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[18 Octobre 1997] Heal

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Carlie E. Peters
Carlie E. Peters
POUFSOUFFLE7ème annéePréfète-en-chefMODO
    POUFSOUFFLE
    7ème année
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DATE & LIEU DE NAISSANCE DATE & LIEU DE NAISSANCE: 3 octobre 1979, Londres
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MessageSujet: [18 Octobre 1997] Heal [18 Octobre 1997] Heal EmptyMar 22 Aoû 2017 - 16:52




Elle était épuisée. Au bord de la crise de nerfs. Au milieu du vacarme de ses camarades qui descendaient manger, elle n’entendait toujours que les cris qui avaient déchiré la nuit précédente. Les cris de ses amis qui étaient torturés sous ses yeux. Ses amis pour qui elle ne pouvait rien faire. Ses amis et les autres. Chaque élève de l’école portait des stigmates de la nuit qui venait de se passer. Pour certains, ce n’étaient que des cernes profondes, souvenir de leur réveil en sursaut à 4h du matin. Pour d’autres, les traces étaient bien pires, des images qui hantaient encore leurs esprits, ou des cicatrices qu’ils garderaient probablement à vie. Carlie, elle, revivait la scène à répétition. Si elle avait été épargnée, elle n’en était pas sortie indemne, quoi que puissent en penser ses camarades. Ca avait été une véritable torture pour elle, de les voir tirés au sort, et se faire infliger les terribles sortilèges de leurs bourreaux. Bien sûr, personne ne s’était dénoncé. Et probablement même que les coupables n’avaient pas été punis, du moins pas tous. Mais elle ne pouvait qu’admirer leur geste de rébellion. En silence, bien entendu. Elle ne savait pas si c’était sa position de Préfète en Chef qui l’avait épargnée, ou seulement la simple chance, mais toujours est-il qu’elle n’avait pas à se plaindre de marques physiques. Ethan non plus, n’avait rien eu. Et ils avaient passé une partie de la séance de punition à se regarder, impuissants, tous deux enfermés dans ces rôles qui ne leur convenaient pas. Jusqu’à ce que tout se termine, et que Carlie trouve son épaule pour pleurer toutes les larmes qu’elle avait refoulées pendant ces longues minutes.

Des regrets, elle avait l’impression de ne plus avoir que ça désormais. Elle regrettait de n’avoir pas pu aider Catherine et Charlotte, désormais décédés. Elle regrettait de n’avoir pu empêcher Adam et tous ceux qui avaient pris la fuite de partir. Elle regrettait d’avoir lutté tout l’été contre son père pour revenir à Poudlard. Et surtout, elle regrettait d’être revenue en arborant cet insigne. Cet insigne qui avait enfin décidé son père à accepter son retour à Poudlard, croyant qu’il allait la protéger de la folie environnante. Cet insigne qui était devenu sa croix, qu’elle devait porter à travers tout le château, la faisant passer pour une sympathisante du nouveau régime, contre son gré, et qui l’empêchait de prendre part à la résistance qui ne manquerait pas de se mettre en place, chose qu’elle avait pu faire deux ans auparavant, avec l’Armée de Dumbledore, montée contre Ombrage. Non pas qu’elle y tenait particulièrement, ou qu’elle se sente plus en sécurité avec. Loin de là même. Elle préférait plutôt le porter elle, plutôt qu’un réel sympathisant, qui ferait de la torture de nés-moldus son nouveau sport préféré, ou infliger cette torture psychologique à un autre élève innocent. Elle devait donc serrer les dents, et faire ce qu’on lui demandait, pour essayer d’atténuer la souffrance qui pouvait en résulter lorsqu’elle le pouvait. Elle savait qu’intervenir la veille lui aurait coûté son poste. Elle n’avait donc pas bougé le petit doigt. Et elle savait que Poudlard ne le lui pardonnerait pas…

Sortant de sa salle de classe, elle prit la direction opposée de celle de ses camarades. Tous se rendaient à la Grande Salle pour manger leur dîner, mais Carlie ne se voyait plus y mettre un pied. Elle avait été le théâtre de trop de drames. L’annonce de la presque mort d’Adam et Maya. La nuit de souffrance, comme elle avait été très rapidement surnommée. C’était trop pour elle. Elle ne voulait plus croiser le regard de ses camarades pour le moment. Au lieu de ça, elle se dirigea vers l’infirmerie. Si la plupart des élèves avaient retrouvé leurs salles communes après la punition, les blessés les plus sérieux avaient été conduits sous la direction de Madame Pomfresh, qui allait essayer de les remettre sur pieds avant que leur trop longue convalescence ne devienne un nouveau prétexte pour se faire punir. Elle ne pouvait pas présenter ses excuses à tous les élèves de l’école, même si elle le souhaitait. Mais elle pouvait essayer d’aider, discrètement, certains d’entre eux. Pour se racheter, tout en sachant que ça ne convaincrait personne… Les Carrows surveilleraient le repas, elle ne risquait donc pas de se faire prendre. Elle n’était même pas sûre qu’ils la feraient payer pour ça, mais elle redoutait les conséquences que chacune de ses actions pouvaient avoir. Pas seulement pour elle, mais pour les autres également. Elle voulait leur dire qu’elle était de leur côté, mais ne le pouvait pas. Elle voulait les encourager, leur dire qu’il y avait toujours de l’espoir, mais même elle n’y croyait plus.

La jeune femme traversa l’infirmerie en silence, regardant chaque lit fermé par ses rideaux, pour protéger l’intimité de l’occupant. Il y avait eu des mutilations terribles la veille au soir, elle se souvenait notamment d’une fille qui s’était fait défigurer. Elle n’osait pas imaginer ce qu’allait être son quotidien après ça… Frappant au bureau de Madame Pomfresh, elle attendit que la vieille infirmière ne lui ait dit d’entrer pour passer la porte. Elle n’avait que rarement eu affaire à elle au cours des sept dernières années, la principale remontant à quelques mois plus tôt, lors de l’attaque de Poudlard, où elle avait manqué de brûler vive avec Erin, dans la cabane d’Hagrid. Si elle s’en était sortie sans blessures majeures, contrairement à l’ancienne Préfète, elle était restée quelques jours en observation afin de s’assurer qu’elle n’avait pas été intoxiquée par l’épaisse fumée qu’elle avait respirée. Elle en avait profité pour donner un coup de main à l’infirmière, lorsqu’elle s’était sentie suffisamment en forme. Aujourd’hui, les seules traces qu’elle gardait de cet évènement étaient une peur du feu, quelques cauchemars, et ses cheveux coupés au carré, qui venaient effleurer ses épaules plutôt que le creux de ses reins.

Elle présenta sa requête à l’infirmière, qui l’observa un instant. Craignait-elle qu’elle n’empire l’état de ses patients ? Ou qu’elle ne les dénonce aux Carrows pour leur faiblesse ? Carlie resta immobile, aussi droite que possible, comme elle l’avait appris lors de ses cours de danse classique au conservatoire, attendant la sentence. Elle se sentait fragile. Plus encore que lorsqu’elle avait perdu pieds après l’incendie de la bibliothèque. Les évènements qui avaient suivi pendant l’été avaient terminé de l’achever, et elle ne s’était toujours pas totalement remise de la dépression dans laquelle elle avait lentement sombré pendant deux mois. Elle se sentait coupable, et voulait se racheter. Peut-être Madame Pomfresh avait-elle lu tout cela dans son regard, ou bien était-elle tout simplement trop débordée pour refuser de l’aide, toujours est-il qu’elle finit par accepter sa proposition, et lui désigna le lit le plus proche de la porte de l’infirmerie. Pour Carlie qui souhaitait devenir guérisseuse à la fin de sa scolarité, c’était une aubaine. Elle adressa un sourire à l’infirmière, et sortit se son bureau.

La Poufsouffle tira doucement sur l’un des rideaux qui encadraient le lit, observant l’occupant. Grand, les cheveux foncés, allongé sur le ventre, il semblait endormi. Elle ne mit pas longtemps à mettre un nom sur le visage de son camarade : Léon Schepper, un Serpentard de son année. Elle ne pouvait pas dire qu’ils s’entendaient bien… Mais en tant que Serpentard, il devait se sentir encore plus heurté que les autres d’avoir été pris comme exemple. Il avait l’air tellement vulnérable comme ça… Elle retira les bandages qui ornaient son dos un à un, avec le plus de douceur possible, découvrant une à une les profondes entailles provoquées par la baguette d’un des bourreaux. Les souvenirs de la scène affluèrent rapidement. Elle avait vite détourné les yeux, manquant de courage pour observer cette torture. Elle se souvenait avoir enfoncé une nouvelle fois ses ongles dans ses paumes de mains, laissant des traces, pour certaines légèrement sanguinolentes. Mais ce n’était absolument rien comparé à ce que les autres avaient du endurer…

Tandis qu’elle retirait le dernier bandage, elle sentit Léon s’agiter sous ses doigts, et elle interrompit son geste. Elle rencontra le regard sombre du Serpentard et esquissa un léger sourire à son intention.

