[Scénario] Reconnaissance [Fin Novembre Manoir Jedusort]

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Le vent s'engouffra dans la voilure et il prit de la vitesse. Droit devant malgré l'eau qui l'empêchait de voir correctement. Toujours plus loin jusqu'à ce que ses bras le lancent, jusqu'à ce que l'oxygène lui même se raréfie. Puis se laisser tomber en arrière comme on s'abandonne au sommeil. Ne pas se retenir, ne pas écouter ses réflexes jusqu'au dernier moment. Saisir la vie entre ses doigts et l'emporter avec soi, sentir le poul et en faire son rythme. Inspirer, expirer. La vie, la mort. Rien de tout cela n'existe lorsque l'on ne croit qu'au présent.

***

Quoi de plus insidieux qu'une douleur qui s'insinue dans votre sommeil, accapare votre rêve et soudain vous réveille, anxieux et plein de sueur, juste à temps pour vous apercevoir qu'il ne s'agissait pas d'un rêve ? La douleur dans son bras gauche n'avait rien à voir avec la bienfaisante douleur musculaire dont il rêvait, il s'agissait de quelque chose de plus vif, comme un rappel à l'ordre, une décharge électrique magique qui ne pouvait avoir qu'une seule origine.
Tout à fait réveillé (il avait par bonheur hérité de cette étrange propention à passer du sommeil à l'état de veille sans aucune étape intermédiaire), le mangemort ne prit que le temps d'enfiler une robe noire, son masque spécial, cadeau du Lord dont les motifs dorés rappelaient rapidement un oiseau en plein vol, ses chaussures et... Mince, Austen ! Elle allait s'inquiéter s'il se mettait à pleuvoir et qu'il n'était pas là.
Bon, un papier, un coup de baguette pour écrire "Une urgence, je reviens, promis", et il pouvait filer. Dans le "sas" du manoir, il vérifia tout de même l'état de ses cheveux, de son uniforme (il ne voulait pas être reconnu), la position de son masque puis transplana enfin dans un Plop sonore.

Sa première pensée en arrivant fut pour la fraicheur de la nuit après la douceur de son lit, son premier geste par contre fut de s'agenouiller devant son seigneur. Une fois passée la surprise du changement de température, l'esprit du mangemort se focalisa sur la raison de leur convocation. Bellatrix était arrivée, d'autres transplanaient également. Puisque tout le monde était là, il devait s'agir de la mystérieuse mission dont le Lord avait parlé lors de la dernière réunion.
La tête baissée, le genou droit posé dans les feuilles mortes, le gauche relevé et les coudes posés sur ce dernier, Cadfael attendait patiemment qu'on lui dise de se redresser. Il entendait derrière lui les autres mangemorts arriver petit à petit et ne pouvait s'empêcher de se poser tout un tas de questions.

Oh rien sur ce que pouvait bien avoir prévu le Seigneur. Il n'était pas assez fou pour mettre son nez dans ce genre de trucs et était très doué pour s'aveugler lui même en cas de besoin mais il se demandair quelle était la raison de sa présence ici. S'agissait-il d'un combat ? Dans ce cas pourquoi l'avoir appelé lui ? Fallait-il protéger quelque chose ? C'était déjà plus probable. En tout cas ce n'était surement rien d'intellectuel ou de tactique. Ils auraient été a l'intérieur et moins nombreux. Dans le doute, le libraire se focalisa sur son Maître.

Enfin, le mage noir lui fit signe de se relever. Pas fâché de quitter cette position pour le moins inconfortable, il se remit sur ses deux pieds, serein, calme et concentré, buvant les paroles du Lord de toutes ses oreilles. Une mission de protection, il l'aurait pariée. Cadfael hochait la tête de façon quasi automatique à chaque paroles de son seigneur. Il était extrêmement concentré, essayant de tirer le plus d'informations possible des paroles du Lord. Le schéma général prit forme dans sa tête, recensant les points forts et les faiblesses connues de chacun. Il était le moins utile dans cette mission. Il le savait. Et il allait réussir à être à la hauteur de la confiance que l'on plaçait en lui. Même s'il s'agissait d'une simple mission de reconnaissance.

