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[09/10/97] Tomber à pic est un art

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MessageSujet: [09/10/97] Tomber à pic est un art [09/10/97] Tomber à pic est un art EmptyJeu 2 Mar 2017 - 20:40

[09/10/97] Tomber à pic est un art Veintes1[09/10/97] Tomber à pic est un art Giphy

Jeudi 09 octobre 1997 :

 Aileen sortait d’un cours d’Histoire de la magie qui avait semblé durer une éternité, se laissant porter par le flux d’étudiants, qui ruisselait tel une cascade hors de la salle. Lorsque l’heure avait résonné, tous les élèves s’étaient rués vers la porte de sortie pour retrouver un semblant de vie. Assister à ce cours demeurait une réelle torture. Aileen pouvait encore entendre le son grave de la voix monotone et morbide du Professeur Binns résonner dans son esprit. Comment ce genre d’enseignant aux capacités pédagogiques plus que discutables pouvait-il encore exercer en toute légalité ? C’était un réel mystère. Certains diront que son cours était très bien pour terminer une bonne nuit de sommeil, d’autres souligneront sa brillante culture du monde magique, pendant que d’autres, comme Aileen qui comptait chacune des planches du plafond lors de ses cours -et fut surprise de voir que ce nombre restait constant-, passait son temps à se plaindre. Elle se demandait même parfois si ce vieil homme n'avait pas assisté à la construction de Poudlard.

 Soudain, quelqu’un l’interpella d’une voix vive. En se tournant, elle se rendit compte qu’il s’agissait de Laura M. Dominguez, une jeune femme de 5e année à Serpentard, franchissant le mur d’étudiants pour la rejoindre. Elles se connaissaient depuis la première année, mais avaient commencé à être réellement amies en troisième. Aileen s’était éloignée des individus indésirables et parasitaires pour se concentrer sur les plus sincères et Laura avait été l’une d’entre eux. Toutes deux des battantes, elles avaient appris à se faire confiance, sans réellement connaître leurs problèmes respectifs à l’extérieur du château. Elles se comprenaient et c’était le principal. La jeune femme s'avançait vers elle, ses long cheveux noirs se balançant de droite à gauche au gré de ses pas.

- On se voit toujours ce week-end ? déclara-t-elle en posant sa main sur l’épaule de la jeune fille.
- Oui bien sûr, répondit-elle en se contrôlant de ne pas pousser cette intrusion dans son espace vital. J’ai bien besoin de me défouler en ce moment.

 Oui, Laura était très tactile. Trop tactile. Aileen n’aimait pas trop qu’on la touche et c’était sûrement un des rares défauts qu’elle pouvait trouver à son amie. Elle passait son temps à lui serrer la main, à la prendre dans ses bras, à la pousser doucement lorsqu’elle riait, et elle en passait des bien meilleures. Certes certains membres de la gente masculine -si ce n’était pas pour dire une grande partie- ne manquaient pas de trouver cela fort agréable. Mais Aileen ne jouait pas dans cette équipe là et elle préférait qu’on garde une petite distance de sécurité autour d’elle. Bon, il fallait avouer que cette sensation était beaucoup moins désagréable lorsque l’auteur était un garçon. Elle n’était pas non plus une sainte ! Même si elle ne savait pas vraiment comment réagir avec eux, cela était toujours fort agréable de savoir que l’on plaisait.
 Tout cela pour dire que Laura était une belle personnalité. Aileen passait le plus de temps possible avec elle et passait la plupart de ses week-ends avec, dans la salle sur demande, à frapper contre un sac de frappe pour se défouler. Cela leur permettait d’extérioriser toute la haine, peine et souffrance qu’elles portaient en elles pour une cause plus constructive. Cela avait commencé l’année dernière lors d’une conversation des plus banales dans laquelle Laura racontait, avec admiration, les exploits sportifs de son père dans les années 80. Elle lui avait expliqué qu’il lui avait transmis le virus et qu’elle pratiquait ce sport en salle, malgré les clichés et préjugés qui trouvaient cela "étrange et inhabituel" qu’une jeune fille fasse une activité aussi "masculine". Aileen avait trouvé -et trouve toujours- cela totalement ridicule et admirait la détermination de son amie. En comprenant que son interlocutrice verte et argent avait de plus en plus de mal à contrôler ses excès de nerfs, elle lui avait alors proposée de lui servir de coach et de l’entraîner quelques heures par mois. Cela s’était fait naturellement et dans la simplicité. Ainsi, elles se rendaient un dimanche sur deux dans la salle sur demande pour se défouler.

Les deux jeunes femmes patientaient quelques secondes que la majeure partie de la population étudiante quitte les lieux afin de pouvoir parler. Bizarrement, personne ne restait longtemps pour poser des questions à la fin de ce cours.

- Je dois aller rendre un bouquin à la bibliothèque, déclara Laura une fois que la cohue fut éloignée, mais je l’ai oublié dans la salle commune. Tu m’accompagne ?

 Aileen acquiesça d'un sourire en enroulant correctement son écharpe en laine verte et argent autour de son cou rafraîchi. Elles s’engagèrent à quitter le bâtiment avec la plus vive des démarches, afin d’éviter de se faire remarquer des Carrow, malgré le fait qu’elles se trouvaient dans la maison la moins susceptible de se faire réprimander -vive la prime au favoritisme. En effet, elles venaient de voir l’un des frères sortir de la salle de classe, parchemin et plume à la main et tourner la tête dans leur direction. Il avait passé l’heure de classe à triturer son parchemin avec la plus absente des discrétions, créant un réel concerto de grattements de papier que la jeune femme avait pu entendre à l’autre bout de la pièce. Elle pouvait même dire que son écriture était tout sauf aérienne. A sa grande surprise -ainsi que son désespoir-, Binns n’avait rien remarqué et avait continuer à exercer son monologue mortuaire comme si de rien était. Rien ne semblait pouvoir l’arrêter dans son ambition à remplir les cerveaux creux de ces étudiants.

