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[2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue

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Heather Ivy Trown
Heather Ivy Trown
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MessageSujet: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyJeu 27 Juil 2017 - 16:58

Poudlard possédait une atmosphère complètement différente la nuit. N’importe quel étudiant ayant déjà vagabondé une fois le couvre-feu passé aurait pu en témoigner. Autant le jour, Poudlard était un endroit magique et merveilleux, qu'une fois la nuit tombée, le château semblait répandre une ambiance ténébreuse et inquiétante qui aurait rendu n’importe quel Gryffondor nerveux. Ceci était probablement le revers de la médaille d’effectuer ses études dans un château magique. Alors que le jour une armure bougeant seule n’aurait fait sursauter que les poufsouffles de première année, le soir, ce mouvement grotesque se transformait en créature imaginaire terrifiante. Les corridors noirs étaient difficiles à naviguer sans un “lumos” bien placé et le silence pouvait rapidement devenir oppressant.

Bien que Heather était déjà en 7e année, elle n’était en aucun cas immunisée par cette atmosphère inquiétante, mais cela ne l’empêcha pas de se diriger doucement vers la tour d’astronomie, l’esprit préoccupé par mille et une pensées. Au fil des années passées au château, elle avait pris l’habitude de s’éclipser la nuit et de se rendre à la tour d’astronomie plusieurs fois par mois. Étant décrite comme froide par ses pairs, Heather préférait grandement la solitude à l'interaction humaine et la nuit était le meilleur moment pour éviter la présence constante des étudiants partageant son école. Bien sûr, elle devait faire attention et éviter les professeurs, Rusard et son fameux chat. Bien qu’elle soit très observatrice, elle ne pouvait pas toujours échapper aux différentes figures d’autorité et elle avait donc déjà passé plusieurs soirées en retenues suite à ses escapades nocturnes.Comme cette année la sécurité avait été renforcée et que les mangemorts avaient pris d’assaut le château, la vipère avait grandement réduit le nombre d’expédition nocturne, mais cette fois-ci, elle ne pu empêcher son désir de s'enfuir. Son désir d’être enfin seule avec elle-même et ses pensées.

Une fois arrivée en haut des escaliers menant à la tour, la jeune fille poussa doucement la porte en bois qui entravait son chemin et s’arrêta quelques instants au milieu de la pièce. Elle fit un tour sur elle-même, s’assurant qu’aucune autre âme vagabonde était présente, puis se dirigea vers l’une des fenêtre qui donnait vue à la lune et déposa ses deux mains sur le rebord, supportant son corps qui ne semblait plus vouloir la soutenir son poids.

Sa tête était penchée vers l’avant, son menton touchant presque à son torse et ses cheveux tombaient de chaque côté de son visage tel un rideau fermé, masquant son visage. Le bout de ses doigts se crispaient sporadiquement, grattant au même moment la pierre à l’aide de ses ongles, un geste saccadé et brusque qui témoignait de l’esprit troublé de la serpentard. Ses épaules tremblaient sous la concentration dont elle faisait preuve pour ne pas laisser échapper la foulée d’émotions qui se battaient en elle tels de petits soldats voulant prouver qui était le plus fort. Même seule, la brunette refusait de laisser aller une émotion autre que la colère, une habituation qui lui avait été forcée de façon brutale et sauvage par l’homme qui hantait présentement ses pensées. Son esprit repassait en boucle son affrontement contre l’épouvantard de la nuit d’Halloween et son échec spectaculaire à performer un simple sort de 3ème année. Elle ressentait de nouveau la sueur froide s’étendre de sa nuque au bas de son dos comme si l’épouvantard était de nouveau devant elle, pire encore, comme si la source de sa peur en os et en chaire était devant elle. Elle voyait de nouveau son visage crispé de haine, son sourire malveillant et ses yeux assombris par la lueur de folie qui y résidait. Elle voyait de nouveau sa grande main tenant sa baguette, les jointures si blanches qu’on aurait cru qu’un cadavre se tenait devant elle et l’autre main sous forme de poing, prête à s’élancer vers l’avant à n’importe quel moment. Mais pire encore, elle entendait ses mots se répéter sans cesse dans ton esprit, une torture inimaginable pour la jeune fille : Tu es si faible… une misérable petite chienne… Tu n’arriveras jamais à te sauver de moi. Ses pensées semblaient prises dans un tourbillon infini, lui rappelant sans arrêt qu’elle était impuissante, qu’elle n’arriverait jamais à le tuer, qu’elle était condamnée à être sa victime, que toutes ses efforts étaient en vain.

Un sanglot brisé s'échappa de la bouche de la jeune fille, un son qu’elle-même n’avait pas entendu depuis plusieurs années. Sa main vint se poser sur ses lèvres dans l’espoir d'étouffer les autres gémissements qui menaçaient de se dérober à elle, serrant si fort son propre visage que ses joues perdirent la couleur rosée qui s’y était déposée sous l’émotion. Elle cligna vivement des yeux, dans un espoir futil d’empêcher les larmes de couler sur ses joues, puis frotta brusquement l’oeil qui l’avait trahi en laissant glisser une perle cristalline d’eau salé, refusant d’admettre la défaite sur ses émotions rugissant en elle. Elle pria silencieusement à elle-même d’être forte et résister à la tentation de s’écrouler au sol, sous la force de ses pensées.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyJeu 27 Juil 2017 - 23:44

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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:54, édité 1 fois
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Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyVen 28 Juil 2017 - 17:44

Le corps de la jeune fille tremblait sous la force dont elle devait faire preuve pour empêcher un sanglot de la trahir de nouveau. Elle se sentait comme une poupée de porcelaine qui pourrait se casser à n'importe quel moment et elle détestait ce sentiment qui semblait surplomber tous les autres qui tourbillonnaient dans son petit cœur. Malgré la vue éblouissante qui s'étalait devant elle, la lune blanche illuminant le paysage qui entourait Poudlard et les étoiles scintillantes dans le ciel dont la couleur s'apparentait à de l'encre, ses yeux regardaient le sol de la tour d'astronomie. Son regard fixait le carrelage en pierres usées sans vraiment voir ce qui se présentait devant elle. Ses cheveux s’envolaient sous la douce brise accompagnant cette nuit froide et un frisson parcouru son corps. Complètement perdue dans la tornade qu'étaient ses pensées, la jeune serpentard n’entendit jamais l'homme entrer dans l’antre de la tour d'astronomie et s'arrêter sous la vision qu’elle représentait : le corps recroquevillé près de la fenêtre et la main tenant sa bouche dans l'espoir de contrôler ses émotions qui menaçaient d'exploser. Puis, un son se fit entendre, pourtant si doux, mais celui-ci résonna tel des coups de canon aux oreilles de la jeune adulte.

Toc. Toc. Toc.

Heather se retourna d'un mouvement vif, comme si une gifle était entrée en contact avec son visage, la forçant à pirouetter sur elle-même et ce qu'elle craignait le plus se présenta à elle : une autre âme vagabonde avait trouvé refuge dans les hauteurs rendues disponible par la tour d'astronomie. Elle le reconnu immédiatement comme étant le nouveau bibliothécaire de Poudlard, Monsieur Octave Holbrey dont la réputation n’était plus à refaire. Les mains dans les poches de son pantalon en jeans, il était appuyé sur la porte en bois qui menait vers la sortie, les manches de sa chemise blanches remontées sur ses avant-bras, laissant apercevoir une peau dont la brise fraîche de la soirée ne semblait pas affecter.

La scène sembla s'arrêta pendant quelques secondes apparaissant à des heures aux yeux de la jeune fille surprise. Les deux inconnus semblaient figés sur place telle une photographie moldue peignant une situation où le malaise pouvait se faire ressentir. La jeune fille avait le regard fixé sur l'homme tel une proie observant un prédateur, tentant de jauger si une fuite quelconque était possible. La vulnérabilité ressentie par la serpentard était aussi douloureuse qu'un couteau qui aurait été enfoncé dans sa poitrine, déchirant sa peau sur le passage. La réalisation que ce qu'elle vivait était bien réel et non une situation créée par son imaginaire pour la tourmenter lui coupa le souffle tel un cognard entrant en collision avec sa cible. L'air sembla s'enfuir de ses poumons, laissant ceux-ci vidés et en manque d'oxygène flagrant, ajoutant au malaise créé par la scène. Puis, tel un film où on aurait appuyer sur jouer de nouveau, la réalité sembla s'accélérer. L'étudiante essuya d'un mouvement brusque les larmes qui s'étaient enfuies contre son gré et plongea les deux mains dans les poches de son gilet de laine noire, serrant les poings sous les différentes émotions qui l’assaillaient. Finalement, l'homme qu'elle avait reconnu comme étant le bibliothécaire, brisa le silence pesant qui s'était déposé entre eux deux :

- Tu ne devrais pas rester ici en plein milieu de la nuit, Miss Trown. Les inspecteurs rodent et il serait mal venu qu’ils viennent à te surprendre ici, surtout dans cet état. Ce n’est vraiment pas prudent de venir te réfugier ici à cette heure. Viens, je te raccompagne, au moins s’ils te tombent dessus, tu auras une excuse. Si tu veux, on peut passer par une salle de bain pour que tu puisses te refaire une beauté avant de rejoindre le dortoir, dit-il sur le même ton qu’une âme charitable qui tenterait d’approcher un animal blessé, mais sauvage.