« Je suis désolée… Madame Pomfresh m’a demandé de refaire tes pansements… Ca ne sera pas long, je te le promets… »
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Léon Schepper
Léon Schepper
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MessageSujet: Re: [18 Octobre 1997] Heal [18 Octobre 1997] Heal EmptyMar 22 Aoû 2017 - 23:55

Le monde était souffrance.

Léon sentit qu'on le posait sans ménagement sur un lit. Des doigts agiles déchirèrent son tee-shirt, exposant les entailles. Des gens parlaient autour de lui, mais il n'arrivait pas à comprendre ce qui se disait. C'était comme percevoir le monde entier à travers un tampon d'ouate. Il essaya d'ouvrir les yeux mais sa vue se troubla. On lui apposa des pansements sur le dos et quelque chose qui ressemblait à s'y méprendre avec de l'acide. Pourquoi diable quelqu'un rajoutait donc du sel sur les chairs à vif? Léon hurla et perdit de nouveau connaissance, sans comprendre que l'infirmière tâchait de désinfecter ses blessures.

Le monde était souffrance.

Léon ouvrit de nouveau les yeux. Il ne savait pas quelle heure il était, ni depuis combien de temps il dormait, face contre le matelas, torse-nu. Le froid l'enveloppa tel un vieil ami. L'adolescent frissonna de tout son corps. Il se sentait fiévreux. Une fine pellicule de sueur recouvrait son front. Il se racla difficilement la gorge. Il avait soif. Il essaya de se relever afin d'attraper le pichet d'eau posé sur la table de chevet mais le sol sembla vouloir le happer tout entier. Peu désireux de rajouter une commotion cérébrale à son état lamentable, il se laissa retomber sur le matelas. Il attendrait.  

Le monde était souffrance.

Il fut de nouveau arraché de son sommeil. C'était comme si son sang pulsait contre chacune de ses entailles, rajoutant à la douleur brûlante de son dos. Mais pourquoi donc personne ne lui donnait d'antalgiques ? Il toussa et grimaça en sentant sa gorge aussi sèche. Combien de temps c'était-il écoulé depuis qu'il s'était effondré dans la Grande Salle ? Combien de minutes ? D'heures ? A moins que cela ne se compte en jours ? Il sombra avant d'avoir la moindre réponse à ses questions.

Le monde était souffrance.

Ce fut comme une caresse. Des petits doigts parcouraient son dos avec délicatesse. Le jeune homme sentit qu'on retirait un à un les pansements et il croisa les doigts pour que la personne qui était en train de prendre soin de lui ne rende pas son déjeuner en constatant son état. Il avait l'impression de n'être plus qu'un morceau de chair sanguinolent.  L'âme charitable s'attaqua à la dernière plaie, celle en bas de ses reins et il hoqueta de douleur.

- Je suis désolée… Madame Pomfresh m’a demandé de refaire tes pansements… Ca ne sera pas long, je te le promets…

Léon ne reconnaissait pas la voix, mais il hocha la tête en grognant. Peu lui importait que ses pansements soient propres, il n'avait plus qu'une envie : que les doigts frêles arrêtent de le toucher. Il avait l'impression que sa peau était du papier de verre et que l'inconnue le griffait de ses ongles. Malgré tout, il la laissa faire. Une petite partie de son esprit - la partie la plus rationnelle - lui souffla que c'était pour son bien. Pas vrai ? Cela n'étais pas une ruse des Carrow pour l'empêcher de cicatriser ? Il s'imaginait déjà la scène : les mangemorts imbibant les morceaux de tissus d'une potion destinée à ce que les chairs pourrissent et que l'infection emporte les malchanceux tombés sous leurs sorts. Il s'imagina Lukas raconter à Donia qu'il était mort et sa mère balayant l'annonce d'un revers de la main en lui disant que le plus important était que lui il n'est rien. Merlin, il lisait trop de roman. Ou bien était-ce la douleur qui le poussait à délirer de la sorte ?

Il ouvrit les yeux, quelques mèches de cheveux trempées de sueurs lui barrant la vue, l'empêchant d'identifier correctement l'infirmière en herbe. Sa vue était toujours brouillée. Il avait chaud à présent. La fièvre n'était toujours pas tombée et Léon grimaça. Une chose à la fois. Il releva le bras posa sa main sur celle de la jeune femme.

- Salut, souffla-t-il plus qu'il ne parla.

Sa vision s'éclaircit et il la reconnue enfin. Que faisait-donc Peters à son chevet ? Elle semblait être en un seul morceau. Petite chanceuse va, pensa le vert et argent. Il hoqueta de nouveau et agrippa le tissu du drap, sa quinte de toux tendant ses muscles et réveillant à nouveau les douleurs.

- Peters ... donne moi un truc. N'importe quoi ... dit-il dans un souffle, son regard bleu-gris plongé dans celui de la jeune fille. Elle était son seul espoir d'obtenir des antalgiques.

Il resserra son emprise sur son poignet, pas assez pour lui faire mal de toute façon. Il n'en avait pas la force.  Mais qu'espérait-il, à la fin ? Il n'avait jamais été particulièrement gentil avec la jeune femme et elle le lui rendait bien. Pourquoi  accéderait-elle à ta requête ? T'es qu'un imbécile, Schepper, pensa-t-il. Il la supplia du regard, y mettant toute l'intensité dont il était capable. Chaque battement de son coeur lui rappelait les instants dans la Grande Salle. Les cris. Les supplications. Le bruit des corps tombant sur le sol. Le rire des Mangemorts ... L'agression dont il avait-été la victime. Léon savait qu'il lui faudrait des mois pour s'en remettre. Et pas seulement physiquement. Il fallait qu'il dorme pour que toutes ces images disparaissent de sa tête. Et impossible de dormir avec cette douleur.

Il ne lâchait toujours pas le poignet de la Poufsouffle. Des antalgiques, Peters, s'il te plait. Ca fait mal, bordel. T'as vu mon dos, tu l'as même touché .... Avoue-le, ce n'est plus que de la bouille pour hyppogriffe, n'est-ce-pas ? Il refoula ses larmes de douleurs. Pas question qu'il pleure devant elle par contre, il y avait des limites. Quoi que ... s'il n'était pas prêt à perdre définitivement tout honneur, il pouvait bien faire un petit effort. Il ferma les yeux, mordillant ses lèvres avant de les rouvrir. Teletubbies, ce qu'il n'était pas prêt à faire pour que la douleur ne cesse.

- Je t'en supplie Peters ... Je sais qu'on n'est pas amis tous les deux.

Il avala difficilement le peu de salive qu'il lui restait. Il aurait pu demander aussi un peu d'eau, mais il tombait déjà assez bas comme ça. Pourquoi elle venait prendre soin de lui, elle spécifiquement, hein ?! T'es lamentable, mon pauvre, pensa-t-il.

- S'il te plait, Carlie.

Comme si l'appeler par son prénom, pour la première fois, pouvait bien changer quelque chose.




Dernière édition par Léon Schepper le Mer 23 Aoû 2017 - 20:32, édité 1 fois
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Carlie E. Peters
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MessageSujet: Re: [18 Octobre 1997] Heal [18 Octobre 1997] Heal EmptyMer 23 Aoû 2017 - 16:08

Malgré le ton posé de sa voix, Carlie sentait la peur l’envahir. Elle avait peur d’aggraver la douleur du Serpentard, qui n’avait rien demandé lui. Peur de faire un mauvais mouvement qui lui arrache un cri. Elle n’osait plus toucher le bandage à moitié retiré, qui pendait lamentablement du dos de Léon. Elle tressaillit au contact de sa peau brûlante sur sa main, et baissa les yeux pour les poser sur ce semblant d’étreinte. C’était à peine si elle entendit le salut murmuré, camouflé par le battement de son cœur qui résonnait dans ses oreilles. La peur accélérait son rythme cardiaque, et commençait à la paralyser, faisant affluer les souvenirs de la veille. Elle n’était pas prête à affronter ça, comment avait-elle pu le croire. Elle chercha le visage de Léon du regard, prête à s’excuser et à prendre la fuite. Elle crut y déceler de l’étonnement, lorsqu’il la reconnut. Il n’y avait rien d’étonnant là-dessus, pour quelle raison allait-elle le visiter sur son lit d’infirmerie ? Elle que tout le monde considérait désormais comme une ennemie, sauf ses proches amis dans la confidence ? Elle tressaillit lorsqu’il gémit de douleur, se figeant encore un peu plus sur place. Elle manquait d’air, elle se sentait oppressée. Et elle ne parvenait plus à lâcher le regard sombre qui avait accroché le sien. C’était comme si elle voyait Léon pour la première fois, et ce qu’elle voyait effaçait toute la réserve qu’elle avait pu avoir à son égard durant les 6 années précédentes.

