La rentrée cette année s’était merveilleusement entamée, beaucoup de cours avaient déjà fait leur apparition. Pomona Chourave, habituelle professeur de botanique, s’était levée fort bien tôt ce matin là. A vrai dire, elle attendait impatiemment de pouvoir enfin elle aussi donner son premier cours. Tout était déjà près dans les serres, il ne manquait plus que les élèves. Ce premier cours allait porter sur les bubobulbs, une plante assez spéciale en son genre. Le professeur Chourave s’en était suffisamment procuré pour pouvoir en confier un par groupe de deux élèves. Ceux-ci étaient posés sur trois grandes tables, pour que les élèves aient assez d’espace. En face de son bureau, une plus petite table y était également installée, trois caisses y étaient posées. Les bubobulds bougeaient étrangement, leur substance liquide se rependant sur leur table (Voir ici). Ils n’avaient d’ailleurs pas franchement fière allure. Un bubobuld resemble à une grosse limace, couverte de pustules brillantes pleines de pus vert jaunâtre. Elle dégageait même une forte odeur d'essence.

D’un geste vif, Pomona Chourave s’empara de sa baguette magique en écrivant avec agilité quelques phrases sur le tableau, qui allaient servir au bon fonctionnement du cours. L’exercice allait être noté, car même si ça n’était encore qu’un premier cours, les élèves se devaient de faire ça correctement. Le professeur examina le tableau une dernière fois pour vérifier que tout était présent, et rangea ensuite sa baguette.

Tableau :

1er cours : Les bubobulbs

Consignes de sécurité :
- Avant de commencer toute chose, veillez vous dirigez vers la petite table, où est installé trois caisses de rangement.
- Prenez une paire de gant chacun, que vous mettrez immédiatement avant de commencer l’exercice. Ceci pour éviter tout accident. Ceux-ci sont dans la première boîte
- Dans la deuxième boîte, des « pinces ». Prenez-en également une chacun.
- Avant de retourner à votre place, prenez un petit pot, que vous trouverez dans la troisième boîte.
- Ne criez pas, restez calme et veillez à faire l’exercice correctement. La plante réagit mal au contacte avec la peau.

Consignes du cours :
- J’espère de vous une attitude correcte, car si vous laissez tomber le bocal, celui-ci se brisera. Les gants que vous prendrez par la suite devront m’être rendu, et bien évidemment dans l’état où je vous les ai donné.

Consignes de l’exercice :
- Une fois vos gans enfilés, placez-vous autour d’une table, en veillant à être devant une plante.
- A l’aide de la petite pince fournie, vous allez extraire le liquide contenu dans les boutons de la plante, et le mettre dans le petit bocal également reçu. Ceci à faire avec le plus grand soin.
- Une fois ceci terminé, écrivez votre démarche.
- Remettez-moi le pot et votre feuille à la fin du cours.

Bon travail !

La sonnerie du premier cours retentit, annonçant que ses élèves n’allaient pas tarder. Vérifiant une toute dernière fois si le matériel était bien à sa place, Pomona vint ouvrir la porte au groupe d’élèves qui attendaient dehors. Une fois tous installés autour d’une des tables, le professeur, un sourire chaleureux aux lèvres, referma la porte et se plaça devant les étudiants.

- Bonjour à tous ! Nous revoici donc pour cette nouvelle année, qui va s’avérer plus que prometteuse ! Tout d’abord, je vous demanderez de lire attentivement le tableau. Toutes les consignes y sont, mais si vous avez une question, n’hésitez pas, je suis toujours ici. Comme inscrit, aujourd’hui nous allons étudier les bubobulbs. Mais avant que vous ne commenciez l’exercice, je dois vous informer des risques. Non dilué la substance du bubobulbs, provoque l'apparition de cloques, qui je dois dire, font assez mal. C’est pourquoi je vous demanderez de ne pas mettre votre peau en contact avec celui-ci.
L’exercice est noté. Bonne chance à tous !

[HJ / Ceci est un TP, donc pour ceux qui ne le savent pas, c'est vous qui gérez votre exercice... Toute votre démarche doit être contenue dans un seul post, du moment où vous entrez dans la classe, jusqu'au moment où les pots et la feuille sont remis. Les points seront atribués à la fin du cours en fonction de votre originalité, humour et qualité du Rp. Bonne chance !!!]

