Une éventuelle découverte [Octobre - James Sideways]

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C'était par un froid automnal pesant qu'Oolong Ichabod, designer de balais et ex-joueuse de Quidditch de son état, déambulait sur le Chemin de Traverse, à la quête d'une éventuelle découverte. Elle ne cherchait rien de particulier, mais attendait de voir une lueur d'intéressement l'éclairer. De toute manière, il aurait été stupide de chercher, sans savoir quoi, n'est-ce pas?

Vêtue d'un ensemble bleu nuit et argent, une longue cape virevoltant sous ses pas à la fois vifs et tranquilles, elle avançait avec assurance, sans se soucier des quelques regards qui se tournaient, parfois, sur son passage. Elle était célèbre. Ou du moins, c'est ce qu'elle entendait à son sujet. Soit, elle avait été une joueuse de Quidditch plutôt douée, mais à présent, elle ne faisait plus de matchs. Et puis... cette célébrité, elle n'en avait jamais voulu. Pour elle, c'était pesant, grotesque, innutile, hypocrite. Bref, tant de choses qu'elle ne supportait pas, et qu'elle ne supporterait sans doute jamais.

Les cheveux au vent, ses joues rosies par le froid, son regard distant et impérieux s'arrêtant parfois sur une vitrine, elle ne dut qu'à une habilité dite légendaire, d'éviter un homme. Un peu plus, et elle lui rentrait dedans. Etant déjà assez maladroite à son goût, elle ne désirait pas en faire encore pâtir les autres >< ...

[C'est quinze ligne en début de post !]

Invité

La journée avait été des plus exécrables...Ses subalternes plongeaient tous les jours un peu plus dans les profondeurs abyssales de la profonde bêtise sans qu'il ne puisse rien y faire, assistant de ce fait en spectateur impuissant à la somme phénoménale d'inepties et d'erreurs de ces simples d'esprit...

S'éclipsant le plus tôt possible, après avoir renvoyé chez eux tous ses employés et abattu leur travail à leur place, il s'autorisa une courte sortie au Chemin de Traverse...

Ainsi, il se retrouva, par cette fraiche après midi d'hiver à vagabonder, sans but précis dans les rues de la petite ville sorcière, passant inaperçu parmi la foule de badauds bruyants se pressant çà et là à la recherche des meilleurs affaires, que ce soit pour des babioles ou pour des livres ou encore des balais. A l'évocation de cet objet honni, l'oubliator eut une grimace des plus significatives et accélèra le pas lorsqu'une lumière dorée attira son attention dans une des boutiques. Levant les yeux vers l'enseigne flambant neuve puis vers l'objet de sa curiosité, il entra sans hésiter dans la petite librairie.

Parcourant les nombreux rayonnages branlants, il tendit la main vers l'objet de sa convoitise et le feuilleta quelques instants, lisant avidement un court passage des Transformations à l'usage des physiques disgracieux de Ahcquejai Padbol...

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Les potions de changement physique sont celles parmi les plus complexes à réaliser, les plus douloureuses à tester et les plus récentes du monde sorcier. De nombreux maîtres potionnistes y ont consacré leur vie, et parfois même l'ont perdue au détour d'une expérience malheureuse où de quelque mauvais dosage et sont ainsi retombés dans l'oubli tout comme leurs travaux. Fort heureusement, au fil des années, les expérimentations se succédèrent, mettant ainsi au monde les potions que nous connaissons tous désormais. Bien évidemment, il serait présomptueux de dire qu'il n'y en a pas d'autres à découvrir... Cependant, un tour d'horizon sur ce sujet s'impose.

