[Avril] Cessons d’être sage !

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Héhé... Alors, Professeur, vous croyez qu'aucun élève n'osera se révolter dans votre bureau ?!

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On se serait cru dans un film d'action. Les héros : Elise et Enzo. L’ennemi : la terrible Ombrage Après avoir passé plusieurs étapes pour ne pas être repéré, les deux gamins se trouvèrent ensemble devant la porte du bureau du professeur Ombrage. Tout en regardant autour d'elle, Elise avait son sourire jusqu'aux oreilles. Enzo était derrière elle. En restant sur ses gardes, elle préféra toquer pour voir s'il y avait quelqu'un. Aucune réponse. Personne à l'intérieur, peut-être ? Elle ouvrit discrètement la porte et passa la tête en premier. Personne dans le bureau d’un certain professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Elise, d'un signe de main à son compagnon, annonça que la voie était libre. Héhé... Alors, Professeur, vous croyez qu'aucun élève n'osera se révolter dans votre bureau ?! En rigolant discrètement, elle entra dans le bureau avec Enzo et refermèrent la porte derrière eux. En se retournant, Elise regarda le bureau d'Ombrage. Dans ses souvenirs, c’était ici, qu’elle et Enzo s’était rencontré. Après avoir fait des bêtises, Ombrage leur avait donné une retenue à chacun. C’est ainsi qu’ils s’étaient rencontré. Très bon souvenir quand même car, c’est tout de même grâce a Ombrage qu’ils avaient fait connaissance ! Elle tourna autour d'elle. La salle était rose, avec plein de chats. Quel mauvais goût ! Elle regarda Enzo avec des yeux coquins pour lui dire qu'il fallait commencer. Elle sortit de sa poche : du sel, du poil qui gratte et des posters de chiens enragés. Elle retourna au côté d'Enzo. Elise prit un sachet vide qu’elle avait prit dans son sac, sur laquelle y-avait écrit '' Sucre''. En pensant à toutes les bêtises qu’ils allaient faire, elle éclata de rire. Elle prit le pot à sucre d'Ombrage et le vida. Elle remplaça ce qu'il y avait à l'intérieur par le sel qu'elle avait apporté.

« Un café bien salé pour notre prof préféré ! »

La folle mit le sachet de sucre dans sa musette. C'est là qu'elle retrouva au fond de son sac un autre poster. Non, pas d'un chien enragé, mais d'un chat. Et oui, faut bien faire plaisir à notre professeur Ombrage... Contente d'elle, Elise montra le poster à son compagnon. Un gros chat noir était photographié sur une feuille. Ce dernier n’était rien d’autre que le félin de la petite Poufsouffle. Il y avait écrit en gros, en dessous de l'image du chat « Choisissez Priss ! Le meilleur des matous ! ». En rigolant, elle se dirigea vers le mur qui était juste derrière la chaise qui accompagnait le bureau. Elle colla le poster. En revenant devant la porte, elle regarda le bureau entièrement. En rentrant dans la salle, Ombrage verrait ça en premier sans doute. Elle vérifia se qu’il lui restait à faire. Le poil a gratté, les posters des chiens enragé.

[Enzo en priorité]

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Cette pièce, que de souvenirs ! Il se rappella la longue retenue qu'il avait appréhendé en entrant dans la pièce et le temps accéléré qu'ils avaient passé là, à s'envoyer des sourires complices devant les dégâts qu'ils avaient tout de même réussi à commettre. Il voyait encore la tête du Concierge entrain de frotter au sol les traces de boues énormes qui avaient massacré le merveilleux tapis rose du Crapaud Mal aimé ... Enzo s'était toujours demandé ce qu'il se passerait si on l'embrassait ... Deviendrait-elle une princesse ? La question restait toujours en suspens, ce n'était pas demain qu'il allait embrasser cette bonne femme affreuse !
Il suivait Elise dans les couloirs et ils entrèrent silencieusement dans le bureau d'Ombrage. Elle rappliquerait en vitesse, ils devaient faire vite. Mais tout avait été planifié avec soin ! Les posters des chiens enragés, le poil à gratter, le sel .. Enzo avait réservé une petite surprise qui se trouvait au fond de sa poche et qui ferait sourire Elise à coup sûr.

