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[15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)

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[15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  Lumos-4fcd1e6
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MessageSujet: [15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby) [15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  EmptyLun 14 Nov 2016 - 20:08

WARNING : Présence de beaucoup d'amour dans ce RP. Vous êtes prévenus.
Précédemment, Le Sang par le Sang :
Suite à une rencontre plus ou moins violente avec des "escaliers" nommés Henry,
Abigail se voit contrainte d'aller à l'infirmerie où Cassidy Rowle, qui connait fort bien lesdits escaliers, la soigne.



Tu t'acharnes sur la beauté,
Et quelles femmes ont été
Victimes de ta cruauté !
Eve, Eurydice, Cléopâtre ;
J'en connais encor trois ou quatre.

~ Cortège d'Orphée, Guillaume Apollinaire

[15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  Giphy[15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  Tumblr_n3oragdsis1szxfwno2_250

< 14 septembre 1997
Dortoir féminin, 6ème année
22:57 >


- Cesse de te faire du souci pour elle, Absynthe. C'est une grande fille.

Un grognement étouffé de sa camarade fit lever le nez de Ruth. Affublée de larges lunettes qu'elle ne portait que dans l'intimité du dortoir depuis la rentrée -elle avait fait jurer à ses camarades de ne pas le répéter à Zack, ce à quoi Abigail avait répondu "Qui est Zack ?"-, la blonde était confortablement installée sur son lit. Depuis vingt minutes environ, la vipère tirait une à une les cartes de son jeu de tarot et soufflait dessus avant de les passer tout à tour au dessus d'une bougie, d'une tige d'encens, d'un petit bol d'eau et d'un autre bol rempli de gros sel. Occuper à purifier les cartes offertes par sa grand-mère pour sa rentré en sixième année, elle n'avait que peu prêté attention à ce qu'il se passait dans le dortoir.
Ou, plutôt, ne se passait pas. Elle l'avait eu pour elle toute seule durant toute la soirée et Stevenson avait été la première de retour dans la chambre qu'elles se partageaient. Visiblement, sa comparse était encore dans ses pensées lorsqu'elle lui était passé devant car, lorsque la couleuvre était sortie de la douche, elle s'était étonnée de la voir ici et avait assuré l'avoir vu dans la salle commune un peu plus tôt. Mais non. Ruth se fit la réflexion que le travail ne seyait pas à Absynthe : elle qui avait un léger poil dans la main et ne révisait jamais plus que de raison se noyait à présent dans les responsabilités du BDE et elle en devenait légèrement inquiétante. Premièrement, la blonde ne la savait pas si autoritaire et perfectionniste, et la voir se rendre malade à cause d'une "bande de bras cassés tout juste bon à ramasser les fraises" l'avait laissé sans voix. Elle avait confié ces précieuses informations à Fay, cherchant à analyser avec la Serdaigle le comportement de la "fausse brune" qui partageait sa salle de bain. Sans franc succès. La seconde chose qui titillait l'intérêt de Ruth était le temps qu'Absynthe pouvait passer, nez dans les parchemins, à noter et raturer au fil de sa lecture. Oh, elle l'avait déjà vu réviser, là n'était pas le problème. Le souci demeurait dans le fait que lesdits parchemins n'avaient aucun lien avec des cours, mais avec des registres, des entreprises, des textes de loi. La vipère avait même cru y voir un article concernant la limnologie : sa camarade de chambre se renseignait-elle seulement maintenant sur le lac qui berçait leur dortoir ? En tout cas, elle passait de moins en moins de temps avec Ethan et Sevan -à vrai dire, s'ils s'étaient détachés l'an d'avant lorsque ces messieurs étaient tous deux en couple, à présent c'était Stevenson qui semblait les fuir- et, au grand bonheur de Doherty, ne cherchait plus à prendre contacte avec les omoplates de Miller.

Absynthe lâcha un profond soupire avant de poser presque tendrement son oreiller sur ses genoux. Les doigts fins et blancs couraient, légers, sur la surface blanche comme si cette caresse pouvait faire oublier au polochon que, une minute auparavant, elle avait enfoui son visage dedans pour fulminer en silence.
Abigail n'était pas là et, comme la mère qui s’aperçoit que sa fille a fait le mur, la demoiselle aux ongles peints en argent s'inventait des scénarios catastrophes. Avec l’avènement des Carrow, c'était chose facile.
Alors, contractant de peur son corps frêle dans son pyjama dragon -son amour pour les combinaisons rigolotes jugées "tue l'amour' était autant secret défense que les binocles de Ruth-, la couleuvre s'imaginait déjà que son amie avait été envoyée à Nuncabouc sans plus de cérémonie suite à la découverte de son éducation dans un orphelinat moldu. Pour le moment, ça relevait du miracle que la jeune fille puisse encore bénéficier du confort des Serpentard, mais il fallait croire que les gens restaient persuadés que seuls des sorciers ayant du sang sorciers pouvaient être envoyé dans cette maison. Les verts et argent n'avaient pas subit de perte à cause de cette cinquième maison et Stevenson espérait que le premier transfert ne serait pas son Abby.
Ou alors elle avait été prise à fumer. Entorse au règlement oblige, la verte avait sûrement été punie et, maintenant que les ténèbres régnaient en maître, les châtiments encourus faisaient passer Ombrage et ses plumes sanglantes pour une novice.
Une autre possibilité s'offrait à son esprit : Abigail pouvait également errer dans le château en quête d'un coin isolé où elle pourrait se réfugier en compagnie d'une bonne bouteille de pur feu. Mais... Comment n'avait-elle pu le voir ? Une bouffée de culpabilité envahit alors le ventre d'Absynthe qui bondit de son lit, comme muée par un ressort, pour se ruer vers la malle de son amie et y plonger la tête la première. Ruth posa la dernière carte à côté de sa cuisse nue et releva ses lunettes sur le haut de son crâne tout en s'étirant paresseusement dans sa -très courte- robe de nuit. Se prélassant sur son solarium invisible, la blonde observa Stevenson replacer ses mèches derrières ses oreilles, une moue soulagée aux lèvres. La bouteille était encore là et, à son côté, une enveloppe gratifiée d'une écriture que la brune connaissait bien : la sienne. La verte et argent en pyjama dragon glissa l'index sur le timbre qu'elle avait lécher, comme lorsqu'elle était enfant, avant de porter sa lettre à la poste moldue la plus proche. L'oblitération cachait en grande partie le visage de profil de la Reine d'Angleterre, mais le nez droit et la coiffure haute étaient bien visible, ce qui lui rappela le commentaire de Mère sur sa façon de se coiffer à elle. Jacynthe lui avait fait remarquer que les chignons hauts ne faisaient que ressortir la finesse de ses traits et laissait un peu plus voir ses oreilles. Ce qu'Absynthe avait traduit par le fait que son menton pointu et son nez relevé étaient d'autant plus visible, tout comme ses oreilles qu'elle trouvait trop petites et légèrement décollées. Lorsqu'elle se rappelait ces remarques, elle ne manquait pas de lâcher ses cheveux pour masquer les nombreux défauts de son visage.


- Ne t'inquiète pas, va, Abby a dû trouver de la compagnie pour ce soir.

Les grands yeux verts et or se levèrent pour se confronter à ceux de Ruth dont le haussement des épaules évoquait une vague tentative de réconfort. Elles ne s'entendaient pas toujours, mais Absynthe devait reconnaitre à la blonde une loyauté sans faille lorsqu'il fallait faire valoir Serpentard et ses camarades de maison. En tant que camarade de chambre, elle se trouvait être la première à aller chercher un verre d'eau lorsqu'une des filles faisaient un cauchemar, mais elle pouvait tout aussi bien déverser son venin en, par exemple, rependant la rumeur que vous découchiez pour rejoindre les dortoirs masculins et, en plus, que vous rembourrez vos soutien-gorge. Vu le peu de formes dont bénéficiait la poitrine de Stevenson, la verte se demandait encore comment on avait pu croire à de telles sornettes.