Tout d'abord, la potion de Ratatinage. Comme son nom l'indique, une potion de Ratatinage correctement confectionnée fait rapetisser la personne qui l'ingère.
Les ingrédients servant à sa conception sont les suivants: une figue sèche, un foie de rat, cinquante-trois grammes de racines de marguerite, douze chenilles ainsi que quarante-cinq grammes de sangsues.
La principale difficulté de ce genre de potion est de distinguer la décoction de l'infusion et de la macération, trois notions essentielles dans le monde des Potions par ailleurs et dont la confusion peut totalement inverser les effets de la potion ou même les amoindrir. Notons d'ailleurs qu'une erreur au niveau de l'intensité du feu ou bien du mode de cuisson n'entraîne qu'une transformation partielle de la victime -ne faisant rapetisser que la moitié inférieure du corps- de même que le mauvais dosage des sangsues qui entraine, lui, une transformation que sur la moitié -droite ou gauche- de la victime, la rendant ainsi complètement difforme. De plus, ces effets sont irréversibles.
Afin de réaliser cette potion somme toute assez simple et accessible à tous, il faut découper en morceaux égaux la figue ainsi que les racines de marguerite. Ensuite, nous plongerons ces dernières dans de l'eau froide afin de les préparer en décoction. Une fois l'eau portée à ébullition, il vous faudra ensuite incorporer les chenilles deux par deux de la manière suivante: ajouter deux chenilles et tourner six fois dans le sens des aiguilles d'une montre puis en ajouter deux autres et tourner la mixture sept fois de suite dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et ainsi de suite jusqu'à avoir utilisé toutes vos chenilles. Une fois ceci fait, il faudra ajouter au même instant à la fois le foie de rat ainsi que la moitié des sangsues à votre disposition (à savoir vingt-deux grammes et demie).Si vous avez correctement effectué ces opérations, votre potion devrait désormais être bleue turquoise. Après l'avoir laissée bouillir trois minutes, elle changera à nouveau de couleur pour prendre une teinte vert clair. Ajoutez alors le reste des sangsues sans cesser de remuer dans le sens des aiguilles d'une montre durant trois minutes supplémentaires. Enfin, éteignez le feu sous votre chaudron et ajouter votre figue que vous aurez découpée en morceaux égaux au préalable et laissez infuser.

Poursuivons notre tour d'horizon avec la potion de changement physique la plus illustre: le Polynectar. Sa préparation n'est pas des plus aisées, notamment en raison de la rareté des éléments la composant, les rendant ainsi difficiles à se procurer. A la difficulté de préparation de cette potion s'ajoute la douleur physique qu'une telle transformation physique peut occasionner chez la personne puisqu'en effet, la potion de Polynectar permet à celui qui le boit de changer totalement d'apparence, et de prendre celle d'une personne qu'il aura choisi au préalable.
Attelons-nous désormais à la conception de cette potion. Une grande quantité de chrysopes vous sera nécessaire: en effet, ceux- doivent cuire durant une période de vingt et un jour et leur grand nombre permettra de compenser le fait qu'au fur et à mesure, ceux-ci perdent de leurs vertus. Notons également que la carapace des chrysopes ne doit être que légèrement écrasée sous peine de perdre une quantité importance de substance par évaporation. Il vous faudra ensuite y ajouter la totalité de vos sangsues au même instant. Une fois ceci fait, vous augmenterez progressivement la température de votre potion jusqu'à atteindre les 57°C, elle devrait alors prendre une couleur parme. Si tel est le cas, vous utiliserez la moitié de votre quantité totale de poudre de bicorne que vous incorporerez dans la potion par petites pincées (vous prendrez soin de tourner votre breuvage dans le sens des aiguilles d'une montre entre chaque pincée). Ensuite, il vous faudra y ajouter le sysimbre(cueilli à la pleine lune) que vous aurez, au préalable, haché, puis vous ajouterez le reste de poudre de bicorne de la même manière qu'auparavant. Laissez reposer 10 minutes pendant lesquelles vous ferez mijoter la peau de serpent d'arbre dans un deuxième chaudron à une température de 38°C. Faites ensuite redescendre la température de votre premier chaudron à la même température et extrayez la peau de serpent d'arbre de votre second à l'aide d'un sortilège d'attraction afin de le déposer dans votre potion en cours de préparation. Prenez garde aux risques de projection, en effet, au contact de cette matière, la potion peut parfois se mettre à bouillir fortement. Cette étape franchie, il vous faudra y ajouter le polygonum qui fera changer la couleur de votre potion et la fera passer du violet au bleu nuit. Attention cependant à la légère fumée blanche qui s'en dégagera les quelques premières minutes qui peut, lorsqu'elle est inhalée en grande quantité, provoquer des troubles respiratoires et cardio-vasculaires irréversibles. Une fois ce danger écarté, il ne vous restera plus qu'à y ajouter une partie de celui dont vous voulez prendre l'apparence par exemple: un cheveu ou un morceau de peau ou n'importe quoi d'autre pourvu que celle-ci porte l'information génétique de la personne (Acide Désoxyribonucléique). Vous n'avez plus qu'à ingérer le contenu de votre chaudron...et supporter la douleur qu'une telle transformation entraîne...
(Source: Les Potions de Grands Pouvoirs)

