Ce n'était pas une odeur habituelle qui guidait les pas d'Argus Rusard. Plutôt une effluve. Un relent désagréable qui ne s'apparentait pas aux produits ménagers. Quelque chose de sûr et de lancinant, une sorte de sillon capiteux qui le menait par le bout de son nez frippé.
- De la saleté ! murmura-t-il d'une voix essoufflée. De la souillure ! De l'immonde crasse perpétrée par ces...
Il inspira à grand bruit. L'air se mettait à manquer. Son cerveau commençait à flotter quelque part entre la frontière immédiate et la limite du superflu. Ses doigts noueux affermirent leur prise sur la rampe.
*Du calme, Argus, s'ordonna-t-il intérieurement. Du calme. Tu t'emballes. Pas d'efforts précipités. D'abord tu descends, ensuite tu exploses*
Il rejetta en arrière les fines mèches d'ébène lui emprisonnant le visage. Son coeur adopta une cadence plus correcte, moins aiguë.
*Voilà, c'est ça, se félicita-t-il. Tu te retrouves.*
Il regarda passer avec hostilité un groupe de troisième années au regard étonné, et il les gratifia d'un grognement.
- Circulez ! aboya-t-il en découvrant les dents. Y a rien à voir. Rien !
Le petit groupe continua son ascencion en chuchotant sans retenue. Rusard décrocha un par un ses doigts de la rampe, et entama un long reniflement. Ses narines frémirent : la source était proche.
Il atteignit le rez-de-chaussée en un temps record pour sa jambe boiteuse, et ses yeux inquisiteurs balayèrent le Hall d'entrée. Miss Teigne était déjà là, tournant tel un prédateur autour d'une impressionnante flaque de boue.
Argus sentit le sang lui monter à la tête.
- Comment ont-ils osé ! siffla-t-il.
La nappe pâteuse luisait comme la matérialisation d'un crime inavoué.
Miss Teigne miaula. Le concierge en fit sa propre traduction.
Bombabouse.
Ses poings se serrèrent instinctivement. Cela le démangeait. Oh oui ! Il en avait tellement envie. Attraper le coupable.
Le châtier.
Lui faire vomir sa faute.
Des pulsions remontèrent le long de sa gorge comme un serpent de colère. Il le réfréna au prix d'un effort surhumain. Le moment était mal choisi.
D'abord dénicher le responsable.
Il baissa la tête vers Miss Teigne, qui lui décocha un clin d'oeil entendu.
- Je te suis, ma belle, dit Argus. Conduis-moi.
Et son visage se fendit d'un sourire carnassier.

Cippora se sentait un peu perdue ces derniers temps. Toujours seule, elle avait pourtant rencontré une Gryffondor qui s’était montrée étrangement amicale avec elle. Elle avait rencontrée une Serpentard qui lui avait aboyée dessus sans raison… Elle ne comprenait pas, elle commençait à douter d’elle-même, à se remettre en question. Cela n’était pas la première fois que ça arrivait mais elle haïssait ça.

*Laissez-moi juste être moi…*

Perdue dans ses pensées, ses jambes la menait machinalement vers le parc après un bon petit déjeuné copieux. Elle avait mangé sans appétit et avait presque envie de vomir tant elle avait manger. Il était encore tôt et elle avait dans son sac de quoi faire quelques croquis. Elle voulait aller dehors, laissant libre cours à son imagination.

*Je pourrais dessiner un paysage pour changer un petit peu… Ou alors il faudrait que j’essaie d’affiner les traits de Jagan sur mon dernier croquis, il ressemble à un enfant. Il est devenu plus adulte tellement rapidement…*

Soudainement une odeur atroce la tira de ces réflexions. Elle vit juste devant elle une atroce flaque de… bouse. Heureusement que l’odeur était aussi forte, elle était tellement perdue dans ses pensées qu’elle aurait été capable de marcher dedans. Elle regarda la tâche de boue avec un regard profondément dégoûtée car l’odeur lui soulevait atrocement l’estomac. Surtout plein comme il était, c’était assez désagréable. De plus, la simple vue de cette consistance pour le moins onctueusement liquide lui donnait la nausée. Cependant, elle avait du respect pour ceux qui faisaient des blagues pareilles au malheureux personnel de Poudlard. Bien qu’elle les trouve souvent débiles et qu’elle fut totalement incapable d’en faire une elle-même, ces blagues avaient un don pour les faire rire. Certainement car son frère, Djidane Telrúnya, était un farceur connu et respecté. Il l’avait mit dans de sacrés pétrins par le passé et elle est la raison de la plupart de ses aveux. Malheureusement, il avait finit ses études l’année précédente. Ainsi, Cippora se retrouvait plus et n’avait plus son comique préféré pour la distraire. Cependant, il lui avait légué une mauvaise réputation auprès du personnel du collège. Alors qu’elle était une élève très sage, on la pensait comme son frère.

*Mais visiblement il a trouvé des remplaçants…*

Cippora esquissa un sourire. Elle s’aperçut alors qu’elle avait toujours le regard fixé sur la bouse, immobile. Ses rêveries l’avaient fait oublier l’atroce odeur. Elle toussa quand l’odeur envahit à nouveau ses poumons. C’était relativement insoutenable. Mais alors qu’elle se préparait à sortir du château, elle sentit un regard pénétrant la frôler. Elle remarqua alors Miss Teigne, tout près de la bouse.

*Et la règle internationnale veut que…*

Elle releva le regard. Celui-ci croisa désagréablement le regard de Rusard.