- Je ne sais pas... Elle m'aurait prévenue si...
- Si quoi ? Tu n'es ni sa secrétaire, ni sa conjointe. Ou alors vous me cachez des choses. Ruth ria lorsque, ne sachant trop quel air adopter, Absynthe passa d'un froncement sévère de sourcil à un minois malicieux et mutin. Je ne veux pas savoir, je ne veux pas savoir ! Et puis, écoute, tu es occupée en ce moment, peut-être qu'elle n'a pas eu le temps de te prévenir de quoique ce soit. Si ça se trouve elle s'est trouvé un copain...
- Elle me l'aurait dit !! s'indigna la brune en regagnant son lit, la queue de son pyjama se balançant mollement derrière elle. Dans un coin de la chambre, Knight jouait la serpillère : couché à plat ventre, les quatre pattes écartés, le regard du jeune chat suivait avec envie les mouvements de sa maîtresse, mais toute son attention était accaparée par une masse de poils noirs sous le lit d'Abigail. Au dessus, London dormait paisiblement.
- Pas si c'est un Poufsouffle !

Le sérieux de sa camarade de chambre arracha un sourire, puis un gloussement à la brune. Quelle horreur ! C'était quelque chose qu'Absynthe n'imaginait même pas et le simple fait d'imaginer Abigail seulement supporter la présence d'un jaune et noir près d'elle était impensable.

- Ou avec un rouge ! Cette fois-ci, la fée verte se mordit simplement les lèvres en revoyant une scène qui s'était passé en plein cours quelques heures plus tôt. Comme si Ruth se trouvait alors dans sa tête, un lien se fit très naturellement entre les deux conversations qui, d'un point de vue extérieur, aurait donné l'impression de sauter du coq à l'âne. Ce qui était le cas, mais ce n'est pas de cette façon dot le perçu la couleuvre qui rabattait sa capuche sur sa tête en poussant un long soupire : elle ne pouvait s'empêcher de se demander où était Abigail. Elle m'énerve cette pouffe à tourner autour de Zack, aussi !
- Laquelle ? Il n'y en avait que trop à Poudlard et, dans l'esprit de Stevenson, Ruth faisait également partie de cette catégorie.
- Spud-proute !
- ... Pardon ? L'incompréhension se lisait clairement sur le visage d'Absynthe qui ne s'était pas un instant imaginé entendre un "prout" sortir de la bouche de sa camarade.
- Spudmore ! Mais elle est tellement... D'un signe exagéré et maniéré de la main, Ruth fit mine de se recoiffer en papillonnant des cils. Stevenson ignorait si l'imitation était fidèle pour n'avoir jamais trop côtoyé cette fille, mais la vision état drôlement sympathique. Bref. Et ça m'énerve de savoir que Zack a pu passer du temps avec elle cet été ! J'aurais pu... raaaah ! La blonde bascula la tête en arrière et couvrit son visage de ses deux bras. Tout ça parce que mon père voulait qu'on passe du temps en famille chez ses amis de Birkenhead ! Je m'en moque que Liverpool soit juste à côté, c'était bien trop loin de l'Écosse !

Indécise, la fée tordit la bouche en une petite grimace d'incompréhension. Non, elle n'avait jamais saisit ce que Ruth pouvait trouver à Zack Inoue, encore moins comment elle supportait qu'il papillonne de droite à gauche juste sous son nez alors qu'elle en était follement amoureuse et qu'il le savait pertinemment. Alors oui, certaines mauvaises langues auraient pu prétendre que c'était la même histoire que pour elle et Sevan, mais non. D'une, elle avait fait une croix sur le garçon depuis longtemps, ne voyant qu'en cet ancien amant un ami ayant trop de carte en main ; de deux il ignorait les sentiments qu'elle avait pu ressentir pour lui il y avait de cela trois ans ; et de trois, personne n'était au courant pour leur liaison...hormis Abby. La passion de Ruth lui faisait presque de la peine, parfois, et c'était comme revoir Patricia pleurer son compagnon perdu. De ce fait, Absynthe n'aimait pas Zack. Lui en ignorait purement les raisons, de ce froid qu'elle lui faisait subir, il était même très "gentil" et aimable avec elle, mais c'était aussi simple que ça : Stevenson n'aimait pas Inoue.

Un feulement colérique interrompit le monologue de la vipère qui se redressa et darda son regard sur le grincheux de la pièce, à savoir London. Le mâle avait mis plusieurs torgnoles à Knight lorsque ce dernier était plus jeune et s'amusait à mordiller la queue du chat d'Abigail, aussi il gardait une place importante dans le cœur du Maine Coon qui l'avait érigé en maître des lieux qu'il ne fallait pas déranger. Seulement, le matou semblait tout autant surpris d'entendre des représailles sur son territoire et, oreilles dressées, il fixait son novice avec un air "pas baisant", comme aurait dit Fawkes. Absynthe fronça les sourcils pensant au garçon mais l'oublia bien vite lorsq'une touffe noire s'échappa de dessous une commode, ventre à terre, pour chercher refuge sous le lit qui faisait l'angle de la pièce. A savoir : celui d'Absynthe. Le doux tintement d'une clochette se fit entendre et, miaulant d'excitation, Knight se dandina jusqu'à sa maîtresse pour se laisser choir d'un coup à ses pieds en ronronnant, la tête à demie sous le sommier.
Mettant pieds à terre, la brune s'agenouilla près de son chat qui appelait amoureusement le copain qu'il s'amusait à séquestrer dans les dortoirs de Serpentard dès qu'il le pouvait.

- Squeamish ?
Un grondement répondit à l'appelle et, malgré la pénombre, la jeune fille vit le matou faire le gros dos. Elle approcha lentement sa main en faisant cliqueter ses ongles vernis, mais Knight en profita pour ramper vers sa victime et les yeux jaunes se fixèrent sur son rival. Le chat noir feula de nouveau en crachant, la queue irisée et la patte toute griffe dehors.
- Va-t-en Knight ! ordonna la Serpentard en repoussant son chat qui, contrarié, miaula à fendre l'âme d'un Détraqueur et s'éloigna en sifflant sauvagement contre sa maîtresse indigne. Oh bah mon gros pèpère... Coucoooou ~ Oh mais oui, t'es tout beau ! Tu te souviens de moi, Squeamish ?
- Moi je me souviens de lui ! déclara la voix de Ruth qui se remémorait la scène d'Absynthe sortant quasi nue de la salle de bain, poursuivie par ce même chat. Mais Stevenson l'ignora délibérément.

Appelant encore le matou, elle fit des petits bruits de souris en agitant les doigts pour attirer le chat hors de sa cachette. Légèrement calmé, il rampa assez pour poser une patte de velours sur la main de la demoiselle, cherchant à capturer cette drôle de proie qui lui faisait de l'oeil. Glissant son index sur la gorge du félin pour lui faire des petites grattouilles, Absynthe laissa ses iris se perdre sur la clochette à son collier. Un faible ronronnement se fit entendre, mais l'esprit perdu de la jeune fille lui rapportait un tout autre son. D'abord celui d'une gifle, puis des notes au piano. Ses larmes à elle lui semblaient encore couler le long de ses joues alors qu'elle revivait le battement irrégulier du cœur du garçon contre son avant bras, la fraicheur de la chemise humide contre sa joue, le calme qui l'avait habité alors qu'elle s'était confiée, blottie contre le dos d'Elwyn. Un baiser sur sa joue. Non, elle confondait, ça c'était encore avant, près des serres. Il l'avait embrassé comme un enfant et une douce torpeur avait stupéfixié la couleuvre qui ne s'y était pas attendu. Pour quoi ? Récupérer un carnet. Rien de particulier. De toute façon, tu n'aurais pas pu même si tu avais voulu. Sal*ud. Sal*ud, sal*ud, sal*ud. Le peu de confiance qu'elle avait placé dans le Serdaigle s'était effondrée en cet après midi du mois prairial.
Une larme orpheline roula sur la joue de la verte et argent alors que le matou présentait son derrière pour qu'elle frotte l'endroit juste au dessus de sa queue vous êtes malsains... et ses souvenirs de juin lui parurent comme passés sous une pluie torrentiel : triste, terne, délavé. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'il s'était passé et ce n'était certainement pas la rencontre du Musée qui avait tout arrangé, loin de là.