*Bien Monseigneur, a vos ordres.*

Même s'il était à l'écart, le fait qu'il soit seul était une preuve de confiance de la part du Sorcier et l'écossais le savait bien. Son ton mental n'avait donc pas de trace de déception ou d'amertume. Il était prêt à suivre son maitre jusqu'au bout du monde. Prêt même s'il le fallait à sauter dans la lave les yeux fermés. Alors explorer une vieille bâtisse ne le dérangeait pas vraiment.

Il regarda les autres partir enfin, happés par le portoloin du Lord. Un peu morose soudain à l'idée de se retrouver seul, il prit une seconde pour inspirer profondément et transplana à l'endroit indiqué.

Un vieux manoir abandonné qui lui rappelait, il ne savait pourquoi, sa propre demeure. Des tuiles étaient tombées par endroit, des herbes folles avaient envahit les alentours et l'on y sentait comme une ombre planer sur la bâtisse. Le mangemort regarda autour de lui, laissant ses yeux clairs s'arrêter sur les lumières du village en contrebas. Les moldus étaient vraiment aveugle pour ignorer ainsi ce qui se passait autour d'eux. Mais il n'avait pas le temps de rêvasser. Il était en mission.

Sa baguette trouva presque toute seule le chemin de sa main gauche. Silencieux, essayant de se fondre le plus possible dans l'ombre ambiante, l'oeil et l'oreille aux aguets, il commença par inspecter les alentours du manoir. Puis, se faufilant dans l'entrebaillement de la porte d'entrée qui était (par un jeu du sort,) ouverte, il se permit quelques pas sur le plancher grinçant et couvert de poussière...

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En cette pâle nuit de Novembre, Minerva McGonagall croulait sous les responsabilités. Ce n’était pas un problème en soi pour elle : modèle de droiture et de rigueur, elle se faisait un point d’honneur à toujours tout régler au millimètre près. En session d’examens, elle était la première à remettre ses corrections soigneusement commentées et classées par ordre alphabétique. Quand cette charmante Dolores lui avait exigé ses cours et autres objectifs, elle avait immédiatement remis un classeur de présentation impeccable. Oui, toutes les mauvaises langues du monde auraient bien pu se mettre en œuvre, elle se seraient écrasées contre la réalité. Car le professeur de métamorphose ne présentait aucune faille professionnelle et aimait mettre au défi tout prétendant à l’erreur.

Ici, une triple mission pesait sur son chignon :

1) Elle se devait de terminer les corrections des essais des quatrième année sur les Charmes de Défiguration. Sans compter que chacun avait rédigé les trente centimètres de parchemin requis et qu’elle comptait y apporter toute l’attention nécessaire. Il n’empêchait qu’elle en aurait sûrement jusqu’aux heures de l’aube.

2) Dumbledore s’était – pour changer – absenté quelques jours. En tant que directrice adjointe, Minerva se devait donc d’assurer toutes les manœuvres administratives de l’école. Et, accessoirement, empêcher Dolores Ombrage d’y fourrer son nez épaté.

3) Elle était sur le qui-vive. Aux dernières nouvelles provenant de l’Ordre, Sturgis Podmore pouvait envoyer un appel aux renforts à tout moment. Une requête à laquelle elle était vivement conviée à répondre. D’ailleurs, sa baguette était déjà prête, posée sur son bureau, bien parallèle au mobilier.