*… Miss Teigne égal Rusard.*

Elle sentit un méchant frisson courir le long de son échine. Elle n’aimait pas Rusard. Elle trouvait son travail respectable et qu’il était tout à fait normal de coller les élèves ayant enfreint le règlement. Elle n’avait vraiment rien contre son emploi. Elle-même sage, elle n’en avait – normalement – rien à craindre. Mais la raison pour laquelle elle n’aimait pas Rusard était qu’elle désapprouvait totalement ses méthodes. A son goût, il ne cherchait pas « le coupable » mais « un coupable. » Elle s’efforça d’agir naturellement. Elle se colla de force un sourire aimable sur le visage et marmonna :

« Bonjour. »

*Je vous en supplie, qu’il me laisse tranquille…*

S’il n’y avait eu le professeur Mc Gonagall qui passait en coup de vent, Rusard aurait presque sauté de joie. Là, juste son nez, au-delà des émanations infectes et provocantes, se tenait un coupable. Son coupable. Une petite silhouette frêle et hésitante, ses yeux craintifs fixés sur la nappe granuleuse de boue odorante.

* C’est ça, petite vermine, contemple ton méfait *

En ajustant d’un rien sa vision, il put même distinguer un détail qui lui retourna le cœur : le visage angélique et bienveillant de la gamine s’étirait lentement en un sourire pâle et timide, comme une touche finale à cette souillure odieuse.

* Et en plus, cette peste en est satisfaite ! *

C’était plus qu’il ne pouvait vraiment en supporter. Il allongea le pas, Miss Teigne le devançant de quelques centimètres, et gonfla ses poumons d’oxygènes, prêt à les vider en un seul cri haineux. A mesure qu’il s’approchait de la coupable – qui serait bientôt sa victime – un étrange malaise lui enroba les entrailles, tel un poison aux saveurs amères. Il y a avait là une ressemblance troublante…
Comble de l’indécision, la jeune fille décocha un mot qui fit chanceler Argus :

- Bonjour !

Les lèvres de Rusard s’ouvrirent sous l’effet de la surprise, tandis que la formule d’usage résonnait encore dans son esprit. Bonjour. Ce n’était pas cette courtoisie étrange qui l’avait fracassé de face – beaucoup d’élèves le saluaient dans l’espoir d’être à l’écart de tout ennui – c’était plutôt le ton employé. Un timbre familier ; singulier aussi.

* Oh oui, je la connais cette voix-là *

Il ferma un instant les paupières, son cerveau entrant dans une ébullition mémorielle. Où avait-il déjà perçu cette note suffisante ? A quel vermisseau si proche de cette jeune fille avait-il distribué châtiments et punitions ?
Le bureau de Rusard se dessina parmi ses pensées inquisitrices. Instinctivement, il se focalisa sur le troisième tiroir de l’armoire de droite, là où résidaient les cas les plus retors. Soudain, entre le dossier Jordan et le dossier Weasley, un nom fit surface : Telrunya. Djidane Telrunya. Une frappe de sinistre renommée pour le concierge, que les mains démangeaient de manier le fouet à cette simple évocation.

* Et donc, déduisit-il, cette fille est… *

Miss Teigne miaula, Argus ouvrit les yeux. C’était sa sœur. Même sang, mêmes frasques, même sentence. Le doute n’était plus possible.

- Je crois que vous allez avoir de sérieux ennuis, mademoiselle, dit-il d’une voix déformée par l’excitation.

Cippora sentit comme son cerveau se gelée à l’entente de la voix de Rusard. Vu les circonstances, il était sûr qu’elle allait avoir des ennuis, mais elle avait espéré jusqu’à la dernière seconde ne pas en avoir. Aucun doute possible, il l’avait reconnue. Il n’était certainement pas prêt de lâcher le morceau et c’est bien cela qui était redoutable. Un concierge qui aurait eut toute sa raison n’aurait pas pensée qu’elle était la coupable uniquement parce qu’elle était prêt du lieu crime, surtout que le crime en question avait été commis dans un lieu de passage. Mais ce concierge-là n’avait pas toute sa raison, c’était de notoriété publique.

*Et merdre et merdre et merdre !*

Elle se sentait complètement coincée et son cerveau fonctionnait à la vitesse éclair pour trouver un moyen de cette situation. Mais quelque soit les répliques qu’elle envisageait, elles menaient toutes au même point : Le bureau de Rusard. Bien qu’elle connaisse depuis suffisamment longtemps la réputation du concierge, elle décida de tenter une action désespérée. Elle avança alors, d’une voix hésitante et dénuée de toute lueur d’espoir :

« Mais pourquoi ? Je n’ai rien fais de mal… »

Elle s’efforça d’avoir l’air perplexe. Le problème était qu’elle connaissait parfaitement le point de vue de Rusard et ainsi elle ne pouvait pas prétendre ne pas comprendre. Mais d’un autre côté, cela la faisait mentir et ainsi lui donnait un air profondément coupable. Dans cette situation, Cippora commençait à comprendre de mieux en mieux la démarche de Rusard et les raisons pour lesquelles il croyait toujours trouver immédiatement le coupable. La vérité était qu’il était complètement paranoïaque mais mieux valait ne jamais dire ou même penser cela car il serait capable de trouver un moyen de punir cela.