« Peters ... donne-moi un truc. N'importe quoi ... »

Son souffle était toujours coincé dans sa poitrine, elle sentait sa gorge se serrer à mesure que l’envie de pleurer s’emparait d’elle. Elle ressentait la souffrance du jeune homme comme si c’était elle qui était allongée sur le lit. Et s’ajoutait à cette souffrance toute la culpabilité qui s’accumulait depuis plusieurs mois. Elle sentit ses mains s’agiter de légers tremblements, à mesure que l’emprise de Léon se raffermissait autour de son poignet, pourtant pas plus lourde que celle d’un enfant. C’était trop difficile, comment avait-elle pu croire qu’elle était capable de se repentir ainsi ? Elle ne pouvait rien faire pour ses camarades, il était déjà trop tard.

Le visage de Léon lui évoquait celui d’un supplicié que l’on emmenait au bûcher. Elle ne l’avait jamais vu aussi vulnérable, si éloigné de la façade qu’il affichait habituellement, lorsqu’il déambulait fièrement dans les couloirs du château. Et Carlie avait honte d’avoir ainsi pénétré son intimité, de rester spectatrice de sa souffrance. Sûrement aurait-il préféré que personne ne le voie jamais ainsi. Il la supplia de nouveau, mais c’était comme si elle ne l’entendait pas. Elle n’était plus dans cette salle, elle était enfermée dans une pièce sombre, roulée en boule, à essayer de se calmer en se fredonnant des airs de son enfance. Mais elle ne pouvait gommer le visage du Serpentard de son esprit. Même si elle fermait les yeux, elle savait que son image resterait imprimée sur ses rétines. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était plongée dans ce regard presque fou, cela pouvait bien faire des heures qu’elle ne s’en serait pas rendue compte. Et chaque seconde qui passait devait sembler durer des jours pour Léon.

« S'il te plait, Carlie. »

Elle eut un mouvement de recul, imperceptible. Comme si entendre son prénom de la bouche du garçon avait eu l’effet d’un électrochoc. Elle réintégrait son corps, lentement, le battement dans ses oreilles s’estompant, pour laisser place aux bruits qui provenaient des autres lits de l’infirmerie, le tremblement de ses mains s’intensifiant légèrement. Elle recula, se libérant de l’emprise de Léon, et le regarda une dernière fois dans les yeux. Elle se demanda ce qu’il pouvait lire dans les siens… La peur ? La volonté de fuir ? Les regrets ? Puis elle ferma ses paupières, et acquiesça d’un léger signe de tête. Elle se dirigea vers les rideaux, d’un pas rapide, et s’apprêtait à tirer dessus pour s’enfuir. Tant pis si elle le décevait, tant pis si elle lui faisait encore plus de mal, tant pis s’il la détestait. Il n’arriverait jamais à la haïr plus que ce qu’elle-même se haïssait déjà pour sa défection. Elle ne pouvait pas rester là, elle sentait déjà les larmes s’échapper de ses paupières toujours closes. Sa tête tournait, et si elle ne sortait pas de l’infirmerie rapidement, c’était elle qui allait se retrouver sur un lit.

La Poufsouffle écarta le rideau, et s’apprêta à sortir, lorsqu’un nouveau gémissement de Léon la fit se retourner, comme si une force invisible la reliait à lui. Elle contempla une dernière fois le corps étendu, son dos meurtri, entendant de nouveau ses supplications. Elle lâcha le rideau qui retomba en silence, et se rapprocha de nouveau du Serpentard, toujours attirée par cette force invisible. Elle ne pouvait pas l’abandonner comme ça. Elle était là pour une bonne raison, et elle devait aller au bout de l’objectif qu’elle s’était fixé. Carlie serra les poings, sentant ses ongles entamer une nouvelle fois ses paumes, mais les tremblements se calmèrent légèrement. Elle avisa une potion dont la couleur lui parlait sur la table de chevet. Elle reconnut celle que son père lui avait appris à préparer cet été-là. Un antalgique. Elle ignorait si Madame Pomfresh en avait déjà administré à Léon, et depuis combien de temps, mais elle décida de prendre le risque. Prendre des décisions semblait l’apaiser. Il lui fallait des objectifs simples désormais, et pour tout le temps où elle resterait à l’infirmerie. Prendre la bouteille. En verser dans le gobelet sans trop en mettre. La donner à Léon. Trois actions simples, rapides, qui permettraient d’avancer vers la suite des opérations.

Un nouveau spasme agita sa main tandis qu’elle versait la potion, ce qui lui valut d’en mettre plus que prévu. Elle jaugea la quantité de liquide, son regard faisant la navette entre le verre qu’elle tenait et le dos lacéré de Léon. Tant pis, au pire il serait un peu groggy, mais peut-être valait-il mieux pour lui… Puis elle contourna le lit, pour reprendre sa position initiale. Elle s’agenouilla au sol, pour se mettre à la hauteur du Serpentard et dégagea doucement les mèches humides qui lui barraient le front, et qui lui tombaient dans les yeux, et accrocha une nouvelle fois son regard. Elle lui adressa un léger sourire qui lui semblait faux, même à elle.

« Il va falloir que tu boives ça Léon… Ca ne va pas être très agréable, mais ça ira mieux après, je te le promets. »

Elle l’aida du mieux qu’elle put à boire la potion, ce qui lui arracha de nouveau gémissements, durant lesquels elle s’obligea à prendre de profondes inspirations, luttant contre la nouvelle vague de tristesse et de remords qui l’envahissait de nouveau.

« Ne bouge pas, je reviens… »

Un murmure qu’elle n’était pas sûre qu’il entendrait. Un murmure absurde qui plus est, comme s’il était capable de prendre ses jambes à son cou à l’heure actuelle… Elle franchit les rideaux et avisa la porte de l’infirmerie. Son envie de fuir l’avait quittée, et elle s’en voulait de la lâcheté dont elle avait failli faire preuve. Elle prit la direction opposée, pour récupérer une bassine qu’elle remplit d’eau froide, accompagnée de quelques linges propres, et elle croisa Madame Pomfresh qui lui remit un pot d’onguent. Carlie ne mentionna pas qu’elle avait donné de la potion à Léon, elle n’était pas certaine d’en avoir le droit… Elle se promit de le dire à l’infirmière en partant, histoire d’être sûre qu’il n’y ait pas de surdosages, mais elle ne voulait pas se faire retirer son patient. Elle retourna auprès de Léon, qui semblait un peu plus apaisé. Carlie se demandait combien de temps la potion mettrait pour faire entièrement effet. Renonçant à s’occuper du dernier pansement, toujours à moitié en place, elle posa la bassine au sol et rapprocha la chaise qui se trouvait dans un coin, pour se réinstaller à côté de la tête de Léon. Trempant un linge dans l’eau, elle entreprit ensuite de le lui poser sur le front. La fièvre devrait diminuer avec la potion également, mais elle tentait tout ce qu’elle pouvait pour le soulager au mieux. Elle finit de dégager son visage de ses cheveux bruns, tentant de le toucher le moins possible, toujours effrayée de le blesser plus qu’il ne l’était déjà. Carlie constata avec étonnement que le tremblement qui agitait ses mains avait fini par cesser. Des actions simples, des buts précis.

