[ 11 Avril ] Je relève le défi ! [ ABANDONNE ]

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Je relève le défi, Trouillard !

[ Avec Jacky-Jackouille =D ]

« T'es qu'un couillon, Cloud, un trouillard ! T'aurais trop peur d'aller dehors, en lisière de Forêt Interdite ! »

« Tu riis ou quoi ! Je relève le défi ! »

Enzo se releva d'un coup. Ils étaient tous assis par terre en cercle et parlait depuis déjà une bonne petite heure quand les deux garçons s'étaient emportés. L'homme-coq était en caleçon. Il enfila un jeans, un t-shirt et une chemise avant de mettre ses chaussures. Tous le traitaient de trouillard dans sa maison, il tenait plus. Là, il devait faire ses preuves pour qu'on lui oublie cette réputation foireuse. Il lança un regard de défi au garçon qui lui avait lancé le défi avant de sortit silencieusement par la porte du dortoir. Il ne fallait pas qu'il se fasse voir en sortant du Château, ou tous ses plans tomberaient vite à l'eau. Il quitta la Salle Commune sans se faire voir et descendit tout le Château presque en dévalant les escaliers. Il faisait sombre, pas une lumière allumée, mais Enzo connaissait assez bien les couloirs pour diriger son attention pour ne pas se ramasser en cas d'obstacle. Il tendait également l'oreille pour essayer d'écouter les pas résonnants des professeurs et préfèts qui effectuaient leurs rondes habituelles.

Soulagement lorsqu'il sortit à l'air libre. Il respira un grand coup l'oxygène glaciale qui lui piquait la gorge. Il ferma un instant les yeux pour les rouvrir, requinqué, pour se diriger droit vers la forêt. La lumière de la Lune était suffisante pour qu'il puisse retrouver son chemin dans le parc infini du Château. L'air de rien, la propriété de Poudlard était géante .. Et elle mettait du temps à être parcourue. Il trébucha dans l'herbe humide mais se rattrappa en jurant avec ses mains. Il se redressa et essuya peu gracieusement, ses dix doigts sur son jeans. Il ne pensait qu'à atteindre cette Lisière de Forêt Interdite, faire un signe voyant jusqu'à la fenêtre de chez les Gryffondors et remonter dans son lit, faire un bon petit somme pour se reposer les membres et les pensées.

Un bruit de pas étouffé attira son attention. Il arrêta de marcher et attendit de ne plus rien entendre pour se déplacer. Peut-être un animal nocturne qui rentrait dans son terrier .. Enzo porta une main inquiète à sa bouche, comme pour étouffer un cri si on le surprenait. Après tout, ce serait bien le genre de ses amis de lui faire une sale blague .. Quoique, ils voudraient d'abord voir si Enzo arriverait à la Lisière ou pas .. Le jeune Gryffondor açquisa un sourire avant d'accélérer le pas. Il voyait les arbres sombres au loin. Mais plus il se rapprochait et plus ils devenaient sombres, et grands. On aurait dit des géants, dans le noir .. Le Rouge et Or s'angoissa en s'imaginant des films mais rien ne le ferait déguerpir avant d'avoir prouver son courage. Il sortit sa baguette et dédicassa les airs avec sa signature enflammée. Elle persista une dizaine de secondes avant de s'éteindre.

« J'ai relevé le défi. Gars, c'est toi le couillon, entre nous ! »

Enzo s'assit sur une rondelle de bois coupée. Il regardait la cabane du Garde-Chasse tout en appréciant ce silence bienvenu. Il passa une main dans ses cheveux et regarda le ciel. Se couchant dans l'herbe, il ferma les yeux. Au bout d'un moment, des pas se firent à nouveau entendre. Il vérifia sa signature éteinte et se dissimula derrière un arbre à peine plus gros que lui. La Forêt Interdite ne lui faisait pas vraiment peur .. Mais les pas, oui, on ne sait pas sur qui on peut tomber en pleine nuit. Surtout lorsqu'on est en faute, grave .. Enzo resta silencieux, presque indifférent en fait, si on le voyait.

