La quiétude fut de courte durée. Il semblait impossible de savourer le moindre instant de solitude dans un lieu tel que Poudlard. Passant une main dans ses cheveux, Majandra s'affaissa davantage dans son fauteuil. Motoki Kark n'était pas vraiment dérangeant. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle l'appréciait mais il est vrai qu'elle ne le détestait pas.

Depuis quand le côtoyait-elle ? Elle ne saurait le dire avec exactitude. Tout deux appartenait à l 'équipe de Quidditch des Serpentards et ce depuis plusieurs années. Voilà sa seule certitude. Elle n'était pas du genre à marquer d'une pierre rouge le jour d'une rencontre. Elle n'était pas du genre à créer une amitié non plus. Toutefois l'ancien sale gosse avait le mérite de susciter l'intérêt... Si la sorcière n'accordait que peu d'importance à sa famille, elle restait néanmoins l'aînée de sa fratrie et par la même occasion, première personne informée des dernières nouvelles. Le dernier ragot en date, relatait la possible alliance des familles Kark et Collins par l'union de deux de leurs protagonistes: Motoki et Irina.
Fallait-il s'y fier ? La préfète-en-chef ne saurait le dire. Sa chère cousine risquait de ne pas accepter cela sans protester auparavant. Après tout, ne vivait-elle pas le grand amour avec Cennyd McAyr ?

*Grumpph*

Pensée détestable... Et dire que cet infect vermisseau posait ses mains sur la peau délicate de la plus précieuse des personnes de ce monde. Mieux valait-il chasser cette horrible image de son cerveau avant de s'emporter dans une rage meurtrière. Elle ferma les yeux un court instant et soupira longuement. Le regard de nouveau ouvert sur le monde, ses poings relâchèrent le velours qu'ils avaient emprisonné. Calme... Rester calme...
Luttant pour reprendre une totale contenance, elle réussit à articuler quelques mots d'un ton posé mais froid.

«  Mais n'est-ce-pas amusant de les faire fuir ? »

Sans détourner sa vision de la pièce, la septième année se mit à pianoter sur la table avec lenteur et grâce. Petit à petit, les palpitations de son cœur avaient retrouvé leur rythme habituel. Elle savait pourtant quel sujet ne pas aborder... Pourquoi s'obstiner à ressasser sa colère ?

«  J'ai appris ta future insertion dans notre famille. »

Elle laissa planer un silence pendant quelques minutes, histoire de donner plus d'ampleur à ses mots, tourna la tête pour mieux toiser Motoki et poursuivit.

«  Je n'ai, malheureusement, qu'une conviction à ce propos. Tu n'es pas digne d'Irina. »

[Navrée pour l'attente, vraiment. Je vais tâcher d'être plus rapide.]

Au fil des minutes, la salle se désemplissait et, peu à peu, laissa place à un silence que seul venait briser l'échange entre Majandra et Motoki. Le menton toujours relevé dans un air de défi, mêlé à une fierté certaine, la septième année ne quittait des yeux son cadet. Un sourire pointa néanmoins sur les commissures de ses lèvres quand le serpentard afficha son refus catégorique concernant Irina. Elle avait vu juste et cela la confortait dans l'idée qu'un tel homme ne saurait rendre heureuse sa chère cousine. Seul un caractère imprévisible peut faire battre le cœur d'une jeune femme suffisant longtemps pour faire perdurer un ménage, non ? Seul un homme de cet acabit peut satisfaire la jeune Collins, c'est certain. Cette dernière ne peut se contenter d'un amour banal. Elle y veillerait.

«  Je le sais, oui. Mais comment comptes-tu t'y opposer ?  »

Interrogation qui se perd dans un souffle tandis qu'elle pose sa joue sur son poing accoudé au fauteuil. Au vu de la réaction de son comparse, elle n'en saura pas plus et cela lui convient. L'effet de surprise ne peut être égaler par la satisfaction que procure des intentions percées à jour. Du moins, dans cette situation. Étirant ses jambes tel un chat, la sorcière sombre avec délice dans les souvenirs du dernier match. Une victoire écrasante de sa maison et le plaisir quotidien des regards abattus des Gryffondor... Harry Potter ne fut pas le plus rapide ce jour-là. Toutefois ce qui égaye tant la jeune femme à cette réminiscence reste la douleur causée au capitaine des « rouge et or ». Martin Antall ne doit pas supporter qu'une cuisante défaite et n'est-ce-pas là le prémices d'un combat prometteur ?

