[Mars] Un jour de Mars [ priorité Olivia ]

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Le beau mois de mars venait d’arriver avec son lot de bonnes et de mauvaises surprises. Emmy avait toujours aimée le mois de mars : un mois de contraires et cela lui correspondait bien. Dans ce moment de l’année se mêlaient le beau temps et les giboulées, la fin de l’hiver et le début du printemps. Tout cela se mélangeait dans une terrible indifférence sauf pour Emmy. La jaune et noir était de ces personnes qui s’émerveillent de tout : elle s’extasiait du réveil de la nature, du soleil puis du retour de l’hiver. Cette succession était étonnante et tout a fait singulière. La nature était pour la poufsouffle un éternel spectacle qui lui donnait des instants de véritables bonheurs.

Mais pour le moment, le week-end commençait pour tout les Poudlardiens et a cette occasion la Grande Inquisitrice avait organisée une sortie a Pré-au-lard. La plupart des élèves étaient donc restés dans l’école ce qui était également le cas d’Emmy. De toutes manières la septième année restait tous les week-ends et également pendant les vacances scolaires car elle se considérait comme « sans famille ». Elle préférait largement Poudlard à son horrible grand manoir et elle n’appréciait guère ses parents : ce qui est plutôt un euphémisme. Elle considérait donc Hogwart comme sa propre maison et l’idée de la quitter l’angoissait terriblement : elle profitait alors de tous les bons moments avant la fin de sa dernière année dans se beau château. Ainsi notre petite Mac Storm avait le cœur qui battait à l’idée de se promener dans Pré-au-lard : elle en profiterait pour passer un bon moment avec ses amis mais également elle pourrait faire quelques petits achats.

En ce début de samedi matin, Emmy avait eu du mal à se réveiller : insomnie oblige. De plus c’était la cohue dans la salle de bain des filles qui ressemblait en même temps à un salon de coiffure, à une séance de maquillage et a une boutique de vêtements. Cela a valut également a Emmy une douche froide et une bonne demi-heure de retard au petit-déjeuner. Néanmoins elle pu retrouvait à sa table des figures connues et passa un agréable moment en mangeant des tartines de confiture à la citrouille, du porridge ainsi que du chocolat chaud. Ensuite tous les élèves, le ventre bien remplit, se dirigèrent vers la sortie du château puis vers le Poudlard-Express. Le train fut bondé en quelques minutes ; tous les compartiments étaient occupés d’au moins cinq ou six élèves et un brouhaha se répartissait partout. Les élèves étaient heureux de pouvoir sortir après des mois de morosité : l’arrivée d’Ombrage n’avait rien arrangée ! Enfin tout le monde réussi à trouver une place et le trajet démarra : une demi-heure plus tard le train arriva en gare de Pré-au-lard.

Pré-au-lard était un beau village typiquement anglais. Il était constitué de jolies petites maisons ainsi que de magasins. Emmy devait justement passer dans une de ses boutiques : Scribenpenne, une papeterie magique. Elle se sépara donc de ses amis pour pouvoir aller faire ses emplettes. La jaune et noir se dirigea vers Scribenpenne sous un toit de gros nuages noirs. Il n’y avait que très peu de personnes dans le magasin qui contenait tout un étalage de plumes de toutes les couleurs ; une centaine d’encres différentes mais également une trentaine de parchemins distincts. Après quelques minutes à faire son choix Emmy demanda trois plumes d’oies sauvages, deux bouteilles d’encres bleu et noir qui se révèlent au contact de l’eau. Puis la poufsouffle paya sa note et ressortit. Dehors des centaines d’élèves se promenaient en riant et en discutant des derniers potins qui courraient dans les couloirs de Poudlard.

Emmy décida alors d’aller au Trois-balais attendre ses amis. Elle ne savait pas où ils étaient mais elle connaissait la réputation de l’auberge qui était un lieu très fréquenté : probablement avaient-ils étaient boire un coup dans cet endroit. Elle entra dans le pub qui était bondé : L’atmosphère était chargée de discussions, de vapeur d’alcool et de tabac. Beaucoup d’élèves avaient déjà trouvés une table ; Emmy balaya du regard la salle afin de trouver son groupe d’amis mais dans cette foule il lui fut impossible de les distinguer. Néanmoins elle remarqua la seule table de libre, tout au fond de la pièce. Elle se faufila jusqu’a celle-ci, posa son manteau sur sa chaise et s’assit en attendant que Mme Rosmerta vienne lui prendre sa commande. La jaune et noir commença alors a divaguer dans ses pensées, son regard dans le vide. La chaleur et le manque de sommeil commençait a emporter Emmy dans le monde lointain des songes mais soudain une voix s’éleva derrière elle…