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« Joyeux anniversaire Jake! »

Il haussa les sourcils sous la surprise. Impossible, il devait rêver. Dévisageant d’abord sa camarade rougissante, il ne tarda pas à diriger son regard vers l’amas de chocolat qu’elle tendait vers lui. Du chocolat… Elle lui offrait du chocolat… Impossible. Il approcha ses doigts de son avant-bras avant de se pincer comme jamais il ne l’avait fait auparavant. Grimaçant sous la douleur, il ferma les yeux. Il laissa passer quelques instants, puis ouvrit tranquillement les paupières.

…

Non, il n’avait pas rêvé. Une de ses camarades de maison venait vraiment de lui souhaiter joyeux anniversaire en lui offrant des chocolats. Ce fut plus fort que lui, il éclata de rire. Plié en deux dans sa magnifique salle commune, il faisait face à une jeune femme de plus en plus mal à l’aise. Visiblement, elle ne comprenait pas sa réaction. D’habitude, les gens prenaient le présent, souriaient amicalement avant de remercier tendrement le donneur. Toutefois, Jake ne respectait jamais les habitudes et les normes établies. Il n’aimait pas ça, vraiment. Il avait ces règles de bonne conduite en horreur. Ayant, néanmoins, pitié de sa collègue, il s’empressa d’éclairer sa lanterne.

« Premièrement, évite de m’appeler par mon prénom, on est pas si intime à ce que je sache. »

Elle rougit d’autant plus, bégayant quelques explications sans queue ni tête. Il ne l’écouta pas.

« Deuxièmement, je n’aime pas les sucreries alors tu peux garder tes brownies pour toi. »

Elle sembla estomaquée. Il secoua la tête avant de retourner à son fauteuil, son livre et son feu de foyer. Briser les illusions de jeunes filles n’était pas son passe-temps favoris, mais il se devait de remettre sur le droit chemin les idiotes qui croyaient pouvoir devenir son ami. Après tout, il ne cherchait pas de compagnons de route, ni de copines à qui il devrait souffler des mots doux. Il était bien en solitaire, point final.

Il tendit l’oreille pour savoir quand elle atteindrait son dortoir mais rien ne vint. Aucun pas précipités et aucun claquement de porte… Seulement un silence complet. Il leva les yeux. Diable, elle se tenait encore devant lui. Elle ne pouvait donc pas le laisser tranquille? Voilà pourquoi il envoyait balader tout le monde. Personne n’était capable de lui foutre la paix!

Il remarqua que trop tard son air enragé. Il ne put rien faire lorsqu’elle s’empara de son livre pour le jeter dans le feu. Il fut si abasourdi qu’il ne tenta même pas d’esquiver lorsqu’elle lui lança le plat de brownies à la figure.

…

Pardon? Il essuya ses yeux couverts de chocolat pour mieux la regarder fuir vers son dortoir. Elle croyait vraiment pouvoir aller dormir après ça? C’était terriblement mal le connaître. Sans un bruit, il sortit sa baguette de son jeans et la pointa sur le dos de sa si stupide camarade. Malheureusement, elle entra dans la pièce avant qu’il n’ait pu penser à un sortilège adéquat pour l’occasion. Damn it!

Furibond, il se leva de son fauteuil, quitta la salle commune des serpentards avant de s’élancer vers le rez-de-chaussée. Il voyait noir. Tout en montant une volé de marches, il nettoya son visage. Comment avait-elle pu oser! Il lui ferait payer dès le lendemain. Pour l’instant, il avait besoin d’air frais, de voir le ciel pour se calmer. Arrivé à destination, il poussa les portes du hall pour mieux pénétrer dans le parc de l’école. Pour l’instant, il ne pensait pas à la chance qu’il avait eut de sortir sans croiser une Mistaigne, un Rusard ou une Ombrage. Pour l’instant, son esprit entier n’aspirait qu’à atteindre la forêt interdite pour fumer une clope sans se faire voir des fenêtres.

Il passa la cabane du demi géant tout en sortant son fidèle briquet. Aveugle, il regardait autour de lui sans rien apercevoir. Il s’arrêta à la cime des premiers arbres, s’alluma une cigarette avant de la porter à ses lèvres. Il prit une bonne bouffée de son poison avant de lever les yeux vers le ciel.

« Joyeux anniversaire Jakie! » Se dit-il bien ironiquement.

