Flânerie mélancolique[Pv Sean] [TERMINE]

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Irina marchait dans le parc, sa baguette magique à la main, sa longue robe noire flottant derrière elle. Elle avait décidé d'aller se promener au bord du lac. On avait dit qu'il y avait des créatures bizarres dans le lac, du genre un espèce de calamar, mais elle voulait le vérifier par elle même.

Elle vit un arbre se profiler au loin, Le Saule Cogneur, comme on l'appelait ici...mais enfin. Ce n'était pas par là qu'elle allait. Elle se dirigeait vers les bosquets. Elle s'assit sur un banc de marbre, à l'ombre d'une statue représentant un cerf. Irina sortit un gros grimmoire de son sac, puis elle le posa sur ses genoux.

Irina se demanda un instant si elle ne ferait pas peur, car elle était vêtue tout en noir, maquillée en noir. Mais bon, ce n'était qu'un détail.

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Sean se baladait dans le parc, le regard bas, le pas lent. Une fois de plus l'on aurait dit que ses chaussures, pourtant banales, avaient un inexorable attrait tant il semblait s'appliquer à les regarder à chaque enjambée, le jeune homme vadrouillait. La tête ailleurs, suivant un chemin milles et une fois emprunté au cours de ces dernières années il s'échappait, loin des autres, loin du bruit. Ainsi s'ajouter à une liste déjà bien garnie une énième errance en solitaire, le parc, les couloirs, les escaliers, le Gryffondor avait trainé ses souliers usés dans les moindres recoins de Poudlard. Il releva soudain la tête, plissant les yeux, il ne s'était pas trompé, quelque chose avait changé aux abords du lac. Il s'approcha.

Une silouette se découpait, en arrière plan le lac scintillait sous les rayons du soleil. De nature curieuse, un tantinet prétentieux, Sean osa s'approcher. A quelques mètres de l'inconnue il s'arrêta, n'appercevant que son dos il devina toutefois à la posture de son vis à vis qu'elle devait lire. Elle, oui, à en juger par la blonde chevelure et l'étroitesse des épaules il s'agissait bien d'une femme, tout de noir vêtue. Une bien triste couleur, sous ce genre d'atours, de dos et de loin, il n'était pas étonnant que...

- Tiens ?! Originale comme épouvantail... D'une voix calme et posée, sur un ton des plus sérieux.

Il n'avait pas pu s'en empêcher, les mots étaient parties, froids et crus, pour s'échouer sur son innocente camarade. Sur son visage ne paraissait pas l'ombre d'une expression, dans ses yeux verts brillait une lueur maline. Se moquer, qu'y avait il de plus stupide et de plus facile pou se distraire ?

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Irina se retourna quand elle entendit l'inconnu lui adresser la parole. Un épouvantail? tiens donc. Iri ne préféra pas relever le sarcasme. Elle se contenta d'afficher un air mesquin, comme elle savait si bien le faire.

Tiens, voilà un revenant d'outre tombe...plutôt pas mal pour quelqu'un qui ressemble à s'y méprendre à un mort

Irina était comme ça. Elle répondait méchamment à ceux qui tentaient l'ironie ou le sarcasme avec elle. Elle préférait mourir plutôt que d'admettre que le terme "d'épouvantail" l'avait vexée. Elle regarda froidement celui qui l'avait insultée. Non mais pour qui se prend t'il? Elle afficha un sourire carnassier, puis elle se leva.

Tu sais, mon grand, qu'il ne vaut mieux pas offusquer une dame, plus encore si elle est à Serpentard?

Les mots sortirent de ses lèvres, venimeux, s'abattant comme un couperet sur la tête de son "adversaire". Elle n'avait toujours pas perdu son sourire mesquin, et ses yeux bleus étincelaient. Par contre, ses joues blafardes ne trahissaient aucune émotion.

D'abord, d'où tu sors?

Ce n'était pas une question. C'était un ordre. Un ordre de réponse. Irina aimait bien titiller les gens. C'était dans sa nature.

