[Dec.] Once Upon A Time [Emmy]

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Les secondes s’égrainent, les minutes s’écoulent, les heures passent. Mais toujours trop lentement. Attendre. Prendre son mal en patience. Penser à autre chose pour que le temps passe plus vite. Non… Jill n’y arrivait pas. Il avait beau essayer, il lui était impossible de penser à quoi que ce soit d’autre. Toute sa journée, il l’avait passé dans une bulle à l’intérieur de laquelle l’agitation extérieure ne lui parvenait que de manière diffuse. Les paroles de ses camarades sonnaient creux, leurs plaisanteries ne parvenaient plus à lui arracher le moindre sourire, l’atmosphère semblait lourde et même la nourriture avait perdu toute saveur. Rien ne réussissait à sortir le Poufsouffle de sa torpeur.
Inquiet, ses camarades lui conseillèrent de passer à l’infirmerie. Mais à quoi bon ? Jill savait pertinemment que le problème n’était pas d’ordre médical, même si les apparences prouvaient le contraire. Il était comme ces drogués qui n’ont pas eut la possibilité de prendre leur dose. Un rien l’énervait et il en arrivait à ne plus supporter la présence des autres. Il s’isolait alors, tentant de se calmer grâce à la seule source d’apaisement qui l’ait jamais aidé. Mais en cet instant, même la musique était un supplice. Plus le temps passait, moins l’attente devenait supportable.

Vingt heures sonnèrent. Tous descendirent dans la Grande Salle pour dîner. Pas Jill. Il n’avait pas faim. Il n’avait envie de rien. Rien d’autre que d’arriver enfin à vingt-et-une heure. L’heure du rendez-vous. L’heure où il pourrait finalement LA revoir.
Encore trois quart d’heure. Jill était assis dans un fauteuil de la salle commune. Ce même fauteuil où il se trouvait, la nuit passée. Ces instants apparaissaient comme un rêve à présent. Encore une demi-heure. Le jeune homme tenta d’ouvrir un livre. Cependant, aucun mot ne put accrocher son regard qui demeurait désespérément braqué droit devant lui, sans fixer quoi que ce soit de particulier. Encore un quart d’heure. Le jaune et noir attrapa un vêtement chaud et sortit dans les couloirs obscurs de Poudlard. Les courants d’air s’infiltraient partout, mais il n’avait pas froid. Il n’y faisait plus attention. Ses sens, comme ses pensées, étaient orientés vers autre chose.

Que se passerait-il s’il tombait sur Rusard ? Ou sur la Brigade Inquisitoriale ? Ou même sur Ombrage ? Ca ne le préoccupait pas. En vérité, il y était même indifférent. Tout ce qu’il désirait, c’était arriver à la tour d’astronomie. Et LA retrouver là-bas.
Pourquoi ? Pourquoi ressentait-il ce besoin insatiable d’entendre le son de sa voix ? Pourquoi désirait-il tant se plonger à nouveau dans l’azur de ses yeux ? Pourquoi ne parvenait-il pas à avoir autre chose à l’esprit que son visage ? Sans même s’en rendre compte, il s’était mit à courir. Les portraits et les fantômes qui l’interpellaient sur son chemin ne parvenaient pas à le ralentir.

Finalement, il arriva à destination. Bien que la ponctualité ne soit pas son fort, il était arrivé en avance. Et il attendit. Il était dans le couloir, juste en face de la salle d’astronomie fermée à cette heure-ci. A travers une fenêtre, il observa un instant le lac en contrebas. En temps normal, il aurait considéré le reflet des étoiles sur l’étendue d’eau comme quelque chose de féérique. Plus maintenant. Plus il contemplait les merveilles de la nature et de la nuit, plus il trouvait qu’ELLE était au-dessus de tout ça.
Viendrait-elle ? Il fallait qu’elle vienne. Jill sentait qu’il ne pourrait que difficilement passer une autre journée comme ça. Il voulait être fixé ! Pour le meilleur comme pour le pire, il voulait quitter cet état d’incertitude constante.

Les dernières minutes s’écoulaient… Les dernières secondes s’égrenaient… Jill attendait. Jill espérait.

*Emmy…*

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-Emmy tu es d’accord avec moi n’est ce pas ?
-….
-Emmy tu m’écoutes ?
-Euh…oui oui
-Tu es sûr que ça va ?
-Oui oui je suis juste un peu ailleurs ! Excuse-moi, tu disais ?

Effectivement depuis ce matin Emmy était ailleurs. Elle ne suivait plus les conversations avec ses copines et les cours lui avaient paru interminables. Il n’y avait qu’une personne qui lui occupait l’esprit depuis toutes ces heures : Jill. Il l’avait consolé toute la nuit et avait fait fuir la colère et l’amertume qui était contenu dans le cœur de la poufsouffle. Une réelle amitié s’était alors crée entre les deux camarades qui ne s’étaient pourtant jamais parlés auparavant. Mais Emmy avait reconnut en Jill son ange gardien : un jeune homme pas comme les autres ! Un lien tellement particulier s’était fait entre les deux jaune et noir qu’Emmy était sûre qu’il ne pouvait être rompu. De plus la nuit s’était achevée sur un geste dont la demoiselle n’avait pas réfléchit aux conséquences : elle avait embrasée Jill pendant une fraction de seconde avant de lui donner rendez-vous pour le soir même puis de s’enfuir dans un courant d’air.

Le reste de la journée avait été un enfer. L’image du moment magique qu’elle avait vécu avec Jill lui revenait sans cesse a son esprit et l’empêcher de faire toutes autres choses. Pourtant elle avait essayée de paraître normale devant ses amies mais aucunes n’avaient été dupées par le jeu d’Emmy. Une foule de questions martelaient la jeune femme qui n’avait rien lâchée sur la nuit mouvementé qui venait de se passer. Elle avait trouvée comme excuse à son état une nouvelle nuit d’insomnie ou bien un mal de tête néanmoins personne ne semblait croire à ses mensonges. Puis pour couronner la difficulté de cette longue journée, Emmy avait dû jouer au chat et a la souris avec Jill ; elle ne voulait pas croiser son regard devant les autres car cela les auraient indéniablement trahis. Il avait donc fallu faire des efforts considérables pour paraître comme les autres jours, pour paraître détachée et afficher un sourire qui n’était qu’une belle façade. Emmy ne ressentait même plus la fatigue malgré la nuit blanche qu’elle avait passée : elle n’arrivait plus à écouter son corps qui semblait pourtant lui lançait des cris d’alarmes. Son esprit était tout tournait vers Jill et uniquement lui et l’impatience de la demoiselle s’accroissait au fur et a mesure de l’écoulement des secondes.

