Klarissa avait eu une idée tordue. Et Merlin seul sait à quel point une idée tordue dans l'esprit de cette jeune femme pouvait rapidement devenir une réalité plutôt qu'une simple idée. C'est d'ailleurs ce qui s'était passé. Éventuellement, la sorcière s'était rendue sur l'Allée des Embrumes et avait cherché à rencontrer Quintius, un mage un peu douteux qui réussissait pourtant à trouver tout ce qu'elle demandait. Ils avaient discuté un moment et trois jours plus tard, à 22h30 exactement, son 'ami' lui avait apporté ce pour quoi elle avait payer un bon paquet de gallions -ce qui réduisait considérablement les dépenses qu'elle pouvait se permettre ce mois-ci- ainsi que quelques ingrédients de son choix qu'elle lui avait cédé sans hésitation et surtout sans poser de questions.

Après avoir fermé les rideaux et verrouillé la porte, elle l'avait enfin laissé sortir. Un Runespoor orangé tirant sur le violet, strié de bandes noires, à trois têtes. La gauche sifflait sans arrêt, montrant ses crochets venimeux comme une menace de mort. Celle du milieu avait un regard vague, ses pupilles en fente fixant un point imaginaire -d'ailleurs il semblait que la tête gauche en avait marre. La droite sifflait de temps à autre mais paraissait peu préoccuppée par les deux autres. Trois cerveaux ? Mais comment cette pauvre créature faisait-elle pour vivre ainsi ? Un seul était déjà parfois difficile à vivre...Klarissa, sans la moindre hésitation, plongea sa main dans le panier mais s'arrêta brusquement lorsque la tête gauche s'approcha en faisant un bruit inquiétant. Celle du milieu s'en mêla alors et empêcha qu'un malheur n'arrive en plongeant le Runespoor dans une rêverie profonde.

« Hi, dear... », murmura alors la demoiselle en prenant le reptile entre ses mains, comme si elle prenait un chaton.

Le Runespoor qu'elle avait appelé Necator étant en train de rêvasser, il fit à peine attention à ce que la jeune femme faisait. Seule la gauche sembla peu apprécier que l'humaine l'approche ainsi et siffla brèvement avant de fixer le vide d'un air presque...embêté. Ce soir-là, Klarissa avait mis le serpent dans un joli panier et lui avait fait la lecture comme on le fait avec un enfant. Certes, il s'agissait là d'un enfant illégal et potentiellement venimeux, mais n'était-il pas mignon ? Tout ça pour dire qu'aujourd'hui, elle avait décidé d'amener son 'bébé d'amour' en promenade et qu'elle n'avait pas le choix de s'éloigner plus ou moins de la civilisation pour se promener librement avec sa créature interdite.

Elle avait opté pour un endroit où elle savait que personne ne se mêlerait de ses affaires, comme ça son 'petit coeur en sucre' ne risquait pas d'être abattu et la sorcière ne risquait pas d'être accusée de quoi que ce soit. Le temps n'invitait pas vraiment à sortir, un point de plus pour une balade avec le Runespoor. Klarissa s'éloigna du village en grignotant une barre aux fruits et aux noix et lorsqu'elle se jugea assez loin, elle osa laisser sortir son compagnon qui s'enroula maladroitement autour de son bras. La jeune femme l'observa longuement, impressionnée de le voir agiter ses trois têtes au-dessus de sa main. Elle semblait porter un long bracelet, qui montait au niveau de son coude, orangé, violet et noir, s'agitant parfois, resserrant son étreinte...C'en était hypnotisant.

Elle jeta un coup d'oeil aux alentours pour s'assurer qu'on ne l'avait pas suivi, puis continua sa balade en regardant Necator. Soudain, le Runespoor se tendit, resserra son étreinte et leva ses trois têtes vers le ciel. Sa maîtresse fit de même, juste à temps pour voir un petit aigle maladroit qui fonçait sur eux. Elle remit le serpent dans son panier avant qu'il ne s'enfuit et fronça les sourcils lorsqu'elle vit l'oiseau qui semblait ne pas vraiment maîtriser son vol. Il se prit bientôt un arbre et la sorcière qui adorait les petites bêtes ne put s'empêcher de le suivre au pas de course.

« Pauvre oiseau... », fit-elle à voix haute. « J'espère qu'il n'est pas blessé. »

Klarissa se précipita dans la direction que semblait avoir pris l'aigle tout en se questionnant. Si c'était un aiglon qui apprenait à voler, sa mère devait se trouver tout près, non ? Et ses frères et soeur aussi, n'est-ce-pas ? Ils n'apprenaient pas à voler ensemble, les aigles ? À moins qu'elle ne se trompe...Mais cet aigle-là n'avait pas l'air d'un aiglon. À moins qu'elle ne se trompe là-dessus aussi. Après tout, elle n'y connaissait pas grand chose aux oiseaux. Son domaine, c'était les reptiles, pas les volatiles. Néanmoins, si cet oiseau avait besoin de soins, elle n'allait pas le laisser tomber. Elle accéléra le pas et déboucha bientôt dans une clairière ; son regard balaya les environs à la recherche de l'aigle et elle capta alors un mouvement.

« Cadfael ?! », lança-t-elle, étonnée.

Elle hésita un moment puis remarqua qu'il était blessé et déposa son panier et son sac avant de se précipiter vers lui.

« Vous êtes blessé ! Que vous est-il arrivé ? », s'exclama-t-elle sans même faire le moindre rapprochement.