Heather recula inconsciemment de quelques pas, s'arrêtant seulement lorsque le bas de son dos s'appuya sur le rebord de la fenêtre en pierre et qu’aucun recule additionnel n’était possible. Elle se sentait prise au piège. Malgré que les mots de l'homme devant elle étaient calmes et se voulaient rassurants, la jeune Trown n'enregistra que de peine et de misère le sens de ses phrases. Piégée par le fait qu'elle s'était fait surprendre dans un moment de vulnérabilité extrême, la jeune fille ne prit pas le temps d'analyser la situation, agissant comme un gryffondor tant la panique rugissait en elle. Un sourire narquois s'étira sur les lèvres rosées, n'atteignant pas ses yeux luisant dont la fenêtre sur ses émotions qui y habitait ne s'était toujours pas refermée. Malgré l’expression moqueuse qui s’était posée sur son visage dans une tentative futile de paraître plus forte qu’elle l’était présentement, tout son corps irradiait du contraire, qu’une simple brise pourrait l’emmener s’écrouler. Puis, telle une vipère observant une souris particulièrement attrayante, la serpentard attaqua, utilisant ses mots en guise de venin, tentant de renverser la situation et d'obtenir la position de force dans cet échange involontaire.

- Ah, donc c'est comme ça que vous attirez les étudiantes dans votre chambre, hissa-t-elle d'un ton coulant de condescendance. Puis, sans attendre la moindre réaction de sa part, elle continua son attaque. Quelle technique noble que de jouer le beau chevalier à la rescousse des demoiselles en détresse profita de leur vulnérabilité pour les ajouter à votre tableau de chasse, termina-t-elle de sa voix cristalline où le sarcasme pouvait se faire grandement entendre.

Elle savait que ses sous entendus étaient un coup bat. Après tout, la serpentard était une jeune fille brillante et elle savait que les rumeurs étaient souvent exagérées, ajoutant des portions imaginées ici et là pour rajouter du piquant aux histoires circulées, mais son état d'esprit paniqué fit qu'elle envoya toutes pensées logiques par la fenêtre. Elle n'avait qu'un but en tête et c'était que l'homme qui l'observait quitte les lieux, lui permettant d'oublier toute cette histoire et l'embarrassement qui avait envahi son corps. Elle était considérée comme une femme violente et colérique, si le mot se faisait savoir à travers l'école, mais surtout auprès des nouveaux résidents du château qu'elle avait éclaté en sanglots telle une étudiante de première année qui s’ennuyait de ses parents, elle serait la victime d’attention non désirée.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptySam 29 Juil 2017 - 0:50

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Dernière édition par Octave Holbrey le Dim 30 Déc 2018 - 21:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptySam 29 Juil 2017 - 4:25

La jeune fille resta sur ses gardes, venant tout juste de faire des illusions assez audacieuses à un membre du personnel de l'école. Malgré le tumulte d'émotions bouillonnant en elle, elle commença à réaliser qu'elle n'avait peut-être pas utilisé la meilleure technique qui soit dans la situation actuelle. Agir comme un gryffondor n'était pas dans ses habitudes, au contraire, elle arborait le côté impulsif des rouges et ors et une pointe de honte à ses paroles fit légèrement surface. Les paroles en soit de l'affectaient pas vraiment, étant colérique de nature, blesser les gens étaient une chose de son quotidien, croyant fortement que l'attaque était la meilleure défense. Par contre, une attaque contre un homme détenant du pouvoir sur elle ne tombait pas dans la catégorie des actions intelligentes dont la brunette était fière de dire qu'elle posait généralement. La surprise de l'interruption commençait à disparaître et la jeune fille tenta de régner sur ses pensées disparates afin d'éviter de causer d'autres erreurs clairement non nécessaires. Au contraire, elle devait bien jouer son jeu si elle souhaite sortir de la situation dont elle se retrouvait présentement sans s’enfoncer de nouveau.

- Pardon?

Suivant la réponse laconique du bibliothèque, un silence se posa de nouveau entre les deux personnes résidant temporairement dans la tour d'astronomie. Elle remarqua les yeux de l’homme s’agrandir sous la férocité de son attaque verbale ce qui enforcit le sentiment que sa tactique impulsive n’était probablement pas le meilleure des choix. Les cheveux s'élevant doucement sous la brise nocturne, la brunette tourna la tête vers une fenêtre non lointaine, admirant pendant quelques instants le paysage, essayant de peine et de misère d'oublier ce à quoi elle pensait avant l'arrivée de l’intrus, essayant de garder une impassibilité qui ne devait probablement convaincre personne. La réponse de son interlocuteur ne tarda pas à arriver. À la toute première syllabe qui sortit de sa bouche, la vipère tourna brusquement la tête vers la source du son, plongeant un regard défiant dans les yeux remplis de moquerie de l’homme responsable de l’interruption de ses pensées sombres, s’attendant à une réplique blessante en retour. Après tout, c’était la réaction qu’elle aurait eu si la situation avait été inversée. D’un autre côté, si elle avait pris le temps d’y penser, elle aurait pu être reconnaissante de la distraction qu’il était devenu sans le vouloir lors de son arrivée impromptue dans un moment plus qu’intime pour la serpentard.

- Non, en générale j’abandonne un flacon de parfum de luxe quelque part, ou un joli bijou, une trousse de maquillage hors de prix, et je dispose un piège de lapin à côté, comme ça dès que la première écervelée flaire ces denrées typiquement féminines, la gourgandine se jette dessus et se retrouve à l’envers, le pied pris dans un nœud coulant. Je n’ai plus qu’à venir la récupérer et l’emmener dans ma tanière. Mais ça, c’est pour les plus âgées. Si j’en veux une plus fraîche, parfois un paquet de bonbons suffit.

Les yeux de la vipère s’agrandirent en réaction au ridicule de la réponse. Après coup, lorsqu’elle repenserait à cette soirée, une fois bien blottie dans son lit orné de vert et argent, Heather se convaincrerait que le petit sourire rieur qui se forma sur ses lèvres avait été causé par la fatigue qu’elle ressentait à ce moment-là et non par la côté comique de la réponse. Dire qu’elle était surprise était un euphémisme : elle s’était attendue à une perte de points, à voir de la colère se former sur le visage du bibliothécaire ou à une attaque verbale comme réponse, mais certainement pas à cela. Heather devait se l’avouer, elle ne connaissait pas du tout la personnalité de l’autre, n’ayant jamais interagi avec lui outre pour demander un livre de référence ou pour remmener un livre qu’elle avait emprunté, et normalement, le tout se faisait sans aucun mot échangé. Sans même se poser la question, lorsqu’elle l’avait aperçu pour la première fois, installé où Madame Prince avait si longtemps été à sa place, elle ne s’était pas pris la peine de s'interroger sur sa personnalité. Elle l’avait classé dans la catégorie des êtres silencieux et studieux et ne s’était jamais questionnée de nouveau sur le sujet. Après tout, elle n’avait jamais eu le besoin de le faire avant aujourd’hui, où un aspect de sa personnalité semblait se dévoiler devant elle.

- C’est bien connu qu’on ne chasse pas la gourgandine à coup d’attendrissements chevaleresques, elle ne saurait pas les apprécier de toute façon. Non, plus c’est simple, moins ça demande d’effort, mieux c’est, dit-il d’un ton distrait, où l’ennui semblait quelque peu percé au travers sa voix.

Elle s'apprêtait à rétorquer à la comédie, lorsque le visage du nouveau maître des livres changea quelque peu d’expression et sa bouche s’ouvrit de nouveau pour ajouter à sa réponse ultérieure.

- T’es jalouse ? Non parce que je pourrais te retourner la remarque, et supposer que tu sois là à pleurer avec l’espoir et dans le seul but que je te trouve et profite de ta faiblesse.