« Dis-moi quand tu commences à te sentir mieux… » Elle lui adressa un nouveau sourire, qui se fâna rapidement. « Je suis désolée Léon… Tu… » Sa voix se brisa et elle décida de changer de direction. « Tu ne devais sûrement pas avoir envie d’être soigné par moi, après tout tu l’as dit toi-même, on n’est pas amis tous les deux… »

Elle ne parvenait pas à lui dire qu’il ne méritait pas ça. Elle le pensait, mais elle devait faire attention. Après tout, même s’il était autant victime des Carrows que les autres, elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance. Et elle prenait des risques…
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Léon Schepper
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MessageSujet: Re: [18 Octobre 1997] Heal [18 Octobre 1997] Heal EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 11:44



Le mouvement de recul de la jeune femme n'échappa pas à Léon, qui tressaillit lorsqu'elle se libéra de son emprise. Le message avait le mérite d'être clair. Mais à quoi est-ce-que tu t'attendais mon vieux ? Se morigéna-t-il. Ce n'était pas parce qu'il lui jouait le remake d'un grand blessé qu'elle devait obligatoirement se comporter en veuve éplorée. Et puis Carlie et Léon, c'était une vieille histoire. Ou plutôt une absence d'histoire - question de point de vue. D'aussi loin qu'il se rappelait, il ne lui avait jamais adressé la parole pour autre chose que des remarques cyniques et moqueuses. Rien de méchant. Rien de très gentils non plus. Il ne lui reprochait absolument rien, sauf peut-être son amitié avec Lukas. Elle, par contre, ne semblait avoir aucune envie qu'ils entrent en contact et ça, le Serpentard le vécu immédiatement comme un rejet. Un de plus un de moins, pensa-t-il. Il ne la lâchait toujours pas tes yeux, désirant par dessus tout qu'elle comprenne à quel point il souffrait. Mais la Poufsouffle semblait s'en moquer comme de sa première part de tarte à la citrouille. Une petite part de lui éprouvait ce qui ressemblait à de la colère : trouvait-elle qu'il méritait de souffrir ? Léon avait beau se creuser les méninges, il ne voyait pas ce qui aurait pu l'offenser de la sorte. Il cligna des yeux, sentant de nouveau sa vue se brouiller. Il y avait tout un monde dans les yeux de la jeune femme mais il manquait de temps pour y trouver les réponses à ses questions.

Elle rompit le contact visuel et fit volte face, se dirigeant vers le rideau sans même un regard en arrière. Le coeur du Serpentard se pinça de nouveau sans qu'il ne puisse mettre un doigt sur ce qui le chagrinait à ce point. Carlie n'avait aucune importance à ses yeux alors pourquoi la regardait-il partir avec regret ? Pour les antalgiques, Léon, souffla une petite voix intérieure. C'était ta seule p*tain de chance d'avoir des antalgiques ... Une nouvelle vague de douleur vînt le cueillir et cette fois-ci, il ne put retenir un nouveau gémissement de douleur. Il rouvrit les yeux, détaillant ce petit bout de femme qui venait de stopper ces gestes. Elle ne partait pas. Qu'est-ce qui te retiens, Peters, hein ? Tu me détestes, j'ai bien compris. Va vite retourner à ta petite vie parfaite de Préfète en Chef et ne revient pas. Mieux aurait-il valu qu'elle ne mette pas un pied dans l'infirmerie. C'était comme une vague de douceur qu'elle s'était empressée de lui reprendre. La tendresse avait été gratuite et maintenant elle partait, comme ça, lui refusant de mettre fin à son supplice. A quoi bon sa venue alors ? Etait-ce un moyen de venir vérifier qu'il était  mal en point ? Ou bien peut-être avait-elle demandé à l'infirmière de venir s'occuper des  blessés, mais qu'elle avait été déçue, en ouvrant le rideau, de tomber sur lui ? Logique.

Il entendit le bruit d'une potion que l'on débouchonnait et rouvrit les yeux immédiatement. Elle était en train de verser le contenu dans un verre et une vague de soulagement le traversa immédiatement. Elle n'était pas partie. Mais ce n'était pas ça qui le soulageait - quoi, que - mais plutôt le fait qu'elle soit d'accord pour lui délivrer la potion anti-douleur. Léon la regarda faire, sa tête reposant sur l'oreiller. Ses tremblements ne lui échappèrent pas et il se sentit de nouveau plein de colère. Elle avait peur de lui ou quoi ? Comme si il allait lui faire quoi que ce soit. Léon n'était pas violent et puis de toute façon il était en telle forme qu'un coup de vent l'aurait mis à terre instantanément. Ce n'est pas de toi qu'elle a peur, imbécile ... Il la regarda s'approcher, constatant avec étonnement que cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu d'aussi prêt. Elle semblait presque malade. Il se souvenait de sa longue chevelure caressant ses reins et constata pour la première fois qu'elle portait désormais un carré soulignant encore plus la finesse de ses traits. Oui, Léon ne cachait pas avoir regarder Carlie plusieurs fois. C'était une jolie fille, mais il n'avait jamais chercher plus ... c'était la chasse gardée de Foster jusqu'à peu. Etait-ce pour ça qu'elle semblait elle aussi au bord du supplice ? Non ... il y avait autre chose. Depuis combien de temps la jeune femme n'avait-elle pas dormi de façon convenable ? Il s'attarda sur ses cernes et ses traits tirés. A bien d'autre égard que lui, elle semblait si vulnérable que le Serpentard se demanda qui des deux était le plus brisé. Tu n'es pas si indemne que ça, en fait, Peters ...

- Il va falloir que tu boives ça Léon… Ca ne va pas être très agréable, mais ça ira mieux après, je te le promets.

Il acquiesça faiblement et grimaça lorsque que le contenu du verre agressa ses papilles. C'était infect. Etait-ce une caractéristique obligatoire que se refilaient tous les fabricants de potion ? Le Serpentard n'arrivait pas à croire que mettre un gout acceptable à un médicament était de l'ordre de l'insurmontable. Une fois le verre terminé, il reposa doucement sa tête en toussant sur l'oreiller. Le fait de savoir que la douleur était à présent comptée lui faisait déjà du bien. C'était tellement plus facile de supporter quelque chose lorsque l'on savait qu'il y aurait sous peu une fin. Carlie respirait fort et Léon se sentit de nouveau mal. Si ma présence te gêne donc autant, va-t'en ! Ne put-il s'empêcher de penser.

Avait-il parlé à voix haute ? Carlie disparaissait déjà derrière le voile du rideau. Et m*rde, pensa-t-il. Mais qu'en avait-il à faire après tout, il avait eu ce qu'il désirait : la potion. Une petite voix lui soufflait cependant qu'il aurait aimé qu'elle reste. Il ne se l'expliquait pas. Jamais, dans toute sa vie, quelqu'un ne s'était réellement occupé de lui. Pas de gestes doux lorsqu'il était malade, petit. Pas de caresses, pas de paroles réconfortantes. Attention, sa grand-mère lui avait toujours fourni tous les soins nécessaires. Simplement, elle ne considérait pas que la tendresse fasse partie de la guérison. Léon maudissait cette part de lui, très égoïste, souhaitant que l'on prenne soin de lui. Il était un grand garçon maintenant, non ? Et Carlie n'était personne. Pourquoi était-il triste qu'elle soit partie si vite alors ? Ses yeux se refermèrent et il se laissa gagner par le soulagement tandis que ses muscles se détendaient peu à peu. La potion commençait son oeuvre et il l'accueillie à bras ouvert. Le matelas se faisait maintenant de plus en plus confortable, comme l'enveloppant et il avait l'impression de s'enfoncer doucement dedans. Ses traits crispés se détendirent et il eut même l'impression que sa respiration s'apaisait. Pour la première fois depuis de nombreuses heures, il glissait doucement dans le sommeil.

Il entendit à peine la chaise que l'on tirait. Quelqu'un appliquait à présent un linge frais sur la tête. La personne écarta les mèches rebelles sur son front, tout doucement, avec des gestes hésitants. Ce fut cela qui lui fit rouvrir les yeux : Pomfresh n'aurait sûrement pas fait ça avec autant de retenue. Il tomba sur le visage de Carlie, à quelques centimètres du sien. Une vague de chaleur lui réchauffa le coeur et Léon, de plus en plus groggy par les antalgiques, l'identifia sans mal comme de la joie. Mais pourquoi diable était-il content qu'elle soit revenue? Cela n'avait strictement aucun sens.

- Dis-moi quand tu commences à te sentir mieux…

Il y avait presque de la supplication dans sa voix. Il acquiesça d'un hochement de tête, refermant les yeux. Elle continuait à passer le linge sur son front et il se laissa bercer par ses mouvements. C'était agréable.  

