Le chemin vers la gloire !

« Elle est la dernière génération d’un noble combat. »
C’est là tout ce que l’on pourrait dire à propos d’Irina Collins, quinze ans, et élève à l’école Poudlard. Fille du regretté Ludwig Asbornsen, Miss Collins s’est bien vite démarquée du reste de sa populace par son extravagance et son art de l’ironie, se créant aussi bien d’amis que d’ennemis en une période record. Le regard aussi sombre que ses vêtements, gaspillant son temps libre à la peinture, Irina est un véritable phénomène de notre époque, mariant à la fois perfidie et vulnérabilité.

« Elle est franchement désagréable ! nous révèle Ronald Weasley, un rouquin de cinquième année. Pas moyen d’avoir une conversation normale avec elle, enfin si, à condition de repartir la joue en compote. »

Agressivité manifeste ? Ou bien réflexes incontrôlés ? Quoiqu’il en soit, la réputation de Pitbull acharné de Miss Collins n’est plus à refaire. On pourrait penser à une mauvaise crise d’adolescence, mais une autre hypothèse, bien plus plausible, vient s’ajouter à cette étrange liste.

« Miss Collins souffre de façon évidente du syndrome du survivant, nous explique une guérisseuse de Sainte Mangouste, désirant garder l’anonymat. La perte subite de son père, assassiné de sang-froid par Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, lui a causé un choc irrémédiable. Peut-être même se sent-elle coupable, ce qui amène à ce renfermement dont elle ne sort que pour exprimer une violence peu commune. Si je pouvais l’examiner… »

Mais loin de s’arrêter aux réprimandes et autres sarcasmes, Irina enchaîne les remouds ; n’hésitant pas à user de la vulgarité lorsque le besoin s’en fait ressentir. Un énième cri d’incompréhension qui renforce l’idée générale, à savoir qu’il ne s’agirait là que d’une médiocre tentative pour attirer l’attention.

« Elle veut concurrencer Potter, c’est évident, nous confirme Kiarah Garner, une splendide élève de Sepentard. Sa cicatrice est intérieure – elle n’est pas balafrée à même le front – mais elle s’acharne quand même à lui piquer tous les honneurs. »

Quoiqu’il en soit, le cas d’Irina Collins n’a pas fini d’élever les débats. Se confrontant jour après jour à l’imminence des BUSE (Brevet Elémentaire de Sorcellerie Universelle), la dite Collins se plonge dans les manuels et la poussière, entamant une course acharnée pour préparer son futur si sombre. Mais là où certains y voient une preuve d’assiduité précoce, d’autres – plus perspicaces – y dénoncent un autre moyen de se projeter sur les devants de la scène. Sa rivale ? Hermione Granger, fille plus connue pour ses nombreuses conquêtes que pour sa perspicacité, s’était depuis longtemps auto-proclamée « meilleure élève de l’école ». Challenge insipide pour Miss Collins, dont le but évident est de rafler un nombre égal – si pas supérieur – de BUSE aux résultats obtenus par Miss Granger.

« De toute évidence, nous annonce Severus Rogue, professeur de potions au collège Poudlard, il apparaît que Collins se veut reconnue et aimée. Un exploit que Potter en personne s’acharne à performer depuis plus de cinq ans, au mépris du règlement. »

Une voie ardue, donc, pour la jeune Serpentard, qui semble définitivement prête à tout dans sa futile conquête de gloire. Pour ce faire, elle se verra épaulée par son dernier petit ami en date, Jesen Carter, un garçon privilégiant les muscles à la culture.
Y parviendra-t-elle ? La Gazette – ainsi que l’avenir - vous le dira !

Rita Skeeter, reporter à la Gazette du sorcier.