUJOURS qu'il comprenne. Et là, il ne comprenait pas. Il ne la comprenait pas. Et elle jubilait. Haha! Il allait voir ce qu'était la douche écossaise. Les mots incisifs pour crisper et énerver, le sourire pour faire passer la pilule amère. Ni une, ni deux, si Irina continuait comme ça, il allait s'enfuir à toutes jambes en la traitant de sorcière. Ironie du sort. Pas sorcière dans le sens commun du terme, (parce que lui aussi en était un) mais sorcière au sens médiéval, celles qui étaient brûlées sur un bûcher. Une créature de géhénne, qui vampirisait, pire qu'une chauve-souris. Mais Wagner voyait juste. Dans son esprit, les rouages tournaient. Un peu de plus, constata Irina, moqueuse, et la vapeur sortirait par ses oreilles et ses pauvres neurones seraient court-circuitées. En fait, elle était curieuse de voir combien de temps il tiendrait, enfermé avec elle, l'assommant de paroles aussi diverses les unes que les autres. Il sortirait d'ici complètement timbré. Ca serait dommage. Wagner avait un bon potentiel, pas comme ces veracasses avec deux sous de jugeotte qui bavaient comme des dingues devants les sosies d'Adriana Karembeu. (la joueuse est flinguée en imaginant la scène, il fallait absolument que je mette ça...) Oui, mais Irina n'était pas Adriana et Wagner n'était pas un de ses admirateurs. La donne changeait, et pour l'instant, Irina ignorait quel nouveau paramètre était rentré en jeu. Elle jubilait en voyant son regard intéressé, intrigué. Vraiment. Elle posa sa main gauche contre le mur de pierre, et elle regarda par la fenêtre. Argh. Il verrait ses ongles peinturlurés de vernis noir et complètement rongés. Un pan de sa défense venait de tomber en miettes. Un point de pénalité. Irina avait failli avouer qu'elle était parfois stressée et anxieuse. Un comportement qui divergeait complètement du calme olympien qui la dominait actuellement. Et de la crébilité en moins. Irina ne perdit pas la face pour autant. Elle afficha un autre sourire.

Irina ne savait pas quoi faire de ses pieds. Flex, tendu, flex. Elle était tour à tour en train d'esquisser des pointes ou mettait son pied normalement. Encore un signe intempestif de son ennui. La conversation devenait barbante, il fallait trouver autre chose. Pour l'instant, le dialogue était calme, lent, et les amabilités qu'ils s'échangeaient étaient des sarcasmes déguisés. Le sourire qui allait de pair avec cachait une réalité plus sombre. Il fallait peu pour que cela dégénère en joute verbale, mais pour une fois qu'Irina Collins avait un dialogue à peu prés normal avec quelqu'un, ça se fêtait. Elle laissa son regard se perdre dans les yeux du Serdaigle (rien que pour le perturber, tiens) comme si elle voulait l'hypnotiser. Mais elle avait presque réussi. Il buvait ses paroles, les yeux rivés sur elle. Elle était son centre d'intérêt numéro un en ce moment. D'ailleurs, ça ne serait pas une mauvaise idée, l'hypnose. Elle se voyait bien en train de brandir un pendule devant ses yeux hagards, et elle l'agiterait, de droite à gauche, dans un gracieux mouvement de balancier, et ce tout en psalmodiant des paroles d'une voix envoûtante. Elle n'avait jamais essayé l'hypnose, et elle avait pas vraiment envie de tester maintenant. Elle avait besoin qu'il garde toute sa tête, pour voir ce qu'il avait dans le ventre. Il était inutile de mener une discussion déja bien insipide avec un espèce de zombie dont on aurait pu croire qu'il avait été soumis à l'Impérium!

Le soir était morose. L'air était un peu plus frais, et elle avait la chair de poule.Un vent coulis s'immisçait dans sa clevelure d'un noir corbeau, l'agitant doucement. Elle balançait ses jambes, doucement. C'était la seule chose qui l'animait. Son visage était figé dans un espèce de sourire, et ses yeux étaient déja perdus dans le vide. Elle semblait morte. Mais pas comme Majandra. Majandra, elle, n'exprimait aucun signe de vie. Tout paraissait faux chez elle, tout paraissait plastique. En fait, on aurait plutôt dit une poupée de porcelaine. La seule preuve de vie, c'étaient les blessures encore fraîches qu'elle se faisait lors d'un entraînement de Quidditch ou quand elle était prise dans un soudain coup de folie. On dirait une poupée de porcelaine qui s'est brisée au sol. songea Irina, mi pensive, mi amère. Irina cessa de penser à sa cousine. Son regard accrocha celui de Prosper. Si il savait ce qui se cachait derrière ces deux opales, peut être qu'il refuserait de la regarder lorsqu'ils se reverraient par un autre heureux hasard. Il aurait toujours les mêmes visions d'horreurs, celle plus récentes d'un septième année de Gryffondor tombant à cause d'un Avada Kedavra...Et il hurlerait. Il brandirait ses mains, ses doigts formant une espèce de croix, et il hurlerait "vade retro satanas"... Si il n'aurait pas eu, par hasard, envie de se jeter par la fenêtre avant. Sourire moqueur. Irina s'extirpa de sa sombre pensée et regarda à nouveau le ciel.