« Un café bien salé pour notre prof préféré ! »

« Vous êtes trop bonne, très Chère ! »

Il fit une révérence plus ou moins correcte avant de se redresser et de saisir une poster d'un couple de rottweleirs enragers qui grognèrent. Les gentils petits minous essayèrent de se cacher dans les assiettes en porcelaine suspendues aux murs. Enzo sortit sa baguette et fixa le poster d'un sortilège de glue indestructible .. Sortilège Weasley faillit-il lâcher. Il fit semblant de carresser les chiens et se retourna vers Elise dans un sourire mauvais. La jeune Poufsouffle était complètement folle, et il l'adorait. Une petite soeur, en quelque sorte, qu'il avait retrouvée alors qu'ils exécutaient un même plan, chacun de leur côté. Juste un décalage d'heure, à quelques minutes près, mais qui les avait fait repéré tous les deux. Il ne s'en plaignait vraiment pas. Comme quoi, Ombrage avait quand même un point positif, celui de réunir les rebelles pour les rendre plus forts !

« Je te laisse l'honneur de placer le poil à gratter ! »

Elle était une gamine, exactement le genre de fille qui pouvait se lier d'amitié avec un pur gamin. Troisième année, peureux de première classe, mais pas assez intelligent pour rester dans la ligne droite de tes études. Il n'était doué que pour faire des farces, des blagues et pour faire l'innocent. Malgré tout, il devait quand même terminer ses études pour faire son métier et gagner sa vie par la suite. Poudlard dépendrait de son avenir, et Enzo savait que ses actes-ci ne seraient pas éternels. Un jour, il devra arrêter et devenir un minimum sérieux. Il espérait aussi trouver une petite amie avec qui il partagerait le reste de sa vie, aurait des enfants et les éleverait pour les voir grandir. Bien sûr, il était encore trop enfant pour avoir une petite amie, même s'il était déjà tombé amoureux ...

Il regarda la pendule en bois, accrochée à un mur. Ombrage pouvait rappliquer à tous moments ! Ils devaient faire vite pour quitter cette pièce pleine de cauchemars et ne pas se faire catcher ... Avec le bordel qu'ils avaient déjà fouttu, ils seraient bons pour plusieurs heures de retenue. Mais, ils connaissaient, s'étaient deux endurcis de ce genre de punition !
Il fixa encore une affiche avant de contempler la pagaille qui ressortait de leur petite blague.
Un seul mot: Merveilleux ! Les chatons étaient terrorrisés et miaulaient comme si leur vie était en danger. L'affiche de Priss réussit à faire ressortir un éclat de rire à Enzo. Il carressa les deux petits objets des doigts à l'intérieur de la poche avant de les sortir, paume à plat pour les présenter à Elise.

« Tu connais le truc pour être vraiment un caïd ? »

Il afficha un sourire vainqueur, prit une des bombabouses et la balanca de toutes ses forces sur le fauteuil rose à frou-frous de leur Grande Inquisitrice. Les dégâts furent prodigieux, ça le laissa béat. Maintenant, ça laissait sa signature ! Toujours signer ses scènes de crime, comme un tueur en série laisse un indice pour faire enrager les inspecteurs de police trop lents !
Madame l'Inquisitrice, je vous souhaite bonne chance pour nous attrapper !