Contrairement aux autres potions citées précédemment assez peu accessible en raison de leur difficulté de préparation, celles qui vont suivre sont relativement connues et assez souvent utilisées par de jeunes sorcières, notamment à l'aide de magazines dont l'intérêt est plutôt réduit et dont la pertinence des articles est des plus douteuses...
Inventée par la célèbre Sacharissa Tugwood, une des pionnières en ce qui concerne ce type de potion et qui découvrit notamment les vertus curatives du pus de bubobulb au hasard de ses pérégrinations, la potion de Beauté fût utilisée un nombre incalculable de fois. A tel point même que la mésaventure de la fameuse harpie Malodora Grymm, qui en avait utilisé pour s'embellir et ainsi épouser le roi de son pays, se mit à jalouser la plus jolie jeune fille du royaume (qu'elle finit d'ailleurs par éliminer celle-ci d'une simple pomme empoisonnée), est venue aux oreilles des Moldus et inspira sans aucun doute un célèbre conte des frères Grimm.
Les éléments nécessaires à sa préparation sont les suivants: des graines d'ellébore, quelques feuilles de laurier, trois plumes de colombe ainsi qu'un morceau de mimbulus minbletonia. Dans un premier temps, vous réduirez les graines d'ellébore en fine poudre à l'aide d'un pilon, fine poudre que vous plongerez dans de l'eau froide que vous porterez d'ailleurs à ébullition progressivement. Votre potion prendra alors une teinte chocolat, à la suite de quoi vous émietterez une petite quantité de vos feuilles de laurier, puis vous tournerez votre potion dans le sens inverse des aiguilles d'une montre avant d'en émietter de nouveau et de recommencer à chaque fois la même opération en augmentant le nombre de tour à chaque fois. Prenez garde à respecter scrupuleusement le nombre de tour, une seule erreur et la potion risquerait d'avoir l'effet inverse à celui recherché...Si cette étape est réussie, un léger rayonnement turquoise émanera alors de votre préparation. Une fois votre morceau de mimbulus réduit à l'état de bouillie, vous verserez la mixture dans votre préparation et y ajouterez les trois plumes successivement en baissant peu à peu le feu jusqu'à l'éteindre.