 Sur le chemin, elles discutaient de tout et de rien : les sujets se succédèrent tels que le cours auquel elles venaient d’assister, les nouveaux membres de l'équipes de Quidditch, les notes du Cours de Divination, la folie d’Halloween qui approchait … Ce qui était facile et assez fascinant avec Laura c’était qu’elle était incroyablement bavarde et pouvait passer une bonne heure à raconter tout et n’importe quoi à un total inconnu. Aileen en était presque jalouse : en effet, ce n’était pas elle qui allait tenir une conversation aussi longtemps et de façon aussi soutenue sans avoir grand chose d’intéressant à dire.
 Avant de prendre l’escalier qui leur permettrait de descendre jusqu’aux cachots, elles furent prises d’assaut par des élèves de deuxième année qui montaient les marches de ce même escalier avec hâte. Laura prit alors le bras d’Aileen et la tira vers elle pour les laisser passer. Ils parlaient de potions et à priori d’un élève qui aurait cassé quelque chose par terre ... Ah, et d’une explosion aussi ! Elle n’arrivait pas à bien comprendre ce qui venait de se passer mais le cours avait dû être plein de rebondissements -au sens propre comme au figuré. Une fois la horde passée, les deux jeunes femmes se rendirent à l’étage inférieur, sentant l’air ascendant souffler dans leurs cheveux. Quand elles se trouvèrent dans les cachots, elles croisèrent un nouveau groupe d’élèves de deuxième année. Ils étaient visiblement beaucoup plus agités que les autres et courraient vers l’escalier sans prendre garde au monde qui se mouvait autour d’eux. Et effectivement ce qui devait arriver arriva : malgré le fait que les deux jeunes femmes se soit décalées pour les laisser traverser le couloir, l’un deux poussa fortement l’épaule droite d’Aileen, l'obligeant à reculer d'un pas. Le choc fut assez violent pour que la bandoulière de son sac glisse vers l’extérieur ce qui envoya ce dernier pour un aller simple vers le sol. Voyant le contenant de son sac presque entièrement étalé parterre, certains de ses livres de cours ouverts sur des dalles poussiéreuses, Aileen sentit la moutarde lui monter au nez.

- Surtout, ne vous excusez-pas, s’énerva cette dernière, non heureuse de se laisser marcher sur les pieds par une horde d’étudiants attardés, bande de morveux de la baguette.

 Voyant l’impact incroyable qu’elle avait eu sur eux -en effet, aucun ne s’était pris la peine de se retourner pour s'excuser-, Aileen se baissa au sol et, avec l’aide de sa camarade vipère, commença à ramasser ses affaires. Elle commençait sincèrement à en avoir marre de ses gamins ingrats et mal-élevés. Qui étaient-ils pour l’ignorer de la sorte ? Personne. Une fois que tout fut rangé, les vertes et argents se relevèrent, leurs yeux dirigés vers leur salle commune, proche d’elles.

HJ Absy' <3:
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MessageSujet: Re: [09/10/97] Tomber à pic est un art [09/10/97] Tomber à pic est un art EmptyJeu 30 Mar 2017 - 19:51

HJ - Ai:


[09/10/97] Tomber à pic est un art FeraVerto

Le professeur McGonagall arpentait les allées qui séparaient les pupitres des Serdaigle et des Serpentard, tous mélangés dans une salle de classe éclairée par la grande fenêtre qui donnait sur la cour intérieure de l'école. La leçon s'était déroulée dans le calme et Absynthe vit, dans un coin de la pièce, l'inspecteur camoufler un bâillement avec sa main tandis que l'autre s'activait sur un parchemin. Les traits de l'envoyé du Ministère étaient tirés par la fatigue et ses yeux étaient en grande partie camouflés par les paupières qui tombaient lourdement devant les iris claires.

- Miss Doherty, je vous prierais de bien vouloir cesser de jacasser avec votre voisine. Vos messes-basses, vous pourrez les faire à la sortie de ma classe. N'est-ce pas, Miss Macmillan ? trancha la voix de la directrice de Gryffondor, et la couleuvre inclina la tête à droite pour voir Jane pincer les lèvres en hochant la tête : il n'était pas dans ses habitudes de discuter en cours, c'était même étonnant de la voir sur le pupitre voisin de Fay.

Son menton pointu logé dans le creux de sa paume, Stevenson laissa un sourire fragile se dessiner sur ses lèvres peintes en un rouge criard. Toute distraction était la bienvenue avant que le professeur n'arrive à la lettre S et lui rende sa copie. Alors que, d'habitude, McGonagall ne se donnait pas la peine de se déplacer et préférait envoyer magiquement chaque parchemin corrigé sur le bureau de l'élève indiqué, elle avait tenu, cette fois-ci, à faire le tour des étudiants afin de commenter leurs devoirs. Absynthe avait pensé pouvoir abandonner la matière suite au passage des BUSEs de juin. Certes, l'épreuve avait été suspendue en raison du décès du Directeur, mais la jeune fille s'était dit que, de toute façon, son niveau pratique n'était pas assez bon pour qu'elle puisse continuer à suivre les cours à la rentrée. C'était sans compter sur Mère : Jacynthe avait eu le temps, avant de fuir la Grande Bretagne, de contacter les professeurs Flitwick et McGonagall afin de savoir s'il était possible que sa fille adoptive suive le premier trimestre en Sortilège et en Métamorphose avec, pour argument, le fait qu'elle avait des résultats théoriques tout à fait correctes et, bien entendu, qu'elle avait changé de baguette sur conseil de son examinateur d'enchantement. La négociation s'était faite en juillet et les deux directeurs de maison avaient accepté de laisser le bénéfice du doute en acceptant Absynthe dans leur classe jusqu'au premier novembre. Si d'ici-là il n'y avait pas eu de progrès, alors elle se devait d'abandonner la matière pour ses ASPICS.
Si la possibilité d'avoir une seconde chance en Sortilège plaisait à la verte et argent, elle n'avait jamais aimé la métamorphose et ne tenait pas à poursuivre la classe même si ses résultats étaient corrects d'ici novembre. De plus, il ne fallait pas abuser, Absynthe n'avait jamais été une élève très studieuse et avait, au contraire, une sale manie de tout faire à la dernière minute. On pouvait lui reconnaitre de la rigueur, de la précision, des connaissances, mais le fait était qu'elle n'aimait pas particulièrement travailler, même si elle le faisait correctement. Garder la métamorphose serait à la fois fatiguant et inutile pour la demoiselle qui s'était engagée dans le BDE en plus de continuer la chorale.

Elle remarqua qu'elle fixait intensément une nuque depuis quelques minutes seulement lorsque son propriétaire bougea. En se maudissant intérieurement, la couleuvre se mordit la lèvre inférieure et baissa les yeux. Pour les relever aussitôt : entre le col de la chemise et le duvet de cheveux noirs, la peau caramel était baignée de lumière, lui donnant un aspect chaleureux et accueillant. Absynthe savait pourtant qu'il n'en était rien. Cette nuque, elle y avait déjà mis son nez, avait appuyé son menton en cherchant l'attention de son propriétaire, elle l'avait chatouillé de ses cheveux bruns. Mais il n'y avait rien à faire, cette nuque restait insensible, froide et ne lui prêtait guère d'attention. Alors elle ne comprenait pas ce qu'il s'était passé lors du dernier cours d'Etude des Moldus, lorsqu'un patronus porc-épic était venu la voir avant qu'elle ne franchisse la ligne pour faire face à sa première armoire. La fausse brune soupira : tout ça n'avait aucun sens.
Finalement, son tour arriva et la copie rendue portait la marque d'un Effort Exceptionnel que le professeur approfondit d'un "Nous verrons ce que donne la pratique au prochain cours, Miss Stevenson" qui fit tourner la tête de Jane vers elle. La Serdaigle avait un grand sourire collé au visage et la verte devina qu'elle se réjouissait pour elle. Il n'y avait pourtant pas de quoi.