- Je suis désolée Léon… Tu…

Sa voix sembla se briser et il ouvrit de nouveau les yeux.Pourquoi s'excusait-elle ?   Il se sentait de plus en plus étrange, de plus en plus réceptif aux paroles de la jeune femme. Que lui arrivait-il à la fin ? Il avait presque envie de lui sourire de façon béate. La potion avait gommé la douleur mais plus les secondes défilaient et plus Léon se demandait si elle n'avait pas gommé également sa retenue.

-  Arrêtes de t'excuser, Peters ... souffla-t'il tout doucement.

Il était aux portes du sommeil, mais refusait de céder. Il n'avait plus envie de sombrer, préférant profiter de cet instant de douceur qu'il savait hors du temps. Il avait senti la fêlure dans sa voix et malgré son esprit embrouillé, le Serpentard commençait à comprendre la présence de la Poufsouffle ici. Cela n'avait rien à voir avec lui ... mais qu'elle importance. Qu'elle importance si elle essayait de se faire pardonner d'il ne savait quoi en jouant à l'infirmière modèle. Il voulait bien servir de cobaye, si elle continuait à lui caresser les cheveux de cette façon. Ce n'était pas vraiment des caresses, au fond, mais il se plaisait à s'imaginer cela comme ça. Depuis sa relation avec Malia, Léon était en manque cruel d'affection. S'il n'était pas du genre à l'afficher en temps réel, les récents évènements le rendaient beaucoup plus sensible et réceptif. Il penserait aux conséquences demain.

-  Tu n'as pas à te sentir coupable de ne pas être blessée ... murmura-t-il de nouveau, incapable de parler plus fort.

Mais dans le silence de l'infirmerie, il espérait qu'elle l'entende.

- Tu ne devais sûrement pas avoir envie d’être soigné par moi, après tout tu l’as dit toi-même, on n’est pas amis tous les deux…

Il rigola doucement, clignant quelque fois des yeux pour les refermer de nouveau, luttant toujours contre le sommeil. Non, ils n'avaient rien en commun. C'était les mangemorts qui avaient provoqué cette situation et curieusement, Léon savait que ce rapprochement entre eux leur convenait. Il y trouvait le réconfort qu'il recherchait tant ... qu'est-ce-que Carlie y trouvait, elle ? Il ne savait pas, mais cela semblait plus important que leurs différents, au final. Léon avait l'impression qu'ils étaient tous les deux en train de panser leur plaie, là, dans ce box de l'infirmerie. Peut importait qu'ils ne soient pas amis ... cette nuit de souffrance semblait avoir balayer tout le reste.

- C'est plus fort que toi Peters ... tu vas t'excuser de t'occuper de moi aussi ?  T'es un vraie martyre-née ...

Sa voix était douce, il ne cherchait pas à créer le conflit. Morphée tentait toujours  de l'engloutir tout entier mais Léon n'avait aucune envie de le laisser faire. Il se sentait bien, à présent. Tu te sens trop bien, même, pensa-t-il. Il ne voulait plus qu'elle parte. Pourtant de nature solitaire, les récents évènements associés à la potion lui faisaient pousser des ailes. Il sentait qu'il allait regretter de se confier de la sorte mais le surdosage  évident l'empêchait de contrôler ses paroles. Tant pis ... il n'avait pas l'intention de les assumer, de toute façon.

-  Merci, Carlie. D'être revenue ...

Un sourire se dessina sur ses lèvres, son naturel moqueur reprenant le dessus, la douleur disparaissant doucement.

- Et puis détrompes-toi ... vaut mieux toi que Pomfresh ... t'es une infirmière beaucoup plus sexy, tu sais.

Non, il n'avait pas du tout l'intention d'assumer ses dernières paroles. Il nierait, que cela soit clair.

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Carlie E. Peters
Carlie E. Peters
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MessageSujet: Re: [18 Octobre 1997] Heal [18 Octobre 1997] Heal EmptyVen 25 Aoû 2017 - 11:47

« Arrêtes de t'excuser, Peters ... Tu n'as pas à te sentir coupable de ne pas être blessée ... »

Toute occupée qu’elle l’était à reformuler sa phrase, c’était à peine si elle avait entendu les mots murmurés par Léon. Mais voilà qu’ils continuaient de lui résonner dans les oreilles, un peu plus forts à chaque fois, emplissant le silence qui régnait dans la pièce. Les yeux rivés sur le visage de Léon, à scruter chacun de ses traits, plus apaisés que précédemment, elle fut contrainte de baisser la tête un instant, afin qu’il ne voie pas les larmes qui avaient commencées à emplir ses yeux verts. Elle n’aurait jamais cru que ce soit Léon Schepper qui lui apporterait le soulagement dont elle avait tant besoin. Et pourtant, c’était ce qu’il venait de se passer. « Tu n’as pas à te sentir coupable ». Ces simples mots étaient porteurs d’un message tant désiré… Même si Léon était légèrement à côté de la plaque sur les réelles raisons de sa culpabilité, il n’en était pas moins qu’elle appréciait le message. Elle ressentait toujours ce poids sur sa poitrine, qui la comprimait et l’empêchait de respirer correctement, encore plus puissant depuis la veille, mais les paroles de Léon avaient comme allumé une flamme vacillante qui lui réchauffait le cœur. Il n’y avait rien de plus terrible que ce froid mordant, contre lequel on ne pouvait absolument rien faire parce qu’il venait de l’intérieur… Elle battit des cils rapidement, chassant les larmes qui menaçaient de s’installer. Elle était faible, mais elle avait toujours une once de fierté. Et pleurer devant Schepper n’était pas une option.

Concrètement, elle n’avait rien contre lui. Carlie n’était pas de ces personnes qui laissaient les préjugés au sujet des maisons dicter sa conduite. Bien qu’ils côtoient le château depuis plus de six ans maintenant, elle ne connaissait de Léon que son arrogance. Elle avait été l’une des victimes ponctuelles de ses piques souvent très spirituelles, et n’avait jamais cherché à savoir ce qui se cachait derrière ces élans de taquineries. Au final, elle n’avait pas de réelle opinion à son sujet. Leurs chemins ne s’étaient juste jamais réellement croisés, jusqu’à ce jour-là. Elle s’était contentée de l’observer de loin, il faisait partie des murs. Parfois elle répondait en riant à ses attaques, d’autres fois elle faisait simplement comme si elle n’avait pas entendu. Ils n’étaient pas amis, il l’avait bien dit. Mais elle sentait que les choses seraient différentes maintenant. A moins que Léon ne préfère tirer un trait sur ces minutes, auquel cas ce ne serait qu’une parenthèse hors du temps. Une petite bulle. Qu’elle, elle n’oublierait pas.

Le rire de Léon, léger, presque insouciant sous l’effet des antalgiques, lui fit relever la tête. Elle ne comprenait pas. Se moquait-il d’elle ? Ou bien commençait-il à délirer, parce qu’elle lui avait donné un peu trop de potion ? Elle fronça les sourcils, cherchant une explication sur le visage du Serpentard. Il avait l’air plus détendu, mais toujours aussi vulnérable. Elle sentait qu’il ne luttait plus contre la douleur, et devinait que c’était désormais le sommeil qui tentait de l’emporter. Elle ne comprenait pas ses efforts. Le sommeil était une délivrance dans son cas, et elle se doutait qu’elle n’était pas la seule à ne pas avoir fermé l’œil de la nuit. Pourquoi ne s’y engouffrait-il pas ? Pourquoi s’obstinait-il à rester avec elle ? Et pourquoi tentait-il de lui remonter le moral ? C’était à n’y plus rien comprendre.

« C'est plus fort que toi Peters ... tu vas t'excuser de t'occuper de moi aussi ?  T'es un vraie martyre-née ... »

Avant de réaliser ce qu’il se passait, son rire, aussi léger que fugace, se joignit à celui du Serpentard. C’était la première fois qu’elle riait depuis un moment, et c’était une impression étrange. Comme lui semblait loin la soirée organisée par Amaryllis et Stella à l’occasion de son anniversaire, seulement deux semaines plus tôt. C’était comme si le château était tombé dans une nouvelle dimension depuis. Une dimension plus noire et plus effrayante que tout ce qu’ils avaient pu connaître jusque-là… Il avait raison, quelque part. Dans d’autres circonstances, elle aurait probablement été piquée par le reproche masqué. Mais elle voulait tellement que le monde sache qu’elle était désolée, que c’était lui qui allait en faire les frais. Et elle sentait bien que Léon ne lui disait pas ça méchamment. Il ne se souviendrait peut-être même pas de leur conversation. Peut-être croirait-il que c’était un rêve… En tout cas, la Poufsouffle espérait que dans ce cas, il s’en souviendrait plus en tant que rêve plutôt que cauchemar. Elle haussa finalement les épaules, gardant le silence, mais l’ombre d’un sourire resta accrochée sur ses lèvres. Elle trempa de nouveau le linge dans l’eau, avant de le reposer une nouvelle fois sur son front, continuant d’arranger ses cheveux autour de son visage. Elle ne savait pas pourquoi elle continuait de faire ça. Elle sentait juste Léon se détendre sous ses caresses, et pour la première fois elle se sentait utile.