«  Ne sois pas vexant. Je frappe toujours fort. »

Question de talent. Voilà là, une certitude qui ne mérite pas d'être ébranlée. Comme pour mieux illustrer son propos, Majandra se met à mimer un coup de batte dans le vide tout en faisant claquer sa langue contre son palais. Le Quidditch est un art dont elle se targue de posséder les arcanes.

«  Tu ne t'es pas trop mal défendu, non plus, ceci dit. »

Comme tous les membres de l'équipe, après tout. Mis à part peut-être Cennyd... Et puis, ne nous voilons pas la face, même s'il lui arrivait d'être bon, elle n'en admettrait jamais rien. D'ailleurs messire Mc Ayr (Ses dents crissèrent mystérieusement.) ne semblait pas pressé d'organiser un nouvel entraînement. A dire vrai, Poudlard semblait oublier le sport depuis qu'Ombrage arpentait les couleurs. Affreuse bonne femme. Tandis qu'elle soupirait d'exaspération face à l'image désagréable qui s'était imposée à son esprit, un élève d'une année inférieure, descendait discrètement les escaliers de son dortoir en direction de la sortie. Il est vrai que la flamme de la cheminée ne permettait plus de discerner avec évidence les silhouettes.

«  Je te conseille de remonter immédiatement, le microbe. »

L'intonation empruntée est sèche, autoritaire mais suffisamment discrète pour ne réveiller personne, comme suffisamment forte pour être entendue. L'élève sursauta, se gratta le crâne d'un air gêné et remonta, l'air penaud. Demain verrait l'ampleur de sa punition. Être ou ne pas être une préfète-en-chef impitoyable, telle est la question...

«  Ils m'énervent ces gosses... L'histoire de ton petit clan aurait du calmer leurs balades nocturnes mais non... A croire que les fantômes des sales gosses traînent... Ils feraient mieux d' hanter le bureau d'Ombrage, si tu veux mon avis. Tu vis comment tes retenues ? »

Évidemment Majandra qui s'intéresse aux autres peut paraître intriguant mais la demoiselle n'arrive pas à trouver le sommeil depuis plusieurs nuits, il est donc naturel qu'elle s'évertue à préserver une occupation. Quelle qu'elle soit.

[Avec beaucoup de retard, et je ne suis pas satisfait de ce post. Bonne lecture quand même ^^. ]

C'était souvent la nuit que le château relevait ses secrets et s'était étrangement quand les couloirs devenaient sombre et encore plus étroit que les élèves se levait pour aller se balader dans tout l'immense château à la recherche de sensation forte. C'était vraiment étrange que tout, ces jeunes élèves qui veulent se rebeller contre le règlement établi. Il fallait croire que tout ce que la bande au rouge et or n'avait pas été fait en vain.

En revenant dans la salle commune fait de pierre des Serpentard, Motoki n'avait pas tout suite entendue ce que lui avait dit son ainée, il était tellement absorbé par ses pensées qu'il n'avait pas remarqués non plus qu'un élève avait essayé de faire le mur.
Quand il était enfin sorti de ses pensées, il avait adressé avec un sourire assez bête sur les lèvres, un petit : « Hum, qu'est-ce qui a ? »

Une fois sa question posait il perdit aussitôt son expression niais pour un air sérieux et il lança un regard noir à Majandra. Si elle voulait le faire réagir, c'était réussi. Il s'était souvent aussitôt ce qu'elle lui avait demandé et évidemment cela ne lui avait pas plus du tout.

« Je t'ai déjà dit de plus jamais me parler de ça. Il s'enleva de la table et se plaça juste en face d'elle. Et pour ta gouverne, mes retenues se passent horriblement mal. »

Elle l'avait énervé en faisant ressortir de vieux démons qu'il avait fait l'effort d'oublier. La période « S.G » du jeune homme était bien de l'histoire ancienne, même si ses convictions envers Ombrage sont restés les mêmes, il avait décidé de se faire oublié par l'Inquisitrice de Poudlard. Il devait regagner la confiance des élèves de sa maison, il n'avait pas le choix. Pour le moment,il n'était pas arriver à la retrouver, il ne pourra jamais recevoir ce que le Mage Noir lui a promis en le rappelant dans quelle camp il était.