*Bon… Je crois que je vais devoir me résigner à être collée… Oh poukram, pourquoi moi ? Pourquoi toujours moi ?*

Un Gryffondor qu’elle n’avait jamais vu surgit alors de nulle part. Enfin non, pas de nulle part, mais Cippora n’avait pas fait attention à sa présence. Il la défendit. Etrange. Elle n’avait pas l’habitude qu’on prenne sa défense. D’ailleurs, il ne la connaissait pas, pourquoi la protéger ? La notion d’amitié et la croyance en le bien fondé de l’homme la dépassait totalement, bien qu’elle s’y retrouve de plus en plus confrontée dans cette école.

*Tiens… Un Gryffondor qui protége une Serpentard en plus ? Je croyais que tous les Gryffondor étaient censés me haïr… Et c’est le deuxième Gryffondor qui ne semble pas se soucier de ma maison que je rencontre… Il faut croire qu’il y a plus de gens qui s’en moquent que je ne l’aurai imaginer.*

Cippora n’était pas du genre à considérer les gens en fonction de leur maison, bien qu’elle-même n’aurait jamais supporté d’être ailleurs qu’à Serpentard, par respect pour sa lignée et son ambition. Elle n’était pas du genre à considérer du tout les autres d’ailleurs. Elle ne les jugeait et s’en portait bien. Mais, étant de nature à faire des généralités, le fait que d’autres puissent penser ainsi la surprenait profondément. Elle avait une fâcheuse tendance à considérer tous les autres comme des moutons. Ainsi, elle resta perplexe, entre le Gryffondor et Rusard, se demandant à quoi cette intervention allait mener.

*Est-ce que pour une fois il va mener une vraie enquête… ?*

Davis regardait toujours Rusard et celui çi semblait le fixer d'une drôle de manière,sûrement se demandait t-il si ce n'était pas lui qui avait fait cette stupide blague et s'il le concierge croyait que cétait la jeune fille de serpentard qui s'amusait à faire cela ,il le considérerait comme un complice. En fait il n'était pas bon être dans les environs quand Rusard apparaissait ,mais cette injustice ne plaisait pas au gryffondor qui se moquait de l'avis du vieil homme.

*Bien que cette élève de Serpentard soit innocente dans cette histoire,peut-être qu'un peu d'aide pour faire disparaître cette tache de bombabouse pourrait améliorer la situation et mettre fin aux soupçons du concierge.*

M.Rusard voulez-vous que je fasse disparaître cette tache???

Il sortit sa baguette,mais il sembla que l'homme agé fasse la tête car il ne supportait pas que des élèves savent réaliser des sorts simples que lui ne pouvait pas réaliser car il était ce qu'on appelle dans le monde des sorciers un "Cracmol" c'est à dire un individu qui bien qu'il soit né de parents sorciers n'arrive pas à pratiquer la magie.

Le rouge et or attendit donc sa réponse avant de faire quoi que ce soit.

L’insolente réfléchissait à tout vitesse. Rusard le sentait. Typique des coupables se dénichant une excuse invraisemblable. Ses sourcils se soulevaient et s’abaissaient tandis qu’elle se creusait la tête, à la recherche soit d’une excuse valable, soit d’une explication plausible. Rusard aurait pu attendre, mais son impatience de sinistre réputation reprit rapidement le dessus. La Serpentard pouvait bien cracher le plus habile des alibis, il résonnerait comme un odieux mensonge, étayant ainsi la rage du concierge.

* Crache le morceau que je te châtie. Cela ira plus vite. *

Miss Teigne miaula d’une indignation toute manifeste, ses moustaches frémissantes d’excitation.

- Mais pourquoi ? se défendit-elle alors. Je n’ai rien fais de mal…

Et de renchérir par une mine déconfite et songeuse. Evidemment. Encore une fois, l’habitude de la falsification langagière fracassa les oreilles d’Argus. Elle mentait. Elle niait le crime. Ce petit furoncle osait…

Un cri de rage malsain remonta le long de sa trachée, prêt à éclater en un juron haineux, mais une seconde voix, plus masculine - plus insolente aussi – se fit entendre.

- Et moi je ne crois pas qu'elle aura de graves ennuis, monsieur Rusard.

Le cœur du concierge, déjà malade et faible à la base, se retourna dans un cri d’horreur. L’impression d’une lame glacée plantée dans sa poitrine se diffusa peu à peu parmi les méandres de ses nerfs. La raison en était simple : un autre élève, donc un autre problème. Le perturbateur en question devait frôler les un mètre quatre-vingt. Ses cheveux noirs et son air hautain lui conféraient un assurance qui titilla la mauvaise humeur d’Argus. Son insigne le désignait comme étant un Gryffondor.

- J'étais là quand cette blague a été réalisée par des premières années.

Rusard baissa les yeux vers cette flaque aussi dégoûtante qu’odorante. Des première années ? Il en doutait fort. Les petits nouveaux ne se hasardaient jamais à risquer de telles entreprises, encore moins quand la merveilleuse Dolores Ombrage prenait peu à peu les rênes de Poudlard. Et à bien y réfléchir, la promptitude du garçon à défendre une condisciple de maison rivale tenait de l’étrange. Que pouvait-il bien cacher pour intervenir dans une affaire dont les répercussions ne l’auraient pas atteint ?
Les muscles perclus de son cerveau s’enclenchèrent à toute vitesse.

- Et je crois qu'elle a marché vu que vous êtes venu, renchérit le Gryffondor.