Squeamish ronronnant dans les bras, Absynthe se redressa lentement avant d'enfouir son nez dans les poils du cou du félin et y faire plein de petits bisous auxquels le chat répondit en donnant un coup de tête qui se voulait certainement affectueux mais qui les sonna tous les deux. Knight, éternel jaloux, rappela sa présence en prenant la jambe de sa maîtresse pour un arbre à chat et, après s'être fait gronder, il sauta sur le lit et profita du fait que la demoiselle pose le chat noir sur son lit pour quémander des caresses et venir se blottir contre la petite poitrine de la brune avant de monter toujours plus haut, jouant le chaton qui voulait se percher sur l'épaule.
Terrassée par ses horribles souvenirs et bim Miller, la brune se mit au lit en cherchant à savoir si elle avait été assez aveugle pour ne pas voir qu'Abigai allait mal au point de déserter le dortoir. Peut-être était-elle dans un recoin glacé du château, perdue dans la noirceur de ses pensées ? Fidèle à lui-même, Knight vint marteler les hanches de la brune à l'aide de ses grosses patounes, laissant Squeamish se mettre en boule sur un des oreillers. Brusquement, le chat noir étira l'une de ses pattes arrières et vint lécher son bas ventre, la clochette tintant en rythme.

Elle ne se rendit compte qu'elle s'était endormie que lorsque ses yeux s'ouvrir : alerté par London et son miaulement caractéristique, Absynthe se redressa en frottant son œil droit. Les eaux du lac étaient claires, le réveil n'allait donc plus trop tarder à sonner. Un froncement de sourcil accompagna le bâillement du dragon endormi et la silhouette d'Abigail se détacha dans le décors du dortoir.

- Abby...

Mélange d'un soupire et d'un grondement, le soulagement et la frustration.

- Je me suis fait un sang d'encre, tu étais où ? Et puis, brusquement, les yeux ronds et la voix blanche alors que ses iris balayaient le visage de son amie : Abby !!! Mais qu'est ce qu'il s'est passé ?!


Pour Abby ♥:
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[15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  Lumos-4fcd1e6
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MessageSujet: Re: [15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby) [15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  EmptyMar 29 Nov 2016 - 11:21

Nous sommes de ceux qui veulent à tout prix tabasser leur part d'ombre,
Et faire taire leurs sales travers.
Nous sommes de ceux qui cherchent à rejoindre les rangs,
Des lions, des maquisards, des résistants des sentiments.



« Abigail, tu viens, on va manger, ma chérie. »

Une voix douce, chaleureuse, qui envoya un écho de bonheur véritable, dans la poitrine d'Abigail, qui entrouvrit ses paupières. Aussitôt, ses émeraudes, furent agressées par la lumière vive du soleil, qui traversait les rideaux transparents de sa chambre. Sous ses doigts, plus de draps froids, ni de traces de tabacs bruns. Ses longues mèches corbeaux, roulèrent le long de ses épaules, pour se rependre dans son dos, laissant des reflets bleutés descendre en cascade le long de l'ébène. Le corps agile, gracile, et non émacié, elle laissa une jambe à la peau laiteuse dépasser des couvertures douces, recueillant la caresse des rayons matinaux. Avec lenteur, le corbeau força sur ses bras nus, où aucune imperfection ne semblaient visibles. En quelques secondes, elle se retrouva en tailleur sur l'étoffe moelleuse, tandis que ses doigts fins, jouaient avec nonchalance avec les plumes lisses de l’édredon. Ses dents blanches se plantèrent machinalement dans sa lèvre inférieure. Comme à son habitude, l'adolescente inspira l'air, gonflant ses poumons. Pas d'odeur humide. Ni de flagrance d'alcool bon marché. Au lieu de cela, d'autres avaient prit leurs places. Elle reconnut sans peine, celle du bacon grillé, du café noir, que devait certainement boire son père, et celle plus fruitée d'un jus de fruits fraîchement pressé. Rien que ces quelques effluves, suffirent à lui mettre l'eau à la bouche ; si bien qu'elle quittât rapidement le cocon que formait l'empilement de tissus. Sans s'attarder sur la décoration simple, sobre, où sur les murs blancs, se trouvaient des posters de Rock, tant sorciers, que moldus, ou bien encore, la bannière de sa maison. Un Serpent. Le vert s'harmonisant à la perfection avec le peu de bibelots disséminaient ici, et là. Pas de cendriers, ni de briquets. Pas de tessons de bouteille, de débris de verres multicolores. Pas de sangs, ni de papiers. Pas de haine. Ni de tristesse. Une main sur les yeux, elle avança à l'aveuglette, laissant sa hanche saillante cogner contre le coin d'une commode, qu'elle n'avait jamais vu, sur laquelle se trouvait quelques livres, que là encore, elle ne se rappelait pas avoir lu. Des romans d'amour, des biographies de sorciers plus ou moins célèbres. Et sous un paquet de Chocogrenouille, l'on pouvait même distinguer le dernier article de la gazette, taché de chocolats fondus par la chaleur ambiante.

« Abigail. C'est prêt. »

De nouveau, cette voix. Le bras tomba le long du corps de la jeune fille, qui rejeta sa tête en arrière, une fois devant la porte entrouverte, qui donnait sur un couloir, qu'elle n'avait jamais parcouru, mais qu'elle avait l'impression de connaître. Maman... Ses longs cils s'écartèrent, pour laisser enfin voir des prunelles vertes lumineuses. Deux billes, éclairaient d'une multitude d'étoiles. Le regard perdu, elle dut cligner plusieurs fois des yeux, les sourcils toujours un peu plus froncés sous la concentration.

« J'arrive maman. », s'entendit-elle murmurer du bout des lèvres, d'une voix moins rauque que d'ordinaire. Une intonation harmonieuse, aussi douce que pouvait l'être la soie de ses draps. Un sourire étira ses lèvres, découvrant à nouveau sa dentition impeccable, d'une blancheur immaculée. Un sourire. Le premier vrai, qu'elle se souvenait avoir esquissait. Pourtant, elle avait l'étrange impression, que la chose était naturelle. Facile. Maman. Un mot, qui roulait sous sa langue. Qu'elle avait rêvé de prononcer, aussi fort que ses cordes vocales le lui auraient permis. Ses doigts passèrent rapidement, avec agilité dans sa tignasse désordonnée, dans le but de la dompter, avant d'enfiler un pull qui traînait sur la chaise en bois, posée non loin de l'entrée. Pas de langue tirée, signe d'une Satisfaction, ou d'éclair, qui la renverrait au gong de l'enfer d'un clocher. Et c'est pourtant le son de la basse, qui résonna à ses oreilles, alors qu’elle s’avançait d'un pas calme dans le couloir, éclairé par des rayons solaires. Elle s'attarda durant un instant sur les ombres dansantes, qu'elle frôla finalement des doigts. Les retraçant, tandis que du fond de sa mémoire, chantait la voix reconnaissable d'un chanteur qu'elle affectionnait. Un orignal. Comme elle les aimait tant. « I won't take no prisoners, won't spare no lives
Nobody's puttin' up a fight
I got my bell, I'm gonna take you to hell »
, ce n'était qu'un chuchotement, alors que ses pieds nus la portaient jusqu'au rez-de-chaussée. Une décoration simple. Jolie. Comme elle n'en avait vu que dans les films. Ceux qui mettaient en scène les familles idéales. Nouveau sourire. La caresse de ses doigts passa sur le buffet en chêne clair, puis sur la douceur du canapé recouvert d'un plaid beige. Les paupières mi-closes, elle distingua la couleur noire, tirant sur le bleu, d'une chevelure longue, et légèrement ondulée. Un mirage, qu'elle souhaitait dorénavant atteindre. Alors, Abigail s'approcha. Si près, qu'elle pouvait sentir cette flagrance de rose, se mêlant voluptueusement à celle du café. Si proche. Beaucoup trop proches. Un nouveau murmure secoua les cordes vocales de la jeune fille, qui tendit une main hésitante vers la silhouette fine, et longiligne. Retourne-toi. Juste une fois. Pitié. . Une supplique, qu'elle ne cessait de se répétait mentalement, et qui allait jusqu'à se répercutait dans ses iris, qui se dilatèrent sous la tentation. Ils étaient là, à porté de main. Si proche, et si loin à la fois.