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Hé hé hé... Mais c'est que Mademoiselle part au quart de tour, la rencontre risquait de s'avérer bien plus amusante qu'il ne l'avait espéré. Le Gryffondor accueillit la première tirade de sa camarade avec un discret sourire, sourire qui s'élargit jusqu'en haut de ses oreilles lorsqu'elle renchérit. Une Dame ? Tiens donc... Tout ce qu'il voyait était une gamine qui devait avoir pas loin de son âge et qui s'habillait déjà comme une femme, et si lui faisait soi disant figure de mort, elle semblait porter le deuil. Elle lui parlait comme s'il était un enfant, une carrière dans le comique s'imposait, toujours aussi souriant il décida de jouer le jeu, tout aussi théâtralement qu'elle, il dégringolerait et sombrerait bientôt dans le cynisme.

- Je viens de transplaner... Dit il avec un sérieux bien mal retrouvé. D'où tu veux que je sorte ?

Portant une main à sa bouche, tendant les lèvres en avant avec une mimique ridicule, il joua la carte de la surprise.

- Oh ! Excuse moi... Il y a si peu de blondes qui s'assument que j'en oublie parfois que vous autres êtes limitées... Son visage se plongea dans un profond mutisme, assez plaisanté. Je viens du parc, il y fait, d'habitude, bon vivre...

Il insista particulièrement sur l'adverbe de temps, prononçant bien distinctement le mot. Sa faisait un bon moment qu'il ne s'était pas accroché avec un Serpentard, si longtemps que leurs petits airs supérieurs lui manquaient...

Il ne détacha pas son regard de la jeune femme, attendant patiemment une autre des répliques dont seuls les héritiers de l'illustre Salaza avaient le secret. S'efforçant de garder son sérieux, si sa camarade se montrait habile il craquerait certainement dans un profond fou-rire...

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Irina finit par se retourner. Elle était repartie dans la contemplation de son bouquin quand son interlocuteur lui avait parlé. Elle se leva de son banc, impassible, les bras croisés sur sa poitrine. Elle planta son regard de glace dans celui du jeune homme.

Elle se dirigea un peu plus dans le bosquet, puis elle cueillit une rose blanche. Elle la contempla un moment. Puis, elle sortit sa baguette magique, elle marmonna une formule. La rose jadis blanche se teinta de noir.

Moi aussi j'aime me retirer ici. Simplement parce que je suis mieux au contact de Mère Nature. Ce qu'il y a de plus innocent, de plus pur, l'homme a réussi à la corrompre.

Elle tenait dans ses mains la rose noire. Elle soupira. Les épines pour masquer la beauté de ces plantes, de ce fait, elles sont insaisissables

Le mal existe partout, on ne peut pas le nier. Cette rose blanche était ce qu'il y a de plus pur. De plus monstrueux, aussi. Un coup de baguette magique a suffi, un coup de baguette magique, pour ôter ce qu'elle avait de plus cher. La même chose m'a enlevé mon père. Un coup de baguette magique.

Elle avait toujours son air impassible, froid, distant, détaché. Irina mit la rose noire dans ses cheveux. Elle abaissa sa baguette magique.

Je m'assume trés bien, merci. Merci de t'en inquiéter. Ta sollicitude me touche au plus haut point.

Irina prit son pendentif dans sa main. C'était une croix chrétienne, en argent. Un cadeau de son père. Elle n'avait pas cessé de regarder le Gryffondor dans les yeux. Et toujours avec cette même expression impassible, neutre.

Ceci dit, je ne suis pas là pour me disputer avec toi. Je crois que ce temps là est révolu.

Puis, son expression impassible faiblit. Une lueur de tristesse passa dans ses yeux clairs. Irritée de s'être montrée faible, elle se détourna, pour contempler l'horizon.

Quand tout cela s'arrêtera?

