Onze heures venaient d'être sonnées par la pendule géante de Poudlard. Déjà ? Bill n'avait pas vu le temps passer. Il était dans la bibliothèque, illégalement bien-sûr. Il avait d'abord commencé par lire un gros ouvrage et prendre des notes pour un devoir, mais au bout d'une heure il avait cessé pour s'amuser à transformer ses rouleaux de parchemins en piafs. Mme Pince ne s'était même pas rendue compte de sa présence, ce qui expliquait pourquoi il était toujours là. Il referma sèchement le livre sur lequel il s'était appuyé afin de mieux voir ses petits chefs d'oeuvre et alla le ranger silencieusement. Bill soupçonait Rusard de pouvoir surgir à tout moment et sans crier gare. S'il le faisait maintenant, Bill aurait de sérieux problèmes et se retrouverait bien vite dans le bureau d'Ombrage pour une petite confrontation nocturne.... Beurk, rien que le fait de penser à cette vieille gargouille le dégoûtait !
Il rangea ses affaires, détruisit, non sans regrets, ses petits piafounets et prit la direction de la porte, toujours sur ses gardes. Lorsqu'il tourna la poignée, celle-ci refusa de s'ouvrir. Il se trouva bête de ne pas avoir réfléchi : il aurait dû savoir qu'elle était fermée à clé... pour le moment ! Le jeune homme sortit sa baguette de sa robe de sorcier et la pointa sur la serrure.

« Alohomora. » murmura-t-il.

Un petit bruit sec se fit entendre et la porte s'entrouvrit. Bill passa premièrement la tête et vérifia qu'aucun concierge allumé ou qu'aucune chatte déformée ne traînait dans les parages. Finalement, après s'être assuré d'être seul et avoir jetté son sac sur son épaule, il sortit de la bibliothèque. Il se retourna une dernière fois vers la porte et pointa de nouveau sa baguette sur la serrure.

« Collaporta. » murmura-t-il plus bas que jamais.

Il surveilla les deux extrémités du couloir, marchant vite tout en faisant attention de faire le moins de bruit possible. Il fut bientôt arrivé aux escaliers, ces fameux escaliers qui ne cessaient de bouger et de changer de palliers, au plus grand déplaisir de ceux qui se trouvaient sur leurs marches. Bill entâmait l'ascension de celui qui menait à l'étage de sa tour lorsqu'un bruit de pas se fit entendre suivit d'un faible miaulement. Le jeune homme sentit ses cheveux se dresser sur sa tête et s'accroupit, caché par les gigantesques rampes de pierre. À travers l'interstice de l'un d'eux il put appercevoir Rusard, une torche à la main, accompagnée de son horrible Miss Teigne. S'ils le prenait, Bill était dans de beaux draps... Même s'il était dans une position inconfortable, le jeune homme mit beaucoup de temps avant de se décider à bouger enfin. Silencieusement, il grimpa les marches qui le séparaient du pallier tout en prenant soin de rester courbé et invisible aux yeux du concierge et de sa bestiole. Arrivé en haut, il jetta un coup d'oeil par-dessus son épaule et vit avec surprise que Rusard se dirigeait vers l'escalier qui menait à lui. Bill ne pouvait prendre le risque de sortir de sa cachette et, dans l'ombre de son pan de mur, il attendit en priant pour que Rusard ne monte pas. Des bruits de pas de plus en plus proches lui apprirent que ses pires craintes prenaient forme. Attendant d'être découvert, Bill cherchait déjà les excuses qu'il pourrait fournir à la Grande Inquisitrice ; il allait en avoir des retenues ! Soudain, un grondement se fit entendre, bientôt suivit d'un juron. Bill hasarda un coup d'oeil et vit, non sans soulagement, que l'escalier avait changé de direction et emmenait Rusard au pallier situé deux étages en-dessous.
Le jeune homme n'avait pas une minute à perdre et se mit à courir du plus vite qu'il put, oubliant toute précaution au niveau sonore. Dix minutes plus tard, il entrait essoufflé dans la salle commune. Les torches étaient éteintes et la seule source de lumière provenait du feu qui rugissait dans la grande cheminée de pierre. Frissonant de la peur qu'il venait d'avoir, Bill s'approcha du fauteuil situé juste devant la cheminée. Au passage, il trébucha sur un livre et jura en allemand. Il se jetta sur le fauteuil, épuisé. Le jeune homme ferma les yeux et, en les rouvrant, vit une tête familière tournée vers lui : Ophélia était assise à côté de lui. Les cernes sous les yeux de la jeune fille trahissaient une certaine fatigue chez elle. Ophélia semblait ensommeillée.