[15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  Tumblr_ny6e60FQ0T1ufn5guo1_400


Trop loin. Bien trop loin. C'est ce qu'elle aurait pu penser, alors que son esprit se détachait de ses songes, pour venir s'ancrer dans la réalité. Plus de lumière chatoyante, caressant sa peau de lait. Plus d'odeurs de roses, ou de nourritures. Plus de voix enchanteresse. Juste un silence de plomb, qui pesa de nouveau sur la cage thoracique de l'orpheline. Un rêve. Ses doigts dorénavant réparés, si l'on peut dire, se serrèrent sur les draps froids, et immaculés de l'infirmerie. Un soupir franchit les lèvres rosées de la jeune fille, qui peina à se redresser à la force de ses bras, appuyant délibérément sur ses doigts fraîchement soignés. Une douleur salvatrice remonta le long de son avant-bras, la forçant à s'appuyer contre les oreillers, toujours présents dans son dos. Cela eu l'effet escompté. Ses pensées sortirent des brumes, dans lesquelles, elles semblaient à l'aise. Une douleur nécessaire, pour ne pas qu'elle se perde. Un phare éteint, qu'elle cherchait désespéramment à atteindre. A retrouver. Allez Abigail, réveille toi. Ce n'est pas le moment de rêvasser.. Avec une lenteur toute calculée, elle tourna son visage blafard en direction des lits voisins, observant les couvertures froissées. Elle se souvenait de la présence du troisième année encore larmoyant. Un faible. Une brebis blanche, qui n'allait pas tarder à se faire dévorer par les loups. Ses jambes fines se détachèrent de la chaleur oppressante, pour venir apprécier la fraîcheur appréciable du château. Nouveau soupir désabusé, avant qu'elle ne se hisse sur ses pieds, ses doigts détachant les boutons de la chemise rayée, bien trop grande pour son corps squelettique. La laissant à moitié défaite, l'adolescente s'arma de sa baguette, qu'elle alluma d'un murmure, diffusant ainsi une lumière délicate, et vacillante. Il ne fallu que quelques minutes supplémentaires, pour qu'elle remette ses habits de la veille, encore tachés de sang. Son sang. Bientôt, l'on y verra plus rien.. Elle ne sentait plus la souffrance lancinante, qui l'avait paralysé la veille, face à la Rowle. Qui l'avait catapulté dans un souvenir, qu'elle estimait joyeux, et d'une valeur inestimable. D'un mouvement de poignet, elle fit léviter sa cravate verte et argent, qui se noua machinalement autour de son cou, sans pour autant être serrée. Chaussures enfilées, c'est sur la pointe des pieds, qu'elle se dirigea vers la table de chevet, sur laquelle reposée son sac. Elle en sortit, en faisant attention à ne faire aucun bruit parasite, ce qui en soit, n'était pas dans ses habitudes, l'on en conviendra, une plume, de l'encre, et un morceau de parchemin vierge.

« Pauvre grande beauté ! Le magnifique fleuve
De tes pleurs aboutit dans mon cœur soucieux ;
Ton mensonge m'enivre, et mon âme s'abreuve
Aux flots que la Douleur fait jaillir de tes yeux !

Mais pourquoi pleure-t-elle ? Elle, beauté parfaite,
Qui mettrait à ses pieds le genre humain vaincu,
Quel mal mystérieux ronge son flanc d'athlète ?

Elle pleure, insensé, parce qu'elle a vécu !
Et parce qu'elle vit ! Mais ce qu'elle déplore
Surtout, ce qui la fait frémir jusqu'aux genoux,
C'est que demain, hélas ! Il faudra vivre encore !
Demain, après-demain et toujours ! Comme nous !

Merci.

A. Hook. »




Abigail contempla son écriture, retraçant les boucles en italique, avant de hausser les épaules. Jamais, elle n'avait été une érudit. Pas au sens, où l'on l'entendait habituellement. L'on l'avait jamais vu plongé dans un livre quelconque, ou arpenter la bibliothèque avec envie. Pourtant, il lui arrivait, quand personne ne la regardait, de récitait quelques vers. Des poèmes, qu'elle avait apprit à connaître, apprécier peut-être, au fil de son enfance. Baudelaire, en faisait indéniablement parti. La beauté, est une notion subjective. Elle charmerait l'âme la plus ténébreuse, vaincrait le cœur le plus dur. Et je pense Mademoiselle Rowle, que vous en êtes une, à votre manière.. Non sans un dernier regard, elle posa le papier non loin des affaires de la blonde, sur sa cape plus précisément, pour être certaine, qu'elle ne passe pas à côté de l'attention que la londonienne avait eu. Ses affaires de nouveau rangées à leur place, elle se dirigea vers la sortie de sa démarche la plus silencieuse, s'éclairant à la lueur du sa baguette en bois de sapin. Il n'était pas six heures, quand elle gagna les couloirs, froids et déserts. Pas une âme qui vives. Aucun enseignants, ni de concierge insupportable. Elle n'avait jamais aimé ceux qui ne faisaient que crier. Le bruit, voilà une chose, qui la fermer un peu plus. Sa main, toujours cachée par un bandage fermement serré, passa sur la pierre du mur. Ses pensées allèrent à la conversation qu'elle avait eu la chance, ou la malchance d'avoir, il y a quelques heures. La mort, et le vide l'avaient quittés. Une rage sans nom, avait fait bouillir ses veines. L'injustice d'un monde, dont elle ne voulait pas, avait fini par avoir raison de sa logique. Celle qui lui susurrait à l'oreille, qu'il fallait faire profil bas, oublier jusqu'à sa propre existence. Sang-de-bourbe. Une catégorie, à laquelle, elle n'était même sûre d'appartenir, mais depuis sa naissance, elle était de ceux que l'on oublie, et qui n'ont rien à perdre. Pas de famille. D'amour à offrir, ou à recevoir. J'aurais souhaité être plus que ça. Mais durant une seconde, qui lui avait paru bien plus longue que prévu, elle avait eu l'impression d'être plus que ça. De sentir son cœur battre la chamade dans sa poitrine, sous une vague de colère, d'indignation, qui lui avait donné l'âme d'une révolutionnaire. Le courage d'un lion, caché par un sang-froid reptilien.

« Tu dérailles complètement ma pauvre folle. Tu te prends pour eux, pour ces gens que tu as toujours regardées de loin. Des lions, des idéalistes, des rebelles. Reviens sur Terre un peu. », ce n'était que des paroles prononcés au creux de l'oreille d'un mur. Seul lui, serait le témoin de sa faiblesse. « Tu leur craches dessus dès que tu en as l'opportunité, et tu te penses... », il y eut un instant de flottement, durant lequel, seul le bruit de ses pas résonnèrent dans le couloir, la menant tout droit au hall d'entrée, une fois les dernières marches descendues. « Et tu te penses des leurs. Tu fais pitié. », acheva la Hook, en posant son regard sur ses doigts, qui étaient sur la rambarde en marbre. Ses lèvres se crispèrent, tandis qu'elle s'avançait dans le vaste espace, ses émeraudes se posant sur les sabliers géants, remplit de billes, d'un sable, à la couleur toujours différente. Du vert. Du bleu. Du rouge. Du jaune. Abigail étouffa un nouveau soupir, en faisant quelques pas hésitants en direction des quatre récipients, qu'elle tapota avec son index, à l'ongle rongé. Le Choixpeau n'avait eu aucune hésitation, concernant sa maison. Elle était des rusés, des ambitieux, de ceux que l'on apparentait le plus souvent à des manipulateurs de haute voltige. La maison du mal. De ceux qui tournent mal. Un préjugé, que l'on avait énoncé à son arrivé. Elle ne souvenait plus du nom de ce gamin, aux grands yeux bruns, et à l'allure d'une suffisance, qui n'était pas sans lui rappeler celle des bourgeois des beaux quartiers, qu'elle n'avait jamais pu approcher, sous peine de recevoir un regard incendiaire, ou une remarque, qui même encore maintenant, arrivait à l'atteindre. Ne t'approche pas d'elle. On ne sait pas où elle a traîné. Ne t'avance pas, ils sont dangereux ces gens-là. Ne la regarde pas, elle pourrait penser qu'elle existe. Allez tous vous faire voir. Rageusement, elle claqua le verre du plat de la main, avant se reprendre sa route, ses pas résonnant lourdement sur les dalles. Bientôt, elle ressentit le froid caractéristique des cachots, celui, qui avait toujours eu le don, de les glacer jusqu'aux os. Tous. Sauf elle. Elle y avait pris goût. Et cette ambiance, qui aurait put paraître morbide aux yeux de beaucoup, était un repère de plus, pour elle.