Le temps sembla se suspendre un moment. Il y eut comme une flottement dans l'air entre le moment ou Cad regardait sa manche et celui où elle parut. Lorsqu'il était dans les cieux, elle avait eu autour du bras un curieux bracelet que l'aigle avait identifié comme "manger". Mais il n'avait pas vraiment eu le temps de voir ce que c'était et de toute facon cet aigle pensait n'importe quoi.

Elle courait vers lui et il se sentit aussitôt réagir a cette marque d'affection. Son sourire s'agrandit sur son visage, ses yeux brillèrent un peu plus et il se sentit immédiatement encore plus idiot que d'habitude. Il se releva, enleva une brindille qui s'était coincée dans ses cheveux et la regarda poser un étrange panier et son sac avant d'aller vers lui...inquiéte ? Il n'y avait vraiment pas de quoi, ce n'était qu'une égratignure. Sur le bras droit qui plus était ce qui voulait vraiment dire que ce n'était rien.

Il sourit doucement puis de sa main gauche déchira la manche de sa robe et laissa son bras a demi nu. Il ne risquait rien, la marque était sur le gauche. Puis, comme toujours lorsqu'il était gêné, il se frotta la nuque en souriant.

"Ca va vous sembler idiot mais je suis tombé de l'arbre et mon bras a ripé contre la branche."

Ce qui d'une certaine facon était vrai. Mis a part qu'il s'était cogné l'aile et qu'il était tombé de l'arbre sans être monté dessus mais bon, tout ça c'était accessoire non ?

Il continua à sourire et chercha ses yeux du regard. Il n'aimait rien tant que de plonger ses yeux dans les siens. L'aigle en lui s'agita et il se sentit soudain une envie folle de faire des accrobatie pour lui montrer combien il était beau, intelligent et... Par Merlin il aurait du choisir un mouton comme animal parce que celui-ci commençait à l'agacer avec ses bêtises. Qui aurait cru que les aigles puissent avoir un esprit aussi fort !

"Bon..bonjour Klarissa" balbutia-t-il en prise avec ce nouvel esprit avec lequel il ne cohabitait pas bien et qui voulait absolument retrouver les airs. Il baissa les yeux, de peur qu'ils se transforment en oeil d'aigle et lui mette la puce à l'oreille et fronca les sourcils pour se reconcentrer. Puis il releva la tête et sourit à la jeune femme.

"Je ne m'attendais pas vraiment à vous rencontrer ici." C'était le cas de le dire. Combien y avait-il de chance pour qu'ils se rendent tous deux dans CE village, le MEME jour, qu'ils aillent se PROMENER alors que le temps était couvert et qu'ils atterrissent dans la MEME clairière ! L'esprit un peu parano du mangemort se demanda une seconde si elle ne le surveillait pas, mais il l'innocenta rapidement de ce crime. Ils s'étaient vu souvent dans sa boutique, elle lui avait présenté sa famille, ils étaient amis. Il était peu probable qu'elle soit Auror ou membre de l'Ordre n'est ce pas ?

"Mais j'en suis heureux" continua-t-il tandis que son sourire s'agrandissait un peu et qu'il retirait une autre brindille de ses cheveux clairs (mais combien en avait-il ramassé ?). Il la regarda un moment, curieux puis jeta un coup d'oeil sur le panier et le sac. Drôle d'idée de se promener avec un panier non ?

"Qu'est ce qui me vaut l'honneur de votre visite ? Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous ?" demanda-t-il enfin avec un sourire et exactement le même ton que si elle était venue à l'île lettrée pour lui demander un livre. D'ailleurs le mieux était de se dire qu'ils étaient dans un endroit clos et totalement normal, que leur rencontre était prévue et que tout allait bien. Sinon il allait se poser des questions du genre *Qu'est ce que vous êtes venue faire ici ?* - *Pourquoi êtes vous sortie* ou encore *Vous me suiviez* qu'il n'avait pas du tout envie de se poser. Mais alors pas du tout du tout.

"Vous venez souvent dans les environs ?" Mais non, ce n'était pas interrogatoire, il était réellement curieux de savoir ce qu'elle venait faire ici. Combien de temps elle restait...peut-être pourrait-il l'inviter à diner ? Avait-elle décidé de rester la nuit ici ? Lui avait loué une petite maison dans le village pour le week end et l'elfe devait avoir fini de tout préparer. Peut-être allait-elle accepter son hospitalité ? Et peut-être arriverait-il a lui faire comprendre certaines choses ? *Femelle* dit l'esprit de l'aigle tandis que la petite voix l'approuvait en hochant frénétiquement son absence de tête. C'était pas gagné !

Après avoir abandonné Necator et le reste de ses affaires à l'entrée de la clairière, elle se mit à courir, fronçant les sourcils à la vue de cette vilaine blessure. Elle aurait bien dit 'Cadfael, allongez-vous et laissez-moi voir cette plaie', mais elle jugea qu'il était préférable de s'inquièter en silence. Pour le moment du moins. Lorsque la manche de sa robe fut déchirée, elle eut pleine vue sur "l'égratignure" de l'homme et grimaça en se disant que ça devait être très douloureux. Par contre, Cadfael ne semblait pas souffrir le moins du monde...