Le tilt eut lieu. Il venait constater les dégât de son propre forfait ! Miss Teigne ronronna, comme pour donner son accord sur la question.
Davis Burningham, car Argus était sûr qu’il s’agissait de lui, rejeta ses mèches d’ébène en arrière, et ajouta d’un ton désinvolte :

- M.Rusard voulez-vous que je fasse disparaître cette tache ?

L’ironie de la situation frôlait le comble. Ainsi donc, non content de souiller le Hall d’entrée, il venait se gausser d’autrui de derrière une apparence innocente, pour ensuite humilier le concierge, ne lui rappelant que trop bien son incapacité à lancer le moindre sort. Sans même réfléchir, Argus se posta devant la nappe de Bombabouse, bras écartés, visage rubicon.

- PIÈCE A CONVICTION ! hurla-t-il.

Ses doigts décharnés se refermèrent sur l’avant-bras de Davis, tandis qu’il foudroyait du regard Cippora.

- Vous deux… comment, comment osez-vous ? Vous devez être fiers, n’est-ce pas ? Fiers de vos répugnants petits actes ! Mais cela ne se passera pas comme ça.

Il humecta ses lèvres craquelées.

- Oh non ! Vous aurez une sanction. Oui, oui, oui. Vos larmes laveront cet affront.

Je crois que mes larmes ne laveront rien du tout, M.Rusard vu que je n'ai aucunement l'intention de vous suivre pour une farce que je n'ai aucunement réalisé.

Mais la main du concierge tenait fermement l'avant-bras de Davis,ce dernier semblait trembler d'excitation à l'idée de les châtier lui et la Serpentarde.

Et si je vous proposais mon aide c'était pour vous permettre de ne pas perdre plusieurs heures à nettoyer ceçi. Dit-il en regardant la tache de bombabouse qui s'étalait sur une vingtaine de centimètres.

Ha et j'ajouterais que si vous ne me lachais pas je serais obligé de me servir de ma baguette pour vous y obliger et je suis sûr que vous ne voudriez pas vous retrouvez face à une situation génante c'est à dire attaché par des cordes ou expulsé à deux mètres de distance sous le coup du sortilège.

Je pense aussi que si vous ne lachez pas cette jeune fille innocente ,il en sera de même c'est clair???

Le jeune gryffondor observait Rusard d'un oeil noir révélant que si celui-çi ne les laissais pas tranquille,Davis risquerais de passer à l'action.

Cippora grinça des dents quand le Gryffondor proposa à Rusard de nettoyer d’un coup de baguette magique la bouse qui envahissait l’entrée. Elle avait appris par Djidane, il y a quelques années de cela, que le secret du concierge doublé de sa plus grande honte est qu’il est un Cracmol. Depuis ce jour, elle ressentait énormément de compassion à l’égard du pauvre homme. Travailler dans une école remplie d’apprentis sorciers et de sorciers en ne pouvait pratiquer de magie d’aucune sorte lui semblait un bien triste sort. Elle riait facilement aux blagues que les élèves faisaient à Rusard mais jamais quand cela concernait la Magie. Ainsi, elle jeta un regard haineux au rouge et or, pensant qu’il faisait de l’ironie.

*Il ne va vraiment pas aimer ça… S’il cherche à l’apaiser c’est raté… Et c’est tellement cruel !*

Elle préféra ne rien dire mais baissa le regard. Malgré sa situation très peu enviable, elle était prise de pitié. Elle, elle pouvait sortir sa baguette magique à tout moment et faire des milliards de choses que jamais lui ne pourrait faire. Elle n’avait pas le courage d’affronter son regard. Quand Rusard hurla soudainement « Pièce à conviction », Cippora ferma les yeux et serra les dents. Elle n’aimait pas qu’on lui hurle dessus.

*Je savais bien que c’était une mauvaise idée…*

Elle releva un regard perdu entre la haine et la compassion et fut littéralement foudroyé par le regard cruel et mécontent que lui jetait le concierge. La pauvre Serpentard était trop sensible. Evidemment, aux yeux de Rusard, cela passait pour de la culpabilité ou de la résignation, mais en réalité elle avait peine à supporter ses cris et sa violence morale à son égard. Elle remarqua qu’il avait saisi le bras du Gryffondor et reporta son regard sur celui-ci. Prit d’élan de témérité, celui-ci le défiait alors que sa main s’enfonçait dans la chair de son bras.

*Il ne va faire qu’aggraver les choses… Rusard va prendre ça pour de la panique coupable, ce qui l’énervera encore plus… Le Gryffondor deviendra de plus en plus sérieux et au final on se retrouvera dans un beau bourbier…*

Elle avait l’habitude des réactions et des réprimandes du concierge car Djidane en recevait sans cesses. Et puis il y avait aussi les rumeurs. Paraissait-il qu’une fois un élève l’avait vraiment trop énervé et qu’il avait essayé de le pendre par les pieds dans son bureau. Si le rouge et or cessait d’envenimer les choses, il se contenterait de leur faire une longue et insoutenable morale ponctuée de ses fantasmes secrets de vengeance avant de se retrouver contraint de convoquer leurs directeurs de maison. Les professeurs connaissaient eux aussi la susceptibilité de Rusard et certainement les sortiraient-ils de cette situation sans une égratignure. Mais le Gryffondor téméraire n’avait pas l’air décidé à ce qu’il en soit ainsi.

