Invité | Sujet: [SEPTEMBRE 1997] Faîtes vos jeux, rien ne va plus (feat Jude). Mer 12 Avr 2017 - 14:16 | |
| Juliet s’était toujours appliquée à être perméable au changement. Cela faisait partie de sa nature, de sa personnalité profonde. Depuis toute petite, elle avait dû composer avec les aléas du métier qu’on lui avait assigné. Naturellement, elle avait réussi à changer de peau, passant d’un rôle à l’autre, d’un plateau à un autre, d’une émotion à une autre. Cette facilité presque innée en avait déconcerté plus d’un mais ils finissaient toujours par mettre cela sur le compte de son talent. Puis de l’expérience. Et du travail.
Pourtant, ce jour là, ni le talent, ni l’expérience ni le travail ne suffisaient à Juliet. L’année venait à peine de débuter et le moins que l’on puisse dire était que le changement de direction avait de terribles conséquences sur la jeune femme et son quotidien. Fatiguée, irritable et bien moins apprêtée qu’à l’accoutumée, la jeune femme faisait peine à voir et le château ne l’avait jamais vu aussi négligée. Cela lui avait d’ailleurs déjà valu une retenue (qui s’était soldée par une nuit angoissante et dérangeante dans la bibliothèque de l’école) et elle ne doutait pas que certains préfets, surtout ceux de Serpentard, n’hésiteraient pas à réitérer l’expérience, voire même davantage. Si ce n’était que ça, elle aurait pu sans doute se maintenir à flot et toujours présenter une image correcte. Hélas, on ne pouvait pas dire que les conditions de vie étaient réunies pour paraître présentable. Depuis Septembre, elle était cloîtrée avec les autres nés-moldus - et autres étudiants potentiellement problématiques - dans les combles de l’école. Dortoirs mixtes, aucun confort, aucun chauffage, aucun accès à la magie : toutes les conditions qui, mises bout à bout, faisait flancher le moral du plus optimiste. Et la jeune femme ne faisait pas exception à la règle et elle sentait son masque de sérénité se fissurer à mesure que les jours défilaient. C’est pour cela qu’elle avait décidé de s’octroyer une petite pause bien méritée. L’avantage d’être en sixième année était l’allègement de l’emploi du temps. Vu que les BUSES étaient révolus, elle avait enfin pu sélectionner les matières les plus en adéquation avec son projet professionnel et se débarrasser de celles qui étaient superflues. Soins aux Créatures Magiques par exemple.
Perdue dans ses pensées comme souvent ces derniers temps, un bruit attira néanmoins son attention et elle ôta le bandeau qu’elle avait posé sur ses yeux somnoler un peu Ce n’était pas un bruit de pas ou des chuchotements, ces bruits là, elle en avait l’habitude, elle tâchait même de les ignorer. C’était autre chose. Et ce n’était pas humain. La jeune femme s’immobilisa et tendit l’oreille, pour identifier son origine. C’était une sorte de bruit animal, un couinement sourd, mais pourtant si proche d’elle. Très proche d’elle. Trop proche d’elle …. Juliet se releva brusquement et se retourna pour constater ce qu’elle redoutait bel et bien : bien caché au milieu de ses oreillers, et dont la couleur se fondait au gris terne du linge, se trouvait un rat. Effrayée, la jeune femme porta ses mains à sa bouche dans l’espoir de retenir un petit cri d’effroi - peine perdue. “Oh mon dieu, il ne manquait plus que ça. ” grommela-t-elle.
Un rat. Dans son dortoir. Dans son lit. Qui se baladait comme s’il était le roi du domaine. Juliet détestait les rats, comme elle détestait les insectes et globalement tous les nuisibles. Il n’y avait qu’à voir la tête qu’elle avait eu quand elle avait pour la première fois du manger un nid de cafard à Zonko … En présence de tels animaux, elle n’avait que très rarement su contenir sa peur et cette fois ci ne faisait pas exception à la règle. De plus, personne n’était là dans les alentours, puisque la plupart des élèves étaient soit en cours, soit en train de vaquer à diverses occupations dans le château. Il fallait qu’elle se débarrasse de la bête et vite, seule. Sans songer qu’il puisse s’agir de l’animal d’un de ses camarades, la jeune femme s’empara d’un des coussin avec la ferme intention d’en finir une fois pour toute avec cette infeste apparition. Prête à frapper et le visage tordu par une image de dégoût, quel ne fut pas son étonnement quand une main agrippa le poignet qui tenait l’oreiller. Elle stoppa son geste et se retourna pour découvrir que l’individu en question n’était autre que June McGregor, une ancienne Gryffondor qui a aussi atterri chez les Nuncabouc. “Eh, mais qu’est-ce que tu fais ? Lâche mon poignet! Tu ne vois pas qu’il y a une bête là ? ” lança-t-elle, d’une voix où se mêlaient colère et peur.
|
|