Ensuite, le tout aussi banal philtre Capillaire. Egalement inventée par Sacharissa Tugwood, cette potion permettant de faire pousser les cheveux de la personne qui la boit, elle est souvent utilisée avec un sort de Lissenplis. Avant de s'atteler à la conception de cette potion, assurez vous que vous avez en votre possession les éléments suivants: des crochets de serpent (Mamba), cinq piques de porc-épic, sept yeux de geckos, trois griffes de chatons ainsi que de la poudre d'or. Bien que ne présentant pas de difficultés apparentes en ce qui concerne sa préparation; une seule erreur de dosages pourrait avoir des effets dramatiques. En effet, plusieurs cas de dégradation soudaine du système de ventilation dûs à une erreur de dosage au niveau des yeux de geckos, de douleurs atroces aux articulations à la suite d'un mauvais réglage du feu ou encore des malformations au niveau du crâne provoquées par une confusion au niveau du mode de cuisson (infusion, décoction..). Tout d'abord, préparez les griffes de chatons à la manière de plantes, c'est-à-dire en décoction. Une fois ceci fait, vous réduirez grossièrement les piques de porc-épic avant de les incorporer à votre préparation que vous remuerez trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre toutes les cinq heures pendant deux jours. Votre potion aura alors pris une teinte gris métallisé. A cette mixture vous ajouterez les crochets de serpents tout en prenant garde au brusque changement d'état de l'eau qui paraîtra alors en ébullition. Laissez infuser trois jours supplémentaires. Au bout de ce délais, vous incorporerez les sept yeux de geckos en même temps que la poudre d'or en vous servant d'un sortilège d'attraction qui vous permettra de vous mettre à l'abris en cas de brusque réaction comme cela est souvent le résultat. La couleur finale de votre potion sera alors orange. La révélation de toute autre couleur signifiera que votre potion est ratée.

Enfin, se rapprochant bien plus des potions de Ratatinage et de Polynectar, puisque pouvant servir dans un quelconque plan ou même lors d'un duel, que des simples potions de Beauté et Capillaire, la potion d'Enflure cause chez la victime (comme son nom l'indique) un brusque gonflement qui, poussé à l'extrême peut avoir une fin des plus douloureuses. Bien qu'ayant des effets fort déplaisants à la base, une erreur au niveau de la préparation pourrait rendre cette potion beaucoup plus douloureuse qu'à l'origine (nous avons notamment répertorié des cas où les organes internes éclataient, ou même les organes oculaires). Cette potion contient notamment des yeux de poisson fumeur, une feuille de branchiflore, un fragment de nageoire de sirène trois gouttes de cortisone ainsi qu'une lèvre de poisson (fugu). La première étape de la conception de cette potion doit impérativement se passer la nuit. A la lumière de la lune, vous devrez procéder à une incision dans le sens de la longueur sur la lèvre de poisson, jeter la moitié dans l'eau frémissante et patienter huit minutes avant d'y ajouter la deuxième moitié. Ensuite, incorporez délicatement la feuille de branchiflore et tournez une fois dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Broyez les yeux de poisson fumeur et mettez les dans votre préparation de sorte que celle-ci prenne une teinte beige clair. Coupez le fragment de nageoire en six fines lamelles et incorporez les au mélange de la manière suivante: deux fragments de nageoires, un tour dans le sens des aiguilles d'une montre, une goutte de cortisone et deux tours dans le sens inverse des aiguilles d'une montre et ainsi de suite jusqu'à avoir tout utilisé. Si vous avez correctement suivi ces instructions, votre potion devrait désormais revêtir une teinte d'un blanc laiteux.

Bien que n'ayant pas répertorié ici toutes les potions de changement physique possibles et imaginables, il semble cependant que cet aperçu démontre les possibilités infinies qui s'offre à nous, que ce soit pour changer totalement notre apparence ou simplement une partie de celle-ci.
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Alors même que le jeune homme lisait son ouvrage, il s'était dirigé vers le commerçant et avait payé le prix de celui-ci et, de la même manière, était sorti de la boutique. Il releva la tête lorsque la porte sembla percuter quelque chose et, dans un instant d'inattention, il lâcha son précieux livre. Avisant la silhouette maladroite, son regard tomba sur une jeune femme plutôt atypique, les cheveux gris et un regard aussi noir que le charbon. Malgré le fait que l'on n'aurait pu dire que celle-ci était "belle", un certain charme émanait de cette personne ce qui apaisa faiblement le courroux qu'il sentait grandir en lui à la vue de sa précieuse vieillerie à présent ensevelie sous une mince couche de sable glacé. Employant une voix calme d'où perçait cependant une certaine animosité, il s'adressa à l'énergumène -lui paressant par ailleurs familière- qui lui faisait face...

Il n'est pas prudent de rester devant les portes des magasins Mademoiselle...