*Il est gentil au fond… C’est de ma faute s’il est dans cette situation… Il faudrait que j’essaie de calmer la situation…*

« Mais M. Rusard ! Nous n’avons rien fait ! Je suis juste sortie de la Grande Salle et en sentant cette horrible odeur je me suis arrêtée… Et lui a juste voulu m’aider ! Nous n’avons rien fait du tout, il dit même avoir vu les vrais coupables à l’œuvre ! Je n’ai jamais rien fait de mal, vous pouvez regarder mon dossier… »

Elle le regardait avec des grands yeux larmoyants. Elle ne savait pas trop comment améliorer la situation et avait peur de l’empirer un peu plus à chaque mot. Sa voix était tremblotante. Elle n’avait pas envie d’avoir d’ennuis et surtout pas que quelqu’un d’autre en ait à cause d’elle.

[Mes excuses les plus plates pour ce retard : je suis impardonnable]

Le concierge se noyait dans un déluge d’émotions contradictoires.
La haine, avant tout. Bien sûr. Constamment présente, toujours à le harasser de ses pointes acides. La peur, aussi. Celle qui l’avait envahi comme une fièvre à la vue de la baguette de Davis. Un petit morceau de bois pointé sur sa poitrine, aux possibilités ravageuses. L’impatience, enfin. Une envie pressante de voir ces visages doux mais fermes contractés par une moue sanglante de douleur. Il s’imagina avec délice le jeune Burningham suspendu à un arsenal terrifiant de chaînes rouillées, hurlant au supplice tandis que les ténèbres du plafond ne demandaient qu’à l’absorber. Et dans ce même spectacle figurerait Telrúnya, le visage baigné de larmes de remords à la vue de ce camarade soumis aux répercussions provoquée par sa petite personne.
Rusard en aurait souri si la baguette de Davis ne le menaçait pas avec une conviction grandissante. Comment pourrait-il réagir ? Le résultats des leçons de Vitmagic n’était que des plus médiocre ; il réussirait à provoquer une série d’étincelles, tout au plus. Se rattachant à sa seule prise de consistance, il raffermit sa poigne sur l’avant-bras du Gryffondor, souhaitant de tout cœur percevoir le craquement de ses os. Il ouvrit la bouche pour vomir un flot de dégoût, mais une voix fluette et terrorisée le retarda :

- Mais M. Rusard ! Nous n’avons rien fait ! Je suis juste sortie de la Grande Salle et en sentant cette horrible odeur je me suis arrêtée… Et lui a juste voulu m’aider ! Nous n’avons rien fait du tout, il dit même avoir vu les vrais coupables à l’œuvre ! Je n’ai jamais rien fait de mal, vous pouvez regarder mon dossier…

L’adrénaline du concierge monta d’un cran.

- Un dossier se blanchit facilement, jeune demoiselle, siffla-t-il d’un ton hargneux. Mais le sang de votre frère coule dans vos veines !

Puis, avec la vivacité d’un animal affamé, il se reporta sur Burningham, une bave épaisse lui perçant du coin des lèvres.

- Allez-y, provoqua-t-il avec un sourire sauvage et dément. Invoquez. Mais laissez-moi vous dire une chose : je vous ferai regretter la moindre seconde de votre vie, la moindre parcelle d’oxygène que vous inspirerez. Vous aurez en horreur jusqu’aux pulsations de votre cœur.

Miss Teigne éclata d’un rire inhumain.

Rusard avait parlé de Djidane. Il avait admis publiquement qu’il la pensait coupable principalement parce qu’elle était la sœur d’un blagueur. C’était la meilleure celle-là ! Il n’a pas le droit de faire ça, si Dumbledore était mis au courant de cette affaire, il serait certainement du côté des deux élèves ! L’injustice qui se produisait commençait à monter à la gorge de Cippora. Cependant elle ne pouvait rien faire, alors autant prendre son mal en patience. Mais ce n’était visiblement pas l’intention de Davis.

*Oh non, ne fait pas cette bêtise…*

Elle serra les dents. S’il était suffisamment téméraire pour jeter un sort à Rusard, ils signeraient leur arrêt de mort. Peut-être ne savait-il pas que Rusard était un Crackmol… Quoique non, il avait bien parlé de l’aider en utilisant la Magie, certainement est-il au courant… Mais alors pourquoi ne rangeait-il pas sa baguette ? Peut-être n’avait-il simplement aucune compassion envers le pauvre concierge. Peut-être que cette même rage qu’elle sentait dans sa gorge l’étouffait au point de vouloir à tout prix se débarrasser de lui. Rusard le menaça. Cippora n’aimait pas ça. De quel droit un concierge pouvait-il menacer des élèves de torture ? Elle était sûre que ce n’était toléré dans aucune autre école. Elle ne comprenait pas pour Dumbledore le gardait alors qu’il était parfaitement au courant de ses drôles de… désirs. Certainement la pitié, lui aussi. Pitié et pouvoirs ne font pas bon ménage. Davis lança son sort.

*Et cafoutch !*

« Non ! Arrête ! », cria-t-elle.

Mais il était bien trop tard. Elle n’eut pas le courage de se mettre entre Davis et Rusard, par peur du sort qu’il avait lancé. Vrillus ? Pourquoi ce sort ? Peut-être parce qu’il était inoffensif. Sauf si le concierge trébuchait et se blessait bien sûr. Mais ça, c’est une autre paire de manches. Au moins, il l’avait prévenu qu’il ne lui ferait aucun mal… Peut-être pourraient-ils espérer un peu de clémence grâce à ça. Quoique non. Il n’y avait plus rien à espérer. Ils allaient être collés jusqu’à la fin de leur jour. Pourquoi fallait-il qu’elle se soit retrouvée embarquée là-dedans ?