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Sean assista en docile spectateur au petit tour de passe-passe d'Irina, rien d'exceptionnel sinon le détachement et la froideur de la jeune femme. Quand cette dernière évoqua son père, souvenir certainement douloueux, les traits du jeune se durcirent un peu plus encore. Qu'espérait-t'elle ? Ou voulait elle en venir ? Elle avait gagné, le Gryffondor se sentait désormais quelque peu idiot... Bien sûr il aurait pu persister, ne pas la croire, mais quelques raisons personelles et d'ordre familial le poussèrent à ne pas relever, il n'aurait fait que s'enfoncer en y réfléchissant bien. Il ouvrit toutefois la bouche, craignant de se faire dupper, on expose pas ainsi sa vie, son passé, la réplique était prête, elle courait sur le long de sa langue, poussait fort derière ses lèvres, prête à claquer, cinglante, mais c'est le silence qui se fit plus que jamais entendre.

- Wouaw ! Un Serpentard lassé... Je m'attendai à beaucoup de votre part... Mais me voilà surpris... P'tin, j'y crois pas...

Il lui jeta un regard, regarda la rose... et constata que des deux, ce n'était pas la rose qui était fanée. Le malaise devait être profond...

- Et bien...

Le jeune homme resta muet, un air un peu ahuri se peignant peu à peu sur son visage.

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Irina ne souriait toujours pas. Elle se contenter de fixer le Gryffondor, inexpressive. Mais elle vit le visage du jeune homme se durcir à l'évocation du nom de son père.

Je ne suis pas en train de me payer ta tête. Tu n'as qu'à aller voir la tombe de Ludwig Asbornsen et tu sauras que j'ai dit la vérité.

Ses mots étaient froids, durs, impitoyables. Irina détestait parler de son père. Ca eveillait les démons du passé qu'elle ne voulait pas revoir.

Il a été tué par les mangemorts. Les enfoirés

Irina baissa la tête. Le désir de revanche vint s'imposer à elle, vibrant, elle ne pouvait y résister. Elle se crispa un peu plus. Elle sentit ses joues prendre des couleurs, alors que le poison de la colère se répandait dans ses veines, abrasif.

Et j'en ai assez qu'on me prenne pour une garce alors que je n'ai rien demandé à personne.

C'était vrai. au fond, Irina n'était pas fourbe. Elle se montrait désagréable car elle voulait dissimuler ses sentiments. Elle aimait martyriser les autres parce que elle avait la volonté de s'exorciser de ses propres craintes. Et ça, personne ne l'avait compris.

Pourquoi tant d'animosité? Parce que je suis une Serpentard et toi un Gryffondor? Pourquoi on ne pourrait pas s'entendre? pourquoi ne s'en sortir que par la haine et le mépris? Je ne comprends pas.

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Si elle ne comprenait pas, ne le comprenait pas, lui avait au contraire tout compris. Irina devait traverser à n'en pas douter une mauvaise passe, peut être même que la date " anniverssaire " de la mort de son géniteur approchait. Cela expliqueait la fadeur de ses atours, le deuil ? Perplexe il resta muet et bouleversé poursuivit son analyse : Qui était-t'elle ? Le quotidien de la jeune femme, qu'il s'imaginait usant, érintant et à la longue très éprouvant ne devait rien ajouter de bon au reste. Mais mademoiselle était fière, mademoiselle était une Serpentard, vipère parmi les vipères, elle devait se montrer forte, digne de porter le blason vert argenté de sa maison. Froide, distante, impitoyable ? Etait-ce vraiment elle ? Sean, s'il ne se trompait pas, penser que non, Irina comme elle le disait n'était pas une de ces garces pourries gâtées, prétentieuses et manièrées, de la noble maison des Serpentards. Elle était en réalité bien plus fragile qu'elle ne le montrait, à l'accoutumén pour les beaux du public, elle portait un masque d'harpie mais aujourd'hui, misérable et frêle sur ce banc, elle avait perdu tout le splendide qu'inspirait la crainte. Peut être était-elle tout simplement elle même...