Il n’y avait rien de plus manuel que la botanique. Autant les sortilèges ou la métamorphose requerrait le bon maniement de la baguette magique, autant la botanique demandait de plonger le bras dans un grand sac de bouse de dragon. Différence de raffinement, pourrions-nous dire. D’ailleurs, le professeur Chourave en elle-même ne respirait pas vraiment la finesse et la délicatesse : l’état de sa tignasse, le petit écosystème sous ses ongles suffisait à vous renfoncer dans un renfrognement insalubre.

Ron n’aimait pas vraiment la botanique. Non pas que le noyau même de la matière ne le dérangeât, mais la douche qui devait indéniablement en découler lui apparaissait chaque fois comme une énorme perte de temps. Pendant que les autres élèves sortaient beaux et bien propres de cours «normaux », allaient manger allègrement en bavardant, les pauvres rescapés de la botanique filaient se décrasser sous l’eau froide, étouffant les plaintes de leur estomac. Et ici, vêtu d’un long tablier aussi ridicule qu’inconfortable, Ron redoutait le pire en avisant d’un œil dégoûté le troupeau de bubobulbs. L’avertissement du professeur Chourave ne l’étonna guère : l’année dernière, Hermione avait reçu une assez belle dose de pus sur les doigts, la dispensant malgré elle d’un cours de Soins aux Créatures Magiques. Soit, il mettrait ses gants, voilà tout. Le professeur s’évertua dans sa lancée, exécutant un grand geste par-ci, reniflant avec force par-là, ennuyant Ron aux deux pôles. Soupirant, il contemplait les arrosoirs. Un étrange liquide, calme et plat, apaisait leur contenu, produisant de temps à autres un pétillement discret. Le Gryffondor se tortilla sur place, détourna son regard, repoussant cette brusque envie d’aller aux toilettes.

- Bonne chance à tous ! conclut enfin le professeur Chourave.

« Pas trop tôt, songea Ron en malmenant son tablier. »

Il se dirigea en traînant la patte jusqu’à une table de maigre condition, soutenant trois caisses de tout aussi moindre allure. Sentant le souffle agacé d’Hermione dans sa nuque, il précipita un peu ses gestes, enfila une paire de gants en peau de dragon (renforcés ceux-là, fallait pas demander !), s’empara d’un pince et d’un pot, puis s’installa à son plan de travail. Un gros bubobulb l’y attendait, soufflant et crachant comme une locomotive à vapeur. Outre les Véracrasses, jamais il n’avait été donné à Ron de voir chose aussi laide. Le fait qu’il s’agisse là d’une plante, et non d’un être partiellement vivant, le sidérait. Cela se tortillait, cela couinait, cela pullulait d’une infinité de boutons poisseux qui – en plissant légèrement les yeux – faisaient vaguement penser à la peau d’Eloïse Midgen. D’un doigt prudent, il titilla les extrémités du végétal ; le bubobulb se rétracta comme sous l’effet d’une décharge, compressant ses cloques de pus qui frémirent dangereusement. Juste à côté de lui, Hermione enfilait ses propres gants d’un air de professionnelle. Harry regardait Neville s’émerveiller devant tant de beauté sauvage, et le professeur Chourave inspectait le bon respect de sa série de règles. Comme si l’on allait se risquer à frôler une horreur pareille à mains nues ! C’était dégoûtant. Les équipes se formèrent selon la disposition de chacun : Hermione avec Ron, Harry avec Neville. Dans un certain sens, le Gryffondor aurait préféré s’associer à son meilleur ami : Hermione ayant la fâcheuse habitude d’exiger une perfection minutieuse qui, en fin de compte, ne parvenait qu’à stresser l’acolyte et à le pousser aux pires catastrophes. D’ailleurs, la manière dont elle le regardait résumait à elle seule toute l’instabilité de la situation. Ronald soupira, prit sa pince, et marmonna :

- Allez, on y va !

Ce fut un carnage abominable.