Cette fois-ci, les yeux de la serpentard ne s'agrandirent pas, au contraire, ceux-ci se plissèrent suite à la remarque qu’elle aurait caractérisée de sanglante si le tout n’avait pas été énoncé d’une expression innocente. Les mains féminines de la vipère sortirent de leur cachette temporaire et ses bras se croisèrent devant sa poitrine, un position dévoilant le changement d’état d’esprit de la jeune fille. Son menton se releva de quelques centimètres et elle foudroya du regard l’homme se tenant devant elle. La colère bouillonnait en elle et ses yeux se durcir sous la force de la nouvelle émotion qui s’était présentée. Son visage froid si bien connu par la population étudiante refit surface sur son minois et laissa quelques secondes s’écouler entre eux. Plusieurs ripostes passèrent dans son esprit : “non, mais pour qui tu te prends”, “jalouse? Mais de quoi dis-moi donc, je ne vois rien d'intéressant devant moi” et plusieurs autres. Elle tenta tant bien que mal de régner sur sa colère, puis, elle perdit la bataille avec son tempérament.

- Si j’avais voulu que vous me trouviez, je serais venue cogner à votre porte… ou peut-être vous envoyer un bouquet de fleur.. Il semblerait que ça fonctionne comme méthode pour charmer les gens, murmura-t-elle aussi froidement qu’un glacier en antarctique. Elle faisait bien sûr référence à un échange entre le bibliothécaire et une poufsouffle dont elle avait été témoin lors de la soirée d’Halloween, référence qu’elle croyait que l’homme comprendrait.

Non, mais pour qui se prenait-il? La jeune fille était dans un état d'irritabilité qui ne lui était pas inconnue. Comme si de jouer la demoiselle en détresse et de chercher à être séduite était dans ses ambitions ; c’était mal la connaître. Sa main bougeait sporadiquement sous la force dont elle devait faire preuve pour éviter de plonger sa main dans poche et de sortir sa baguette afin d’être prête à toute éventualité. Elle avait fait une action impulsive déjà et c’était bien assez : de pointer sa baguette magique sur un membre du personnelle était une coche plus loin qu’elle ne pouvait se permettre. Pendant quelques instants, elle analysa les prochaines actions possibles qu’elle pouvait effectuer, que ce soit de se diriger tout simplement vers la sortie ou de murmurer une remarque de plus à son interlocuteur. Après tout, une de plus ou de moins ne pouvait pas la mettre plus dans le pétrin qu’elle était déjà. Puis, repensant à la première réflexion sortie de la bouche du bibliothécaire lors de leur joute verbale, la jeune fille haussa nonchalamment les épaules.

-  Vous n’utilisez donc pas d’Armotentia pour attirer les jeunes filles ? Pourtant, il ne faudrait que placer la potion sous une table et les vapeurs à elles-seules les attireraient. Quelle opportunité manquée, dit-elle d’un ton neutre, où un petit ton joueur pouvait se faire attendre malgré elle.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptySam 29 Juil 2017 - 17:07

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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptySam 29 Juil 2017 - 19:12

Heather n’arrivait pas à comprendre les réactions de la cible de ses remarques qui semblait prendre le tout avec un grain de sel, tranquillement, mais avec une réparti digne des serpentards les plus vicieux. Habituée à jouer sur la colère, autant la sienne que celle des autres, une attention calme et désinvolte était moins dans ses cordes, elle qui était reconnue pour faire ressortir le pire chez les gens, et cela, même chez les plus tenaces. Bien qu’elle croyait avoir frappé aux bonnes places, mélangeant élégamment les rumeurs ridicules qui circulaient et quelques faits dont elle avait été témoin, son interlocuteur projetait un calme sans faille. Aussi bien même qu’un maigre sourire où une légère gentillesse pouvait être aperçue s’étira tranquillement sur ses lèvres et il baissa les yeux comme si le fait de laisser passer la remarque des kilomètres au dessus de sa tête demandait une réponse physique de sa part. Ce fut cette quiétude dans l’allure du bibliothécaire qui lui poussa à s’exprimer de nouveau, faisait cette fois-ci allusion à une potion d’amour bien contenue des 6ème années et plus, dans une dernière tentative de voir la colère percée dans son attitude nonchalante. Son désintérêt l'énervait et elle commençait à trouver que le désavantage entre eux étaient d’un grand si immense qu’elle finirait par craquer sous la pression. Au plus profond d’elle-même, elle espérait surtout le voir quitter les lieux, ennuyé à mort par son attitude cruelle et la laissant donc à son sort. La solitude était quelque chose qu’elle connaissait bien et qu’elle pouvait gérer facilement. En 2ème place était la colère des autres et c’était avec ces deux objectifs possibles en tête qu’elle avait continué la joute verbale.

Bien sur, la jeune femme savait que d’attaquer aussi immoralement n’était pas toujours la bonne technique à utiliser, au contraire, elle se croyait assez intuitive et observatrice pour adapter son jeu à son adversaire, tel un joueur de poker professionnel analysant les expressions, qu'elles soient fines ou non, de ses rivals. Mais la situation ayant entraînée le début de l’échange était tout autre et de par simplement la nature de ses pensées sombres lorsqu’elle fut surprise, la serpentard n’avait pas pris le temps d’analyser la situation et avait attaqué, tel une proie au bord de la mort qui n’avait plus rien à perdre et qui tentait le tout pour le tout. L’épouvantard l’avait chamboulé si bien que même 2 jours plus tard, la panique était toujours existante et le moindre bruit de trop la faisait se reculer, comme si une gifle s’apprêtait à rencontrer sa joue à tout moment.

Elle examina le bibliothécaire cligner quelques fois des yeux et puis arquer un sourcil, une expression de scepticisme glissant sur son visage, mais ce fut ses actions par la suite qui la fit réagir. Elle l'observa l’homme se diriger vers la porte et fermer celle-ci, une action qui s’accompagnait d’un grincement qui sonna strident aux oreilles de la jeune fille. Voyant sa seule porte de sortie s’éteindre devant ses yeux, la brunette sentit une frayeur s'apparentant à la soirée d’Halloween montée en elle, qui ne fut que augmentée lorsqu’il s’approcha lentement d’elle. Elle tenta de poser un pied vers l’arrière, mais celui-ci n’avait plus aucune place de manoeuvre. Elle lança un regard vif vers l’arrière afin de comprendre ce qui la bloquait sur place et réalisa rapidement qu’elle était déjà collée à la fenêtre, aucun jeu n'étant disponible pour augmenter l’espace entre eux deux. Elle sentait son coeur prendre de la vitesse, le son du battement résonant dans son cerveau, étouffant les bruits avoisinants. Ses bras se décroisèrent légèrement, assurant une plus grande liberté de mouvement au cas où une réaction rapide serait requise. Le silence sembla durer une éternité durant laquelle la jeune femme s’imagina tous les scénarios possibles, peinant à séparer l’homme qui se tenait devant elle à son père. Poudlard n’avait plus vraiment de limites concernant les punitions violentes et sadiques, comme la soirée d’Halloween et une certaine nuit d’octobre pouvaient en témoigner.

- Tu me sembles bien renseignée sur le sujet, beaucoup plus que moi. Mais c’est une bonne idée effectivement, je vais la considérer pour de futures escapades. Cela dit, le problème avec ça, c’est que je risque de me retrouver avec un troupeau de gourgandines et de greluchons à ma poursuite. Ce n’est pas très discret, ni très judicieux. Ça risque de m’apporter plus de problèmes que de contentements. Je préfère la chasse à tir, plutôt que la pêche au filet.

La réponse du maître des livres l’a prise de cours. Ses pensées s’étaient éloignées, imaginant des possibilités lugubres et sinistres, où la situation ne tournait certainement pas en sa faveur. Se remettant de sa frayeur soudaine, la brunette mordilla doucement sa lèvre du bas, un geste inconscient qui attestait de son inconfort, la colère complètement évaporée, et ne prononça pas un mot. Chose tout de même assez rare pour la jeune fille qui fixait du regard l’homme, celui-ci se remettant à parler de nouveau.

- Je ne crois pas non. Tu es une nature fière, tu ne serais pas venue toquer à ma porte. Tu es celle qu’on conquiert, pas celle qui dévoile ses désirs. Parfois, l’orgueil de ne pas vouloir avouer ce qu’on veut, peut nous obliger à avoir recours à des subterfuges. Non, je maintiens, il n’y a rien de tel qu’un chagrin, la démonstration d’une faiblesse, pour attirer le regard de celui qu’on désire.