- Mais c'est une très bonne nouvelle, ça Absynthe ! lui gazouilla l'oiseau à la sortie de la classe, les cheveux blonds au vent.
- Disons que ça aurait pu m'emplir de joie si je trouvais un quelconque intérêt à cette discipline, mais ce n'est pas le cas.
- C'est pourtant passionnant. C'est fascinant de savoir comment une chose -Bonjour Lucas !- peut devenir tout autre chose.
La Serpentard regarda la demoiselle se rembrunir face à l'attitude du Poufsouffle qui fit mine de l'ignorer.
- Il m'évite ! Je ne sais pas ce que je lui ai fait, moi ! râla Jane, son visage d'ange marqué par le souci.
- Peut-être que tu lui as dit que tu ne voulais pas sortir avec lui après des mois à accepter ses présents, l'humiliant ainsi publiquement lorsque tu l'as repoussé l'année dernière. proposa la fée avec innocence.
- L'année dernière, justement. Il devrait être passé à autre chose maintenant. geignit l'aiglonne en soufflant bruyamment sans voir que la couleuvre avait l'oeil empli de malice et qu'elle la dévisageait amusée. Et puis je ne lui ai jamais rien demandé, même quand je refusais poliment ses cadeaux, il insistait pour que je les prenne. Il ne peut pas rester là dessus éternellement !
- Mais si. C'est un Poufsouffle, après tout. se moqua ouvertement la brune en descendant quelques marches tandis que Jane s'engageait sur l'escalier qui la mènerait à sa salle commune. La blonde se retourna pour lui faire les gros yeux : elle n'avait jamais vraiment compris le mépris d'Absynthe pour la maison des jaunes et noirs. La jeune Macmillan n'avait pas de préjugés sur les maisons. Tu m'excuseras, mais j'ai des choses plus urgentes qu'un blaireau à l'égo blessé sur les bras.
- Absynthe ! s'indigna Jane en lui faisant signe de parler moins fort alors qu'une bande de Poufsouffle passait justement par là. Mais la fée verte se contenta de lui adresser un sourire espiègle avant de laisser ses trop longues jambes la mener aux cachots où elle devait récupérer du matériel pour la salle réservée au BDE.

Stevenson avait du mal à tenir ce genre de discussion et ne faisait d'effort que parce que Jane et elles se connaissaient depuis bien longtemps et qu'elle ne lui cassait pas les pieds avec des histoires "de filles" d'ordinaire. Encore, elle avait trouvé l'échange plutôt amusant, mais il arrivait qu'elle surprenne des discussions on ne peut plus sérieuse sur le sujet de couples de quinze ans qui se déchiraient à grands cris. Pathétique.
A peine le mot de passe prononcé, elle s'engouffra dans la salle commune où deux cinquièmes années l'avaient précédée. Avec un regard pour trois cartons posés sur un pupitre qui faisait tache dans la salle des Serpentard, Absynthe s'avança vers l'entrée du dortoir masculin mais, à mesure qu'elle approchait, son pas se faisait moins sûr. Que croyait-elle faire ? Débarquer dans le dortoir des septièmes années pour réclamer l'aide d'Ethan ? Ou de Sevan ? Alors qu'elle avait plutôt l'impression que les deux garçons cherchaient à la fuir -ou bien était-ce elle ?- ? Non, bien, tant pis. Résignée, elle fit demi-tour et se rapprocha des deux seules personnes n'ayant pas l'air d'un pré-pubère qui ne se prenait pas pour une bouse depuis sa répartition à Serpentard : c'était l'effet qu'avait les maisons sur les gosses de onze ans, leurs chevilles avaient tendances à gonfler les premières semaines et ne dégonflaient que le troisième mois de scolarité.

- Dominguez, Phillipson ? Bonjour. Il sembla à la brune qu'elle venait de couper la dénommée Laura en pleine phrase. Pour le coup, un court silence s'installa durant lequel Stevenson détacha ses cheveux coiffés en un chignon haut : avant Métamorphose, elle avait eu Potion et il fallait avouer que cette coiffure alliée à sa moue boudeuse et son visage pâle et ovale lui donnait un air sévère de femme d'affaire. Désolée de vous interrompre comme ça, mais j'aurais besoin d'aide et je voulais savoir si vous étiez disponible dans un futur très proche. Pas la peine de passer de la pommade en faisant semblant de s’intéresser à la vie des uns et des autres avec des "comment ça va ?" fades, ce n'était qu'une perte de temps de vouloir faire semblant. Il était étonnant, quand on savait que les Serpentard étaient passés maître dans l'art de la manipulation, de savoir qu'ils appréciaient également qu'on vienne à l'essentiel sans ajouter une dose d'hypocrisie. Non pas qu'ils ne s'aimaient pas, oh non. Seulement, ici, il n'était pas utile de prêcher le faux pour demander un service à une personne qu'on ne connaissait pas plus que ça : autant le dire directement.
- Je dois emporter tout ce matériel -elle désigna le pupitre et les cartons- dans la salle du BDE qui est au niveau supérieur. Je crains ne pas y arriver seule avec un Locomotor Barda... Elle fit une grimace et son nez en trompette se retroussa alors qu'elle soufflait d'agacement : elle avait bien demandé aux autres membres de l'aider, mais ce n'était qu'une bande de bras cassés en qui elle n'avait plus du tout confiance depuis cette histoire de bavboules volées. Et ça irait plus vite. Du moins, pour moi, j'imagine que ça ne vous arrange pas plus que ça, reconnut volontiers la sixième année en fixant ses deux cadettes, et que ça vous fera perdre du temps, mais je vous en serais reconnaissante.

Prenant le carton le plus léger -il n'y avait que des plumes dans celui-ci, les autres étant remplis d'encre ou de parchemins et étaient bien trop gros pour songer à le prendre à bras-, elle montra (ou du moins essaya de montrer) l'exemple en dirigeant sa baguette vers le pupitre qui se souleva après la deuxième tentative.

- Est-ce que ça va aller pour vous ? s'enquit la brune en fixant son pupitre qui décollait un peu plus quand elle relevait sa baguette. C'est la petite porte à côté du tableau du Loch Ness, le couloir de gauche quand on monte les escaliers. Elle n'avait jamais prêté attention à cette porte avant qu'on ne la lui fasse remarquer. Merci beaucoup, les filles. s'obligea-t-elle à ajouter en regardant ses deux camarades.