L'énervant du jeune homme était tel qu'il avait les poings seraient tout foudroyant Majandra d'un regard noir. Mais sa colère se dissipa petit à petit. A quoi bon continuer à montrer sa colère à quelqu'un qui prend son pied en l'admirant. Il poussa un soupir et se fait craquer le cou pour se détendre avant de reposer son regard sur la septième année. Elle doute de lui, il le sent. Même s'ils ne sont pas les plus grands amis du monde, il la respecte énormément. Mais si elle a des doutes sur son dévouement à la Cause et au Seigneur des Ténèbres, cela peut lui porter préjudice et n'arrangera rien pour son image envers les autres de sa maison et surtout de ses ainés qui servent la Cause. Il devait donc chasser tous les doutes qui pouvaient se demander Majandra.

« C’est du passé tout ça. J’ai ouvert les yeux sur ce que je représente en tant que Sang Pur. Je n’ai pas le droit de trahir ma famille et mon sang. »

Il n’avait pas parlé fort, ne voulant pas trop attirer l’attention, il y a des oreilles de partout dans les murs. Puis s’il se fait prendre en clamant haut et fort en plein Poudlard qu’il a rejoint le camp du Mage noir, celui-ci risque de le torturer. Rien que le fait de penser qu’il pourra se retrouver devant le Seigneur des Ténèbres, lui fait froid dans le dos.

Profondément calée contre le rembourrage du fauteuil, la jeune femme se redressa brusquement de son séant, les mains biens ancrées aux accoudoirs et le menton relevé pour mieux recevoir la véhémence des propos de Motoki. Elle jubilait. Elle ne recherchait certes pas cette réaction à l'origine mais la colère revêtait toujours l'aspect d'une délicate caresse à ses yeux. Ses paupières closes, elle inclina très légèrement la tête pour mieux percevoir le coup d'éclat de son camarade. Il ressemblait tellement à un petit chiot en manque d'affection et de reconnaissance dans ces moments.

«  Que crains-tu ? »

Sa voix ne dépassait pas le murmure. Ses prunelles bleues scrutèrent avec dureté le regard du Serpentard. Aussi discrète qu'un félin, elle se releva alors, sa silhouette évoluant avec toute la grâce qu'elle possédait. Elle s'approcha du sixième année sans jamais le quitter du regard et ses doigts s'accrochèrent à sa nuque. Il la dépassait naturellement et cet ascendant n'en était que plus contrariant. D'une légère pression, elle lui intima de se pencher et vint titiller son oreille de son souffle perfide.

«  Le sang, la famille... N'agis-tu que par devoir Kark ?  Tu n'es qu'un couard. Incapable de savourer le pouvoir qui git entre tes mains.»

Un sourire méprisant naquit sur le lèvres de la sorcière et elle laissa sa paume libre pianoter sur le buste de l'élève avant de refermer brusquement celle-ci sur le tissu de la robe. Ses ongles ne meurtrirent pas la peau mais la présence se faisait suffisamment proches pour s'en montrer dangereux.

«  Ta parole ne vaut rien. Agis en sang pur et je te considérerais comme tel. Ne me fais pas regretter de voir en toi un mage noir prometteur. Tes opinions, tes pensées les plus profondes ne serviront que le mal. Appuie ta supériorité naturelle et ne sois plus si réceptif face aux regards des autres. »

Les lèvres de la préfète emprisonnèrent le lobe de Motoki entre ses dents dans une très légère morsure, avant de le rejeter d'une poussée contre son torse. «  Sois plus mordant. » Un rire cristallin lui échappa et elle retourna à son siège aussi lentement qu'elle s'en était venue. Ses jupes se froissèrent contre le velours alors qu'elle repassait nonchalamment une jambe par-dessus un accotoir et se mordait l'index, les yeux clos, pensive. Si la demoiselle régnait en maître sur l'obscurité de cette nuit, elle n'en restait pas moins incapable d'en profiter pleinement. Elle soupira et rejeta sa tête vers l'arrière, offrant sa jugulaire à la vue de tous, ses doigts vernis de noir vinrent recouvrir son visage puis dans une descente régulière finirent leur chemin sur sa gorge où ils suivirent le rythme de son cœur, marquant le pouls de légères frappes sur sa peau à la blancheur dérangeante. Elle paraissait apaisée mais cette manœuvre la montrait indubitablement stressée.