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Printemps, saison des amours, saison du changement, saison des complications et surtout, saison qui annonçait la fin de l'hiver. Triste moment pour une Poufsouffle qui adore la neige et le froid. Mais en cette période de panique qui ne portait pas vraiment à la réflexion au sujet du climat présent, malgré les nuages, les élèves de Poudlard étaient en sortie à Pré-au-Lard. Des gens, plein de gens, un tas de personnes, des inconnus, des sorciers, la population, des étrangers... On pouvait entendre entre certaines brides de conversations, les hurlements de deux Poufsouffles entraînées dans une foule, enfin, pas vraiment. Une Poufsouffle prisonnière d'une espèce de banc de poissons formé de sorciers incapables de laisser un espace assez grand pour laisser passer deux personnes... soit, le pauvre saumon était perdu au milieu des poissons étrangers tout en haut de la chute que formait les autres personnes qui défilaient dans Pré-au-Lard. Olivia représentait à cet instant une sorte de Saumon incapable de remonter le courant pour rejoindre sa meilleure amie qui à tout moment risquait de disparaître de sa vue... et ce fut le cas. Le premier saumon avait été emporté par le courant... le deuxième, Olivia, essayait en vain de le retrouver. À bout de souffle, nageant de toutes ses forces pour remonter la chute, la préfète commença à ralentir, désespérée.

Quelques minutes plus tard, on put entendre un dernier « Evelyyyyyyyyn ! » se terminant sur une note suraigüe avant d'avoir droit à un profond silence. Enfin, dans la tête d'Olivia, car dans la réalité, le bruit aux alentours était toujours aussi fort, la terre n'avait pas arrêtée de tourner, la préfète allait peut-être devoir faire le deuil de sa meilleure amie à moins d'être dévorée par les crocodiles en bas de la chute. Le drame était là, il n'y aurait pas de crocodiles pour la mettre en pièce afin de terminer la tragédie, non, elle allait rester en vie, impuissante et devrait attendre. Livie n'avait plus l'énergie nécessaire pour continuer ses recherches, ses jambes étaient lourdes, son système avait été dévoré par le stress et la panique qu'elle avait dû subir un instant... et alors qu'elle devait être à son apogée, celle-ci avait brusquement disparue pour laisser place à un sentiment de vide et d'épuisement total. Être la meilleure amie d'Evelyn Twynam avait ceci en inconvénient ; il faut être très en forme et capable de courir le cinq kilomètres sans trop de difficultés. Or, oublié ça, les cours d'éducation physiques n'existaient pas à Poudlard et niveau entraînement physique... le balais n'aidait en rien lorsqu'il s'agissait de courir.

Soit, c'est les jambes lourdes que la Poursuiveuse se décida à passer la porte des Trois-Balais. L'endroit devait abriter une grande majorité d'étudiants et si jamais Evelyn arrivait à se sortir seule de son... enfin, du piège étrange dans lequel elle était coincée, Livie pouvait toujours espérer que sa logique la conduirait dans l'endroit le plus fréquenté par les étudiants... et non la Tête-de-Sanglier... S'asseyant à l'une des seules tables peu occupée, Olivia commençait à douter de l'ingéniosité de sa solution et des capacités cérébrales de son amie lorsqu'elle fit face à Emmy Mac Storm. Elle avait au moins eu de la chance sur ce coup, elle n'était pas tombée sur une table d'inconnus ou d'élèves étranges ou d'une autre maison.

La tête entre les mains, l'air complètement ailleurs, dans ses pensées et surtout, paraissant complètement vidée de toute énergie, Livie leva les yeux sur Emmy avec une moue qui montrait bien que sa journée n'allait pas comme elle l'aurait souhaitée. Madame Rosmerta passa prendre sa commande, on lui apporta son cappuccino vanille-française duquel elle prit une gorgée afin de se ressaisir un peu, et ses yeux bleus se posèrent finalement sur Emmy, signalant ainsi qu'elle était désormais prête à entamer une quelconque conversation.

Si jamais tu vois Evelyn entrer, tu me le diras, car elle a été emportée dans la foule et on s'est perdue de vue. J'm'attendais pas à ce qu'il y ait autant de personnes aujourd'hui...