Comment sais-tu que j'ai mieux à faire ?

il se foutait d'elle ou quoi? Elle ne montra rien de son agacement, cependant, et elle déclara d'un ton calme.

Parce que c'est évident mon chou. Les gentils garçons comme toi ont toujours mieux à faire que de traîner avec des méchantes filles comme moi.

Pour un ratage, c'était un beau ratage. Sa voix minaudante avait tout de suite dénoté son prompt agacement. Elle n'avait pas non plus résisté à l'envie de se moquer de lui. Irina se mordit la lèvre inférieure et prit un air songeur quand il lui répondit, par une réplique plus intelligente que la précédente, il fallait l'avouer.

"Je venais au départ pour lire... »

Pour lire. Quelle idée aussi de se retrancher dans sa tour d'ivoire pour aller regarder quoi déja? Un livre plein de gros mots auxquels Irina ne comprenait pas grand chose. En fait, elle avait acheté ses manuels dans sa langue maternelle, car comme les livres Moldus, les best sellers étaient traduits dans plusieurs langues. Et par chance, les livres utilisés à Poudlard étaient les mêmes que ceux utilisés à l'école de Norvège.

« Mais tu étais là. Et comme je ne suis pas ingrat, j'ai engagé la conversation par politesse."

C'est bête hein? Maintenant que tu est là, avec moi, je ne te lâcherai plus. D'ailleurs...

Elle ramassa sa baguette magique au sol, et elle la pointa vers la porte.

Collaporta!

La porte était désormais scellée. Pour sortir de la tour, il n'avait plus qu'à sauter par la fenêtre. Ca représentait un dénivelé de près de quinze mètres, et elle doutait qu'il préférait mourir plutôt que de rester coincé avec une folle furieuse.

C'est vraiment bête, mon chou. J'espère que tu n'avais rien prévu d'autre ce soir, parce que je ne compte absolument pas te laisser partir.

Elle afficha un faux air désolé

Je crois mon chou que tu es tombé dans un piège.

Elle lui jeta un regard hilare, comme si elle était contente de son coup. Et, contre toute attente, elle laissa échapper un petit rire.

Je t'ai bien eu, mon chou, pas vrai? Crois tu vraiment que j'aurais fermé la porte, et que j'aurais essayé de te rendre timbré? Non, je pense pas...Mais...Laisse moi réfléchir, tu veux. Que vais-je te faire? Car je ne peux pas te laisser partir sans m'être amusée un peu...et je suis sûre que toi aussi tu vas t'amuser...

Elle s'appuya contre le mur de pierre, et elle se leva. Elle était encore au bord du vide. La jeune sorcière baissa le regard sur le jeune Serdaigle, puis elle lui tendit la main. Une main aux ongles rongés et dissimulés sous de nombreux anneaux.

Viens, si tu es debout, tu apprécieras mieux le spectacle.

Aprés son mauvais coup, lui ferait t'il encore confiance? Elle lui adressa un sourire avenant, puis elle le regarda droit dans les yeux, tendant toujours sa main.

Ne t'en fais pas, je ne te pousserai pas. Qu'aurais-je à gagner sur ce coup là? Rien du tout. Ma fierté en prendrait même un coup. Alors viens, et sois sans crainte.

Puis elle ajouta, les yeux brillants.

N'as tu jamais rêvé de voler? De te sentir l'égal des étoiles?
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptySam 1 Mar 2008 - 7:35

C’était une véritable torture d’être là, sans comprendre. S’il n’en venait pas bientôt à un résultat, il devrait partir et s’obliger à oublier cette rencontre, pour ne plus jamais réfléchir au comportement d’Irina. En général, les gens incompréhensibles l’énervaient. Il préférait éviter leur compagnie, parce qu’il ne comprenait déjà pas très bien le genre humain –s’il devait en plus réfléchir sur des cas particuliers, c’était la galère. Mais Irina était le genre de cas particulier qui le fascinait. Comparée à la plupart de ses camarades verts, elle semblait douce. Pourtant, Prosper savait pertinemment que ce n’était pas le cas. Elle semblait fière d’être un mystère et ne paraissait pas disposée à dissiper le brouillard. Passeraient-ils la nuit ici à essayer de se comprendre ? Le Serdaigle était partant, si au petit matin il pouvait enfin saisir qui était Irina Collins. Par contre, il doutait qu’une seule nuit suffise pour décrypter la Serpentarde. Peut-être resterait-il dans l’ignorance, dans ce cas. Serait-ce possible de vivre dans l’incompréhension d’un sujet ? Jusqu’à maintenant, il avait toujours tout fait pour comprendre : les cours, la société…Voilà d’ailleurs pourquoi il aimait autant l’histoire de la magie. Revenir sur les événements du passé l’aidait à mieux expliquer pourquoi les gens étaient ce qu’ils étaient aujourd’hui. Peut-être était-elle là, la solution : s’il voulait connaître la Irina d’aujourd’hui, il fallait qu’il imagine la Irina d’avant. Comment était-elle enfant ? Avait-elle eu une enfance difficile ? S’entendait-elle bien avec ses parents ? Avait-elle des frères et des sœurs ? Avait-elle des proches en qui elle avait confiance, autres que ses parents ? Sa famille était-elle unie ? Y avaient-ils des événements marquants dans son passé ? Oui, il aurait fallu qu’il sache tout cela pour comprendre sa personne du présent. Mais il ne pouvait pas poser ces questions, c’était trop personnel.

