Jusqu’à présent, tout s’était déroulé à la perfection. Peu avant la fin du cours, Crystal avait feint être prise de violentes nausées et réussi à quitter la classe sans s’attirer la méfiance du professeur. N’étant pas habituée à sécher les cours, elle y serait d’ailleurs certainement parvenue sans cet alibi douteux. Après tout, n’était-elle pas l’une des créatures des plus charmantes qu’il soit ? Aucun homme digne de ce nom ne pouvait résister bien longtemps à ses supplications lorsque celles-ci étaient assorties de son merveilleux sourire. Alors pourquoi Binns y échapperait ? Oui, c’était un professeur, un professeur mort de surcroit, mais cela n’était qu’un détail. Toutefois, malgré son charme certain, elle avait préféré ne prendre aucun risque inutile. Aujourd’hui n’était pas une journée ordinaire. Ce n’est pas tous les jours qu’on pouvait effectivement participer activement au renvoi d’un élève. La prudence était donc particulièrement de rigueur.

Tout en conservant un air affligé dans le cas où elle aurait croisé un professeur en chemin, la vert et argent prit rapidement la direction du cinquième étage, presque impatiente à l’idée de la petite scène qui allait bientôt se dérouler. Qui aurait pu dire que faire partie de la Brigade Inquisitoriale lui procurerait autant de plaisir ? Certes, son adhésion revenait à se mettre au service de Dolorès Ombrage (situation peu reluisante, il faut bien l’admettre !) mais ce petit inconvénient était vite oublié au regard de tout les bénéfices que Crystal en retirait. Pour une fois, elle inspirait le respect et avait autant de pouvoirs, si ce n’est plus, qu’un préfet de Poudlard. Elle était au premier rang et comptait bien y rester encore un bon moment. Même si, en l’occurrence, cela signifiait qu’il lui fallait parfois se soumettre aux volontés de la Grande Inquisitrice, sans avoir droit de parole.

Comme c’était le cas aujourd’hui. Le plan qu’elle et les autres membres de la B.I avaient à exécuter était bien ficelé mais il y avait quand même pas mal de choses à déplorer là-dedans. Le choix de la future victime par exemple. Quelle était l’utilité de s’intéresser à Alenn Sullivan, un gamin de deuxième année ? Certes, lui et sa bande d’acolytes étaient assez encombrants mais ce n’étaient certainement pas les plus dangereux. Après tout, leurs démonstrations ne se résumaient qu’à un large ensemble de farces, de plus ou moins mauvais goût. Rien de plus. Potter en revanche, avec ses airs de conspirateur, l’était beaucoup plus. Personne n’arrivait vraiment à savoir ce que lui et sa petite bande complotaient mais ce qui était sûr c’est que leurs petites manigances devaient être surveillées de près. Après tout, Potter avait assez montré par le passé qu’il était prêt à tout quand il avait quelque chose en tête et qu’il avait plus d’un tour dans son sac à son avantage. Ca faisait donc de lui quelqu’un de dangereux, bien plus dangereux que cet avorton de Sullivan. Enfin, puisque la Grande Inquisitrice voulait la peau d’Alenn, la B.I le lui offrirait sur un plateau d’argent.

Le couloir du cinquième étage était désert. Qui aurait pu dire que dans moins d’un quart d’heure, un vrai petit drame allait se jouer ici même ? Le calme avant la tempête comme on dit. Arrivée à destination, Crystal s’appuya contre le mur et attendit que Lucy arrive, riant intérieurement à l’idée de ce que la pauvre fille allait devoir endurer pour que le plan puisse fonctionner. Il fallait reconnaître que la serpentard ne manquait pas de motivation. Accepter sans broncher de se faire défigurer (temporairement, mais quand même !), voilà bien une chose que Crystal aurait eu beaucoup de mal à accepter. Heureusement, Ombrage avait jugé bon de sacrifier le visage banal de Lucy plutôt que le sien. Elle avait ainsi montré par la même occasion qu’elle savait faire preuve de goût de temps à autre.