Il creva une première cloque qui répandit un flot de pus un peu partout, comme un épanchement de fiel corrosif ; une substance jaunâtre qui suintait l’essence et provoquait des envies de vomir. Hermione recueillit sans tarder la précieuse substance, l’agglutina dans le pot, racla le superflus déjà séché, sous les « yuk ! » et les « beurk ! » sonores de Ron. Souhaitant se rattraper, il malmena un gros abcès en le pinçant puis le tournant vigoureusement, réussissant cette fois à récolter une bonne cuillerée sans trop d’épanchements. Comme survolté par cette prouesse, sa tentative suivante fit carrément exploser le furoncle, projetant un jus grumeleux partout dans les airs. Quelques gouttes vinrent grignoter son tablier, tandis qu’Hermione entama une tour entier de table, battant l’air de ses bras en essayant désespérément d’ôter ses lunettes protectrices qui fondaient. Le bubobulb s’énerva, hurla, Ron le frappa, fit perdre cinq points à sa maison, manœuvra les pinces sans la moindre délicatesse, Hermione corrigeant çà et là les multiples maladresses. Au final, soit une heure et demi plus tard, le résultat était là :
- Hermione avait dû se couper une mèche de cheveux pour échapper à l’emprise d’une brûlure dévorante.
- Elle avait hurlé « Ron fais donc attention ! » et « PAR MERLIN ! TIENS-LE MIEUX QUE CA ! » plus de trente-huit fois.
- Harry était brûlé au premier degré à l’oreille gauche.
- Ron devrait changer de caleçon.
- Le même individu tenait entre ses doigts tremblants une petite bouteille remplie à ras-bord de pus frétillant, ainsi qu'une rédaction complètement bâclée.

Le premier qui lui demandait s’il avait aimé le cours, il lui enfonçait le poing en pleine face. Ce fut avec un sourire douloureux qu’il glissa le flacon entre les mains du professeur Chourave, remonta son pantalon, sortit des serres en coup de vent, se promettant de brosser la prochaine activité de la sorte, et n’espérant plus que la tendre étreinte d’une douche chaude.

Comment Neville pouvait-il aimer les plantes ? Franchement, il ne voulait pas le savoir…

Ah le cours de botanique ! Enfin un cours qui valait la peine de quitter la tour de Serdaigle et de venir passer une heure à écouter le bavardage d'un professeur. Ces derniers temps, Prosper n'avait plus la tête à se forcer pour les matières dans lesquelles il avait de la difficulté, il préférait montrer avec une arrogance mal dissimulée à quel point il était intelligent dans les matières où il réussissait. Ce matin-là, il s'était levé relativement de bonne humeur en sachant qu'il aurait un cours de botanique et n'avait crié que sur deux de ses compatriotes -un record cette semaine. Il avait passé une mauvaise nuit à cause d'une question dans un devoir à rendre dans deux jours, question pour laquelle il n'avait toujours pas trouvé la réponse et refusait catégoriquement de demander de l'aide à qui que ce soit. Après avoir enfilé son uniforme et rangé son matériel dans son sac, l'adolescent poussa la prétention jusqu'à dire à l'un de ses camarades que sa cravate aux couleurs de sa maison n'était pas nouée comme il se doit et qu'il aurait bien besoin d'un cours pour faire un noeud présentable. Finalement, il cria sur trois de ses compagnons.

Il entra dans les serres dans le même état d'esprit, adressa un bref signe un minimum sympathique à ses quelques amis de Serdaigle, jeta un coup d'oeil froid vers les élèves de Serpentard, ignora délibérément Poufsouffle et Gryffondor et écouta attentivement les consignes du professeur Chourave. Comment avait-elle dit ? 'Je vous demanderais de ne pas mettre votre peau en contact avec celui-ci', hmm ? Elle n'ordonnait pas, elle demandait. Belle façon de dire : 'Vous êtes prévenus, maintenant faites ce que vous voulez !'. Prosper étouffa un baillement avant d'aller se placer en file, n'hésitant pas à jouer du coude pour être l'un des premiers. Non mais il tenait à sa réputation tout de même : il était un intellectuel et qui plus est un des premiers de sa classe, s'il voulait le rester, il fallait prendre les grands moyens. Lorsqu'il fut armé d'une paire de gants, d'une paire de pince et d'un petit pot, il retourna à sa table où il fut jumelé avec une fille de sa maison. Le jeune homme lui adressa un signe de tête poli, sans le moindre sourire, bien qu'il la connaisse de nom et de visage. Il était ici pour travailler, pas pour faire la conversation. Aussitôt ses gants enfilés, il s'approcha de la plante et -s'il avait porté des lunettes, les aurait replacé avec un air de professionnel- afficha une moue dédaigneuse. Quelle horreur qu'était ce végétal.