« Ça va vous sembler idiot mais je suis tombé de l'arbre et mon bras a ripé contre la branche.
- Vous êtes monté dans un arbre ?! s'exclama-t-elle. »

Mais quelle était cette drôle d'idée que de grimper dans un arbre !? Il n'était plus un gamin immature et téméraire ! Il ne se prenait tout de même pas pour un singe ? Ou alors peut-être un volatile, tant qu'à y être ! Quelle idée ridicule ! Pendant un moment, ce fut une expression effarée qui prit place sur son visage pâle, puis la jeune femme soupira et leva les yeux au ciel avant de s'approcher de Cad'. Il était décidément bien étrange, surtout qu'elle n'avait pas l'habitude de le voir baisser les yeux devant elle...Quelque chose clochait ? Elle fut rassurée lorsqu'il la regarda de nouveau.

« Je ne m'attendais pas vraiment à vous rencontrer ici. »

Bien sûr, l'apothicaire aurait pu répliquer la même chose, mais ç'aurait été bien banal. Pourtant, ce n'était que la vérité. Il y avait sûrement une chance sur mille, peut-être même moins, qu'ils tombent l'un sur l'autre ici, loin de Londres, dans une clairière au beau milieu de cette forêt, par une journée grise qui conseillait à tous de rester chez eux. À cette pensée, elle fronça de nouveau les sourcils un instant...Peut-être que Cadfael était un espion engagé par le Ministère et qu'il l'avait vu avec Necator, alors il était ici pour abattre la créature et coller une amende à la pauvre propriétaire ? Peut-être même qu'elle risquait Azkaban pour se promener avec un reptile potentiellement mortel, non ?

*Calme-toi, ma pauvre, tu délires.*, pensa aussitôt Klarissa en entendant son compagnon dire qu'il était tout de même heureux de la voir ici. Il continua sur sa lancée en lui demandant sur un ton de vendeur s'il pouvait faire quelque chose pour elle. La jeune femme regarda à droite et à gauche, comme pour s'assurer qu'il s'adressait à elle, puis haussa un sourcil. C'était une drôle de question ça. 'Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous ?'. Demandez une telle chose dans une clairière en pleine forêt était suspect. Est-ce que sa chute de l'arbre lui avait fait perdre la mémoire ? Peut-être se croyait-il encore dans sa librairie ?

« Vous venez souvent dans les environs ? »

Après un moment d'hésitation, la jeune Hollister osa répondre.

« Non...Non, pas vraiment...et vous ? »

Autant être sincère. Plus il y aurait d'honnêteté dans cette rencontre et plus elle serait rassurée. Après tout, tout ceci n'était qu'une vulgaire coïncidence. Certes, agréable, mais c'était un évènement totalement fortuit.

...Non ?

Elle ne l'avait pas suivi ici et lui n'avait pas dû la dévancer pour qu'ils se rencontrent 'par-hasard'. Klarissa resta un instant dans ses réflexions, puis tourna les talons pour retourner chercher ses précieuses affaires, sans un mot. Elle ne pouvait pas prendre le risque de laisser Necator loin d'elle, dans ce panier, à la vue de tous ceux qui pourraient aussi débouchés 'fortuitement' dans cette clairière. Et même si elle risquait qu'on la reconnaisse aussitôt comme la propriétaire du Runespoor étant donné qu'elle le protégeait ainsi, elle préférait encore tenir son bébé contre elle lorsqu'on tenterait de le blesser.

D'ailleurs, en parlant de blesser, elle avait perdu son aigle maladroit des yeux.

« Cadfael, vous n'auriez pas vu un aigle blessé tomber près d'ici ? C'était un très beau volatile, je dois dire, mais j'ai bien peur qu'il ne maîtrise pas encore assez ses ailes pour partir en virée...D'ailleurs, je crois bien qu'il est blessé à...l'aile droite... »

Alors qu'elle terminait sa phrase, son regard se posa sur le bras blessé de Cad'. C'était le bras...droit. Et il se trouvait précisément là où elle avait calculé que l'aigle maladroit se retrouverait. Une autre coïncidence sans aucune doute. ...Non ?

Qu'avait-il pu vouloir vérifier qui avait nécessité qu'il risque sa vie dans un arbre ? Il aurait pu se blesser plus que ça : une 'égratignure' n'était rien mais un cou cassé ne pouvait pas être réparé en quelques jours, même pour un sorcier. On pouvait facilement en mourir ! Mais bon, même si cette fois la jeune femme avait la vive envie de questionner Cadfael jusqu'à savoir exactement la raison pour laquelle il était monté dans un arbre, elle choisit de se taire et soupira discrètement, cherchant quelque chose à dire. Elle n'eut pas besoin de chercher bien loin car son interlocuteur lui dit tout simplement qu'il ne s'attendait pas à la voir là, puis lui demanda si elle venait souvent dans les environs. Un peu gênée, l'apothicaire lui répondit et lui renvoya la question.

S'il était aussi étranger qu'elle à cet endroit, elle se poserait de sérieuses questions. Deux personnes ne pouvaient tout simplement pas se retrouver en même temps dans un lieu qui leur est inconnu. Heureusement, il lui répondit qu'il venait souvent, quand il avait son âge. Klarissa prit un moment avant de réaliser ; parfois, elle oubliait qu'ils avaient presque vingt ans d'écart. Elle regarda autour d'elle, observant à la fois les arbres et la nature qui les entouraient, tentant de voir ce qui aurait pu changer dans un tel endroit. Un arbre n'était pas mort entre temps ? Les feuilles avaient dû tomber au fil des saisons...Peut-être que le nombre avait augmenté ou baissé ? Enfin, c'était exagéré de prendre cette phrase au pied de la lettre. Elle voyait très bien ce que Cadfael voulait dire.

