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[Novembre 1997] Hermès ou La Mission de Squeamish

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MessageSujet: [Novembre 1997] Hermès ou La Mission de Squeamish [Novembre 1997] Hermès ou La Mission de Squeamish EmptyJeu 27 Juil 2017 - 14:08

07 Novembre 1997 - Après le dîner

Moustaches frémissantes, queue battant l'air, le matou avait cessé de se débattre et se morfondait dans les bras de son bourreau en lui jetant de temps à autre un regard noir ou un miaulement plaintif. Qu'avait-il fait pour mériter de se faire balader ainsi dans le château, lui qui pensait trouver refuge et caresses auprès de la demoiselle ?

Après s'être faufilé jusque dans le dortoir des sixièmes années -les premiers temps de la rentrée, il avait été terrifié en retrouvant des visages inconnus, puis avait compris qu'il fallait chercher une autre porte car, comme son maître, la couleuvre changeait de panier à son retour au château, quelle idée !- où il avait trouvé la fille de la salle de bain, couchée sur son lit. Timidement, Squeamish avait fait quelque pas et reniflé l'air pour s'assurer que le gros chat gris n'était pas là. Quelques fois, l'autre mâle s'allongeait sagement à ses côtés et poussait le vice jusqu'à lui lécher les oreilles, familiarités que le chat noir n'appréciait pas vraiment, mais en règle général, Knight s'amusait à lui sauter dessus, à l'attraper et le plaquer au sol en prétextant un jeu un peu trop brutal au goût du plus vieux des deux. Une fois rassuré, le félin s'était précipité vers la couche qui lui était autorisée et avait lourdement sauté dessus, faisant tourner la tête de l'humaine vers lui. Sans prêter attention à ses yeux qui le fixaient, Squeamish avait alors commencé à malaxer le matelas, puis le ventre de la demoiselle qui n'avait pas apprécié qu'il sorte ses griffes de ses délicats coussinets. Le chat noir avait alors été soulevé, traité de "gros bébé chat" et, alors qu'elle se redressait en position assise, le matou avait plaqué ses deux petites pattes sur la poitrine menue de la jeune fille dans le but de la repousser, en vain. Oreilles à l'horizontale, il avait subit une avalanche de bisous sur le haut du crâne et ses miaulements plaintifs n'y changèrent rien.

Puis, il y avait eu une petite trêve durant laquelle les yeux verts et or avaient simplement observé la toilette du félin. Avec l'impression d'être un roi autorisant sa cours à assister exceptionnellement à son bain, Squeamish avait léché avec application ses pattes avant de lustrer son poitrail et de finir en nettoyant son ventre légèrement plus rebondi depuis qu'il côtoyait la jeune fille dont un doigt vint d'ailleurs tapoter ladite bedaine avec amusement. Passablement vexé de cet attouchement, le chat avait levé son regard outré vers la demoiselle souriante qui avait alors fait glisser ses propres griffes colorées jusqu'à son menton. Paupières mi-closes, le félin avait laissé échapper des ronrons sonores avant de se lever et de tourner le dos à l'humaine, signifiant ainsi qu'il en avait assez et qu'elle pouvait disposer. Mais, visiblement, elle ne l'avait pas compris ainsi.

Désormais, le chat noir mâchouillait sa proie à l'odeur de la fille de la salle de bain, fier d'avoir décroché ce morceau d'elle de son poignet. C'était son unique façon de se venger de l’affront qu'il essuyait à ce moment même. Quelque chose de léger mais rêche était fixé à son collier et l'animal n'avait pas réussit à le décrocher, ou même à empêcher la fille aux yeux verts de le fixer à ce drôle de truc que son humain lui avait mis au cou et qui comportait une petite clochette qui l'empêchait d'être aussi discret qu'il aurait voulu l'être. Partout où il passait, un petit "diling diling" doux et reconnaissable se faisait entendre.