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RIRE & JOUER

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Qu’est ce que c’était merveilleux ! Juste super ! Les deux fous s’amusaient comme des… insensés. Elise voulait rester ici pour s’amuser mais, ils n’avaient pas beaucoup de temps devant eux. Ombrage pouvait arriver à tout moment. Ils devaient faire vite, mais bien. Arriveront-ils à tout faire avant que le crapaud arrive ?
Elise était une gamine. Elle n’arrêtait pas de faire n’importe quoi. Rire pour rien parfois.
Pourtant, avec Enzo, ce n’était pas pareil. Pour elle, c’était comme un grand frère ; un grand frère qu’elle n’avait jamais eue. Elle ne pouvait pas supporter de le perdre par un accident ou un truc dans le genre. Et même, quand il ne sera plus à Poudlard, qui s’occupera d’elle ? Avec qui, fera-t-elle des bêtises comme celle là ? Elle lui écrirait souvent des lettres par hibou, mais bon… C’est pour ça, qu’elle profitait de lui. Elise s’amusait beaucoup. Après avoir posé le sel dans la tasse, le troisième année s’était incliné en lui disant :

« Vous êtes trop bonne, très Chère ! »

En le regardant, elle eu un grand sourire et s’inclina à son tour. La jeune Poufsouffle le remercia. Il était d’une très grande gentillesse avec elle. Il lui laissa l’honneur de placer le poil à gratter. En le remerciant, elle prit le pot et réfléchit. Où Ombrage pourrait-elle facilement s’installer. Elle tourna autour d’elle. Où pouvait-elle bien le placer ? Elle se conduisit vers la chaise. Elle regarda le Gryffondor, pour voir si cette place le convenait. Puis elle se demanda s’il avait apporté quelque chose. Peut être que oui, ou peut-être que non. Elle ouvrit le tube de poil. Elle pouffa de rire et en installa un peu partout sur la chaise. Ça ne voyait presque pas. Après avoir tout vidé, elle rangea le tube dans sa poche. Elle éclata de rire et tomba à la renverse. Heureusement Enzo la rattrapa. Etaient-ils fous ou malades ? Tout se qu’ils voulaient, c’était une vengeance avec le professeur Ombrage.

«Tu connais le truc pour être vraiment un caïd ? »

Etonnée, Elise ne savait quoi répondre. Que préparait-il ? C’est la question qu’elle se posait. C’est là qu’elle comprit un peu avec le sourire vainqueur d’Enzo, qu’il allait faire quelque chose de marrant. Mais quoi ? Quand il sortit les bombabouses de sa poche et les balança de toutes ces forces sur le fauteuil rose, Elise n’en pouvait plus. Elle explosa de rire, au point d’en avoir les larmes aux yeux. Cette fois-ci, Enzo marquait un bon point. La petite gamine partit voir son ami et lui tapa dans la main. Elle était super contente de se qu’ils avaient fait. Il ne manquait plus qu'à accrocher les posters des chiens. Heureusement il n’y en avait pas beaucoup. Cinq ou six… La jeune Poufsouffle prit le premier poster de la pile. Elle prit ensuite au fond de son sac un peu de scotche transparent. Elle regarda Enzo qui lui, n’avait aucune difficulté pour accrocher les affiches. Lui, à la façon sorcier et elle… à la façon Moldus. Elle continua à coller le poster entre deux assiettes en porcelaine. Les petits minous d’Ombrage étaient effrayés. Bon Elise adorait beaucoup les chats, c’était même son animal préféré. Mais là, se n’était pas pareil, c’était des chats Ombragiens ! Beuurk !
Le poster étant collé le mur, Elise eu un moment d’hésitation. Elle regarda Enzo et lui demanda :

« Quand on aura tout fini, on se cachera quelque part dans la salle ou on partira ? S’étonna-t-elle. Ou sinon on écoutera derrière la porte mais…elle s’approcha de lui et chuchota. Elle pourrait l'ouvrir à tout moment. »

Elle se redirigea vers la pile de papier à coller sur le mur. Il fallait se dépêcher, Ombrage pourrait arriver à tout moment ! À l’aide de son ami, les deux étudiants reprirent le boulot. Ils se partagèrent chacun la pile d’affiches.

