[Sept.] Les bons comptes... [PV Cad][TERMINE]

Invité

Une missive. Elle lui était parvenue ce matin, alors que Constance allait fermer la boutique. Un peu de plus et le hibou aurait dû attendre son retour. Elle avait décacheté la lettre, qui portait les armoiries de...la famille Gynn ap Nudd. Un nom bien complexe qui ne disait pas grand chose à la commerçante, aussi précise soit t'elle: on n'oubliait pas un nom pareil, mais Constance voyait tellement de gens que ce n'était pas impossible qu'ils se soient déja croisés. Elle avait lu la missive et elle était restée un moment perplexe.

Citation :: A l'attention de Madame Klein,

Madame, j'ai récemment entendu dire que vous portiez un vif interêt à ce qui sort de l'ordinaire. Etant moi-même un grand amateur d'oeuvres d'art mais ne pouvant, pour des raisons logistiques, les garder tous en ma possession, je serais prêt à vous en céder quelques unes pour peu que vous preniez la peine de venir me voir au Gynn ap Nudd Manor, en Ecosse. Je vous envoie le nécessaire pour que vous puissiez transplaner dans le village le plus proche. Une voiture vous y attendra le jour dit pour vous mener directement jusqu'à ma propriété.

Je suis à votre service,

Cordialement,

Cadfael Gynn ap Nudd

Bien sûr, qu'elle portait de l'attention à "tout ce qui sortait de l'ordinaire" , pour reprendre les mots de ce... (elle jeta un coup d'oeil rapide à la signature) Cadfael. Ainsi, il l'avait appelée car il espérait qu'elle pourrait le délester de ses trésors. Constance devrait les acheter, on ne donnait pas des antiquités, ça serait hérétique. Parfois, ses clients lui vendaient des marchandises, et des fois elle tombait su des foutaises, ou sur des merveilles. Mais ce Cadfael paraissait trop sérieux pour vouloir l'arnaquer. Evidemment, elle devrait, en bonne antiquaire qu'elle était, authentifier l'objet, et négocier son prix. Ca n'allait pas être facile, car son oeil exercé exigeait un certain prix, mais dès que ça devenait exhorbitant, elle refusait net. Il ne fallait pas qu'elle se retrouve sur la paille pour des bricoles.

Constance avait donc filé, mis sa cape sous ses épaules et son capuchon sur la tête, pour protéger ses cheveux bruns des trombes d'eau qui s'abattaient sur Pré-Au-Lard. Elle avait relu les instructions des dizaines de fois, et elle avait fini par connaître la lettre par coeur. Ainsi, elle avait transplané dans un petit village, dans les highlands, et là, elle avait vu une voiture, un taxi. Le chauffeur l'avait interrogée sur son identité (par mesures de sécurité, avait t'il dit) et il l'avait fait monter dans le véhicule. Constance arriva dans une vaste propriété, et fronça les sourcils pour tenter d'avoir une vue panoramique de la bâtisse. Elle y renonça, c'était beaucoup trop grand. Elle monta les quelques marches qui menaient à la porte. Elle avait attaché à sa ceinture une bourse contenant l'argent qu'elle donnerait, si jamais elle décidait de prendre la marchandise. Elle sortit son poing, puis elle tapa trois coups.

Invité

Cad avait très longtemps hésité. Durant des semaines entières il s'était demandé que faire de ce beau bracelet d'argent, entrelaçé de magie qu'il avait voulu offrir à Lucius. Le souvenir de ce qui c'était passé alors qu'ils l'avaient essayés faisait encore frémir le libraire de dégoût surtout depuis qu'il connaissait Klarissa.

Le regard énamouré et emplit de désir du sang pur figurait encore en premiere position dans ses cauchemards (heureusement rares) et il ne savait que faire de l'objet que son cadet avait 'oublié' dans la boutique. Il avait donc envoyé un hibou prudent à Lucius qui lui avait répondu qu'il ne voulait plus entendre parler de ce bijou...enfin quelque chose du même acabit. Cad l'avait gardé un moment chez lui, se demandant quoi en faire puis s'était résolu à le vendre.

Il connaissait quelqu'un qui pourrait le lui acheter. Une ancienne mangemorte qu'il n'avait pas revue depuis son exil mais dont il avait apprit le goût pour les objets rares et surtout interdits. Seul problème, il ne pouvait pas aller dans sa boutique sans etre automatiquement étiquetté mangemort ou sympathisant. Ce qui lorsqu'on allait entrer au ministère n'était pas une bonne chose. Heureusement Mademoiselle Klein avait répondu favorablement à son hibou et c'était un Cad tranquille et de bonne humeur qui l'attendait à la porte de sa grande demeure.

Il ouvrit lui-même la porte et s'inclina cérémonieusement.

- Bienvenue Madame, merci de vous être déplacée.

Il laissa un domestique la débarasser de son manteau/cape ou quoiqu'elle porta sur elle (il n'avait pas vraiment regardé) et la précéda jusqu'à la bibliothèque dans laquelle craquait un bon feu de bois qui donnait à la pièce une atmosphère confortable et studiueuse. Sur la petite table basse devant le foyer, on pouvait voir un plateau en argent avec deux tasses, une théière fumante et un sucrier. De quoi se réchauffer après le crachin désagréable qui semblait humidifier jusqu'à l'âme des rares courageux à être allés dehors. Et vu l'état de la cape de Constance, il faisait encore plus mauvais à Pré-au-Lard.

Le châtelain, fort des leçons qu'on lui avait si difficilement fait entrer dans le crâne, s'effaça à la porte pour laisser son invitée entrer et lui fit signe de s'asseoir dans l'un des deux fauteuils qui trônaient de l'autre coté de la table. Il s'assit lui-même dans l'autre tandis qu'un serviteur leur servait une tasse de thé fumante et parfumée avant de sortir de la pièce en fermant les portes. En bon mangemort, Cadfael n'avait confiance en personne.

Ne sachant pas vraiment par ou et surtout comment commencer, il se frotta la nuque et sourit avant de faire glisser l'écrin vers la jeune femme.

- Ceci, est la raison principale de votre venue. Je vous laisse le regarder mais préfère vous prévenir, il est enchanté.

Oui, il fallait qu'il s'en débarasse au plus vite. Trop de mauvais souvenirs y étaient attachés. Et il refusait que quelqu'un d'innocent tombe là-dessus. Le sort de cette Iseult était vraiment bien trop horrible.

Invité

Constance entra donc dans la bâtisse, et fut happée par le "charme" des lieux. Le manoir était à première vue ancien, et le décor était cossu et chic. Constance se demanda donc pourquoi Cadfael l'avait faite déplacer si loin, elle espérait que le trajet en valait la chandelle. Mais Constance ne résistait pas longtemps à l'odeur des pages sèches d'un vieux bouquin, ou à l'argent terni des bojoux anciens. Constance manipulait parfois des objets dangereux quand elle les examinait, des fois, elle était victime des effets secondaires, mais c'était toujours instructif, elle les datait à vue d'oeil, et pouvait déterminer leur valeur selon leur matière et l'usage qu'on en faisait. Et, plus l'objet était dangereux, plus elle les achetait cher, généralement. Constance avait, quand elle était plus petite, étudié le grec ancien, le latin, mais aussi les runes. Elle était également trés calée en ce qui concerne l'art. Normal, pour une antiquaire...

Mais, ce Cadfael lui disait quelque chose...elle aurait donné sa main à couper qu'elle le connaissait. Elle n'a pas pu le rencontrer chez Derviche & Bang, car ses clients ne lui donnaient pas nécessairement leur nom. C'était donc une vieille connaissance. Ca lui fit tilt. Cadfael était un Mangemort, ils ont du se croiser autrefois quand le Seigneur des Ténèbres était encore debout. Il a fallu que ce Potter l'évince et des années de sa vie étaient parties avec Celui-dont-le-nom-ne-doit-pas-être-prononcé. Elle avait appris le retour de son Maître et cela la réjouissait. Bientôt, Cadfael la remercia de s'être déplacée. Elle hocha la tête d'un air entendu, puis elle murmura, avec un sourire professionnel.

Je ne fais que mon travail. Je recherche les objets anciens et rares, et je ne refuse jamais d'en acheter...ça évite ainsi qu'ils tombent entre de mauvaises mains. Tenez, hier, un client m'a vendu un échiquier, avec des belles pièces trés bien travaillées. Certaines manquaient, mais je l'ai acheté à un bon prix. C'était de toute beauté, les cases blanches étaient en marbre, et les cases noires étaient en ébène. Et les pièces étaient du même acabit. Certes, les blanches étaient un peu ternes, et les pièces en ébène étaient gonflées d'humidité, mais vous voyez, l'échiquier datait des années 1800. Je n'ai pu refuser...