Il était à présent 19h et la plupart des élèves attendaient le dîner en faisant leurs devoirs à la bibliothèque, dans la salle commune ou faisaient des jeux avec leurs amis respectifs mais Emmy s’était éclipsée dans son dortoir en prétextant une grande fatigue. Le dortoir était totalement vide et l’obscurité lui faisait étrangement du bien. Enfin la jaune et noir pouvait montrer son vrai visage et elle ne pu réprimer des larmes qui coulèrent sur son visage de porcelaine. Jill lui manquait terriblement et l’angoisse qui était en elle lui opprimer le cœur. De plus en arrière plan, il y avait la blessure, faite par ses parents, ré-ouverte depuis la veille qui ne cessait de revenir a elle et qui faisait croître la haine qui coulait en la jeune femme. Elle savait également qu’elle devait répondre à ses parents par une lettre et Emmy se décida donc a allumé une lampe pour pouvoir écrire avant de filer à son rendez-vous. Elle sortit donc un morceau de parchemin et une plume et commença sa missive:

Maman,

Je n’irai pas à la maison pour Noël et je ne veux pas de tes cadeaux. Je reste donc à Poudlard jusqu'à nouvel ordre ! Ne m’envoie plus de hiboux, je ne souhaite plus avoir de contacts avec toi ou papa… Peut-on laissé son enfant seul pour les fêtes de fin d’année alors qu’on se dore la pilule quelque part dans le monde ? J’ai bien trop de blessures en moi pour continuer de faire comme si de rien n’était ! Pourquoi as-tu fermés les yeux sur les coups de ton mari ?

Je te souhaite beaucoup de bonnes choses mais s’il te plaît oublie-moi !

Ta fille Emmy

Emmy relut simplement sa lettre et l’enroula avant de la laisser sur son lit : elle l’enverrait surement demain… Ses larmes continuaient de s’échapper de ses yeux azurs : était-ce des larmes de colère ou de tristesse ? Elle ne saurait le dire vraiment. Néanmoins l’heure tournait et l’heure H se rapprochait de plus en plus. Elle voulait avant de partir se changer : elle jeta donc son uniforme sur le sol puis enfila un jean noir qu’elle entra dans de grandes bottes montantes jusqu’aux genoux et un pull bleu avec un col en V. Enfin elle prit une grande cape de cuir noir surmontée d’une large capuche. Par la suite la demoiselle attendit qu’il n’y ai plus de bruits dans la salle commune pour sortir. Par chance il n’y avait personne dans sa salle ni dans les couloirs environnants. Emmy commença donc à monter les différents escaliers qui menaient a la tour d’astronomie. Le silence était angoissant et se sentiment était renforcé par les nombreux courants d’air qui parcouraient le château. Soudain la grande horloge se mit à sonner 21h : Emmy se rendit compte qu’elle était en retard, elle redoubla donc le rythme de sa marche. Après plusieurs minutes de courses elle arriva enfin au pied de la tour d’Astronomie, il faisait un froid glaciale et son corps commençait à trembler…Peut-être ne serait-il pas là ?
Un bruit se fit alors entendre, Emmy sursauta puis se retourna et vit Jill. Il se tenait là devant la fenêtre, seul et inquiet. La jaune et noir resta un instant interdite puis elle s’approcha du jeune homme. Son visage était caché par la capuche, elle la fit donc tomber sur ses épaules avant de poser sa main sur l’épaule de Jill. Il se retourna et le cœur de la demoiselle cessa de battre. Elle avait tant peur d’être repoussée…

-Bonsoir Jill…

Elle avait prononcée ces quelques mots dans un murmure et elle réprimait de toutes ses forces ses tremblements, ses larmes. Elle resta muette pendant un moment car elle ne savait plus quoi dire, comment s’expliquer ? Mais enfin Emmy se risqua :

-Je voulais m’excuser pour ce matin, je n’aurai pas du faire ce que j’ai fais ! Je comprendrai si tu ne veux plus m’adresser la parole… tu ne t’attendais surement pas a cela !

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Tout à ses pensées, Jill n’avait pas entendu les bruits de pas derrière lui. Il était demeuré immobile, le regard dans le vide, en train de penser à une personne qui se trouvait en réalité juste derrière lui. La main qui se posa sur son épaule lui causa comme un choc électrique : il eut un sursaut, puis ce fut comme une sorte de frisson qui lui parcourut tout le corps. Un mois plus tôt, il aurait était saisi d’effroi, s’imaginant qu’il venait de se faire attraper par Rusard. Mais aujourd’hui, c’était différent. Ce ne pouvait qu’être Emmy. Le jeune homme ne s’expliquait pas comment il pouvait en être aussi sûr : c’est juste qu’il le savait, au plus profond de lui-même.
Et lentement, il se retourna. Et bien qu’il sache parfaitement à quoi il devait s’attendre, il fut une fois de plus captivé par le visage auréolé de cheveux blonds qui se tenait face à lui. S’y habituerait-il un jour ? Pourrait-il croiser le regard de la jeune femme sans ressentir une crispation au niveau de son estomac ? Pourrait-il un jour se tenir auprès d’elle sans que son cœur ne se mette à battre la chamade ? Un jour… Peut-être… Mais certainement pas aujourd’hui. Jill demeura interdit, ne sachant pas quoi dire. Heureusement, Emmy prit spontanément la parole. Intérieurement, le Poufsouffle lui en fut reconnaissant. Mais il apparut bien vite que la jeune femme éprouvait autant de difficulté que Jill à prendre la parole. En fait, elle semblait exactement dans le même état d’esprit que lorsque les deux jeunes gens s’étaient séparés : à la limite de la crise de larmes.

Jill tenta de faire abstraction de la boule qu’il avait dans la gorge. Et avant qu’Emmy n’ait put prononcer un mot de plus, un index vint se poser sur ses lèvres, lui signifiant qu’il n’était pas nécessaire de continuer. Le silence se réinstalla. Pendant que le jaune et noir cherchait ses mots, il se rendit compte qu’il tremblait légèrement. Et il y avait fort à parier que le froid n’avait rien à voir là-dedans ! Lentement, le Poufsouffle parla. Et en cet instant plus que dans n’importe quel autre, il manquait d’assurance.

« Je suis venu… Si je n’avais plus voulu te parler, je ne serais probablement pas là, avec toi. Mais c’aurait été au-dessus de mes forces… Je n’aurais pas pu faire comme si cette nuit avait été comme toutes les autres. »

Jill s’interrompit, mais ne laissa pas encore Emmy parler. Il n’avait pas tout à fait terminé. Il demeurait encore un point épineux à évoquer. Un détail assez délicat à aborder.