Diling Diling.
Relâché non loin de la tour de Serdaigle, Squeamish se stoppa brusquement en voyant la silhouette qui attendait devant le heurtoir qui commençait tout juste à s'ouvrir. La demoiselle aux cheveux blonds mit un pied dans l'encadrement du passage et tourna la tête vers lui. L'appel fit dresser ses oreilles et la queue fouetta l'air alors qu'il hésitait, ne sachant plus si cette humaine là était dangereuse. Un nouvel appel, le matou opta alors pour une entrée vive, sa course ponctuée de la mélodie de son collier. Rapidement, il continua son chemin dans les escaliers menant au panier de son esclave personnel et manqua de faire tomber une fille qui chercha à l'intercepter. En panique, le matou se rua sous le lit où un garçon aux yeux en amande était assis. Ainsi caché, il commença à mordre rageusement dans les brins de laine multicolores entremêlés.
Lettre scellée par un sortilège...:
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MessageSujet: Re: [Novembre 1997] Hermès ou La Mission de Squeamish [Novembre 1997] Hermès ou La Mission de Squeamish EmptyLun 31 Juil 2017 - 0:03

Installé sur son lit, le jeune homme feuilletait le numéro spécial d’une revue dédié aux Porlocks. Son esprit était entièrement absorbé par sa lecture lorsque son chat pénétra dans le dortoir, un objet de couleur dans sa gueule, et rampa jusque sous le lit de son maître.

-Quelle saloperie tu as encore ramenée pour faire genre tu chasses, râla le Serdaigle à voix haute.

Squeamish bondit sur les genoux d’Elwyn en secouant son trophée. Cela faisait plus de six jours depuis l’événement d’Halloween et si Elwyn s’était fait porter malade les jours qui ont suivi, il était revenu en cours depuis peu.

-Tu veux un câlin ? Le chat noir s’était avancé sur son torse et le rituel pouvait commencer. Elwyn gratta le sommet de son crâne et le matou se mit à pétrir de la pâte invisible sur son ventre en ronronnant. Il avait abandonné le cadavre effilé de sa proie près des genoux du jeune homme.

-Où tu as encore récupéré ce bracelet ? C’est ton présent pour moi ? Wouah, je sais pas quoi dire…

Pour toute réponse, le chat ronronna de plus belle en frottant sa gueule putride contre le menton du Serdaigle. C’est alors qu’il remarqua un étrange morceau de parchemin accroché autour de son cou sur son collier. Il détacha le parchemin et fixa l’énigme d’un air ahuri. Squeamish à présent se frottait contre la mâchoire de son maître en lui foutant des coups de queue dans le visage. Il alternait entre les mains qui tenaient la lettre et la tête.

- Ah mais, couche-toi ! Il aplatit le chat noir et le gratta derrière les oreilles. Squeamish se coucha sur son torse en ronronnant comme un vieux moteur.

-Qui t’a mis ça ? C’est… non… c’est Absynthe ? À cette simple pensée, ses joues s’embourbèrent heureusement que Connor était trop occupé à gratter des notes sur sa Bass pour remarquer le cinéma d’Elwyn.

Qui d’autres pouvaient parler de l’histoire des deux loups ? Il n’en avait jamais fait part à personne hormis elle. Absynthe qu’il fuyait comme la peste. Son épouvantard, celle qui l’avait vu dans un état pitoyable, celle qui l’avait embrassé, celle qu’il avait enlacée… Comment lui faire face de nouveau avec toutes ces pensées, déjà qu’il avait du mal à regarder Maya en face sans la revoir nue. Si pour Maya c’était une simple gêne, pour Absynthe la peur était bien plus sournoise puisque c’était celle d’être blessé.

Voyant que son maître, ou esclave selon le point de vue, s’était arrêté dans sa noble tâche de câlinage, Squeamish tendit une patte toutes griffes dehors qu’il posa sur la bouche d'Elwyn, histoire de lui rappeler qu’il avait un devoir à accomplir jusqu’au bout. Elwyn gratta nonchalamment sous le cou du matou noir en fixant la plume et l’encre à son bureau. Impossible de bouger… Il s’arma de sa baguette et murmura une boule au ventre :

-Accio plume, suivi d’un « accio encre ».

Il ne lui restait plus qu’à ouvrir cette lettre et à la lire.