Elle se demanda un moment comment était la vie, vingt ans auparavant. Ou plutôt, comment était la vie de Cadfael. Mais c'aurait été indiscret de demander. Après tout, c'était le genre de questions à éviter, surtout lorsque l'on faisait une rencontre aussi improbable que celle qu'elle faisait présentement. Si elle lui posait des questions sur sa vie, il était bon pour la prendre pour une espionne du Ministère de la Magie ou quelque chose du genre. Peut-être était-ce déjà le cas...Avait-elle l'air d'une employée du Ministère ? Klarissa ne s'imaginait même pas travailler dans un endroit comme celui-là. Être paranoïaque n'était pas fait pour elle.

La jeune femme alla chercher ses affaires qu'elle avait traîné plus loin, par sécurité. Bon...Elle qui ne voulait pas être parano, c'était mal parti. Elle serra contre elle le panier de Necator, espérant que l'occupant du panier ne s'agiterait pas durant le temps de cette rencontre. L'apothicaire se rappela aussitôt de ce pauvre aigle et demanda à son ami s'il n'aurait pas vu le volatile.

« Oh, il n'est surement pas loin. Je suis certain qu'il va bien. Ne vous inquiétez pas pour lui, c'est solide ces bestioles. A quoi ressemblait-il ? »

L'ancienne Serdaigle haussa un sourcil. Comment pouvait-il savoir que cet oiseau allait bien ? Son regard baissa vers la blessure sur son bras droit. Elle se rappela aussitôt à l'ordre : Cadfael était un homme, pas un oiseau. Ce n'était qu'une simple coïncidence qu'il soit blessé au même endroit que l'aigle. Les coïncidences étaient bien nombreuses aujourd'hui...

« Qu'est ce que vous cachez là-dedans ? Un trésor ? », demanda alors Cad' en souriant.

Coincée. Elle ne pouvait pas lui dire qu'il n'y avait rien de bien intéressant parce qu'avec sa nature curieuse il demanderait sûrement à voir ce 'rien de bien intéressant'. Et si elle lui disait qu'elle cachait effectivement un trésor, il voudrait en savoir plus. Elle devait rapidement trouver quelque chose à dire avant d'être obligée de mettre Cadfael au courant de son secret. Elle lui faisait confiance, enfin, assez pour ne pas craindre qu'il la dénonce, mais on n'était jamais trop prudent. Avec un sourire crispé, elle se décida enfin à parler.

« Oh et bien, vous savez, pour l'oiseau, il ressemblait à un jeune aigle avec...hum...euh...des plumes et puis...euh...un bec... »

Mauvais choix. Revenir sur ce sujet de conversation ne l'aidait vraiment pas. Marche arrière alors.

« Je n'y cache rien de particulier. Je veux dire...Dans mon panier. Il n'y a rien. Juste...des trucs. Enfin...Pas importants. »

Oh la la ! La jeune Hollister n'avait jamais été bonne pour mentir. Cacher des informations, ça allait. Elle pouvait assurer à n'importe qui que ce qu'elle possédait dans sa boutique n'était pas dangeureux. Après tout, tant qu'elle était là pour surveiller, rien n'était dangeureux. Par contre, elle ne pouvait pas affirmer qu'elle ne possédait pas de venin de Verlieu, car c'aurait été un mensonge. Elle aurait pu dire qu'elle ne cachait rien mais gardait quelque chose qui ne devait pas être découvert...Oh ! Une créature qui n'aime pas la compagnie humaine ? Qu'elle devait remettre à un client sous peu ?

« Enfin...C'est...hum...une créature...qui n'aime pas beaucoup l'être humain, vous voyez...Et...hum...je dois la remettre à un client...un client dont le nom doit resté secret, bien entendu... »

Restait à espérer que Cadfael ne soit pas plus curieux, sinon elle devrait trouver d'autres fausses informations à donner.

*Polom polom.Dommage. Vraiment dommage.*

Il ne neigeait pas. Julius avait vaguement espéré vu la température ce matin. En effet, le vieil homme s'était levé à six heure pour pouvoir mieux apprécier la fraicheur matinale. Celle qui réveille les sens et fait frissonner les os.
Il n'avais rien à faire aujourd'hui et pu savourer sa journée comme un retraité normal. Il s'était acheté une petite maison, sur une petite colline, pour sa petite vie rangée. Tout lui semblait minucule de toute façon par rapport à son ancien chateau d'Ecosse où il avait vécu une dizaine d'années. Et beaucoup dirait : C'est normal un chateau, c'est immense. Julius ne savait plus quoi faire de toutes ces pièces, il aurait bien fait exploser l'aile ouest pour que la femme de ménage ait moins de travail mais cela aurait été d'un goût un peu douteux. Le vieil Homme ne l'aurais jamais fait, Ces ancètres tenaient tellement à cet amoncellement de pierres, un jours peut être qu'on découvrira un trésor caché derrière une vieille armure.
Julius pris sa pipe et l'alluma. Il commença à marcher après avoir fermer sa petite maison. Dierection la forêt, il comptait y passer toute la journée. J'ai dit un retraité normal ? Julius était un membre de l'ordre du phénix avant tout. Il cherchait des plantes médicinale et voulais vérifier que sa magie était en forme.