HJ:

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MessageSujet: Re: [09/10/97] Tomber à pic est un art [09/10/97] Tomber à pic est un art EmptyMer 3 Mai 2017 - 17:03

En arrivant devant la salle commune ce jour-là, elle avait dû fortement se contenir pour ne pas rebrousser chemin pour aller mettre la pattée à ces gamins attardés qui l’avait bousculée. Elle détestait ce genre de comportement. Laura prononça le mot de passe d’une voix claire en tirant son amie par le bras, trop concentrée à fusiller les enfants du regard. Le tableau s’ouvrit laissant le champ libre aux deux jeunes femmes qui pénétrèrent dans leur salle commune. Il n’y avait pas grand monde à part quelques premières années qui déclamaient leur bonheur de suivre des cours de vol. Oh si seulement ils savaient que seuls les premières années y avaient droit … Elle n’avait pas envie de briser leur motivation en si peu de temps. Quoi que ...

- Ai’ tu m’attends-moi là, je vais aller le chercher, déclara la brune avec vigueur.
- Tu sais où tu l’as laissé au moins ? demanda la jeune femme, imaginant déjà la réponse à sa question. Dépose mon sac à côté de mon lit au passage.
- Non, la conforta-t-elle en se saisissant de son sac en bandoulière, mais je crois en mon flair.

Patiente comme une sainte, la rousse s’installa sur un des fauteuils qui ornaient la salle commune et attendit son amie, en s’amusant de sa perte de mémoire fréquente. En vérité, elle se demandait parfois si son amie ne faisait pas exprès d’être aussi tête en l’air pour s'attirer de la sympathie de la part des autres élèves. Ce ne serait pas étonnant. Cette fille était incroyablement intelligente. Et surtout manipulatrice. Rusée comme un renard, il était rare qu’on ne lui donne pas ce qu’elle veuille. Inconsciemment ou non, elle l'obtenait toujours. Un groupe de gamins aux habits verts et argents passa devant elle. Excités comme des puces, ils sautaient et riaient de leur voix de hyènes. Cela faisait bien un mois que la cérémonie d’attribution des maisons avait eu lieu, ils auraient dû s’habituer depuis le temps … Aileen vit Absynthe Stevenson lui passer devant et se diriger vers l’entrée du dortoir des garçons. Elle remarqua aussi que quelques cartons -trois- trônaient autour d'un pupitre non loin d’elle. Elle se demanda à qui cela pouvait bien appartenir.
C’est alors que la silhouette féline de Laura passa la porte du dortoir des filles, un livre à la main : elle avait un grand sourire aux lèvres comme si elle avait croisé Merlin en personne au cours de son voyage. Aileen s'attendait alors à ce que son amie se jette sur elle pour lui raconter ses aventures de la minute. En faisant attention à ce que personne ne la voie, la brune s’avança vers elle d’un pas très rapide alors qu’Absynthe faisait de même de l'autre côté de la pièce.

- Tu ne devineras jamais de ce qui …, commença à déclarer Laura avec vigueur, excitée comme une puce.
- Dominguez, Phillipson ? Bonjour, les coupa Absynthe.

Tandis que Laura lui fit la moue, ce qui était supposé montrer qu’elle n'appréciait pas son intervention, Aileen voulu lui sauter au cou pour la remercier de l’avoir tirée d’une telle situation. Elle n’était pas grande fan des commérages, comme la plupart des Serpentards en fin de compte. Mais son amie en raffolait et passait son temps à colporter des rumeurs sur un tel et un tel comme si de rien n’était … Bien entendu, dans le but d’obtenir quelque chose. Qu'elles soient réelles ou fausses, Laura s'en foutait pas mal. C’était souvent drôle de voir à quel point les autres tombaient dans le panneau. Aileen aurait moins ri s’il s’agissait d’elle c’était clair mais pour l’instant ce n’était pas le cas. Et pour être tout à fait honnête elle n’était pas pressée que ce moment approche. Absynthe décrocha l’attache qui tenait son chignon pour libérer sa chevelure, avant de poursuivre.

- Désolé de vous interrompre comme ça, mais j’aurais besoin d’aide et je voulais savoir si vous étiez disponible dans un futur très proche. Elle en venait au fait, c’était bien. Il valait mieux ça que de chercher à perdre du temps à se demander des banalités alors que clairement elle s’en fichait de savoir qu’Aileen avait passé une nuit chahutée. Je dois porter tout ce matériel dans la salle du BDE qui est au niveau supérieur. Aileen suivit son doigt désignant la pile de cartons qui demeuraient toujours sur le pupitre. C’était donc les siens. Je crains de ne pas y arriver seule avec un Locomotor Barda… Et ça ira plus vite. Du moins, pour moi, j’imagine que ça ne vous arrange pas plus que ça et que ça vous fera perdre du temps, mais je vous en serais reconnaissante.
- Tu ne nous déranges pas plus que cela. Oui, on peut t’aider, répondit Aileen en passant ses cheveux derrière ses oreilles, pour ne pas qu’ils la gênent.
- Juste quelques minutes alors pour moi mais aucun problème. J’ai déjà du retard pour rendre mon bouquin …

Aileen jeta un regard vers son amie qui en disait long : à dire vrai, elle ne comprenait pas cette soudaine flegme, elle qui était si en joie quelques minutes auparavant. C’était une aubaine pour la jeune femme, elle qui voulait briller à tout prix dans cette maison et devenir un modèle de popularité. Grace à cette action, elle pourrait peut-être se faire bien voir des années supérieures ce qui ne serait pas un paramètre négligeable. Aileen ne la comprenait que trop peu parfois dans ses pensées étranges. Peut-être qu'elle pensait que sa situation actuelle lui suffisait, elle ne savait pas ... Absynthe se saisit alors d’un des cartons et dirigea sa baguette vers le pupitre qui se souleva après la deuxième tentative. Après avoir essayé de soulever une des deux boîtes restantes mais en remarquant à quel point leur poids était important, Laura souffla pour montrer son mécontentement.

« Mais quelle flemmarde ! Si cette fille était un jeune homme brun au regard mystérieux, elle n’aurait pas hésiter une seule seconde à lui venir en aide, ce gnome. » pensa son amie, entre agacée et amusée par son comportement.

- Est-ce que ça va aller pour vous ?
- Oui, je pense, déclara Laura sans cacher que cela ne l’enchantait pas du tout. En vérité, son amie avait compris qu'elle n'agissait que pour avoir un point d’avance sur la jeune femme. Dans le sens qu’elle lui devrait un service la prochaine fois qu’elle la verrait. Elle avait toujours fonctionné comme cela.
- Aucun problème ! renchérit Aileen, sans vraiment sourire, en se dirigeant vers le pupitre qui se soulevait.