De voir ses émotions, pourtant si fondés et palpables, se faire ridiculiser était à l’image d’un coup poing vicieux qui aurait été porté sur une victime déjà vaincue. Les yeux de la jeune fille reflétèrent la douleur de la remarque, une pointe d’incompréhension luisant dans son regard incertain. Elle savait qu’elle le méritait et qu’elle était la cause des paroles du bibliothécaire, ayant partie le bal des remarques blessantes et sans fondement, outre les quelques rumeurs se répendant d’un élève à un autre. Elle ne s’était simplement pas attendue à un retour aussi cynique de la part d’un membre du personnel, celui-ci, ricanant quelque peu de l’endroit où il se trouvait, au centre de la tour. Puis, son expression faciale changea brusquement, affichant un air d’amabilité et de douceur. La serpentard fronça légèrement les sourcils, cette fois-ci, complètement décontenancée par le changement soudain d’attitude. Elle avait rarement vu quelqu’un changer aussi rapidement de caractère, passant des remarques blessantes aux paroles encourageantes et compréhensives.

- Allons, on sait très bien que tu n’es pas venue ici pour ça, et moi non plus. Mais j’insiste, il ne faut pas rester ici. Viens, je vais te raccompagner jusqu’à ton dortoir. Promis, je ne profiterai de rien du tout.

La dernière phrase fit soupirer doucement la jeune fille qui baissa les yeux au sol, une pointe de honte se faisant ressentir en elle face à son tempérament plus que aigre des dernières minutes. Du coin de l’oeil, elle le remarqua se tourner légèrement, dans une invitation silencieuse à ce qu’elle prenne les devants vers la sortie, lorsqu’un son la fit sursauter, relevant les yeux rapidement, tel une biche effrayée devant les phares d’une voiture s’avançant à toute vitesse. Quelqu’un s’approchait, montant les escaliers d’un pas ferme et fort et allait surgir dans la tour d’un instant à l’autre. Elle entendit, plus qu’elle ne vit, la poignée se tourner, puis la porte s'entrouvrit, laissant apercevoir l’ombre de Rusard, un sourire malsain s’étirant sur son visage ridée lorsqu’il aperçu l’élève qui n’était bien vraisemblablement pas dans son dortoir. La bouche mince et moqueuse du concierge s’ouvrit pour condamner l’élève, lorsque celle-ci, agissant par pur réflexe, décida d’utiliser la ruse pour tenter de se sortir du pétrin qui menaçait de s’empirer. Tournant des yeux plaideurs, émotion qui était bien réelle dans les yeux de la fille, mais pour une raison tout autre que les paroles qu’elle allait prononcer, elle implora d’un ton doux et désespérée :

- Je vous en pris Monsieur Holbrey, enlevez-moi des points ou donnez-moi une retenue. Tout, mais pas ça! L’emphase de sa phrase était mise autours du dernier mot, le “ça” qui laissant entendre une punition mille fois plus affreuse qu’une retenue. Les bras de la jeune fille vint s'enrouler autours de son ventre dans l’espoir que sa position vulnérable ajoute une couche de réalisme au subterfuge.

Du coin de l’oeil, la jeune fille vit une interrogation se former sur le visage du concierge qui tourna un regard ignorant vers le bibliothécaire, un point d’interrogation ayant pu être peint sur son visage tant son incompréhension était palpable. Tous les yeux étaient tournés sur le dit Monsieur Holbrey. La brunette retena son souffle, espérant grandement, mais sans beaucoup d’espoir, qu’il lui sauve la peau sur ce coup.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyDim 30 Juil 2017 - 4:33

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Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyMer 2 Aoû 2017 - 5:33

Les bras déposés autour de son corps dans une tentative futile de couvrir ses organes vitaux du danger, les yeux penchés vers le sol dans l’espoir de se faire encore plus petite qu’elle était tout en masquant son visage derrière ses cheveux longs qui retombaient chaque côté de ses traits ; la position tout en faiblesse était venue naturellement à la jeune fille et celle-ci en avait horreur. Si un peu plus tôt, la jeune fille s’était sentie vulnérable, ce n’était rien comparé à la situation actuelle. Bien sûr, elle savait qu’elle avait elle-même creusé sa tombe, ayant refusé implicitement l’aide du bibliothécaire lors de son arrivée dans la tour et en ayant joué le jeu de la faiblesse lors que Rusard pointa le bout de son nez, mais aucune autres solutions ne semblaient possibles lors des deux événements distincts. Dans le cas de Monsieur Holbrey, la surprise et ses pensées sombres avaient guidés sa réaction vers l’attaque vicieuse, un réflexe qu’elle avait acquis lors de ses premières années à Poudlard. Dans la deuxième situation, une tentative de se glisser dans l’ombre aurait probablement été futile, la porte s’étant ouverte beaucoup trop rapidement, et sans aucune réaction concrète de leur part, le concierge aurait rapidement compris que le bibliothécaire ne prévoyait pas la punir.

Ce dernier s’était justement mis à l’action, relevant légèrement son dos et adoptant une posture de supériorité qu’elle avai vu milles fois se refléter sur le physique de son père. Ses bras se croisèrent devant lui, une position qu’elle avait elle-même arboré quelques instants plus tôt, et l’expression de son visage changea quelque peu, affichant un mélange d’émotions bien composé. De sa position près de la fenêtre, la serpentard se demanda si le visage d’émotions lui était destiné ou si, comme elle, le bibliothécaire allait se méler au subterfuge. Elle retena son souffle, puis, tel un juge qui s’apprêtait à annoncer la sentence d’un criminel, l’homme donna son verdict :

- Miss Trown, les points et les retenues n’ont pas l’air d’avoir l’effet escompté sur vous, puisqu’on persiste à vous retrouver en plein milieu de la nuit dans divers recoins du château. Manifestement, vous n’avez toujours pas retenu la leçon et les châtiments imposés jusqu’à maintenant n’étaient pas assez… convaincants. Vraiment, il fallait réfléchir avant de désobéir au règlement.

Un soupçon de soulagement mélangé à un brin de surprise pointa le bout de son nez au sein de la serpentard lorsque le bibliothécaire se mit à parler. Malgré qu’elle ait été quelque peu apaisée par la décision de celui-ci de jouer le jeu dans le but d’éloigner Rusard de leur échange irrégulier, Heather s’interrogeait sur les raisons obscures du réputé Monsieur Holbrey. Après tout, la jeune fille avait été infâme avec lui, utilisant plusieurs répliques méprisables et orduriers contre lui, mais cela ne semblait pas l’empêcher d’ajouter son grain de sel à la ruse de l'élève. De sa position près de la fenêtre, Heather observa l’échange entre les deux membres du personnel de l’école de magie, gardant une expression légèrement terrifiée afin de ne pas ajouter aux doutes du concierge, dont le regard venait se poser quelques fois sur elle. Ce qui était assez rare pour elle, et elle pouvait se l’avouer, la serpentard n’articula pas un mot, laissant la résultante de l’échange dans les mains du maître des livres, qui en toute franchise, semblait très bien se débrouiller malgré que la jeune fille l’aille placé sous les projecteurs : ils n’avaient pas vraiment eu le temps de se consulter afin d’agir.

Puis, la baguette s’éleva, venant se pointer sur la jeune fille. Cette dernière fit un léger mouvement vers l’arrière, son instinct venant prendre le dessus sur elle. Même si Heather commençait à réaliser que l’adulte voulait plus son bien que son mal, ses paroles témoignant de cela, elle ne pouvait empêcher les réflexes protecteurs qui avaient été ancrés en elle depuis son enfance et l’apparition d’une baguette alors qu’elle ne pouvait utiliser la sienne sonnait une alarme dans sa tête qu’elle avait peine à faire taire. Ajoutant à cela l’expression remplie d’arrogance et de mépris du propriétaire de la baguette, Heather commençait à se sentir très petite dans la tour, un voile d’inquiétude se déposant sur elle. Et si celui-ci décidait de profiter de la situation pour la punir ? Après tout, elle ne pourrait nier le mériter, autant par ses actions antérieurs que par sa propre confession lors de l’arrivée du concierge. Le sentiment d’avoir creusé sa propre tombe ne fit qu’empirer lorsque sa bouche s’ouvrit et qu’il annonça :

- Je vous conseille de vous mettre à genoux. Les gens tombent souvent sous le coup de la douleur et se déboîtent le ménisque. Suivez ma recommandation, elle est gratuite. Je ne vous porterai pas jusqu’à l’infirmerie si vous vous trouvez incapable de marcher.