*Pff… Vivement les prochaines vacances… Vivement Jagan… J’ai besoin d’un peu de bonheur…*

Elle avait totalement désespérée de s’en sortir. Elle regardait le chien noir se jeter sur Rusard en serrant les dents, pestant intérieurement contre le Gryffondor. Le défaitisme était un gros défaut de Cippora, doublé d’un intense pessimisme. Fataliste, elle commençait déjà à se faire à l’idée de finir enfermée dans le bureau du concierge pendue par les pieds.

*Tant qu’on me laisse envoyer des hiboux... Le reste, j’m’en fious… On ne peut pas me faire pire mal que les souffrances que je traîne, après tout…*

Son regard s’était fait vitreux. Immobile, elle n’essayait même pas d’arranger son cas. Elle regardait Rusard d’un air triste et sombre, perdue dans des pensées qu’il ne pouvait certainement imaginer. La pauvre Serpentard souffrait chaque jour, elle souffrait de voir les jours s’enchaîner dans une danse langoureuse. Le désespoir était son lot quotidien. Son corps, sous son uniforme, était d’ailleurs parcourue de griffure qu’elle se faisait en voulant se déchirer la peau, en voulant passer sa souffrance psychologique en souffrance physique. Son physique était le reflet de son moral. D’où son aspect désespéré et quelque peu mollasson. Heureuse, elle était une véritable pile, tout le temps à rire et à bouger. Mais ce n’était pas le cas.

[Edit Rusard : Comme je l'ai dit plus haut, c'et chacun son tour. Je n'ai donc pas tenu compte du dernier post.]

Rusard avisait avec un sérieux hautement concentré la baguette pointée sur lui comme un engin de mort. Jamais personne n'avait osé renverser la magie contre lui. En fait, l'idée n'avait effleuré quiconque ; la promesse d'une longue agonie sans répit planant derrière de tels désirs. Même les frères Weasley, pourtant d'immondes pantins du Mal, ne l'avaient directement visé. Ciblé. Comme une proie. Le concierge découvrit les dents. Sa seul arme était la peur. La terreur absolue. Or, il ne repérait pas ce sentiment au fond des prunelles ardentes du Gryffondor. Rusard se trouvait donc démuni, et - inovant cette sensation abjecte - vulnérable. Davis arma son bras, Argus écarquilla les yeux, Cippora hurla.

- Vrillus !

Du bout de la baguette de Burningham jaillit un panache de fumée ténébreuse qui tournoya dans l'air, mélangeant ses lambeaux sinistres en une forme compacte ; animale.
Miss Teigne miaula d'appréhension tandis qu'un grand chien noir se déposait sur le sol, grognant de fureur et d'hostilité.

* Ce n'est pas possible, ce n'est tout simplement pas... possible...*

La bête rejeta la tête en arrière et aboya d'une note profonde, caverneuse. Puis elle arqua les pattes arrières, et bondit sur Miss Teigne.

- NON ! hurla le concierge.

Les miaulements suppliants de sa chatte s'éteignirent, comme absorbés par l'ombre canine. Puis, de façon aussi subite qu'inattendue, une patte griffue traversa la poitrine du Sinistros, ravageant son flanc en une explosion de fumée. Miss Teigne, tremblante de la tête aux pieds, émergea de l'illusion, la queue entre les jambes.

Cippora contemplait la scène de son regard vitreux, perdue dans le chauchemardesque de la situation. Davis, quant à lui, souriait de satisfaction. Or, cette dernière marque d'outrepassement des règles établies acheva de diaboliser Rusard.

Maintenant certain que le Gryffondor n'aurait jamais tenté de le blesser, les dernières portes de la vengeance venaient de s'ouvrir à lui. Il plongea une main dans sa poche, et en retira une baguette magique ; sa baguette. Vieille, sale et collante, tout dénonçait un manque évident d'utilisation. Mais, pour la première fois depuis trente ans, Argus s'apprêtait à s'en servir. Peu lui importait sa condition de Cracmol. Il fallait essayer. L'amertume et la fiel étaient plus forts que tout.

* Vitmagic m'a bien aidé, oui, oui. Cette fois, je réussirai.*

- Regarde bien Miss Teigne ! cria-t-il avec délectation. Argus va faire de la magie.

Et il pointa sa baguette droit sur la poitrine du Gryffondor.

- Stupéfix !

Il y eut une détonation assourdissante, et - loin d'être un flux rouge de représailles - un envol de flamands roses s'imposa dans la pièce, enveloppant Davis et Cippora comme un cocon de chair. Le vieux concierge grinça des dents : raté.

[Hors-sujet : Tout d’abord, je m’excuse du retard, j’ai très peu de temps ces derniers temps... Ensuite, je n’ai pas bien compris si Davis annulait le sort de Rusard ou pas mais j’ai fait comme s’il l’avait fait.]