○○○

Une fois. Deux fois. Six fois. Il n’avait pas compté combien de fois il avait relu cette étrange lettre, déchiré comme il l’était entre surprise, joie et peur. Squeamish s’était endormi pendant que son maître se tordait les méninges pour savoir quoi faire. Il ne pouvait pas snober sa lettre, ça serait beaucoup trop froid, mais il n’avait pas la moindre idée de quoi écrire. Il ne comprenait pas ce que voulait Absynthe ? Comment pouvait-elle dire des choses comme « Je la reconnaîtrais entre mille autres, ta voix, Elwyn » ? Était-elle amoureuse de lui ? Non, ils avaient juste une conception bien différente de la notion d’attention, et c’était bien ce qui le dérangeait. Il soupira et s’arma d’un parchemin faisant office de brouillon. Il avait tout le weekend pour terminer sa lettre, mais ironiquement il savait que le weekend ne serait pas suffisant.

Tant de mots qu’il était incapable de transmettre.

○○○

Dimanche 9 novembre 1997 - 16h33
Si certains préfèrent utiliser le messager des Dieux, d’autres ont le culot de s’adresser directement aux Dieux pour transmettre un message.

-Stanley, est-ce que je peux te confier cette lettre.

Stanley se stoppa juste avant les marches menant aux cachots.

-Une lettre, pour quoi faire ?

-Pourrais-tu la remettre à Absynthe s’il te plaît ?

Le Serpentard pivota lentement vers Elwyn afin de lui faire face :

-dis-moi Elwyn ? Est-ce que tu crois sincèrement que j’ai une tête de hibou ? Que je suis là pour faire passer tes courriers ! Si tu veux transmettre une lettre, utilise un vrai hibou, comme tout le monde !

Il lui tourna les talons, mais Elwyn lui agrippa l’épaule pour le retenir.

-S’il te plaît Stan’, j’ai confiance en toi. Un hibou peut être intercepté par n’importe qui.

- Oui et dans la majorité des cas, par le destinataire de la lettre. Stan’…En plus, tu sais pertinemment qu'ils ont du mal à entrer dans votre dortoir sous terre ! Stanley émit un profond soupir et releva les yeux vers son ami. Pourquoi tu ne demandes pas à Rosenbach ou Hook, elles sont plus proches d’Absynthe que moi. Ou Farell, Gilson ou même Lawford !?

- Parce que j’ai confiance en toi.

Il poussa derechef un soupir en détournant le regard des yeux de chiot battu. Qui te dit que je vais la lui donner ? Qui te dit que je ne vais pas la jeter dans la poubelle la plus proche ou dans la cheminée ? Je pense que ce serait la place de cette missive ! Fay n’a pas toujours tort.

Elwyn fixa le Serpentard pendant plusieurs secondes : je le sais, c’est tout. Écoute Stan’, je suis un lâche, tu vois… il passa une main dans ses cheveux, même si tu t’en débarrasses je crois qu’au fond j’en serai soulagé. Je me dirai : tant mieux, c’est la faute de mon ami si la lettre n’a jamais pu atteindre son destinataire, c’est probablement mieux ainsi. Ce n’est pas ma faute, moi je l’ai fait, je lui ai donné. La responsabilité incombe à Stanley désormais.

Son ami écouta attentivement chacune de ses phrases avant de reprendre la parole.

-Donne. Il tendit sa main blanche vers le Serdaigle. Je vais la jeter pour toi.

Elwyn ne bougea pas :- Mais Stan’…

Un demi-sourire apparut sur les lèvres de l’héritier Wang : - eh bien, où est passé le lâche de tes palabres ? Fay a raison, Elwyn, tu es trop naïf, trop « sentimental », il arracha des mains du Serdaigle la missive et descendit les escaliers étroits et humides, pour ton propre bien. Tu seras blessé et déçu par les autres.

Elwyn regarda son ami se faire aspirer par les ténèbres des cachots sans esquisser le moindre mouvement. Quelque part, il avait l’étrange sentiment que les dernières paroles du Serpentard avaient un arrière-goût d’avertissement voire de menaces.