Le regard du jeune Wagner détailla un instant son énigmatique compagne. En général, il ne s’attardait pas à ce genre de détails, mais cette fille était tout aussi étrange psychologiquement que physiquement. Elle était à la fois délicate et pourtant loin du classique de la poupée de porcelaine. Sa main sur le mur de pierre attira l’attention du jeune homme, qui remarqua vaguement le vernis noir, mais s’attarda surtout à l’état des ongles de l’adolescente. Oh bien, en plus d’être énigmatique, elle était angoissée. Mais ça n’était pas bien grave, ni susceptible de le faire rire : s’il avait bien quelqu’un de névrosé ici, c’était lui. En plus d’être sans cesse angoissé par son avenir, son père lui reprochait d’être totalement obsessionnel au sujet de ses études. Heureusement, les signes de son angoisse étaient moins visibles, ou plutôt, cela ne durait pas. Par exemple, en période de stress, il devenait plus irritable, il passait des nuits blanches, il semblait toujours avoir mieux à faire que de décompresser un peu et s’isolait. Sinon, dans la vie de tous les jours, l’adolescent replaçait sa cravate deux à trois fois chaque minute. D’ailleurs, il se sentait plus ou moins agacé là, à force de chercher des réponses à ses questions. Il baissa un instant les yeux vers sa cravate et l’ajusta de manière compulsive. Dès que ce fut fait, il put se remettre à réfléchir et à…tenter de comprendre. Après être passé dans la phase des soupçons, voilà qu’il se retrouvait complètement déstabilisé puisque, de toute évidence, Irina n’était pas ici pour mettre en place un plan diabolique. Il posa un instant les yeux sur le paysage extérieur, comme s’il cherchait un élément sur lequel se concentrer, pour oublier son questionnement. Mais il n’y avait rien de bien intéressant à regarder à cette hauteur, sinon le ciel et la cime des arbres. Mais ça, c’était très ennuyeux.

Il était venu ici pour lire, rien de plus. Il avait envie de calme et tombait sur Irina Collins, un mystère. Dans peu de temps, elle se lasserait et il pourrait quitter cette tour, rejoindre sa salle commune et se contenter de son dortoir bruyant pour lire.


« C'est bête hein ? Maintenant que tu es là, avec moi, je ne te lâcherai plus. D'ailleurs... »

Quoi ? Il n’allait pas rester ici tout de même. Prosper l’observa alors qu’elle ramassait sa baguette et ne broncha pas lorsqu’elle la pointa sur la porte.

« Collaporta ! »

L’adolescent tressaillit et se tourna pour regarder la porte, comme s’il espérait qu’elle allait soudainement s’ouvrir malgré le sortilège. Pourquoi est-ce qu’il tombait toujours sur des spécimens qui s’enfermaient systématiquement avec lui ? Décidément, il devait avoir un don. Ou une malédiction, au choix. Pour la jeune homme, il s’agissait clairement d’une malédiction : c’était une grave perte de temps que de se retrouver coincé là, seul avec une fille, alors qu’il avait des choses à faire.

« C'est vraiment bête, mon chou. J'espère que tu n'avais rien prévu d'autre ce soir, parce que je ne compte absolument pas te laisser partir. » Un instant, Prosper crut qu’elle allait avoir pitié et ouvrir la porte sur-le-champ. « Je crois mon chou que tu es tombé dans un piège. »

Désormais, il n’avait plus qu’à faire ses prières, elle allait sans aucun doute le pousser en bas de la tour et faire passer ce meurtre pour un suicide ou un regrettable accident. Ensuite, elle continuerait ses études la conscience tranquille, sans le moindre remords, et ce serait un désastre pour la famille Hollister. Peut-être devait-il leur écrire une lettre tout de suite, avant de mourir ? Le rire d’Irina le sortit de ses pensées et il se tourna de nouveau pour la regarder.

« Je t'ai bien eu, mon chou, pas vrai ? Crois-tu vraiment que j'aurais fermé la porte, et que j'aurais essayé de te rendre timbré ? Non, je ne pense pas...Mais...Laisse-moi réfléchir, tu veux. Que vais-je te faire? Car je ne peux pas te laisser partir sans m'être amusée un peu...et je suis sûre que toi aussi tu vas t'amuser... »

S’il avait écouté la petite voix intérieure qui tentait de le résonner, Prosper aurait réfléchi à un moyen de s’en sortir illico presto sans subir le traitement que lui réservait la Serpentarde. Mais il avait tout de même un peu de fierté : il feindrait l’indifférence –une nouvelle fois. Il respira à fond, replaça de nouveau sa cravate, puis leva les yeux vers Irina qui venait de se lever. Comment faisait-elle pour rester debout au bord du vide ? Ne craignait-elle pas de tomber ? Prosper n’osait même pas s’imaginer à sa place, à plusieurs mètres au-dessus du sol. Il évitait d’en parler, parce que la peur était une faiblesse, mais il avait le vertige. Il détestait les hauteurs. Chaque fois qu’il venait ici, il regardait le ciel et jamais en bas, c’était trop dur.