« Pour ce matin… J’admets que c’était quelque chose… D’imprévu… Mais je sais au fond de moi-même que je n’arriverais pas à t’en vouloir. Pour ça ou pour quoi que ce soit d’autre. »

Ca, c’était dit. Et bien que le visage de Jill se soit nettement empourpré alors qu’il parlait, on pouvait considérer que le problème était réglé. Mais l’était-il vraiment ? Le jeune homme avait l’étrange impression de se mentir à lui-même. Et bizarrement, quand il se remémorait la soirée, le film se mettait automatiquement sur pause à l’instant précis où Emmy l’avait embrassé. Pourquoi lui faisait-elle cet effet-là ? C’était une amie. Mais une amie qui avait, aux yeux de Jill, plus d’importance que n’importe qui d’autre. Plus qu’une amie : un être cher ! En une soirée, elle avait réussi à se rendre indispensable aux yeux de Jill ! Toutefois, la soudaineté avec laquelle s’était tissé ce lien les effrayait tout les deux. Il faut parfois plusieurs années avant de bâtir une amitié avec qui que ce soit, alors que dans le cas présent, tout avait était spontané. Il la comprenait, elle le comprenait. C’était aussi simple que ça.
Ce baiser n’avait rien de criminel : il n’y avait là-dedans aucune volonté de nuire. Emmy s’était juste laissé dépasser par ses sentiments. Ces fameux sentiments qui causaient tant de soucis à Jill… Ces sentiments que la jeune femme avait peut-être à son égard… Ne s’étant jamais retrouvé dans pareille situation, le Poufsouffle ignorait quelle attitude adopter. Devait-il parler de cette sensation électrisante et chaleureuse qu’il avait ressentie lors de ce baiser ? Fallait-il évoquer le fait qu’Emmy était la seule qui occupait ses pensées depuis leur conversation ? Jill n’était sûr de rien : éprouvait-il de réels sentiments ? Finalement, il opta pour une alternative. Il voyait bien l’océan des sentiments d’Emmy était sur le point de déborder. Il ne fallait pas qu’elle se tracasse pour ça : ce qui avait été fait ne pouvait plus être changé. Le jeune homme la prit alors dans ses bras et la serra contre lui. En même temps, il lui chuchota à l’oreille.

« Ne te torture pas l’esprit pour ça. Nombreux sont ceux qui auraient voulu être à ma place à cet instant. Ce fut moi et je ne peux en être que flatté. Maintenant, il ne faut pas que tu te fasses du souci à ce sujet : c’est arrivé, voilà tout ! Mais rassures-toi : ce n’est pas ça qui changera mon opinion à ton égard… »

La présence d’Emmy contre lui était comme stimulante. Jill faisait abstraction de ses hésitations et de ses doutes pour ne se consacrer qu’à son amie. Les événements de la soirée étaient encore loin d’être enterrés et une fois de plus, Jill serait là pour l’épauler.

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Poudlard semblait s’endormir petit à petit et les couloirs devenaient désespérément vides. Il restait seulement deux jeunes élèves, deux poufsouffles rassemblaient au pied de la tour d’astronomie. Le froid était saisissant en ce soir de décembre mais Emmy ne paraissait pas ressentir l’air glacial qui s’engouffrait sous son blouson de cuir. Néanmoins la jeune demoiselle ne pouvait empêcher son corps d’être parcouru de tremblements, presque des spasmes… Son ventre devenait de plus en plus douloureux comme si quelqu’un s’amusait à faire des nœuds avec son estomac. En vérité tout son corps lui faisait souffrir et la jaune et noir priait pour que tout cela s’arrête. Il y avait entre les deux amis une tension qui augmentait et la gêne qui traversait Emmy faisait rougir ses joues de petite poupée.

Heureusement Jill prit assez rapidement la parole pour répondre aux quelques mots de la jeune femme. Il rassura Emmy en lui confirmant qu’il ne lui en voudrait pas, quoi qu’elle fasse et qu’il ne pouvait pas ignorer ce qui s’était passé la nuit dernière. Pourtant la jaune et noir ne se sentait pas mieux et sans cesse elle revoyait la scène de se merveilleux baiser : le moment où leur lèvres s’effleurèrent pendant une seconde, l’instant où tout bascula entre les deux poufsouflles. Après les paroles de Jill un silence quasi religieux s’installa dans le grand couloir. Notre Mac Storm ne pouvait plus rien dire, les mots paraissaient bloquer dans sa gorge serrée. Emmy pu fuir se moment en plongeant son regard par la fenêtre : tout semblait noir et morne, même les étoiles lui semblaient ternes a ses yeux ; ses yeux qui étaient au bord des larmes.

Soudain la jaune et noir sentit les bras de Jill autour d’elle. Elle l’imita et serra donc à son tour le jeune homme dans ses bras frêles. Emmy sentait le corps du jaune et noir contre elle et cela la soulagea pendant un instant. Mais bien vite il reprit la parole : Jill avoua être flatté par le baiser de la demoiselle pourtant Emmy le sentait gêné comme si il voulait en restait là. Elle se sentait totalement perdue malgré les bras fort du jeune homme autour de son corps. Comment réagir maintenant ? Rester amis ou devenir plus que ça ? Tout avait été tellement vite…

-Jill, je ne sais plus où j’en suis… que doit-on faire à présent ?

Emmy avait murmurée ses quelques mots au creux de son oreille et avait ensuite posée sa tête sur l’épaule de Jill. Elle aurait voulu qu’il lui donne une solution, qu’il lui dise ce qu’il voulait vraiment. La jaune et noir aurait voulu lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas d’une relation platonique avec lui, elle ne voulait pas être frustrée, ne pas retenir ses gestes devant Jill… Mais peut-être préférait-il rester ami avec elle ? Au fond d’elle, la demoiselle savait qu’elle voulait tenter quelque chose avec le jeune homme. Pourtant elle n’avait aucun droit sur Jill, elle se plierait donc a sa volonté, même si cela pouvait lui briser le cœur. Néanmoins elle pouvait peut-être se tromper, peut-être que l’amitié serait-elle meilleur que l’amour ? Peut-être fallait-il voir Jill seulement en ami et oublier le reste ? L’anglo-russe ne savait plus quoi dire et le silence devenait de plus en plus lourd. Perdu dans les bras de Jill…