« Oh, je suis désolé si je t'ai réveillée, vraiment désolé... Je ne savais pas que tu étais là, je me croyais seul. »

Il lui adressa un petit sourire d'excuse.

Bill sourit, ravi de ne pas être opportun. Il regarda la jeune fille ranger ses affaires tout en reprenant ses esprits, ainsi que son souffle. Il venait d'échapper à de sérieux ennuis, sa main ne s'en serait jamais remise après cela. Sa petite course l'ayant quelque peu réchauffé, il ôta sa cravatte qu'il posa sur ses genoux. Quel horrible uniforme, Bill ne le supportait plus ! Il préférait de loin porter ses propres vêtements qui le distinguaient tant plutôt que ces horribles chemises et ses ignobles pantalons. Il ressemblait à tout le monde, lui ???? Heureusement, il avait tout de même trouvé le moyen de rester Bill Kaulitz. Même si le réglement l'avait contraint à porter l'uniforme et la robe de sorcier, il continuait à se maquiller, à porter ses bijoux et à se faire sa drôle de coiffure. Jamais personne n'avait réussi à le changer, pas même ses parents, il était toujours resté lui-même et ce quelles que soient les réactions de ceux qu'il croisait. Et des réactions, oh mein gott, il y en avait ! Bill était même enchanté à chaque fois qu'il voyait que sa tenue dérangeait. L'allemand était un provocateur né, il adorait ne pas se conformer et être différent des autres, tout comme son frère d'ailleurs. Jamais il n'accepterait de demeurer banal, sa personnalité l'emporterait toujours sur la raison et il sortirait toujours de l'ordinaire. C'était avec humour que Bill se souvenait de cette réunion parents-professeurs, à l'école primaire, où les parents des autres élèves avaient averti les professeurs qu'ils changeraient leurs progénitures d'établissement si Bill et Tom ne changeaient pas de look. Ils ne l'avaient pas fait, se complaisant dans cet art de provoquer, et les parents n'avaient pas mises à exécution leurs menaces... Dommage !

Alors qu'il venait d'ôter sa cravatte, Ophélia essayait de remettre la sienne. À quoi bon ? Il était onze heures passées et plus personne n'aurait l'idée de descendre dans la salle commune maintenant. De plus, la jeune fille ne tarderait pas à aller se coucher, elle n'avait pas le projet de dormir avec sa cravatte quand même ???

« Tu te donnes de la peine pour rien, la vieille harpie n'est pas là pour contrôler le noeud de ta cravatte ! »

La veille harpie, c'était Ombrage. Bill la détestait au plus haut point, presque autant qu'il détestait Rogue... Il ne savait pas d'ailleurs lequel il souhaitait voir partir... Si Ombrage renvoyait Rogue, il n'était même pas certain que cette dernière parvienne à remonter dans son estime, elle était trop horrible. C'était une ignarde, le comble pour un professeur ! Bill regarda danser les flammes de la cheminée en regrettant amèrement l'année où Lupin avait été leur professeur. Il avait alors treize ans et son anglais nécessitait quelques petites modifications ; il ne cessait de mélanger l'allemand et l'anglais. Le professeur Lupin lui avait alors donné des cours particuliers... Il ne l'en remercierait jamais assez car, si aujourd'hui il parlait aussi bien la langue, c'était grâce à ce professeur exceptionnel... Il n'était pas un vulgaire hybride comme Ombrage se plaisait tant à le dire, il avait un coeur énorme où chacun de ses élèves avait une place. Il était certainement le meilleur professeur de Défense contre les forces du Mal qu'ils aient jamais eu.

« Au fait, comment se fait-il que tu sois encore là alors que tout le monde dort ? »

De toute évidence Ophélia avait l'air de s'interresser de près au cas Bill Kaulitz (xD). Ceci n'était autre que la preuve de son amitié pour lui. Le jeune homme se promit de l'en remercier plus tard.

« Que se passe-t-il dans tes rêves? Tu n'es pas obligé de répondre. » lui demanda-t-elle.