« Je me demande quelle heure il est. Cinq heures, peut-être. Ou six. », elle se parlait à elle-même, à défaut, de pouvoir le faire avec quelqu'un. Elle murmura le mot de passe, qui venait tout juste d'être changé, quelques jours auparavant. S'attendant à trouver une salle commune vide de monde, elle ne put contenir sa surprise, quand ses prunelles se posèrent sur la silhouette reconnaissable d'Alexandre, qui s'était allongé dans le canapé, encore tout habillé, un plaid, posé d'une manière volontairement détaché sur son ventre et ses cuisses. Entendant le pas caractéristique de la sixième année, il tourna son regard gris dans sa direction. « C'est à cette heure-là que tu rentres Hook ? », il leva lascivement son bras droit, dans le but de jeter un coup d’œil à sa montre en argent. Abigail pencha la tête sur le côté, avant de faire quelques pas, les lèvres closes. « Tu étais passée où ? C'est quoi ce sang sur toi ? T'as enfin tué l'un de ces Gryffondor qui te tapait sur le système ? », il ne se démontait pas devant les silences de la plus jeune, les prenant comme ils venaient. À ces mots, elle se figea, les mâchoires serraient. Si seulement.. Si seulement. « Et toi, tu n'es pas couché ? Tu as encore fait ton Don Juan, en abandonnant une jeune innocente au détour d'un couloir ? », une voix qui se voulait neutre, mais qui n'en était pas moins plus vive qu'habituellement. Ce qui n'échappa pas au septième année, qui se redressa un peu plus, dans le but de suivre sa camarade des yeux. « Une innocente ? Elles sont toutes consentantes, je te rappelle Hook. J'avais des choses à finir en t'attendant, vu qu'il fallait que je te parle de quelque chose. Et j'ai vu l'heure tourner, et tu ne revenais pas. Alors.. -Il se leva, laissant la couverture glisser le long de son corps svelte, sans pour autant être aussi maigre que celui de son amie- Où étais-tu ? ». Leurs regards se croisèrent, pour ne plus se quitter, durant de longues secondes, qui devinrent bien vite des minutes. Au bout d'un combat mental, Abigail lâcha un soupir, en se laissant tomber dans le premier fauteuil venu.

« J'ai eu un léger contre temps, une chute dans les escaliers quand tu es parti faire, je ne sais quoi dehors. Tu avais un rencard avec une fille de Poufsouffle c'est ça ? - Il balaya la question d'un revers de main, en l'encourageant à continuer – Tu as raison, je m'en fiche en fait. », cela provoqua un éclat de rire de la part du jeune homme, qui s'allongea de tout son long. « Je me suis blessée, alors je suis allée à l'infirmerie. J'y ai passé la nuit, sous l'ordre de Rowle, tu sais, l'apprentie potionniste. Voilà, c'est bon, Korsakov, tu es satisfait ? ». Sans attendre sa réponse, elle se remit sur ses pieds, pour se diriger vers son dortoir. « Satisfait ? Non. Je sais que tu me mens, et je n'aime pas ça. ». Hook se stoppa, les mains enfoncées dans les poches de son jean noir. Son pied tapa en rythme sur le sol, alors qu'elle entendait le russe se rapprocher dangereusement d'elle. Tu peux rêver.« Je ne mens pas. Maintenant, fous moi la paix. », sans un mot de plus, elle s'éloigna le plus possible du sang-pur, qui n'était qu'à quelques centimètres de son dos, pour se faufiler dans le dortoir, qu'elle partageait avec les filles de son année. En parlant d'elles, le corbeau s'attendait à un accueil plus ou moins sympathique, surtout venant de sa seule véritable amie. Par Merlin, qu'elle avait dû s'inquiéter pour elle. À cette pensée, Abigail sentit un sentiment de culpabilité remonter le long de son abdomen, faisant naître une boule dans sa gorge, qui l'empêcha de respirer, tandis qu'elle poussait, le plus doucement possible, la porte en bois, qui par chance, ne grinça pas. Ses yeux se posèrent instantanément sur la silhouette fine d'Absynthe, qui était encore endormie. Enfin, pas pour longtemps, puisque le chat noir, qui était jusque-là confortablement installé sur le lit de sa maîtresse, se redressa, en émettant un miaulement grave, qui ressemblait à s'y méprendre à un ronronnement sonore, ou un grognement. « Chut London. », murmura la brune, en faisant un pas dans sa direction, l'index gauche posé sur ses lèvres, pour lui mimer le silence, qu'il devait dorénavant adopter.

« Abby ... »

citrouille. Fais chier. Le souffle du corbeau se bloqua dans sa poitrine, lui coupant toutes inspirations possibles. Alors, elle se contenta de rester à sa place, les lèvres tremblantes, et le corps tendu, ses muscles crispaient, au point, qu'ils auraient pu éclater. « Je me suis fait un sang d'encre, tu étais où ? », Où ? « Je... », essaya -t-elle de prononcer, mais son murmure, finit en gémissement plaintif. « Abby !!! Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?! », une voix remplit d’inquiétude, et un regard qui n'était pas franchement mieux. Les lèvres d'Abigail tremblèrent à nouveau, et elle lutta pour ravaler les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues blafardes. Ne pas pleurer. Une minute passa, où elle ne bougea pas, résistant à l'envie impérieuse, de venir se blottir dans les bras de son amie, comme l'aurait fait un enfant, à la suite d'un mauvais rêve. Sans plus réfléchir, elle se dirigea vers le lit de sa camarade d'un pas rapide, sa main bandée passant rapidement sur ses paupières humides, pour en retirer toutes larmes éventuelles. « Absy … Je suis désolée. »répondit-elle, d'une voix enrouée, en s'asseyant sur le lit de sa camarade, les poings serrés. « J'ai .. », une fois de plus, elle se stoppa, en avalant sa salive, dans l'espoir de faire disparaître la boule d'angoisse qui s'était formée dans sa trachée. Des tremblements secouèrent ses doigts, d'abord légèrement, puis de plus en plus violemment, les faisans remontés le long de ses bras. « Absy, j'en peux plus... », et sans un mot d'explication de plus pour le moment, elle déposa son front au creux du cou de Stevenson, qui venait de se redresser, alarmer par la panique visible de l'orpheline.

Une larme coula. Suivit d'une deuxième. Un soupir las, mélangé à un désespoir sous-jacent. London, qui jusque-là, s'était contenté d'observer la scène en silence, perché sur le lit froissé de sa propriétaire, migra sur celui, sur lequel, elle s'était installée, dans le but de se blottir contre sa hanche, quémandant silencieusement ses attentions. « Il faut que je parle à Rogue, que je lui explique ... », elle s’interrompit de nouveau, pour reprendre une inspiration tremblante, qui se voulait contrôler, tout en se blottissant contre le corps aussi frêle que le siens, de la vipère. « Il a … P'tain, il y a touché ! Je ne pouvais pas le laisser faire ! », elle se redressa brusquement, en portant sa main pansée à son cou, pour déposer ses doigts sur la pointe du crochet, qui dépassait de son col de chemise. Il était là. N'avait pas bougé, fort heureusement. « C'est lui qui m'a ... », nouvelle expiration, tandis qu'elle se désignait rapidement de la main, commençant à faire les cent pas devant le lit à baldaquin de son amie. La peur. La colère. La rage, tapis au fond d'elle depuis tant d'années, prenait le dessus, sur le peu de logique qui lui restait. La respiration sifflante, haletante, elle se dirigea vers son lit, fouillant dans le tiroir de sa commode en bois, dans le but d'y trouver son paquet de cigarettes. Le siens, était vide depuis la veille. Ne le trouvant pas, elle envoya l'un de ses livres à l'autre bout du dortoir, le laissant cogner contre le pied de l'un des lits vides. Par chance, cela ne réveilla pas Ruth, qui semblait dormir du sommeil du juste. La colère. Encore et toujours. Un deuxième vola, râpant le bois de sa malle, grande ouverte, finissant à l'intérieur de celle-ci. Les yeux embués de larmes, qu'elle se refusait à verser, elle cessa de tourner le dos à Absynthe, pour planter son regard vert, devenu partiellement noir, dans celui si étrangement beau de la fausse brune. Haine. Peur. Colère. Colère. Aide-moi. Aide-moi.