Elle ne pu s’en empêcher, ses yeux s'agrandirent et fixèrent ceux du bibliothécaire, sa bouche s'entrouvrit légèrement prête à s’exclamer de protestation, mais les paroles moururent dans sa gorge. La serpentard ferma les yeux fortement, crispant son visage sous l’effort de ne rien dire, puis elle amorça sa descente vers le sol, descendant un genou à la fois vers le sol, chacun des mouvements envoyant une décharge électrique à travers son corps. La pierre était dure et froide sous sa peau masquée par sa jupe répandue autours d'elle tel un halo. Son esprit arrivait de moins à moins à dissocier le subterfuge de la réalité, car dans le fond, elle n’avait aucune idée si l’homme qui la tenait à la mire de sa baguette jouait le jeu ou retournait la situation à son avantage. Complètement perdue dans ses pensées, la vipère ne remarqua pas le départ du concierge et n’enregistra pas le son que le porte fit en se refermant sur la silhouette de Rusard. Ce ne fut que lorsque deux émeraudes se plantèrent droit dans la prunelle de ses yeux, qu’elle réalisa enfin qu’ils n’étaient que deux de nouveau. Figée telle une statue, elle observa l’individu qui s’élevait au dessus d’elle, des flashbacks de son dernier été explosant dans son cerveau tant les deux hommes se ressemblaient à l’instant.

- Après réflexion, tu le mérites peut-être ton « ça ». Mais tu sais quoi ? T’es déjà punie, parce que dès demain tout le monde jasera sur la petite Trown retrouvée seule en compagnie du lubrique bibliothécaire dans la plus haute salle de la tour d’Astronomie. Si on me demande, je ne nierai peut-être rien. Qui sait. Je n’ai pas encore décidé.

Tout ça était trop pour elle. La situation avait complètement dégénéré et le malaise se répandit en elle, embrumant ses pensées. Elle sentit la bile monter dans son oesophage, puis redescendre, laissant une sensation de brûlure sur son passage. Elle baissa la tête vers le sol, peinant à trouver l’énergie pour se remettre sur ses pieds. La froideur des pierres commençaient à se faire sentir sur ses genoux frêles et dénués de protection. Elle sentit un frisson parcourir son corps et elle posa une main sur ses yeux, bloquant le peu de lumière qui traversait la mince peau de ses paupières. Laissant sortir un léger soupir, la vipère murmura les trois mots qu’elle avait si peu souvent prononcés, qu’elle pouvait compter sur ses doigts le nombre de fois qu’elle les avait dit.

- … Je suis désolée

Elle arracha une larme qui avait osé la trahir de sa joue, puis déposa une main tremblante sur la pierre, se donnant une légère poussée vers l’arrière pour se remettre sur ses pieds. Elle déplia ensuite les genoux et porta une attention particulière à replacer sa jupe, n’osant plus poser son regard sur le bibliothécaire. Elle sentit l’adrénaline retomber et un vide d’énergie se fit sentir au travers son corps, l’épuisement l’envahissant. Elle espérait plus que tout au monde que l’adulte décide de partir, la laissant seule afin qu’elle puisse oublier que cette nuit s’était bien déroulée. Après tout ce qui s’était passée, elle se doutait bien que d’espérer cela était en vain.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyVen 11 Aoû 2017 - 7:59

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Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyVen 25 Aoû 2017 - 20:58

Le malaise était si pesant que Heather pouvait le sentir se poser sur ses épaules telle une couverture lourde, refermant un peu plus la posture de la jeune serpentard. Les derniers instants avaient été épuisants pour Trown. Elle avait dû se châtier elle-même de nombreuses fois dès que son esprit comparait l'homme devant elle à celui peuplant ses cauchemars et chaque nouveau développement de situation lui avait demandé de la rétrospection sur ses gestes impulsifs. Mais au final, l'admission de son tort avait été la goutte d'eau faisant déborder un vase déjà trop plein, ajoutant à son malaise déjà existant et rendant la situation officiellement complètement désagréable. Elle ne pouvait plus nier qu’elle était présentement vulnérable et que rien ne la mettrait en position de force face au bibliothécaire, au contraire, de par ses propres actions, la jeune fille avait offert tout le pouvoir de la situation sur un plateau en or à l'homme. Elle savait que leur sort était maintenant lié et que d'espérer d'être finalement seule dans la tour d'astronomie n'était pas réaliste. Les conséquences si elle se faisait pincer de nouveau hors de son dortoir seraient énormes et fort désagréables, et ce, pour eux deux. Les nouveaux habitants du château, spécialisés en magie noire, changeaient complètement la donne pour la serpentard qui était habituée depuis des années à s'éclipser au beau milieu de la nuit. Elle réalisa enfin que son envie impulsive de quitter son dortoir et de trouver refuge au sein de la tour d'astronomie était une erreur de calcul majeure, une décision faisant honte à sa maison. Bien qu’elle était impulsive à ce qui avait attrait à ses paroles, les gestes non réfléchis étaient une toute autre paire de manches et la vipère avait normalement l'habitude de penser avant d'agir, préférant se protéger que de subir les conséquences de ses actes.

Retenant le soupir qui souhaitait s'échapper de ses lèvres fermées, Heather passa ses mains sur sa nuque, séparant, à la base de celle-ci, ses cheveux en deux sections qu'elle ramena devant elle, sur sa poitrine. Du bout de ses doigts, elle replaça d'un geste mécanique les quelques mèches vagabondes qui s'étaient échappées au gré des brises du vent nocturne, perdue comme elle était dans ses pensées tourbillonnantes. Le silence était pesant pour la jeune fille qui venait de prononcer des mots qu'elle n'avait pas l'habitude d'énoncer. Elle ne s'était pas attendue à une réaction immédiate du bibliothécaire, au contraire, elle aurait préféré que celui-ci quitte simplement les lieux, mais il était resté, laissant un silence malaisant s'étirer entre eux. Pendant un instant, la vipère se demanda si l'homme émettrait encore des mots à double sens, enfonçant le couteau dans la plaie invisible de la jeune fille. La personnalité du maître des livres était toujours un mystère pour elle et prédire ses prochaines paroles n’était pas une chose possible pour le moment. L’attente était de plus en plus insurmontable, quand finalement l'homme toujours présent devant elle se mit à parler, faisant monter une pointe de soulagement en elle.

- Ne le sois pas, ce n’est pas grave. Mais ça aurait pu l’être, surtout pour toi. J’espère que tu en es consciente. La prochaine fois, monte jusqu’au toit de la tour, aucun inspecteur ne se fatigue à aller vérifier aussi haut. Tu y seras plus tranquille.

Heather cligna des yeux lentement, réalisant rapidement qu’il avait raison. Ses pensées sombres avaient tellement envahi son esprit que cette solution pourtant si simple n’avait même pas traversé son esprit. Pourtant celle-ci aurait évité beaucoup de problèmes, autant pour elle que pour le bibliothécaire. La jeune Trown baissa les yeux, ne sachant pas quoi répondre. Après tout, il avait bien raison et elle avait déjà admis son tort une fois déjà.

- Ou viens à la bibliothèque, il n’y jamais personne là-bas. Juste préviens-moi, que j’ouvre la porte au préalable.

La jeune fille laissa échapper un petit rire nerveux à la suggestion du bibliothécaire. Bien qu'elle adorait le royaume des livres et tout ce que ce lieu représentait pour elle, depuis un certain épisode lors de sa cinquième année, la serpentard évitait à tout pris de se retrouver à la bibliothèque près des heures de fermeture. Elle voyait de nouveau dans son esprit la nuit passée dans la salle sombre avec un des membres de sa maison à tenter de trouver un moyen de sortir de la pièce où les deux s'étaient retrouvés enfermés par mégarde. Bien qu'ils s'en étaient tout de même bien sortis, elle ne souhaitait pas du tout se retrouver dans une situation semblable de nouveau. Une petite voix dans son esprit lui rappela à ce moment précis que cette fois-ci la suggestion provenait du maître des lieux et donc les portes seraient débarrées, lui permettant de quitter à tout moment, au contraire de la dernière fois. Malgré tout, elle n’était pas sûre qu’elle agirait sur son offre, les menaces des rumeurs qui pourraient circuler toujours bien présentes dans son esprit.

- J'apprécie l'offre. Tant que vous ne m'oubliez pas dans la bibliothèque toute une nuit, dit-elle doucement. Puis, chuchotant à elle-même, elle rajouta : une fois, c’est bien assez.