- Soit... Je...

Que dire ? Qu'il était désolé ? Que pouvait il bien faire pour arranger la situation sinon se taire. S'excuser ? Cela était au dessus de ses forces, plus timide qu'il n'avouerait jamais l'être il préférerait une énième fois le silence. Lentement il vint s'assoir sur le banc. Irina continuerait peut être de vider son sac, il serait là pour ramasser les cris, les hurlements, la haine, la peine. Il attendrait calmement que passe l'orage pour enfin discuter.

- Je t'écoute...

Invité

Irina regarda au loin le ciel. Il était de la même couleur, que le jour où...d'ailleurs, c'était bientôt. J-3. Et elle devrait tout se rappeler...

Certes, les filles Serpentard ont la noblesse dans le sang, elles inspirent la crainte, le respect, elles sont droites et altières, fières, elles sont vivantes, fougueuses, téméraires et fourbes. Pas moi. Je ne suis pas comme ça.

Irina savait qu'il était temps de jeter son masque sordide aux orties. Le piétiner, lui lacérer la face, de manière à ce qu'il n'apparaisse plus.

Alors que moi, mon père était charpentier, ma mère est fleuriste. Je fais peur parce que j'ai l'air d'être une harpie. Je suis renfermée sur moi même alors que je devrais essayer de toucher le ciel. J'ai honte de ce que j'ai essayé d'être, je suis à demi morte, lymphatique, et jouer des mauvais coups n'a plus rien de jouissif. Pas franchement noble, le personnage, hein?

Oui, peut être que finalement, Irina n'appartenait pas au monde des vivants. Les morts l'appelaient déja à eux.

J'aime ce qui est mort, froid, morbide. J'aime les églises et leur froide architecture. J'aime les gargouilles parce qu'elle n'ont rien d'effrayant. J'aime les vieux tableaux sombres, les objets qui ont vécu. Je n'aime pas la couleur, seulement sur les toiles que je peins. J'ai horreur de la fantaisie. Je préfère rester sobre, sombre. J'aime pas la frime et la poudre aux yeux.

Irina se libérait d'un poids. Elle voulait rendre des comptes, que les gens cessent de se méprendre sur elle.

J'aime la poésie. Surtout ce qui est noir, mélancolique. Il m'arrive de composer quelques vers, mais je suis trés mauvaise. Je préfère peindre. C'est tellement gratifiant d'avoir l'impression de tenir le monde au bout de sa palette.

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Le visage de Sean se rembrunit au fur et à mesure qu'Irina poursuivait son discours, il ne s'était pas trompé sur son compte, elle avait bien besoin de parler mais... Quelque chose, autre que les mots pourtant inquiétants qu'elle prononça le dérangea, on aurait dit... On aurait qu'elle avait lu un instant dans ses pensées, reprenant certaines d'entre elles de façon si... troublante. Assis sur le banc il garda la tête baissée, elle se disait bien différente des autres Serpentards, elle lui apparaissait comme encore plus dérangée, chez elle tout semblait si glauque, si triste, si noir... Tout cela était parfois même morbide, il déglutit péniblement.

Elle aimait peindre ? Bien... Lui n'aimait pas du tout l'autoportrait qu'elle venait de lui dresser, il était... effrayant. Il s'hasarda toutefois à répondre, par curiosité ou inconscience...

- Tant que je ne fais pas parti du tableau...

Il se leva, en l'espace de quelques secondes elle lui avait drainé toute sa vitalité, un peu comme un vampire arrachait la vie à un commun elle venait de lui sapper sa bonne humeure... Vallait mieux qu'il s'en aille, égoïste, accorde de l'intérêt aux problèmes d'autrui n'était pas dans ses habitudes, il avait bien assez des siens.

- Sur ce...

Il fit quelques pas, rebroussant chemin.

Invité

Irina voyait qu'il en avait assez. Elle voulait qu'il reste, mais en même temps, sa présence la dérangeait. Elle était de nouveau partagée entre son besoin d'amitié et son désir de solitude.