-Aide-moi…

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Tout n’était qu’obscurité autour d’eux. Les ténèbres de la nuit s’étaient lentement emparés des couloirs du château et les ombres avaient peu à peu remplacé la lumière. Les torches installés ici et là dans les couloirs suffisaient à peine à y voir clair. Quand à la lune, elle n’offrait qu’une pâle clarté. Mais cette simple lueur suffisait aux deux Poufsouffles pour qu’ils puissent se distinguer l’un l’autre. Jill n’avait pas besoin de lumière : aux creux de ses bras pulsait une étoile, qui brillait de tout son éclat. Comme ce matin, rien de ce qui pouvait se trouver alentour ne semblait avoir d’importance. Une fois de plus, ils étaient seuls au monde.
Pourtant, ils se sentaient perdu. Emmy disait ne plus trop savoir où elle en était. Comment aurait-elle put deviner qu’il en allait de même pour Jill ? Et plus que tout, Jill avait peur. Peur de ce que cela impliquerait. Peur de tout ce qui pourrait se passer. Il n’avait jamais vraiment regardé vers le futur et maintenant qu’il était dos au mur, cet avenir l’inquiétait. L’inconnu n’est jamais rassurant…

Ce fut alors qu’Emmy lança un appel à l’aide… Un appel bouleversant qui atteignit Jill jusqu’au plus profond de lui-même. Et en cet instant, rien n’aurait pu lui causer plus de peine que la détresse de son amie. Tout l’esprit du Poufsouffle ne pensait qu’à ça : comment rendre le sourire à Emmy ? Comment lui offrir ce bonheur dont elle avait si longtemps été privée ? Doucement, la réponse se présenta. Simple… Claire… Comme s’il l’avait toujours su… Etre toujours auprès d’elle. Etre là pour la consoler lorsqu’elle était triste. Etre présent pour rire avec elle lorsqu’elle était heureuse. Pouvoir juste la contempler, nuit et jour, pour l’éternité… Et jour après jour s’extasier d’avoir pu la rencontrer.
Emmy était là, tout contre lui. Désespérée, abandonnée, perdue… Il n’y avait plus que Jill. Il avait réussi à voir à travers la jeune femme. Il avait su la comprendre. Et en sondant les profondeurs de l’âme de la jaune et noire, il avait découvert un joyau de pureté et de magnificence. Et depuis cet instant, il n’avait pas cessé d’y songer. Lors de son voyage au plus profond des sentiments d’Emmy, il avait laissé quelque chose derrière lui. Et à présent qu’Emmy était auprès de lui, il se sentait à nouveau un et entier.

Il relâcha doucement son étreinte, sans faire de mouvement trop brusque. En procédant lentement et en pensant exclusivement à celle qui hantait ses pensées, il en oubliait sa crainte. A nouveau, il regarda Emmy. On parlait beaucoup des Vélanes, mais en vérité, la beauté pure et véritable était d’une toute autre sorte. Et Jill ne se lassait pas de la contempler. Il prit le visage de la jeune femme entre ses mains et essuya furtivement les larmes qui perlaient dans ses yeux azurs.
Oublier. S’oublier. Et simplement se laisser porter par ses sentiments. Les écouter sans se mentir à soi-même. Etre sincère. Et agir en conséquence… Le temps s’interrompit. Le vent cessa de souffler et même la fraîcheur de la soirée se fit oublier. Jill s’approcha. Plus prêt, toujours plus prêt. Il ne comprenait pas ce qui l’y poussait, mais il s’y abandonnait complètement. Pendant un frêle instant, leurs lèvres s’effleurèrent, puis se joignirent.

Instant indescriptible et incomparable. Des moments comme celui-ci, on ne pouvait que les vivre. Et s’y laisser aller, corps et âme. Pour Jill, rien d’autre n’existait. Il n’y avait qu’Emmy. Juste elle ! La douceur de ses lèvres et la chaleur de sa présence semblaient irréelles. Et pourtant…
Combien de temps cela dura-t-il ? Quelques secondes ? Plusieurs minutes ? Plus encore ? On ne pouvait le dire. La durée comptait moins que l’instant même. Mais les meilleurs moments ont hélas toujours une fin. Et le Poufsouffle s’étonna lui-même lorsqu’il interrompit cet instant magique. Mais il savait que quoiqu’il arrive, cette soirée demeurerait profondément gravée dans sa mémoire. Et intérieurement, il espérait que cela ne deviendrait jamais de simples souvenirs…

Lorsqu’il recroisa le regard d’Emmy, il fut comme étonné par ce qui venait de se passer. Jamais il ne s’était connu aussi entreprenant. Il ne regrettait cependant rien : à présent, il avait besoin d’Emmy. Elle était en quelque sorte un impératif à son bonheur. Et il comptait bien lui rendre toute cette joie qu’elle lui procurait.
Le jeune homme sembla sur le point de dire quelque chose, mais se retint. Il eut un petit rire gêné.

« Je n’ais jamais été très doué pour ce genre de déclaration… »

Il se replongea alors dans le regard de la jeune femme. Maintenant, il pouvait s’y abandonner complètement. Dans le même temps, sa main caressa délicatement la joue de sa chère Emmy.

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Le monde de Poudlard était si serein la nuit : ses couloirs immenses et sans fin dans un silence de cathédral ; ses escaliers changeant de sens selon leur grés ; les pièces se transformant dans l’obscurité de la nuit et tout cela sous l’œil avisé de la grande horloge. Cette grande horloge qui semblait également veiller sur nos deux poufsouffles qui oubliaient tout ce qui les entouraient en ce moment inoubliable. Emmy ne se souciait plus de l’heure qu’il était ni du temps qu’il faisait, rien n’avait plus d’importance sauf Jill. Elle ne pouvait détacher son regard des yeux de jais du jeune homme, ni de son corps ni de ses cheveux bruns. Elle aimait sa façon d’être, de se tenir, de parler et sa manière de la réconforter. Son cœur fondait pour lui mais elle essayait de toute son âme de contenir ses sentiments qu’il la submergeait. Pourtant il le fallait, il fallait combattre ses émotions trop puissantes pour un petit cœur de porcelaine. La nuit dernière avait décidément bouleversée la demoiselle qui n’arrivait plus à reprendre ses esprits : bien trop de choses se bousculaient dans se tête et dans son corps. Etait-ce la fatigue qui l’empêchait de remettre de l’ordre en elle ? La jaune et noir ne pouvait expliquer se trouble mais elle était véritablement perdue dans son monde, perdue dans les bras de celui qu’elle aime sans pouvoir remonter a la surface. Elle se raccrochait à Jill comme si il était sa dernière chance, le dernier homme qui puisse enfin apaiser sa souffrance…