Quelques instants plus tard, le malaise continuant de s’étirer entre eux deux, la voix du bibliothécaire résonna de nouveau dans la pièce, une pointe de moquerie maquillant son ton lorsqu’il fit référence aux fameuses rumeurs. Les rumeurs dont Heather n’avait eu aucune honte d’utiliser contre lui quelques moments plus tôt, lorsqu’elle s’était fait surprendre. Cette fois-ci, Heather ne put empêcher le soupir qui sortit d’elle. Ce qu’elle se doutait arriverait, venait d’arriver et elle n'obtiendrait pas la solitude qu’elle espérait en cette nuit froide. Après tout ce qui venait de se passer dans la tour, la jeune fille ne se voyait pas lui faire confiance de sitôt, bien que ses paroles étaient cette fois-ci accompagnées d’un ton plus amical et compréhensif. La vipère fixa l’homme d’un oeil d'où la méfiance pouvait encore s’y faire voir, pesant le pour et le contre des deux options se présentant à elle. Retournerait-elle à son dortoir où elle serait prise entre les murs de la salle commune ou tenterait-elle la chance un peu plus et ferait confiance au bibliothécaire en montant sur le toit de la plus haute tour du château ? La jeune fille l'observa encore quelque temps, puis, se faisant relancer par l’homme sur la décision qu’elle devait prendre, elle haussa finalement les épaules. Pointant son index vers l’échelle en une invitation non dite, elle se dirigea vers celle-ci. Posant une main délicate sur l’un des barreaux, elle tourna la tête vers le représentant du personnel.

- Ça vous dérange de vous retourner… le temps que je monte ?, chuchota-t-elle d’un ton hésitant, faisant un geste vague vers sa jupe de sa main libre.

Elle attendit quelques instants que l’homme se retourne puis commença son ascension vers le plus haut point du château. Une fois au sommet, la jeune fille resserra sa veste autour de son corps frêle dans une tentative de se protéger contre le vent et pris place au sol, les jambes repliées sur le côté, sur la paroi quelque peu en pente. La jeune fille était montée que quelques fois tout en haut et comme à chaque fois où elle s’aventurait ici, la vue lui coupa le souffle. Le grand lac semblait scintiller sous les étoiles et la forêt interdite se balançait sous les légères brises. La lune, quant à elle, était immense et trônait sur le paysage, illuminant le tableau peint devant elle. Un léger sourire s’étira sur ses lèvres et la magnifique vue lui confirma qu’elle avait pris la bonne décision que de choisir de rester dans l’illégalité, comme M. Holbrey lui avait si bien dit quelques instants plus tôt. Le regardant s’approcher, Heather décida de poser la question qui flottait dans son esprit depuis l’arrivée de Rusard.

- Pourquoi m’avez-vous protégé ? Vous auriez pu me jeter aux loups après tout, je n’ai rien fait pour mériter votre protection, dit-elle d’un ton neutre, regagnant au fil des minutes la maîtrise sur ses émotions ou du moins, sur son masque habituel.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyLun 28 Aoû 2017 - 19:45

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Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyMar 29 Aoû 2017 - 2:42

L’esprit de la jeune fille s’était finalement calmé, ayant profité de la tempête qui s’était créée suivant l’arrivée impromptue du bibliothèque pour mettre de côté les pensées qui la hantaient depuis cette fameuse nuit d’Halloween. L’horreur des paroles prononcées par l’illusion que l’épouvantard avec provoquée ne s’était pas décimée, attendant au contraire le bon moment pour attaquer émotionnellement de nouveau la serpentard. Sachant ce moment déplaisant inévitable, la brunette profitait du repris occasionné par la distraction qu’était devenu le bibliothécaire, retardant le retour vers son dortoir à la limite du possible. En vérité, sa salle commune n’était pas la raison en soi de sa réticence à y mettre pied, étant au contraire généralement associé au calme et à la relaxation. Par contre, elle savait que son retour à ces heures tardives assureraient une solitude qui rimerait avec le retour forcé de ses pensées noires dont elle n’avait présentement pas la force d’affronter. L’homme l’accompagnant présentement n’était pas son premier choix en terme de compagnie, surtout lorsqu’elle se sentait aussi vulnérable, la confiance entre eux deux étant aussi mince qu’une légère couche de glace sur un lac au printemps. Comme l’alternative était d’affronter de nouveau ses états d’âme, elle avait pris la moins pire des deux options et avait donc prolongé sa rencontre inattendue avec le fameux Monsieur Holbrey.

Mis à part les échanges douteux et blessants des premiers instants de leur affrontement, le malaise planant entre les deux individus semblait s’être allégé, laissant place à un silence quelque peu confortable agrémenté par une vue phénoménale du toit de la tour. Puis, la brunette s’était tout de même laissée avoir par sa curiosité grandissante et avait posé la question qui naviguait son esprit depuis la petite comédie qui s’était jouée entre eux, brisant le silence qui s’était déposé quelques instants plus tôt. Leur regard était fixé l’un sur l’autre, le masque d’indifférence de la jeune fille parfaitement reflété sur le visage de l’homme.

- Pourquoi donc ne la mériterais-tu pas, ma protection ?

Cette réponse, qui n’en était en réalité pas vraiment une, surprit Heather qui fronça les sourcils en contrecoup, ne le quittant toujours pas du regard. L’expression frétillante qui s’ajouta à la réponse de l’homme ne fit qu’ajouter une couche additionnelle à l’incertitude de la demoiselle. Plusieurs réponses valables faisaient leur chemin dans l’esprit de la brunette, mais celle-ci n’osa pas les exprimer, refusant de trop en dévoiler sur elle-même à un étranger qui en cachait tout autant sur lui-même. De plus, la réponse du bibliothécaire l’intriguait par sa façon sinueuse d'éviter de répondre au questionnement initial et de retourner la question contre elle. La serpentard opta donc pour une réponse à mi-mot qu’elle dit d’une voix qu'elle voulait détachée :

- Je n'ai jamais rencontré un adulte qui offrait sa protection par pure bonté de coeur.

Malgré son masque si joliment en place sur son visage, elle ne pu empêcher sa voix de la trahir lorsqu’une trace subtile de colère pointa le bout de son nez aux derniers mots de sa phrase. Quelque peu énervée par sa propre réponse, la serpentard se releva, s’aidant d’une main délicate qu’elle déposa au sol pour maintenir son équilibre. Elle glissa un doigt dans ses cheveux, replaçant une mèche qui s’était envolée, venant frôler son visage au passage. Quittant du regard le bibliothécaire, Heather porta son attention une fois de plus sur le paysage avoisinant, régnant sur son tempérament volatil. Contrairement au début de leur échange, la vipère refusa cette fois-ci de faire subir ses émotions à l'homme qui se tenait devant elle, sachant très bien à qui son irritabilité était réellement destinée. Celui-ci continua le fil de ses paroles, reprenant son analogie des loups pour parfaire le fond de sa pensée.

- Les loups, c’aurait été un peu disproportionné comme punition pour une échappée nocturne, non ? Tu as finalement mérité ma protection dès l’instant où tu n’as pas mérité les représailles qu'on aurait voulu t'imposer. C'était presque amusant, d'ailleurs, même si pas dénué de risques...

Frissonnant sous une nouvelle brise fraîche, la jeune fille se perdit quelques instants dans ses pensées, revoyant quelques moments de son enfance où les représailles exagérées et non justifiées n’avaient pas manqué. La trace d'une grimace couvrit l'espace d'une seconde son visage avant que son masque reprenne le dessus, maquillant de nouveau ses émotions.

Malgré l’absence momentanée, la vipère remarqua les déplacements du maître des livres, l’observant se diriger vers l’extrémité du toit d’un pas certain. Heather fronça légèrement les sourcils, de multitudes de scénarios passant l’un à la suite de l’autre derrière ses yeux. Le corps brisé et tordu d’Albus Dumbledore étendu au sol tel une marionnette oubliée surplombait les autres et la jeune fille sentit un pincement de frayeur se glisser en elle en imaginant le scénario qui mènerait le bibliothécaire à un sort similaire. Malgré l’absence d’attachement envers l’homme, être témoin d’un événement semblable n’était pas dans ses désirs et Heather sentit une pointe de soulagement frayée son chemin lorsque celui-ci rebroussa chemin, ajoutant une distance plus sécuritaire entre le vide et lui-même. Ses joues rosées attirèrent son attention pendant une courte durée, se demandant pendant un léger instant si la couleur avait été causée par la fraîcheur de la nuit ou une autre raison qui lui échappait complètement. La voix mielleuse qu’il utilisa par la suite ne vint qu’ajouter une couche au mystère qu’était Octave Holbrey, intrigant un peu plus la jeune fille sur cette homme qui avait l'habileté de faire rayonner de la gentillesse et de la fourberie au sein d'une même phrase.

- J’espère toutefois que je ne me suis pas aventuré aussi loin pour un caprice sans valeur. Pourquoi es-tu sortie aussi tard ? De qui cherchais tu la paix ? Qu'est-ce qui méritait un tel risque ?

