Mey ne se doutait de rien évidement lorsqu'elle donna à Cennyd sa plume de condor. Elle ne se doutait pas qu'un plan et des techniques d'approches étaient entrain d'être utilisé pour ou contre -difficile de choisir lequel des mots utiliser- elle. A moitié désorientée, un frisson parcourut le bras droit de la musicienne. Du sommet de la main jusqu'à son cou. Léger mais efficace lui faire revenir en mémoire des images. Des cauchemars... Qu'elle ne voulait pas revoir. Mey essaya de se reprendre en mains. Pas question qu'elle fasse un nouveau malaise comme l'année quand un jeune homme lui avait attrapé le bras. Bien sûr, le passé restait clair, net et précis dans son esprit. Dans sa mémoire.
Une fois sa plumes en sécurité dans d'autres mains, Mey passa sa main à nouveau libre pour se la passé sur le front. Une manie pour chasser les soucis, bien que tout le monde le sait, c'est inutile.
Peu à peu, reprenant ses esprit, la serpentard put de nouveau se concentrer et réussit à écouter et comprendre les paroles que lui adressé McAyr. Mey n'avait pas envie de répondre. Elle était fatiguée, mais beaucoup trop pour se traîner jusqu'à son lit. Elle adopta l'option de rester dans la salle commune en attendant que Cennyd est terminé avec sa plume. Mais le jeune homme n'alla pas se rasseoir dans son fauteuil. Il resta là près d'elle, faisant tourner dans ses doigts la fameuse plume.

« Merci, mais j'ai confiance. »

Mey leva les yeux des premières lignes de sa composition pour les poser sur Cennyd. Elle avait retrouvé son calme et se sentait capable d'affronter son regard. Heureusement, le serpentard observait la musique qu'elle venait d'écrire cinq minutes plus tôt sans succès. Mey se dépêcha de prendre le parchemin jauni et de le glisser dans son sac. Elle n'avait pas l'habitude que quelqu'un observe ses compositions. Et si Cennyd savait lire la musique ? Et la critiquait ? Elle détestait cela. Etre nulle. N'arriver à rien. Surtout en musique. Elle hésita puis lui répondit.

« Oui, mais tu ne me déranges pas je n'arrivais plus à trouver la mélodie. Quand on compose, il faut être très concentré et il suffit d'une inattention pour qu'on ne sache plus ou nous en sommes. »

Une mèche de cheveux glissa et lui arriva devant les yeux. Cennyd lui remit derrière l'oreille. Sa main frôla sa joue au passage. Un simple contact. Cette fois si Mey ne se repartit pas dans le passé. Elle observait Cennyd qui retira sa main. Il lui demandait la permission ? Mey ne dit rien. Que cherchait-il exactement ? Que faire ? Mey ne savait pas. Derechef elle détourna son regard de celui du jeune homme de demander :

« Ma plume ne te satisfais pas assez pour l'utiliser ? Ou attends-tu autre chose ? »

Ah ah. Allait-il se retirer ? Ou insister jusqu'à ce qu'elle cède ? Oui, Mey avait compris son petit jeu. Un sourire en coin s'afficha sur son visage. Elle n'avait peur de rien maintenant. Tout lui était permis. Sa facette de musicienne s'envola dans son regard dévastateur.

Sans en avoir l’air, Cennyd observait les réactions de la jeune femme suite à ses diverses tentatives de séduction. Inconscient de son passé, il accueillit le frisson avec un sourire, pensant que ce ne pouvait qu’être un frisson de plaisir. Visiblement, la jeune femme était très sensible, ce qui ne faisait que lui donner plus de charme. Ainsi, il interpréta également son geste vers son front comme un moyen de reprendre ses esprits. Elle était facilement troublée, probablement bien novice encore dans les jeux de séduction. Et comme Valmont, Cennyd n’avait absolument aucune honte à séduire une novice. Elles étaient aussi potable que les autres et bien plus malléables.

D’autres indices s’accumulèrent ensuite, révélant le trouble et la timidité de la jeune femme. La façon dont elle cacha sa composition par exemple, était d’une maladresse exquise. Quand à sa preuve de confiance, elle était flatteuse bien que mal placée. On aurait du lui dire que Cennyd n’était pas quelqu’un de confiance. Peu importait. Il suivit la partition des yeux avant de les replonger dans l’océan bleu de ceux de Mey.