« Merci, Carlie. D'être revenue ... »

Elle n’expliquait pas le trouble qu’elle ressentait à l’entente de ces mots. Trouble qu’elle n’avait plus ressenti depuis son histoire avec Mike l’année précédente, et toutes celles qui avaient suivi avec Foster avant qu’ils ne coupent définitivement les ponts. Elle ouvrit la bouche, s’apprêtant à s’excuser d’avoir failli partir, mais elle la referma, laissant un sourire plus franc étirer ses lèvres. Il allait encore se moquer d’elle. Elle attrapa la main de Léon qui lui avait saisi le poignet un peu plus tôt, et la serra brièvement dans la sienne, ne sachant pas réellement pourquoi elle faisait ça. Elle estimait qu’en l’état actuel des choses, ce geste serait plus parlant que des mots. Trop de sentiments contradictoires l’habitaient désormais. La peur et la culpabilité coexistaient avec une forme de délivrance et de bien-être qui étaient absents depuis trop longtemps. Son cœur continuait de battre un peu trop vite, mais il semblait battre plus normalement que ce qu’il l’avait fait ces derniers mois. C’était une étrange bulle dans laquelle ils se retrouvaient, et Carlie regrettait presque de ne pas être elle-même sous antalgique pour que ce ne soit plus qu’un rêve. Elle savait qu’une fois qu’elle aurait quitté l’infirmerie, elle n’aurait de cesse de s’interroger sur ce qu’il s’était réellement passé. Et elle se doutait qu’elle ne pourrait sûrement jamais interroger Léon sur ses ressentis. Mais c’était comme une fenêtre qui s’ouvrait sur l’aube, annonciatrice d’une nouvelle journée, d’un nouveau départ. Et le sourire qui illuminait le visage endormi de Léon l’irradiait autant que le soleil.

« Et puis détrompes-toi ... vaut mieux toi que Pomfresh ... t'es une infirmière beaucoup plus sexy, tu sais. »

Carlie sentit une bouffée de chaleur l’envahir, colorant ses joues d’un rouge soutenu. Elle lâcha la main du Serpentard, et interrompit ses mouvements sur son front, scrutant de nouveau son visage à la recherche d’un sens à ses paroles. Elle était flattée à vrai dire. D’autant que ces derniers temps, elle se sentait plus proche de l’inferius, avec sa silhouette amaigrie, son teint blafard et ses cernes sombres.

« Je devrais peut-être mettre une blouse blanche pour compléter la panoplie, t’en penses quoi ? »

L’ironie comme arme pour ne pas perdre la face. Elle lui adressa néanmoins un sourire mutin, pour appuyer sa phrase et décida finalement qu’il délirait légèrement sous l’effet de la potion. Elle voulait se lever de sa chaise, et pouvoir reprendre sa mission là où elle l’avait arrêtée. Même si elle se sentait bien dans cette pièce, et qu’elle appréciait leur conversation, une part d’elle-même avait toujours envie de fuir. Mais plus pour les mêmes raisons. Si la culpabilité et la peur étaient toujours présentes, la crainte des conséquences de ce moment était venue se rajouter. Le trouble qu’elle ressentait, cette chaleur dans sa poitrine… Elle craignait d’apprécier un peu plus qu’elle ne le devrait cette petite bulle. Léon lui apparaissait sous un autre jour, et ce jour était biaisé par une trop forte dose d’antalgiques. Elle appréciait un peu trop le Léon qu’elle côtoyait à présent, et savait qu’elle aurait du mal à voir le Léon de tous les jours après ça… Elle déglutit difficilement, et laissa échapper un petit rire qui sonnait faux.

« Fais attention à ce que tu dis Schepper, je saurais te le ressortir ! » Elle marqua une pause, avant de reprendre, plus sérieuse. « Tu sais, si tu veux dormir, tu peux. Je ne t’en voudrai pas… »

Luttant contre l’étrange attraction qui l’attirait toujours vers lui et qui voulait la maintenir sur sa chaise, elle se leva, et s’approcha du dos du Serpentard. Une nouvelle vague de tristesse et de remords l’envahit à la vue des lacérations, et même la petite flamme allumée précédemment avait du mal à lutter. Même si elle lui avait donné la permission de l’abandonner à sa tâche, elle espérait qu’il continuerait à lui redonner le sourire, et qu’il l’aiderait à se battre contre ses sentiments. Elle attrapa le bandage qui restait, et entreprit de le décrocher lentement, avec une douceur infinie. Resterait à nettoyer les plaies, les recouvrir d’onguent, et remettre de nouveaux bandages. Une succession d’actions simples, pour avancer pas à pas.

« Si je te fais mal, dis le moi surtout… »
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Léon Schepper
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MessageSujet: Re: [18 Octobre 1997] Heal [18 Octobre 1997] Heal EmptyVen 25 Aoû 2017 - 16:53



Et soudain, son rire perça le silence lourd de l'infirmerie. C'était un son d'une douceur capable de marquer Léon, même groggy par le surdosage d'antalgiques. Parce que même sans connaître si bien la jeune femme, il eut l'impression qu'il assistait à quelque chose de rare. Le visage de Carlie s'éclairait et il tâcha de ne pas en perdre une miette, s'attardant sur la commissure de ses lèvres qui s'était fendu d'un petit sourire adorable. Tu dérailles, Léon ... se reprit-il intérieurement. Il n'avait aucune intention de se contredire lui-même : il était en train de perdre pied. Trop de sensations avaient pris possession de son corps en un si court laps de temps : la peur, la douleur, l'agonie puis la douceur, la colère, le rejet, le bonheur, le soulagement ... Et maintenant ce sourire. Il ne voyait pas clairement pourtant, sa vue le trahissant de nouveau. Le monde semblait tourbillonner et en son centre, la Poufsouffle lui offrait ce rire aux accents cristallins qui vint chatouiller son coeur et son âme.  

Il ne savait pas qui de la fièvre ou du principe actif de la potion était en train de prendre possession de lui, mais il avait l'impression de s'enfoncer toujours de plus en plus dans le matelas douillet. Il préféra fermer les yeux, la respiration de Carlie se faisait de plus en plus douce et il fut tenter de s'abandonner au sommeil. Si elle continuait à le toucher avec cette tendre retenue il ne lutterait plus bien longtemps. La douleur du dos n'était presque plus qu'un mauvais souvenir et il respirait de mieux en mieux, apaisé. Il la remercia de ne pas l'avoir laissé seul et elle mêla furtivement ses doigts aux siens. Surpris, Léon voulut lui rendre son étreinte mais il avait l'impression que la réalité s'éloignait de plus en plus, le happant tout entier. Il entendait la respiration de la jeune femme et se cala la sienne dessus, la bouche légèrement entrouverte. Il sombrait toujours plus et tenta une plaisanterie. Il voulait réentendre ce rire et après il arrêterait de lutter.

Elle retira sa main et il rouvrit les yeux, contrarié par la distance qu'elle installait entre eux. Il ne s'expliquait pas ce sentiment. Demain ... il comprendrait demain.

- Je devrais peut-être mettre une blouse blanche pour compléter la panoplie, t’en penses quoi ?

Il eut presque l'impression qu'elle criait tellement les sons semblaient amplifiés par la potion et il rigola comme un idiot. Son esprit embrumé se joua de lui et lui montra une Carlie dans une tenue étonnement courte qu'il trouva parfaitement à son goût. Par les glands de Merlin en personne, tu fantasmes? Il voulu lutter contre l'image qui ne manqua pas de faire rougir ses joues mais perdit le combat. Un sourire malicieux sur les lèvres, il murmura, ne sachant plus très bien s'il pensait à voix haute ou non.

-  J'en pense que tu ne devrais pas ... promettre quelque chose si tu n'es pas capable d'assumer tes paroles. J'ai bien l'intention de te voir dedans maintenant ... murmura-t-il en continuant à sourire.