Les questions du bibliothécaire sortirent de sa bouche aussi rapidement que les balles d’une mitraillette en guerre. Le mot caprice vint pénétrer le visage de glace de la brunette qui laissa paraître le pincement de ses lèvres au sous-entendu. L’allusion que la raison derrière son escapade nocturne était triviale et frivole toucha la fierté de la vipère. Le silence s'allongea entre les deux interlocuteurs, la demoiselle toisant du regard l'homme avant de se décider à s'aventurer à lui répondre. Penchant quelque peu la tête sur le côté, la vipère haussa un sourcil et trouva enfin sa voix.

- Avez-vous déjà tenté de fuir quelque chose pour finalement réaliser que ce que vous fuyez était vous-même ?, demanda-t-elle, réutilisant la même technique qu'il avait utilisé contre elle un peu plus tôt.

Les yeux de la serpentard brillait sous la lumière de la lune, dévoilant l’honnêteté qui transpirait de son regard. Bien qu'elle n'avait pas répondu clairement à sa question, elle savait que sa réponse offrait plus de clarté sur ses raisons qu'une affirmation franche aurait concédé. Elle n'était pas du genre à se confier à quiconque, mais la volonté du bibliothécaire à la protéger, participant volontairement à son subterfuge, la convainquit de lui offrir une part de la vérité sur ses raisons. Puis haussant délicatement ses épaules, un mouvement qui s'accompagna d'une nonchalance contrôlée, elle changea de sujet aussi rapidement que celui-ci avait été emmené.

- Souhaitez-vous toujours me raccompagner ? Je vous l'accorde, le risque est toujours bien présent.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyMar 29 Aoû 2017 - 15:09

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Heather Ivy Trown
Heather Ivy Trown
SERPENTARD7ème année
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    7ème année
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyMer 30 Aoû 2017 - 1:15

Son masque d’indifférence, couvrant si souvent son visage, était l’une des plus grandes fiertés de la jeune Trown, masquant aisément ses pensées et ses émotions de la vue de tous. Le glisser sur son minois était devenu une seconde nature pour la brunette, agissant généralement par pur réflexe que par conscience, habitude ancrée en son être depuis des années. Dès son arrivée à Poudlard, l’enfant de onze ans terrifié et brisé qu’elle était avait minutieusement créé cette illusion de froideur et de nonchalance, mirage qu’elle avait oeuvré à parfaire au fils des années. Naissant d’un désir puissant de ne pas subir une situation similaire au château, la fillette avait opté pour la duperie, enfouissant au meilleure de ses capacités les reflets de son enfance mutilé, préférant refléter un extérieur en confiance que la réalité de son coeur sursautant au moindre mouvement. Ses élans de colères, écorchant les âmes innocentes qui avaient le malheure de se trouver à proximité, explosaient parfois telle une bombe à retardement dissimulée, ajoutant une couche d’imprévisibilité à son caractère complexe.

Malgré son expertise dans l’art du subterfuge émotionnel, la jeune serpentard se retrouvait aujourd’hui dans une situation où son masque refusait de tenir, laissant entrevoir ici et là les émotions qu’elle peinait à enfouir au plus profond d’elle-même. Il était rare que la demoiselle aux yeux noisettes se retrouve dans une situation qui la dérobait de ses moyens, perçant son armure à diverses endroits et laissant apercevoir des extraits de son coeur morcelé, mais la réalité ne pouvait être nié et cela l’effrayait. L’adolescente savait que l’arrivée du bibliothécaire, interrompant son moment de détresse intime, avait causé ce déboussolement au sein de sa capacité à maintenir son illusion émotionnelle. Elle détestait le sentiment qu’il pouvait la lire tel un livre ouvert, ses pensées accessibles à quiconque prenait le temps de regarder avec un peu d’attention. Le sentiment que tout son être était à découvert la narguait, la mettant sur ses gardes telle une proie piégée face à un prédateur se léchant les lèvres à la vue d’un repas succulent. Pourtant, une partie de sa conscience lui soufflait que l’homme n’avait fait que la protéger dès la première menace, bien qu’il avait fait preuve d’un certain abus dans les paroles prononcées lors de leurs échanges. Ce fut cette petite voix qui la poussa à faire preuve d’honnêteté lorsque le bibliothécaire l'assaillit de questions sur ses intentions initiales, la convainquant qu’une certaine franchise était due et avait été, au final, méritée. Parce qu’après tout, rien n’était donné et bien que l’homme ne semblait pas tout à fait en accord avec sa perception, celui-ci n’avait rien répondit à son affirmation, préférant la scruter de son regard mystérieux.

- Bien sûr, en permanence. Ca s’arrêtera le jour où tu auras remis ta vie en ordre. Parce que tu seras alors en accord avec toi-même. Et il vaut mieux être en harmonie avec soi plutôt que de se fuir. Alors à chaque fois que j’ai envie de fuir, j’essaye de m’affronter. Et pour ça, je préconise de longues introspections nocturnes.

La fin de son petit discours se marqua par le retour de son sourire énigmatique, mais ce furent les paroles en soi qui intriguèrent la jeune fille. L’intégrité de ses paroles ressemblait à un remerciement voilé, une approbation masquée que sa réponse véridique avait été la bonne, car imprégnée de franchise. Heather se perdit pendant un instant, la signification de la déclaration de Monsieur Holbrey flottant dans son esprit. Son ouverture à confirmer que ses états d’âme étaient normaux et qu’il en était lui-même parfois victime vint libérer un poids que la serpentard n’avait pas réalisé qu’elle traînait sur ses épaules frêles. Une part d'elle même se nourrissait de l'espoir naissant en elle qu’elle était après tout normale, un désir profondément enfouie en elle depuis son enfance.

Elle ne comprit pas pourquoi ses paroles lui firent un tel effet, mais elle accepta tout de même le petit réchauffement intérieur qu’elles emmenèrent. Le rire léger qui suivit fit briller les yeux de la jeune fille en réponse. La vipère se demanda l'ombre d'un instant si la dernière phrase se voulait une pique mal placée à la cause même de leur rencontre, soit l'escapade illégale de la jeune fille, ou si l'homme tentait tout bonnement d’emmener une couche de ressemblance additionnelle entre eux deux afin d'alléger quelque peu le sujet de leur conversation. Les phrases à double sens de l'inconnu qui en devenait de moins en moins un l’inquiétait légèrement, n'arrivant toujours pas à se convaincre elle-même que de la bonté pouvait tout simplement être offerte, la faisant hésiter sur chaque mot prononcé. Le bibliothécaire reprit finalement la parole, ajoutant au mystère qu’il était par sa désinvolture et ses mots joueurs :

- Bon eh bien enchanté de te rencontrer, Miss Trown, je suis "bonté de cœur". Bonté de cœur un peu lubrique, cela dit. Mais j’espère que le plaisir est quand même partagé, surtout que c’est la première fois que l’on se voit.

Heather se sentit encore plus déchirée, oscillant entre la méfiance et se laisser emporter par le jeu que lui présentait celui qui s’était lui-même surnommé bonté de coeur. Elle pouvait pratiquement sentir son être se séparer en eux en une ligne verticale partant de ses pieds et allant jusqu’au dessus de sa tête tant elle était mitigée sur ses prochaines actions. Le mot lubrique qu’il avait mentionné d’un ton si joyeux l’emmena à pencher vers la suspicion, jusqu’à ce qu’elle remarque le sourire quelque peu enfantin qui s’étirait sur son visage. De petites fossettes se créèrent au coin de ses lèvres, une jolie représentation du bonheur que l’homme ressentait à jouer son jeu. Et ce fut cette observation qui fit pencher la balance. La jeune fille étira légèrement lèvres, retournant un sourire hésitant en réponse aux énoncés du maître des livres. Son corps sembla se détendre doucement, relâchant la rigidité créée par un être toujours aux aguets. Malgré le revirement de situation, la vipère hésita à répondre d’un ton aussi jovial que son interlocuteur, optant pour une réplique plus simple, mais accompagnée d’une légèreté qui avait été absente des échanges précédents :

- Le plaisir est pour moi.

Malgré sa demande d’être raccompagnée, détruisant toute possibilité d’un échange plus long entre les deux individus, le bibliothécaire profita de l'occasion pour continuer sa comédie, refusant d’abandonner même pour un petit instant le surnom qu’il s’était approprié.

- Bien entendu, "bonté de cœur’" se fera un plaisir de te raccompagner.  Pour ma part, j’ai rarement vu quelqu’un d’aussi méfiant que toi à ton âge. Alors c’est bien que "méfiance’" rencontre "bonté de cœur" au moins une fois. Comme ça, "méfiance" deviendra-t-elle un jour "confiance".