« Viens, si tu es debout, tu apprécieras mieux le spectacle. », fit alors la verte et argent en lui tendant la main.

Elle s’attendait réellement à ce qu’il vienne se poster près d’elle pour regarder…le spectacle ? De quoi parlait-elle ? Une forêt, le ciel, il n’y avait rien de bien intéressant dehors ! Elle lui assura alors qu’elle ne le pousserait pas, parce que sa fierté en prendrait un coup. Oh oui, pauvre fierté. Et lui alors ? Ce ne serait peut-être pas douloureux, une chute de plus d’une dizaine de mètres ?!


« N'as-tu jamais rêvé de voler ? De te sentir l'égal des étoiles ? »

Alors là, jamais ! Plutôt mourir que de voler et pour les étoiles, il ne voyait pas ce que ces points lumineux avaient de plus que les humains. Néanmoins, il s’approcha de la fenêtre et jeta un coup d’œil, sans grimper sur le rebord.

« À vrai dire, je ne vois pas ce qu’il y a de si intéressant à voir et rien ne mérite que je risque ma vie sur le rebord de cette fenêtre. », osa-t-il déclarer avant de lever les yeux vers Irina. « De plus... »

Le jeune homme se tut et quitta la fenêtre pour retourner au milieu de la pièce, indécis et pensif.

« Je déteste les hauteurs. »

Confidence, confidence…Il ne comprenait pas pourquoi il venait d’avouer une telle chose mais au moins, il ne serait pas forcé de retourner à la fenêtre maintenant. Il se tourna pour faire face à Irina, l’observa un moment, détaillant son visage pour y trouver une quelconque trace d’étonnement ou d’amusement peut-être…Puis revînt et s’adossa au mur, juste à côté de la fenêtre : pas question de regarder de nouveau en bas.


Dernière édition par Prosper Wagner le Lun 7 Juil 2008 - 5:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyDim 29 Juin 2008 - 18:16

[Ouhlà, il était vraiment temps que je réponde. Désolée pour le retard...]

Généralement, on ignorait ce pourquoi on vivait. C'était peut être là la leçon philosophique du jour. Des leçons philosophiques, avec Irina, on pourrait en écrire des pages et des pages. Voyez vous donc. "Trois cent soixante cinq façons de voir le monde" par Irina Collins, ça le ferait comme bouquin, non? Sauf que ça ferait un pavé, et un pavé pas forcément intéressant. Le poids philosophique de ces paroles sacrées serait terrible à supporter pour un lecteur ayant un esprit encore saint. Vraiment, qui s'encombrerait à lire les élucubrations philosophique d'une adolescente tourmentée, philosophie à deux livres sterling qui de plus est? Personne, et surtout pas un élève, qui préfère fermer les yeux sur son cas plutôt que de s'y pencher. Mais apparemment, les gros bouquins ne semblaient pas effrayer Wagner, et il semblerait prêt à lire d'une traite un gros pavé si cela pouvait lui permettre de comprendre comment fonctionnait Irina, de comprendre ce qu'elle était. Mais voilà. Il n'y avait pas, proprement dit, de manuel d'utilisation d'une personne, quelque chose qui indiquerait noir sur blanc les quelques manipulations à effectuer pour que cela fonctionne correctement. Il ne suffisait pas d'une petite notice indiquant qu'il fallait appuyer sur un certain bouton "on" pour mettre la machine en mouvement, qu'il fallait réappuyer sur le même bouton "on" pour l'arrêter. Irina n'était pas une machine, il était donc logique, de ce point de vue, que tout son fonctionnement soit séquencé dans un mode d'emploi. Non, son fonctionnement à elle était identique à tous les autres êtres humains. Le cerveau envoyait des instructions à ses membres, qui eux mêmes renvoyaient des informations à son cerveau. Nul besoin d'un programme simplifié à grands renforts de puces électroniques et d'amplificateurs et autres composants pour programmer un être humain. Ce qui le programmait, c'était avant tout l'évolution, les gênes, et plus subjectivement, son passé, son vécu, qui allait déterminer ce qu'il allait être comme individu. Par exemple, prenons des parents qui laissent tout faire. Les rejetons n'ont pas de limites, ils n'ont aucune notion du bien et du mal. Ils deviennent donc des délinquants en puissance, persuadés que quoiqu'ils fassent, il seront impunis, jusqu'au jour où ils se feront coffrer, et perdant le plus grand bien que l'humanité puisse posséder: la liberté.