Cippora eut un frisson d’effroi en entendant le miaulement terrorisé de Miss Teigne. Entendre son cri n’était jamais bon signe car rien ne pouvait mettre plus en rogne Rusard qu’une attaque envers sa chatte. Elle se planta violemment les dents dans la lèvre inférieure. Ca ne pouvait pas être pire. Elle se frappa le front de la paume de la main en signe d’un complet désespoir. Elle allait finir à l’asile si ce cirque continuait. Elle espérait que le concierge calmerait la situation mais connaissant sa réputation, elle en doutait profondément. Plus le temps passait plus elle se faisait à une vision d’elle-même pendue par les poignets au fond d’un cachot oublié de tous. De plus, elle en voulait encore plus au Gryffondor du fait que son sortilège s’était attaqué à Miss Teigne. Non pas qu’elle aimait cette prêtresse du Mal. Disons plutôt qu’elle aimait si profondément les animaux qu’elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une innommable envie d’étriper ceux qui les maltraitaient. Une nouvelle fois, elle serra les poings, incapable d’exprimer autrement ce qu’elle ressentait, comme à l’habitude. Le regard fixé sur l’expression terrifiée de Rusard, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle venait de se retrouver entraîner dans une des pires galères de sa vie. Mais dans le fond, elle s’en fichait. Il n’était pas là. Rien n’était important. Un soupir souleva sa poitrine mais fut bloqué. Le concierge venait de sortir une baguette de sa poche. Il avait le droit d’en posséder une ? Mais il ne pouvait pas savoir s’en servir, c’était un Cracmol… Il n’avait pas le droit, ils étaient des élèves !

*Et bien niveau amélioration de la situation c’est total raté.*

Il la brandit en clamant la formule du sortilège de stupéfixion. Cippora commença à douter d’elle. Et si elle s’était trompée ? S’il avait bel et bien des pouvoirs ? Comme par réflexe, elle fit un écart car elle était dans la trajectoire de la baguette magique. Et heureusement qu’elle l’avait fait. Sans ça, elle aurait finit ses jours embrochée sur un flamant rose. Elle laissa échapper un cri de peur et de surprise. Puis, une fois qu’elle eut réalisée le ridicule de la situation, elle ne put se retenir de rire. Elle n’était pas de nature moqueuse mais là c’était plus fort qu’elle. Elle tenta de ne pas prêter attention aux sarcasmes du Gryffondor mais ne sa vanité finit d’une manière ou d’une autre par l’exaspérer.

« Arrête de jouer les supérieurs parce que tu es un sorcier, ça rime à rien ! Tu empires la situation ! »

*En plus, c’est lui l’autorité ici, même si c’est regrettable…*

Elle lui jeta un regard franc en fronçant les sourcils. Bien qu’elle ait rit sur le coup de la surprise, elle ne supportait pas l’arrogance. Pourtant, beaucoup de Serpentard en faisait preuve. Pour sa part, même s’il lui arrivait régulièrement de se sentir supérieure, elle ne le montrait pas, jugeant ne pas avoir besoin d’écraser les autres pour prendre de la valeur. Elle se tourna à nouveau vers Rusard, maintenant que le Gryffondor avait fait disparaître les flamants roses.

« Ecoutez, je n’ai rien à voir avec cette histoire… J’ai rien fait, j’suis pas du genre à faire des farces, vous avez qu’à regarder mon dossier, je n’ai même jamais été collée… Mon frère faisait des âneries mais pas moi… Et ce n’est pas moi qui viens de vous attaquer… »

*Si seulement il pouvait comprendre… Mais j’en doute… Je devrais me faire une raison…*

La situation se retourna comme un gant : l’attention hostile de Telrunya se cibla plutôt sur Burningham, sur ce qu’il avait fait, et qu’il n’était pas prêt de recommencer.

- Arrête de jouer les supérieurs parce que tu es un sorcier, ça rime à rien !

« Parce que tu es un sorcier ». Les mots se répercutèrent encore longtemps dans l’esprit du vieil homme, plus comme une constatation malheureuse que comme une insulte. Combien de fois allait-il falloir rappeler à Rusard qu’il était… qu’il serait toujours… un vulgaire Cracmol ?

- Tu empires la situation ! renchérit Cippora.

« Oh oui, mon petit bonhomme, approuva intérieurement Rusard. Tu l’empires à un point tel que tu ne peux même pas l’imaginer. »

Les doigts noueux du concierge se serrèrent un peu, les jointures blanchirent, Miss Teigne miaula faiblement. Rien n’aurait vraiment pu apaiser la demande, la soif immédiate de revanche qui consumait Argus. Sa baguette retourna dans sa poche, là où elle aurait dû rester, puisqu’en fin de compte, il était incapable de s’en servir. Faible. Et ces deux gosses étaient là pour le lui rappeler. Son cœur se serra, comme sous l’effet d’un avertissement cardiaque, mais ce n’était là qu’une amertume poignante. Intolérable.

Quelques plumes de flamands roses se balançaient encore dans le vide, petits vestiges de l’incapacité du concierge ; ruines de sa magie.

Il posa ses yeux mauvais sur Burningham, qui de son côté conservait un air farouche et déterminé. Puis il glissa sur Cippora, aux dehors plus fragiles mais plus censés. Elle le dévisageait, le sondait avec une intensité presque dérangeante. Rusard sentait presque son âme être défrichée à chaque clignement de paupière.

- Ecoutez, je n’ai rien à voir avec cette histoire… J’ai rien fait, j’suis pas du genre à faire des farces, vous avez qu’à regarder mon dossier, je n’ai même jamais été collée…

Et c’était vrai, Rusard ne connaissait que trop bien tous ses dossiers. L’affaire « Telrunya » occupait un bon tiroir, en effet, mais il ne s’agissait là que des frasques de l’aîné. Rien de plus. Celui de Cippora était vierge, exempt de tout méfait.

- Mon frère faisait des âneries mais pas moi… continua-t-elle. Et ce n’est pas moi qui viens de vous attaquer…

Argus découvrit les dents, rapprocha son visage de celui de la Serpentard, jusqu’à lui respirer au visage. Il pouvait sentir des gouttes de peur suinter des pores de sa peau.

