AVANT - POUDLARD

Les parents de Margera possédaient un petit château quelque peu isolé du reste de la population ainsi qu’une bonne et un jardinier pour s’occuper du terrain. Autant dire que l’héritage qu’avait laissé les ancêtres de sa famille était loin d’être moindre. Tous deux s’aimaient beaucoup et pourtant malgré sa richesse, son épouse qui avait toute son affection et qui portait son futur enfant, Lylhia Hagiwara, n’était toujours pas satisfaite de sa situation. Peu après la naissance de Margera, un certain 7 mai, ces derniers disparurent mystérieusement sans laisser de trace...
Sa grand mère qui résidait elle aussi dans la demeure le prit sous sa garde. L'étrange volatilisation de son fils et de sa belle fille la perturba jusqu'à ce que la mort ne l'emporte quatre ans plus tard. Un décès qui ne choqua que peu Margera malgré son jeune âge… Mais durant ces quelques années, il avait put bien profiter de sa sénilité et de sa trop grande bonté… Dès son plus jeune âge, il avait bien vite comprit que les gens pouvaient s'avérer être très utiles à condition de bien savoir les utiliser. Il ne pleura donc pas, cependant il eut le temps de la regretter cette brave grand-mère une fois que sa gouvernante arriva. Pour lui éviter l'orphelinat, elle avait fait la demande dans son testament d'engager quelqu'un pour lui le jour de son décès. Cela partait d'une bonne intention mais hélas, la gouvernante était une femme sévère, strict et sèche, tout à fait détestable à vrai dire… Elle lui montra le mépris qu'elle éprouvait à mon égard dès le début… Pourtant tous les adultes qui entouraient Margera l'appréciaient énormément. En apparence, c’était un enfant adorable au visage angélique, très calme, prenant bien soin de montrer un comportement irréprochable, ce qui s’avérait donc difficile pour elle de trouver excuse à le punir. Il se demandait toujours si elle le haïssait comme elle aurait haït n’importe quel autre enfant ou si c’était parce que sa perception était plus développée que les autres et qu’elle avait compris depuis le début à quel genre de personnage elle avait affaire… Un enfant profiteur, loin d’être franc, calculateur, égoïste et complètement égocentrique.
Pendant les brèves années de son règne, sa gouvernante chercha des excuses pour le punir. Elle l’espionnait, tentait de le prendre en plein délit. En vain, elle essaya pourtant maintes fois de le pousser à enfreindre les règles, en le privant de friandises par exemple. Manque de chance pour elle, Margera n’avait jamais été gourmand. Il ne jouait pas beaucoup non plus, ses occupations se limitaient principalement à lire, rester immobile à ne rien faire et parfois jouer aux échecs lorsqu’un adulte avait l’amabilité de le distraire un peu. Elle se trouvait donc bien impuissante devant de telles activités qu’elle ne pouvait décemment pas interdire. Difficile quand on aime punir les enfants et qu’on ne connaît que cette manière d’éducation, de tenter d’appliquer ses méthodes sur un enfant qui ne se comporte pas comme il le devrait, c’est à dire en faisant bêtises sur bêtises.
Au début, ne pouvant le laisser enfermer tout le temps, elle faisait avec lui, à contrecœur, presque tous les jours une promenade d’une heure un peu comme quand on s’oblige à promener un chien. Le reste du temps, son espace de jeu au dehors se limitait au jardin, qui était certes plutôt grand mais on en avait vite fait le tour.