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« Quand on aura tout fini, on se cachera quelque part dans la salle ou on partira ? »

C'est une blague ? Ils avaient quand même préparé le plan avec soin, leur retraite de ses lieux avaient été prévue bien à l'avance, mais Enzo avait comme un trou de mémoire, lui aussi. Son regard prit un peu dans l'inquiétude, mais il avait toujours été habitué à improviser des excuses en dernier moment. Et ça marchait, le plus souvent, il n'avait cas élaboré un plan d'évasion une fois leur petite révolte finie ! Il ne savait même pas s'il allait en avoir besoin. Le travail n'était pas terminé et le Crapaud pouvait rappliquer à tout instant. Il sentit un petit arrêt dans ses mouvements. D'un coup, la pièce parut moins belle, moins ravagée, moins dévastée. Il réfléchit quelques instants tout en fixant une nouvelle affiche sur la porte.

« Ou sinon on écoutera derrière la porte mais… Elle pourrait l'ouvrir à tout moment. »

Enzo haussa les épaules, ce n'était pas comme s'ils étaient débutants, en matière de retenue. Ombrage, s'était pas la mort, même si ça pouvait être douloureux ... Le sang qu'elle collectait avec ses plumes satanique avait déjà fait de nombreux heureux à l'hôpital Sainte-Magouste ! Ca faisait comme des prises de sang, avec quelques cicatrices en forme d'écriture. Enzo en avait déjà eu plusieurs, notamment, son poignet fut inscrit d'un

" Je dois me discipliner "

et d'un

" Je dois apprendre à me contrôler "

Malgré ces expériences et ces deux heures à se martyriser, le message avait pénétré dans sa chair, sans pour autant déteindre sur son esprit. Il était devenu plus dur, plus fort. Après tout, ce qui ne tue pas, rend plus fort ! C'était déjà prouvé et approuvé !

« Je me demande si faut pas y aller un peu plus doucement, avec le renvoi d'un élève, déjà ... »

Il s'était déjà arrêté de coller des affiches. Le bordel était déjà en place, plus aurait fait trop encombré. Il regardait la pièce se remplir peu à peu, et plus il modifiait, moins il aimait. Même si s'était chaotique, même si ça aurait du le rendre plus heureux. Il rangea sa baguette et entrouvit le porte. Il fallait l'entendre arriver, si jamais. Il jeta en même temps, un oeil par l'ouverture puis se retourna pour ouvrir une fenêtre et se pencher. C'était trop haut pour tresser une des nappes de la Grande Inquisitrice pour sortir par la fenêtre .. Même s'il y en avait beaucoup ...
Son visage était celui de quelqu'un d'inquiet. Pour une fois, son cerveau tournait à du cent à l'heure, ce qui n'était jamais arrivé dans le cadre d'un cours. Il laissa sa pile d'affiches à terre et se rapprocha à nouveau de la porte. Il devait surveiller, ou partir ... Avant qu'ils ne se fassent prendre. Tout sourire d'amusement avait disparu. Il n'avait pas pris compte du danger de la mission. Il l'avait fixée à risques moyens alors qu'avec toutes ses révoltes, le dispositif de surveillance d'Ombrage avait du être renforcé. Leur petite bagarre de nourriture déclenchée dans la Grande Salle pouvait retarder la Dame Rose mais pas la stopper indéfiniment. S'ils se faisaient prendre, leurs études pouvaient bien s'arrêter à partir de ce moment. S'est pour ça qu'il ne fallait pas se faire prendre !

« Range tes affaires, on plie bagage maintenant ! »

Dans la précipitation, un couteau suisse gravé à son nom glissa de sa poche. Sans le remarquer, Enzo ramassa les affiches et les glissa dans son sac à dos. Leur matériel fut ramassé peu à peu, il finit par ranger sa baguette et fermer la fenêtre pour se diriger près de la porte, attendant Elise.

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SAUVE QUI PEUT !