Invité

Manqué. Bien que n'entrant pas directement en contact avec le sorcier qui venait de sortir d'un magasin, il en fit tomber son livre par terre. Se félicitant intérieurement avec une certaine fatigue, elle s'empressa de ramasser l'ouvrage, l'époustant et le tendant à son propriétaire. Un peu plus grand qu'elle, il avait un visage jeune, des traits fins, mais l'oeil froid. Une colère contenue y dansait, et Oolong n'avait pas besoin de chercher bien loin pour en connaître la raison; elle venait, accidentellement et indirectement, de faire tomber son livre dans une mince couche givrée. Soit... la journée finissait en beauté.

"Il n'est pas prudent de rester devant les portes des magasins Mademoiselle..." La designer resta un moment interdite, fixant le sorcier avec un calme presque dérangeant. Bien que sa voix fut posée, il n'en ressortait pas moins la même colère contenue qu'elle voyait briller au fond de son regard. Sa remarque n'avait rien de méchant, mais quelque chose dérangeait la jeune femme. Le "Mademoiselle" final, peut-être? Sans doute, oui. Tout comme elle n'avait jamais vraiment apprécié les compliments à son égar, elle n'aimait pas à s'entendre appeler ainsi. Il y avait là quelque chose de trop officiel, un solennel que, depuis belle lurette, elle avait rayé de sa vie et dont elle ne voulait plus entendre parler.

"Croyez bien que ce n'était pas dans mon intention de vous ennuyer, monsieur. Je n'avais tout simplement pas remarqué la porte..."

Sa voix était tranquille, polie. Cela devait sans doute lui paraître idiot, mais oui, elle n'avait pas vu l'entrée du magasin. Sinon, nul doute qu'elle ne serait pas restée devant, tiens! Elle rêvait sans doute trop pour se montrer réellement attentive à ce qui l'entourait. Petite, on le lui avait souvent reproché, d'ailleurs...

"Oolong Ichabod. Votre livre n'est pas trop abîmé, j'espère?"

Voilà, elle s'était présentée. C'était la moindre des politesses, après tout, que de se nommer, même si l'on était pas sûr de revoir son interlocuteur. L'entrée en matière de l'ex-joueuse pouvait, cependant, paraître quelque peu atypique, mais qu'aurait-elle pu dire d'autre, hein? Oui, elle aurait pu lui demander à lui, si ça allait, mais... c'était son livre, qui était tombé, non? Pas le propriétaire, alors... Ponctuant sa phrase d'un vague sourire, presqu'inexistant, fragile au possible, mais resplendissant, elle attendait sa réponse, toujours aussi calmement.

Invité

[HJ: Désolé encore pour l'attente]

Les marchands ambulants braillaient cependant que quelques fins flocons de neige tombaient en silence, recouvrant lentement la rue du chemin de traverse d'une fine pellicule blanche. Un éclat pur retentissait légèrement dans cet affreux tintamarre, un bruit cristallin, la clochette du magasin; tant de fois éprouvée par de trop brutales âmes.

Et, à côté de toute cette vie, ce couple des plus singulier. Deux silhouettes, deux ombres, indifférentes à l'agitation générale, païenne. Le temps semblait s'être figé autour d'eux, tout comme la vie semblait s'être figée dans le corps de l'énergumène qui lui faisait face. Une coquille vide. Une orbe de cristal, si lisse et pourtant si pleine du néant. Un pantin dont on aurait coupé les fils, dont la vie ne tenait qu'à cela. Tant d'images qui, malgré leur inexactitude, exprimaient encore le mieux ce que lui évoquait l'apathie de la jeune personne à son reproche.

"Croyez bien que ce n'était pas dans mon intention de vous ennuyer, monsieur. Je n'avais tout simplement pas remarqué la porte..."