La jeune femme se saisit de sa baguette magique et lança un Locomotor Barda sur le carton de droite pour le soulever à quelques centimètres au-dessus du sol. Il pesait tellement lourd que son sortilège semblait à peine suffisant :  quelle idée aussi de prendre un carton aussi grand pour y mettre des objets si lourds. Laura, quant-à-elle, rangea son fameux livre dans son sac en bandoulière qu'elle avait conservé à ses côtés et se soumit à aider sa consœur vipère en l’imitant.

- C’est la petite porte à côté du tableau du Loch Ness, le couloir de gauche quand on monte les escaliers. Merci beaucoup, les filles.

Les trois jeunes femmes s’avancèrent vers la sortie de la salle commune, sous le regard amusé d’un groupe de troisième année qui s'amusait à essayer de les faire rire au passage. Aucun pour leur venir en aide, bien entendu. Où étaient passés les gentlemans quand elles avaient besoin d’eux, sérieusement ? Une vraie blague. Il n’y avait plus personne pour faire marcher ses biscottos. Au fur et à mesure qu’elle s’avançait vers cette pièce, Aileen se rendit compte qu’elle avait complètement oublié ce recoin des cachots. A dire vrai, elle avait passé une bonne partie de sa première année à Poudlard à crapahuter et explorer chaque centimètre carré de cette école avec ses amis, découvrant quelques mystères et recoins cachés avec excitation. Lorsqu’il n’y avait pas encore de problème dans cet établissement et que le monde était presque aussi rose que les fesses d’un nouveau-né. C’était le bon vieux temps …
Absynthe leur précédant le pas, les deux vipères la suivirent vers le fameux bureau de la BDE. Malgré le court trajet qui les séparait de ce lieu, Aileen manqua de s’énerver contre deux trois élèves qui leurs barraient la route, lui faisant presque laisser tomber la marchandise. Fort heureusement, elle avait rattrapé rapidement le coup, sous le regard plus qu’amusé de son amie qui faisait léviter son carton avec flegme, une main croisée sous son autre aisselle. Elle avait toujours été la meilleure en pratique, qui elle la battait en théorique. Le problème de Laura était qu’elle n’aimait pas apprendre les choses par cœur, et préférait l’exercice manuel.
Une fois arrivées devant le bureau de la BDE, les deux amies déposèrent leur carton les uns à côté des autres, prenant le temps et faisant attention de ne pas déverser leur contenu sur le sol. Aileen prit le temps de ranger sa baguette magique dans la poche de sa robe avant d'observer la pièce. Ce n'était pas un grand gabarit mais elle devait être suffisante pour ce dont Absynthe et ses collèges avaient besoin d'y faire.

- Tu as besoin d’aide pour autre chose ? demanda Aileen, visiblement affublée par un excès de bonté et de zèle. Elle ne savait pas ce qu’elle avait en ce moment mais elle aidait beaucoup ses consœurs vipères ce mois-ci.
Ranger, je sais pas …
- Ah désolé mais faut vraiment que j’y aille, déclara Laura en se précipitant hors de la pièce. A toute !

Sur ce, la jeune femme disparut dans les couloirs sombres des cachots, laissant alors les deux vipères seules à seules avec leurs cartons. Aileen se tourna vers sa cadette, et prit l'initiative de s'emparer de quelques parchemins trouvés dans la boîte qu'avait porté Absynthe. Elle s'avança vers une des étagères où se trouvaient déjà quelques rouleaux et commença à les organiser par ordre alphabétique dessus.

- Et je ne t’ai même pas remercié pour le tournois que tu as organisé. Je n’ai pas encore été chercher les bonbons très honnêtement mais ... Oui, c’était très sympa.


Alors qu’Aileen continuait sa bonne action de la journée, le silence se fit sentir peu à peu dans l’atmosphère de la pièce. Normalement, cela ne dérangeait pas la jeune femme, habituée à ce que la discussion ne soit pas passionnante à la maison et que Monsieur "Pas de mot" soit maître de ses journées. Mais lorsqu’elle ne connaissait pas la personne avec qui elle se trouvait, les choses étaient différentes. Elle trouvait cela désagréable dans un sens. Comme si sa compagnie n'était pas agréable pour la personne. Elle chercha alors un sujet de conversation qui pourrait rendre ce quart d’heure moins silencieux.

- Ça fait longtemps que tu es dans la BDE ? demanda-t-elle après avoir lancé un Accio en direction de la pile de parchemins.

Certes, ce n’était pas l’idée du siècle mais, après l’heure qu’elle venait de passer en Histoire de la Magie, il était hors de question qu’elle parle de cours. Et cette association étudiante était réellement la seule chose qu’elle connaissait de la jeune femme. A dire vrai, elle ne lui avait jamais parlé en direct mais s’était contentée de l’observer de loin durant toutes ses années, tapie dans l’ombre. Elle n’était pas du genre à aller directement, de son plein grès, vers des individus plus âgés. Pour des benjamins, la jeune femme n’avait pas de problème car elle savait qu’ils ne tiendraient pas long feu face à elle si jamais ils lui cherchaient des noailles. Mais, pour des cadets … L’histoire était différente. Elle se méfiait incroyablement de certaines paroles, certaines hypocrisies dont elle avait pu être témoin au fur et à mesure des années. Elle en avait même fait les frais quelques fois. Pour être tout à fait honnête, depuis cette période, la jeune femme avait de plus en plus de mal à saisir la sincérité de certaines personnes, surtout lorsqu’ils venaient de maisons différentes. Méfiance, méfiance c’était tout …
Elle écoutait la jeune femme en classant les parchemins sur l’étagère. A dire vrai, elle se concentrait bien plus sur les paroles d’Absynthe que sur l’ordre alphabétique de ces rouleaux. Ce ne fut que lorsqu’elle plaça un « S » à côté d’un « E » qu’elle organisa son rangement avec beaucoup plus de concentration, loupant pour sûr quelques informations auditives. Elle chercha tout de même à maintenir une conversation avec sa cadette.

- Je t’avoue que je n’ai pas la motivation nécessaire à me plonger dans une organisation pareille et clairement pas la patience, avec les gens et tout ça … Donc, bravo voilà !

Aileen voulu se frapper la tête contre un clou pour oublier ce passage gênant : elle avait l’impression de la flatter alors que ce n’était pas du tout son intention. En fait elle voulait juste parler quoi ! Briser ce silence qui s’était installé. Elle brisa le sujet en lançant un « Accio Parchemin » en direction du carton porté préalablement par Absynthe. Elle se saisit des quelques rouleaux que son sortilège lui apporta et chercha à changer de conversation. N'importe laquelle.