La Poufsouffle observa les gens aux autres tables pour confirmer ses dires. Il y avait bel et bien foule... allez savoir pourquoi et dos à la porte d'entrer, probablement qu'elle ne voyait pas tout le monde. Ne voyant pas les gens entrer et sortir, et trop fatiguée pour se retourner de temps à autre pour voir si Evelyn était réapparue dans le paysage, elle préféra demander à Emmy de voir à ça pour elle puisqu'elle devait avoir une belle vue sur la porte...

Et sinon, toi ça va ?

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Le bar semblait trembler de toutes parts dû aux grouillements incessants des sorciers. Les Poudlardiens s’étaient amassés par dizaine dans ce petit pub qui menaçait d’exploser sous la pression. Même Madame Rosmerta, la gérante des Trois-balais, ne savait plus où donner de la tête. Néanmoins elle avait réussi à apporter à Emmy une de ses spécialités : la biereaubeurre. La poufsouffle qui s’était assise à la seule table restée libre, en attendant ses amis perdus, n’était pas restée seule très longtemps. En effet, une de ses camarades poufsouflle était venue la rejoindre mais ce n’était pas n’importe laquelle de ses camarade : c’était Olivia Richester, la préfète de cette maison. Emmy connaissait bien évidement Olivia, d’ailleurs qui ne la connaissait pas ; néanmoins c’était probablement la première fois qu’elle se retrouvait face à face avec elle…

L’anglo-russe resta donc silencieuse pendant qu’Olivia s’installait en face d’elle. Sa camarade paraissait préoccupée et même particulièrement fatiguée comme si elle sortait d’un match de Quidditch mais Emmy resta stoïque : au fond elles ne se connaissaient pas vraiment… Puis mademoiselle Richester commanda un cappuccino que la gérante apporta quelques instants plus tard. Emmy se demanda alors si Olivia l’avait remarquée ou si elle n’était tout simplement pas en état de parler. Il y a des jours ainsi où le moindre mot devient une corvée impossible ; des moments pendant lesquels on préfère rester seule. Mais au bout de quelques minutes Olivia commença la conversation. Elle demanda à la septième année de surveiller pour elle la porte d’entrée au cas où Evelyn Twynam viendrait à la passer. Emmy posa donc ses yeux vers l’entrée mais il n’y avait pas d’Evelyn à l’horizon. Elle se contenta alors de secouer sa tête de haut en bas en signe d’accord conclu. La jeune Mac Storm hésitait à parler car dans le brouhaha du pub il était difficile de s’entendre. On distinguait des bribes de phrases qui se chevauchées les unes sur les autres dans une cacophonie incompréhensible. Pourtant la jolie préfète reprit la conversation en demandant en toute simplicité si Emmy allait bien. La jaune et noir répondit donc en hurlant un peu pour pouvoir se faire entendre :

-Oui ça va merci et toi ? C’est vrai qu’il y a une foule monstre ici ; les élèves en profitent un peu dans ces temps trop sombres….

Ces quelques mots étaient sortis naturellement de sa bouche même si ils n’étaient pas forcement idéaux dans des moments comme cela. Emmy ne voulait pas paraître triste ou même pessimiste : elle ne faisait qu’une constatation parmi tant d’autres. Elle fit donc apparaître sur son visage un joli sourire presque en guise d’excuse pour ses sombres mots. Il n’était pas en son habitude de commencer une rencontre par de tels termes mais elle ne pu s’en empêcher : d’ailleurs la franchise était une des qualités de la jeune fille. Enfin Emmy reprit la conversation :

-Ne fais pas attention ; des mots m’échappent parfois… au fait moi aussi j’attends des amis mais la chance de retrouver nos camarades respectifs sont assez faible !

Son ton se tenait entre l’ironie et l’humour mais c’était pourtant la vérité. Il y avait tellement de personnes ici que la chance de se retrouver devenait minime. La poufsouffle jeta néanmoins un dernier regard dans la salle et vit qu’à côté d’elle se trouvait deux hommes. On ne pouvait distinguer le visage de ces hommes car ils portaient tout deux des énormes capuches noirs qui descendait sur de grandes capes ténébreuses. Ils n’avaient apparemment rien commandés à boire : sur la table il n’y avait qu’une bourse en cuir qui semblait bien remplie. Ils semblaient avoir une discussion sérieuse mais le bruit empêcher de reconnaître le moindre son. Emmy se demanda comment avait-elle pu ne pas les remarquer ? Dans tout les cas ils faisaient froid dans le dos…

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