Au début, j'ai fait une remarque concernant la deception de ne pas trouver de la neige de la part de Julius. Vous devez trouvez ça étrange d'espérer de la neige en octobre. Je n'aurais qu'une justification : C'est le grand père d'Alenn. Il faut bien que ces gènes lui viennent un peu de sa mère aussi donc du patrmoine familial.
Julius observait passivement son balais qui voletait à la hauteur de sa taille. Des deux cotés du manche, il y avais deux sac remplis d'herbe, d'écorce, de fleurs automnale... Il tenait une faux qui lui donnais l'air d'un vieux druide. Il posa l'instrument contondant dans un des sac. Il y avais décidement beaucoup de monde dans cette forêt, il avait croiser quelques enfants qui lui avait demandé ce qu'il faisait, des moldu qui ramassait des champignons, il du envoyer un sort brouyant le sens de l'orientation des Moldu et protecteur de leur regard. Il sortit sa pipe, la remplis de Tabac et l'alluma. Une chaleur s'était à présent installé dans la forêt, du moins, pour Julius. Il leva le regard vers les feuilles oranges, jaunes et brunes. Toutes ses couleurs chaudes était le moteur de cette chaleur, tout les arbres étaient enflammés. toute la forêt brulait dans d'immenses flammes aux couleur chaudes. Il sortit un petit carnet et y marqua quelques phrases sur cette reflexion, un petit carnet au coins méttalique et dont la couverture était faite de cuir de dragon noir. Le viel homme préparait quelque chose.
Il le ferma et regarda la couverture, les yeux éteints. Il pris sa baguette et tapota la couverture avec. Un écriture fine apparu : "Pour Alenn Sulivan."
Cinq minute après il remarqua enfin où il se trouvait. A l'entrée d'une clairière. Que faisait-il là ? Et surtout : Que faisait là différentes affaires au sol ? Bon Dieu qu'il y avais du monde. Il annula son sort brouilleur, et s'avança dans la clairière, suivit de peu par son balais. Il restait dans l'ombre ses yeux brillaient comme ceux d'un vieux loup chef de clan.
Il remarqua finalement que ce n'était que Cad avec une femme brune. Il s'avança un peu plus sans pour autant les interrompent rangeant le carnet entre les plis de sa cape. Son regard se fit plus doux.

A croire qu'il ne fréquentait que les forêts pour ne croiser Cad q'en endroit boisé.

Toute cette situation n’était pas seulement étrange, c’était aussi inhabituel. La jeune sorcière commençait à se demander pourquoi avait-elle voulu venir ici, avec cette petite créature toute mignonne ? Elle aurait pu rester dans l’arrière-boutique de sa confortable petite échoppe, entre les bocaux de sangsues et les boîtes de limaces. Necator se serait contenté de cette petite pièce pour se balader, tant qu’il ne se glissait pas sous les meubles. Après tout, ici, c’était encore plus dangereux…Il pouvait se faufiler dans les buissons, s’enfuir et il finirait sûrement entre les mains du Ministère, le pauvre. Cependant, il lui était maintenant impossible de rebrousser chemin et de retourner de là où elle venait, puisque Cadfael ne la laisserait certainement pas partir ainsi, sans la moindre explication. De plus, elle s’était déjà aventurée trop loin. Il n’y avait plus seulement l’oiseau en jeu. Elle avait parlé de son panier. Bientôt, elle ne pourrait plus cacher Necator qui s’était tranquillement remis à siffler.

Mais avant de s’inquiéter de son serpent –toujours en bonne santé- elle voulait savoir comment allait le petit aigle. D’ailleurs, maintenant que Cadfael en parlait, elle ne savait pas trop quoi lui dire. Klarissa n’était pas une experte en volatiles, rappelons-le-nous. Et Cadfael, lui, s’y connaissait. Et si elle disait n’importe quoi ? Elle ne voulait pas passer pour une idiote…C’est donc avec nervosité qu’elle osa dire que cet oiseau avait…des plumes et un bec. Aussitôt, elle se félicita de façon sarcastique –si elle ne voulait pas passer pour la pire des imbéciles, c’était raté. Tous les oiseaux possédaient des plumes et un bec. Elle était trop vague pour que Cadfael sache de quel aigle elle voulait parler !

« Des plumes et un bec hein ? Êtes-vous sur qu'il avait des ailes aussi ? »

L’apothicaire rougit aussitôt, embarrassée par sa propre stupidité. Heureusement, Cadfael ne semblait pas la prendre pour une demeurée ; il semblait plutôt amusé par la situation et par la gêne de son interlocutrice. Et de son côté, Klarissa n’était pas vexée. En vérité, malgré sa gêne, elle aimait bien être là.

« Un aiglon, roux, pas encore son plumage d'adulte, essayer vainement une parade nuptiale et se rattraper de justesse n'est ce pas ? », demanda alors Cadfael.

Oh la la…Ça, c’était très bizarre. Il avait donc vu l’oiseau lui aussi ? Klarissa se mit en tête de ne pas continuer sur le sujet. Le contenu du panier. Le contenu du panier, voilà le sujet à aborder. Sans trop en dire pourtant. Elle ne voulait pas –elle ne pouvait pas- lui en dire plus, c’était trop risqué. Elle plongea momentanément son regard dans celui de son compagnon, avant de détourner les yeux vers son panier. Ce panier qui contenait quelque chose d’assez compromettant pour la faire accuser de…Elle ne savait pas trop de quoi, peut-être de possession illégale de créature sauvage ? Est-ce que cette accusation lui vaudrait la prison ou simplement une amende ? Et s’il s’agissait d’une amende, combien devrait-elle donner ? Depuis qu’elle avait acheté son petit compagnon de vie, elle n’avait plus grand-chose à offrir dans son compte bancaire.