Constance sourit. Puis, elle se souvint aussi d'autres pièces qu'elle a reçues.

Oh, vous savez, j'ai aussi reçu deux statuettes aztèques... Vous savez comment ils connaissaient la magie...jusque là, rien d'extraordinaire, mais je me suis renseignée sur ces pièces, et vous savez quoi? Il se trouve que les aztèques avaient mis une malédiction sur ces pièces. Je vous raconterai ça plus tard. Et puis aussi ces statuettes amérindiennes, représentant un dieu lézard...une terrible malédiction...

Constance était enthousiaste quand il s'agissait de parler de tous ces trucs là. Elle se renseignait toujours sur les pièces qu'on lui vendait, et elle en savait plus sur ce qui se trouvait dans sa boutique que n'importe quelle bibliothèque. Bien sûr, Dean connaissait pas mal de choses lui aussi, et il a été ravi du jeu d'échecs (il en raffolait). Constance se reprit. Peut être que Cadfael n'était pas intéressé par ces statuettes aztèques ou amérindiennes, et encore moins par ces malédictions qui planaient autour de ces objets. Constance abandonna son topo, puis elle reprit d'une voix claire.

Qu'avez vous donc à me proposer?

Aprés tout, c'était le but premier de son déplacement. Cadfael voulait lui revendre un objet. Elle prit alors l'écrin qu'il lui tendait. Constance mit ses lunettes et elle sortit une loupe de son sac. En effet, c'était un bel objet, un bracelet, trés exactement. Constance ne le toucha pas, ne sachant pas encore quels en étaient les effets. Elle mit la loupe sous son oeil, et elle se pencha pour examiner ce que Cadfael essayait de lui vendre. Elle fronça les sourcils. C'était de la fabrication artisanale, elle voyait les traces des burins(trés fins) qui avaient servi à le façonner. Le bracelet avait été frappé manuellement, et c'était sans doute l'oeuvre d'un orfèvre chevronné. Constance remarqua que le métal qui constituaient le bracelet était légerment terne. Du gris d'argent s'était déposé. Constance fronça les sourcils. A première vue, on aurait dit du toc, ou du platine. Elle parlait toute seule.

Hum, on est en présence d'un bracelet en argent, frappé manuellement, par un orfèvre expérimenté. Vous êtes sûr qu'il est en argent, parce que, autrefois, en Antiquité, les escrocs utilisaient du platine -un métal qui ressemble à s'y méprendre à de l'argent, et surtout moins coûteux- pour contrefaire certaines pièces, que ce soit en bijoux ou en monnaie.

Constance se risqua à le toucher, pour avoir une idée précise de ce que c'était. Elle plissa ses yeux marron, pour scruter le bijou d'encore plus prés. Elle eut une sensation étrange à son toucher. Le métal qui le constituait était froid. Ceci dit, ce n'était pas exceptionnel, un bijou qui n'était pas porté depuis des lustres était logiquement froid, la chaleur du corps dont il s'était imprégnée s'étant dissipée. Constance ressentait autre chose. C'était indescriptible, mais Constance eut la vague impression qu'il vibrait d'une force qui dépassait l'entendement. Pas de doute, c'était là la preuve que l'objet était magique.

C'est étrange...on dirait que...le métal est liquide. J'ai l'impression qu'il me coule entre les doigts, et pourtant il est bel et bien tactile...c'est vraiment du travail de maître.

Constance examina le fermoir, qui était assez alambiqué. Ce n'était pas comme les gourmettes, ou autres bijoux qu'on pouvait mettre seul. Constance se douta que, si on avait pris la peine d'avoir une telle sécurité, c'est qu'il devait y avoir une raison...il devait être bien dangereux. Elle fit aller sa loupe à la surface du fermoir. Elle y vit des symboles. Elle réfléchit. Ce n'était pas du grec. Ca ne pouvait être que des...Runes.

Des runes? Ah oui, ça doit être ça...ce n'est pas du grec...alors...ah; c'est presque illisible...attendez, je parviens quand même à lire quelques symboles...j'ai là "Iseult" et.."éther...", non, "éternel", ça doit être ça...

Constance fronça les sourcils. Iseult, ça lui rappelait une histoire. Tout en méditant, elle mit un carré de sucre dans son thé et porta le breuvage brûlant à ses lèvres. Elle remit sa tasse sur la sous-tasse et elle continua à mener sa réflexion, tout en en faisant profiter à Cad.

C'est assez indéchiffrable, le métal est trop endommagé pour que je puisse poursuivre la lecture, mais "Iseult" ça me rappelle vaguement un mythe...Vous savez, celui de Tristan et Iseult, les amants maudits? C'est un vieux récit datant du douzième siècle...

Constance fouilla dans sa mémoire pour essayer de retrouver ce qu'elle savait à propos de ce mythe.

Ca ne fait aucun doute, il y a en ce bracelet une référence directe à ce mythe. Il y en a eu plusieurs versions, mais celle qui est la plus communément admise reste originaire de la civilisation Celte. Je dirais même que ce mythe vient d'Ecosse, mais il a été calqué sur les vieilles histoires épiques de l'antiquité.

Constance se tut, puis elle reprit une gorgée de thé. Elle était aussi calée en histoire, que ce soit sur le monde Moldu ou Sorcier, et elle avait de bonnes bases en mythologie. Comme tout antiquaire qui se respectait, Constance se devait de reconstituer toute l'histoire des objets qu'elle recevait ou vendait, qu'ils fassent des allusions à certains mythes ou non. Elle reprit la parole.

Tristan est le fils de Rivalen,roi de Loonois, et de Bleunwenn, la soeur d'un roi d'Armorique, comprenez la "petite Bretagne". Tristan est élevé par son oncle, le roi d'Armorique donc, lequel s'est acquitté d'un tribut auprés du roi d'Irlande. Quelques années plus tard, il va en Irlande, et il va tuer le géant Morholt, le beau frère du roi. Tristan est blessé, puis empoisonné, mais le géant, avant de mourir, lui confie que Yseult, la fille du roi d'Irlande, a des remèdes qui pourrait contrecarrer les effets du poison.

Constance continua à examiner la pièce que Cadfael lui avait rapportée. Elle but encore un peu de thé, puis elle continua:

Votre thé est un délice, Cadfael. Donc, Yseult guérit le jeune Tristan, sans savoir qu'il a tué son oncle, et Tristan rejoint le sien, en Armorique. Les terres de la Cornouaille doivent revenir à Tristan, mais des seigneurs s'y opposent. Je vous passe les petites péripéties, mais en tout cas, le roi décrète que Tristan épousera celle à qui appartient le cheveu d'or déposé par un oiseau. Tristan débarque donc en Irlande et affronte un dragon. Yseult le soigne à nouveau. En voyant l'épée de Tristan, elle comprend que c'est lui qui a tué son oncle, mais elle ne veut, étrangement, pas se venger. Iseult, aprés l'approbation de son père, part pour la bretagne, épouser l'oncle de celui qu'elle a sauvé.

Voilà les prémisces d'une histoire d'amour qui a parcouru les siècles. Constance se lassa vite de son monologue, et demanda brusquement:

Mais vous connaissez l'histoire, non? Je vais vous ennuyer à raconter ça. Des vieilles histoires...pourquoi je remue ça, moi. en tout cas, c'est une trés belle pièce. Dites moi, à quelle famille appartenait ce bracelet, je ne reconnais pas les armoiries...Et vous dites que ce bracelet est dangereux? En quoi?

Invité

Cadfael ne disait rien mais écoutait attentivement les paroles de la jeune femme, un sourire aimable aux lèvres. C'était un être extrêmement curieux et doté d'une bonne mémoire. Il en profitait également pour l'observer, se demandant distraitement pourquoi il ne l'avait plus croisée au repère depuis son retour d'angleterre. Malchance ? Le Seigneur ne l'avait peut-être pas rappelée... il avait tardé à le rappeler lui donc c'était encore possible. A moins qu'elle ne soit un traitre mais ce n'était pas à lui d'en décider.

En tout cas entendre sa voix lui rammenait d'étranges souvenirs d'une époque ou le mensonge et la dissimulation étaient moins présents que maintenant. Une époque ou ses rêves lui paraissaient totalement réalisables. Avec son 'exploit' Potter n'avait réussi qu'à augmenter le nombre de victimes innocentes de ce que le mangemort considérait comme une révolution indispensable à l'évolution de la société sorcière.

Un dieu lézard, un seigneur serpent, et son père dont le patronus était un crocodile. Les reptiles avaient décidément la part du lion en ce qui concernait les puissants sorciers. Enfin bref ! Le libraire lanca un coup d'oeil au portrait de son père qui de toute façon ne parlait jamais en public. Malgré les années et la mort du modèle, John James Brian Gynn ap Nudd était toujours le véritable seigneur du manoir et il suffisait souvent que le portrait fasse une suggestion pour que Cadfael le suive.