Petit à petit Emmy sentit l’étreinte du jaune et noir se défaire et de nouveau une vague de panique lui parcourut le corps. Elle aurait tellement voulue rester dans les bras du jeune homme. Ses bras protecteurs qui la sécurisaient énormément. Puis il essuya les larmes de la demoiselle qui courraient sur son pâle visage emplit d’une profonde tristesse. L’oxygène lui manquait, elle semblait étouffer par l’angoisse qui ballotait son cœur et l’étincelle de ses yeux turquoise devenait de plus en plus faible. Pourtant Jill paraissait se rapprocher un peu plus d’elle, leur regard se fixant l’un dans l’autre. Le temps alors s’arrêta comme s’il y avait eu une pause dans le film de sa vie et l’instant d’après ses lèvres rencontrèrent celle de Jill. Un frisson lui parcourut l’échine et ses larmes cessèrent de s’enfuir de ses yeux. Elle passa donc ses bras autour du cou du jeune homme et ses paupières se fermèrent sur le bleu de ses yeux. Là encore le baiser ne dura que l’espace d’un moment mais la jaune et noir se sentait apaisée. Un élan de plénitude pénétra dans Emmy qui se sentait revivre peu à peu. Tout son être paraissait se décrisper. Il ne fallait rien de plus pour redonner un peu d’air a notre jeune Mac Storm. La scène semblait s’être rejouée pourtant l’inquiétude qui avait suivi le précédent baiser ne revenait pas en elle. Pour la première fois depuis longtemps un peu d’espoir revenait à elle.

Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Jill prit la parole. Il fit remarquer à Emmy qu’il n’était pas doué pour les déclarations. Mais dans le même temps la main du poufsouffle caressait la joue de la jeune femme. Elle ferma les yeux de plaisir puis posa son index sur la bouche de Jill. Ce geste paraissait leur appartenir, comme un symbole du lien qui les unissait. C’est alors qu’Emmy se rapprocha de lui et cette fois-ci c’est elle qui entama de nouveau un baiser. Un baiser plus long et plus langoureux qui les précédents. Chaque seconde qui passait était une merveille et la jeune femme ne pouvait s’empêcher de sourire. Ensuite elle relâcha son étreinte mais son regard s’emmêlait dans celui de Jill avec un bonheur inégalé puis elle répondit à Jill :

-Nous n’avons pas besoin de déclaration…

Elle avait prononcée ces mots dans un murmure. Elle s’apercevait a présent qu’elle était attaché a Jill même si elle ne le connaissait que très peu. Elle avait confiance en lui et bientôt une idée saugrenue lui traversa l’esprit alors elle reprit :

-Viens !

Après cela, Emmy prit la main du jeune homme et se tourna vers la porte close de la tour d’astronomie. C’était une porte magnifique en bois d’ébène et sculptée avec beaucoup de minutie. L’anglo-russe fouilla alors dans sa poche et sortit alors sa baguette. Elle lança alors un dernier regard amusé au jeune homme avant de prononcer :

-Alomohora

Le sort fut murmurer mais la porte se déverrouilla aussi facilement qu’avec une clé. La demoiselle fut alors quelques pas vers la porte puis la poussa délicatement. Il n’y avait rien, seulement un étroit escalier taillé grossièrement dans la pierre noire qui était partout dans Poudlard.

-Lumos

La jaune et noir venait de lancer un nouveau sortilège et l’escalier s’éclaira malgré la lourde obscurité. Emmy resta un instant interdite : c’était peu prudent d’être la nuit dans le château mais il était encore plus dangereux de se confiner dans la haute tour. Malgré le danger d’être prit par Ombrage elle commença à s’enfuir dans l’escalier en courant. Elle priait pour que Jill la suive, elle fut donc soulagée lorsqu’Emmy entendit des bruits de pas derrière elle. Maintenant chaque marche les rapprochaient de plus en plus des étoiles. Cette nuit était maintenant leur nuit !

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C’était comme un rêve. Un rêve qui nous transporte au-delà de nos perceptions et de notre pensée. Un de ces rêves merveilleux, qui semblent ne jamais vouloir se terminer. Ce genre de rêves qui nous font regretter de devoir nous réveiller. Et immédiatement après, les rêves sont oubliés. Evanouis dans les méandres insondables de notre esprit. Mais pas cette fois ! Les images demeuraient en mémoire et Jill se rappelait jusqu’à la plus petite sensation. L’instant s’était fixé dans ses souvenirs, à tout jamais. Seulement, à quoi bon s’enfermer dans les souvenirs quand la vérité était à portée de main ?
Emmy ne l’avait pas repoussé. Au contraire. A voir l’éclat qui luisait dans ses yeux, elle était aussi heureuse que Jill. Son sourire effaça d’un coup toutes les larmes et tous les doutes. Vision angélique d’une jeune femme heureuse et amoureuse ! Le jaune et noir n’était pas en reste : tout en lui exprimait la plénitude qu’il éprouvait. Un brasier s’était allumé au plus profond de son cœur et rien ne semblait capable de l’éteindre. Et lorsqu’Emmy vint chercher un nouveau baiser aux creux des bras de Jill, ce fut un véritable volcan qui s’éveilla. Mais au lieu de laves ardentes, il déversa des torrents de douceur et d’amour. Ce fut un véritable délice qu’ils partagèrent l’un avec l’autre.

A deux. Heureux.

Et cette fois, quand leur étreinte se termina, Jill n’eut plus la sensation qu’elle eut été trop courte. C’était tout simplement parfait. Ni plus, ni moins. Emmy avait raison : une déclaration serait futile en ce moment. Les deux jeunes gens étaient bien trop occupés à goûter à leur bonheur mutuel pour s’arrêter à des mots. Des mots qui paraitraient de toutes manières bien vides face à ce qu’ils ressentaient réellement. Ils n’avaient pas besoin de parler : ils se comprenaient grâce à de simples regards.
Soudainement, Emmy alla déverrouiller la porte de la tour d’astronomie. Jill la regarda faire sans comprendre ce qu’elle avait en tête. Malgré tout, il la suivit sans hésiter. Sortant sa propre baguette magique, il prononça la même formule et aussitôt, un rai de lumière jaillit du fin morceau de bois. Elle était là, juste devant, en train de courir dans les escaliers en colimaçon. Le Poufsouffle courut à sa suite. Et il riait ! Il riait de leur insouciance, il riait des risques qu’ils prenaient, il riait des décrets ministériels qu’ils étaient en train de violer. Il s’en moquait.

La tour d’astronomie n’était pas la plus haute tour de Poudlard pour rien. Ils mirent de longues minutes avant d’arriver au bout de l’escalier. Peu importait. Peu importait le temps passé, pourvu qu’ils puissent le passer tout les deux ensemble. Finalement, ils arrivèrent à l’air libre. Les deux Poufsouffles n’étaient plus vraiment dans le château, mais pas encore parmi les étoiles. Ils étaient simplement dans leur monde à eux.
Emmy était juste là, de dos. Jill s’approcha lentement et passa ses bras autour du cou de son aimée. Il glissa sa tête juste à côté de celle de la jeune femme et la serra contre lui. Ensemble, ils contemplèrent la voute céleste, savourant chaque secondes passés l’un avec l’autre. Peu à peu, leurs souffles se synchronisèrent, puis ce fut leur battement de cœur. Sans même qu’ils ne s’en aperçoivent, ils étaient entrés en parfaite harmonie. Harmonie du corps, de l’âme et de l’esprit !