Bien. Malmenant sa plume de doigts secs, Minerva raya plusieurs phrases. C’était la copie de Belmontet et, mon Dieu, cette fille avait de sérieuses lacunes en orthographe. De plus, elle s’embrouillait dans ses mots et ses démonstrations en perdaient tout leur sens. McGonagall soupira. Elève trop distraite : "P". Navrée, Jessicayumi. Elle allait s’emparer d’un autre pan de parchemin lorsqu’un frémissement la fit sursauter. Une forme blanche, translucide, venait d’investir son bureau. Elle reconnut le hiboux de Maugrey, dont la voix ne tarda pas à s’élever :

« Ennemis sur place, renforts imminents. Présence indésirable à proximité du manoir. Compte sur vous »

Et le Patronus s’évapora en des volutes d’argent. D’un geste rapide, Minvera plongea sur sa baguette, envoya trois de ses Patronus aux professeurs Rogue, Flitwick et Chourave pour les averti de son départ, puis enfila une cape de voyage et quitta le château en toute hâte. Le grillage dépassé, elle transplana sur-le-champ et se matérialisa au beau milieu d’un bois sombre. Les arbres grattaient le ciel lugubre et seul un vent morose secouait les herbes. Du coin de l’œil, elle repéra une haute colline qui supportait un imposant manoir. Un indésirable se tenait là-haut.

Nouveau « CRAC ! » sonore, nouveau déplacement magique. Cette fois, elle se surprit à contempler les briques sales et les tuiles décrochées de la bâtisse. Endroit peu rassurant, il fallait le dire. En contrebas, les lumières d’un village moldu perçaient l’obscurité. Sur sa droite, d’autres flashs vinrent troubler son attention. Rouges, verts, blancs, la lueur d’autant de sorts déchaînés. Une bataille faisait rage.
Et puis, le craquement. Celui qui réveilla ses instinct les plus guerriers. Elle tendit sa baguette sur l’embrasure de la porte du manoir. Une ombre s’y tenait, immobile. Le sang écossais de Minerva ne fit qu’un tour, et agita le bras et…

- Depecem !

Un grondement écarlate inonda l’atmosphère. Pas de quartiers, Alastor comptait sur elle.

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Oui, quelque chose de résolument mauvais planait ici. Comme un souvenir qui s'impose à vous au détour d'une odeur ou d'une voix trop connue. Il sentait sur ses épaules une sorte de chappe de plomb qui lui prenait la tête (au sens non-argotique du terme). Le silence était étouffant, le bruit comme indésirable et même l'air semblait immobile. Cette maison sentait la mort et le malheur. A un point tel que même un mangemort concentré sur sa mission pouvait le sentir. Que c'était-il passé que les murs rêvaient de dévoiler au monde ? Qui habitait ici ? Pourquoi ? Quel rapport avec le Maître ? Et pourquoi des membre de l'Ordre se seraient-ils donné la peine de venir jusque là alors que la plupart de ses condisciples étaient ailleurs ?

Ne pas douter. Ne pas penser qu'il ne s'agissait que de le mettre à l'écart ou le punir d'une quelconque défaillance. IL avait ses raisons. IL savait. Le passé, le présent ou le futur n'avaient pas de secrets pour LUI. S'IL avait décidé qu'il devait inspecter la maison, c'est qu'IL avait ses raisons. S'IL ordonnait d'inspecter le manoir, c'était qu'il y avait quelque chose à voir et à trouver. Et s'IL y avait envoyé Cad ' c'était parce que ce dernier n'était d'aucune utilité sur le champ de bataille.

Malgré cette conclusion peu agréable à penser pour quelqu'un d'aussi fier que l'ancien gryffondor, Cadfael se sentit ragaillardit par cette démonstration. Il fit un nouveau pas dans la poussière, peu soucieux de se désillusionné vu qu'il n'attendait personne en particulier. L'uniforme noir dans la nuit le rendait difficilement visible de base et son masque parerait à toute éventuelle rencontre. De plus, les charmes de desillusion avaient beau être pratiques, ils déformaient la réalité et l'on voyait moins bien avec. Or il faisait nuit dehors et l'excellente vision du mangemort, modifiée par l'aigle qui était en lui, était gênée par l'obscurité. Il avait donc besoin de tout son...