A cette phrase, le jeune homme écarquilla les yeux puis l'observa un instant d'un oeil critique, ses sourcils pris d'un tressaillement de surprise, ou peut-être d'étonnement. Cette phrase, dans toute autre bouche que celle-ci, aurait sans doute été empreinte de quelque raillerie ou même de stupidité tout simplement. Seulement voilà, ces quelques sons n'étaient empreints de rien. Un constat, un simple constat d'une absurdité évidente, presque désarmante. Aucun éclat de raillerie dans ses yeux obscurs. Rien.

Prenant une longue inspiration dans le but de calmer la vague sensation d'irritation qui l'avait étreint à la vue de la jeune femme et de l'incompréhension qu'avait suscité en lui le fait de ne pas remarquer une porte -non mais vraiment, ne pas remarquer une porte?! Fallait-il être distrait, ou tout simplement décérébré...-. Une bouffée de découragement se manifesta alors qu'il ne se sentait pas la force -ni l'envie- de s'emporter pour pareille bêtise dont il était, soit dit en passant, plus que coutumier... Combien de fois un de ses subalternes lui avait-il rétorqué qu'il "n'avait pas vu cet énorme dossier rouge affublé d'un message clignotant "Urgent" sur leur bureau" ou qu'il "n'avait pas trouvé son propre bureau"?

Reprenant le livre un peu sèchement des mains de la femme aux cheveux à la couleur excentrique, il l'ouvrit doucement et pencha légèrement le vieil ouvrage. Quelques fines gouttes humides, imprégnées d'encre, traçaient de petites veinules sinueuses à la surface du vieux parchemin, suivant ses aspérités, ses espaces vallonnés et emportant avec elles, quelques mots du précieux ouvrage. Et, comme arrivant à point nommé ...

"Oolong Ichabod. Votre livre n'est pas trop abîmé, j'espère?"

Décalée. Décalée à l'image de celle qui avait prononcé cette phrase et, ne pouvant retenir une pointe de sarcasme; il répliqua:

Comme vous le voyez...

Puis prenant conscience du début de sa phrase... Oolong Ichabod. Sans qu'aucune explication ne lui vienne à l'esprit ce nom lui inspirait... de l'animosité, presque du mépris... Détournant la tête à l'entente d'un hurlement grossier plus fort que les autres, son regard tomba tout d'abord sur le ciel puis... sur un enfant qui braillait à qui voulait l'entendre qu'il voulait un balais. Un balais... Voilà donc d'où lui venait cette impression de "déjà vu" ... Sans doute une ancienne joueuse de quidditch dont la carte de jeu à son image était passée à portée de regard... Dieu que lui semblait incompréhensible la passion de son jeune frère pour ce sport idiot...

Pinçant légèrement les lèvres, il retourna son attention sur la jeune femme qui arborait alors un sourire particulier, presque apaisant. Cependant, mu par un désir de confirmer-ou non- ses appréhensions, il lui répondit d'un ton poli.

James Sideways...Auriez-vous, par hasard un quelconque lien avec le monde du quidditch? Il me semble vous connaître...

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Hj: Pas grave! ;)

Si Oolong remarqua bien la surprise de son interlocuteur, suite à ce qu'elle lui explique qu'elle na'vait pas vu la porte, elle fit comme si de rien n'était, gardant un mince sourire poli aux lèvres. Oui, ses mots n'étaient empreints de rien, laissant place à l'imagination, tout comme à l'incompréhension la plus totale. La jeune femme maniait en effet le ton d'une parole à la perfection, semblant choisir une phrase à la virgule près. Etait-ce cela, qui tirait ce haussement de sourcils déconcerté à son interlocuteur? Elle n'aurait su dire... Elle s'en moquait, pour tout dire.