« Désolé de ne pas m’en être rendu compte plus tôt… »

Il passa une main dans les cheveux d’Emmy et les caressa avec tendresse. A présent, il ne désirait rien de plus que rester avec elle, aussi longtemps qu’il le pourrait. Et il le pourrait toujours : Jill ne voyait pas comment il serait capable de se passer d’elle.

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Une étreinte, un baiser, était-ce ça le bonheur ? Probablement… Pour Emmy il ne fallait rien de plus pour guérir son petit cœur brisé. Certes tout ne sera pas réglé mais au moins elle se sentait apaisée, vidée de tous les ressentiments qui l’habitaient. La jaune et noir se trouvait sur un petit nuage : rien ne pouvait plus arriver. Elle se fichait de ce qui leur arriveraient si Ombrage ou Rusard venaient a les trouver, elle se fichait de savoir combien de minutes ils leur restaient ensemble et elle s’amusait de savoir ce que dirait les autres devant leurs mines d’insomniaques après une nuit passée dehors. Ils étaient là, tout deux, sans rien d’autres à l’esprit que le moment présent. Un instant magique qui les avait amenés dans un monde sans contraintes, un monde où plus rien n’avait véritablement d’importance : un monde qui leur appartenait… Emmy sentait son cœur battre a tout rompre et elle ne pouvait se calmer. C’était une situation inédite pour la demoiselle qui n’avait jamais connu les douces vapeurs de l’amour. En vérité, elle ne s’était jamais poser ces questions par rapport a une relation amoureuse, aux hommes et a l’amour. Non, elle était plutôt de ces jeunes filles qui ne se préoccupaient pas de ces choses là : ces choses du cœur. Les mots de ses amies sur tel ou tel garçon plutôt mignon ou sur le dernier couple à la mode la faisaient doucement rigoler. De plus les hommes ne lui inspiraient pas confiance : vieux vestiges de son enfance tourmentée. Les blessures s’effacent mais les cicatrices restent ! Pourtant c’était Emmy qui avait fait le premier pas vers Jill. C’était elle qui la première fois avait déposée furtivement ses lèvres encore mouillées de larmes.

Mais pour l’instant ils étaient ensemble dans une course vers le ciel. Les marches de l’escalier qui tournaient en colimaçon les rapprochaient toujours plus du firmament. Enfin après de longues minutes de course, dans l’ascension vers la nuit, ils arrivèrent en haut de la tour. La voute céleste s’offrait a leur yeux d’adolescents. La magie s’opérait irrémédiablement… Le froid glacial de décembre brulait les poumons d’Emmy mais elle s’en moquait éperdument. Ses doigts étaient engourdis par le vent et le manque de sommeil lui faisait mal a la tête. Pourtant elle oublia tout cela lorsque Jill s’approcha d’elle et la serra contre lui. Jamais elle n’aurait pu connaître une meilleure sensation que celle là. Ensemble il regardait dans la même direction : celle du ciel qui leur offrait la nuit.

Les étoiles ressemblaient à des diamants scintillants au soleil, elles étaient si nombreuses, que pouvaient donc bien cachées ces petits astres en train de mourir et dont la lumière de leur explosion fascinait les hommes depuis la nuit des temps ? Les étoiles donnaient toujours un peu de mélancolie à la poufsouffle : objets célestes seuls témoins des temps immémoriaux, de la folie et de la beauté de l’homme…
Puis au bout de quelques minutes d’un profond silence, Jill reprit la parole. Il s’excusa de ne pas s’en être rendu compte plus tôt. Alors la demoiselle se demanda de quoi il pouvait bien s’agir. Pendant un moment elle ne su que dire. Pourquoi parler devant cette nuit si belle ? Pourquoi discuter dans des moments de pareille tendresse ? Pourtant les mots de Jill revenaient sans cesse à elle alors elle se décida à demander :

-T’être rendu compte plus tôt de quoi Jill ?

Enfin Emmy sentit les mains de Jill dans ses cheveux ondulés. Ses yeux se fermèrent sous la tendresse des caresses du jeune homme. La jaune et noir ne pouvait espérer plus rien : elle se sentait terriblement bien ! A cet instant elle croyait plus que jamais a l’utopie d’un monde parfait : cet univers qui n’était qu’a eux pour un instant, pour une heure, pour toujours. Le souvenir de cette nuit paraissait se graver dans la mémoire de notre petite Mac Storm. Tout semblait si beau dans les bras de Jill et maintenant Emmy savait que la passion donnait des ailes...

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A trop se poser de questions, il n’avait pas entrevu la réponse plus tôt. Résultat : cet instant qu’il partageait avec Emmy aurait put commencer bien avant et être toujours en cours en ce moment. Mais ce n’était pas si grave, en fin de compte. Ils s’étaient retrouvés, c’était tout ce qui importait. Ca et la sincérité de leurs sentiments… Et à ce sujet, le doute n’était pas permit. A tel point que l’hypothèse d’une intervention venue de quelqu’un, là-haut dans les étoiles, n’était pas à exclure totalement. Jill n’était pas particulièrement croyant, mais un bonheur pareil ne pouvait pas s’inventer. Pour la première fois depuis sa naissance, le jeune homme pouvait librement parler de perfection.

« Ne pas m’être rendu compte de la place que tu avais prit dans ma vie… »

Dans ses bras, Emmy semblait infiniment fragile. On aurait cru qu’un rien aurait put briser la poupée de cire qu’elle était. Et pour éviter cela, Jill la gardait serrée contre lui, osant à peine bouger. Empli de douceur, il ne désirait rien de plus qu’offrir un moment inoubliable à celle que son cœur avait choisi. Ses mains glissaient le long du visage et des bras d’Emmy, la frôlant à peine, de peur de briser la magie de l’instant. Toujours derrière elle, Jill prit tendrement les mains de la jeune femme et fut surpris de constater à quel point elles étaient froides. Pourtant, il n’y avait rien d’étonnant à cela étant donné la température qui régnait en haut de la tour.
Ses doigts se refermèrent afin de garder les mains de sa dulcinée bien au chaud. Enfin, il alla déposer furtivement un baiser dans le cou d’Emmy. Jill n’écoutait ni son esprit, ni son instinct : juste son cœur ! Très loin au-dessus d’eux, une étoile filante apparut. Et conformément à la tradition, le Poufsouffle laissa son cœur parler et faire son vœu.