Absynthe se trouvait sur le canapé de la salle commune, dos à dos avec Lysander, un septième année avec qui Stanley n’avait jamais vraiment parlé. Une habitude que les deux jeunes gens avaient prise depuis leur première année si la mémoire de l’héritier ne lui faisait pas défaut. Il s’avança vers le divan sur lequel Absynthe lisait et s’adressa à elle.

-J’ai une lettre pour toi. Il tendit la lettre d’Elwyn vers Absynthe avec un dégoût non dissimulé. Puis, il jeta un rapide coup d’œil en direction de Lysander, un sourire narquois furtif apparut sur ses lèvres : de la part d’un imbécile. Son regard presque réprobateur s’attarda sur Absynthe. Stanley semblait hésiter, mais finalement il n’ajouta rien et tourna les talons pour se diriger vers son dortoir.

Le sortilège pour bloquer la lettre comportait un texte à trous « Rien n’est plus vivant qu’__ _______. »





Chère Absynthe,

Je te remercie pour ta lettre. Je m’excuse d’avance, car la mienne te semblera probablement froide. Comme tu l'as probablement déjà remarqué, je ne suis pas habile pour manier les mots que ce soit à l’écrit ou à l’oral. Toutefois, c’est vrai que le risque de disputes est moindre à l’écrit (en théorie du moins).

Je suis assez surpris d’apprendre que tu peux approcher d’aussi près Squeamish (ou alors tu l'avais assommé ?). Il est très peureux et ne se laisse pas approcher aussi facilement, mais au moins je sais d’où vient son embonpoint récent et ses disparitions régulières. Tu m'étonnes qu'il ne voulait plus manger ses croquettes ! Concernant Fay, elle n’aurait jamais pu intercepter ta lettre, car Squeamish a peur d’elle. À raison puisqu’elle s’amuse à le terroriser quand elle le croise. Lorsque cette histoire de lettre lui parviendra aux oreilles, elle risque de me harceler jusque sous la douche, mais je commence à en avoir l'habitude. Elle n'a pas un mauvais fond, mais elle peut être fatigante parfois.

Tu es sûre que tu ne souhaites pas récupérer ton bracelet, enfin ce qu’il en reste… Pour les lettres, je comprends. Je trouve également qu'il est plus facile d'écrire que de dire ce que l'on pense de vive voix. Je serais curieux de voir ces fameux dessins. C'est vrai que c'est bizarre de s'écrire une lettre, ce n'est pas "naturel" ou un truc du genre...

Tu n’as pas à me remercier pour l’entretien et le reste. Je n’ai rien fait de particulier, au fond. En revanche, toi, tu m’as sauvé d’une mort imminente face au détraqueur. Sans toi, je ne serais probablement plus là pour te répondre. Alors, merci. Je n’oublierai pas. On a tous des réactions extrêmes en présence d'un détraqueur, je n'ai jamais pensé que tu étais idiote de pleurer.

Pour l’épouvantard, ta voix ou plutôt le ton de ta voix n’a rien à voir. Elle n’est pas aussi moqueuse ou nasillarde, c’est même tout le contraire. Alors rassure-toi, ce n’était qu’une illusion.

Pour le gnome, c’était simplement le surnom donné par mes gentils camarades dans mes premières années. C’est du rien de bien important.
J’ai moi-même eu des mots maladroits envers toi ou des membres de ta famille. Je ne dis pas que j’oublierai, mais pardonner est tout à fait possible. Et puis, c’est vrai j’ai été égoïste.

Je dois avouer ne pas comprendre ton attention ni la mériter. Oui, je t'évitais en quelque sorte, car comme toi, je ne sais plus vraiment comment te parler (pire que d’habitude, c’est pour dire) ni quoi faire sans qu'un malaise en découle. Peut-être qu'il suffit de laisser le temps faire son affaire ? Je ne sais pas. Je n'ai pas non plus compris pourquoi tu m'as déguisé en sombral et le message que tu souhaitais me transmettre puisque tu m'as toi-même dit que les voir te faisait "mal". Je dois dire que sur le coup, je l'ai plutôt mal pris, mais j'ai pris du recul depuis.