Attends! Tu ne m'as même pas dit qui tu étais.

Les mots avaient franchis sa bouche presque inconsciemment. Irina amorça un mouvement de recul. Il paraissait plus vieux que quinze ans...il avait l'air d'avoir tellement vécu, ça l'intriguait...elle voulait en savoir tellement, mais en même temps, elle ne voulait pas le déranger, elle voulait lui laisser son mystère.

Pourquoi tu cherches la solitude à tout prix? serais tu comme moi, rongé par les problèmes, ne te supportant pas toi même, ou alors tellement bouffi d'orgueuil que tes égaux te semblent être des moins que rien? Je connais ça, et si tu veux en parler...

Elle prit conscience de ce qu'elle venait de dire. Elle avait parlé sur un coup de tête, ne cherchant pas à réfléchir. Il avait l'air tout aussi blasé qu'elle. Aprés tout, peut être qu'il ne s'était jamais confié à personne, et c'était pour lui l'occasion d'essayer.

Tu peux tout me dire. Ca sera bien gardé, de toutes manières, pour le peu que je parle aux autres...promis, je ne baillerai pas, je ne regarderai pas le ciel, je ne consulterai pas ma montre et ne n'émettrai aucun soupir...

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Sean s'arrêta un instant, se retourner, y retourner était tentant mais si dangereux... La facilité avec laquelle la Sepentard était passée de ses morbides états d'âme à la question de l'intérêt d'autrui, à savoi de son intérêt à lui, Sean Floyd, était déconcertant. Si elle osait se livrer, parler, lui demeurait bien moins extraverti, le silence était son confident depuis toujours et le Gryffondor avait pour vertu la fidélité... Qui plus est parler ne lui attirerait que des problèmes, qu'elle parle ou qu'elle ne parle pas par la suite, il était rongé par la honte comme elle était rongé par la peure, peure de se retrouver seule sans doute...

Elle n'avait pas tort, il avait des problèmes, ses démons... Et oui, il était très orgueilleux, trop orgueilleux. Un moment il crut même entendre Ombrage déblatérait ses quelques conseils et se porter en tant que confidente des élèves. Et puis quoi encore, " Tu peux tout me dire... " Il n'y était pas près, l'entendre de sa propre bouche le clouerait sans doute de honte à cette statue, ou bien à ce banc ou pire encore, l'opprobre s'abbatant sur lui il chuterait plus bas que terre et se répandrait bien vite en une flaque d'ignominie... Il ne pouvait pas parler...

- Je vais très bien, je te remercie... D'une voix calme et posée.

Sean avait cette extraordinaire capacité à jouer la comédie, passer pour un autre, mentier et se mentir sans nul difficulté, naturellement, par la force de l'habitude. Il était pourtant si troublé que dos à elle il poursuivit sa route, sans même avoir répondu à la première de ses questions...

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Si tu continues à t'emmurer dans ton silence, tu finiras comme moi par basculer dans le monde des morts...c'est pas ce que tu veux, hein?

Irina n'avait pas l'intention d'en démordre. Quand elle voulait quelque chose, elle l'avait. Et elle le forcerait à tout déballer, c'était certain. Harpie, d'accord, mais une harpie qui savait écouter.

Si tu veux vraiment savoir, dans trois jour, ça fera cinq ans qu'il nous a quittés. Si tu veux vraiment savoir, moi aussi j'ai mon lot de morts, de misères, de moment difficiles. Si tu veux vraiment savoir, ma mère a honte de moi, elle n'ose même plus me regarder. Si tu veux vraiment savoir, la seule amie que j'ai eue, Miranda, est morte l'année de mes treize ans, le jour de mon anniversaire, le même jour que mon père est mort. Je connaissais Miranda depuis que j'étais toute petite. Et si tu veux vraiment savoir, en moi j'ai tellement plus de violence et de pourriture que tu peux l'imaginer. Alors qui a gagné, selon toi?