Une voix de femme se fit entendre à la porte, immédiatement suivie par un éclair rouge. Cadfael n'eut que le temps de sauter sur le côté pour éviter le sort. Il roula sur le parquet qui gémit et craqua sous son poids. Un genou à terre, presque roulé en boule et tous ses muscles tendus, il se redressa un peu et leva sa baguette vers la porte pour lancer un de ses sorts favoris.

"Aeris Carceris"

Le sort de métamorphose fusa, éclairant fugacement la pièce d'un rayon argenté rappelant la couleur du clair de lune. Pas assez toutefois pour que l'on ai le temps de faire quoique ce soit. Les molécules d'air autour de la porte se solidifèrent, formant une barrière fragile, très sensible aux sorts mais incassable à la main.
Profitant de ce cours répis, Cad se releva et examina son bras gauche. Le sort l'avait frôlé et il avait à présent une égratiniure en forme de flèche sur le haut de l'avant bras à peu près au niveau de la marque. Quand à la manche de son uniforme, elle était totalement déchirée jusqu'au coude.

Le mangemort se releva totalement et inspira profondément. Réfléchir. Connaître son adversaire. Quels indices avait-il ? C'était une femme, il aurait pu le jurer en entendant sa voix. Ecossaise d'après l'accent. C'était tout ce qu'il savait. Bien peu en somme. Trop peu pour une quelconque identification. Or l'esprit curieux de l'espion refusait de laisser le libraire tranquille. Appeler les autres en renfort aurait été idiot. Il était un Gryffondor, il n'appelait pas à l'aide s'il n'était pas face à un ennemi supérieur en nombre. Après tout il ne s'agissait que d'une seule personne. Une femme qui plus était.

Faisant le moins de bruit possible, Cadfael se poussa tout contre le mur sous l'escalier qui faisait face à la porte. Il ne pouvait voir l'inconnue mais il était quasiment sur qu'elle ne pouvait le repérer. Le sang s'accumulait sur son bras et n'allait pas tarder à couler puis goutter. Il fallait trouver une idée et vite...une idée... ah, oui il en tenait une.

Sans penser à regarder si l'ennemi était libéré du sort (ou s'il était passé par ailleurs, Cadfael lança un nouveau sort, informulé cette fois et d'un joli rouge sombre dans le but de rendre les quelques planches devant la porte complètement sèches et capable de se briser au moindre choc. Le but était de prendre son adversaire au piège, de l'immobiliser, lui sous-tirer des renseignements avant de le remettre aux autres. Il montrerait alors à ses camarades que non, il n'était pas inutile en combat !

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Grand Dieu ! La forme s’était propulsée sur le côté. Le maléfice de Minerva savoura l’inutilité. L’homme – car il en avait les formes – se plia sur un genoux, bloquant sa chute et riposta à la vitesse de l’éclair.

_ Aeris Carceris !

De la métamorphose de haut niveau. Tout bonnement incroyable. Eclair d’argent et barrière d’atmosphère. Une épaisse couche de magie transcenda entre les adversaires. Le professeur McGonagall en fut tellement éberluée qu’elle en molesta sa baguette. C’était véritablement un ouvrage parfait. La forme se releva péniblement, ce qui laissa supposer un déclin de jeunesse. La quarantaine, peut-être plus. Minerva se tassa un instant contre le mur pour réfléchir. L’homme l’équivalait largement, le combat s’avérait donc rude. Certes, elle ne se trouvait plus au faîte de sa condition, mais elle possédait encore bien des ressources insoupçonnées. S’il souhaitait un duel de métamorphose, alors il l’aurait dans toute sa splendeur.