« C’est un peu comme on écrit alors » tenta le jeune homme qui aimait bien se donner des airs d’écrivain ces derniers temps. Personne n’avait jamais lu ce qu’il « écrivait » (et pour cause, il s’agissait la plupart du temps de lettres pour sa mère qu’il envoyait en cachette). « Une fois que l’on quitte le courant, c’est très difficile de le reprendre. »

Il lui remit alors sa mèche de cheveux, pensif, comme s’il était plongé dans ses souvenirs. Parfois Cennyd mentait tellement qu’il ne savait plus vraiment lui-même s’il était sincère ou pas. Il aimait les arts, comme tout être sensible qui se respectait mais on l’avait éduqué dans le principe que, justement, les hommes ne devaient pas montrer de sentiments. Ils devaient être forts, immuables et sans faiblesses. Et Cennyd avait prit cette théorie, l’avait adopté, s’était coulé sans effort dans le moule qu’on lui avait préparé. Pourtant, il restait malgré tout le petit garçon sensible qui ne supportait pas de voir pleurer sa mère, dormait dans sa chambre pour se protéger des monstres nocturnes, bref, un être humain. Personne ne savait vraiment qui il était au fond. Et lui non plus n’était pas sur de pouvoir mettre la main dessus en cas de besoin. Enfin, ce n’était pas si important. Ce n’était pas important du tout. Et même, il était parfaitement heureux d’être comme il était. Le Serpentard le plus en vogue de Poudlard, celui qui arrivait toujours à ses fins, qu’on admirait et que l’on craignait.

Le voile du doute disparut de son regard, pour une fois honnête (mais il fallait bien avouer que cela l’arrangeait bien), au moment même où Mey lui lançait un ultimatum. Aussitôt, le félin réapparut à la surface de sa conscience. Sa proie commençait à se débattre sans savoir qu’elle n’échapperait pas à ses griffes. L’envie de jouer était plus forte que la faim pour le moment. Il allait la laisser s’échapper, pour mieux la reprendre après.

« Nope, elle est parfaite, merci ! »

Il lui fit un clin d’œil et se releva souplement, toujours proche d’elle. Il regarda une seconde autour de lui, croisa le regard de Mark qui détourna rapidement les yeux (ce n’était pas le moment de tout gâcher par une complicité inopportune) et s’éloigna. Il rejoignit rapidement sa place, trempa la plume dans l’encre et se mordit la lèvre comme s’il était perdu dans ses pensées. Il posa alors la plume, sortit sa baguette, et, d’un sort, enleva la tache d’encre qui s’était déposée sur le parchemin. Il reprit alors l’objet, essaya d’écrire (l’encre était sèche), la retrempa dans l’encre avec un nouveau soupir, bref, montrait tous les signes d’une agitation profonde. Mais, s’il paraissait concentré sur sa feuille, toutes ses pensées allaient vers Mey. Allait-elle se laisser prendre au piège et venir le voir ou ferait-elle sa reine de glace en l’ignorant ostensiblement ? Elle devait bien surveiller sa plume non ? Si elle y tenait tellement….

« Oui, c'est un peu ça. D'un côté la musique n'est pas si différente de l'écriture. Elles sont toutes les deux magnifiques bien que j'ai une nette préférence pour la musique. »

Mey n'eut pas le temps de ajouter autre chose qu'une petit question sa sur sa plume que déjà Cennyd s'en allait après un clin d'oeil. Elle fut surprise. Voir même déçue. Il abandonnait si vite ? Ah non, il ne pouvait pas lui faire ça. Mey se sentait sûrement un peu trop sur d'elle lorsqu'elle pensa cela. Privée de plume comment pourrait-elle s'occuper ? La verte et argent observa le jeune homme se rasseoir là où il était il y a quelques instant. Son dos s'enfonça dans le fauteuil et les jambes de Mey se replièrent venant se poser sur le fauteuil. Elle détourna les yeux du jeune homme pour les posaient sur le feu de la cheminée. Elle n'allait pas rester ici à rien faire. Elle ne le supporterait pas. Se serait du temps de perdu. Quelque chose la perturbait. Pourquoi avait-il abandonner aussi rapidement ? Ou attendait-il juste autre chose ? Mey hésita. Devait-elle aller le voir ? D'un côté il travaillait, mais peut-être qu'il faisait juste semblant. *Vu comment il s'y prend.* pensa t-elle avec ironie en observant Cennyd.