Je ne pense pas que le monde à travers tes yeux est si laid que ça. En tout cas, ce n'est pas ce que j'ai vu.

PS : ayant pu ouvrir ton parchemin, je pense que tu connais ma réponse à ton énigme. C'était vraiment ingénieux. C'est intéressant de voir que cette histoire t'a marquée. Je pense que tu n'auras aucun mal à trouver la réponse à la mienne.

PS² : je suis désolé, j'écris vraiment mal.

À lundi et bonne soirée.
Elwyn
 






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MessageSujet: Re: [Novembre 1997] Hermès ou La Mission de Squeamish [Novembre 1997] Hermès ou La Mission de Squeamish EmptyDim 20 Aoû 2017 - 16:57

Dimanche 9 novembre 1997 - 04:42 pm - Salle Commune de Serpentard

-J’ai une lettre pour toi.

La brune mit un petit temps avant de relever son nez en trompette vers la silhouette qui formait une ombre sur le grimoire qu'elle tenait entre ses mains. C'était le jeune Draft qui lui avait appris le sort qui permettait de masquer le titre et l'auteur sur la couverture d'un livre afin de garder sa lecture secrète. Elle ne voulait pas savoir en quoi ce sortilège était utile à son cadet d'un an, mais Absynthe appréciait présentement de pouvoir parcourir l'ouvrage Corps de sorcière : puberté, grossesse et ménopause, les solutions magiques. sans croiser le regard interrogateur de ses camarades de maison. Son visage blafard exprima la surprise de trouver à ses côtés Stanley Wang qui la dévisageait, un parchemin à la main. Le regard vert et or fixa la main pâle du jeune chinois et remonta jusqu'aux yeux sombres de ce dernier qui se décida à lui tendre la missive sans masquer ce qu'il pensait. Le visage rond et hautain de son camarade la laissa perplexe et elle récupéra lentement le papier qu'il lui tendait à une main, du bout des doigts comme si c'était quelque chose de répugnant.

- Merci...

Pourquoi diable Wang récupérait son courrier ? Est-ce que le hibou de Jonas s'était trompé à ce point ? La jeune fille contempla la missive et constata qu'elle n'était pas cachetée au sceau des Stevenson. Au lieu de cela, une phrase incomplète était inscrite en patte de mouche et la bouche carmin de la demoiselle fit un "O" parfait alors que Wang se décidait à confirmer ses pensés :

- De la part d’un imbécile... assena le sixième année après avoir coulé un regard au garçon dans le dos d'Absynthe qui en avait presque oublié sa présence tellement il était silencieux. Dos à dos, ils devenaient un dossier pour l'autre durant leurs soirées lectures.
- Avec des amis comme Doherty et toi, l'Imbécile n'a pas besoin d’ennemis. Elle parlait sans trop savoir, mais une simple petite chose l'avait choqué dans le comportement de Fociferette lorsqu'Elwyn avait retrouvé ses deux amis : une pique sur son physique. C'était peut-être une blague entre eux, mais Absynthe n'appréciait pas ce genre de commentaire, même de la part de ses propres amis. Comment Miller faisait-il pour supporter ces moqueries dans la bouche de ses proches ? Imbécile. Pourquoi ?
Poudlard était différent de l'été et de ses dîners mondains. Au château, l'héritière des Stevenson n'avait plus peur de tenir tête au futur Maître Wang, héritier mâle de cette puissante et noble famille chinoise. Dès lors qu'elle retrouvait sa blondeur et les repas regroupant les sorciers les plus haut placés de la société magique, Absynthe se devait de baisser le regard et se taire en présence d'un homme.
C'est ainsi qu'elle prit le regard lourd de sens de Stanley Wang, non pas en rapport avec la missive mais avec son arrogance retrouvée avec la rentrée. Mâchoire serrée, elle redressa le menton pour se donner une expression dédaigneuse qui, elle l'espérait, découragerait son camarade à poursuivre. Mais il fallait être stupide pour croire qu'elle l'impressionnait en quoique ce soit et la demoiselle avait été répartie à Serpentard, non pas à Poufsouffle.
Une fois Wang éloigné, la brune pivota vers Gilson qui n'avait pas bronché mais sûrement pas échappé l'échange.