- Tu t’es bien remise de ton cours des Moldus ? Je n’ai pas fait attention à ce qui se passait autour vu le temps que j’ai passé dans cette stupide boîte mais … La jeune femme réfléchit, elle n’avait pas réellement envie de parler du fait qu’elle sursautait dès qu’elle croisait un miroir et qu’elle passait son temps à vérifier que son front restait aussi lisse que d’habitude.  Un cauchemars … Quelle bande de tarés quand même ! Ils devraient nous faire des séances spéciales « Oubliettes » pour qu’on sorte indemne de cette année.
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MessageSujet: Re: [09/10/97] Tomber à pic est un art [09/10/97] Tomber à pic est un art EmptyDim 18 Juin 2017 - 19:44

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Les deux brunes se fixèrent un moment en chien de faïence et dans un silence presque religieux. Au regard de son interlocutrice, Absynthe devinait bien que son arrivée n'était pas la bienvenue, mais ce n'était pas sa cadette qui allait l'envoyer sur les roses. D'ailleurs, pourquoi l'aurait-elle fait ? Ce n'était pas dans son intérêt. Stevenson n'était pas de ces Serpentards en marge de la maison verte et argent, personne n'ignorait sa présence lorsqu'elle prenait la parole à leur table ou dans la salle commune. Delà à dire qu'elle était appréciée, il ne fallait pas pousser, mais la demoiselle avait -à tord ou à raison- fait en sorte que sa présence ne laisse pas indifférent, ce qui lui avait forgé une petite réputation dans l'enceinte de l'école. A partir de la rentrée de sa troisième année, la couleuvre désormais brune était -en apparence, du moins- sortie de sa réserve, de sa solitude et de son mutisme pour avoir sa place au château en fréquentant, comme qui dirait, les bonnes personnes. Comme aujourd'hui encore. Le fait de s'engager dans le Bureau des Étudiants en septembre avait ajouté des lignes à son CV de Serpentard, peste, séductrice, fourbe, et bien entendu lèche-botte du régime actuel.
Les mauvaises langues, il y en avait partout, mais surtout dans le dortoir de Stevenson : Ruth Rosenbach était responsable des trois quarts des rumeurs qui circulaient sur sa camarade (à savoir qu'elle avait eu une aventure avec tous les joueurs de l'équipe de Quidditch de l'an dernier, qu'elle était sortie avec Farell et McAlister en même temps, puis avec Miller, qu'elle rembourrait ses soutiens-gorges avec du coton -alors que Ruth était bien placée pour savoir qu'Absynthe ne portait que des corsets-, et qu'elle avait la jambe légère pour ne citer que les plus grosses rumeurs), le quart restant étant essentiellement composé de personnes qui la détestaient ou de garçons qui avaient profité des rumeurs sur ses parties de jambes en l'air erronée pour l'afficher comme trophée de chasse. Absynthe semblait s'en ficher éperdument. Au moins, lorsqu'on disait "Stevenson", le nom signifiait quelque chose pour à peu près tout le monde. A moins de vivre dans une grotte. Si, en règle générale, les garçons n'avaient rien contre elle, les filles se trouvaient souvent en conflit avec Absynthe : ce n'était un secret pour personne, maintenant, la demoiselle n'appréciait que de très rares porteuses du XX. Laura n'était pas de cette catégorie de privilégiées, si bien que lorsque la couleuvre lâcha le regard de sa cadette pour hausser les épaules, l'air de signifier "un problème ?", Absynthe ne put s'empêcher de fixer la verte et or avec son petit air hautain validé par la maison Serpentard. Ses mèches brunes tombèrent sur ses épaules et elle prit de nouveau la parole pour expliquer ce qu'elle souhaitait. Elle en venait directement aux faits et n'aimait pas tourner autour du pot, laissant aux Poufsouffles le soin d'arrondir les angles, de ménager le gnome et le jarvey, d'enduire le suçacide de miel. Tandis qu'elle parlait, ses yeux se posèrent sur Phillipson. Également sa cadette d'un an, elle n'avait fait que la croiser et l'ignorer jusqu'au tournoi de Bavboules. Non pas qu'elle ne l'appréciait pas, simplement qu'elles n'avaient aucune raison valable de se côtoyer.

Cependant, Absynthe savait pertinemment qui était Aileen Phillipson, et ce pour avoir entendu des garçons parler de la blonde vénitienne. Aileen était jolie, voir belle -il fallait dire qu'Absynthe avait de sérieux doute sur la notion du beau lorsque cela provenait de la bouche d'un homme et que le terme "bonne" collait sûrement bien plus à leurs pensées-, naturellement élégante et féminine, là où Absynthe avait un visage quelconque -quoique trop pointu-, un nez court et retroussé comme celui du générique "Ma sorcière Bien-Aimée" -quelle ironie !-, une bouche trop finement ourlée, de petites oreilles qu'elle trouvait décollées, une poitrine inexistante, des hanches étroites, des fesses plates, une silhouette frêle et chétive surmonté de cheveux bruns raides et fins. Alors qu'elle n'aimait chez elle que ses iris vertes aux pointes mordorées, la couleuvre avait rapidement envié l'autre demoiselle pour ses lèvres charnues et ses courbes gracieuses. Vraiment, la nature était injuste. Et comme toute adolescente normalement constituée, la couleuvre jalousait sa camarade pour ce charme nature et tentait de se persuader que Phillipson avait eu recourt à la magie pour rendre ses lèvres plus pulpeuses.

- Tu ne nous déranges pas plus que cela. Oui, on peut t’aider.

Et aimable, en plus. Quelle tragédie.
Son amie, elle, ne semblait pas aussi serviable et Absynthe leur adressa un sourire factice qui se voulait reconnaissant. Tout était calculé et deux vipères étaient bien placées pour savoir que ce rictus n'était pas sincère. Une simple formule de politesse, dirait-on. L'aînée se saisit alors du carton de plumes pour le caller contre sa poitrine menue et le pupitre lévita à quelques mètres du sol, suivit pas les deux autres boîtes bien trop lourdes pour être portées. En bougeant trop rapidement, Absynthe manqua de propulser le meuble sur un groupe de premières années qui jacassaient. Une dénommée Dawn laissa échapper un petit cri de surprise et son amie Fanny s'écarta brutalement pour se plaquer contre le mur. (PNJ d'Andrée de Kerimel)