Charmant, non? En tout cas, le mot pouvait s'apparenter au type qu'elle avait en face d'elle, et qui la scrutait, curieux, comme si elle avait le mode d'emploi de sa personne tatouée sur le visage. Il avait l'air d'un gentleman, mais il pouvait être potentiellement dangereux, torturé par une obsession qu'Irina n'arrivait pas à cerner, et un caractère prompt à la supériorité de sa personne sur n'importe quel citoyen lamdba. En tout cas, rien dans ses yeux innocents, sa bouille enfantine, laissaient présager cela. Mais c'était juste que...chaque être humain avait ses lubies, ses obsessions, ses idées fixes plus ou moins glauques. Et il avait l'air d'en avoir une paire, d'obsessions. Il tardait à l'adolescente de deviner lesquelles habitaient cette âme recouverte par un vernis nickel, à peine atteint par les sarcasmes et la bêtise propre à l'adolescence. Gratter le vernis d'une personne pour découvrir ce qu'elle était était une tâche certes passionnante, mais aussi passablement dangereuse. Tout dépendait si la personne qui était passée au crible était prédisposée à coopérer. Sinon, on pouvait toujours s'attendre à une réaction violente de la part du sujet. Non, vraiment. Dans le cas d'Irina, toute personne qui se risquerait à essayer de percer sa carapace ne resterait pas impuni. Irina ne révélait pas ses secrets à n'importe qui. Et il ne valait mieux pas, dans le fond, quiconque se risqueraità la défier sur un terrain mental pourrait en ressortir complètement traumatisé, persuadé d'avoir eu affaire à une cinglée, doublée d'une psychopathe. Parce qu'Irina avait aussi ses dérives, plus ou moins psychotiques, plus ou moins vicieuses. Elle n'était pas une sainte, et elle ne s'en cachait pas. Elle n'était pas non plus du genre à renier ce qu'elle était, quoique la politique de l'autruche pouvait s'avérer payante à certains niveaux. Là, maintenant, Irina commençait à s'agiter, dans l'attente d'un défi plus corsé, appréciant moyennement de se tenir à une bonne distance d'un ennemi potentiel. De là où il était, elle ne pouvait pas capter la lueur de son regard et découvrir, rien qu'en le regardant dans les yeux, sa personnalité. Pour le moment, il fallait rester à couvert, pour ne pas mettre l'ennemi dans une situation qui pourrait lui être profitable.

Tiens, c'était drôle, ça, cette capacité qu'avait Irina à classer ceux qui s'intéressaient à elle dans la catagorie 'ennemis'. Car celui qui cherchait à la cerner ne pouvait être digne de confiance. Car ils pouvaient, au terme de cette démarche insidieuse et certainement pas immunisée contre les coups tordus, deviner quels étaient ses points faibles pour mieux s'en servir contre elle après. C'était la technique digne d'un lâche, mais certains préféraient agir comme des lâches plutôt que de s'escrimer à la tâche en essayant de résoudre le mystère Irina -car il y en avait bien un- à la juste et non pas en trichant. D'ailleurs, en parlant de tricherie. Wagner avait décidé de ne pas bouger d'un pouce alors qu'elle avait fait diversion de manière peu commune, en prétendant l'avoir attiré dans un piège alors qu'il n'en était rien. N'importe qui aurait tiqué, mais pas Wagner, qui semblait être...intrigué, encore plus, ou bouffi d'orgueuil, c'était selon. Bref.

Je déteste les hauteurs.

Ah? Vraiment? Irina arqua un sourcil. Avoir la peur du vide était un gros problème. Elle s'arrêta, au milieu de la fenêtre, le regard planté dans celui de Wagner. Qu'il ose dévier le regard!

Vraiment? Eh bien moi je vais te dire. Je suis claustrophobe et j'ai peur de l'eau. Comme quoi, chacun a sa phobie.

Irina ne savait pas trop pourquoi elle venait de lui dire cela, mais qu'importe, elle lui avait dit. Sauf qu'elle ne lui avait pas dit dans quelles circonstances elle était devenue phobique, donc en clair elle lui a dit à moitié. Bref, ce n'était pas important. Elle le regarda se tasser contre le mur, puis elle sourit à moitié, bien que la situation n'était pas franchement drôle.

Tu sais...Avoir peur...t'empêchera d'être libre. Car tu restera piégé par ta peur, quoique tu fasses pour te libérer des autres contraintes qui entravent ta liberté. Avant d'ajouter, à mi voix. Dis moi. C'est quoi pour toi la liberté? Ca m'intéresse.

Et vlan. C'était parti pour un débat philosophique. Mais qui a dit que ça serait forcément chiant?
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyMar 8 Juil 2008 - 2:13