Absy:
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MessageSujet: Re: [15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby) [15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  EmptyDim 5 Fév 2017 - 0:58




"Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire"
Nuit Rhénane - G. Apollinaire


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< 15 septembre 1997
Dortoir féminin, 6ème année
05:23 am >


C'était toujours le même cauchemar. Elle se trouvait dans une salle blanche du sol au plafond, une salle bien trop lumineuse et qu'elle identifiait étrangement à une salle de bain. Pourtant, elle n'avait jamais vécu dans une maison ayant une salle d'eau comportant des dalles blanches. Celle de l'appartement était, dans son souvenir, petite et d'un rose pastel. Ou alors était-ce du gris. Elle ne se souvenait plus. Il y avait eu celle de l’hôpital avec les petits carreaux rouge, puis celle du foyer, grande et bleue, le carrelage abimé et les joints jaunâtres. Celle des Stewarts toute rose comme une barbe à papa, d'autres dont elles ne se souvenait plus, celle de la petite maison avant Londres, puis la jolie salle d'eau aux multiples plantes décoratrices entretenues par Kandy, celle couverte de mosaïque du Manoir des Stevenson et, enfin, la salle de bain de Serpentard. Alors, pourquoi une salle de bain d'un blanc aveuglant ? Absynthe l'ignorait encore. Comme d'habitude, la main saisissait un rouge à lèvre sur le rebord d'un évier qui se fondait dans le décors, rouge à lèvre qu'elle identifiait d'abord comme étant un crayon feutre. Elle s'étalait alors le maquillage que la bouche avant de goûter à une saveur répugnante et métallique. Les lèvres couvertes de sang, elle constatait alors que les murs n'était plus blancs mais couverts par la même substance qui décorait ses lèvres. Surgissait alors, dans son dos, une ombre qu'elle ne savait pas identifier. En général, elle se réveillait là lorsqu'elle réussissait à forcer la fin du rêve : elle s'obligeait, en songe, à fermer les yeux afin de pouvoir se réveiller dans son lit. Mais, comme s'ils avaient compris son manège, les cauchemars s'amusaient à suivre une nouvelle logique : lorsqu'elle ouvrait les yeux, elle se réveillait bien...mais dans un second rêve. C'était ce qu'il s'était passé cette nuit.
Ayant échappé à la silhouette, Absynthe avait cru à un réveil dans sa chambre de Londres. Avec un soupir de soulagement, elle s'était lovée dans ses draps et avait constaté, sans surprise, qu'elle n'y était pas seule. C'était étrange de se rendre compte, lorsqu'elle se réveillait vraiment, qu'elle trouvait tout à fait normal de partager son lit. Donc, au lieu de s'étonner d'une présence à ses côtés, elle avait calé son menton contre l'épaule et respiré l'odeur dont elle ne se souvenait jamais au réveil, la main caressant tendrement la mâchoire avant de glisser sur la paume d'Adam. Elle s'était surprise à sourire en posant son nez contre la clavicule pour finalement y déposer un baiser léger comme une aile de papillon. Et puis, comme si le fait que tout allait bien n'était pas normal, elle s'était brusquement redressée pour constater que les rideaux prenaient feu, ou plutôt, qu'ils avaient pris feu à l'instant même où elle s'était mise en position assise. Absynthe avait tenté de réveiller l'homme à ses côtés, mais celui-ci avait également pris feu, devenant rapidement poussière avant de redevenir nourrisson. Une voix lointaine lui avait soufflé un "comme le phénix", mais elle n'y avait pas fait attention, cherchant alors à prendre l'enfant dans ses bras. Les flammes l'en empêchaient. Et le bébé pleurait.
Impuissante, la jeune fille avait tendu la main vers lui, ses miaulements en seule réponse à ses cris de panique. Et c'est à ce moment précis que la demoiselle avait ouvert les yeux, en sécurité dans son dortoir à Poudlard.

- Chut London.

London, bien entendu. Comment avait-elle pu prendre son miaulement pour l'appel d'un nourrisson ?
La brune sortit les mains du draps pour les frotter à son visage en soupirant. Quelle horreur, ce songe... Encore bercé par les bras de Morphée, elle émergeait peu à peu du sommeil et cherchait à chasser les brumes du songes encore trop présent à son esprit. Petit à petit, une information se fraya un chemin et la brune se redressa sur un coude en clignant des paupières, yeux verts et or fixés sur la silhouette sombre qu'on devinait malgré la pénombre. L'eau du lac éclairée par la lune aidait à y voir plus clair et, malgré l'influence que l'astre avait sur le monde moldu comme sorcier, la jeune fille ne pouvait s'empêcher d'apprécier cette belle dame. Après tout, la lune la suivait partout où elle allait depuis plus de dix ans. Machinalement, la brune porta la main à sa gorge et, en longeant la chaîne, trouva le médaillon. Elle inspira. La silhouette bougea.

- Abby...

Absynthe n'était pas très friande des sermons. A vrai dire, elle ne se souvenait pas avoir déjà fait la morale à l'une de ses consœurs parce que l'une d'elles revenaient plus tard. C'était le rôle de Ruth, ça, Ruth qui se montrait mère poule mais qui était bien la première à découcher pour s'inviter dans le dortoir masculin de la même année. A ce sujet, Stevenson n'avait jamais tiré les oreilles de sa camarade de dortoir : qu'elle aille donc voir Inoue si elle le souhaitait, mais gare à elle si elle revenait se plaindre du fait qu'il était incapable de lui dire si oui ou non ils se remettraient ensemble un jour. Absynthe avait essayé de comprendre ce qui pouvait pousser la blonde dans les bras de ce garçon, en vain. Pour autant, elle n'avait rien à dire là dessus. Elle ne pouvait se le permettre.
Un petit déjeuner lui revint en mémoire et la couleuvre pencha légèrement la tête en admettant que, si sermons elle avait donné, alors il y en avait peu. Mais il y en avait au moins un puisqu'elle se revoyait gourmandant Leslie sur sa façon de s'adresser au Directeur. Enfin, quoi ! S'il voulait rester en vie, il devait avoir un peu plus de jugeote ! Elle se souvenait également de certaines remarques qu'elle avait pu faire, mais c'était souvent pour taquiner. Non, lorsqu'elle jouait la moralisatrice ou redressait les bretelles de quelqu'un, c'était vraiment en cas exceptionnels. Du moins, c'était ainsi qu'elle voyait les choses.
Mais Abigail, l'avait-elle déjà prise comme fautive ? Jugé ? Oh, peut-être, mais jamais sérieusement. Et pourtant, elle en avait des raisons d'être sérieuse ! Abigail ne mangeait pas, Abigail buvait à outrance, fumait des quantités impressionnante de cigarette (et pas que), forniquait avec bon lui semblait, errait dans les couloirs avec sa nonchalance habituelle qui donnait parfois à Absynthe l'envie de lui redresser le menton pour qu'elle se tienne plus droite. A défaut de lui apporter de l'amour, Jacynthe lui avait appris les bonnes manières. Quand Abigail passait pour la fille un peu bizarre et distante mais "cool" et décontractée, quoique effrayante à ses heures, Absynthe était guindée, froide et snobe. On lui reconnaissait, malgré tout, son anticonformisme et son intolérance pour le règlement. Elles se ressemblaient beaucoup, mais lorsqu'on grattait un peu, leurs différences étaient nombreuses et faisaient qu'elles n'avaient pas le même caractère. Elles s'étaient adoptées lentement mais sûrement, allant jusqu'à se confier l'une à l'autre. Pour la première fois dans sa vie, Absynthe avait eu l'impression qu'on avait besoin d'elle, cette sensation d'être importante aux yeux d'un autre être vivant. Il fallait avouer que cela faisait du bien, aussi elle souhaitait réellement être cet appuis pour son amie. Mais comment ne pas lui en vouloir de découcher avec les temps qui courraient ?
Yeux écarquillés, la fée resta bouche entrouverte à fixer les mains, puis le visage de la Serpentard statufiée. Une onde de lumière passa sur son buste, caressant les cheveux corbeaux d'Abigail. Dans l'eau, le calamar géant nageait allégrement sans se douter que le soir même, il recevrait la visite d'un bibliothécaire légèrement excentrique et d'un adolescent qui passait une nuit par mois à quatre pattes, à renifler sous la queue de ses semblables. Le temps se figea un instant après qu'Absynthe eut demandé ce qu'il s'était passé. Au fond, elle en devinait une partie : elle supposait les Carrow responsables d'une punition donnée pour un mot ou un regard de travers, ou encore parce que le sang et la ligné Hook n'était pas aussi pure que les leurs.
Immobile, la couleuvre observa son amie serpenter jusqu'à elle et, comme muée par un ressort, elle se redressa d'un coup, genoux sur le matelas, pour se mettre à la hauteur d'Abigail. Repoussant la capuche de dragon de sa tête, Stevenson chercha le regard de sa camarade sans le trouver : elle séchait ses larmes. Abby pleurait ? ...