Ici, il s’était dérobé à tous regards. Enfoui dans sa tanière. Y entrer de suite traduirait la plus innocente folie. Il fallait conserver les distances tout en se montrant suffisamment offensif. Bien, l’entrevue était faisable. Minvera se décolla du mur, fit siffler sa baguette :

- Défilagmo Herectus !

Dans un craquement sonore, la barrière se brisa en un millier de débris pointus.

- Repulso Baridium !

Les fragments acérés se plantèrent dans chaque chose – inerte ou vivante, peu importait – en un rayon difficilement contrôlé par Minerva. C’était là une technique aussi dangereuse qu’ardue. Puis, relevant ses étoffes écossaises, elle chargea, sortilèges pointés en avant. Le cadre de la porte explosa sous l’assaut de ses sorts. Rouge, vert, blanc. Ils s’accordaient à la bataille qui faisait rage en contrebas. Elle ignorait si l’ennemi était touché. Elle ignorait où elle allait. L’effet de surprise devait avoir eu sa petite efficacité ; à elle de prendre l’initiative. Ses pas firent hurler les planches moisies, ses maléfices jetés en cascade mordirent les fondations de la maison. Puis…

CRAC !

Le sol se déroba sous ses pieds et elle fut engloutie par le néant.

Mais ce n’était pas la fin. D’un mouvement gracieux, sa chute se transforma en bond. Des ténèbres émergea un chat furieux, ses poils hérissés le long de sa colonne. Le félin fondit dans l’obscurité en feulant et se fit oublier un temps, s’autorisant une réflexion attentive. Penser avant de confronter l’adversaire.

Un adversaire invisible, qu’elle n’avait toujours pas dévisagé.

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La barrière se brisa en milliers de morceau qui vinrent se figer dans tout élément du décors (mobile ou non) des alentours. Non seulement l'ennemi avait identifié et détruit la barrière en un temps record (la plupart des gens essayant de passer de force avant de tenter quoique ce soit par la magie) mais en plus avait réussi à la retourner contre lui si on prenait en compte la seconde égratiniure qui ornait son bras gauche presque parallèlement à la premiere.

La personne en face s'y connaissait au moins autant que lui en métamorphose. C'était mauvais signe car mis à part les sorts de défense, la métamorphose était sa seule vraie force en combat. L'adversaire, lui, avait surement quelques sorts de magie noire spéciale auror dans sa manche. En sorcellerie, le sexe ne comptait pas et il devait se méfier des frêles jeunes filles au moins autant que des grands hommes. Mais il ne s'avouait pas vaincu. Il avait plus d'un tour dans sa baguette.

Bien caché dans son renfoncement, ignorant son bras qui le lançait un peu, Cadfael avait fermé les yeux. Il s'en remettait uniquement à son ouie et son instinct pour savoir si l'inconnue approchait. Le bruit assourdissant et l'explosion du chambranle de la porte le fit relever les paupières. Des fragments de lumière aux couleurs de l'italie (rouge, blanc, vert) lui assaillirent les paupières. Le plancher craquait sous les assaults. Ce n'était plus une attaque, mais une véritable charge qui se menait.
Surprit, Cad sortit de sa cachette pour mieux voir. Son masque bien vissé sur le visage, ses yeux clairs presque noir dans leur tentative de profiter de chaque fragment de lumière.
Il vit l'ombre (bien une femme d'apres la silhouette) marcher droit devant elle. Il vit l'ombre tomber dans son piege et chuter dans les fondations malmenées. Il ne vit pas par contre l'ombre plus petite en ressortir. Il aurait pu courir près du trou et tomber a son tour dans le piege si l'aigle en lui n'avait pas répéré le danger.