Sa coéquipière semblait littéralement dégoûtée mais elle approcha néanmoins le pot comme si elle s'attendait à ce que la plante crache la substance jaunâtre qui reposait dans ses pustules purulentes. Prosper lui lança un regard hautain avant de lui demander sur un ton cinglant :

« Tu attends qu'elle fasse le travail pour toi ? Nous n'avons pas encore crevé de cloque, espèce de sotte, le pot est actuellement i-nu-ti-le ! »

La demoiselle le regarda comme s'il venait de la gifler et se recula un peu alors que Prosper perçait l'un des boutons. Le liquide s'échappa plus rapidement qu'il ne l'aurait cru et il eut à peine le temps de crier sur sa compagne, à propos de sa vitesse de réaction et de son manque d'attention, que déjà la substance s'était répandue sur la table de travail. Franchement de mauvaise humeur, le Serdaigle reprit son travail avec acharnement, s'attira un regard réprobateur de la part du professeur lorsqu'il hurla une énième fois sur sa camarade et finit même par perdre patience.

« Tiens, si tu tiens tant à le faire. », siffla Prosper à l'oreille de la jeune fille en lui remettant brusquement les pinces.

Il prit le pot à moitié rempli sans la moindre délicatesse et renversa quelques gouttes sur le bras de sa compagne, celui-ci n'étant qu'à peine caché par ses manches remontées. L'adolescente poussa un cri, échappa les pinces et regarda avec horreur une cloque se former là où les gouttes étaient tombées. Elle jeta un regard furibond à Prosper qui s'excusa platement de sa maladresse avant de reprendre les pinces et de continuer le travail. Sa coéquipière alla aussitôt voir le professeur Chourave pour lui montrer l'unique cloque -heureusement que ce n'était que quelques gouttes car elle aurait pu en avoir plusieurs- et l'enseignante l'envoya de suite à l'infirmerie pour soigner cette douloureuse irruption. Sans un seul regard pour la jeune fille qui quittait le cours en larmes, Wagner termina de remplir le petit flacon et s'attaqua à la partie qu'il préférait : le compte-rendu. Il retira avec précaution ses gants, les posa tout près en cas de besoin, s'assura que son coin de table était propre puis sortit parchemin et encrier. Il trempa le bout de sa plume dans l'encre noire et traça lentement les lettres de son nom en en-tête. P-r-o-s-p-e-r W Arf ! Il venait de gâcher un trait de son superbe 'W' et fixait maintenant son parchemin avec l'air de quelqu'un qui s'apprête à tuer. Il sortit aussitôt une nouvelle mesure et recommenca avec une minutie consternante. Trois essais plus tard, il termina enfin l'écriture de sa démarche.

Le jeune homme releva les yeux pour observer comment ses camarades de classe s'étaient débrouillés. Il semblait y avoir quelques blessés qui seraient acheminés à l'infirmerie pour bénéficier des soins de Madame Pomfresh. Certains avaient fait un véritable désastre -comment en douter avec une telle classe d'empotés ?- et d'autres s'en étaient sortis plutôt bien -pour ne pas dire mieux que lui. Après avoir lancé des regards prétentieux à gauche et à droite, Prosper alla remettre son parchemin et le petit pot au professeur, replaça les gants et les pinces là où ils devaient être puis alla ranger ses affaires et sortit de la serre. Il prit bien soin de dépasser brusquement quelques élèves qui traînaient et donna un coup de coude à l'un d'entre eux dans l'espoir que ce geste de violence lui permettrait d'évacuer la frustration accumulée. En vain.

L'un de ses cours favoris venait de le mettre en rogne pour la journée.

La botanique ! Quoi de mieux que ce cours pour commencer la journée ?! Ben tous les autres cours en fait, sauf celui de potions. Bill n'était pas un fervant admirateur des fleurs et s'ennuyait parfois dans ces serres malodorantes que le professeur Chourave affectionnait tant. Peut-être se sentait-elle dans son élément naturel ? Il faut dire que cette charmante Pomona Chourave était absolument tout sauf un modèle de féminité ; les cheveux mal coiffés, les mains sales, cette horrible blouse tâchée d'on ne sait trop quoi et malodorante qu'elle portait en permanence, un modèle de propreté dirons-nous. Bill ne comprendrait certainement jamais la passion que vouait certaines personnes à l'étude des plantes, enfin plutôt à l'étude de " certaines " plantes. Pour être honnête, le jeune homme n'avait jamais vu de plante plus horrible que la mandragore, pourtant des centaines de sorciers passaient leur temps à étudier toutes les propriétés connues et inconnues de ce " bébé ". Sans parler de l'étincelle qui avait brillé dans les yeux de leur professeur lorsque, en deuxième année, elle leur avait présenté les pots.

