* Mais comment un dé peut-il rouler sur du plat ?*
Néanmoins, le dit-dé ne faisait pas que rouler sur les dalles de façon régulière. Non, cela aurait été que trop simple. Il lui fonçait dessus en plus. Comment un dé peut-il choisir de foncer sur quelqu’un ? Bon d’accord, il aurait été immoral de voir cet objet esquiver et contourner la jeune fille, immoral et irréaliste, mais l’étrange élan de ce dernier valait le fait de se poser ce genre de questions. S’arrêtant net dans le couloir, June observa le petit objet jusqu’à ce qu’il n’arrive à quelques centimètres de ses chaussures. Ordinairement, il aurait dû s’arrêter, non ? Peut-être provenait-il des escaliers ? Peut-être pas. Relevant sa chaussure, elle finit par coincer l’objet entre le sol et son pied. Ainsi immobilisé, la jeune fille pouvait s’abaisser afin de prendre cet étrange objet magique. Car il ne pouvait pas s’agir d’un dé moldu. Ceux-ci ne couraient pas des kilomètres et des kilomètres dans les couloirs. Celui-ci coinçait entre ses doigts, elle continua son chemin tout en maintenant son livre fermement contre son corps.
Qu’importe où ses réflexions la menaient, elle n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi quelqu’un laisserait un dé afin de lui faire défiler les longs couloirs. Est-ce que quelqu’un lui tomberait dessus en criant parce qu’elle venait d’arrêter un processus de réflexion scientifique très important ? Ne la regardez pas ainsi. Cela lui est déjà arrivé. Alors qu’elle se rendait au cours de Botanique, elle venait de repérer un Mantricolius Arboriculus qui restait dehors alors que l’hiver était annoncé depuis longtemps et qu’il ne devait pas être bien loin de zéro. La plante allait geler ainsi, c’était certain. La prenant en main afin de la rentrer à l’intérieur, June avait ouvert la porte d’un coup de pied puis s’était aidé de son dos. Le sermon et la fureur du septième année qui tentait l’expérience l’avait tellement surprise qu’elle en avait lâché le pot qui s’était brisé au sol. Depuis, elle avait évité les septièmes années de Poufsouffle. Beaucoup plus hargneux qu’on ne le pense. Néanmoins, alors que le dé ne se trouvait plus au sol, celui-ci n’avait pas pour autant fini de revendiquer ses droits. En effet, il semblait vouloir continuer à rouler même en se trouvant comme pris entre deux pinces représentaient par les doigts de la Serdaigle.
- « Ahhh ! Mais ca ne s’arrête jamais. »
Surprise. Apparemment non. La curiosité prenant le pas sur la raison, June se promit alors d’aller chercher un livre à la bibliothèque parlant des objets magiques dès le lendemain. Venant juste d’en sortir, elle savait d’ouïe certaine – puisque Pince avait encore crié à ses rompre les cordes vocales – et de vue acceptable que l’heure d’ouverture était dépassée depuis quelques temps déjà. Mais alors que faisait-elle dans les sous-sols des cachots ? Vous êtes bien curieux tiens. Voire même un peu trop… Bon d’accord, vous allez finir par le savoir. Cette chère April venait une fois de plus de convaincre June de la suivre – par on ne sait quel moyen, peut-être celui que d’avoir les oreilles qui bourdonnent moins par la suite – mais June remontait les étages sans elle. On se demande bien pourquoi tiens…
Finalement, autre chose attira l’attention de la jeune fille dans les couloirs. Un Serdaigle des années inférieurs se trouvait assis à même le sol dans une attitude assez… désespérée. Soit il devait avoir un mal de crâne immense pour rechercher le calme des sous-sols, soit il avait des soucis. Comment s’appelait-il déjà ? Neige ? Non. Ah oui, Snow. Mais June ne se souvenait pas de son prénom. Elle avait entendu parler de lui par April lorsqu’elle énonçait les bizarreries et spécialités de Poudlard. D’ailleurs, June n’avait toujours compris en quoi le garçon y figurait.
- « Hum, Hum. Je peux faire quelque chose pour toi ? T’accompagner à l’infirmerie ? »