Ne croyez pas que l'écossais était perdu et ne suivait pas ce que disait Constance. Il pouvait très bien enregistrer une conversation tout en pensant à autre chose, c'était l'une de ses grandes forces. Aussi haussa-t-il un sourcil et demanda soudain :

- L'échiquier, il était moldu ou sorcier ? L'enchantement tenait toujours sur les pièces ?

Peu d'enchantements résistaient aussi longtemps mais vu les détails que rapportaient la jeune femme ils'agissait d'une vraie oeuvre d'art. Cad n'avait jamais été bon aux échecs. Ce jeu demandait plus de patience qu'il n'en avait et il déplacait plus les pièces pour la beauté de la forme que dessinaient les pièces que par réelle stratégie. Il préférait les mots croisés sorciers, ou les jeux de logique. Quant aux malédictions, très peu pour lui. Il admirait la magie noire mais refusait d'y toucher ou de s'y frotter. Curieux pour un mangemort vous me direz mais Cad était un homme curieux.

Il lui tendit l'étuit sans mots dire et l'écouta parler de Tristan et Iseult. En effet, maintenant il savait. Depuis l'incident avec Lucius il s'était renseigné sur cette garce. Cette... il ne trouvait pas le mot... qui avait forcé le pauvre garçon à la désirer jusqu'à la mort. Cad (qui n'aimait pas l'idée de s'attacher malgré sa fidélité à toute épreuve quand il était amoureux) en avait des frissons.

- Je sais, j'ai examiné cet objet pendant plusieurs semaines. Et je peux vous garantir que c'est de l'argent. Parole d'honneur. Et je peux également vous dire que sa magie est toujours aussi forte. Je lui ai fait passer quelques tests avant de vous demander de venir. Je ne vous aurais pas fait déplacer pour rien.

Il laissa passer un silence et inclina poliment la tête. Il n'avait pas touché à son propre thé, il n'avait pas souvent soif et ne se servait que par politesse.

- Merci. Le blason est celle d'une branche américaine des Wincheston. Il s'agit d'une des rares familles américaine à être toujours de sang pur avec les Bashes, les Doors - pas le groupe de rock hein, la famille. fit-il avec un sourire avant de continuer, un peu moins légèrement. Il n'est pas réellement dangereux en soi, c'est comme tout, cela dépend de l'usage qu'on en fait. L'important est de ne jamais le porter.

Un autre silence assez court et, pour Cad, un peu gêné qui décida de changer de sujet.

- A votre avis alors, qu'est ce que ça vaut ?

Il avait bien une estimation, il n'était pas novice dans ce genre d'affaire. Il avait fréquenté trop de salles d'enchères et de bouquiniste pour ne pas savoir marchander correctement.

Invité

Constance continua d'ausculter l'objet avec sa loupe, scrutant ce fameux bracelet en essayant d'en déceler le moindre détail. C'était vraiment une belle pièce d'orfèvrerie, et Constance arqua un sourcil quand il lui posa des questions à propos de l'échiquier magique. Constance rayonnait. Elle allait pouvoir étaler sa science sur le sujet, quoique, sans fioritures, elle faisait son travail.

Constance songeait. Elle avait repensé à ces années, passées en compagnie des Mangemorts, ça faisait sept ans qu'elle était sortie du service psychiatrique de Sainte Mangouste, et quand elle était sortie, elle avait appris que son Maître était tombé. Mais il était revenu des ténèbres, tel un phénix, et maintenant, il rayonnait de nouveau, irradiant le monde magique de sa magnificence maléfique. Constance savait que le moment approchait. Le pouvoir du Seigneur des Ténèbres n'était pas encore à son apogée, et elle souhaitait vivement voir les futures actions, voir le monde changer, faire un immense bond en avant. Constance entendit la voix de Cadfael dans le lointain.

L'échiquier, il était moldu ou sorcier ? L'enchantement tenait toujours sur les pièces ?

La question relevait de l'évidence. Si l'échiquier était moldu, on n'aurait pas pris la peine de lui faire parvenir, Constance s'occupant uniquement des antiquités apparentées à la magie, et surtout, les objets dangereux. Des fois, elle réparait les objets trop endommagés, renouvelait des sortilèges -en ce qui concernait les échiquiers, en tout cas- et elle restaurait les gravures, dessins et tableaux pour les sauver. Constance croisa les jambes, et posa sa tasse sur la table. Elle s'humecta les lèvres, puis elle reprit la parole.

C'était un échiquier magique, version sorcier. Sinon on ne me l'aurait pas confié. Le sortilège a du être renouvelé. en fait, je l'ai eu avec un coup de chance, c'était un collectionneur qui n'en voulait plus, et il me l'a apporté. Un peu de plus et il finissait dans un musée. Des fois, ça m'arrive de revendre des marchandises à un musée de la sorcellerie, mais ça reste occasionnel. Je revends surtout à des particuliers, et je neutralise les objets dangereux. C'est un sacré travail, mais c'est avant tout une passion.

Les échecs, c'était le truc de Dean Mc Gregor, son mari. Dean excellait dans le domaine, et des fois, Constance devait bien l'avouer, elle trouvait qu'il s'en vantait un peu trop. Dean n'avait pas encore vu l'échiquier, mais si il le voyait, il serait comme un gamin en extase devant ses jouets de noel, qu'il a commandés et qu'il a eu.

Ainsi, Cadfael lui garantissait que c'était de l'argent. Certes, légèrement oxydé, mais c'en était quand même. Elle s'attarda encore sur les fines gravures qui le constituaient. Elle soupira, puis elle but à nouveau une gorgée de thé. Elle nota qu'il était beaucoup plus froid que tout à l'heure, normal, quand on pensait qu'elle avait passé son temps à contempler la pièce que lui avait fournie Cadfael. Elle n'avait pas sifflé la tasse de thé en une seule lampée, ça aurait été la dernière des impolitesses.

Sincèrement, vous pensez que c'est réellement lié à l'histoire des deux amants? Je sais que les bardes et tous ceux qui ont chanté ce chant lyrique ont un peu romancé la réalité, que l'histoire était bien plus cruelle que dans les versions racontés...mais est-ce, enfin, je veux dire, ces runes, est-ce une preuve sufisamment tangible pour relier mythe et réalité? Les Moldus ont souvent assimilé cette légende à un mythe, mais pour les sorciers ce n'est visiblement pas la même chose. Je crois qu'il n'ont fait que d'empoisonner l'histoire.

Constance marqua une pause, puis elle écouta Cadfael mentionnant les Wincheston. D'aprés ce que disait le libraire, c'était une des rares familles de sang pur d'Amérique. Elle ne remit pas ses explications en doute, en tant que libraire, il devait trés certainement savoir ce qu'il faisait. Constance opina en silence. Ses yeux valsèrent un instant sur l'étui qui avait contenu le bracelet avant que l'antiquaire ne s'en accapare. Elle reposa la boîte sur la table, et elle posa sa loupe à côté du bracelet. Elle le prit dans ses mains.

Pourtant, il n'avait pas l'air dangereux, du moins, au toucher. Ses effets ne devaient se distiller que quand on osait réunir le fermoir. Malgré son usure, il n'avait rien perdu de sa dangerosité. Qui sait...

Vous croyez qu'il a été porté par Iseult elle même, ou elle l'a donné à Tristan pour le garder sous le coude? Cette manière de dire les choses est certes succinte, mais c'est l'idée...ce qui me chagrine, c'est cette inscription, là. Ca me ronge de savoir ce que cela signifie...Je pense que la loupe ne suffit pas à décoder la phrase, l'usure étant trop importante...mais ce n'est pas totalement usé...le fermoir a perdu seulement le quart de son volume initial. Ca peut paraître énorme, mais je vais essayer de décoder la phrase. Avec un peu de chance, au microscope, on verrait les traces laissées par les outils qui ont servi à graver les symboles. Ca serait terriblement imprécis, mais au moins on aurait une petite idée de ce que disait la phrase, et la malédiction attachée au bracelet.

Cette hypothèse était un peu tirée par les cheveux. En admettant que Iseult la blonde ait réellement existé, qu'elle ait réellement retenu Tristan auprés d'elle, un peu comme la nymphe Nausicaa l'avait fait avec Ulysse dans l'odysée, en admettant que ce mythe soit bien réel, que serait donc ce bracelet? Constance ne croyait pas vraiment aux coincidences. Elle avait toujours cet esprit cartésien et rigoureux qui la caractérisait, ce qui lui aurait valu Serdaigle, dans sa prime jeunesse, mais le Choixpeau l'avait envoyée à Serpentard. Constance plissa légèrement les yeux. Elle cligna des yeux, puis elle leva ses yeux marron vers Cadfael.

combien je vous l'achète? Hum, ma foi, je dirais entre mille et cinq mille gallions. C'est une pièce rare, et dangereuse qui de plus est. Ca vaut une petite fortune, parce que comme vous pouvez vous en douter, les gallions valent assez cher, et bon nombre de familles ont du mal à en obtenir en serait-ce une dizaine...