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« Je me demande si faut pas y aller un peu plus doucement, avec le renvoi d'un élève, déjà... »

Ces mots-là l'avaient choqué. Elle s'amusait comme une folle. Elise le regarda, déçu parce qu'il venait de lui annoncer. Elle se rappela, qu'il y avait eu un certain Alenn Sullivan qui s'était fait renvoyer par cette Ombrage. La première année examina ce qu'ils avaient fait ensemble. Ce serait le coup où ils reçoivent le même sort qu'Alenn. Elise perdu son sourire. Elise contempla le poster qu'elle venait juste de coller avec son ridicule petit scotche Moldu. Elle réfléchit une seconde. Prise de doutes, elle regarda tour à tour Enzo et les posters. Elle commençait à avoir les larmes aux yeux tellement qu'elle avait peur. Il était pourtant prévu de prendre les risques ensemble. C'est pour ça, qu'elle devait rester avec lui. Et finalement, elle comprit qu'il avait raison.

« Range tes affaires, on plie bagage maintenant ! »

Prise de panique, quelques larmes tombèrent sur ses pommettes. Elle prit lentement son sac. Quelle sera leur punition si Ombrage découvre leur magouille ? Avec son bras droit, elle balaya le bureau d'Ombrage, là où elle avait posé toutes ses affaires. Tout son matériel tomba dans son petit sac. Elle le ferma et se dirigea vers Enzo, la tête baissée. Ils devaient maintenant partir pour ne pas être repéré. Ils couraient tous les deux dans les escaliers jusqu'au moment où Elise tomba dans les escaliers ; sur les fesses bien sûr. La Poufsouffle se releva sans même se soucier de la douleur. Elle reprit sa course avec Enzo, comme s'ils étaient poursuivis par quelqu'un. Le Gryffondor courait bien sûr, plus vite qu'elle. Le coeur de la petite Elise à qui battait de plus en plus vite. Elise voulait s'arrêter, elle n'avait plus de souffle.

« ENZO ! Je vais faire une crise cardiaque ! Tu vas trop vite ! »

Elle freina son allure, ainsi que son camarade. C'est à ce moment-là, qu'ils virent quelqu'un monter. C'était Ombrage. Heureusement que les deux étudiants avaient ralentis. Dès que le crapaud les regarda, Elise essaya de paraître la plus normal possible et se força de faire un grand sourire.

« Euh... Bonjour Madame ! dit-elle en croisant le regard Enzo. Euh... Nous étions justement en train de nous dépêcher pour aller à notre prochain cours. Il ne faut pas qu'on arrive en retard hein ? Au revoir Madame ! »

Elle descendit en courant le reste des marches avec Enzo. À la fin des escaliers, ils éclatèrent de rire tous les deux. Ils ont eu Ombrage ! Ils étaient contents d'eux. Mais ils étaient loin d'imaginer qu'un petit couteau suisse allait les trahir !

[HJ : Topic fini pour moi… Enzo tu peux poster si tu veux. Sinon c’est à Ombrage de clôture en expliquant sa réaction. ]

PERSONNEL DE POUDLARD · **Dolores Ombrage**

On dit que la vie réserve à chaque être humain bien des surprises. Qu’au détour du hasard et du temps, il y aura constamment moyen de considérer son existence sous un angle nouveau ; selon des règles singulières. Balivernes que tout cela. Dolores Ombrage ne croyait ni à la Providence, ni aux aléas du quotidien. Pour elle, le train-train fluide et régulier des jours – empilés les uns sur les autres – était tout bonnement immuable. Pour autant qu’il soit bien organisé. Or, si le Grande Inquisitrice excellait bien dans un domaine, c’était dans celui de l’ordre et de la structure.

L’heure de midi venait de sonner dans les sommets du château. Douze coups graves qui éveillèrent la torpeur des classes. Dolores suspendit ses mots, bien droite et raide sur la petite estrade de la salle de classe. Elle venait d’interrompre, à son grand dam, un aperçu historique de Gellert Kardfawell, le délégué syndical des sorciers sans emploi de 1863 à 1889. Une étincelle d’attention soudaine (ben voyons) anima alors les élèves affalés sur leurs bancs et, tous, attendirent la phrase fatidique. Le professeur Ombrage pinça les lèvres avec amertume, rangea ses papiers, puis annonça d’une voix blanche :

̶ Le cours est suspendu, vous pouvez disposer.