Bill trouvait son rêve tellement ridicule qu'il se demandait comment elle le verrait après si il le lui racontait. Et puis il avait sa dignité bon-sang, ce truc bizarre que les garçons considèrent comme primordial... Ce truc que les filles appelaient leur côté macho... Elles avaient peut-être raison, peut-être que les garçons étaient machos.... Nein, pas Bill ! Mais il avait quand même ce petit truc qui faisait de lui un garçon (non, pas celui-là xD). Après mûres réflexions et après avoir soigneusement pesé le pour et le contre, il se dit qu'il valait mieux pour lui de lui faire confiance, sans pour autant jouer la fille.

Le jeune homme ramena ses genoux à lui et passa ses bras autour, posant son menton dessus et regardant les flammes qui dansaient dans la cheminée, tout cela l'endormait...

« Ben je vois des trucs bizarres. En fait je suis chez moi, à Loitsche, mais l'atmosphère n'est pas du tout la même... C'est plus sombre. Mes parents, qui au passage sont des parents poules, ne me regardent même pas, donc c'est pas normal. Et c'est là que mon frère fait son apparition, mais il y a un truc qui cloche chez lui... il a la Marque des Ténèbres. » expliqua Bill le plus calmement du monde, comme s'il s'était agit d'une discussion courtoise sur la mode de demain.

Le jeune homme regarda Ophélia, traquant sa réaction. Peut-être qu'elle allait rire, peut-être pas. Au niveau d'inquiétude où il était peu lui importaient les moqueries. En fait, il espérait que la jeune fille avait une explication à tout cela car lui-même n'en avait pas. Depuis cinq années qu'il était là il n'avait jamais fait ce genre de rêves, ils avaient toujours étaient très agréables ou alors il ne s'en souvenait plus au réveil. Tout ceci était donc nouveau pour lui et il se sentait très destabilisé par ça, même si il ne le montrait pas (et oui, la dignité avant tout...).

« Tu as peut être peur pour eux... Non? Tu t'inquiètes parceque qu'ils sont en Allemagne et toi... Ben, t'es ici xD Tu leur envois des lettres parfois ? » avança-t-elle.

Ja, peut-être qu'au fond il avait peur pour ces personnes qui comptaient tellement pour lui, surtout son frère. Pourtant il n'avait aucune raison de ressentir de l'inquiétude. Ses parents étaient de grands Aurors réputé et craints dans le monde de la sorcellerie, face à eux les Mangemorts n'avaient aucune chance de s'en sortir et ils avaient déjoués bien des plans de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, indirectement bien entendu. Ils sauraient donc quoi faire en cas d'attaque et l'affaire serait certainement réglée en quelques minutes. Quant à Tom, c'était un vrai dur à cuire et il n'était pas du genre à se laisser embobiner par de belles paroles (sauf quand elles venaient d'une jolie blonde aux yeux bleu xD) et il préférerait mourir plutôt que de rejoindre les Mangemorts. Bill le savait car c'était son état d'esprit à lui. Tom et lui étant jumeaux, il savait par conséquent que c'était aussi celui de Tom, de plus ce dernier le lui avait déjà dit à multiples reprises.

Alors pourquoi se faisait-il autant de soucis ? Bien-sûr qu'il leur écrivait, à chaque fois que cela lui était possible en fait. Actuellement Hares se trouvait en vol pour l'Allemagne, sauf s'il ne s'était pas arrêté dans un coin avec le hibou de Lavande... Ces derniers lui répondaient à chaque fois, en fait c'était Tom qui lui répondait à chaque fois mais Bill n'en demandait pas plus. Avoir des nouvelles de son frère lui permettait de supporter le fait d'être à des milliers de kilomètres de son pays et de la personne la plus importante à ses yeux : son jumeau.

« C'est vrai que l'Allemagne me manque parfois mais je sais que mes parents ne risquent rien, après tout ils sont de grands Aurors et la magie noire ça les connait, ils savent parfaitement la contrer. Je sais pas pourquoi je m'inquiète comme ça, c'est vraiment stupide de ma part et je le sais bien. Je leur écris très souvent et même si les réponses se font parfois attendre elles sont là aussi. Non, vraiment je me sens bête.... » dit-il aussi calmement que tout à l'heure.

Il regarda Ophélia s'affairer autour de lui ; cette jeune fille était vraiment très active et ne tenait pas en place, cela ne pouvait qu'être un point positif. Bill ne supportait pas ces filles qui attendaient calmement que tout se passe autour d'elles, ces bimbos de première qui se croyaient au-dessus de tout le monde, qui gloussaient sur son passage avec des gros yeux ronds et écarquillés, ces filles dont le seul sujet de conversation tournait autour de deux thèmes : les fringues et les garçons. Ridicules, elles étaient tout simplement ridicules.