Constance croisa les bras, puis lança un regard interrogateur au libraire, pour savoir si sa proposition de prix lui convenait ou non. Sinon, elle pourrait marchander.

[HJ: Je suis désolée T_T . Vraiment mille excuses de ne répondre que maintenant et par un post aussi médiocre :sniff: ]

Invité

Evidemment. Question stupide de sa part. Il avait décidément trop l'habitude des amériques et de leur étrange propention à mêler technologie moldue et magie. Maintenant le moindre sorcier américain avait une télévision, allait au cinéma et certains même utilisaient des machines à laver lorsqu'ils n'avaient pas envie d'utiliser leur baguettes. Cad se servait peu de tout ça. Il était parfois allé auciné pour faire plaisir à Austen mais en général il préférait lire des livres sorciers (les poches n'avaient aucune saveur en tant qu'objet !), utiliser sa baguette pour la lumière ou fermer sa porte etc. Alors qu'Austen oubliait souvent cette derniere sur sa table de nuit !

Entendre Constance parler de sa passion réveilla son amour des livres et il sourit, les yeux brillants de passion.

- Je crois que je comprends ce sentiment. Je suis libraire et les livres dont je m'occupe sont de ceux qui expliquent comment ensorceler les objets. Ils sont souvent abîmés, vieux et je dois les restaurer, retrouvant les mots parmi les mots, les sens des phrases, trouver la bonne reliure. Mis a part que ce n'est pas dangereux. Enfin quatre-vingt dix pour cent du temps.

Cadfael avait beaucoup de passions. Il aimait la métamorphose par dessus tout, les livres, les oiseaux, la musique, la danse, les gens. Il avait un idéal qu'il essayait de rendre réel, il avait du charme, un don pour la communication et un esprit vif. Toute sa vie, depuis sa plus tendre enfance, il avait flirté avec le danger, joué, cherché, rit, s'était évadé dans des brumes diverses, certaines valorisantes, d'autres dégradantes. Il s'était élevé au dessus de ceux de son rang, et s'était retrouvé parfois plus bas que terre. Il avait aimé, il avait haï. Et, chance suprême, il avait toujours des rêves et des buts. Oui, il avait vécu, et était bien décidé a vivre encore de toute ses forces. Son père avait-il réussi sa vie comme lui ? Jamais il ne l'avait vu rire, jamais il ne l'avait vu ressentir cette joie si forte qu'elle donnait envie de crier, jamais il ne l'avait vu s'investir dans autre chose que les mondanités et les comptes. Il ne savait même pas s'il aimait Mère. Enfin surement...il espérait en tout cas. Un gros doute le poigna. Père avait-il eu une vie ?

Cad jeta un coup d'oeil compatissant au portrait du paternel qui lui retourna un regard froid et méprisant. Le libraire sourit. Tant pis pour lui, na !

Toutes ces pensées n'avaient heureusement durées que quelques secondes et il se reconcentra rapidement sur sa visiteuse, toujours en train d'examiner l'objet.

- Iseult était une sorcière. Elle a fait se bracelet pour inciter celui qui le porte à se croire amoureux de celui qui lui a passé au poignet. Comme vous pouvez le voir, le fermoir est trop compliqué pour le mettre à une main.

Il ne révéla pas comment il l'avait su. Hors de question de raconter cet épisode humiliant de sa vie à qui que ce soit. Rien que de se souvenir des lèvres de Lucius sur les siennes le fit pâlir de dégout. Pour se redonner une constance, il avala son thé tiede d'une traite sans penser qu'il venait peut-être là de gâcher le plaisir de la découverte de Constance. Mais vallait mieux la prévenir. Elle avait parlé de son mari, il ne fallait pas la mettre dans le pétrin !

- Il possède une sécurité pour ne pas qu'on l'enlève. Ne le mettez surtout pas. Conseil d'ami.

Il sourit à la voir parler du mythe et de faire des comparaisons avec Ulysse. Pourquoi pas Calypso pendant qu'on y était ? En tout cas c'était agréable de converser sur les classiques. Malheureusement il n'en avait pas le temps. Austen pouvait débarquer d'un moment à l'autre et il ne voulait pas qu'elle s'approche de ce bracelet. La connaissant elle pouvait très bien le lui passer durant son sommeil. Et en toute innocence ! Il était donc prêt à accepter n'importe quel chiffre lorsque la fourchette annoncée le fit éclater de rire.

- Entre mille et cinq mille ? J'ai rarement vu une estimation aussi large ! Je vous propose six mille, parce que j'ai passé du temps à le nettoyer et à l'examiner ! Et j'ai du être patient, ce qui pour un ancien Gryffondor, relève de l'exploit !

En fait il s'en fichait pas mal. Ce n'étaient pas les gallions qui lui manquaient. Mais il voulait marchander, juste pour le plaisir.

Invité

[Désolée d'avoir trop tardé, j'avais pas mal de soucis et pas mal de travail. J'espère que ma réponse de satisfera tout de même]

Constance sourit en entendant Cadfael évoquer à son tour sa passion. Ils avaient ce même amour des objets anciens. Constance n'avait pas cherché à occulter son amour pour les livres, même si elle a préféré l'art par la suite. Constance aimait les vieilles choses, leur charme désuet la rendaient comme une gamine de sept ans qui avait reçu les jouets qu'elle aurait commandés à Noel. On disait toujours que Constance était hors de son temps. Ce n'était pas faux, quoiqu'un peu exégéré. L'ex Serpentarde appuya sa joue sur sa main et resta songeuse. Dans son métier, Constance avait réussi à mêler ses deux passions: l'art et le danger. Pas que Constance était spécialement une tête brûlée, elle était plutôt prudente, mais son métier avait le mérite de mettre un peu de piment dans sa vie. Les vieilleries étaient pour elle une échappatoire, un moyen de s'écarter de la monotonie de son quotidien.

Si Constance Klein Mc Gregor haissait bien une chose, c'était la monotonie. Constance avait lutté pour éjecter ce poison de sa vie. Elle avait choisi ce métier pour plusieurs raisons: son goût pour les choses anciennes en était une, évoquée plus haut, mais les autres raisons étaient, certes moins évidentes, mais toutes aussi importantes. Constance aimait voyager. Or, elle allait chercher des antiquités dans tous les pays du Royaume-Uni, mais des fois elle allait en France ou en Espagne, tout dépendait d'où ses amis l'appelaient. Constance, à force d'efficacité et d'assiduité, avait fini par se faire forger une réputation des plus sérieuses.

C'était un trait de caractère récurrent chez l'antiquaire. Elle se donnait toujours les moyens de réussir. Quelqu'en soit le prix. Et plus haut elle montait, plus la chute était dure. Elle l'avait appris à ses dépens. Constance retomba brusquement sur Terre. Cadfael venait d'évoquer Iseult d'un air méprisant. Même dans une ère trés lointaine, son fantôme continuait à hanter.

Vous savez, je n'ai pas une vision aussi radicale des choses. Peut être que ce bracelet était juste le symbole de leur union...peut être qu'ils étaient unis bien avant...Tristan, par deux fois, a eu une dette envers elle. Elle lui a donné la vie, il lui a donné son amour. Parce vous savez, quand on perd quelqu'un qu'on aime trés fort, c'est presque mourir. Je parle en connaissance de cause.

Constance se tut. Elle avait encore une fois l'impression de se retrouver parachutée dans le marasme de ses souvenirs, aussi noirs que la suie, aussi opaques que glauques. Constance se rembrunit. Puis, pour se donner consistance, elle esquissa l'ombre d'un sourire, et elle se mit à évoquer une anecdote

Vous savez, il n'y a pas longtemps, j'ai eu vent d'une bien sinistre histoire...on a retrouvé un couple de personnes âgées morts dans leur manoir, mais ils ne sont pas morts de vieillesse...ils avaient des morceaux de chair arrachés, comme si ils avaient été dévorés... J'ai été appelée sur les lieux et j'ai trouvé le responsable: deux dentiers qui étaient a priori statiques, mais qui se mettaient à mordre dès qu'on les approchait...Bien sûr, je l'ignorais, mais j'ai dû toucher les dentiers, et ils ont failli me dévorer la main gauche. Tenez, regardez.

Miss Klein montra sa main à Cadfael. On voyait en premier lieu ses ongles, bien manucurés, couverts d'un vernis noir impeccable, et, en dessous, on voyait des traces de morsures. Des traces profondes.