« Comme vous le voyez... » Oui, son livre était abîmé. Un peu. L'encre avait coulé par endroit, mais rien de trop grave en soit, non? Elle n'eut pas le temps d'entendre la suite, son oreille attirée par un cri, un hurlement, un mugissement même, d'un gamin brailleur, décidé à faire entendre à qui le voulait bien sa pulsion folle et dévastatrice: avoir un balais. Un vague sourire aux lèvres se dessina sur les lèvres de la jeune Ichabod. Si nombre de commerçants auraient été heureux de voir qu'ils avaient encore de l'avenir dans le métier, elle, trouvait cela pitoyable. Un balais, qu'il voulait. Connaissait-il seulement toutes les particulités des dits balais? Savait-il quel bois choisir, quel taille, quel modèle? Non, bien sûr que non. Il n'en savait rien, certainement pas plus que ce que signifiait « voler ». Ce n'était qu'un caprice, un môme comme tant d'autre...

« James Sideways... Auriez-vous, par hasard un quelconque lien avec le monde du quidditch? Il me semble vous connaître... » Un des aspects qu'elle n'aimait pas, pour ne pas dire détestait: le fait que son nom soit connu. Certes, elle avait été une joueuse extraordinaire -jettage de fleurs en force xD-, et personne n'avait compris qu'elle arrête aussi soudainement la compétition, mais... Mais à présent, c'était justement bien loin, tout cela. Du moins, à ce qu'il lui semblait. Elle avait monté un commerce, devenant une designer de balais des plus reconnus. Il faut dire qu'après une telle carrière, elle avait facilement des clients, entre des fans et de vieux amis, toujours dans le circuit.

« Oui, je suis designer de balais. J'ai un magasin, sur le Chemin de Traverse... »murmura-t-elle d'une voix douce, passant volontairement à côté du fait que, queleques années auparavant, elle était encore au sommet de la gloire en tatn qu'attrapeuse.

Honnêtement, quel mérite aurait-elle à le dire, hein? Aucun. Et de toute façon, elle ne courait pas après le mérite...

Invité

Les enfants...de petites créatures charmantes, vraiment. Parfois. Il n'y a pas de sots enfants, il n'y a que de sots parents. Aussi, son regard se détourna-t-il aussitôt de l'enfant braillard qui, galvanisé par une ènième promesse, manqua de se casser la figure en faisant mille cabrioles excentriques.
Il était amusant, lorsque l'on y songeait ne serait ce que quelques instants, de voir le nombre de propriétés -fausses par ailleurs- que l'on prêtait aux enfants. La vérité sortait de leur bouche disait-on?
S'il est vrai que les adultes eux se complaise dans le mensonge comme les créatures repoussantes qu'ils sont; jamais créature "innocente" n'a eu d'honnêteté plus chimèrique que les enfants.
Les enfants prodiges également, qui ne sont généralement que des enfants d'une banalité affolante dont les parents possèdent une imagination des plus...fertiles. Ainsi que, bien évidemment une frustration toute humaine due à leur propre médiocrité. Médiocrité bien souvent éludée grâce à de mirifiques capsules aux couleurs de l'arc-en-ciel.

Plongé qu'il était dans sa réflexion philosophique, il n'entendit que de manière lointaine la réponse de la jeune femme. Ainsi donc elle était designer de balais? Avait-on jamais entendu plus ridicule profession? Non, sans doute pas... Quels détails transcendantalement intéressants pouvaient changer d'un stupide bout de bois muni d'un plumeau à brindilles d'un autre stupide bout de bois muni d'un plumeau à brindilles? La patte du créateur, son emblême peut-être, ne ressemblant parfois pas à grand chose... Une vision, floue s'imposa à son esprit. Un manche boisé, plutôt clair avec, à sa surface, un espèce de triangle, ressemblant fortement à un médiator...

La voix de son interlocutrice, si insupportablement douce et calme comme à son habitude semblait-il, acheva d'apaiser l'irritation qui l'avait pris quelques minutes auparavant et, soupirant, il rangea rapidement son ouvrage avant que celle-ci n'ait encore la brillante idée de le laisser tomber dans quelque flaque dégoutante. Son petit doigt lui disait qu'il allait le regretter mais, poussé par quelque envie suicidaire et saugrenue, il reprit la parole, adoptant le même ton que la jeune femme.

Vraiment? Le changement d'environnement nécessite donc t il tant de modifications pour justifier l'existence d'une telle profession?

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