A Poudlard Bill avait rencontré de nombreuses bimbos et leur avait vite fait comprendre qu'il n'était pas interressé, mais il avait aussi fait la connaissance de deux filles qui étaient meilleures amies : Lavande et Ophélia. Ces deux jeunes filles étaient actives, marrantes et très gentilles, quand elles parlaient c'était sans arrières-pensées et Bill se sentait bien avec elles, elles le faisaient bien rire.

Lorsque Ophélia revint, elle lui tendit un verre d'eau, eau qui débordait largement et mouilla le bras de son fauteuil. Bill prit le verre qu'elle lui tendait et l'en remercia. Après sa course folle dans les couloirs un peu d'eau ne lui ferait certainement aucun mal. Il vida donc tout ça d'un trait et reposa le récipient vide sur la table basse qui se trouvait entre eux et la cheminée.

Trop loin d'eux... Combien de fois Bill s'était déjà dit qu'il était trop loin de sa famille ? Une bonne centaine tout au plus. Lui qui ne s'était jamais aventuré plus loin que son Allemagne natale, voilà cinq ans qu'il étudiait dans un collège britannique ( donc merci pour l'anglais ) en... tadadam... Angleterre !!! Justement, cela faisait déjà cinq ans ! N'a-t-on pas, au bout de cinq années, le temps de prendre le rythme étranger et de s'habituer à ces absences ? De plus, les vacances ne sont-elles pas faites pour profiter de sa famille ? Peut-être, encore faudrait-il qu'il retourne en Allemagne pendant les vancances. L'année précédente, celle qui fut le théâtre d'affreuses scènes dont la plus célèbre fut celle de la mort de Diggory, Bill n'était retourné en Allemagne que pour les vacances de Noël, juste deux petites semaines. Il ne souhaitait pas que cette année se déroule de la même façon, sans compter qu'elle serait certainelment différente. Et oui, il fallait compter désormais avec un Seigneur des Ténèbres revenu d'on ne sait où et plus puissant que jamais. Si la Gazette avait passé tout l'été à critiquer les propos de Potter, Bill les avait toujours cru ; comment un sorcier aussi célèbre et respectable que Dumbledore pourrait-il défendre un tissu de mensonges ? Le Ministère finirait bien par s'en mordre les doigts de ne pas le croire...

Pour en revenir aux petits soucis de Bill, ce dernier commençait à se poser beaucoup de questions, en particulier au sujet de sa famille, comme ses rêves en témoignaient... Ophélia avait beau dire, le jeune allemand se trouvait stupide... D'ailleurs, en parlant d'Ophélia, son visage affichait un petit air pensif mais épanoui, comme si elle se remémorait un agréable souvenir. Ne souhaitant pas la tirer de sa rêverie, Bill se contenta de reporter son attention sur les flammes, attendant qu'elle reprenne la parole, chose qu'elle fit quelques instants plus tard.

« Ne dis pas que tu es bête parce que c'est faux! C'est juste que tu es trop loin d'eux et que tu te fais du soucis... C'est normal, ne t'en fais pas... » commença-t-elle.

Bill posa son regard noisette dans les yeux brillants de sa camarade, de son... amie. Il y avait de la vérité dans cette phrase, le jeune homme ne cessait de penser à leur sécurité, bien qu'ils n'en aient pas besoin.

« Ca doit être ça... en attendant c'est affreusement désagréable comme sensation... je ne sais pas si tu l'as déjà ressentie, comme si quelque chose de mal se préparait, se cachait dans l'ombre et t'attendait au détour d'un couloir... Ca craint tout ça ! » expliqua Bill, toujours aussi calme.

Etre doté d'un calme exemplaire, telle était l'un des plus grandes qualités de Bill. Même perdu en plein coeur de la forêt interdite avec Lavande et entourés de centaures, Bill ne perdait rien de son calme et de son humour... déplacé, au risque de perdre la vie. Oui, il se souviendrait toujours de cette matinée passé dans la forêt interdite, inoubliable ! Euh... hum hum... revenons-en a notre petite histoire...

« Et puis pour te rassurer, tu peux te dire que Tu-sais-Qui n'embocherait jamais un gamin de 15 ans. » continua-t-elle.