«  La nuit ne devrait jamais finir... »

[Dsl c'est un peu court.]

Pour lui, Majandra était née d’un mélange explosif de froideur, sadisme et de sensualité. Au tout début il ne voulait surtout pas avoir affaire avec elle. Il ne souhaitait pas confronter à elle pour éviter d’être la honte des garçons de Serpentard, il le savait au fond de lui qu’elle était bien plus forte que lui et ça à tout niveau. Mais à force de fuir une chose vous le savez qu’elle vous tombera un jour dessus.

C’était une soirée comme celle-ci, le silence régnait en maître dans le cachot, tout le monde dormait paisiblement dans ses draps, bercé par une douce brise qui soufflait dehors et qui parcourait tout le cachot. Ce soir-là Motoki avait fait le mur pour aller à un rendez-vous avec une fille sans grande importance et qu’il allait jeter dès qu’il en avait marre d’elle. Ce n’était pas la première fois qu’il ne respectait pas les couvres feux de Poudlard, il s’était fait choper une ou deux fois par des professeurs et avait hérité à quelques heures de colles qui ne l’avait pas plus affecté que ça, il se baladait dans les couloirs de l’école en pleine nuit avec une confiance presque malsaine et abusive, ce soir-là avait été malheureusement pour lui le soir de trop, une fois rentrée dans la salle commune des Verts une surprise de taille l’attendait. Elle était affalée qui n’avait pas changé dans son fauteuil réservé jouant avec un sourire malicieux avec sa baguette. Le jeune homme s’était pétrifier inconsciemment à la vue de la personne qui se trouvait dans le fauteuil son cerveau criait à son corps de faire quelque chose, mais celui-ci était resté figer sur place comme s’il avait été victime du sort de stupéfixtion, elle s’était levée et avait posé son regard si particulier sur lui qui avait rendu le jeune homme aussi inoffensif qu’un petit poisson rouge. En un seul regard elle l’avait mise à nue elle avait percé tout ses secrets les plus sombres, les plus honteux. Elle avait rien fait d’autre, elle s’était juste « recouché » dans son fauteuil et n’avait rien dit laissant le jeune homme seul dans son malaise intérieur.
Ce soir là, Motoki avait compris qu’il valait mieux avoir cette personne de son côté que contre lui, il avait donc commencé par la suite à la connaitre et ils se mirent à trainer de temps en temps en ensemble, ils ont finalement créé une espace d’amitié assez particulière.

Depuis le temps il avait appris à la connaitre un peu cette folle, il se perdait même parfois à l’admirer en tant que maître dans l’art de détruire une personne en un regard. Il ne voulait pas se l’avouer, mais il lui devait quand même beaucoup à cette jeune femme.
Mais cette époque était révolu maintenant, Motoki s’était endurcit et pouvait supporter les sarcasmes ou les gestes de son ainé et pouvait y répondre avec un certain amusement.

Une fois que Majandra l’ai repoussé et se soit réinstallé dans son fauteuil, Motoki l’avait suivit dans son mouvement et se retrouvait au dessus d’elle, ses lèvres raflant celle de la serpentard. Il lui adressa un sourire et passa l’une de ses mains sur l’une de ses joues glacé, plongeant son regard dans le sien.
Juste à ce moment là deux élèves quatrièmes année descendaient des dortoirs et les aperçurent dans cette position et se mirent à chuchoter entre eux avant de remonter aussitôt dans leur dortoir. Il les avait remarqué, mais n’en n’avait pas vraiment pris plus d’importance à leur présence dans la salle commune. Il était concentré sur le regard sombre de son ainé.

« Plus mordant ? Ses lèvres abordaient un sourire malicieux. Message reçu ! »

Il effleura ses lèvres avec son pouce avant de se retirer doucement d’au dessus d’elle et décrocha son regard du sien avant de s’asseoir au pied du fauteuil en fixant le bois craquant dans la cheminé avec un petit sourire qui régnait sur ses lèvres.