C'est bien sinistre tout ça

Elle avait dit ça en hochant la tête. Elle joignit ses deux mains, puis elle appuya son menton dessus. Ses cheveux tombèrent le long de son visage. Elle avait l'air d'avoir dix ans de plus. Des légers cernes avaient encerclé ses yeux marron, qui avaient légèrement terni. Les premières rides avaient commencé à marquer son front. Ses joues s'étaient creusées, quoique certains puissent en dire. (!) Et tout son corps traduisaient un début de vieillesse. C'est exagéré, me diriez vous, Constance avait trente cinq ans et elle était plus proche des vingt ans que des soixante. Mais bon, l'humain était périssable, et tout pouvait être marqué trés tôt. Il fallait juste prendre soin de son enveloppe pour éviter que cela ne dégénère.

Enfin, bon. J'ai eu aussi entre les mains des documents datant de l'époque de Marie Antoinette, c'était un pamphlet, je crois, mais il a été détruit...je crois bien que c'est un faux, mais ça m'a bien fait sourire... Je crois que ça donnait "Je vous salue, Marie Antoinette, pleine de grâce, dont le Seigneur se contre-fout, Vous êtes honnie d'entre toutes les femmes, et Louis XV, qui a eu vent de vos entrailles, le soit aussi...Enfin, c'était plus une parodie d'un Je vous Salue Marie qu'un pamphlet sérieux et significatif, mais c'était juste pour que vous ayez une idée de ce qui a circulé en France pendant une certaine époque

L'accent français de Constance était à désirer, mais bon, il ne fallait pas lui en vouloir...Constance entendit Cadfael rire et essayer de marchander. Elle mit sa main sous son menton, et elle afficha un sourire

Bien évidemment. Selon vous, ça vaut combien?

Constance afficha un petit sourire sadique, et attendit un moment.

Invité

Pas une vision aussi radicale des choses. C'était bien dit. Surtout que Cad' était spécialiste des visions radicales. Lorsqu'il pensait quelque chose, qu'il avait une opinion, il s'y attachait en tout point. C'était pensé, approfondit et absolument pas négociable. Sans s'en rendre vraiment compte, il était devenu aussi rigide et strict que son propre père, même s'il ne le manifestait pas du tout de la même façon. Heureusement d'ailleurs parce que sinon il n'aurait plus pu se regarder dans une glace.

Curieuse relation que celle de Cadfael et de son père, le regretté John William. Il l'admirait, l'idôlatrais et le détestait en même temps. Même vingt ans sans le voir n'avait reussi à les rabibocher. Et s'il avait été touché d'avoir été réintégré à la famille sur la fin, il savait qu'il n'avait jamais été qu'un pis aller. Mieux vallait se reconcentrer sur les paroles de Constance.

Ou pas. Cette relation presqu'oedipienne avec la femme qui donne la vie en échange de l'amour lui rappelait beaucoup l'absence de famille qu'il avait vécu. Quand à la douleur de perdre quelqu'un qu'on aimait... Betty était toujours vivante mais voir une femme qu'on a aimé ne plus faire la différence entre le rêve et la réalité etait plus dur pour lui que de la savoir morte. Il aurait su maîtrisé le sort, qu'il l'aurait tuée...oui par amour pour elle, il l'aurait tuée. Alors Iseult..franchement, ce n'était qu'une garce.

"J'ai rarement vu un symbole aussi puissant. J'ai failli du user de plusieurs sortilèges d'immobilisation pour le contrer et si j'ai réussi à m'en passer, je n'en suis pas sortit indemne. Si elle avait si peur que ça de le perdre, elle aurait du s'amuser sur un colifichet protecteur au lieu de gaspiller ses pouvoirs là dessus."

Qu'est ce qu'on vous disait ? Même en parlant avec un sourire amusé et d'un ton pas trop grave, les mots à eux seuls montraient l'intrensigeance de Cad sur certains points. Et les sortilèges d'amour (ou plutot de désir puisqu'on ne pouvait influer sur l'amour vrai des personnes) était une des choses que le libraire détestait le plus. Pour quelqu'un d'aussi honnête, franc, impulsif et gryffondoresque que lui, obliger l'autre à vous désirer était une abomination qui même si elle avait le droit d'exister ne devait tenter personne d'un tant soit peu sensé. Qui voudrait vivre un mensonge ? Alors que celui-ci ne pouvait, au bout du compte, que faire souffrir plus encore que la réalité ?

L'histoire des dentiers fit une agréable diversions a des pensées pas forcément agréable. L'amour... tant de gens l'avait poursuivit, en était mort ou y avaient perdu la raison ? Betty, folle d'amour et de douleur pour son fils décédé. Lui qui aurait fait n'importe quoi pour avoir celui de sa famille et qui, en ce moment même, n'arrivait pas à chasser une certaine apothicaire de ses pensées (mais non, il n'était pas amoureux d'elle ! Et puis qu'est ce que Klarissa vient faire là ?) Bref. Le libraire se pencha pour examiner la main de la commerçante et vit en effet une belle cicatrice de morsure. Ce genre de choses mettait toujours du temps à guérir. Heureusement que les livres n'avaient pas ce pouvoir. Même s'il passait toujours beaucoup de temps à lancer des sortilège de désamorçage et de protection avant d'en ouvrir un suspect.

Il sourit et se cala à nouveau au fond de son siège, sans quitter la jeune femme des yeux. Son laîus sur le pamphlet de Marie Antoinette le passionna. Comme il aurait aimé avoir un tel parchemin sous les yeux. Surtout s'il était authentique ! Il y avait toujours quelque chose a en tirer, l'étude de l'écriture, la technique de la plume, la qualité de l'encre et du parchemin...
Sans compter qu'il était possible que ce soit magique, parfois les messages comme celui-ci en cachaient d'autre. Et le français de Cad était meilleur que son allemand !

"Si vous en avez d'autres...ou si vous avez toujours celui-ci d'ailleurs, envoyez-les moi. Ce genre de témoignages m'intéressent vivement et je vous les paierait bien."

Il avait essayé de ne pas mettre trop de passion dans sa voix pour que Constance ne lui en demande pas un prix trop élevé mais n'avait pu empêcher ses yeux de briller de convoitise et d'envie. Ce genre de petits textes étaient vraiment un trésor pour le libraire.

Mais le temps n'était pas aux lettres. Il fallait maintenant parler chiffres. Cad rit à nouveau et réfléchit rapidement. Il n'avait pas vraiment idée de ce que ce truc pouvait valoir et aurait fait n'importe quoi pour s'en débarasser. Mais il aimait marchander et puisqu'on lui en laissait si gentiment la possibilité, il n'allait pas hésiter.

"Je dirais à peu près 5867 Gallions, 15 Mornilles et 28 Noises. Je tiens beaucoup aux 28 noises, attention !"

Il avait déjà baissé son prix de départ d'une bonne centaine de Gallions. De toute façon il n'avait lancé ce prix que pour plaisanter. Pour être franc, il avait acheté ce bracelet 300 dollars chez un antiquaire moldu qui n'avait aucune idée de sa valeur réelle. Même s'il ne le vendait que 4000 Gallions, il y gagnait. Mais marchandons, marchandons, c'est tellement plus drôle.

Invité

[désolée, c'est minuscule mais ça a trop tardé et ça nous permettra d'embrayer plus rapidement sur la suite.]

En fait, Mademoiselle Klein n'était pas idiote. Elle n'avait pas demandé à Cadfael de répéter le prix non parce qu'elle était bouchée à l'émeri mais parce elle voulait s'assurer que ce n'était pas une blague. En fait, Constance n'aurait pas osé proposer un tel prix pour un tel objet. C'était beaucoup trop. D'accord, le bracelet était joli, bien travaillé, l'argent était du vrai, mais ce n'était pour elle qu'un bracelet. Un bracelet qui rendait amoureux celui qui le portait, à vrai dire, elle n'y croyait pas trop. En fait, beaucoup trop de légendes du genre circulaient à propos de soi disant objets extraordinaires, et Constance en était assez lasse, elle devait farfouiller dans toutes sortes de documentations afin de débusquer les charlatans des vrais marchands. Et ce n'était pas tâche aisée car certains étaient des vrais roublards. Constance croisa les bras sur sa poitrine. Elle se lassa bien vite de cette position et prit l'anse de la tasse. Elle porta le breuvage à ses lèvres, machinalement. Constance grimaça en réalisant que sa tasse était vide.

Elle fouilla dans son sac et en sortit un calepin, où elle notait toutes les légendes urbaines qu'elle avait pu rencontrer dans son métier.