Margera n'a donc pas grandit entouré d’enfants. Il avait sans doute des cousins mais ils ne sont jamais venu le voire, il ne savait même pas s’ils étaient au courant de son existence. Autant le dire, il s’ennuyait ferme mais l’ennui c’est comme tout, on s’y habitue. Vers l’année de ses sept ans, il prit tout de même la décision de mettre un terme à ce mode de vie qui devenait insupportable. A force de rester enfermé dans le parc de sa demeure, il finit par faire connaissance avec des enfants des villages avoisinants qui jouaient parfois non loin. Il leur arrivait de venir lui parler derrière les grilles de son jardin. Margera avait tellement besoin de voir de nouveaux visages et de se changer les idées qu'il finit par s’intéresser à eux. Leurs jeux, il ne les comprenait pas et cela ne le préoccupait pas plus que cela. Seulement, il ne voulait plus être seul. Il fallait trouver quelque chose pour qu’ils s’intéressent à lui, un enfant qui ne veut pas jouer, c’est vite ennuyeux. Cela lui paru tout de suite évident : qu’est-ce qu’il avait d’enviable qu’ils ne possédaient pas ? l’argent, évidemment. Les gens sont si faciles à corrompre. A lui aussi d’ailleurs il en fallait de l’argent, sa gouvernante l’avait privé depuis longtemps d’argent de poche en comprenant l’attrait qu’ il en éprouvait. Le monde du dehors prenait soudain bien plus d’intérêt pour Margera, il avait ses idées sur ce qu’il pourrait faire avec ces enfants et finit par s’enfuir fréquemment de la maison en escaladant le grillage. Pour mettre en œuvre ses nouveaux desseins, il lui fallait de l’aide. Dans le coin il n’était pas le seul à vivre dans le luxe, il y avait quelques autres petits bourgeois aux alentours. Il fallait bien qu’il en tire un bénéfice, de l’argent ils en recevaient bien assez. Pour ce genre d’entreprise, tout à fait méprisable, qu’était celui d’effectuer des petits larcins, il ne faut pas être seul. On ne sait jamais, les victimes pourraient avoir la mauvaise idée de vous dénoncer si la pression psychologique n’était pas assez forte... Son choix se porta donc sur deux garçons de ferme aussi robustes que stupides, donc facile à manipuler avec de l’argent. En somme, ils lui offraient une protection autant physique que morale car si un enfant venait à parler, Margera pouvait toujours dire que tout deux l’avaient forcé à commettre le vol dont il était accusé. C’était sa parole contre la leur, qui les adultes croiraient-ils ? Il faisait ainsi sa petite loi aux alentours du manoir et cela lui procurait une nouvelle occupation tout aussi distrayante que satisfaisante. Parfois Margera disparaissait plusieurs jours de la maison et passait des nuits entières dehors. Cela ne lui faisait pas peur, même du haut de ses dix ans. Au contraire, Il s’y sentait bien plus en sécurité que chez lui dans cette quiétude vespérale... Ses escapades n’étaient jamais bien longues, gagné par la faim et lassé de dormir à la belle étoile l’enfant finissait toujours par rentrer… Et toujours à son retour il se faisait fortement réprimander par sa gouvernante qui n’appréciait guère ses fuites de plus en plus régulières. C’était un enfant aussi buté et têtu que fort d’esprit, jamais sa gouvernante ne le vit verser une larme; il ne se serait pas permis de lui faire jouir d’un tel plaisir. A force de subir ses colères, Margera parvint enfin à obtenir ce qu’il désirait. Elle le laissa complètement tranquille en reconnaissant son échec. Pour la peine elle ne s’occupa plus du tout de lui et il ne s’en plaignait absolument pas. A à peine dix ans il se retrouvait donc totalement livré à lui-même.
Les années qui suivirent se déroulèrent bien tranquillement. Il savourait pleinement ce sentiment de triomphe et de liberté qu’il lui était à présent donné de profiter.
Mais cela n’empêchait pas qu’il se trouvait être toujours très seul. Il commençait à se poser de plus en plus de questions sur le sort de ses parents, qui étaient-ils vraiment ? et que leur était-il arrivé ? Disparus, certes, mais personne n’avait jamais retrouvé leur corps pour affirmer qu’ils étaient morts. Et si ils l’avaient tout simplement abandonné ? Cette idée ne lui plaisait guère, sans savoir la vérité il les détestait déjà. Ils n’avaient pas été là pour lui… Et dire que des tas d’enfants plus pauvres que lui étaient bien plus heureux alors qu’il pouvait profiter de bien plus de richesses. C’était vraiment frustrant. Il y avait des choses bien plus précieuses que l’argent, l’amour et l’affection, sentiments que Margera n’arrivait à comprendre…
Il avait beau se creuser l’esprit aucune réponse ne pouvait lui être apportée et il ne connaissait personne qui détenait la vérité. Sans doute sa grand-mère lui avait-elle parlé de ses parents quand elle était encore en vie mais il ne s’en souvenait plus ou alors très vaguement, ce n’était pas suffisant. Le majordome avait aussi connut ses parents. Parfois il était arrivé à Margera de le questionner mais il n’avait abordé que vaguement le sujet. Et comme il était plus petit, ces faibles descrïptions lui avaient convenues.