Tom, un simple gamin de 15 ans ? Quel manque de vérité ! Tom était certainement tout sauf un gamin de 15 ans... Pour preuve, il s'était déjà fait sa petite réputation dans tout l'Est de l'Allemagne. Un délinquant ? Pas vraiment... Un tombeur ? Parfaitement ! Le James Bond des sorciers ? En gros c'est ça. Le dreadé passait parfois des jours et des jours à traquer le moindre signe de pratique illégae de la magie noire et, quand il jugeait inoportun de prévenir ses parents, se charger tout seul de régler l'affaire... Les Aurors retrouvaient généralement les fauteurs de troubles ligotés dans une cave ou une vielle armoire délabrée... Du Tom tout craché, une personne qui pourrait s'avérer très utile dans l'armée du Seigneur des Ténèbres... mais très redoutable en tant qu'Auror.

« Si tu connaissais Tom tu ne le qualifierais pas de " gamin de 15 ans ", bien au contraire... Tu as des frères et soeurs toi ? » acheva notre germanique.

* Bill THE champion of the détournement of conversation and THE champion of English aussi xD *

Il ne se souvenait pas d'avoir déjà posé cette question à la jeune fille alors préférait la reposer...

[ HJ : désolée pour ce retard mais j'ai du faire avec les concerts de Nevada Tan et de Tokio Hotel, je redescends tout juste de mon petit nuage alors ce rp n'est pas extra... =S ]

De toute évidence, le détournement de conversation n'était pas passé aussi inaperçu que Bill l'aurait souhaité. Ophélia tira une tête tellement étrange que le jeune homme cru qu'elle allait lui sauter au cou en l'incendiant et le traitant de tous les noms. Elle n'en fit pourtant rien et resta bien assise sur son fauteuil. Silencieusement, l'allemand lui en fut très reconnaissant. Non pas qu'il n'aimait pas parler de sa famille, au contraire, il était très fier de ce que sa famille était devenue, cela prouvait bien que les sangs-purs n'étaient pas tous des Malefoy en puissance. Mais se livrer ainsi n'était pas vraiment ce que Bill aimait le plus. Comme tous les garçons de son âge, le jeune homme avait sa dignité et préférait conserver certaines choses enfouies au plus profond de son être. De plus, parler de sa moitié qui se trouvait en Allemagne, c'est à dire très loin de lui, lui était très douloureux. Bon, il allait pas non plus se mettre à genoux et pleurer toutes les larmes de son corps, ce n'était pas du tout le genre de Bill de pleurer, mais cela lui faisait mal. A en juger par la façon dont Ophélia parlait de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, la Serdaigle ne devait pas vraiment croire aux dires d'Harry et de Dumbledore, contrairement à notre germanique. Ceci ne l'étonnerait guère, très peu de gens croyaient actuellement au retour du Seigneur des Ténèbres et ce à cause de ce que la Gazette du Sorcier n'avait cessé de coplorter sur le dos du directeur de Poudlard et de son élève tout au long de l'été. Bill avait été stupéfait par la vitesse à laquelle le Ministère de la Magie et le monde des sorciers avait retourné son manteau et agit contre Dumbledore, le même sorcier qu'ils avaient respecté pendant tant d'années. Il n'y avait pas à dire, le monde était rempli d'une bonne paire d'hypocrites mais, selon lui, Ophélia ne faisait pas partie de ces hypocrites, elle devait avoir ses raisons. Et puis, elle ne lui avait pas encore dit en face " tu sais, je ne crois pas à ce que raconte ce scrout de Potter ", il restait donc une chance pour qu'elle y croit.

« Heu... nan, j'ai pas de frères, ni de soeurs mais... Bill, détourne pas la conversation espèce de p'tit loup. » dit-elle avec amusement.

Hein ???!!! P'tit quoi ???!!! De tous les surnoms qu'on lui avait donné, celui-ci devait être le plus débiles. Et pourtant, des surnoms, ce n'était pas ça qui lui manquait : Bill, Beul, Billou, Billette ( ça c'est pas gentil ), Macky ( le surnom donné par ses potes ), Billouchou, Billouchoupinou, Billard... j'en passe, et des meilleurs ! Pour ce qui était de lui trouver des surnoms, les gens étaient passés maîtres en la matière de puis des lustres ! Jamais Ô grand jamais on ne l'avait affublé d'un " p'tit loup ". Rien que d'y penser, il était à moitié mort de rire mais devait se contenir pour ne pas vexer Ophélia. Mais quand même, " p'tit loup " ! Elle était sérieuse quand elle disait cela ?! Sérieux, " p'tit loup ", mdrrrrrrr. Enfin, ce surnom on ne peux plus crétin avait été accompagné, plutôt précédé, d'une phrase qui était là pour lui signaler qu'elle avait comprit qu'il avait changé de sujet de conversation.