- Je vais retourner dans mon dortoir. Bonne soirée, Lysander.

Glissant la missive au chapitre Signes précurseurs de la grossesse, la fée ramena ses longues jambes frêles à elle et se redressa en vacillant un peu à l'image des faon naissant. L'ouvrage plaqué sur sa petite poitrine, la couleuvre se faufila jusqu'au couloir menant aux dortoirs des filles et les petits talons claquèrent jusqu'à la porte des sixièmes années qu'elle ouvrit précipitamment. Sitôt entrée, Rosenbach releva la tête vers elle, soupira, puis remit ses lunettes sur son nez. Comme si une autre personne que l’une des filles qui dormaient ici allait pénétrer les appartements privés qu’on leur avait donnés pour cette année. Absynthe leva les yeux au ciel et soupira pour traduire ses pensées, mais ce qu’elle cherchait, c’était de rester naturelle et paraître détachée. Ce qu’elle n’était absolument pas depuis qu’elle avait compris de qui la lettre provenait. Se mordillant les lèvres, la verte et argent se saisit de sa plume pour compléter la phrase avortée : « un souvenir ».


Mardi 11 novembre 1997 - 08:27 am - Devant la salle d'Arithmancie

- Miller ! Miller, attends ! La blonde arriva enfin à hauteur du garçon qui n'avait rien fait pour ralentir son pas. Comme s'il était pressé d'entrer en classe d'Arithmancie, tsss ! C'est pas sympa, Elwyn, tu aurais pu t'arrêter, au moins. gronda Ruth en reprenant son souffle et rajustant une mèche derrière son oreille. Mais... Contrariée par l'attitude du jeune homme, elle vint se placer entre lui et la porte, non sans oublier de le fusiller du regard. Puis, tout sourire, elle se tourna vers Stanley : Bonjour Stan ! Et ce dernier lui répondit pas une mine aussi resplendissante qu'une pierre tombale. Moi aussi, j'ai cours, Elwyn, pourtant je fais le hibou. Ne bouge pas, je dois l'avoir mis quelque part par là... oui ! Et la petite blonde brandit fièrement le morceau de parchemin roulé qu'elle agita joyeusement avant de le tendre au Serdaigle...qui n'en voulait visiblement pas. Et je lui dis quoi, à Absynthe ? Non, il n'en a pas voulu et a dit d'aller te faire cuire un œuf de dragon ? Je trouve que ça sonne plutôt bien, pas toi ? Un sourire mesquin étira les lèvres roses de la vipère qui se vit prendre la missive des mains. Merci Ruth, c'est très gentil. Oh, mais de rien Elwyn, c'était avec plaisir. singea-t-elle en tournant le dos au garçon pour rejoindre la tour de Divination.

Ruth, les hiboux ne savent pas lire !:
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MessageSujet: Re: [Novembre 1997] Hermès ou La Mission de Squeamish [Novembre 1997] Hermès ou La Mission de Squeamish EmptyLun 28 Aoû 2017 - 23:20

Mardi 11 novembre 1997 - 08:27 am - Devant la salle d'Arithmancie

- Miller ! Miller, attends !

Il accéléra le pas suivi de près par Stanley. Qu’est-ce qu’elle lui voulait cette blonde ! Mais la demoiselle avait fini par rattraper le duo au grand dam du Serdaigle. C'est pas sympa, Elwyn, tu aurais pu t'arrêter, au moins.

Il lui jeta un regard méprisant en arquant un sourcil, « pour quoi faire ? ». En quel honneur devait-il répondre à ses caprices ? N’était-elle pas à l'origine de ragots sur son compte ? Et c'était lui qui n’était pas sympa ? Elle avait la mémoire aussi courte que sa couleur de cheveux le suggérait. Il allait la contourner pour pénétrer dans la salle de cours, mais elle s’interposa entre lui et la porte.