Perdue dans ses pensées, la vert et argent sursauta quand Lucy surgit à ses côtés. Feignant l’air compatissant, Crystal lui adressa un bref sourire et s’empara de sa baguette :

« Il ne faut pas trainer, les élèves ne vont pas tarder à sortir. Si ça peut te réconforter, sache que je me suis entrainée pour que mon maléfice soit réalisé à la perfection. Tu auras donc le visage le plus horrible qu’il soit, c’est pas fantastique ça ? Hum, bien je vais compter jusque trois pour que tu te prépares mentalement, d’accord ?... »

La vert et argent jeta un coup d’œil pour s’assurer que les environs étaient déserts, releva ses manches puis brandit sa baguette en direction de sa camarade.

« Trois…deux…unnnnnn… »


[H.J : Je suis désolée de ce post bâclé. J'ai honte mais comme je ne me reconnecterai plus avant vendredi, je ne veux pas vous faire poireauter davantage.
Lucy : J’espère que cela ne te dérange pas si je fais entrer ton personnage à la fin mais je ne voyais pas comment faire autrement. Je te laisse bien sûr décrire l’effet du sortilège s’il atteint son but ;). Autre chose, je n’ai pas indiqué le nom de la formule dans les paroles de Crys’ tout simplement parce que je ne reviens plus dessus et que je ne trouve pas sur EHP. Honte à moi je sais ^^’]

Un plan sadique ? Cruelle ? Pour Allenn Sullivan ? Non pour Lucy plutôt ! Elle aurait préféré que ce châtiment revienne à lui puisque apparemment il déplaisait à Ombrage mais bien sûr le plan n'aurait pas été ce plan.
Lucy soupira malgré au souvenir qu'elle avait du jour ou elle avait appris la nouvelle. Si elle l'aurait su elle ne serait sûrement pas rentré dans cette fichue brigade... Quoi que. Il y aurait une autre condition à ajouter aussi. Car avec "si", on fait se que l'on a envie. Lucy ferma les yeux cinq minutes puis les rouvrit en attendant Crystal se plaindre. Il était l'heure. Le ventre de Lucy formait une énorme boule qui se nouait de plus plus à chaque minutes. A ce moment là, lorsqu'elle vu Crystal fermait la porte derrière elle, elle eut une idée folle. Pourquoi ne pas tout foutre en l'air ? Ne pas y aller ou s'enfuir ? Des idées particulièrement stupides et lâches, il faut le dire, mais qu'en vous savez que dans exactement deux minutes vous allez vous faire défigurer et vous ridiculiser devant tout le monde il se peut que votre imagination déborde sur la connerie (excusez moi du vocabulaire).

Lucy se mordit la lèvre inférieur et lorsqu'elle sentit le goût du sang dans la bouche, elle se leva. Elle échappa deux phrases presque incompréhensible devant le professeur sourd qui lui faisait face avant de sortir en trombe de la classe. Elle avait accentué le mot "Infirmerie" le seul mot important. Une manière facile, d'éviter de trouver une explication idiote et de se faire vomir comme avait voulu le faire Crystal. Heureusement personne ne la suivit, apparemment le professeur Binns pensait qu'elle allait courir jusqu'à l'infirmerie mais il se trompait. Au lieu de descendre les étages elle monta jusqu'au cinquième. En chemin, un chat noir aux yeux verts sortit d'un passage secret assez connu tout de même et se frotta avec compassion contre sa maîtresse. Lucy sourit lui embrassa le front avant de repartir. Tellement elle était angoissée, elle n'entendit pas l'animal la suivre. Crystal était bel-et-bien là adossé contre le mur et Lucy fut prise d'une envie d'échanger les rôles. Sans lui demander son avis bien sûr, elle n'aurait qu'à raconter à Ombrage ensuite que Crystal préférait se ridiculiser mais là aussi cette hypothèse était absurde. Lucy essaya de se calmer devant Crystal qui l'agaça au plus au point mais elle ne réussit que plus à être plus tendu.