Le Coquelicot se releva doucement, posant une jambe après l'autre à terre, puis relevant son corps. Naturellement, elle passa une main dans ses cheveux -une manie qu'elle avait quand ses mains n'étaient pas occupés- et s'avança vers Cennyd. Celui-ci était penché sur son parchemin et faisait trompé la fameuse plume de condor dans de l'encre. Mey s'approcha plus près, prenant son temps et finit pas s'asseoir à moitié sur l'accoudoir du fauteuil de Cennyd.

« Monsieur a-t-il des problèmes de concentration ? Ou bien quelque chose lui trotte dans la tête ? »

Tu vas un peu trop loin Mey. N'oublie pas qui il est... Mey ne laissa la petite voix de sa tête la gênait plus longtemps. Elle aimait jouer avec le feu. Et il arrive qu'on se brûle. Comment allait-il réagir ? Elle ne pouvait pas la repousser. Ses yeux bleus fondaient les yeux, certains de ses cheveux tombaient devant elle. Le visage fin de la verte et argent s'avança comme intéressé par le devoir de celui qu'elle avait à ses côtés. Mais non, elle avait juste quelques choses d'autre en tête. Qu'attends tu McAyr ? Ma plume n'est pas assez belle pour toi ? La main de la serpentard glissa sur le fauteuil puis rencontra la jambe du jeune homme. Elle retira sa main, comme l'aurait fait quelqu'un de timide. Hors, ici, ce n'était juste de la simple provocation. Mais n'oubliait pas t-elle que c'était elle la proie ? Comme si elle était pressé de se faire avoir. Pourquoi pas ? De nos jours, tout est permis... Du moins presque.

*Delgado, delgado) y delgado !* pensa t-elle en Espagnol. Se qui signifie, mince.
Mey était assise sur les genoux de Cennyd à présent. Elle n'avait pas pensé qu'il puisse faire ça. Mince, comment pouvait-elle faire maintenant pour sortir de là ? Fallait-elle qu'elle attende, comme toutes les autres avant elle, avant de se faire rejeter ? Non, elle ne pourrait pas. Suivre son idée ? Le prendre à son jeu ? Oui, mais au stade où ils en étaient, elle ne savait plus comment s'y prendre. D'habitude c'était elle, qui recalaient les petits moldus d'orphelins qui essayaient de la draguer. Au début, son petit jeu, consisté à les faire croire qu'ils avaient une chance, alors là quand ils étaient complètement déboussolés Mey les recalés et leur faisait subir la honte. La pire honte de leur vie. Elle pouvait être sadique, hein ? Oui, je sais. Aujourd'hui, Cennyd avait inversé les rôles. Il fallait s'y prendre à l'envers, mais elle n'avait pas assez d'expérience dans ce domaine. Mey décida de ne pas broncher, quoi qu'elle aurait put faire celle qui se débat et se tire en courant mais non. Elle n'était pas comme ça. Mey sentit les bras de son prédateur la serrait contre son torse. Impossible de se libérer. Le fait de jouer au Quidditch l'avait musclé mais pas assez pour se libérer de son capitaine. Mey essaya de se détendre. Sa peau n'était pas désagréable, douce elle était. La verte et argent appuya son dos contre son torse. Sa tête se trouvait juste à côté de la sienne et Mey le regarda. Ses lèvres légèrement entrouvertes frôlèrent sa joue. Et même si je vous aurait dit qu'elle ne l'avait pas fait exprès vous ne me croirez pas... Vous avez raison. Ses yeux se fermèrent doucement. Elle sentait l'odeur de ses cheveux qui lui chatouillaient le cou, elle pouvait compter les pulsations de son coeur et toucher sa main comme elle le désirait. Mais elle connaissait trop bien la suite des événements. Mey rouvrit les yeux.

« Oui. »

Son oui aurait presque put compter comme un chuchotement ou un murmure. Lorsqu'elle Cennyd l'avait prise pour la mettre sur ses genoux, Mey avait passé son bras autour de son cou. Ainsi, sa main droite froide comme la glace glissa dans le cou du jeune homme. Mey n'arrivait presque jamais à se réchauffer. Cennyd était depuis combien de temps dans la salle commune, réchauffé par le feu et l'épaisseur de vêtement qu'il portait. Mey n'attendait qu'une seule chose. Un frisson. Un désir peut-être. Mey reporta son attention sur le devoir de Cennyd. Sûrement un brouillon, vu les ratures qu'il y avait. Mey regarda Cennyd. Allait-il vraiment la laissé là, pendant que lui faisait son devoir ? Elle n'en avait pas envie. Mais sur qu'elle sujet elle pourrait le déconcentrer ? Naturellement, elle passa une main dans ses cheveux. Comment pouvait-il s'intéresser à un devoir comme ça, alors qu'elle était là sur lui. Prise au piège, Mey regarda un jeune homme qui lui aussi était occupé. Peut-être Cennyd essayerait de l'occuper alors. Pour éviter qu'elle se désintéresse de lui. Mey croisa le regard du garçon plus loin. Elle détourna les yeux pour les poser sur Cennyd. Espérons, qu'il ait vu le coup d'oeil qu'ils s'étaient échangés.