*Prédateur* fit-il lançant le signal de l'envol. Les oiseaux n'aimaient pas les chats. Les aigles encore moins, a part s'il s'agissait de chatons abandonnés dont ils pouvaient faire leur repas mais c'était trèsrare car ils devaient être très jeunes. Les aigles craignaient les félins qui non seulement chassaient les même proies qu'eux mais les chassait également lorsqu'ils n'avaient rien d'autre. En plus il faisait nuit. Bref le volatile n'était pas content et le faisait savoir au grand bipède qui le contrôlait.
Cad' fit un tour sur lui même essayant de repérer la menace mais ne vit rien que deux yeux jaunes brillant dans le noir qu'il ne révéla pas. Voyant que cela ne servait à rien, il laissa l'esprit de l'aigle l'envahir, se transformant à son tour. Et c'est là qu'il vit le corps du félin, bouillonant de chaleur. Les plumes sur son visage reproduisaient le masque et rendait ses yeux moins mobile, mais il n'en avait cure. D'un solide battement d'aile, il s'éleva jusqu'au plafond et plana tranquillement, avertissant d'un cri que le combat était loin d'être terminé. Puis, sans crier gare, il plongea serres en avant sur son ennemie.

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[Sorryyyyyy ! C'est pas top, je sais >_< Mais t'as attendu trop longtemps, donc voilà =)]

Chat.

Etrange sensation que de se sentir animale. Minerva pouvait vaincre les méfaits de la vieillesse par un peu de félinité. Là où sa condition d’humaine lui limitait l’esquive, la bête permettait tous les atouts. Et sa métamorphose – rendue parfaite par des années de pratique – avait très certainement échappé au regard de l’ennemi. Les ténèbres étaient denses, les bruits multiples, nul doute qu’elle était passée inaperçue.

Voilà du moins ce qu’elle songea pendant quatre secondes un huitième. Elle apprit à déchanter. Tapie dans l’obscur, elle dardait le Mangemort (car il ne pouvait qu’en être un, n’est-ce pas ?), cherchant une faille, un angle mort. Et là…

La surprise la heurta. Dans un tourbillon de poussières, l’indésirable s’était purement volatilisé. Disparu dans un craquement de bois. Se pouvait-il… Avancer, discrètement. Pattes de velours sur plancher crasseux. Ressentir. S’imprégner. Le professeur McGonagall percevait toujours une présence. Bien réelle. Bien compacte. Fermer les yeux. Ne pas donner sa position par la clarté blafarde de ses prunelles. Mais peut-être était-il déjà trop tard ?

Non, elle savait interagir en fonction du milieu. Certes, Minerva était âgée, mais elle possédait bien des ruses et bien des connaissances. L’exercice du terrain ne laissait généralement pas le temps d’implanter des stratégies. Il fallait agir à l’impulsivité, improviser selon son meilleur instinct. Or, d’instinct, les chats ne manquent pas. L’on pouvait toujours essayer de la prendre par surprise, jamais elle…

EN HAUT ! Le félin n’eut même pas le temps de bondir. De puissantes serres lui entamèrent la chair, le soulevèrent du sol. Un aigle. Un animagus ! L’homme était animagus ! Elle voulait crier, mais seule une plainte gutturale résonna. Elle avait périr entre les pattes de sa proie naturelle. Elle allait perdre et mettre à néant les efforts de l’Ordre. Jamais plus elle ne corrigerait une copie.

…

Miséricorde ! Concentrant son potentiel, elle s’étira en une forme humaine, rompant sa métamorphose animale.

Femme.

Elle était à présent tailladée par un oiseau ; quelque chose de ridiculement vulnérable qui ne supporterait pas le poids. La chute s’avérait dure et lourde.

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C'était une sensation nouvelle, envoûtante, et enivrante que de tenir une vie dans ses mains. Serres. Peu importe. C'était chaud, doux au niveau de la paume. Ca respirait, bougeait, râlait, cherchant à s'échapper en se tortillant mais rien de tout cela ne fonctionnait. Les serres aux puissantes griffes s'enfonçaient un peu plus dans la chair de la proie. Il avait presque la sensation de pouvoir briser cette colonne vertébrale comme on sert le poing.