- Absy … Je suis désolée.
- Désolée... répéta la demoiselle à la façon d'un perroquet, murmure prononcé comme si elle cherchait à donner un sens à ce mot. Le matelas se creusa légèrement lorsqu'Abigail prit place à côté d'elle, mais la brune continuait de fixer l'endroit où s'était trouvé le visage meurtri quelques secondes plus tôt. Elle frissonna, réponse silencieuse aux tremblements de sa cadette. Absynthe s'humecta les lèvres : elle se rendait compte à quel point elle avait soif à présent qu'un grand vide habitait et son ventre et sa tête. Elle en avait le tournis, l'envie de vomir, comme à chaque fois qu'elle se sentait impuissante en voyant l'un de ses proches sombrer pour une chose qu'elle avait connu. Sevan avec Hana, puis son oncle ; Ethan avec Wells ; et Abigail, souvent, pour la boisson. Les deux garçons l'avaient ébranlés par la mort d'un être aimé, son amie par son addiction à l'alcool. Et dans tous les cas, Absynthe se trouvait comme impuissante devant un fait qui lui rappelait Patricia, sa mère. Cette fois-ci, le corps tuméfié de la verte et argent ? Qui avait osé la battre ainsi ? Une rage soudaine se déversa dans les veines de la couleuvre qui passa ses doigts blancs sur la nuque brune d'Abigail, les ongles effleurant la base des cheveux en une caresse réconfortante. A vrai dire, elle agissait en miroir à ce qu'il fallait faire pour elle même : très sensible, Absynthe glissait souvent une main dans ses cheveux lorsqu'il lui fallait s'auto-consoler ou trouver le sommeil.

- Absy, j'en peux plus...

Le bras s'enroula autour de la taille de sa camarade et Stevenson, à genoux, décala sa jambe gauche pour étreindre complètement Abigail. La tension montait mais elle devait faire preuve de patience, lui laisser le temps d'évacuer, de pleurer. Parce que, même à Serpentard où on était si fière, si méprisant, si sournois, à Serpentad donc, on pleurait. La détresse n'épargnait aucune maison bien que certains s'amusaient à penser qu'à porter le blason vert et argent on filait forcément du mauvais coton et on finissait Mangemort ou, au pire, un simple adepte de magie noire. On louait l'affabilité des Poufsouffle, leur loyauté et leur jovialité : ils n'étaient que moutons de Panurge et adressaient des sourires benêts et idiots à des personnes qu'ils appelaient "amis" avant de leur tourner le dos et de les oublier. Les Gryffondor ? Ô le courage, Ô la bravoure et la fierté. Des preux chevaliers, ces Gryffondor, d'ailleurs Absynthe ne pouvait nier qu'elle les admirait et les enviait pour leur facilité à se faire aimer. Mais quoi, la bravoure brute et sans réflexion était de la bêtise et Potter et sa petite compagnie de fidèles en étaient la preuve. Les pires étaient les Serdaigle, mais comment en vouloir à un enfants de onze ans de devenir un adolescent imbu de sa personne et se pensant supérieur aux autres lorsqu'on vous envoyait dans une maison étiqueté par l'intelligence ? Ah, elle était belle la sagesse ! L’emblème aurait été un coucou, elle aurait été plus juste ! La solidarité n'était pas de mise dans cette maison où on accueillait certes des "originaux", mais où on les pointait directement du doigts avant de les mettre en marge. Absynthe avait regretté sa répartition à cause de la mauvaise réputation de sa nouvelle maison, mais il s'avérait bien vite qu'en étant à la fois intelligents, braves et loyaux, les Serpentard étaient les mieux lotis de ce château. Ce qu'on leur reprochait ? Une armure solide autour du cœur. La bravoure mesurée, l'intelligence silencieuse et l'amitié sincère. Pas une seule des autres maisons pouvaient rivaliser avec Serpentard.
Absynthe glissa une main sur le visage d'Abigail pour essuyer les deux larmes salées qui sillonnaient les joues blafardes, créant ainsi deux petites rivières jusqu'à la commissure des lèvres tout en suivant l'arrête du nez qui avait été cassé par le passé. Les yeux étaient rougis de chagrin, gonflés de fatigue et larmoyant de gouttes qui ne voulaient pas être versées, la bouche tressauta lorsque le souffle haché d'un sanglot retenu s'échappa, le nez pour le moment sec menaçait de couler lorsque s'échapperaient les larmes. En silence, la couleuvre caressa le crâne de son amie comme on pouvait le faire avec un enfant, dégageant les mèches coincées sous le menton contre sa clavicule et entre les lèvres de Hook.

- Il faut que je parle à Rogue, que je lui explique ...

Froncement de sourcil. Que venait donc faire le Directeur là dedans ? Un léger soupir s'échappa d'entre les lèvres qu'Absynthe avait gardé étroitement closes :

- Je doute que je notre nouveau Directeur ait son mot à dire sur les méthodes pédagogiques des enseignants que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom lui a demandé de placer à Poudlard... chuchota la verte et argent dans son pyjama dragon.

Absynthe prit l'étreinte qui suivit pour une réponse, une sorte de "je sais" désespéré, un "tu as raison" muet qui se suivait d'un "mais j'ai peur" silencieux. La réplique qui suivit la glaça et elle ne sut comment réagir au point où son geste se suspendit. Son souffle se coupa tandis que la scène se peignait dans ses pensées :

- Il a … P'tain, il y a touché ! Je ne pouvais pas le laisser faire !

Il y a touché ? Avait-elle vraiment dit cela ?
Abigail s'arracha à elle pour poser une main un peu plus bas que sa gorge. Elle ne put se rendre compte que, malgré leur proximité, Absynthe ne pouvait voir le pendentif et que son regard se fixait donc sur cette main bandée qui reposait juste au dessus de la poitrine de son amie.

- C'est lui qui m'a ...