« Mais je.... espèce de quoi ????!!!!! » commença-t-il, toujours sous le choc « Qu'est-ce qui te permet d'affirmer que je chercher à changer le sujet de conversation ? »

* Euh, Beul, je veux rien dire mais tu t'enfonces là ! / Bon, euh, la conscience, on t'a rien demandé à toi qu'je sâche ? Bon, alors vire de mes pensées ! / Nein, tu vas devoir faire avec moi jusqu'à la fin de tes jours. Mais tu la prends vraiment pour une idiote ! Tu croyais sincèrement qu'elle allait pas voir que t'esquivait le truc ? Pitoyable ! / Maieuuuuh, la conscience elle est pas sensée tenir avec le gen auquel elle appartient ? / Le gen ? Apprends à parler correctement après on verra ! / Dein maul ! / Oh, puisque ça vire au vulgaire je m'en vais ! / =P *

Bill venait à peine de se remettre de la découverte de son nouveau surnom et de cette petite dispute avec sa conscience qu'Ophélia lui parla de son groupe. Le jeune homme fut surpris de l'en entendre parler car ne se souvenait pas de lui avoir fait part de son existence. Encore une fille qui le surprenait avec ça ! Il y avait peu, tandis qu'il sortaient amochés de la forêt interdite, Lavande lui avait aussi parlé de son groupe, le surprenant comme Ophélia venait à l'instant de le faire. L'allemand devint donc tout rouge comme à chaque fois que quelqu'un lui parlait de Tokio Hotel. Si, face aux journalistes moldus, il se sentait très à l'aise et faisait le show, face à des sorciers ou à des camarades, il devenait tout timide et tout gêné. Enfin, peut-être que la Serdaigle n'avait pas connaissance de l'hystérie que son groupe provoquait chez les moldus et commençait à amener chez quelques sorciers.

« Mon groupe , Ben... disons que je ne les vois pas souvent donc on ne peut pas beaucoup répéter, les rares fois où nous nous voyions sont consacrées aux concerts ou aux promotions.... Mais on s'entend très bien et je ne me fais vraiment pas de soucis pour eux, ils savent très bien se débrouiller sans moi... M'enfin, on est pas un très grand groupe tu sais... » expliqua-t-il.

* Ouh le menteur !!! Ouh le menteur !!! Il y a deux secondes il parle de concerts et d'interview et après il ôse dire que son groupe n'est pas connu ?! Et les filles qui s'évanouissent quand elles te voient, c'est du mitho peut-être ?!!! / T'es pas morte toi ? / Eh nein ! / Pfff, t'me saoûle ! *

Bon, il faut l'admettre, sur ce coup là Bill n'était pas très honnête mais c'est parce qu'il n'était vraiment pas du genre à se la péter. Ce ne serait jamais Bill qui dirait un jour " Ouai mais tu sais, je suis une rockstar dans toute l'Europe et je veux conquérir les States ! En plus, les filles quand elles me voient elles font des malaises, elles attendent des heures voire des jours dehors pour m'apercevoir. " Non, le jeune homme ne s'en vanterait jamais, il était bien trop modeste pour ça.

« Tu... euh... t'as déjà entendu parler de mon groupe ? » hasarda-t-il.

Il espérait que la jeune fille lui dise qu'elle n'aimait pas sa musique et change de sujet de conversation. Après tout, Tokio Hotel n'avait rien d'intéressant ( je ne pense pas ce que je dis, je ne pense pas ce que je dis, je ne pense pas ce que je dis !!! ).