La serpentard s’approcha de l’échelle qui lui avait permis de rejoindre le toit un peu plus tôt, mais s'arrêta lorsque le discours rieur de son accompagnateur atteint ses oreilles. Se tournant doucement vers lui, elle leva les yeux vers son visage, fixant son air mi-sérieux d’un air songeur. Penchant doucement la tête vers le côté, reproduisant de nouveau cette position empreinte de questionnement, Heather affirma :

- Je crois que "prudence" serait plus approprié.

Puis, un sourire mélangeant moquerie et plaisanterie s’étendit sur son minois, accompagnant parfaitement ses prochains mots.

- Et il faudra plus qu’une soirée pour transformer "prudence" en "confiance".

D'un mouvement rapide, la jeune fille commença finalement sa descente vers la section normalement occupée de la tour d'astronomie, faisant légèrement virevolter sa jupe autours d'elle.
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Octave Holbrey
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyJeu 31 Aoû 2017 - 17:12

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Heather Ivy Trown
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MessageSujet: Re: [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue [2 novembre 1997] Une rencontre nocturne impromptue EmptyDim 3 Sep 2017 - 3:00

La descente vers l’intérieur de la tour se fit rapidement et Heather se retrouva diligemment en attente de l’arrivée du bibliothécaire, préférant patienter plutôt que de s’aventurer seule dans les escaliers sombres menant aux étages inférieures, le souvenir de l’intrusion du concierge beaucoup trop vif dans sa mémoire. Après tout, l’objectif même de ce retour accompagné était d’esquiver un rappel de la situation précédente et d’éviter de démentir leur petite comédie d’un peu plus tôt ce qui résulterait en une position très précaire pour les deux concernés, prospect non très plaisant à l'esprit de l'investigatrice de la masquerade.

La brunette n’eut pas à patienter très longuement, voyant déjà le corps de l'homme se mouvoir vers le bas, suivant le chemin créé par l'échelle. Celui-ci, au lieu de réagir au dernier commentaire de la serpentard, sortit sa baguette et lança un sort silencieux dont le résultat sembla répondre à ses attentes, si son expression, bien que minime, était une quelconque indication de ses pensées actuelles. Il ouvrit par la suite la porte, un geste marqué d’une galanterie non dissimulée, et commença la descente des escaliers de pierre. La serpentard lui emboîta le pas, restant dans la lumière que le sorcier venait de propager autours d’eux, demeurant silencieuse afin de ne pas trop attirer l’attention sur eux deux. Le petit rire de l’homme la surprit quelque peu, bien que ce n’était pas la première fois que ce son distinctif sortait de la bouche de son compagnon temporaire, elle reporta son attention sur la personne en question sachant très bien que ce ricanement n’était que le prédécesseur de paroles qui lui seraient destinées. S’armant d’un ton aimable où la délicatesse pouvait facilement se faire entendre, le bibliothécaire exprima finalement son point de vue sur l’affirmation que l’étudiante avait proclamée quelques instants plus tôt.

- "Prudence" ne se transformera jamais en "confiance", tout simplement parce l’une peut vivre avec l’autre sans l’altérer. On peut avancer dans la vie avec prudence, tout en ayant confiance. Mais la méfiance… la méfiance paralyse. On dit que la "méfiance est mère de sûreté", le comble de la sûreté étant finalement l‘inaction. Si rien ne se passe, rien n’arrive, non ? Et puis "prudence" n’aurait jamais eu l’idée de suspecter la bonté de cœur de quoi que ce soir. La "méfiance" en revanche… la "méfiance" cherche le piège dans tout, même dans ce qu’elle sait être bon. La méfiance nous empêche souvent d’aller de l’avant. Toujours a raison, et toujours à tort.

Le discours du bibliothécaire sur la méfiance réfuta l’affirmation de la jeune fille qui avait préféré changer son appellation pour prudence, refusant initialement de s’avouer méfiante de ses entourages. Bien qu’elle écouta les dires de l’homme, la vipère garda le silence, ne sachant pas immédiatement quoi répondre à sa déclaration sur la méfiance et la prudence. À vrai dire, elle n’avait jamais pris le temps de méditer sur les différents aspects de sa personnalité, sachant qu’une partie de son caractère serait toujours ancrée en elle, conséquence directe de son enfance arrachée. Pourrait-elle un jour faire confiance les yeux fermés, comme plusieurs le pouvaient ? Probablement pas. Aux yeux de la brunette, la confiance devrait toujours être gagnée, elle ne donnerait jamais cette assurance avant d’avoir des preuves que la personne respecterait qui elle était et son histoire et si cela devait passer par la méfiance pour y arriver, alors ainsi soit-il. Était-elle donc méfiante à prime abord ? Probablement. Cette rapide introspection sur elle-même l'étonna, sachant qu’elle se remettait très rarement en question, préférant généralement enfouir au plus profond d’elle-même l’origine de ses différents traits de personnalité, ces souvenirs en particulier étant trop douloureux pour que la couleuvre souhaite s’y attarder plus longuement que nécessaire. Malgré son aveu intérieur, Heather garda une fois de plus le silence, n’avouant ou ne niant pas les paroles de l’homme qui dirigeait leur petite excursion au sein du château. Bien qu’elle s’était adjugée comme étant une personne de nature méfiante, cette réalisation ne lui fit ni chaud ni froid. Pour l’étudiante, la méfiance n’était qu’une forme de prudence, une assurance supplémentaire que personne n’arriverait à l'atteindre comme l’homme qui en avait pris l’habitude, abusant de son pouvoir auprès d’elle à mainte reprises. La méfiance n’était qu’une protection, un bouclier contre les agressions externes et si cette armure la protégea qu’une seule fois d’une possible douleure, la jeune fille ne regretterait jamais cette particularité de son caractère, préférant éviter une souffrance non nécessaire.

Sortant un instant de ses pensées, Heather réalisa qu’ils approchaient rapidement de leur destination, soit l’entrée de la salle commune des serpentards où la jeune fille retrouverait son dortoir, mettant fin à leur rencontre impromptue. Dans les cachots du château, tous les couloirs se ressemblaient pour un oeil non habitué à reconnaître les petites différenciations dans les pierres, mais pour une serpentard en 7ème année il était facile de reconnaître que la salle des verts et argents était proche. Le bibliothécaire semblait aussi connaître le labyrinth qu'étaient les donjons, marchant sans hésitation dans la bonne direction, ralentissant simplement à quelques reprises pour lancer le même sort à chaque tournant de couloirs rencontré. Comme si leur arrivée imminente mettait une pression sociale sur les deux individus de finir leur discussion, l’adulte brisa le silence en rebondissant sur l’un des commentaires de la serpentard.

- Mais je te l’accorde, il faudra plus qu’une soirée pour qu’un semblant de confiance ne se fasse. Je prends donc ça comme une invitation pour une autre balade nocturne, mhhh, Miss Méfiance ?

Le retour du mot méfiance fit plisser les yeux de la jeune fille qui toisa du regard le bibliothécaire, l’expression frivole de celui-ci la rassurant quelque peu qu’il ne continuerait pas leur conversation sur la méfiance et la prudence. Se rappelant leurs différentes conversations, Heather calma son envie pressante de rétorquer et repassa dans son esprit  pendant quelques instants les mots de l’homme. Était-ce une invitation ? Serait-elle prédisposer à discuter de nouveau avec l’homme mystérieux ? Haussant nonchalamment les épaules et gardant son expression faciale neutre, la jeune serpentard répondit finalement :

- Vous le prenez comme vous le voulez… mais montez jusqu’en haut la prochaine fois, je ne fais pas deux fois la même erreur.

Voyant l’entrée de la salle commune à quelques pas d’eux, Heather s’arrêta et se tourna finalement pour faire face au responsable de la bibliothèque. Pendant un moment, elle fixa le sol à ses pieds, un sentiment de malaise montant en elle. La conversation avec le bibliothécaire avait pris plusieurs chemins, des attaques inspirées des diverses rumeurs aux demies vérités de chacun d’eux, leur rencontre nocturne impromptue n’avait pas été de tout repos, plusieurs émotions ayant fait surface de part et d’autres. Levant finalement les yeux, la jeune Trown chuchota qu’un simple mot :

- Merci.

Malgré son expression froide, elle laissa ses yeux transparaître pendant un instant sa reconnaissance, se doutant que l’homme devant elle comprendrait tout le sens de ce simple mot, les sous-entendus qu’elle n’oserait pas prononcer à voix haute. Rien de concret n’avait été discuté, mais Heather accueilla tout de même la distraction que l’homme fut lors de cette soirée mouvementée et prena le temps d’y attribuer un simple mot, voulant démontrer qu’elle appréciait malgré tout leur rencontre inattendue. Offrant un mince sourire, elle prononça finalement le mot de passe et s’éclipsa, rejoignant finalement son lit qui l’attendait avec impatience.
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