Vous allez me prendre pour une ingrate, mais je ne crois pas vraiment au pouvoir de cet objet. J'ai entendu de nombreuses histoires elle tourna les pages de son calepintoutes aussi abracadabrantes les unes que les autres…mais jamais entendu d’un…bracelet qui avait le pouvoir de rendre amoureux. J’ai entendu parler de…euh, de stylos pouvant écrire ce qu’écrivaient leurs utilisateurs dans leur chair, vous voyez, ce genre d’objets est illégal, et j’ai toujours pas compris comment fonctionnait ces stylos…j’ai eu récemment affaire à des moteurs de vendeuse à gazon qui explosaient tous seuls, vous savez, il y a toujours des petits malins qui s’amusent à ensorceler des objets moldus…mais un bracelet qui rend amoureux, vous savez, je suis tout à fait sceptique.

*Fais gaffe, tu parles trop*

Constance se sentait vieille. Il y avait cette ride sur le front qui la turlupinait, et ses traits commençaient à se creuser. Ses cheveux étaient secs et cassants, et Constance guettait également les cheveux blancs. Trente cinq ans n’était pas un âge anodin. Ca s’accélérait après, ou ça ralentissait selon les personnes. En général, ce qu’on redoutait le plus arrivait plus vite que ce qu’on attendait avec grande impatience. Constance quand elle était élève avait horreur des évaluations, comme tout élève normalement constitué. Elle ne prenait pas son pied à plancher deux heures sur un examen pour avoir une mauvaise note en finale. Et, bizarrement, elle ne voyait pas le temps passer entre le moment où le professeur annonçait l’interro et le moment où il distribuait les copies. Quand Constance s’était mariée, elle avait attendu cela avec impatience et le temps entre la demande en mariage de Dean et la cérémonie semblait avoir duré une éternité. Comme si ça ne suffisait pas, les supplices duraient longtemps et les délices passaient vite. C’était injuste.

Constance porta sa main à son épaisse chevelure brune, puis elle croisa ses mains sur la table. Elle regarda le libraire avec courtoisie quand il lui annonça son prix, pour ne pas paraître impolie.

Ca me semble un prix exorbitant pour ce que c’est. J’espère que vous plaisantez…Cependant, je veux bien que vous me prouviez votre bonne foi…en me le passant.

Invité

Constance porta sa tasse vide à sees lèvres et fit une grimace. Cad fronça légèrement les sourcils. Ce n'était pas parce qu'il ne payait pas les elfes qu'ils devaient saloper leur travail ! Il claqua sèchement des doigts et fusilla du regard l'elfe qui apparut alors. Celui-ci allait commencer à s'excuser d'avoir encouru la disgrâce e son maître mais le sang ùmêle lui intima d'un geste l'ordre de se taire et de resservir son invitée. Cad ne criait jamais sur les elfes. Il ne les battait pas non plus sachant qu'ils se punissaient bien assez tous seuls. Mais il n'était pas beaucoup plus évolué que les autres sorciers et considérait ses serviteurs comme des meubles forts utiles.
L'elfe obéit rapidement et disparu silencieusement, probablement cuver sa honte là où on ne pourrait ni le voir, ni l'entendre, comme un bon serviteur. Cad espéra une seconde qu'il ne se ferait pas trop mal puis haussa mentalement les épaules. Apres tout ca le regardait. Il reporta son attention sur la jeune femme et l'écouta attentivement.

Un éclair de colère passa dans ses yeux clairs. Cad n'avait jamais pu supporter qu'on le traite de menteur, même à mi-mot ou lors de négociation. A chaque fois ca le remplissait d'une colere aussi intense qu'éphémère. Heureusement il avait apprit à se contrôler et cela ne se voyait plus que dans l'assombrissement de ses yeux clairs. Son sourire et sa voix restaient inchangés.

"Comme vous le savez sans doute, il est impossible de rendre amoureux par la magie mais il existe bon nombre de potions qui excitent le désir. Cela ne mérite certes pas le nom d'amour mais qu'importe. Ce bracelet rend son porteur fou de désir pour celui qui l'a fermé."

Il avait répété cela d'une voix calme mais ferme et sans répliques. S'il le disait c'était la vérité par Merlin ! Pourquoi toujours croire que les gens mentent ! C'était pas comme s'il en avait eu besoin de cet argent. Question gallion il en avait bien plus qu'assez. Il vivait sur les revenus de sa librairie (vu qu'il avait déjà plusieurs logements en propre) et du ministère et ne touchait même pas à la fortune familiale...
Il sourit néanmoins pour adoucir ses paroles. Le septicisme de Constance était "normal". Cela faisait partie du jeu et s'il se mettait en colère c'était simplement parce qu'il était une tête brûlé susceptible et impulsive. Bref, pas de sa faute à elle, il avait cas mieux gérer ses sentiments.
Il lui rendit donc son regard tout aussi courtoisement mais pâlit visiblement lorsqu'elle demanda à l'essayer.

Ce n'était pas que Klein lui déplaisait mais ce genre de passion toute artificielle le dégoutait. Sans compter qu'il frissonnait encore de dégoût au souvenir des levres de Lucius sur les siennes et que quitte à embrasser une femme, il aurait préféré que ce soit Klarissa.

Le rouge succéda à la paleur sur le visage mobile du mangemort. Qu'est ce qu'il venait de penser là ?! Non mais quel idiot, il ne pouvait pas calmer ses propres instincts ?!
Bon ce n'était pas tout ça, il fallait qu'il parle sinon elle allait se poser des questions.

"..."

Allez Cad, franchement à ton âge tu ne devrais plus t'arrêter a de pareils détails, soit un homme quoi !

"Vous êtes vraiment certaine ? Parce que je devrais peut-être vous lancer un sort de pétrification pour vous l'ôter et que je ne sais pas jusqu'ou cela peut nous mener... "

Elle était mariée par Merlin ! Et lui...bon pas lui mais... bon pas de mais, et on assume. Il la regarda un moment pour être sur qu'elle prenait le risque en connaissance de cause puis poussa un soupir avant de s'agenouiller pour lui passer le bracelet au poignet. Cela fait il se recula vivement et sortit sa baguette, guettant le moindre changement dans l'attitude de la jeune femme. Il souhaitait presque s'être trompé ou que le bracelet soit à usage unique !

Invité

C'était désespérément...normal. Tout était normal chez Constance, ou presque. Apparemment, Cadfael s'était bien payé sa tête. Rien n'avait changé. Elle ne voyait pas trouble, elle marchait encore droit, elle se sentait encore parfaitement lucide. Elle ne voyait pas non plus double. Comment cela se faisait t'il? Ce bracelet déshinibait t'il vraiment les pulsions animales? Elle en doutait, à présent. Elle avait la quasi-certitude que Cadfael essayait de lui refourguer de la monnaie de singe. Bien sûr, elle ne s'attendait pas à ce que cette...chose soit la copie conforme des flèches de Cupidon, avec l'amour passion à portée de main...en fait, ça ne convenait absolument pas à l'esprit cartésien de Constance...et la Mangemorte appréciait nullement qu'on se fiche d'elle de la sorte.

Mais tout à coup, Miss Klein eut une bouffée de chaleur. Son visage s'éclaira un instant, puis ses yeux se mirent à flamboyer. Elle afficha un sourire malicieux, puis elle regarda ailleurs. Instantanément, tout lui parut plus beau. Les vieilleries étaient vraiment laides -un comble!- et tout ce qui était beau était aux yeux de Constance absolument divin. Constance avait l'impression de planer. Elle fit un demi tour sur elle même; puis son regard eut le malheur de se poser sur Cad. A moins que ce soit Cad qui ait eu le malheur de se trouver dans le champ de vision de Constance. La Mangemorte s'approcha de lui. Elle défit les piques qu'elle avait dans ses longs et épais cheveux châtain, qui tombèrent en cascade sur ses épaules. D'un air de prédateur, elle se dirigea vers lui, et elle s'arrêta un bon mètre devant lui. Elle prit le bout de la baguette magique entre ses doigts, et elle l'abaissa. Elle minauda.

C'est pas fair play d'utiliser la magie...

Elle afficha un sourire béat, qui lui donnait l'air carrément stupide. Constance se laissa noyer dans les yeux de Cadfael. Mon dieu. C'était...faramineux. Dame Nature l'avait bien doté...Et ces yeux mes aieux...Oh non. Pour rien au monde, elle n'aurait voulu qu'il détourne son regard. Hypnotisée, elle se surprit à contempler son visage dans les moindres détails...Ces lèvres, qu'elle avait envie d'embrasser, là, maintenant, tout de suite. Et puis ce bouc qui lui donnait l'air tellement sexy... Transportée de bonheur, Contance agrippa Cad par le devant de sa robe de sorcier. Elle l'attira à elle. Elle rigola.