L’humain était définitivement un être compliqué. Le plus complexe à vrai dire. Et même à force d’observer, d’étudier, de parler et de chercher des réponses, Prosper n’arrivait pas à saisir pour quelle raison les humains étaient à la fois construits sur la même base et pourtant horriblement divisés au niveau de leurs caractères. Certains étaient fondamentalement machiavéliques alors que d’autres n’étaient nés que pour faire le bien. Et d’autres encore se trouvaient entre les deux, sans jamais vraiment se ranger. Mais encore : chez ces gens dits « mauvais » se trouvaient parfois quelques spécimens pas spécialement méchants qui se disaient méchants pour des raisons souvent connus d’eux seuls. Et de l’autre côté, chez les « bons », se tenaient parfois des gens pas réellement gentils qui ne se disaient bons que pour cacher leur appartenance à l’autre camp. Wow. L’humain était monstrueusement illogique. Tiens, d’ailleurs, même au niveau du langage, rien n’était simple. Certaines personnes parlaient franchement alors que d’autres préféraient être hypocrites; un petit pourcentage ne s’adressait presque jamais à leurs semblables, par asociabilité ou simplement parce que ces gens ne voyaient pas l’utilité réelle de parler alors que le regard savait bien faire les choses. Oui, car certains humains ne passaient des messages que par le regard, ce qui était idiot du point de vue de l’adolescent puisque les yeux ne pouvaient en aucun cas discuter sans le moindre mot. On ne pouvait pas se contenter de regarder les gens pour s’exprimer, les yeux ne pouvaient pas exposer toute la gamme des émotions. Et même dans les mots, certaines paroles n’étaient pas bien précises et la plupart du temps, le Serdaigle n’arrivait pas à comprendre très exactement le sens des choses. Une fois sur deux, lorsque ça ne concernait pas les cours, Prosper se retrouvait perdu dans les conversations.

En matière de langage, Irina n’était pas vraiment compliquée. Elle parlait avec des mots faciles à comprendre, des phrases qui n’avaient qu’un seul sens très facile à saisir et elle n’essayait pas de lui faire passer des messages étranges de manière subtilement trop subtile pour lui. Néanmoins, sa façon d’agir était le plus compliqué. Et il y avait pire encore : le fonctionnement de sa pensée. Pour le jeune homme, c’était la chose la plus insensée qu’il ait jamais vu. Ainsi, lorsqu’elle simula un semblant de piège, scellant la porte d’un sortilège avant d’inviter Prosper à se joindre à elle sur le rebord de la fenêtre, le Serdaigle se dit qu’il était tombé sur une cinglée. De toute façon, Irina n’était pas réputée pour être une fille totalement saine d’esprit…Elle faisait même un peu peur à vrai dire. Pas question de s’approcher de la fenêtre, même si elle promettait de ne pas le pousser en bas. Et ce ne fut pas bien long avant qu’il n’avoue la raison de sa crainte. Il avait le vertige. Il se forçait souvent à regarder par les fenêtres les plus hautes, pour surmonter sa peur, mais rien à faire. C’était une phobie qui avait toujours été là, ancrée au plus profond de son être sans qu’il n’arrive vraiment à en déterminer la cause. Quoique, avec la faiblesse dont il faisait preuve étant enfant, maintes fois ses cousins l’avaient poussé à grimper en hauteur et il s’était une fois retrouvé coincé dans un arbre, à chercher un ballon qui n’existait même pas. Il avait aussi découvert ses pouvoirs en faisant un vol plané horrible au-dessus des escaliers. Plus de peur que de mal, cependant il en était peut-être resté marqué. Les semaines suivantes, il n’avait jamais autant apprécié la rampe en bois qui bordait les marches. Mais passons. Il n’aimait pas revenir sur ce genre d’évènements, qu’il estimait honteux. En fait, il n’aimait pas beaucoup non plus le regard qu’Irina posait sur lui et dut faire un effort pour ne pas regarder ailleurs.


« Vraiment ? Eh bien moi je vais te dire. Je suis claustrophobe et j'ai peur de l'eau. Comme quoi, chacun a sa phobie. »

…Mais c’était bien différent voyons ! Elle n’avait pas à affronter l’une de ses peurs présentement. Ni d’eau, ni de lieux clos ne se trouvaient au sommet de cette fichue tour d’astronomie. Pourquoi était-il venu ici déjà ? Pour quelle raison ne s’était-il pas contenté de chasser ses camarades bruyants pour lire dans le dortoir ? Avec hésitation, l’adolescent alla s’adosser au mur pour ne plus voir la fenêtre. Parce que soudainement, ce trou béant dans le mur semblait vouloir le happer et il s’imaginait déjà la seconde suivante, lorsqu’il s’écraserait des mètres plus bas. Quelle tête ferait sa mère quand elle recevrait l’annonce du décès de son fils ? Et que ferait son père ? Y aurait-il une cérémonie spectaculaire ? Prosper espéra un moment que ce serait l’occasion que la famille Wagner lui porte un peu d’attention. Hmpf. L’inconvénient : il ne pourrait même pas profiter de cet évènement, puisqu’il serait mort. De toute façon, il n’avait jamais entendu parler de fenêtre tueuse. Irina était plus susceptible de le tuer que cette fenêtre, même si la fenêtre l’effrayait plus que la demoiselle.

« Tu sais...Avoir peur...t'empêchera d'être libre. Car tu resteras piégé par ta peur, quoique tu fasses pour te libérer des autres contraintes qui entravent ta liberté. », déclara Collins, avant d'ajouter tout bas. « Dis-moi. C'est quoi pour toi la liberté? Ca m'intéresse. »

La liberté..? Irina avait envie de débattre sur la définition de la liberté ? Pourquoi pas. Le Prosper intellectuel passionné par les cours n’avait plus qu’à exprimer son point de vue.