La partie de lui consciente qu'il était en train de se ridiculiser voulu lui frapper violement la tête contre le lit. Même si le Léon en pleine possession de ses moyens était tout à fait capable de ce genre de remarque lourde de sous-entendu, il trouvait qu'il ressemblait plus à un pervers qu'autre chose. Mais c'était comme s'il était incapable de clore ses lèvres et qu'il lui disait tout ce qui lui passait par la tête. Jamais il n'aurait dû lutter contre le sommeil. Il espérait que Carlie serait indulgente et se remettrait en question sur sa capacité à doser les antalgiques.

- Fais attention à ce que tu dis Schepper, je saurais te le ressortir !  

Non, jamais elle ne le laisserait oublier ce moment de flottement, il en était sûr. Demain se promettait d'être compliqué, finalement.  Il eut envie de lui dire que personne ne croirait jamais qu'il ait dit de telles choses. Ou que plutôt si, mais qu'ils se riraient d'elle en lui disant qu'elle ne serait qu'un énième nom sur la liste des femmes avec qui il avait un jour flirté. Il eut envie de se moquer d'elle, de lui dire que c'était elle qui avait commencé à venir s'occuper de lui. Que c'était elle qui avait caressé ses cheveux la première, que c'était elle qui avait décidé de s'assoir auprès de lui. Il l'avait peut être un peu aidé, mais elle avait choisit de tirer la chaise et de lui tenir la main. Et jusqu'à preuve du contraire, elle n'était ni douloureuse ni sous l'emprise d'une drogue. Mais ce ne fut pas ce qu'il lui dit.

- C'est une invitation à ce que l'on se revoit ? demanda-t-il, réussissant à ouvrir les yeux quelques secondes pour plonger dans l'immensité verte de ceux de la jeune femme.

Comme s'il allait se souvenir de ça en se réveillant. Le temps sembla soudain s'allonger et l'adolescent se demanda combien de temps s'était écoulé depuis qu'il avait ingéré l'anti-douleur. C'était comme si toute notion de temporalité avait disparu. Tous ses soucis semblaient soudainement s'éloigner de lui et il soupira de bien-être au fur et à mesure que les cris de souffrances de ses condisciples s'effaçaient de son esprit. Il accueilli avec bonheur le noir complet qui se faisait lorsqu'il fermait les yeux. Pas de vagues de sang, pas d'images de Malia se faisant trancher les lèvres ... rien que le noir, total et apaisant. Serein. Même le ridicule de la situation paraissait soudain beaucoup moins grave.

- Tu sais, si tu veux dormir, tu peux. Je ne t’en voudrai pas…

Il secoua la tête de gauche à droite mais ne donna pas plus d'explications. Fermer les yeux c'était mettre immédiatement fin à cette parenthèse hors du temps et il n'était pas certain d'en avoir envie. Demain, il lui faudrait probablement sortir de l'infirmerie et faire avec sa souffrance : les Carrow ne supporteraient pas une absence trop prolongée. Il faudrait également remettre les pieds dans la Grande Salle, côtoyer de nouveau les mangemorts. Que de réjouissances. Surtout qu'il n'était même pas certain de la réalité de sa conversation avec la jeune femme : et si rien de tout cela n'était réelle ? Si Carlie était vraiment partie du box et n'était jamais revenu avec le moindres antalgiques ? Et si les dernières minutes n'étaient qu'un rêve, augmentée par la fièvre qui s'emparait de lui ? Un délire lié à la douleur, une echapattoire crée par son esprit pour qu'il ne soit pas totalement terrassée par la souffrance ? Cela expliquerait l'étrangeté de la situation, sa drôle de vision trouble et l'impression que chacune des paroles de la jeune femme raisonnait dans sa tête.

- Si je te fais mal, dis le moi surtout…

Il ne l'avait même as entendu se lever. Pas étonnant, vu que tu rêves. L'imagination, ça ne faisait pas de bruit. Le temps semblait s'étirer, perdant l'adolescent dans une succession de conscience et d'inconscience. Il ne souffrait pas des gestes de Carlie mais s'agitait souvent sous ses doigts, essayant de trouver une issue dans son rêve afin de déterminer quels évènements étaient réels et lesquels étaient le fruit de son imagination. Son entrée dans le box de l'infirmerie ? Réel, il en était sûr. Les premiers pansements qu'elles avaient entrepris de changer ? Le souvenir de la douleur ne pouvait pas avoir été inventé : réel. Carlie fuyant l'infirmerie alors qu'il réclamait à corps et âme la potion ? Il se souvenait de la colère ressentie : réel. Et puis il y avait eu les frissons, la fièvre .... Avait-il inventé le reste ? C'était le plus plausible, cela expliquait toute cette douceur dont elle faisait preuve. Il se maudit intérieurement d'avoir cru vivre un tel instant. Il l'avait dit au début : Carlie et lui n'était pas amis. Il avait sauté sur la réalité de ce rêve comme un aveugle voulant découvrir le soleil ou comme un assoiffé devant une bouteille d'eau. Peu importait la métaphore. Il soupira lorsqu'elle termina et se rassit sur la chaise, écartant de nouveau quelques mèches de son front. C'était tellement agréable qu'il se demanda comment il avait pu y croire.

Il leva doucement la main, effleurant du bout des doigts la joue de Carlie. Il se surpassait ce soir question imagination : il pouvait presque sentir le grain fin de sa peau et l'étonnement qu'il voyait dans les yeux de la jeune fille paraissait véritable. Dans un geste impulsif, il réduisit la distance entre eux et posa doucement ses lèvres sur celles de la jeune femme. Si elle répondait au baiser, il aurait sa réponse. Lui embrassant Carlie Peters ? Irréel.



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MessageSujet: Re: [18 Octobre 1997] Heal [18 Octobre 1997] Heal EmptySam 26 Aoû 2017 - 12:39

Elle ne savait pas vraiment ce qui lui avait pris de rentrer dans le jeu de Léon. Sérieusement, soutenir l’idée qu’elle se transforme réellement en infirmière ? Elle n’osait pas imaginer ce que l’esprit embrumé du jeune homme pouvait provoquer comme image… Et à en juger par le rire qui le secoua et le sourire qui persistait sur ses lèvres, elle préférait ne pas savoir quelle drôle de scène se jouait actuellement dans le petit monde de Léon.

« J'en pense que tu ne devrais pas ... promettre quelque chose si tu n'es pas capable d'assumer tes paroles. J'ai bien l'intention de te voir dedans maintenant ... »

Carlie rit de nouveau. Est-ce qu’ils étaient vraiment en train de flirter ? Léon Schepper était bien la dernière personne avec qui elle aurait imaginé faire ça. Après tout ce qu’il s’était passé avec Alex ces derniers mois, elle avait décidé de rester loin de toutes ces histoires, et des vils Serpentards qui voulaient abuser de la gentillesse des Poufsouffles. Mais elle était en manque cruel d’amour, et voilà que cette partie d’elle prenait le contrôle, profitant d’un Léon drogué… Mais il était tellement attachant comme ça, et vulnérable… Il provoquait vraiment une fissure dans l’armure érigée autour du cœur de Carlie, l’ébranlant bien plus qu’elle ne voulait bien l’admettre. Ce qui augmentait toujours plus son désir de fuite… Quelles seraient les conséquences de tout cela ? Leur relation changerait-elle ? Allait-elle devoir trembler de peur pour une nouvelle personne, en plus de toutes les autres auxquelles elle tenait ? Dans ces temps de guerre, pouvait-elle se permettre de se perdre pour une personne ? Mais toutes ces interrogations étaient vaines et futiles. Après tout, Léon ne se souviendrait peut-être de rien de tout cela. Seulement qu’elle était venue le soigner, et si jamais aucun d’eux n’en parlait jamais, ce serait comme si ça n’était pas arrivé. Et puis, tout ceci n’était qu’innocent pour le moment, ils ne faisaient rien de mal. Carlie lui apportait seulement le réconfort dont le jeune homme avait besoin. Et si elle pouvait participer à réduire ses souffrances, et l’entraîner dans un monde moins noir que celui dans lequel ils vivaient, ne serait-ce que pendant quelques minutes, alors elle était heureuse. Même si ça lui vaudrait une multitude de doutes et d’interrogations. Et si Léon oubliait tout cela, elle n’aurait plus qu’à les enfouir au plus profond d’elle-même. C’était assez simple. En théorie.