-Pardon ! s’exclama-t-il essayant de se frayer un chemin sans percuter la demoiselle.

Mais...

Elle salua Stanley d’un sourire qui se voulait chaleureux et auquel il répondit dans un sérieux de cathédrale : Bonjour Ruth.

-Moi aussi, j'ai cours, Elwyn, pourtant je fais le hibou. Ne bouge pas, je dois l'avoir mis quelque part par là... oui ! Elle sortit un morceau de parchemin qu’elle tendit sous son nez. Il la fixa méfiant sans oser prendre ce parchemin. Avec Ruth, on pouvait s'attendre à tout, même à un parchemin explosif.

-Qu'est-ce que c'est encore ? Laisse-moi passer !

- Et je lui dis quoi, à Absynthe ? Non, il n'en a pas voulu et a dit d'aller te faire cuire un œuf de dragon ? Je trouve que ça sonne plutôt bien, pas toi ? Il lui arracha pratiquement le parchemin des mains tandis qu’elle se délectait de la scène.  
-Donne !

Un rouge discret colora ses joues.

Merci Ruth, c'est très gentil. Oh, mais de rien Elwyn, c'était avec plaisir.

Elle disparut sans demander son reste, laissant les deux jeunes hommes en tête à tête, et un sentiment de profond malaise envahir le Serdaigle.
Stanley ne l’avait pas quitté des yeux, aussi Elwyn se sentit obligé de demander :- Quoi ?

-Absolument rien.

Lundi 17 novembre aux alentours de 9 heures

Une semaine ou presque depuis qu’il avait reçu et lu la lettre d’Absynthe. Il avait été incapable d’y répondre, raturant, réécrivant, modifiant pour finalement tout jeter. Il s’était replongé dans l’écriture de cette lettre dimanche soir et avait fini par la terminer, sans être satisfait du résultat. Il trouvait sa lettre trop froide, mais il était incapable de l'écrire autrement. Absynthe ne lui avait pas laissé le choix, en tout cas c’est ce qu’il s’était dit pour se rassurer : je ne peux pas l’ignorer, je ne peux pas y répondre sans aborder l’épouvantard et je ne peux pas lui en parler en face à face. Les élèves étaient en train de s’installer pour le cours d'enchantements, mais plutôt que de s’asseoir à sa place habituelle, Elwyn se dirigea directement vers le fond de la salle. Fay était en pleine dispute et ne s’intéressait aucunement à lui. En effet, la demoiselle était en train d’essayer de déloger Shawn Inoue, le revenant, qui venait de s’installer, à sa place, à côté de Ruth. Le Gryffondor ne semblait aucunement avoir envie de bouger. D’habitude, il ne s’installait jamais là, mais il avait visiblement envie d’emmerder un peu son monde en cette belle matinée. Elwyn se désintéressa de la scène sur ces dernières phrases : - argh mais ta voix est à combien de décibels ? C'est d'un désagréable !

C’était le moment rêvé pour agir. Il se dirigea prestement vers Absynthe tout en veillant à ne pas être aperçu par Fay. Il salua la demoiselle, puis la dévisagea avant de lui tendre son parchemin. Il tenait vraiment à ce que leurs regards se croisent. Il ne voulait plus fuir et puis il lui devait la vie en quelque sorte. C'est tellement facile de perdre la confiance de quelqu'un et si difficile de la gagner.

- C'est pour toi. Bon cours.

Il s’installa deux rangs devant elle tandis que Fay était en train de tirer, sans succès, sur le bras de Shawn qui ricanait.

-Une vraie démémagique cette fille. J'te jure t'as plus de testostérone que moi ! Puis regarde, Ruth a l'air ravi d'avoir un beau gosse comme moi à ses côtés !

- Non, mais allez Shawn sois pas lourd...

-Tu m'en demandes trop ! Va t'asseoir à côté de ton gobelin d'ami.

Stanley pivota lentement en direction de Shawn. Quoi Wang ? Excuse-moi, mais t'es vraiment pas à mon goût.

-Voilà enfin un point où nous sommes d'accord, Inoue.

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