Bill acheva lentement de boutonner sa robe de sorcier puis de nouer sa cravate avant de descendre tout aussi lentement dans le parc. Le jeune serdaigle était quelqu'un qui tenait particulièrement à son apparence, il n'aimait pas trop ce qui était moche. Imaginez donc sa tête lorsque, en pénétrant à l'intérieur des serres, il apperçut ces horribles plantes qu'étaient les bubobulbs. Du pus, du pus and du pus again, voilà ce qui choqua Bill. Comment Dame Nature avait-elle fait pour créer une telle immondice ? Venait-elle de boire un cidre de trop ? Et quelle odeur ! On ne pouvait pas dire que l'essence soit le parfum préféré de notre jeune germanique. Ce dernier était d'ailleurs perdu dans cette dégoûtante contemplation lorsqu'une silhouette un peu rondelette vint se placer dans son champ de vision. La couleur jaunâtre de ses habits lui indiqua avant même de lever les yeux sur elle qu'il ne s'agissait ni plus ni moins que du professeur Chourave. Cette dernière semblait fière de ce premier cours, comme si elle était certaine de leur faire plaisir en leur faisant étudier ces " choses ". Notre cher professeur Chourave leur fit donc un petit discours dans lequel elle les informait de ce qu'il leur faudrait faire avant de commencer leurs manipulations. Pour la première fois de sa vie de sorcier dans cette matière, Bill n'était pas très impatient de toucher à cette immondice qui devait leur servir d'objet d'étude aujourd'hui. Le passage qui interessa le plus notre jeune homme fut celui où le professeur parla des effets du pus ; il se voyait bien en jeter malencontreusement sur un élève de serpentard un peu trop près de sa table, les effets observés pourraient être très instructifs et, surtout, très divertissants. Sadique, Bill ??! Mais non, juste d'humeur farceuse.

Bill lut " presque " attentivement les instructions qui étaient inscrites au tableau, pensant déjà à sa future victime, et se dirigea comme indiqué vers les trois caisses de rangement installées sur la petite table. Une horde d'élèves s'y était déjà précipitée au plus grand étonnement du serdaigle qui se demandait bien comment ils pouvaient tous être aussi impatients de toucher à ces grosses verrues. Lorsque son tour fut venu, il prit une paire de gants, une pince et un pot avant de retourner s'installer à une table. Il y fut bientôt rejoint par une jeune fille qu'il ne connaissait que trop bien ; s'il y avait un Neville Londubat au féminin, c'était bien elle ! Maladroite, bête et pleurnicharde, il se maudit d'être ainsi mis en binôme avec elle. Une chose était pourtant claire dans son esprit, il allait devoir toucher lui même à la plante car il était hors de question qu'elle lui envoie du pus dans la figure. Elle lui fit un petit signe de la main, devenant écarlate, signe auquel Bill répondit par un sourire hypocrite. N'avait-elle pas de langue ? Son regard fut attiré par une grosse pustule se trouvant sur le nez de son binôme ; encore plus jaune et grosse que celle du bubobulb qui se trouvait entre eux. Il enfila sa paire de gants et leva les yeux sur elle ; elle restait là comme une idiote et le regardait. Il crut d'abord qu'il y avait quelque chose qui clochait chez lui mais les rougeurs qui parsemaient les joues de la jeune fille lui firent comprendre qu'elle était tout simplement en train de " baver " sur lui. Il soupira, baissa les yeux sur le matériel mis à leur disposition et lui lança d'un ton dédaigneux :

« Fais attention, tu baves. »

Opération réussie, la voilà encore plus écarlate qu'au début du cours. Bill ne put réprimer un petit sourire qu'il cacha bien vite. Lorsqu'il releva ses yeux moqueurs sur elle, elle avait suivi son exemple et enfilé ses gants mais restait plantée là telle une potiche, espérant peut-être que les manipulations se feraient toutes seules. Tenant particulièrement à éviter une catastrophe plus qu'évidente, Bill prit l'initiative de percer la première cloque tandis que sa camarade tenait le pot. Ce n'était pas très facile de tenir une pince avec cette grosse paire de gants mais il s'en sortait quand même.

« Comme tu fais ça bien ! » lâcha-t-elle.

* Souris et ne dis rien, souris et ne dis rien... *

« Ouai, je sais. » répondit-il d'un ton absent.