- Partez, Mademoiselle, conseilla-t-il d’une voix dangereuse. Je n’ai que faire des jérémiades d’un mauvais témoins. Vous ne serez pas sanctionnée, non, non, non. Pas cette fois-ci.

Il se redressa en faisant craquer les articulations de son dos.

- Mais sachez une chose, ajouta-t-il dans un souffle. Le sang de votre infâme famille pollue vos veines. Vous leur ressemblerez tôt ou tard, et là…

Miss Teigne feula d’une note lugubre, lourde de sens.

- Quant à vous Burningham…

Argus se fendit, se trancha d’un sourire carnassier qui lui déchira presque la commissure des lèvres.

- Vous aurez une retenue, dit-il. Adaptée à vos faits et gestes.

Davis regardait Rusard ,se demandant se qu'il allait tenter de faire ,mais il ne faissait rien. Il s'approcha juste de Cippora et dit ceçi.

-Partez, Mademoiselle, conseilla-t-il d’une voix dangereuse. Je n’ai que faire des jérémiades d’un mauvais témoins. Vous ne serez pas sanctionnée, non, non, non. Pas cette fois-ci.

- Mais sachez une chose, ajouta-t-il dans un souffle. Le sang de votre infâme famille pollue vos veines. Vous leur ressemblerez tôt ou tard, et là…

Quelle insulte , mais bon le concierge n'était pas connu pour sa bonté.Enfin la jeune fille n'aurait pas de problème , c'était déjà ça. Le seul qui allait en avoir c'était Davis. Rusrad le dévisaga avant de lui dire qu'il aurait une retenue. Ce n'était pas grave il la ferait et assumerait ses actes, fuir ses responsabilités n'était pas dans les moeurs du jeune Burningham.

- Très bien ,Monsieur Rusard ,veuillez juste me prévénir du lieu oû ce passera la retenue.

Ajouta Davis en rendant son sourire au vieil homme décharné, en rangeant sa baguette dans la poche droite de sa robe de sorcier. Il était décidé à faire tomber la satisfaction du concierge , mais bon après tout il lui avait fait peur et à son ignoble chatte , c'était une victoire personelle contre la trop grande autorité du concierge qui cherchait à punir les élèves ,la plupart du temps pour rien. Il regarda encore un fois Rusard et répondit.

- Aurevoir , et à la prochiane Mr Rusard , ah ,n'oubliez pas de laver le parterre qu'on salit les premières années.

Dit-il en montant les escaliers qui le menait au septième année ,il avait voulu au départ aider le vieil homme mais maintant que le gryffondor avait reçu une colle ,il pouvait bien se débrouiller tout seul finalement.

[EDIT (Seamus): Tu es conscient que le comportement que tu donnes à Davis dans ton dernier paragraphe est passible d'un passage chez Ombrage et de perte de points pour Gryffondor ? Le manque de politesse et l'impertinance mal placée envers un membre du personnel est assez mal vue en général. J'espère pour toi que Rusard ne va pas trop mal le prendre... ]

Cippora se mordit la lèvre à la fin de son discours. Elle craignait que cela ne soit pas suffisant pour apaiser un Rusard tant énervé. Elle avait deux solutions : Soit il la laissait partir pour pouvoir entièrement se concentrer sur le Gryffondor, soit il la retenait uniquement pour se passer les nerfs. Grace au ciel, il porta son choix sur la première solution.

*Pleurnicheuse, oui, mais libre !*

Elle sentit ses muscles se détendre, ses poings se desserrer. Sa main se glissa dans ses cheveux qu’elle replaça derrière ses oreilles. Un soupir de soulagement faillit lui échapper mais elle le contrôla afin de ne pas exaspérer d’avantage le concierge. Elle se contenta de baisser respectueusement les yeux. Promis, plus jamais elle ne poserait le regard sur la moindre petite Bombabouse. Un frisson parcourut son échine quand elle sentit les craquements sinistres du rachis de Rusard. Elle tenta de le cacher en serrant les dents et plissant les yeux. Heureusement qu’elle avait baissé les yeux, sans quoi il l’aurait vu. Ses poings se serrèrent une dernière fois lorsqu’il traita sa famille d’« infâme. » Elle aurait pu riposter, certes. Mais elle n’était pas de nature téméraire, contrairement au Gryffondor. Elle se contenta donc de se mordre la lèvre. Quand elle releva le regard, son expression était redevenue sereine.

« Merci de votre clémence, monsieur Rusard. »

Malgré l'envie de s'enfuir en courant qui lui démangeait chaque muscle des jambes, elle se retourna et s'éloigna en douceur. Quoi de plus agréable que d'en avoir enfin fini avec ce calvaire ? Elle entendit dans son dos le Gryffondor faire preuve d'une arrogance inégalée. Pour une fois, elle comprenait parfaitement la haine que manifestait Rusard vis-à-vis des élèves. A sa place, elle l'aurait certainement assomé puis traîné dans un cachot avant de l'y laisser moisir. Elle s'immobilisa et quand il passa à côté d'elle elle murmura :

« A croire que tu es complétement attardé. Un tel manque de respect devrait être puni de coups de fouet. »

Et elle s'éloigna, grippant les marches deux par deux. Ces gens qui se croyait « cool » en faisant tout simplement abstraction totale des règles l'exaspéraient au plus haut point. Elle prit la direction de la salle commune des Serpentards afin d'aller y chercher ses affaires pour les cours.