- Poussez-vous, s'il vous plait. soupira la sixième année, légèrement agacée de les voir se figer comme des botrucs devant un troll. Elle n'essayait pas de paraître bienveillante envers les plus jeunes de sa maison et cherchait souvent à les chasser de ses jambes, mais il fallait croire que ces petits diables sentaient qu'elle était aussi protectrice qu'une louve à l'instinct maternel débordant. Stevenson était rarement tendre avec ses pairs, souvent lasse, mais elle avait déjà défendu bec et ongles des plus jeunes qu'elle depuis sa seconde année. Chose qui contredisait souvent les "on-dit" de sa froideur habituelle. C’est la petite porte à côté du tableau du Loch Ness, le couloir de gauche quand on monte les escaliers. Merci beaucoup, les filles. Et, bizarrement, cette apparente froideur ne rebutait pas tant que ça les membres de Serpentard. Ici, c'était normal de se méfier, de mettre une distance. En revanche, Poufsouffle avait du mal à l'approcher, les filles de Gryffondor avaient tendance à la détester cordialement et Serdaigle était partagé entre l'agacement et l'amusement. Il fallait dire que ses sautes d'humeurs surprenaient et pouvaient même choquer ceux qui ne s'étaient pas préparer à faire face à une Absynthe tendre et taquine. C'était là le détail qui prouvait bien que ce n'était pas qu'un masque d'insensibilité érigé depuis son arrivée à Serpentard. Non, la jeune fille n'avait seulement pas pour habitude de sympathiser avec le premier ou la première venue. Sectaire, solitaire et solidaire, elle faisait bien honneur à sa maison.

Aux premières années s'ajoutèrent des garçons de troisièmes années qui cherchèrent à les déconcentrer. Le regard noir de la couleuvre brune dissuada un de ses cadets de pousser l'expérience jusqu'à l'approcher physiquement et le ton monta.
- Poussez-vous, Bouse ! siffla la verte en menaçant deux quatrième année qui entravaient le passage vers la sortie, le pupitre faisant un looping dans l'air. Cela suffit à écarter les étudiants et Absynthe franchit la porte de la salle commune en pestant à mi-voix. Nakonda allait l'entendre ! Certes, le Gryffondor lui avait dit qu'il avait rendez-vous avec la directrice de sa maison pour parler de ses ASPICS, mais la demoiselle estimait que son vice président aurait dû s'occuper de tout cet apport en matériel : lui, au moins, n'aurait pas eu le déplaisir de voir des élèves du château se tourner dans sa direction et chuchoter sur son passage. Le jeune homme était généralement apprécié, elle était sûre que beaucoup lui seraient venu en aide au lieu de le fixer bêtement comme le faisaient actuellement les spectateurs de leur trio.
Arrivée devant la petite porte en bois peint, Stevenson souffla le mot de passe qui changeait à la fin de chaque semaine. La porte s'ouvrit en un grincement sinistre qui avait le don de faire pouffer les membres du Bureau des Étudiants et, après avoir difficilement fait entrer le pupitre, la présidente invita les deux autres Serpentard à la suivre. La pièce était petite et circulaire et le plafond aux poutres apparentes faisait penser à un dôme. Là où le château était fait de pierres et que la salle des Serpentards étaient plongée dans une certaine obscurité en raison des eaux du lac, la salle du BDE semblait chaleureuse en raison du bois rouge qui tapissait ses murs. Au sol, les dalles blanches jouxtaient avec des mosaïques d'animaux fantastiques -on pouvait voir un petit Nifleur à la poche enflées serrer un gallion brillant entre ses petites pattes avants- et March Nakonda avait pris quand soin de suspendre les bannières des quatre maisons loin des chandeliers aux murs. Lèvres pincées, Absynthe étouffa un soupire en constatant que la grande table ronde au centre de la pièce était toujours encombrée de livres et, après avoir posé le pupitre à côté de la chaise qui lui était assignée -chaise qui ressemblait exactement aux autres mais don la place était la plus proche d'une petite console enchantée par le professeur Flitwick-, elle s'empressa de jeter un sort pour débarrasser ladite table où elle posa son carton. Les grimoires s'envolèrent pour regagner leurs places sur une étagère. Ces livres étaient pour la plupart empruntés à la bibliothèque et la verte s'empressa de rouler un parchemin sur lequel figuraient les idées d'animations pour octobre.

- Vous pouvez poser ça...ici. Elle désigna du menton la mosaïque où une licorne boutait paisiblement dans une clairière verdoyante. Merci.
- Tu as besoin d’aide pour autre chose ? Absynthe se retourna vers sa cadette, indécise. Était-ce ironique ? Ranger, je sais pas …
- Hein ? Oh ! Euh... Prise de court, elle en oubliait les bonnes manières : Jacynthe aurait sûrement désapprouvé le charmant "hein" qui avait précédé le balbutiement de la couleuvre qui se reprit en secouant la tête. Si vous pouvez, pourquoi p...
- Ah désolé mais faut vraiment que j’y aille.
- On ne peut plus clair. soupira l'aînée en levant les yeux au ciel. Une tel fuite était-elle nécessaire ? Voyant qu'Aileen sortait les rouleaux de parchemin, Absynthe hocha légèrement la tête avant de la rejoindre et de sortir les plumes que le carton contenait pour les ranger sur une commode dédiée à la réserve. Silencieuse, elle observait Phillipson du coin de l'oeil. Était-ce par curiosité que sa consœur restait ? Pensait-elle obtenir des informations au sujet des animations, ou encore de la place des Carrow ? Peut-être souhaitait-elle intégrer le BDE ? Méfiante, Stevenson fronça les sourcils en fixant Aileen trier les contrats de partenariat, les impératifs donnés par Amycus Carrow et les comptes fait par la trésorière.

- Et je ne t’ai même pas remercié pour le tournois que tu as organisé. Je n’ai pas encore été chercher les bonbons très honnêtement mais ... Oui, c’était très sympa.

Elle en resta comme deux ronds de flan à la citrouille. La brune se redressa et se tourna complètement vers sa camarade, plumes en main. Immobile, la fée avait les paupières plissées par la suspicion, mais face à l'apparence honnête du commentaire d'Aileen, elle finit par hocher la tête de façon appréciative.

- Merci. Je n'ai pas réalisé ça toute seule, tu sais. J'étais certes la seule représentante, ou presque, du BDE sur le terrain, mais nous sommes une équipe.

S'en suivit un silence durant lequel Stevenson termina son rangement, pestant mentalement contre celui qui avait laissé un paquet de chocogrenouille fondre sur l'une des chaises.