« Que compte tu faire à présent ? » lui chuchota t-elle à l'oreille, tout en faisant glisser son doigt sur sa joue.

Lorsqu’un insecte se prend dans la toile d’une araignée, ce sont ses efforts désespérés pour se libérer qui le perdent. Chaque mouvement irréfléchis l’emprisonnant davantage, dispersant la glue fatale sur le corps frêle. Mais rester immobile n’est pas une bonne idée entre les pattes d’un félin. C’est le meilleur moyen de se prendre un coup de griffe. Et Cennyd tenait à la fois de l’arachnide et de la panthère. Il pouvait très bien, selon les situations, attendre immobile au milieu de sa toile, laissant son poison agir sournoisement à sa place, ou bien se mettre en frais et jouer avec sa proie jusqu’à ce qu’elle s’écroule de fatigue et de plaisir. Puis, s’en détourner, repus, et quémander en ronronnant des caresses à d’autres mains.

Le serpentard joua un bon moment à l’araignée, veillant simplement à ce que la jeune femme ne puisse pas échapper à son piège. Immobile, sans travailler ou s’intéresser à elle, il attendit le mot délicieux qui signerait sa défaite aux yeux du monde (ou au moins à ceux de la salle commune mais c’était fou comme ce genre de rumeur se propageait rapidement). Et Mey se débattit. Intelligemment certes mais pas assez pour échapper à son destin. Elle s’appuya contre son torse, sa bouche frôlant sa nuque et ses doigts caressant nonchalamment son cou, jouant avec ses cheveux. Un autre que lui aurait pu perdre le nord mais Ced’ n’était pas de ceux qui laissent parler leurs corps. Celui-ci, comme tout le reste, devait rester strictement sous les ordres du cerveau. Il sourit une nouvelle fois, de ce sourire moqueur qui n’appartenait qu’à lui. Elle avait presque perdu. Il ne manquait que le mot. Celui qu’il attendait. Celui qu’elle ne pourrait pas s’empêcher d’avouer. Cinq. Quatre. Trois. Deux…

« Oui. »

Une défaite au niveau d’un murmure mais qui résonna dans les oreilles de Cennyd comme le clairon de la victoire. Son cœur se mit à battre plus vite et une légère rougeur colora son visage habituellement si pâle. Les plus naïves s’y trompaient souvent, le croyant alors amoureux où touché. Il n’était que content d’avoir gagné et laissait un moment son corps exprimer sa satisfaction. Son bras jusqu’ici posé sur la table descendit vers le siège, frôlant le genou de la jeune femme pour remonter jusqu'à ses hanches et se glisser sous sa chemise. Les siennes étaient chaudes sur la peau froide de la serpentarde. Quand à sa provocation au niveau du cou, il n’était pas Gryffondor mais son orgueil de mâle lui interdisait de laisser passer ça.

Le fauteuil fit un léger bruit de raclement lorsqu’il tourna le dos à ses admirateurs pour se retrouver face à elle et poser par surprise, ses lèvres sur sa bouche entrouverte. D’un geste fort mais sans violence, il attira la jeune fille plus près encore de lui. Il devenait sérieux. Encore un peu et il lui interdirait tout retour en arrière possible. Sa main contre la peau nue descendit encore un peu. Pas assez pour être franchement indécent mais son geste ne laissait pas de place au doute. Elle serait à lui. Et elle avait intérêt à être consentante. Car on ne jouait pas avec McAyr. Pas si on voulait s’en sortir entière.

« Tu en veux encore ? »

Un sourire de défi juste avant de reprendre ses lèvres pour une esquisse de baiser. Il ne l’avait pas lâché. Il ne la lâcherait pas. Elle rêvait si elle pensait avoir un mot quelconque à dire dans l’affaire.