*Puisse cet instant ne jamais avoir de fin.*

Tous les amants demandaient la même chose. Mais à la différence des autres, Jill était sincère dans ce qu’il souhaitait. Et pourtant, depuis toujours, il n'avait perçu des relations amoureuses que des échos malheureux. Combien de couple avait-il vu se briser tout autour de lui ? Combien d’amis avait-il vu faire des promesses qu’ils n’entendaient jamais réaliser juste pour séduire une fille ? Il avait vu tant de mensonge et tant de coups bas qu’il en avait presque oublié que le véritable amour n’était que douceur infinie. Et l’assurance que rien n’aurait changée d’ici au lendemain.
D’ailleurs, comment le lendemain allait-il se passer ? Valait-il mieux agir comme si rien ne s’était passé devant les autres ? Ou au contraire ne rien cacher de ce qu’Emmy et lui éprouvait ? C’était le genre de décision délicate qui se prenait à deux. Mais en toute honnêteté, Jill doutait qu’il puisse faire comme si de rien n’était.

« Tu sais, je ne pense pas pouvoir revivre une journée comme aujourd’hui… Tout ce temps passé à penser à toi sans pouvoir te voir... A espérer et redouter de te croiser dans les couloirs, sans savoir comment réagir… C’était atrocement douloureux ! »

Oui, il avait souffert. Et même maintenant qu’ils avaient avoués ce qu’ils avaient sur le cœur, Jill souffrait à l’idée qu’ils doivent se cacher aux yeux des autres. Il n’était pas sûr de pouvoir le supporter. Il s’imaginait déjà en train de croiser Emmy dans les couloirs de Poudlard, de se contenter de lui adresser un vague bonjour et d’échanger des banalités, alors qu’il désirait plus que tout la tenir au creux de ses bras. Comment pourrait-il donner le change sans se mentir à lui-même ?

« Tu pourrais, toi ? »

Le Poufsouffle savait déjà qu’il se plierait à la décision d’Emmy. Pour le meilleur comme pour le pire, il lui laissait la décision. Personnellement, il n’était pas vraiment sensible aux rumeurs et aux ragots. Mais il savait que cela pouvait tout de même causer bien des souffrances. Et il savait que sa dulcinée pouvait parfois se révéler fragile face aux mots des autres. L’épisode de la lettre de sa mère en était l’exemple parfait. Et Jill tenait trop à elle pour lui imposer un nouvel épisode de ce genre. Quoiqu’il arrive et quoi qu’il doive faire, il ne désirait rien de plus que de pouvoir contempler des étincelles de bonheur dans les yeux d’Emmy.

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Un instant coupé du reste du monde. Un temps suspendu où rien n’avait plus d’importance. Un frisson passant dans l’air et se déposant sur la peau des deux adolescents. L’enchainement des détails était étrange et voluptueux. Le silence des nuits poudlardiennes se faisait moins lourd en étant deux et un doux sourire s’était glissé sur les lèvres de la jeune fille. Emmy se sentait bien et elle aurait aimé que ce moment s’arrête a jamais. Les bras de Jill l’entouraient tendrement et la chaleur de son corps apaisait la jeune demoiselle. Puis la voix du jeune élève résonna au creux de son oreille. Il lui avoua la place qu’elle avait dans son cœur et justement son cœur battait fort, si fort qu’elle le ressentait palpitait sous ses doigts.
Puis une caresse, un frôlement a peine perceptible, une sensation de douceur et de crainte a la fois. Mais quelles peurs pouvaient bien encore se loger dans les méandres de son esprit et de son cœur ? Même Emmy n’aurait pu expliquer se doute là. Heureusement Jill su lui faire oublier ses inquiétudes en déposant dans le cou blanc de l’anglo-russe un délicat baiser. Au même moment une étoile filante passa au dessus de leurs têtes. Il n’y avait rien de plus beau que ça en ce monde et un élan d’espoir faisait scintillé les yeux de la jeune demoiselle. Eblouie par l’éclat de l’étoile Emmy oublia de faire un vœu pourtant il aurait pu lui être utile.
Ensuite le poufsouflle reprit la discutions, il confia a Emmy son mal être pendant la journée qui venait de se dérouler. Emmy comprenait tout à fait ce qu’il avait pu ressentir. Pour elle aussi cette journée s’était révélé être atrocement douloureuse. Le manque est un sentiment beaucoup plus désastreux qu’on ne peut le croire. De plus peu de gens connaissait cette sensation et il était au combien difficile de se confier a ses proches : qui aurait pu comprendre a part lui ? Jill lui demanda alors si elle pouvait continuer à faire comme si de rien n’était. Emmy ne répondit pas tout de suite…bien sûr qu’elle ne pouvait pas continuer ainsi mais pourtant…
Pourtant le dilemme entre le cœur et la raison était bel et bien présent. Cette maudite raison qui lui hurlait de ne rien dire à personne et de taire cet amour, si fort que ses tympans lui faisaient mal. Et son petit cœur qui battait à tout rompre, lui chuchotant de se laisser aller dans ce bonheur.
Emmy ne savait plus et ne voulait plus rien penser. Son souffle se fit soudain court et le froid commençait à grignoter ses membres. Pourquoi les choses n’étaient-elles pas plus simple ? Alors la demoiselle plongea son regard azur dans les yeux de Jill comme s’ils allaient lui donner la réponse a ses questions. Elle ne vit alors que la certitude d’un amour sincère et fidèle. Elle posa sa main droite sur la joue rugueuse du jeune homme et répondit alors :

-Cette journée a été un enfer pour moi ! Je t’aime Jill …Je ne peux plus faire comme si de rien n’était ! Voilà je te le dit, je suis franche avec toi et je ne peux pas cacher un pareil sentiment…Nous pouvons y aller doucement mais sans nous ignorait devant les autres tu es d’accord ?

Peut-être était-ce cela la bonne solution ? S’aimer aux yeux des autres sans se donner en spectacle. De la pudeur devant ceux qui ne connaissent pas cette tendresse amoureuse et juste l’amour lorsque les autres détournent les yeux. Emmy lui fit ensuite un sourire et elle déposa ses lèvres sur les siennes…elle lui avait enfin dit ses sentiment, quelques mots qui signifient beaucoup.