« La liberté est un concept plutôt abstrait…Mais pour moi, être libre signifie agir de façon autonome, tout en respectant les règles. Ne pas être contraint de faire ce que les autres attendent de moi, mais plutôt faire à ma manière ce qui est de mon devoir. Certaines personnes affirment que la liberté est d’échapper à toutes les règles et à l’autorité…Et je ne suis pas d’accord. Imaginons un instant que tout le monde soit indépendant à 100% et que plus personne n’obéisse au fonctionnement de base de la société, nous aurions à faire à l’anarchie totale, voir le chaos. La liberté ne signifie pas oublier le respect de soi-même et des autres et c’est d’ailleurs pourquoi je me considère comme libre, malgré les règles qui régissent notre vie quotidienne. Et malgré la peur aussi, si tu veux savoir. »

Prosper avait été élevé avec cette pensée. Les lois, les règles, les nombreuses contraintes…Il les respectait, les acceptait et ne s’en plaignait pas, parce qu’à force de les vivre, il les avait oublié. Tout simplement.

« La liberté à tout un autre sens pour toi, n’est-ce-pas ? »
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MessageSujet: Re: [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] [Oct.] Soleil noir [Pv Prosper] EmptyJeu 10 Juil 2008 - 14:00

H.U.M.A.N.I.T.E. un bien grand nom pour une si petite chose...Insignifiante et pourtant tellement présente. De quoi donner la nausée, c'en était écoeurant de voir ce que l'humain pouvait donner dans certaines conditions. Enfin. Même, toute une vie ne suffirait pas à décrypter les mystères de l'être humain, surtout quand on sait qu'on utilise moins de la moitié de notre capacité cérébrale...Pour certains, ils ne l'utilisent même pas. Aussi loin que l'espèce humaine survivra, les mystères demeureront, après tout, dans ce monde, bon nombre de mystères restent entiers. Comme par exemple, le mystère des géants de l'île de Pâques. Nul ne sait avec exactitude comment ils sont arrivés là où ils en sont, comment ils ont été installés de la sorte, par qui, et par quels moyens. Surtout à une époque aussi lointaine, les moyens pour dresser ces statues devaient être sacrément ingénieux. Et puis, ces dessins dans le désert de Nazca, insignifiants vu du sol, mais tellement élaboréss vus du ciel, à l'époque où les hélicoptères et autres engins volants n'existaient pas encore...Pour sûr, l'humanité avait connu des génies, mais aussi des monstres. Et c'était ce qui laissait perplexe. Doit-on utiliser ses extraordinaires capacités pour faire le mal, ou pour faire le bien? Certes, faire le mal c'est la solution de facilité, mais le bien n'est t'il pas lui aussi tout aussi illusoire? Qu'on le veuille ou non, le mal a besoin du bien pour exister et vice-versa. Sans le mal, le bien n'aurait pas raison d'être, cette notion viendrait à disparaître, comme tous les contraires qui fonctionnent par paires. La notion du mauvais ne serait pas telle qu'on la connaît si jamais on ne savait pas ce que signifiait le terme "bon". A bien des égards, ainsi, les jeunes enfants ne savaient pas faire la différence entre le bien et le mal, car l'une de ces deux notions étaient souvent absentes. C'est quand ils commencent à comprendre ce que c'est qu'ils savent ou non si ils font des trucs bien ou encore des bêtises. Alors qu'on cesse de vouloir faire pencher la balance du bon ou du mauvais côté, si l'un est détruit, l'autre n'a pas plus de chances de survivre. Une balance, c'est fait pour être en équilibre. Pas pour pencher plus d'un côté que de l'autre. Qu'on le veuille ou non, ni le mal, ni le bien ne devaient régner plus que l'autre. C'est une question d'équilibre, pour le bien de tous. Vous comprenez?

Les parents pensent agir pour un "bien" quand ils inculquent à leur avorton les valeurs morale d'une société donnée, qui ne fait pourtant pas preuve de vérité absolue. Le temps qui passe faisait en sorte qu'on sache faire la fameuse distinction, et agir en fonction de cela, en se rappelant de ce qu'on a bien pu nous dire quand on était plus jeunes. Etre grandiloquent ne servait à rien. D'une, parce que les gens trop grandiloquents étaient pris pour des débiles mentaux, de deux, parce qu'on ne pouvait rien expliquer à grands renforts de mots compliqués et ardus, qu'une infime poignée de population pouvait maîtriser. Les gens se comprenaient parce qu'ils utilisaient un langage simple, compéhensible par tous et pour tous. D'ailleurs, dans certains dictionnaires, les trois quarts des mots n'étaient pas utilisés par la population, mais ils étaient là pour faire joli, ou alors tout simplement parce qu'ils existaient. C'est comme certains individus. Ils sont là, donc il faut faire avec. Même si l'individu en face de soi est l'un des plus horripillants qu'il soit, et que l'envie de lui mettre des claques est forte. Puis il y avait ces phobies, qui vivaient en nous sans qu'on puisse y faire quoique ce soit.Pour Irina, c'était bien simple, sa claustrophobie avait toujours été là, sans qu'aucun évènement n'ait pu la déclencher. Elle avait toujours vécu avec, sans vraiment savoir pourquoi il en était ainsi. Pour sa peur de l'eau, c'était plus délicat.Elle y vouait une peur mortelle depuis ce fameux jour, en Norvège, où elle a bien failli perdre la vie, se noyant quasiment dans un fjord, alors qu'elle était partie chercher son petit-cousin qui n'avait pas respecté les consignes qu'on lui avai données. Ah, les gosses, je vous jure. Quoiqu'il en soit, Irina craignait l'eau, et elle y serai sans doute restée si jamais son père n'était pas revenu chercher sa fille et le petit Thomas. Elle n'avait jamais cherché à apprendre à nager, et même encore, aujourd'hui, elle ne le savait pas. Bref.