Avant de recevoir une lettre pour Poudlard, l'adolescent ignorait tout de la magie. Cela signifiait-il que ses parents avaient été des sorciers ?

POUDLARD & après

Comme l'on s'y était attendu, Margera attérit dans la maison de Serpentard. Les 6 premières années se déroulèrent sans encombre. Ses notes étaient bonnes, voir excellentes, et son envie de devenir Auror ne semblait pas désespérée, bien au contraire. Il faisait régner autour de lui un aura de mystère et ne se fit que de très rares amis. Tout bascula lors du début de sa sixième année. Il fit la connaissance de cette femme. Ou de cette jeune femme. Qu'importait. Elle avait un an de plus, et quelque chose... quelque chose de dérangeant. Quelque chose qui l'avait attiré, qui l'avait interessé, et... pire encore, quelque chose qui avait éveillé en lui des sentiments inconnus jusque là. Ce fut lors d'une rencontre quelque peu étrange qu'ils échangèrent leurs premiers mots, qu'ils croisèrent chacun ce regard qu'ils avaient en commun, ce mur de pierre, ce visage indifférent. Et les choses s'envenimèrent (à condition de confondre bien et mal) petit à petit. Il se rapprocha moralement d'elle, puis son corps suivit le mouvement et il l'a pris pour la toute première dans ses bras. Chose qu'il n'avait jamais fait avec personne au par avant... Des promesses furent lancé, des avoeux, des corps qui revivent. Mais Sarah avait un an de plus que lui, et bien que leur relation fut aussi parfaite que ce qu'ils avaient espéré, elle ne dura guère longtemps. Sarah obtenu son diplôme à la fin de l'année et quitta Poudlard. Margera n'eut aucune nouvelle d'elle et ne chercha pas à en avoir. Après tout, pourquoi serait-ce à lui de penser à elle ? Si elle l'avait oublié, tant mieux pour elle. Ainsi donc il se persuada lors de sa dernière année qu'il avait fait une erreur, une preuve de faiblesse qu'il allait bien vite oublié. Il continua son parcours scolaire sans que ses notes ne chutent d'un cran, mais devenant plus associal qu'on ne le connaissait déjà. Son envie de devenir auror s'évanouit et un fort penchant pour la magie noire s'éveilla progressivement, le poussant à passer de plus en plus son temps libre à la bibliothèque. Il s'interessa au cours de DFCM qui devint sa matière de prédilection. Que dire de plus ? Il obtint bien sûr son diplôme lors de la fin de sa septième année. Ce qu'il devint ? Pas grand chose. Il revint s'installer dans le manoir familliale et renvoya la gouvernante. Il y vit désormais seul, au milieu de poussière et d'obscurité, se forgeant une personnalité de plus en plus sombre. Il restait assez isolé de toute forme de population, n'allant que très rarement en ville. Bien sûr, il lui arrivait de sortir de cette vieille demeure, mais la plupart du temps, c'était la nuit, quand la ville d'Ascot dormait. Ce manège dura pendant environs 8 ans, 8 longues années durant lesquelles sont intérêt pour la magie noire se développa et son comportement devint plus exécrable encore, ironie et le sarcasme devenant les parents de son verbe.