C'était plus fort qu'elle. Sa langue avait continué à se délier. Elle avait crié ces dernières phrase, espérant un tant soit peu atteindre son mystérieux interlocuteur qui continuait à s'éloigner.

Et je n'aime pas déballer mes états d'âme à mes inconnus! Aurais tu l'obligeance de me dire au moins ton identité? As tu honte de toi même au point d'occulter ton nom?

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Comment avait il pu se méprendre à un tel point sur la jeune femme, elle n'était pas une harpie, oh non, pire que cela, elle s'improvisait désormais sangsue... Hurlant, vociférant, elle devait être sur ses talons et lui n'osait se retourner. Dévorée d'une curiosité maladive, peut être le soupsonnant, pour se rassurer, qu'il était pire qu'elle, elle l'exhortait à parler... Une torture. Basculer dnas le monde des morts, et puis quoi encore, jusqu'à ce jour, de morts il en avait vu aucun, connu encore moins et cela était très bien ainsi.

Elle avait gagné, il se tirait. Il accéléra le pas, il ne voulait pas savoir, il ne s'attendait pas à entendre ça.... et ne voulait pas entendre ça. Et si elle n'aimait pas vider son sac aux pieds des inconnus elle n'avait qu'à les rembarrer de façon plus ou moins courtois, ces derniers pourraient alors lui en être qu'inconsciemment reconnaissants. Pour lui, Irina Collins n'avait été jusqu'ici qu'une petite blonde plus ou moins antipathique. Quelque fois il s'était surpris à l'observer en cours, quand Gryffondor et Serpentard travaillaient en commun, enfin, dans la même classe. Sa lui apprendrait à emmerder les jeunes demoiselles paisiblement installées dans le parc. Quant à son nom, elle n'avait qu'à se creuser un peu le citron, ou écouter plus attentivement la prochaine fois qu'un professeur ferait l'appel.

Cette rencontre le marquerait sans doute un moment et il y avait de quoi...

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Irina finit par abandonner. Elle s'assit sur le banc, avec sa solitude, comme à l'accoutumée. Elle le regarda s'éloigner encore, impassible, puis, elle baissa le regard quand elle ne le vit plus. Elle finit par murmurer à mi voix.

Va. Mais souviens toi d'Irina Asbornsen

Elle baissa les yeux sur son livre. Elle tenait dans ses mains un recueil de poésies moldues. Charles elle ne savait plus quoi. Dieu, pourquoi n'avait t'elle pas la mémoire des noms? Et puis elle était persuadée d'avoir vu le gryffondor quelque part...certainement en cours de potions...oui, c'était ça. Elle tenta de se rappeler du nom de cet inconnu pas si inconnu que ça...elle se souvenait de lui comme étant un personnage froid, antipathique, distant et je m'en foutiste. Soudainement, son nom s'imposa à elle comme d'une évidence.

Bon sang! J'aurais pu m'en rappeler plus tôt. Il s'appelait Sean Floyd...

Irina se sentit mal à l'aise. Le nom de son interlocuteur lui laissa un goût amer, comme le goût d'une malédiction. Par reflexe, elle serra un peu plus son pendentif, se sentant soudainement apaisée. Elle avait réussi à lui faire dire plus de cinq mots par an...le pauvre, pensa t'elle, il avait épuisé son stock de parole pour les dix années à venir... Irina savait qu'elle en aurait peur la prochaine fois qu'elle le croiserait. Elle frissonnait d'angoisse. Le vent, qui lui paraissait si amical quelques minutes auparavant, sifflait sa plainte morbide entre les tours et agitait les feuilles des bosquets, en un sifflement malsain, oppressant.

Prise d'une peur panique incontrôlée, elle referma son livre brusquement, et elle partit avec hâte vers le château, laissant derrière elle son bien. Elle voulait se terrer au fond du château, ne plus en sortir. Elle avait eu peur, son regard l'avait effrayé.

Elle avait cru voir la mort derrière son regard.

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