Je vous ai déja dit que vous étiez irrésistible?

Avec un sourire béat, elle se mit alors à le regarder d'un air de petite fille sage. La sobre et classe Constance était en train de se dévergonder, à cause d'un fichu bracelet...

Invité

Cadfael ne se permit pas d'espérer tout de suite. Il voyait bien l'air déçu de Constance mais se souvenait avoir vu la même évolution sur le visage de Lucius. Bientôt elle allait prendre un air d'exatase -voila, gagné- puis le regarder lui - et merde, comment allait -il se sortir de ce guépier ? Pas que Constance lui déplaisait autant que Lucius mais il n'aimait pas ce genre de sort.

Toutefois, il décida d'attendre un peu. Lucius s'était souvenu de tout ce qui s'était passé entre eux et il voulait que Constance se ridiculise bien histoire qu'elle regrette d'avoir douté de sa parole. Ainsi cela pourrait lui être utile lors de prochaines négotiation. Et puis ce serait bien fait. On ne doutait pas de la parole d'un gryffondor sans en payer le prix. Surtout lorsque ledit Gryffondor était également un mangemort.

Il lui rendit donc son regard, restant neutre, froid et immobile, la laissa regarder ses lèvres avec le même appétit que celui qu'il avait noté chez son ami. A croire que leurs mouvements aussi étaient contrôlés par le bijou. Ce n'est que lorsqu'elle s'approcha qu'il pensa à réfléchir à une façon d'enlever le bracelet. Elle avait raison, utiliser la magie ne serait pas fair play.
Perdu dans ses pensées, il se laissa attirer vers elle sans opposer de résistance et ce n'est que lorsqu'elle prit à nouveau la parole qu'il réalisa qu'il était dans de beaux draps.

Il se dégagea d'un mouvement sec mais sans violences, frappant simplement les mains de Constance de sa main droite et faisant un pas en arrière. Il reprit sa baguette mais il était encore trop tot pour la délivrer du sort. Elle devait se rendre compte de tout le danger et la malignité du sort. Il était temps de lui montrer le sort de protection du bracelet.

"Donnez moi ce bracelet."

Fit il avec toute l'autorité dont il était capable. Cette autorité qui parfois faisaient arrêter tout le monde et était souvent mise à mal par le rire d'un enfant. Cadfael n'avait jamais réussi a comprendre pourquoi il était souvent ridicule, ni pourquoi ses tentatives les plus pitoyables s'avéraient d'une efficacité redoutable. Elevé comme il l'avait été, il ne pouvait entendre la froideur glaciale que sa voix prenait parfois. Il avait toujours en tête celle de son père qu'il trouvait bien pire.

En parlant de son père d'ailleurs, un coup d'oeil vers le portrait sur le mur lui montra l'air choqué et désaprobateur de ce dernier. Bah tant qu'il restait silencieux, ça allait aller. Ils en discuteraient ce soir, de portrait à homme. Cad aimait se disputer avec le portrait de son père maintenant qu'il était revenu des Etats Unis. Ils avaient tant de choses à se dire...

Soudain, il eut envie lui aussi de savoir jusqu'ou le bracelet pouvait aller. Il sourit amusé tandis qu'un reste de malice adolescente brillait dans ses yeux. Il fit deux pas en arrière, sortit sa baguette et lança un de ses sorts favoris, le protégo. Derrière cette barrière qui l'entourait, le libraire s'assit simplement sur l'un de ses fauteuils et défia Constance du regard. Allait-elle utiliser la magie pour arriver à ses fins ?

Invité

C'était merveilleux, cette sensation. Constance avait le sentiment d'avoir endosser une seconde jeunesse. Elle avait les mêmes sentiments qu'elle avait à ses vingt ans, la même passion qu'elle avait quand elle a rencontré Dean...Dean, son mari. Elle fit la moue. Qu'est ce qu'il venait faire, celui là, de quel droit osait t'il s'imposer dans son esprit? Constance le relégua dans les tréfonds de sa mémoire. Et puis, Constance connaissait Cad. Ils avaient un passé en commun, il avait été Mangemort et il l'était toujours, comme elle. D'habitude, il lui était indifférent, mais là, elle le trouvait changé. Elle le voyait avec d'autres yeux. Sa foutue conscience aurait sans doute crié "VADE RETRO SATANAS, pas touche, pas touche!" mais en ce moment, ladite conscience était séquestrée au fond d'un placard, ligottée, bâillonnée, muette et immobile. Constance Klein, la sérieuse, la rigide, la sévère, était en train de se comporter comme une danseuse du Lido!

Oui, Constance avait douté. Mais il fallait la comprendre, elle n'avait fait que son travail. Elle s'était crié "Menteuse, menteuse, je te l'avais bien dit, qu'il fallait l'écouter, mouahahahahahahahaha" mais elle n'avait rien dit, rien fait. Elle se laisser charmer, par ce stupide sortilège qui était en train d'annihiler toute sa raison, toute son énergie allait être gaspillée dans ses tentatives d'approche, aussi vaines soient t'elles. Mais Constance s'en moquait. Elle était heureuse. elle avait rajeuni, prit une cure de jouvence, elle était naive, et cela se traduisait dans l'expression de son visage. Son teint était plus lumineux, ses yeux enamourés luisaient et pétillaient, elle avait fait peau neuve, elle avait rajeuni d'au moins quinze ans si ce n'est pas plus. Constance oublia la Marque des ténèbres qui était à son avant bras. Elle se dépêtra de sa cape, un sourire béat aux lèvres. Mon dieu, c'était son héros, l'homme de sa vie, sa raison de vivre.

Constance croyait présentément à l'âme soeur. Dieu, qu'il était beau, Seigneur, qu'il était adorable quand il jouait. Constance lâcha un soupir enamouré. Elle était comme ces filles de dix sept ans, stupides en présence de leur petit copain, qui gloussaient snas cesse, et qui trouvaient que leur homme avaient toutes les qualités du monde. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle se sentait toute chose. Elle entendit la voix lointaine de Cadfael, mais il n'aurait pas du lui parler car là ce fut la fin. Constance se sentit chavirer, profondément amoureuse, d'un amour totalement artificiel mais puissamment décuplé par la magie du bracelet. Elle battit des paupières et joignit ses mains à celles de Cad. Elle riait. Comme elle aurait pu rire avec Alexander Mc Intyre, comme elle aurait pu rire avec son premier amour. Certains auraient pu penser que Constance était un peu vieille pour ce genre de jeux mais qu'ils aillent tous au diable, ils ne comprenaient rien à l'amour, et ils étaient stupides, voilà tout.

Elle se pencha vers lui pour l'embrasser, mais elle fut frustrée de le voir s'éloigner. Quoi? Elle était aussi repoussante que cela? Constance afficha un sourire rusé. Bien sûr que non. Il jouait, cela ne se voyait t'il pas? Il avait jeté un sort, le Protégo. Mamma mia. Constance trouva cela fort amusant. Elle en rigola toute seule. Elle avait le bracelet au poignet. Mon dieu, le bijou qu'il lui avait offert en gage de leur maour éternel était grandiose. Il était vraiment adoraaaaable. Le coeur de Constance fondit complètement. Et elle se réjouit qu'il se posa dans le fauteuil le plus proche. Ha ha! Elle le savait qu'il jouait, mais il était sérieux. Quel acteur! Constance sourit encore, puis elle se mit à tourner une mèche de cheveux entre ses doigts, alors qu'elle s'avançait vers Cad, doucement, à pas feutrés. Il allait voir ce qu'il allait voir, ça allait...ser magico! Constance était debout devant lui, sa robe noir était encore sur elle mais plus pour longtemps. Elle afficha un sourire charmeur, puis elle se pencha, vers lui. Il ne pouvait plus rien faire, hormis se tasser dans le fauteuil. No Eleccion. Constance se pencha encore, pour aller poser ses lèvres sur les siennes, doucement.

Invité

Malgré son visage souriant, Cad n'en menait pas large. Merlin qu'il détestait ce bracelet. Il aurait voulu ne jamais l'avoir acheté tiens ! Non seulement il avait failli ruiner son amitié avec Lucius, le mettait en danger par rapport à Austen mais allait fortement déteriorer ses relaitons avec Mrs Klein. A tous les coups ça n'allait pas louper. Sale truc plein d'hormones idiotes. Comme si on pouvait avoir besoin d'un amour factice ! L'amour était la plus belle chose au monde. C'était un sentiment noble, puissant qui prenait au coeur et aux trippes. Quelque chose qui envahissait vos pensées et vos gestes, qui vous poursuivait jour et nuit, certes. Mais c'était un sentiment doux qui vous permettait tout de même de vivre, de faire ce que vous avez à faire, de raisonner et de discuter sans se jeter sur la personne que vous aimiez. Il en savait quelque chose. Il avait eu la chance de tomber amoureux déjà trois fois.