« Je ne demanderais pas le nom du client mais ne pouvez-vous pas me dire quelle est cette créature ? S’il vous plaît ! »

Par Merlin ! Il voulait savoir maintenant ! Mais qu’allait-elle lui dire ? Elle ne pouvait pas simplement lui avouer qu’il s’agissait d’un Runespoor. Déjà, Cadfael lui avait dit qu’il n’aimait pas particulièrement les reptiles. Deuxièmement, peut-être pourrait-il la dénoncer..? Simplement…par principe ? Mais…ils étaient amis, non ? Il l’avait invité au bal des Malefoy, il n’aurait pas invité une inconnue tout de même…

« Bon… », soupira Klarissa en fermant les yeux. « Je…Je vais… »

Elle allait tout lui avouer, là, maintenant. La jeune femme allait partager son secret. Elle avait confiance en lui après tout. Elle ouvrit les yeux et prit une grande inspiration avant de continuer.

« …Il s’agit d’un…d’un reptile…Ou…enfin…de trois reptiles, si vous préférez. Cela dépend si pour vous, deux frères siamois sont deux personnes distinctes ou une seule entité… », fit-elle, pensive.

Elle désirait gagner le plus de temps possible et préférait prendre des chemins détournés pour arriver au sujet principal.

« Vous vous rappelez notre première rencontre ? Et cette discussion sur…leur tête gauche, droite et celle du milieu ? Je…Oui, en fait, c’est un Runespoor. Je…Je venais…me balader avec lui. »

Voilà, c’était dit. Elle espérait par contre qu’il ne poserait pas plus de questions. Elle ignorait quoi dire sans en révéler trop et même si elle avait décidé de lui faire confiance, Klarissa ne souhaitait pas que Cadfael devienne son complice tout de même. Moins il en savait, mieux c’était. Allez, allez. À présent, elle ne devait pas s’enfermer dans son silence et devait relancer la conversation sur un autre sujet, pour éviter les questions.

« Hm…Alors. Vous avez aperçu l’aigle, dites ? Je…Je m’inquiète pour cet oiseau…Je ne m’y connais pas beaucoup mais…il a pu se blesser… »

Elle tourna sur elle-même pour observer les arbres derrière. C’est alors qu’elle repéra un mouvement, pas bien loin, à l’entrée de la clairière. Il se tenait là, un homme, d’un certain âge. Il ne ressemblait à personne sinon à un honnête randonneur sans mauvaise intention. Mais comme elle venait de divulguer un secret important, Klarissa était méfiante. Elle plissa les yeux et serra contre elle son panier, comme pour empêcher qu’on le lui prenne. Pas question qu’on touche à son bébé.

Julius tira la pipe de sa cape et se mis à la nettoyer. Sa main droite tramblait légérement. Il avait entendu Klarissa, pour tout vous avouer. Il l'avait entendu divulguer le contenu de panier. La mauvaise blague, pourquoi pas un oeuf de dragon pendant que l'on y étais , cela coutait presque aussi cher. Il leva les yeux vers la clairière, la femme l'avait remarqué. Puis ce fut au tour de Cadfael. Il lui fit signe de les rejoindre, par un tic il rangea la pipe qu'il venait juste de sortir.
Décidement, ses mains prouvaient bien qu'il avait la tête ailleurs.
Il s'avança, son balais au sacoches remplies d'herbes médicinales ballottaient légerement sur les coté. Il se fit la réflexion que Cad en aurait eu peut être besoin, vu la teinte de sa peau. Il semblait plus craindre le serpent à trois tête que sa propre mort, Julius n'en avait pas peur pour sa part. Il s'avança jusqu'à arriver à un mètre du couple environ. il fixait en souriant l'homme qui essayait de s'éloigner de façon discrète mais rapide du panier et de la jeune femme.

"Bonjour. en effet, une deuxième coïncidence assez cocase, je trouve. en effet, un ami de votre mère et un ancien médicomage qui viens dérouiller ses rhumatismes ici. J'habite dans une maison non loin."

Il ne préfera pas parler du Runespoor, Cad avait l'air assez gêné pour cela déjà. Julius afficha un sourire confiant, celui qui aimait faire à ses malades pour leur donner un peu de confiance de de courage. Même lors d'une amputation.
Il chercha son tabac dans sa poche et remarqua que sa pipe n'étais pas à ses lèvres. Il ne fit donc rien gardant la main dans la poce de sa robe. Il fixa Cad avec un air un brin désolé.

"Tout va bien ? Vous êtes plus pâle que les premier flocons."

Décider de parler de son grand secret avait été difficile mais voilà qu’elle se sentait soulagée. Enfin, elle le fut pendant un instant. Un instant durant lequel l’expression de son compagnon changea visiblement. Soudainement, il semblait être mort ou presque. Il n’aurait pas eu meilleure mine si on lui avait lancé un Doloris par surprise. Soit il voyait quelque chose d’absolument horrible, soit c’était…Par Merlin ! Craignait-il à ce point les serpents ? Sa main lâcha son épaule et il la posa ses yeux; cherchait-il inconsciemment à se cacher de ce qu’elle gardait dans son panier ? Lorsqu’elle continua au sujet du Runespoor, le teint de Cadfael s’accorda à son expression de cadavre. Puis il recula de trois pas, comme s’il craignait que le pauvre Necator sorte de son panier pour le dévorer. Parler de l’aigle, il fallait parler de l’aigle !