- Ça fait longtemps que tu es dans la BDE ?
- Non. Nouveau silence de plus courte durée, cette fois : Absynthe inspira, résolue à s'épancher d'avantage sur l'association d'élèves et son rôle à elle là dedans. Seulement depuis septembre de cette année. A vrai dire, je n'avais jamais songé à me joindre au BDE avant la rentrée même si Ethan, Ethan Farell, -inutile, sans doute, d'ajouter "notre Préfet en Chef et mon meilleur ami"- en faisait partie. Il n'a plus le temps avec ses obligations, et comme je n'en avais pas hormis la chorale, je me suis dit... Pourquoi pas ? Machinalement, la couleuvre se saisit d'une bavboule qui trainait là, souvenir du tournoi, et la plaça sur le petit socle prévu à cet effet sur une étagère. Il n'y a jamais beaucoup de volontaire pour la tâche ingrate de la présidence, d'où mon élection. Le vice-président, Nakonda, était déjà là l'an dernier en tant que secrétaire. Il a passé la main pour m'aider. Si les membres du BDE se réunissent pour réfléchir aux possibles animations et la mise en place de ces dernières, c'est au président d'arranger le tout avec la direction. Cette année, c'est le professeur Alecto Carrow qui est notre tuteur et sa sœur a également un droit de regard. Cela voulait tout dire. Ils me demandent souvent des comptes rendus. Ce qu'elle taisait, c'était qu'elle jouait également la transition entre les élèves et les Carrow, comme le prouvait les nominations arbitraires qui allaient se faire suite au vol durant le tournoi. Le nez dans un des cartons rapportés, Absynthe vérifiait l'état des parchemins neufs.

- Je t’avoue que je n’ai pas la motivation nécessaire à me plonger dans une organisation pareille et clairement pas la patience, avec les gens et tout ça … Donc, bravo voilà !
- ... Merci. hésita la fée, une nouvelle fois surprise par la plus jeune. Saisissant un paquet de feuille pour le poser au centre de la table, la verte dodelina de la tête en inspirant pour enfin confier : Je dois avouer qu'entre l'équipe du BDE, les attentes des élèves, le contrôle de la Direction et la peur que les animations soient gâchées par des tensions... Entre autre, je crains les actes rebelles à deux noises et des révoltes de Nuncabouc. Autant s'afficher comme étant pro-Carrow, ne sachant pas dans quel camps Phillipson était. Quand à ma patience, elle a ses limites. Quand à sa motivation, ce n'était qu'une envie de fuir ses idées noirs.
- Tu t’es bien remise de ton cours des Moldus ? Aileen s'acharnait à trier le reste de parchemin dont Absynthe ignorait jusqu'à l'utilité et la présidente s'approcha du dos de sa cadette pour lorgner par dessus son épaule : elle la dépassait de peu. Je n’ai pas fait attention à ce qui se passait autour vu le temps que j’ai passé dans cette stupide boîte mais … Une...boîte ? Un cauchemars … Quelle bande de tarés quand même ! Ils devraient nous faire des séances spéciales « Oubliettes » pour qu’on sorte indemne de cette année.
- Phillipson... La main blanche aux doigts fins se posa sur l'épaule de la blonde vénitienne. Calmement, la fée lui enleva les parchemins des mains avant de la fixer droit dans les yeux. Ne répète jamais ce que tu viens de me dire. A personne.

Parce qu'on ne pouvait faire confiance à personne, que les tableaux avaient des oreilles et que certains plaidaient la noble cause du sang. Comme si rien ne s'était passé, l'aînée posa le tas de parchemin sur la table en faisant signe à sa consœur de laisser, qu'elle verrait plus tard.

- Je ne pouvait rien voir étant donné que j'ai subit un Obscuro. Et puis, j'ai été privée de tout repère, il m'a fallut deux jours pour m'en remettre. C'est quoi, cette histoire de boîte ? Lèvres pincées, elle hocha pensivement la tête. Aileen avait raison : une bande de tarés. Je suppose qu'ils ont de bonnes raisons de nous apprendre...ça, bien que je doute que le plus important soit de donner la mort. Nous ne sommes que des enfants et nous n'avons jamais appris à nous battre. Je continue de penser que si tout le monde avait joué le jeu au lieu de suggérer des idioties, nous n'aurions pas été puni arbitrairement comme ça. Elle ignorait à quel point ses paroles sonnaient juste pour ce qu'allait endurer ses camarades dans la Grande Salle la Nuit du 17 octobre. C'est sur les responsables qu'il faut sévir, pas... Un soupir termina sa phrase et ses ongles claquèrent contre le bois de la table vernie. Une colère sourde faisait bouillir son sang et une grimace de dégoût déforma son visage et plissa son nez en trompette : Cet histoire de vol de bavboules n'est qu'une faible illustration de ce qu'il peut se passer au château. C'est drôle, de subtiliser du matériel, mais bien moins de se dénoncer ou bien de le rendre, même anonymement. Par la faute d'une ou deux personnes qui a trouvé plaisant de s'offrir du matériel payé par l'école, quatre élèves vont être punis. Quatre. Au hasard. Le murmure acide était craché et le regard vert et or de la présidente fusillait la porte de la salle. Des lâches. Je n'ai pas encore les noms, mais j'espère que ceux qui ont fait ça seront punis. Enfin, tu te doutes bien que le choix de Carrow se portera bien plus facilement sur certaines...personnes. Autrement dit, une certaine maison.

Les ongles dansèrent une nouvelle fois sur le bois, anticipant les coups portés à la porte de la salle. D'un pas furieux et rapide, Stevenson s'en approcha, prête à déverser sa colère sur Nakonda qui avait pris l'habitude de jouer l'anti-stress. Si Absynthe n'avait pas été aussi agacée, peut-être aurait-elle pu écarter l'idée que son vice président ne frappe étant donné qu'il avait le mot de passe, mais l'histoire avait prouvé que l'être humain n'était pas toujours logique et cela s'appliquait tout particulièrement à Absynthe. (Salut Elwyn !)
Aussi, lorsqu'elle tira le verrou, la demoiselle eut un geste de recul : devant elle, le professeur Slughorn et son visage souriant. Et derrière le Maître des potions, un Nuncabouc qu'elle ne reconnut pas de suite, mais dont l'odeur de transpiration mêlé aux vêtements mal séchés irrita les narines de la Serpentard.


HJ (étant donné que les spoiler ne fonctionnent pas XD ) a écrit:

[09/10/97] Tomber à pic est un art 3406613791 Moi, en retard ? Mais non...
Dis-moi s'il y a quoi que ce soit qui ne va pas !
Je te laisse introduire la demande d'Horace ? Le fait que je les fasse venir si "tôt" ne veut pas dire que j'enchainerais direct avec Way, comme prévu, juste que je ne peux anticiper la réaction d'Aileen après les propos d'Absynthe et que je ne voulais pas rester là dessus x) Et puis, je suppose que Slug va mettre son petit temps avant qu'Aileen et Way ne s'en aille ensemble.

MP moi si jamais tu as des questions o/



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