« La ferme Taleworth, je te promets que la prochaine fois se sera toi ! »

Mais Lucy ne le pensait pas. Ombrage était-elle si idiote pour refaire le même genre de plan pour toutes les victimes auxquelles elle voulait s'attaquer ? Quoi que... peut-être. Lucy n'entendit à peine les mots que lui disait Crystal. Elle était loin en ce moment. Elle était dans les nuages comme on disait, mais l'expression signifiait quelque chose en plus pour Lucy. Elle signifiait : Moutons ! (=D) La moitié de Lucy, son mouton, eut beaucoup de pitié pour elle alors que Mouton-Jill rigolait de son sort. Lucy soupira de nouveau. Qu'elle aurait être un mouton ! Sa vie était tout simplement un enfer avec un petit carré bleu. L'adolescente se plaça au milieu du couloir il fallait qu'elle soit vue pas tous ! *Qu'elle HORREUR ! * Lucy eut à peine eut le temps de se retourner que la blonde était déjà à un. Ah tiens elle voulait compter ? Très bien... *Non, je vous en supplie Seigneur-Mouton sauvé moi.* Dans un carré de sa tête elle vit son mouton braillait (?) pour qu'on m'aide. Mais personne n'aurait pu m'aider de toute façon et encore moins mais ses moutons chéries qu'elle aimait tant ! Du coin de l'oeil elle aperçut Filou qui s'approchait tellement silencieusement que Crystal ne l'entendait pas. Celle-ci beaucoup trop intéressait à déguster se moment... Sadique ! Lucy lui fit non d'un seul regard noir, pour que l'animal comprenne et s'enfuit. La verte et argent eut le temps de fermer les yeux lorsque le mot ''trois'' se termina et qu'elle entama la formule magique. La fameuse formule qui allait la ridiculiser devant tous les élèves de Poudlard. Lucy savait qu'elle ne s'en remettrait qu'après un mois minimum. Personne n'aurait pu comprendre Lucy à ce moment là. Son ventre était tellement contracté qu'elle en avait mal. Sous la douleur, elle était courbée. Ses yeux étaient rouges près à pleurer car en ce moment dieu sait comme elle était sensible ! Ses mains tremblaient légèrement tellement la honte d'être se qu'elle était monta en elle. Elle n'eut pas le temps d'inspirer ou de se calmer -se qui était impossible d'ailleurs-. Le sortilège la tapa en plein dans la figure -oui elle le confirmait elle savait viser ou peut-être elle avait de la chance- et une immense douleur traversa Lucy. Peut-être le sortilège en faisait partie mais c'était plus car elle savait quil était impossible de revenir en arrière. La plan était bel-et-bien en route, Lucy était cuite.

La douleur transforma ses traits. Lucy sentit son visage enfler rapidement. Bien qu'elle ne se vit pas elle s'imagina quand même. Ses traits était tirés, enflés, bouffis. Son visage était devenue méconnaissable. Elle essaya d'ouvrir les yeux mais elle fut horrifié de voir qu'elle ne voyait presque plus. Les images autour d'elle était flous et son champs de vision nettement rétrécis. Des larmes de rages coulèrent tandis que la transformation se terminait, déformant encore plus son visage. La suite du plan s'enchaîna, Taleworth et elle devaient crier lorsque la sonnerie retentirait. Et elle ne se fit pas attendre. Stridente, elle fit pleurer de plus belle Lucy. *A l'aide sauver moi !* A nouveau dans son carré imaginaire, elle vit ses fameux moutons envoyer leurs avions de chasses sur Poudlard mais ils furent malheureusement détournés par des vents ravageurs. Sortant de sa réverie, Lucy ne se sentit pas obligé de crier. Ses pleurs étaient tellement abondants et bruyants que se serait d'aucune utilité. Les yeux à-demi ouvert à cause du maléfice, Lucy entendit des pas pressés des curieux et de certains professeur alerter par le bruit. Les premiers arrivèrent et ce fut le chaos pour le corps de Lucy. Les filles crièrent en voyant son visage, les garçons firent des grimaces pendant que quelqu'un cria : « Qui est-ce ? »
* Je jure sur un mouton-Jill que si Crystal dit mon nom je la tue à la fin. * Mais Lucy eut à peine le temps d'avoir eut cette pensée qu'un événement se produit dans la foule. Lucy ne put savoir ce qui se passé, les yeux trop gonflés pour ça. Est-ce Cennyd qui arrivait avec Alenn son soit-disant agresseur ? Ou est-ce Ombrage avec son sourire d'ange ? Lucy était recroquevillée à terre, les larmes coulants sur ses joues bouffis. Elle attendait son heure. Lorsqu'Ombrage lui demandera de lui montrer tout entier son visage. Elle tremblait. Elle avait honte... Elle était malheureuse.

[HJ : Désolé de l'énorme retard et merci mille fois à Théo de me l'avoir rappelé !]