Elle regarda encore Prosper, fixement, qui semblait mal en point. Ca lui rappelait son comportement à elle, quand elle était près d'une grande étendue d'eau, comme ce fichu lac dans lequel ils n'avaient pas le droit de se baigner. D'ailleurs, pour rien au monde, Irina n'aurait osé plonger là dedans, préférant rester sur les berges, au sec, plutôt que de risquer de sombrer dans les profondeurs glacées du lac. Et puis dans les étendues d'eau, on ne savait jamais trop ce qui pouvait s'y cacher comme créatures. Ni même ce qu'on pourrait y trouver. Bref, l'eau ça avait peut être plus de potentiel meurtrier que le vide. Certes, une fois qu'on a dégringolé du haut d'une tour, on n'avait plus qu'à nous ramasser à la petite cuillère, mais l'eau était encore plus fourbe, puisqu'elle s'imisçait dans les poumons, bloquant petit à petit la respiration, faisant mourir sa victime d'asphyxie, une mort lente et douloureuse, où l'agonie était interminable. Irina frissonna, et secoua la tête pour chasser ces idées néfastes. Prosper, lui, s'était tassé contre le mur. Irina savait trés bien ce qu'il était en train de ressentir à ce moment là.

Tu sais, je ressens la même chose quand je suis à proximité d'une grande étendue d'eau. Cette étendue m'appelle, m'attire, j'ai l'impression que si je m'y attarde un peu trop longtemps, je vais finir par plonger sans jamais remonter, parce que je nage aussi bien qu'une clé à molette.

Ouais, ce truc où qu'on se sentait attiré par ce qui nous faisait peur, et plus on essayait de tenir la distance, plus on se sentait irrépressiblement attiré par le danger, et même quand l'endroit était hors de vue, le savoir tout près continuer de nous ôter tous nos moyens. C'était comme ça que fonctionnait la peur. Rien que de voir l'objet de sa peur donnait l'impression que l'attaque était imminente même si notre adversaire restait aussi calme qu'une mer d'huile. C'est par exemple le cas avec les insectes, ils ne sont pas dangereux à proprement parler -après tout, les petites bêtes ne mangent pas les grosses-, mais c'est parce que depuis la nuit des temps on les a diabolisés qu'on en a peur. Du coup, certains sont transis d'effroi à la vue d'un insecte, mais Irina ne craignait pas les bestioles, après tout, elles étaient inoffensives. C'était plutôt elle qui était dangereuse, pouvant les écraser d'un coup de talon.

Elle écouta Prosper faire son topo sur la liberté, liberté individuelle, qui, selon ses dires, était garantie par les règles et les contraintes, qui sont les fondements de la société telle que nous la connaissons aujourd'hui. Elle esquissa un sourire, avant de murmurer.

Tu es vraiment mignon, toi. Docile et sage, obéissant sans broncher à ce que l'on te dit...C'est pas comme ça que tu pourras avancer.

Elle lui décocha un sourire plus franc, avant de s'asseoir à nouveau sur le rebord de la fenêtre, en tailleur.

Evidemment. La liberté prend un tout autre sens pour moi. D'accord, il y a des règles. Je conçois bien qu'il s'agisse là une garantie de nos libertés individuelles, comme dirait l'autre, "la liberté des uns s'arrête où celles des autres commencent". En théorie, on est libres de faire ce qu'on veut, du moment que ça ne nuit pas à autrui. Mais...Je ne pense pas que tout contraindre soit une bonne solution non plus. Par exemple, regarde, un enfant, si on le laisse tout faire, c'est un futur délinquant. Si au contraire, on le restreint au maximum, ça en fait un dingue. Je pense qu'il y a des bonnes règles, essentielles à notre survie, comme d'autres, qui nous empêchent d'être. Pourquoi a t'on opposé des interdits si ce n'est pas pour les braver? A ton avis, aurait-on eu l'idée de dire "tu ne tueras point" si certains ne prenaient pas leur pied à le faire? Crois tu qu'il a été nécessaire de considérer la luxure comme étant un péché si, quelque part, on n'y prenait pas plaisir? Ce que j'entends par liberté, c'est...profiter de chaque instant, Carpe Diem, comme dirait l'autre. Parce que dans toute cette histoire, c'est le plaisir qui est important, et le fait que nos sociétés sont plus ou moins chrétiennes font de ce mot un mot tabou, puisque...les catholiques préconisent une vie de souffrance qui est salutaire...Mais ça, j'imagine que tu le sais, non?
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