Et un geste trop rapide pour que l'esprit embrumé de Stevenson n'en saisisse tout le sens. Aussi, les mots d'Hook prirent une toute autre signification dans la tête de la couleuvre dont les poings commençaient à se serrer. Des images en flash se superposèrent les unes devant les autres, allant d'Abby lutant contre la poigne d'un homme aux coups qu'elle avait dû encaisser tout en passant par -et Absynthe se dégoûta de ces images à en avoir envie de vomi- des caresses forcées sur la poitrine d'Abigail. Squeamish s'étira et planta ses griffes dans la cuisses de la demoiselle qui grimaça avant de le prendre à bras, le renversant sur le dos pour le prendre comme un nourrisson, ce à quoi le matou s'opposa farouchement en remuant, paniqué, pour qu'Absynthe le libère. Au lieu de ça, elle tenta de le calmer en lui grattouillant le ventre, mais la fureur d'Abigail s'était portée sur des livres et le félin se débattit d'autant plus, si bien que l'ancienne blonde le relâcha. Elle n'avait jamais eu à faire à cette situation auparavant, Merlin merci, mais maintenant que ça arrivait elle ne savait comment se comporter, craignant que sa colère envenime d'autant plus la situation -Tolstoï vola, suivit de "Manuel de Tasséomancie" et la fausse brune suivit Anna Karénine du regard en se disant que Ruth faisait bien d'être endormie car son si précieux manuel des arts divinatoires reçu un plus gros choque que son roman-, quand à éprouver de la compassion...lui dire qu'elle lui faisait pitié aurait eu le même effet, hors ce n'était pas du tout ce que ressentait Absynthe. Ce qu'elle ressentait ? Mais rien. Un vide béant pour traduire son impuissance, des relents de colère et d'amertume, une violente envie d'aller réveiller le professeur Flitwick pour réclamer justice. Aussi, mâchoires contractée, Stevenson ne put s'empêcher de sursauter lorsque Abigail qui prenait grand soin à masquer son visage dans l'ombre se tourna subitement vers elle pour la fixer droit dans les yeux.
Ce qu'elle ressentait ?
Une envie pure et dure de la venger et, mentalement, Absynthe dressa une liste des poisons les plus redoutables : il lui fallait quelque chose d'efficace et d’extrêmement douloureux, quelque chose neutralisant assez l'esprit de sa victime pour qu'elle ne puisse pas envisager un antidote pour remédier à sa mort certaine. Un sourire sibyllin se dessina sur les lèvres fines alors qu'elle se faisait la remarque que, peut-être, Miller avait raison : elle portait bien son prénom. Alors qu'elle s'était toujours évertué à penser que la mort n'était pas une solution aux maux, elle envisageait la mort d'un homme. Nocive. Un poison. Amère, la fée releva malgré tout le menton avant de quitter complètement ses draps pour chausser ses pantoufles. Très doucement, elle fit pivoter Hook afin qu'elle lui donne le dos et elle la pressa tendrement vers l'avant pour qu'elle se déplace. Pas question de risquer le réveil de Ruth : elle risquait ensuite d'alarmer tout Serpentard. Aussi, Stevenson dirigea son amie vers la salle de bain qu'elles partageaient et tira le verrou sur elles une fois qu'elles furent entrées. Entre fatigue et colère, les mains d'Absynthe tremblaient et elle dû s'y prendre à deux fois pour s'asperger le visage avant de faire de même avec un linge pour Abigail, prenant bien soin à ne pas appuyer sur ses blessures. Gravement, elle resta un instant silencieuse à détailler les traits de la vipère, cherchant dans son regard une réponse à ses questions. Mais même avec ses amis, Absynthe n'était pas très douée pour communiquer ou deviner les pensées, aussi elle aida la brune à s'asseoir avant de venir se placer à genoux face à elle, paumes à plats sur genoux de Hook.

- B-Bien. elle aurait préféré être plus sûre d'elle, ne pas paraître aussi perdue dans une telle situation, mais l'horreur qu'elle avait en tête ne la quittait pas. Je veux que tu me dises exactement ce qu'il s'est passé. Qui, où... S'il te plait, on doit ...retracer...

Et alors que le récit était narré, Absynthe ne put s'empêcher de poser une main sur son cœur, geste familier qui était celui que faisait souvent Jacynthe pour montrer son soulagement, et soupira. Avec ce soupire, une larme orpheline s'autorisa à couler et elle ne l'essuya pas, trop absorbée pas le récit. C'était horrible, certes, mais à un "détail" près en moins : Abby ne parlait pas d’attouchement. Dire que c'était "tout comme" aurait été un affront, mais Absynthe comprenait parfaitement la réaction de son amie vis à vis de ce pendentif. Là encore, elles se comprenaient fort bien pour avoir au cou un objet sentimental, une relique d'un être aimé -dans le cas de Hook, tout n'était que supposition à ce sujet- et disparu. Ce n'était pas aussi grave qu'un viol, ça non, mais il n'empêchait que l'affront était grand.

- Je vois de qui tu parles. murmura la couleuvre en hochant la tête. Elle n'avait certes pas affronté ce colosse, mais elle se souvenait de lui comme étant l'inspecteur taillé comme une armoire à disparaître qui l'avait observé alors qu'elle tentait de maintenir en équilibre une dizaine de livres que Jane Macmillan lui mettait entre les mains alors que la pianiste cherchait ses partitions. Au lieu de l'aider, il l'avait fixé. Poliment, elle avait hoché la tête en signe de salut respectueux alors qu'elle mourrait simplement d'envie de lui lancer un bouquin au visage.
- Je te promets qu'il ne va pas s'en tirer comme ça. On ira voir le professeur Rogue, avec Miss Rowle s'il le faut... Mais seulement s'il le fallait vraiment : fricoter avec les familles de sangs purs pro mangemort ne la mettait pas vraiment à l'aise en sachant que sa mère adoptive s'était enfuie dans le courant d'août afin de ne pas finir à Azkaban étant donné que Jacynthe était née Moldue. N'oublions pas que, en plus de n'être que sang-mêlée adoptée par une vieille famille de sorcier friands de la pureté du sang -les Stevenson n'étaient certes pas sang purs mais ils espéraient le devenir dans les prochaines génération-, la mère biologique d'Absynthe était, elle aussi, une née moldue. Avec ça, elle avait énormément de chance d'avoir un "nom" et d'être à Serpentard. Ruth, elle, n'avait que sa maison pour lui assurer un bon traitement, mais tout pouvait changer...

et je te propose...:

La petite blonde releva son nez en trompette de sa malle et ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Cela faisait simplement deux semaines qu'elle étaient au château, deux semaines qu'elle partageait son espace vitale avec des filles de son âge, et ça lui semblait déjà trop.
Il y avait Rosenbach, Ruth de son prénom. Pipelette, amicale, mais très peste à ses heures et ça, Absynthe l'avait appris à ses dépends. Elle s'était demandé ce que cette fille faisait ici et non pas à Poufsouffle, le lendemain elle avait trouvé tous ses collants filés et troués. Ruth n'avait, semblerait-il, pas apprécié sa remarque sur le fait que Zack Inoue ne connaissait même pas son existence.
Joyce Neller, elle aussi blonde et peste. Bouille d'ange, jolie petit brin de petite fille, mais elle était, à l'instar des plantes carnivores, trompeuse. Absynthe avait rapidement pris ses distances, refusant d'entrer dans son jeu de "qui sera la reine de l'école" qui consistait à plaire à un maximum de personne -et par plaire, entendons donc "manipuler"- et à faire les quatre cents coups.
Et puis il y avait Abigail Hook. Soyons honnête, son mutisme et sa discrétion aurait pu de suite attirer Absynthe étant donné qu'elle jouait le même rôle, mais au lieu de cela, cette troisième camarade l'effrayait. Quelque chose semblait planer au dessus d'elle et, au fond, Charlie s'était demandé si le même orage grondait sur sa tête. Elle qui était désireuse de se faire des amis -bien que dans des maisons ennemies, elle ne manquait pas de saluer Shawn Inoue d'un discret salut de la main- au château. Mais des vrais, pas seulement une complaisance dans une camaraderie de façade, chose qu'elle avait rapidement aperçu chez les autres maisons. Ou, pour n'en citer qu'une, à Poufsouffle.

Revenons donc à son exaspération : depuis deux jours, le chat d'Abigail s'amusait à fouiller dans sa malle. Du moins, c'est ce qu'avait prétendu Neller. Si Absynthe aimait les animaux, elle n'appréciait pas qu'on touche à ses affaires et retrouver des poils noirs dans ses petites culottes ne lui plaisait pas vraiment. Tirant l'un des sous vêtement du rangement, elle grimaça en regardant le petit nœud rose pendouiller lamentablement. "Oh, Lili, ma culotte elle est cassée !" s'écria la voix de Charlie, lointaine.
Les gonds grinçaient un peu, c'est ce qui prévint Absynthe de l'arrivée d'une de ses camarades. Les cheveux corbeaux encadraient le visage d'une pâleur rivalisant la sienne et, après avoir inspiré pour se donner du courage, la petite fée blonde se redressa avant de pincer les lèvres et de monter sur la pointe de ses chaussures.

- Bonjour.

On commençait bien. La politesse. Jacynthe était encrée à son esprit.

- Vous av... Tu as mangé, déjà ? Absynthe fuyait le repas du soir comme la peste : Ethan Farell, un garçon de deuxième année, s'amusait bien trop à la taquiner et elle ne savait pas comment réagir. Aussi elle se dépêchait toujours de souper avant de retourner dans sa chambre. Dis, il...il s'appelle comment ton chat ? Elle l'ignorait, elle devait bien l'avouer...







HJ : [15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  446960 Serdaigle, je t'aime. Ne prends pas mal ce qu'Absynthe dit sur toi [15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)  3678026457


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[15/09/97] "J'en connais encore trois ou quatre." (pv Abby)

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