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Les secondes s’écoulaient, imperceptibles. Mais la moindre de ces secondes était un véritable trésor dont Jill comptait bien profiter jusqu’au bout. Il savait, en son fort intérieur, que chaque minute qu’il passerait sans Emmy serait une souffrance. Le moindre instant passé sans elle ne pouvait être qu’irrémédiablement perdu. C’est pour cela qu’il ne désirait pas revivre une journée comme celle-ci : il voulait être sincère envers ses sentiments. Bien sûr, comme l’avait dit son âme sœur, rien ne nécessitait une exhibition malsaine, à grand coup d’embrassade ostentatoire dans les couloirs. Non… Ils pouvaient s’aimer de manière beaucoup plus simple, mais aussi beaucoup moins superficielle.
Mais d’autres mots se répercutaient dans l’esprit de Jill. Des mots qu’il avait parfaitement entendu et dont il avait parfaitement comprit le sens. La seule chose qu’il n’avait pas encore saisit, c’était leur ampleur. Deux mots, deux simples mots qui voulait absolument tout dire. Je t’aime. Toute l’émotion, toute la passion et toute la sincérité d’un sentiment… Tout ça en quelques mots… Et Emmy venait de les prononcer. Le jeune Poufsouffle ne sut trop quoi dire sur l’instant. Il adopta un compromis et enfouit son visage dans la chevelure blonde de sa dulcinée. Il aurait put lui répondre, en toute sincérité, qu’il l’aimait lui aussi. Pourtant, il ne l’avait pas fait. Pourquoi ? Impossible à dire… Mais il se promit de prononcer ces mots à son tour. Lorsque le moment serait venu…

Le jeune homme rendit son baiser à Emmy, montrant par la même occasion qu’il approuvait parfaitement le point de vue de la jeune femme. Il remarqua alors qu’elle frissonnait de plus en plus. Et en toute honnêteté, lui aussi commençait à ressentir les effets de la température polaire. A croire que finalement, même les chaudes vapeurs de l’amour ne pouvaient pas venir à bout du froid hivernal. Jill serra son aimée contre lui afin de la protéger un tant soit peu de la morsure du vent glacial qui soufflait autour des deux Poufsouffle. Peine perdue…
Malgré la magie du moment, il allait falloir se résoudre à retourner dans les couloirs sombres de Poudlard. S’ils demeuraient dehors par un tel froid, ils finiraient sur un lit de l’infirmerie pour hypothermie. Et bien que l’idée de se retrouver enveloppé dans une couverture chauffante avait de quoi séduire, mieux valait écouter la voix de la raison. Pour une fois… Jill mit la main d’Emmy dans la sienne et l’emmena doucement vers les escaliers qui les remmèneraient au cœur du château.

« Rentrons… Tu es aussi gelé que moi et je m’en voudrais si tu prenais froid. »

Main dans la main, ils redescendirent les marches de la tour d’astronomie. Cette fois, ils allèrent lentement, pas après pas, sans se presser. Ils avaient toute la nuit devant eux, car dans tout les cas, il serait difficile de trouver le sommeil après une soirée aussi riche en émotions. Autant profiter au maximum de ses instants !
Les deux jeunes gens déambulèrent dans les couloirs. Ces derniers revêtaient un tout autre aspect lorsqu’on les parcourait en couple. L’ambiance, à première vue lugubre, des lieux laissait place à quelque chose de plus majestueux. On se plaisait à redécouvrir ces lieux pourtant familier, mais qui changeait pourtant du tout au tout pour peu qu’on ne les parcoure plus en solitaire. Tout était beaucoup plus beau, lorsque l’autre se mettait à son tour à l’observer. Jill était un peu pareil… C’était à travers les yeux d’Emmy qu’il avait l’impression d’exister et de compter. Un seul de ses regards réussissait à le transporter, lui donnant l’impression de pouvoir faire face à n’importe quoi, pourvu qu’il puisse garder la jeune femme au creux de ses bras. C’était fou, l’effet que pouvait nous faire l’être aimée…

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Il fallait donc que toutes les bonnes choses aient une fin. Pourtant dieu sait qu’Emmy aurait voulu que ce moment continu toute la nuit. Cette nuit tendre et glacée leur offrait une impunité spectaculaire. Les lourdes pierres de la tour d’astronomie couvraient les bruits de leur amour. C’était délicieux de se sentir seul au monde, rien ne pouvait donc être plus merveilleux que l’ambiance feutrée de cette soirée romantique. Emmy laissait donc ses yeux divagués entre le regard obscur du jeune homme et l’infini du ciel étoilé. Son cœur ne cessait de tambouriner comme un fou, comme si les derniers battements se dessinaient à l’horizon d’une vie. Effectivement rien ne serait plus pareil après cette nuit, on ne peut pas oublier le frisson de l’amour. Cette sensation était terrible et magique ; un mal qui fait du bien ; une drogue qui fabrique l’évasion de l’esprit et dont on ne peut plus se passer.

Néanmoins il fallait partir de ce lieu gelé pour retrouver l’atmosphère chaude des salles communes. Ils prirent donc la direction de l’escalier en colimaçon et chaque marche déchirait le cœur de la jeune fille. Chacune de ses pierres rapprochées la séparation et le lendemain. Ce lendemain redouté qu’Emmy s’efforçait d’oublier en vain. Rien n’était plus inévitable que ce lendemain, la révélation de cet amour et de terribles questions qui remonteraient en elle. Pourquoi tant de complications lorsque tout devrait être si simple ? L’amour ne devait-il pas être un sentiment simple et joyeux ? Apparemment rien n’était plus compliqué que se sentiment là et Emmy venait tout juste de l’apprendre.

Enfin l’escalier s’arrêta, plus rien, plus de marches pour retarder l’instant I qui annoncer la séparation. Elle s’arrêta un instant et posa sa main sur l’épaule musclé du jeune Jill. Elle aurait souhaitée le retenir mais… Elle profita de cet instant pour poser une main fragile sur la joue de Jill, elle tremblait… Emmy laissa glisser sa main sur le torse du jeune homme et déposa un baiser furtif sur ces lèvres. Elle savait que Jill comprenait sa détresse, comment expliquer cela ? Emmy l’ignorait, elle avançait a l’aveuglette dans ce domaine. Elle espérait être guidée par celui qui avait fait chavirer son cœur.

-Doit-on se séparer ici ?

Cette question, la jaune et noir l’avait soufflé a demi-mot a Jill. Cela ressemblait plus à une supplique qu’a une véritable question. Cette question sous-entendée un non pourtant elle savait que c’était un risque à prendre. Rentrer à deux s’est risqué de se faire repérer par Rusard ou par d’autres élèves souffrant d’insomnie. Des angoisses sourdes se faisaient sentir dans son ventre. Est-ce que tout cela n’était pas qu’un rêve ? Est-ce que demain Jill aurait la même attitude que ce soir ? Rien n’était sûr… Emmy aurait voulu savoir, avoir des certitudes sur ses sentiments néanmoins elle ne pouvait rien demander , ne voulait rien imposer…

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