« C'est une invitation à ce que l'on se revoit ? »

Carlie croisa le regard de Léon, et plongea dans ses yeux. Ils étaient moins fous que tout à l’heure, presque embrumés. Son sourire s’adoucit. Avait-elle déjà remarqué la teinte particulière de ses iris ? Ce bleu qui tirait vers le gris ? Non, elle n’y avait jamais fait attention. Même précédemment, lorsque leurs regards s’étaient accrochés et qu’il la suppliait de l’aider. Mais elle aimait cette couleur. Elle ne doutait pas qu’elle pouvait leur donner une allure de froideur redoutable, mais à l’instant présent, elle n’y voyait que de la douceur. Tomber à l’intérieur, c’était comme tomber dans une rivière. Elle se sentait apaisée, comme si elle avait elle-même pris un peu de la potion qu’elle avait donnée à Léon. Bon sang, Carlie, mais qu’est-ce qui t’arrive ? De nouveau incapable de trouver les mots justes, elle se contenta de garder le silence, avec un léger sourire. Léon désirerait-il réellement la revoir après ça ? Elle ressentit un pincement au cœur en envisageant une nouvelle fois qu’il ne se souvienne de rien. Et elle eut peur, de nouveau, de faire une bêtise qui la mette un peu plus mal que ce qu’elle ne l’était déjà.

Il referma les yeux, brisant le contact entre leurs regards, et ce fut comme si un grand vide s’emparait de la Poufsouffle. Pourquoi se sentait-elle seule tout à coup ? Elle proposa à Léon de dormir s’il le souhaitait, mais il répondit par la négative d’un mouvement de tête. Et le soulagement succéda au vide. Il souhaitait rester avec elle un peu plus longtemps, et elle savait qu’elle n’aurait pas dû ressentir cette joie à cette idée. Manquait-elle tellement d’affection qu’elle projetait tout ça sur un adolescent drogué, faussement enclin à répondre à la tendresse qu’elle lui prodiguait, dans le but d’apaiser ses propres souffrances ? Et cela lui suffisait-il à ressentir un trouble qu’elle avait trop peur d’identifier parce qu’elle le savait absurde ? Son esprit était décidément trop attaqué pour être fiable désormais… Il fallait qu’elle sorte d’ici avant qu’elle ne soit réellement perdue…

Elle agissait avec les plus grandes précautions, lentement et avec une infinie douceur. Elle essayait de ne pas lui faire plus de mal, et chaque fois qu’il se tordait sous ses mains, elle interrompait son geste, cessant de respirer. C’était un travail minutieux, qui avait au moins le mérite de lui occuper l’esprit, refoulant tous les sentiments contradictoires qui l’animait dans un coin sombre. Elle avait besoin de toute sa concentration et toutes ses facultés pour mener à bien sa tâche. Et le silence qui s’était installé dans le box était relativement confortable. Par moments, elle se demandait si Léon ne s’était pas endormi, et si c’était le cas, elle se demandait à quoi il rêvait. Elle espérait qu’aucune image de la nuit précédente ne viendrait perturber son repos… Et qu’au contraire il se retrouverait dans un endroit paisible, entouré de personnes qu’il aimait. Elle connaissait Lukas, son demi-frère. Ce dernier lui avait vaguement parlé de la situation familiale au détour d’une conversation, mais elle n’avait pas cherché à en savoir plus. Et surtout, s’était jurée de ne jamais parler de ce lien de parenté à quiconque. Si Léon ne voulait pas que ça se sache, ça le regardait. Elle-même ne savait pas comment elle réagirait si son père se remariait et qu’elle devait accueillir de nouvelles sœurs chez elle. Ca ressemblait un peu trop à l’histoire de Cendrillon dans son esprit. Elle espérait seulement que le subconscient de Léon parviendrait à lui montrer des personnes qui comptaient pour lui, et qui tenaient à lui. Quelles qu’elles soient.

Carlie nettoya chacune des lacérations avec applications, avant d’appliquer l’onguent que lui avait donné Mme Pomfresh. Une sorte de pâte verdâtre qui devrait accélérer le processus de cicatrisation. Avec un peu de chance, il n’aurait vite plus des cicatrices, qui s’effaceraient plus ou moins avec le temps. Mais elle savait qu’à l’instar d’autres élèves, chaque matin et chaque soir, quand il les verrait dans une glace, il se souviendrait de cette nuit. La guerre laissait toujours des traces. Et contrairement à Carlie, les siennes étaient marquées sur sa peau. Elle reposa un à un les bandages, finissant proprement son travail. Elle était satisfaite de ce qu’elle avait fait, et se sentait un peu plus en paix avec elle-même. Elle savait que ça ne durerait pas longtemps, jusqu’à ce qu’elle croise un autre élève qui aurait été attaqué la veille, mais c’était déjà ça de pris… Elle se réinstalla sur sa chaise auprès de Léon, tandis que celui-ci soupirait doucement. Elle arrangea machinalement une mèche de ses cheveux qui ne cessait de lui tomber dans les yeux. Elle devait reconnaître qu’il était plutôt attirant, drogué ou non. Ah non, ça n’allait pas recommencer… Elle allait se lever, persuadée qu’il dormait, lorsqu’elle vit sa main se lever doucement et s’approcher d’elle. Elle demeura immobile, se demandant ce qui allait suivre. Voulait-il s’assurer qu’elle était bien là ? Qu’elle n’était pas un pur produit de son imagination ? Elle retint son souffle lorsque sa peau entra en contact avec sa joue. Ce n’était plus le contact brûlant de tout à l’heure, sa fièvre était manifestement tombée. C’était au contraire très doux, comme une plume. Un contact aussi agréable qu’inattendu. Elle ne put s’empêcher de sourire avec douceur, son esprit s’emballant tout à coup. Qu’allait-il se passer ensuite ? Voulait-elle qu’il y ait une suite ? Elle ferait mieux de prendre ses jambes à son cou et fuir cet endroit. Elle crut déceler une légère hésitation au fond des yeux du Serpentard, mais avant même qu’elle n’ait pu s’interroger sur son sens, lorsqu’elle sentit les lèvres de Léon sur les siennes. Et ce fut comme si le temps s’était arrêté… Ses pensées se turent d’un coup, sa respiration se bloqua de nouveau, et seuls les battements de son cœur, qui accéléraient, témoignaient des secondes qui passaient. Répondant à son seul instinct, et plus du tout à la moindre logique, elle ferma les yeux et répondit à ce baiser. C’était à se demander si elle-même n’était pas en train de rêver. Léon Schepper qui l’embrassait ? Non, plus rien ne tournait rond dans ce monde. Et encore moins parce qu’elle l’embrassait à son tour… Et d’un autre côté, c’était comme si les choses se remettaient à leur place. Dans cette petite bulle hors du temps et de l’espace, Léon et Carlie avaient appris à se connaître, et potentiellement à se plaire. Et c’était ainsi que les choses devaient se terminer. Une parenthèse de tendresse et de bonheur, comme si la guerre ne faisait plus rage au dehors, comme s’ils n’avaient pas vécu les horreurs qu’ils venaient de vivre…

Finalement, ce baiser se termina, et la tête de Léon rejoignit son oreiller. Elle effleura à son tour la joue du Serpentard, tandis qu’elle lui murmurait de dormir maintenant. Elle observa une nouvelle fois ses traits se détendre, à mesure qu’il se sentait emporté par Morphée, et bientôt sa respiration se calma. Celle de Carlie mit un peu plus de temps à reprendre un rythme normal, ainsi que ses pulsations cardiaques. Le tourbillon de ses pensées avait repris son cours, et elle se retrouvait au milieu, tiraillée de toute part. Une fois certaine que Léon dormait profondément et qu’il ne se réveillerait pas, elle quitta sa chaise et reprit son sac, s’approchant une dernière fois des rideaux. Elle jeta un dernier regard en arrière, et son cœur se serra de nouveau en le voyant étendu là, et à l’idée que tout ça n’avait peut-être pas eu lieu. Elle avait été beaucoup trop touchée par ce qu’il venait de se passer pour qu’elle puisse facilement l’oublier, elle s’était fait des illusions… Mais elle verrait de quoi demain serait fait, elle pouvait toujours avoir de bonnes surprises. Après une profonde inspiration et un sourire triste, elle se détourna définitivement, et quitta l’infirmerie. Emportant avec elle tous ses troubles et son sentiment de culpabilité légèrement atténué, mais avec une petite flamme qui brûlait toujours auprès de son cœur.
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[18 Octobre 1997] Heal

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