Sa mère, Adélaïde Amanda Witchcraft descend, de par sa propre mère, ancienne famille de sangs purs australienne. Très tôt, elle a quitté sa terre natale pour s’installer au Royaume-Uni où elle rencontra l’homme qui est encore aujourd’hui son époux. Raël Judicaël Ephraïm Jones descend quant à lui d’une famille de sang-mêlé irlandaise. Héritier d’une petite fortune, il s’est installé avec sa femme dans un confortable manoir de campagne, non loin de Londres.

Un homme, grand et carré, aux larges épaules et aux mèches blondes folles retombant devant son visage, regardait l’horloge nerveusement. Midi moins le quart. Il n’a pas de train à prendre, pourtant, il se dépêchait. Raël accompagnait comme chaque année sa fille unique à King’s Cross. D’habitude, tous les premiers Septembre, sa femme les accompagnait aussi, mais aujourd’hui, elle avait eu un empêchement. Pourquoi déjà ? Un truc particulièrement stupide il lui semblait, qui ne méritait pas qu’elle délaissât sa fille le jour de la rentrée, selon lui. Enfin, il n’avait pas insisté, ne voulant provoquer une autre dispute.

- « Allons, Amé, dépêche un peu ! »

La voie neuf trois quart lui apparaissait déjà un peu plus loin. Et il se retourna pour attendre sa fille. Il sourit tendrement en la voyant soupirer d’agacement. Ses longs cheveux de jais cascadaient sauvagement sur ses épaules étroites et encadraient un visage aux traits finement sculptés mais qui reflétaient cependant l’incroyable complexité de sa personnalité. Il ne se lasserait jamais d’admirer l’argenté des yeux de sa fille. Lui-même, au contraire de sa femme, avait les yeux d’un gris clair, mais ceux d’Améthyste étaient tout simplement magnifiques. Mais leur étonnante clarté ne laissait rien paraître rien paraître d’autre que de la glace pure. Cela contrastait avec son sourire, un sourire généreux et chaleureux. Il illuminait véritablement, pour peu qu’elle ne soit décidée à laisser parler ses émotions. Oui, la connaissant mieux que quiconque, il sait parfaitement que sa fille préfère tout garder pour elle-même, ses joies comme ses souffrances. Parfois, cependant, elle se laissait aller et s’ouvrait aux autres. Elle avait hérité de l’intelligence et de la détermination d’Adélaïde : maligne comme tout, elle était prête à tout pour obtenir ce qu’elle voulait. Elle finissait toujours par l’emporter, faisant preuve patience et de ruse. Tout cela mêlé à sa propre sensibilité et vision du monde, cela faisait d’elle une jeune fille étonnante, radicalement différente des autres élèves de la maison dans laquelle elle s’épanouissait, pourtant depuis un peu plus de cinq ans maintenant.

La jeune fille passa devant Raël pour s’enfoncer dans l’épais pilier menant au quai neuf trois quart. L’homme l’y accompagna. C’était presque devenu un rituel et il était réellement fier de voir sa « petite » fille se transformer de jour en jour. Il l’enserra, fort, et elle répondit de la même manière.

- « Maman n’est pas là, alors pas larmes hein ? »

Il hocha la tête. C’est vrai, tous les ans, il avait la larme à l’œil en la laissant partir une nouvelle fois à Poudlard, mais cette année, il avait pris une bonne résolution. Les temps étaient particulièrement sombres. Cependant, en ce premier Septembre 1996, Raël regardait s’éloigner sa fille avec fierté. Il ne pleurerait pas, heureux de la voir battre de ses propres ailes…

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En cette nouvelle année qui commençait, Améthyste oubliait un instant ses soucis, heureuse de retrouver ses amis de toujours.