" Juste une intuition féminine ", combien de fois Bill avait-il déjà entendu cette phrase ? Il ne les comptait plus. Sa mère, ses cousines, ses amies, toutes lui avaient déjà sorti au moins une fois cette merveilleuse phrase qui, selon lui, n'avait pas vraiment de sens. C'est vrai quoi, pourquoi les filles peuvent-elles se permettre de parler de leur intuition féminine et pas les garçons ? Qui a, un jour, dit que l'intuition masculine n'existait pas ? Pourquoi n'y en aurait-il pas une ? Bon, OK, elle servirait plus pour tout ce qui touchait au sport et, chez les moldus, pour tout ce qui était position du pack de bière. Par exemple, un couple de moldus se disputent et là le gars sort à sa femme " chéri, mon intuition masculine me dit que t'es en colère "... OK, on oublie l'équivalent de l'intuition féminine chez les garçons et on revient à notre petit Ophélia qui était toute seule comme une petite malheureuse tandis que le grand méchant loup Bill était perdu dans ses pensées révolutionnaires. N'empêche, quand les scientifiques découvriront que la gente masculine est elle-aussi dotée d'une intuition, Bill pourra se contenter d'avoir été le premier à y penser.

« Et bien ton intuition t'as trompée, je ne cherche pas du tout à changer le sujet de conversation, juste à élargir ses horizons pour la rendre plus... intéressante. » déclara-t-il.

Bon, OK, sur ce coup là Bill mentait un peu beaucoup, il préféra donc ne plus y repenser et s'intéresser de plus près à ce que la jeune fille lui dirait. Il n'était pas dans les habitudes du jeune homme de mentir de la sorte mais il ne voulait vraiment plus en parler et espérait qu'Ophélia l'avait bien compris. Il n'allait pas non plus lui balancer à la figure " eh, tu m'fous la paix maintenant avec mon frère, tu veux l'épouser ou quoi ? ", il n'ôserait jamais et puis il ne fallait pas omettre que c'était lui qui avait un peu beaucoup lancé le sujet de conversation... et maintenant il en changeait !

Bill remercia tous les saints possibles et imaginables lorsque la jeune Serdaigle lui dit qu'elle ne connaissait pas son groupe de rock, elle en avait donc juste entendu parler, certainement par Lavande qui semblait beaucoup aimer cette musique. Le jeune allemand ne doutait pas qu'elle est au moins déjà entendu le nom de ce groupe mais préférait que ça ne soit pas le cas... ou du moins qu'elle n'en sache pas plus sinon il se verrait dans l'extrême obligation de changer une nouvelle fois le sujet de la conversation, art dans lequel il était passé maitre. Tiens, ce discours rappelait vaguement celui d'un certain maitre des potions : " je suis passé maitre dans l'art subtil de la préparation des potions et bla bla bla et bla bla bla... " Oh non, voilà que Bill divaguait au point de ce comparer à cet horrible, cet ignoble, ce monstreux Rogue. Grrr, rien que le nom n'était pas agréable à entendre.

Ce n'était pas tout mais Ophélia attendait un peu depuis quelques minutes après une simple réponse. C'est bien beau de rêvasser mais il faut aussi penser à répondre aux gens lorsqu'ils nous posent des questions.... Mouais, enfin bref. C'était quoi la question déjà ? Ben oui, il a une mémoire éphémère quand il est épuisé le petit Billou... Eh oh, on arrête de se moquer là derrière !!! Ok, je sors ->
Nous disions donc que la question posée par Ophélia était au sujet de son groupe, elle voulait connaitre son nom plus exactement.

« Ca m'étonnerait que tu connaisse mais on ne sait jamais, après tout Lavande connais bien alors pourquoi pas toi ? Je ne savais pas que tu t'interéssais au rock allemand, je suis agréablement surpris... M'enfin, pour te répondre, nous sommes les Tokio Hotel ( Wir sind die Tokio Hotel, désolée, j'ai pas pu m'en empêcher -_-" ). » répondit-il.

Combien de fois avait-il déjà prononcé cette phrase ? Face aux journalistes, aux fans, dans une salle, dans la rue, en concert, il avait du la prononcer un bon millier de fois mais ne s'en lassait pas car ils s'étaient tant battus pour devenir ce qu'ils étaient maintenant que les Tokio Hotel étaient très fiers d'eux et ce quoi qu'en dise la presse et les médias, ces vautours animés par la jalousie qui passent leur temps à s'intéresser à la vie des autres plutôt qu'à la leur. Ouais, bon, cessons de rêvasser et revenons à notre petite Ophélia [ HJ : la voleuse de livres xD ].

« Tu aimes quoi comme style de musique ? » s'intéressa-t-il.

Ben oui, tout le monde n'est pas sensé être un fana de rock !