* Quel modèle de modestie, bravo ! *

Bill pensait pouvoir éviter la catastrophe mais la paire de bras gauches qui lui servait de binôme voulut à tout prix percer quelques cloques. Le serdaigle lui aurait vivement conseillé de commencer par percer celle qu'elle avait sur le nez mais préféra éviter l'incident diplomatique. Il la regarda, inquiet, mais prit tout de même le pot en main tandis que cette dernière avançait sa pince vers une première cloque. A la grande surprise du jeune Kaulitz, le liquide s'écoula simplement dans le pot ; elle venait enfin de réussir quelque chose. Mais mieux ne valait pas s'avancer trop vite avec elle, un incident était vite arrivé et les soupçons de Bill furent vite fondés. En effet, tandis que sa camarade portait de nouveau la pince vers une autre cloque, cette dernière eut plus de mal à céder sous la pression et lui explosa au visage. La vision de cette jeune fille couverte de cloques encore plus repoussants qu'elle provoqua un fou rire au jeune serdaigle qui eut toutes les peines du monde à se maitriser. Elle se mit à paniquer et regarda Bill, le suppliant du regard de la rassurer.

« Ne t'inquiète donc pas, je peux t'assurer qu'on ne voit pas la différence avec ton visage habituel. » déclara-t-il avec sérieux.

* Bravo, en plus d'être modeste tu déccroches la palme d'or de la diplomatie avec les filles ! *

La donzelle sortit en courant de la serre, certainement en direction de l'infirmerie, tandis que Bill achevait de crever les dernières cloques. Après avoir terminé la partie manipulation, il s'attela avec sérieux à la rédaction du compte-rendu et le remit, non peu fier de lui, au professeur Chourave. Il lui confia aussi le précieux pot rempli du liquide jaunâtre et malodorant qu'était le pus de bubobulb et repartit vers sa table pour ranger ses affaires. Lorsqu'il quitta la serre, il avait un petit sourire moqueur sur les lèvres et se dit que la journée commençait très bien.

Lena entra sans plus d'entrain dans la serre de botanique, là où se déroulait un cours bien ennuyeux mais malheureusement indispensable. Elle se devait d'y être présente, vu que le professeur Chourave n'était autre que la directrice des Poufsouffles. Elle avait d'ailleurs toujours été juste avec eux, il fallait donc, en contrepartie, lui rendre un devoir propre et soigné.
En théorie seulement. La pratique était toute différente. Lena n'était pas la plus agile de ses mains en ce qui concernait les plantes. La seule chose qu'elle aimait faire en rapport avec eux, c'était les découper en rondelles pour ensuite mieux les incorporer à ses potions. Il était maintenant donc difficile de vouloir prendre soin d'eux...

S'avançant vers une table, elle se débarassa de sa cape, et prit le temps de lire les instructions au tableau. Des bubobulbs? Lena leva un sourcil, déconcertée. Ces plantes n'étaient pas ses préférées, et pour cause... Elle avait déja eut un morceau de sa peau pleine de cloques. Pas de quoi l'enchanter à retenter l'expérience, mais puisqu'il le fallait...

Elle ouvrit donc la première boîte, et trouva les gants, qu'elle mit sans tarder. Elle se dirigea vers la deuxième, prenant les pinces, et prit au passage le pot servant à receuillir le précieux liquide. Puis, elle retourna à sa place, sans un regard pour les autres, bien décidée à réussir son fichu TP.
Son binôme, une 5ème année de Poufsouffle, regardait avec appréhension la plante. Lena lui donna l'autre paire de gant qu'elle avait prit pour elle, puis se décida à crever le premier pustule. Disséquant de haut en bas, sur la ligne médiane de la cloque. L'incision était quasi parfaite, et l'opération aurait pu l'être si sa collègue n'avait pas poussé un petit cri déséspéré, en "oubliant" de glisser le pot sous le pustule. Prise de doute, Lena lui avait demandé si elle avait été brûlée, et faillit se pendre lorsque celle çi lui avait répondu: "-Non, mais tu te rends compte? Ce truc aurait pu me sauter à la figure! Regarde! Regarde! A quelques secondes près, je n'avais plus de mains!". Leen, se retenant de l'étrangler, lui montra les gants, que son binôme avait négligement laissé sur le rebord de la table. "Non mais! T'es folle! Mettre des gants aussi rèches, et ma manucure alors?".
Lena avait alors simplement dit: "Barre toi, barre toi... Sinon je vais faire un meurtre..." L'autre allait répliquer, mais elle changea d'avis en voyant le visage renfrogné de la Poufsouffle.