L'aigle, quant à lui avait des pensées bien moins profondes. Le chat était trop lourd pour lui et se débattait bien plus qu'un lapin, sa proie habituelle. Les pattes de son prédateur naturel cachaient des griffes acérées, sa patte gauche saignait et il devait battre des ailes comme un dément pour garder un semblant d'altitude. Il s'élevait, toujours plus haut, inconscient du plafond qui viendrait tôt ou tard stopper son ascension.

Pendant quelques secondes, la victoire semblait inévitable. Chaque battement d'aile le rapprochait de la fin du combat. Un battement. Plus haut. Un battement. Sur place. Un battement. Mais pourquoi tombait-il ? Comment sa proie était-elle devenue plus lourde ? C'était comme-ci... oui elle changeait de forme. L'aigle n'avait jamais vu cela. Cadfael, lui, comprit rapidement ce qui se passait mais n'eut pas le temps de reprendre le contrôle de cette tête de pioche de piaf. L'oiseau se retrouva soudain, un bras humain dans les serres, à tomber rapidement vers le sol. Il aurait pu la lâcher et rester hors de portée. Il aurait pu. Il aurait du. Mais en réalité, les choses ne sont jamais aussi simples que sur le papier. L'esprit de l'aigle disparut soudain, laissant l'humain se débrouiller avec corps qu'il ne comprenait pas complètement. D'instinct, Cad se retransforma lui aussi. Il ne lacha pas Minerva (il reconnaissait à présent son chignon) lui tenant toujours le bras droit de ses deux mains. Une sorte de rotation eut lieu. Il était plus lourd que l'ecossaise.

Tout ceci se passa bien sur en un battement de cil. Avant d'avoir pu saisir sa baguette, Cadfael, son dos et sa nuque heurtèrent de plein fouet le parquet de vieux bois. Un crac sinistre retentit alors, couvrant le râle de douleur du mangemort et le plancher céda. Une autre chute et rebelote. Cette fois sur le sol de terre battue. Un nuage de poussière recouvra le couple sur le sol. Le libraire, derrière son masque, avait les yeux fermés. Ce second choc l'avait complètement sonné, il en avait même perdu connaissance.

Invité

C’était l’air qui hurlait aux oreilles, c’était la mort qui semblait en rire. Minerva se savait vieille, usée. Pareille chute pourrait s’avérer fatale. Il fallait s’accrocher, ensorceler, transformer, quelque chose… Et puis, la surprise. L’aigle qui devient homme. Elle se trouva nez à nez avec des traits étrangers, rudes. Une fraction de seconde presque éternelle. Poids contrebalancé. Loi de l’attraction. Rotation.

Le Mangemort passa en dessous.

Le plancher cueillit son échine.

Le noir.

Minerva écarquilla les paupières. Faible. Sa mémoire immédiate lui échappait, sa notion de temps, de lieu, d’espace. Elle se trouvait allongée sur un corps. La poitrine de l’inerte se soulevait faiblement, comme le halètement d’un cimetière. Qui était-il ? Encore trop pour y songer. La tête du professeur se martelait d’incompréhension, de douleur. En se massant les temps, elle récolta du sang. Elle devait avoir perdu connaissance, sur un laps de temps qu’elle ignorait. A ce qu’elle pouvait en distinguer, la bataille avait cessé au dehors. La situation était la même ici ; et elle avait fait un prisonnier.

Décidément, il restait inconnu. Traits sibyllins que l’on ne pouvait apparenter. Les autres pourraient peut-être s’y risquer. Minerva se releva avec peine, les pensées tournantes. Il convenait de rallier le Square Grimmaurd de toute urgence, d’y subir des soins et d’y entraver sa proie. Un rapide coup de baguette enserra le Mangemort sous les mailles d’un filet. Un autre lui banda soigneusement les yeux. Après quoi elle lui prit le bras et transplana, emportant son fardeau dans les ténèbres.

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