Alors que son interlocuteur semblait tenter de se reprendre, Klarissa aborda en bégayant le sujet de l’aiglon sûrement blessé que Cadfael disait avoir aperçu un peu plus tôt. De nouveau, le regard de l’apothicaire se posa sur la blessure de son ami…Mais elle détourna le regard. Homme pas égal oiseau, bon. Humain d’un côté, volatile de l’autre, pas pareils, ma chère. La jeune femme secoua la tête au moment où Cad’ lui assurait –en bégayant lui aussi- de ne pas s’inquiéter pour l’oiseau qui devait sans doute avoir faim. Il s’y connait mieux qu’elle en oiseau en tout cas. Parce que de son point de vue, elle devait absolument retrouver l’aigle pour lui faire un câlin et lui offrir quelque chose à manger. Elle était prête à capturer un petit rongeur de ses propres mains pour lui donner. Klarissa fit demi-tour et son regard tomba sur un homme pas bien loin d’eux.

Aussitôt, elle se mit en mode défense. Ses lèvres étaient pincées, ses mains crispées sur son panier, le corps aussi figé qu’un statue, ses yeux lançant des éclairs. Pour elle, inconnu égalait départ de son amour –le reptile, pas Cadfael, pas tout de suite, enfin pas cette fois, oh et puis…Argh !- car à tout moment on pouvait la dénoncer pour la possession d’une créature dangereuse. Dangereuse dans la tête des autres, oui, parce que son Necator chéri était un petit ange. Trois auréoles au-dessus de ses petites bouilles à faire craquer le plus insensible des hommes. N’est-ce-pas, que ses écailles rayées donnaient le goût de le caresser comme un chaton ? La jeune femme reporta son attention sur le vieil homme qui semblait malgré tout agréable.

« Bonjour Monsieur McPharlain. », fit alors Cadfael. Ce simple bonjour rassura la demoiselle qui put mettre un nom sur cet inconnu. Et comme Cadfael semblait le connaître, c’était encore mieux. S’il pouvait lui faire confiance, elle le pouvait sûrement aussi. Pas au point de lui dire ce qui se trouvait dans son panier, mais au moins assez pour changer d’air. Son visage se détendit, un fin sourire reprit place sur ses lèvres et elle décrispa légèrement ses mains, serrant toujours la maison temporaire de son Runespoor contre sa poitrine.

« Quelle coïncidence de nous retrouver tous trois dans cette clairière. Laissez-moi-vous présenter Miss Hollister. Klarissa, Monsieur McPharlain fut un ami de ma mère. C'est bien cela monsieur ?
- Bonjour. En effet, une deuxième coïncidence assez cocasse, je trouve. En effet, un ami de votre mère et un ancien médicomage qui vient dérouiller ses rhumatismes ici. J'habite dans une maison non loin. »

La belle adressa un sourire plus aimable à l’homme et s’inclina très légèrement en soufflant un ‘bonjour’ à peine audible. Pas qu’elle était vraiment gênée, mais bon, la conversation n’était pas nécessairement son fort. Surtout que, comme les deux hommes se connaissaient déjà, ils avaient sans doute plus de choses à se dire qu’elle pouvait elle-même rajouter à la conversation. McPharlain ne se fit pas prier pour aborder un sujet et s’enquit alors de l’état de Cadfael qui, il fallait l’avouer, était vraiment très pâle.

« Ne serait-ce pas votre blessure au bras qui pourrait aggraver votre état ? Monsieur McPharlain, vous qui avez été médicomage, cette blessure ne risque-t-elle pas de s’infecter ? », demanda Klarissa, soucieuse.

Cadfael déglutit en essayant à la fois de remettre de l'ordre dans ses pensées et de suivre les gestes de ses deux compagnons du moment. Mais son esprit se refusait à l'aider. Complêtement obnubilé par la peur et cette seule notion, reptile. La phobie ne le laissait pas en paix. Il avait beau faire face, prendre sur lui, affronter en quelque sorte, cette angoisse stupide et disproportionnée, l'adrénaline continuait à lui envoyer des signaux de danger. Son coeur battait à se rompre dans sa poitrine et tout ce qu'il arrivait à faire pour sauver la face était de rester là où il était et de parler...un peu.

Le pire dans tout ça était que le Cadfael rationnel craignait encore plus de blesser Klarissa. La jeune fille partageait avec lui un secret important et tout ce qu'il arrivait à faire c'était de prendre une tête de condamné à mort. Merlin, ca l'énervait de ne pas pouvoir combattre ca. S'ils imaginaient seulement la honte que cela provoquait...
Heureusement le changement de sujet marcha plus ou moins, permettant à Cad de s'assurer de n'avoir blessé personne et de focaliser son attention sur autre chose. Il nota le coup d'oeil de la jeune femme sur son bras. Un jour les questions viendraient. Un jour il lui dirait. Mais pas tout de suite, pas aujourd'hui. Après.