Un grand brouhaha perça alors le silence et le cours de Défense contre les forces du Mal prit alors fin, sous les raclements de chaises et les expressions de soulagement. Dolores ouvrit la porte du local d’un coup de baguette magique, rappela d’une voix forte :

̶ N’oubliez pas, j’exige ce devoir sur la Constitution des Actes de Défense Magique pour jeudi matin au plus tard. Bonne journée.

« Bonne journée, professeur Ombrage », rétorqua le troupeau d’un ton morne et agacé, puis se rua dans le couloir menant à la Grande Salle. Le local à présent vide, Dolores effaça son tableau d’un sort rapidement informulé, agita à nouveau sa baguette pour disposer les tables de façon parfaitement parallèle entre elles, empoigna sa petite serviette et quitta la pièce d’un pas serein, presque léger. C’étaient des journées comme elle les aimait. Douces, sans grabuge, prévues de A à Z et conformes aux plans établis. Ce lundi se déroulerait comme le précédant : elle allait déposer ses affaires dans son bureau, descendre déjeuner, échanger quelques mots avec le professeur Vector quant à l’établissement de ses organigrammes de synthèse puis se permettre une micro-sieste de quinze minutes. Ensuite elle reprendrait les cours et, si le cœur l’en disait, irait inspecter ce gros monstre de Hagrid.

Mais, arrivée à quelques pas de son bureau, elle sut de suite que quelque chose n’allait pas. Un concert d’aboiements et de miaulements stridents l’accueillirent avec fracas, secondés d’une odeur agressive et pestilentielle. Elle hâta le pas. La puanteur était telle qu’elle dut écraser ses doigts boudinés contre son nez. Elle se mit à courir puis ouvrit la porte.

Le cri d’horreur qui creva sa gorge résonna dans le tout-Poudlard, plus sonore et profond que la cloche du château.

Son bureau, alors symbole de raffinement et de bon goût, n’était plus qu’une vaste ruine de la décadence et du vandalisme. De la bombabouse recouvrait meubles et fauteuils, des posters de chiens grognaient d’un mur à l’autre, forçant les chatons à se recroqueviller, tremblants, dans les bordures des assiettes. Tout n’était que grabuge et dépotoir. La Grande Inquisitrice fut prise de nausées soudaine et les larmes lui montèrent.

̶ Non, non, s’exclama-t-elle. Non, ça ne va pas du tout, c’est… Récurvite ! RÉCURVITE !

Le sort ménager atteignit les grosses taches de bombabouse et, était-ce la puissance de ces saleté ou l’effet de la panique ?, seules quelques flaques s’évaporèrent instantanément. Le reste de l’artefact se montra coriace. La tête lui tournait. Prise d’une soudaine fureur décontenancée, elle se jeta sur les murs, glissa ses ongles entre les briques et les posters, tenta vainement d’arracher toute cette propagande infernale. Mais pas un lambeau de papier ne se détacha, et les chiens continuèrent de gonfler le poil, menaçants, gambadant d’une affiche à une autre. Jamais elle n’avait connu un tel état de désemparement. C’était tout bonnement impossible, c’était…

Sa vision se brouilla légèrement et elle se laissa tomber dans son fauteuil, la tête entre les mains. Un chuintement sonore lui indiqua qu’elle venait de s’enfoncer dans une bonne demi-livre de bouse. Mais peu lui importait. Plus rien, à vrai dire, n’avait d’importance, si ce n’était ce sentiment de rage montante, grondante, qui lui titillait les boyaux. Elle trouverait les coupables. Elle les démasquerait. Les détruirait. Ses petits yeux porcins se promenèrent sur le fracas de l’endroit, glissèrent sur « Choisissez Priss ! Le meilleur des matous ! », puis s’arrêtèrent sur un petit détail. Pas grand chose, à vrai dire, un éclat à peine brillant, mais tellement intéressant.

C’était un couteau suisse.

Dolores Ombrage serait bien partie d’une exclamation de triomphe mais, au même moment, le poil à gratter lui infiltra les vêtements, et elle entama une danse de défaite.

La dernière.

[Vous allez voir ce que vous allez prendre]

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