Elle dû donc finir son TP seule, et cela lui allait parfaitement. Elle avait remarqué du coin de l'oeil que son ex-binôme avait trouvé refuge chez une bande de trois petites garces de 5° année. Esquissant un sourire moqueur vers les trois filles, elle tourna la tête à plusieurs reprises, pour voir où en étaient les autres. C'est ainsi qu'elle vit la bande de Gryffondor, aux prises avec leur plante récalcitrante, mais émettant trop de son pour que Lena puisse avoir une once de pitié pour eux. Non mais oh, c'est qu'ils esquintaient ses pauvres oreilles, déja assez entamées avec les nombreux sarcasmes des Serpentards à son égard.
Retournant à son travail, elle mit plus de temps que les autres, découpant sans hâte chaque cloque, pour avoir ensuite le temps de glisser le pot juste en dessous, et y receuillir la substance poisseuse. Heureusement, elle n'eut pas trop de souçis avec sa plante, elle ne gesticulait pas trop, et elle pu remplir quasiment entièrement son petit bocal.

Lorsqu'elle eut finit, sa principale surprise fut l'état lamentable de sa paillasse. Elle avait en fait laisser échapper beaucoup plus de pus qu'elle ne l'aurait cru. C'était le revers de la médaille pour avoir refusé sa binôme idiote comme ses pieds, mais bon, pas de quoi en faire un plat. Elle se mit à ranger activement sa table, repoussant la plante loin d'elle de peur de recevoir du pus, et utilisa discrètement sa baguette pour laver sa table. Ouf, elle avait finalement tout réussi. Elle s'asseya sur sa chaise, croyant le TP fini, et eut le réflexe de regarder les autres. Elle eut la mauvaise surprise de tous les voir gratter sur leurs parchemins. Elle se releva d'un bond, relut en hâte le tableau et remarqua finalement qu'il fallait écrire sa démarche...

Elle se mit à la tâche sans réfléchir, écrivant aussi pourquoi elle avait préférée travailler seule plutôt qu'avec une petite narcissique, et détaillant avec une certaine rapidité son travail d'incision. Lorsque la cloche sonna, elle se relut, décrétant bien vite que son écrit était bâclé, mais au moins, son bocal était rempli. Elle se leva alors de sa table, prit avec la plus grande précaution son pot plein de pus, ainsi que son parchemin dans l'autre main et posa le tout sur le bureau de Mme Chourave, puis se hâta de sortir de cet enfer...

Le cours de botanique était celui que Cho préférait, si l’on mettait de côté les Sorts et Enchantements, sa matière favorite. Les plantes magiques l’intéressaient énormément, au point même qu’elle avait très souvent envisagé une carrière de guérisseuse à Sainte Mangouste, métier qui exigeait de bonnes connaissances en matière de botanique. Cho avait attendu avec impatience le premier cours de Botanique, qui se révèlerait probablement aussi intéressant que ceux de l’année précédente.

Cho entra dans la serre où devrait se dérouler le cours, et salua rapidement le professeur Chourave. La plupart des élèves étaient déjà au travail. Cho, qui était une élève sérieuse bien que pas toujours aussi sage qu’on pourrait le croire, s’empressa de lire les instructions figurant au tableau. Elle se mit en doublette avec un élève de sa maison qui avait déjà enfilé ses gants, et qu’elle ne se souvenait pas d’avoir jamais vu auparavant. Cho fit la moue. Ses amies allaient probablement arriver en retard, comme d’habitude. Elles avaient probablement passé leur interclasse à espionner les beaux garçons dans les couloirs. Cho poussa un soupir exaspéré et alla chercher des gants dans la caisse destinée à cet effet. On ne pouvait pas dire qu’ils étaient d’une extrême élégance, mais Cho devrait bien s’en contenter.

Cho prit des pinces dans la caisse d’à côté, puis un petit pot probablement en terre cuite, et retourna à la table où elle s’était installée avec l’autre élève de Serdaigle. Ce dernier restait muet et distant, très professionnel. Cho leva les yeux au ciel, légèrement irritée, son petit caractère ressortant subitement. Il pourrait au moins lui adresser un regard, ou un mot, enfin peu importait, mais l’indifférence avec laquelle il se comportait suffisait à outrer le caractère irritable de la jeune fille. Elle le regarda extraire le liquide visqueux contenu à l’intérieur des boutons de la plante. Il opérait avec méticulosité, application. Cho ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire. Il avait visiblement décidé de prendre les choses en main ; tant mieux, elle n’avait qu’à croiser les bras, attendre qu’il ait fini et écrire sa synthèse sans même avoir eu l’occasion de se salir un tant soit peu. Ca lui apprendrait.