Invité

Enzo lâcha un soupir de soulagement lorsque le Serpentard s’arrêta à une dizaine de mètres de lui. Ce n’était ni un prof, ni un préfet. Et ça, ce n’était que du bon dans l’histoire. Il ne voyait pas comment mieux s’en tirer qu’avec un autre élève … Lentement, il se redressa et se rassit sur son rondin de bois en l’observant indifférent. Il se demandait ce que ses amis – qui ne le considéraient pas vraiment comme tel, qu’est ce que ça peut être moche, l’amitié – étaient entrain de faire pendant qu’il poireautait dehors, dans le vent faible de la nuit. Avec un sourire en coin qui annonçait une de ses stupidités inutiles, il se leva et voulut s’approcher du Vert et Argent en lui faisant peur. Mais celui-ci alluma une cigarette et la fumée qu’il propagea dans l’atmosphère le fit tousser. Toux qu’il essaya d’étouffer pour ne pas alerter tous les responsables qui les mettraient volontiers en retenue …

« Joyeux anniversaire Jakie! »

Il afficha alors un air indifférent devant l’ironie du ton de la voix de l’homme viril entrain de se pourrir la santé … Celui-ci devait être alerté de sa présence, sauf s’il était sourd, mais passons cette hypothèse … Enzo dévisagea bêtement Jake, silencieusement. Après un long silence, il afficha un sourire, sa fossette de gamin se creusa dans son visage et il sembla vouloir atteindre la figure du Serpentard, un détail le dérangeant légèrement, mais c’était plus pour l’autre que pour lui qu’il le faisait …

« T’as un truc brun dans les cheveux, ça ressemble un peu à du gâteau … T’as dû le bouffer sans faire attention à la forme, toi … »

Il fit une pichenette sur le bout de brownies qui s’envola un peu plus loin, un air de satisfaction montrant le bout de son nez. Alors, le Rouge et Or observa la cigarette de Jake avec hésitation. Il savait que certaines personnes comme sa maman ou comme Hélène, le frapperaient très fort si elles avaient su l’idée qui avait traversé la tête du stupide môme à l’instant. Il détourna vivement les yeux pour décrire plus précisément celui qui lui faisait face. Il semblait plutôt solitaire et bien dans sa solitude. Pas comme lui, quoi, qui devait toujours être entouré par une personne au moins. Une des grandes qualités d’Enzo était qu’il était très ouvert et donc, qu’il n’avait aucune peur ou honte d’aller à la rencontre d’inconnus pour leur parler de sa propre vie tellement passionnante et pleines de surprises .. Après, ça colle ou ça casse, on le plante, on le baffe, on le critique ou bien, autrement, on le prend pour quelqu’un d’assez spécial et marrant et on lui colle une étiquette disant que c’est un bavard joyeux et farceur … Ce qui lui convient très bien vu que c’est le cas. Mais bon, vu que Jake était tout ce qu’il n’avait jamais rencontré en une seule et même personne, aucune idée pour savoir comment allait réagir face au gnome à la coupe coq …

« Et, au fait, j’espère que t’as passé une journée cool pour ton anniversaire … Même si ça a pas l’air le cas … »

Il afficha quand même un mince sourire avec un côté compatissant. Son propre anniversaire se résumait à la visite chez grand-papy, qui l’emmenait dans un carrousel magique pour enfants, que lui aimait plus que ce pauvre Enzo …Enfin, fallait pas dramatiser non plus. Il avait les cadeaux de la famille et des enfants de son quartier avec qui il disputait un match de foot sur le terrain vague près de la pleine de jeux. Et le Rouge et Or ne savait pas quelles aventures il lui était arrivé, à cet inconnu, mais il avait l’air de s’éclater à souffler les bougies de son gâteau seul et à souhaiter à lui-même un bon anniversaire. Tout ça était triste … Manquait plus qu’il soit célibataire et qu’il n’ait jamais eu de copines pour qu’on sorte les mouchoirs … Enfin, quoique les parents morts ou l’ayant abandonné serait aussi horrible … Enfin bon, ça devait être quelque chose d’un peu joyeux, son anniversaire, et Enzo se dit qu’il devait faire quelque chose pour que ça le soit, au moins un petit peu …

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