Quant le retour du Seigneur des Ténèbres fut annoncé par ce jeune Potter, Margera eut d'abord du mal à le croire. Le ministère continuait à rejeter cette évidence, la Gazette du Sorcier se chargeait de faire passer tout ceux qui y croyaient pour des fou furieux. Mais... Un jour... il chercha à le rejoindre. Pourquoi ? Pour tout simplement connaître la vérité et arrêter d'être partagé entre les paroles d'un adolescent et d'un ministère incompétant. Mais aussi parce qu'il était en quête de puissance. Il voulait rayer de son corps et de son coeur tous sentiments humains. Il voulait imposer crainte et silence, devenir chaque jour de plus en fort et être sous les ordres de celui qu'on considérait comme le plus puissant des mages noires de ce siècle. Respirer à plein poumon la liberté et la sécurité et oublier une fois pour toute Sarah Eilanö.

Margera se retrouvait seul dans la bibliothèque du chemin de traverse, assis en tailleur dans un coin plus tranquille que les autres. Cette dernière, dans sa majestueuse beauté, se vidait peu à peu en vue de l'heure tardive, laissant échapper une partie de son patrimoine, de son immense culture.
C'est à quelques mètres de hauteur et près d'une fenêtre que le sombre personnage faisait un peu de zèle, au vue de l'heure en question. Sans rien dire, avec des gestes clairs et amplis de précautions, il tournait les pages, survolait le texte, soulignait des phrases, tournait les pages, survolait le texte...
L'endroit où il demeurait était bien chaleureux et il faisait presque tâche, puisque le feu crépitant et les couleurs des banquettes, des rideaux et autres décorations, toutes chatoyantes, entouraient Margera, seul individu parmi ces meubles et ces livres, qui plus est, entièrement vêtu de noir.
Soudain, alors que le silence se faisait toujours ressentir, un éclair zébra le ciel, dans un fracas sonore et électrisant, suivit ensuite par une pluie fine et froide.
A la vitre, le jeune homme pouvait remarquer les gouttelettes s'écraser contre le verre, avant de s'agglutiner ensemble pour ensuite glisser lentement et choir quelques dizaines de mètres plus bas. Le jeune Standford s'empressa de retirer vivement sa cape noire et, presque torse nu, il descendit les escaliers quatre à quatre et sortit.
Marchant calmement et déibérément lentement, le bruit de pas de Margera résonna en ce calme lieu, se mêlant peu à peu avec le son produit par la pluie. Un pas, puis un second. Le mangemort se stoppa et... disparu.
C'est dans un craquement sonore qu'il réapparut. Mais cette fois le décor était différent. On entendait un bruit grotesque, légèrement grésillant de gens qui hurlent et d'une personne à la voix nettement plus forte que celle des autres qui parlait extrêmement vite. Devant Margera s'étalait un décor à la limite du burlesque. Les murs étaient recouverts d'une affreuse couleur rose pâle rayée d'orange et de tableau dont les personnages étaient immobiles ou qui représentaient des choses stupides et inutiles telle qu'une coupole de fruit. Le mangemort haussa les sourcils en balayant l'espace d'un regard surpris. Deux étranges personnages étaient assis non loin de lui sur un canapé, fixant comme hypnotisés une télévision. Un match de foot était programmé et les moldus étaient tellement captivés par ce ballon qui volait à droite et à gauche du terrain qu'il ne l'avait pas vu. Mais quel crétin ! Margera se frappa le front de la paume de sa main et serra les dents. Une fois de plus il s'était trompé en transplanant. Il soupira, replaça correctement sa cape sur ses épaules et se prépara à transplaner pour rentrer dans son manoir. Mais l'envie n'y était pas. Quelque chose dans cette atmosphère lui rapellait quelque chose de singulier qu'il avait oublié depuis longtemps. Son regard balaya une fois de plus la salle. Elle était petite, peu meublée, mais les couleurs chatoyantes, quoi que grotesques, mettaient naturellement chaques personnes s'y trouvant à l'aise. Il cligna plusieurs fois des yeux avant de se rendre compte qu'il se laissait attendrir par un décor moldu. Pestiférant maints et maints jurons qui attièrent l'attention des moldus, laissant immédiatement naître sur leur visage une expression de terreur, Margera disparu à nouveau dans un craquement sonore...
... et réapparut bien des kilomètres plus loin, dans un vieux manoir où la poussière régnait.