Mais au moment même où cette pensée peu sérieuse venait à l’esprit de Cho, l’élève rata sa manœuvre, et du pus de Bubobulb gicla dans tous les sens, y compris sur l’uniforme de Cho et de l’autre élève. La jeune fille ressentit une brûlure fulgurante sur son bras gauche, et sursauta. Puis elle poussa l’élève de côté d’un air énervé.

« Attends, je vais le faire. »

Cho releva ses manches. Une cloque était apparue sur son bras, à l’endroit où la plante l’avait brûlée. Elle opéra avec prudence, et finit par parvenir à verser une bonne dose de liquide dans le bocal prévu à cet effet. Satisfaite, Cho sortit sa plume et son encrier et rédigea la démarche, qu’elle alla déposer sur le bureau du professeur Chourave. Après quoi, elle sortit des serres pour aller rejoindre ses amies les glousseuses de service.

Voici venir les résultats de vos TP. La plupart d'entre vous ont très bien travaillé et je suis fière de leurs progrès. Les autres rembourseront les dégâts la prochaine fois qu'ils joueront les grands maladroits.
Ont obtenu :

Ronald Weasley : Désolant et dix points pour Gryffondor. Honnêtement, Weasley, combien de fois faudra-t-il vous répéter qu’une plante a son mode de vie propre et que la violence ne mène rien ? Votre rédaction était loin d’être fructueuse, mais au moins, vous avez récolté le pus demandé. (Ceci dit en passant : la Tentacula vénéneuse que vous avez agressée a la bras en écharpe mais va beaucoup mieux, merci.)

Cennyd MacAyr : Acceptable et quarante points pour Serpentard. Bel effort dans l’ensemble MacAyr, splendide rédaction qui aurait bien mérité un « E » voire un « O », si vos performances pratiques n’avaient dénoncé vos défauts. Non, MacAyr, on ne vole pas le pus de son voisin, et non on ne récupère pas ses heures de sommeil en classe (oui, oui, je vous ai vu !).

Ann Snow : Acceptable et quarante points pour Serdaigle. Oh Merlin le SOIN ! Le sortilège d’effacement, vous connaissez ? J’ai failli raturer ma bonne volonté de déchiffrer votre copie. Néanmoins, je suis contente de vous voir faire preuve d’un peu plus de concentration en classe, c’est un net progrès. (En revanche, vous avez brûlé le bois de la table au deuxième degré.)

Prosper Wagner : Effort Exceptionnel et cinquante points pour Serdaigle. Travail remarquable, Prosper, comme d’habitude. En revanche, il y a bien une matière où vous ne brillez pas : la compassion ! Evitez donc de blesser vos petites camarades, humm ?

Bill Kaulitz : Effort Exceptionnel et cinquante points pour Serdaigle. Ce sont des élèves comme vous qui favorisent la Coupe des Quatre Maisons, Kaulitz. En revanche, je ne peux que vous conseiller d’être un rien plus sociable ; il se peut qu’un beau jour, vous agaciez même les professeurs… A bon entendeur…

Harry Potter : Effort Exceptionnel et cinquante points pour Gryffondor. (Décidément vous vous êtes donné le mot.) Bien joué, Potter ! Dissertation correctement construite et conclusion intéressante. Veillez quand même à ne pas reléguer l’essentiel du travail à Londubat.

Azéline Evans : Effort Exceptionnel et cinquante points pour Serpentard. Splendide rédaction, Evans. Vous aimez écrire, hum ? Je m’abstient de vous mettre un Optimal pour la simple et bonne raison que j’ai vu plus souvent Pansy Parkinson se démené avec les pinces tandis que vous, gloussiez gentiment en observant le travail. L’oisiveté ne mène jamais à rien…

Léna Seven : Acceptable et quarante points pour Poufsouffle. Votre travail est des plus acceptable, Miss Seven, néanmoins il s’agissait d’un TP de groupe. En expulsant votre coéquipière, vous avez également expulsé quelques points. Vous ferez mieux la prochaine fois, n’est-ce pas ? Sinon, belle récolte de pus, il est bien frais.

Cho Chang : Effort Exceptionnel et cinquante points pour Serdaigle. Je suis fière de votre évolution, Miss Chang. Vous étiez si émotive, et vous voilà un brin revigorée. Je tenais à saluer votre stoïcisme face à la cloque sur votre bras : vous avez tenu à terminer votre travail avant de partir pour l’infirmerie. Souffriez-vous ? Cela vaut bien un « E », sans nul doute.