Le libraire reporta enfin son attention sur Julius. Il sourit vaguement à le voir, bourru, son balais chargé d'herbe comme un fidèle baudet moldu. Il y avait en cet homme un tel caché de tradition et d'authenticité qu'il n'arrivait pas à le considérer avec méfiance. Klarissa quand à elle s'était raidie et fermée. Elle ressemblait à une louve protégeant sa portée. Il ne ferait pas bon la mettre en colère surtout quand elle s'occupait d'un... non, ne pas y penser. Ne... Trop tard, il avait repâlit. Il fronça les sourcils, combattant a nouveau la peur qui lui prenait les entrailles. Les plus grands courages sont invisibles. Il est souvent plus facile d'affronter la mort que ses angoisses.

Soucieux d'engager la conversation et de se changer les idées, Cad' salua Julius. L'effet sur Klarissa fut immédiat. Elle se détendit un peu, réussit à sourire et même à se montrer aimable. Julius répondit de même, donnant plus de détails susceptible d'alimenter la conversation et l'atmosphere se fit plus légère...en apparence. Car le mangemort savait bien que Klarissa n'était pas tranquille...et que lui avait toujours aussi peur. Ils avaient tous trois mit un masque de mondanité sur leur visage. Ainsi allait le monde.

"Ah ? Amusant. Ma mère est née ici. Elle possédait une petite maison que je loue parfois, quand je cherche à m'évader un peu. Vous venez souvent ?"

Rien de tel que des banalités pour entretenir les conversations. On pouvait ensuite trouver dans le choix des mots, des sujets ou de l'intonation, le caractère et les opinions de ceux que l'on avait en face. La plupart des gens mentent mais ne savent pas se cacher. Et lorsque l'on sait regarder, on peut déduire des milliards de choses de leur langage corporel. Malheureusement cela valait pour lui aussi et sa pâleur révélait son malaise. Pâleur qu'a sa plus grande gêne, Julius releva et Klarissa attribua à l'égratiniure qui ornait son bras droit.

"Je.. Ne vous inquiétez pas. Ca va passer. Rien de grave je vous l'assure."

Quel gryffondor aimait avouer ses faiblesse hein ? Le libraire jeta un coup d'oeil rapide à l'entaille qui le lançait très légèrement.

"Ce n'est sans doute pas la dernière fois que je vais tomber d'un arbre tu sais." plaisanta-t-il avec un sourire un peu forcé mais sincère pourtant. Il ne savait pourquoi mais cette solicitude de leur part a tous deux le touchait beaucoup. Même s'il se doutait bien que c'était plus un changement de sujet qu'une véritable attention.

L'Esprit de Julius était à deux endroits différents. Une partie de lui, fixait le ciel avec un air désabusé, l'autre s'étonnait vaguement de la réaction si orthodoxe des deux personnage devant lui. Franchement, il mentait tout les deux d'une façon si évidente qu'il était étrange qu'ils essayent de mentir. Dans ce cas, un simple "Mon Dieu ,oublions la bestiole dans mon panier et allons trier les herbes médicinales pour en faire un cataplasme qui alourdra tellement le bras de mon cher Cad qu'il ne pourra plus se lever." pour Klarissa aurait suffit, au lieu de regard apeurée et agressif à intervalle régulier entre le Runespoor, Cadfael et Julius.
Quand au libraire un "J'ai horriblement peur des reptile et des bêbêtes à écailles. Désolé." en remplacement de cet éloignement fort peu discret. Julius lui aurait bien proposé de se cacher derrière son dos mais l'employé du ministère avait sans doute un honeur à sauvegarder celui de Gryffondor. Que tout le monde connait bien ici, pas besoin de faire un cours en amphi.
Julius, bien qu'il ne laisse rien paraître, s'amusait bien. Il se sentait spectateur d'une vie qu'il a perdu avec la mort de sa femme. Toute sesannées à jouer le benêt pour tromper l'ennemi l'avait fait oublier cette ancienne vie. Il aurait vendu son ame pour ré entendre sa femme lui crier dessus. Il aurait alors poser sa main dans son dos et une autre dans le creux de son cou, il lui aurait pris doucement les lèvres dans un baiser avec la mort. Juste la caresse, l'aurait reguaillardit pour des décénies.

*Barbara. Si tu me voyais aujourd'hui. Qui verrais-tu sinon un inconnu ?*

Son regard se voila un instant. Il n'était plus celui des anciennes années. Peu importe, il servait toujours la même cause. Ceux qui avaient détruit sa famille. Oui, ce n'était pas lui. Oh non. Dire que Cadfael, faisait sans doute parti de cette triste organisation. Cela le chagrinait un peu, au plus profond de son être. Mais l'honneur avant tout, Cad cachait sansdoute une autre personnalité. Comme Julius le faisait.
"Vous êtes blessé ?"


Un autre conversation, la plus basique possible. Le vieil homme sortit sa baguette. Le bois noueux du chêne s'était poli sous les doigts calleux de l'écossais. On voyait tout de même qu'il prenait un grand soin de ce bout de bois, qui fusait sous le soleil comme un bronze ancien. Un sourire paisible s'affichasur le visage du vieil homme. Un sourire, pire que le pire des sorts apaisants, ce sourire affable mais pas enervant. Il existe de ces sourires qui vous enerve car il semblent moqueurs ou ininteressé par votresort, ce n'était pas le cas de Julius. Oh non. C'était chaleureux. C'était comme un bon feu de cheminée.

"Montrez moi cela. C'est l'affaire d'une seconde."

Puis il chercha un instant dans ses baluchons. Et en sortit une flasque en métal brillant. Il la tendis alors à Cad.

"Buvez. Cela vous redonnera des couleurs."