Le pire fut lorsque cet abrutit d'elfe apparut dans la piece, visiblement pressé de se faire pardonner. Le crac sonore fit sursauter le sorcier, nerveux et son protego disparut au moment même ou Constance se penchait pour l'embrasser. A cette vitesse il aurait reçu plus de baiser de gens qu'il n'aimait pas que de celle qui faisait battre son coeur. Il savait bien qu'un baiser en soi n'était pas un grand mal. Que cela n'avait aucune conséquence mais Cad n'était pas du genre a accepter ce genre de justifications. Il était en train de tromper celle qu'il aimait alors qu'ils n'étaient même pas ensemble !

Il la repoussa brusquement, presque violemment et reprit sa baguette pour lancer un sort. Seulement il n'avait pas prévu le fait idiot que sa conscience lui interdise de lancer un sort sur une femme désarmée et sous l'emprise d'un sortilège. Il se résolu donc à envoyer un nouveau protego. Il aurait du profiter du baiser pour lui enlever le bracelet comme il l'avait fait avec Lucius mais n'avait pas réussi à le faire ce coup-ci. Il avait l'impression que le charme du bracelet était plus fort encore que la derniere fois. Probablement parce qu'il avait moins de répugnance a combattre. Apres tout cette fois-ci c'était une femme qui était touchée. N'empeche, il était dans la mouise et pas ravi de l'être. Il ne pouvait pas faire grand chose pour le moment a part de comporter le mieux possible et guetter le bon moment pour lui enlever le bracelet sans lui faire mal.

Invité

Constance n'en menait pas large non plus. Elle était tous azimuts, elle se comportait comme une gamine, elle se comportait comme une allumeuse, n'importe qui passant par là aurait pu se poser des questions. Et il avait de quoi se poser des questions. Constance n'agissait pas du tout en adulte. Manquerait plus qu'elle retrouve son premier amour et ça serait...mieux ne valait pas y penser.

Constance en son for intérieur aurait hurlé de désespoir davant un tel comportement, la femme posée qu'elle était n'était malheureusement plus. Sa raison avait été annihilée par ce truc stupide, ce truc qui ne convenait à rien, ni à personne, qui semait désordre et destruction dans son sillage. Pire que la grande Peste, pire que la pire des épidémies. La femme avait repris le dessus. Et le résultat n'était franchement pas terrible.

CRAC! L'elfe apparut soudain au moment crucial. C'était une idée ou tous les elfes étaient stupiiides? Non, c'était pas une idée. Tant mieux, il allait pouvoir profiter du spectacle. Constance claqua dans ses doigts. Elle fit un tour sur elle même, puis elle regarda la créature avec un air doux et gentil. Et Paf! Une bouffée de chaleur. Décidément, ce petit être était mignon à croquer. Oh, et ces yeux là, mon dieu. L'elfe était vraiment adorable. Et bien plus que l'autre imbécile qui ne comprenait rien aux femmes et à leur coeur sensible. Constance s'approcha de l'elfe pour le prendre dans ses bras. Mais la dame sentit la frustration l'envahir quand elle vit l'elfe disparaître dans un crac sonore, terrorisé.

Constance n'y tint plus. On l'avait repoussée. Elle était hideuse. Et vieille! Seigneur! pourquoi méritait t'elle cela? son coeur était tragiquement piétiné, mis en morceau. Elle laissa une ou deux larmes s'échapper de ses yeux. Elle était mortifiée. Elle voulait ne plus être, son coeur saignait abondamment.

Les effets différaient selon les personnes. Sur certains, ils les aveuglaient de désir. sur d'autres, il les poussaient au désespoir. qui sait, peut être était-ce ce bracelet qui avait été à l'origine du suicide de Juliette, puis de Roméo. Constance, une chose était t'il, était là, en train de pleurer. Pour la première fois depuis dix ans.

Invité

Cad se sentit soudain très coupable. Ils avaient poussés l'expérience un peu loin visiblement et les larmes de Constance tordaient le coeur sensible du jeune homme. Depuis son aventure avec Betty il était allergique aux larmes. D'un coté cela lui faisait mal au coeur au point de lui faire monter les larmes aux yeux (maudite sensibilité à la gomme. Ce n'était vraiment pas viril de se mettre a pleurer juste parce qu'une fille pleurait à vos pieds. Lui qui avait bêtement cru qu'il avait dépassé ça ! C'était a cause de ça qu'il ne serait jamais un bon mangemort. Et ca ne pouvait venir que de sa mère, son père était un insensible de première), de l'autre ca le rendait furieux. On s'en était trop servit contre lui et il ressentait maintenant une colère conditionnée dès qu'il voyait des yeux se remplir d'eau.

*Stupefix*

Bien que ce ne soit pas vraiment utile, il avait lancé en informulé. Une vieille habitude d'espion qui n'aimait pas que l'on entende sa voix lorsqu'il lançait un sort.
Il s'agenouilla près d'elle et lui enleva rapidement le bijou ensorcelé.

"Je suis désolé...j'aurais du le faire avant."

Il se leva, glissa le bracelet dans son écrin qu'il posa sur la table et libéra la jeune femme avec un *enervatum* tout aussi informulé. Il sourit un peu gêné en se frottant la nuque et continua.

"Hum, bref, vous comprenez pourquoi je veux m'en séparer maintenant ? Et mon opinion sur Iseult également. Cela fait deux fois que je subis indirectement les effets de ce truc et j'en ai bien assez. Je n'ai pas envie qu'on s'amuse a me le passer dans mon sommeil si vous voyez ce que je veux dire."

Il pensait à Austen, bien capable de faire une telle chose avec les meilleures intention du monde. Une des nombreuses surprises qu'elle aimait lui réserver. Et rien que de s'imaginer avec ce truc jouant avec ses hormones il avait peur. Il savait qu'il lui arrivait de devenir violent lorsqu'il avait bu ou était en colère et ne savait pas du tout jusqu'ou cet artéfact pouvait le pousser a aller...

Invité

Quand Cadfael lui retira le bracelet, cela lui fit l'effet d'une douche froide. Point de cheveux mouillés, point de goutelettes d'eau sur le visage hâlé de la jeune femme, mais en revanche, elle avait froid, elle frissonnait. Et en plus, elle portait le fardeau de la honte. Elle avait honte de s'être comportée comme une adolescente, elle qui était réputée pour être une femme rigide et sévère. De plus, elle avait failli fricoter avec un homme qui n'était pas son mari, et qui, accessoirement, était un client potentiel pour ses antiquités. Vraiment! Elle avait décroché le gros lot. Elle eut soudainement envie de s'asséner une bonne paire de gifles. Elle ne sut pas comment réagir. Elle se rabroua violemment.

*Tss, espèce d'idiote, cesse de faire l'enfant! D'abord, c'est toi la fautive. TOI et seulement TOI. C'est toi qui as demandé de te passer le bracelet, c'est toi qui a poussé le bouchon à vouloir l'embrasser.*

Constance frissonna de dégoût. Non que Cad était repoussant, loin de là, il était plutôt plaisant à regarder, mais elle s'était comportée comme une traînée, vautrée à ses pieds. Elle aurait bien pu tenir le rôle de Marie Madeleine, la prostituée repentie. Un rôle en or et la Palme d'Or à Cannes si elle avait joué le film. Ah, c'était malin!Constance avait moins l'air fière tout à coup, avec son nez qui coule, ses yeux rougis et ses joues teintes d'un rouge agressif. Elle ressemblait plus à Hazel dans ses moments de colère qu'à une femme adulte. PAF! Gifle mentale. Monumentale. Constance baissa les yeux et hocha la tête en silence quand il l'entendit parler du pourquoi il voulait se débarrasser de ce truc.Constance était d'accord. Cet artefact cloportait des effets néfastes et pervers, il annihilait toutes raison, déshinibait tout l'être, il traînait dans son sillage la honte et la déraison. Iseult. Constance se promit, que, si il se trouvait que la sorcière s'était réincarnée, elle lui ferait passer l'envie de s'amuser avec les gens. Sans doute elle avait évité le pire. Elle aurait trés bien pu se réveiller, nue, dans le lit d'un quasi inconnu. Bien aprés cette pensée, elle eut du mal à regarder le sorcier dans les yeux. Elle sortit de son sac une bourse et elle étala des pièces sur la table.

voilà la somme que vous m'avez demandée pour la marchandise. Et deux cents gallions en guise de dommages et intérêts. Au revoir monsieur Stark.

Sans excuse, sans vergogne, elle s'éclipsa en transplanant. Peut être paraîtrait d'elle impolie de ne pas s'être excusée pour son comportement décalé, mais ses yeux l'avaient fait à sa place.

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