[Joyeux anniversaire Ron ! *BAF*]
Je t'aime *_*

Le compartiment des préfets. C’était un compartiment tout ce qu’il y avait de plus ordinaire, composé de banquettes de cuir élimées par le temps et de filets à bagages ensorcelés qui, malgré leur aspect précaire, étaient capables de supporter une masse d’affaires respectable. Ni dorures ni ornements particuliers ne donnaient à cette pièce tout juste assez grande pour contenir une dizaine de personnes un aspect distingué et caractéristique qui démarquerait ses occupants du reste des apprentis sorciers confinés dans le wagon. Mais qu’importaient les apparences alors que ce compartiment contenait l’élite même de Poudlard ! L’élite ! Les dix élèves qui avaient été précautionneusement élus par l’équipe professorale de l’école pour représenter leurs camarades et maintenir l’ordre dans le château ; ceux qui avaient eu l’honneur démesuré de recevoir de la part de Albus Dumbledore lui-même, une confiance entière et dévolue. Les préfets. Sa première lecture de l’Histoire de Poudlard et l’acquisition des principes fondamentaux de cette fameuse école de sorcellerie avaient fait naître en elle, dès sa première rentrée, trois aspirations élémentaires qu’elle s’était jurée de satisfaire : avoir la note maximale à tous ses B.U.S.E.s, avoir la note maximale à tous ses A.S.P.I.C.s, devenir préfète. Ce dernier vœu s’était réalisé vingt-quatre heures plus tôt, lorsque avait atterri dans sa chambre du Square Grimaud, un hibou de l’école annonçant son élection à ce poste duquel, elle le savait, nul élève ne pouvait être plus digne et méritant qu’elle ne l’était. Et cette offre, elle l’avait accueillie comme étant l’aboutissement matériel de quatre années de travail acharné, de patience et de sagesse inégalables. Sa qualité d’élève parfaite avait finalement été concrètement récompensée par ce petit badge rouge et or qui, après avoir subit maints tripotages, luisait finalement sur sa poitrine avec une noblesse égale à celle d’une médaille sur le torse bombé d’un héro de guerre.

Sa fierté et ses illusions glorieuses avaient néanmoins pris des proportions beaucoup plus humbles lorsqu’elle avait découvert qui composerait le corps préfectoral à ses côtés. Qui, sinon Harry, était réellement digne d’arborer le titre de « préfet » parmi les élèves de son année ? Elle s’était longuement posée la question sans réel résultat. En fait, elle avait toujours pensé que elle et Harry seraient tous les deux élus à ce poste et avait même anticipé la réaction de Ron face à cette nouvelle qui, d’une certaine façon, le mettrait à l’écart et éveillerait sa jalousie destructrice. Il n’en fut rien. Sa première surprise à peine apprivoisée, une seconde vint la frapper de plein fouet, une gifle méritée qui vint mettre le chaos parmi toutes ses convictions. Neville, qui n’avait de dons que dans la botanique et qui ne possédait pas la moindre autorité serait son partenaire. Sa stupeur n’avait d’égale que la honte qu’elle en éprouvait de penser ainsi de Neville qui, malgré tout, était le garçon le plus adorable du monde et non le moins méritant. Pour achever cet enchaînement de découvertes, bien que celle-ci releva plutôt de l’indignation, elle apprit finalement qui avait été élu préfet de Serpentard et ne pouvait pas sincèrement s’en étonner, sachant qui était le directeur de cette maison. Malefoy fils, qui n’avaient de qualités que dans le compte en banque de sa noble famille, avait finalement réussi à s’attirer les grâces de l’administration de Poudlard. Hermione en arriva donc à cette conclusion déprimante : être préfet n’était rien de plus que posséder un titre.

Déçue mais certainement pas abattue pour autant, l’étudiante sortit du fameux compartiment, après avoir discuté pendant une petite heure avec les préfets-en-chef, avec la ferme intention de donner un sens à ce nouveau titre qu’elle possédait – et accessoirement d’enseigner à ce brave Neville l’art de se faire obéir. Et cette nouvelle mission pouvait commencer dès à présent, dans le train où elle avait reçu pour instructions de faire des rondes régulières afin de veiller au bon comportement de ses camarades.
Escortée d’un chat roux, d’un crapaud et de son maître, elle avança à travers l’étroit couloir du wagon en traînant sa valise, suivant la direction que Harry, Ron et Ginny avaient pris une heure plus tôt. C’est finalement dans un compartiment du fond que son regard croisa deux têtes rousses, une tête brune et… une tête blonde ? Hermione fronça les sourcils, quelque peu agacée. Elle qui espérait qu’après deux mois de réclusion dans une maison respirant poussière et magie noire et dans laquelle les moments de tranquillité se trouvaient rares en raison de l’agitation qui y régnait, elle, Ron et Harry (et dans le pire des cas, accompagnés de Ginny et Neville) auraient droit à quelques heures de solitudes pour discuter librement, voilà que ses espoirs se trouvaient renvoyés au pays de l’utopie par une présence étrangère dont Hermione n’allait pas tarder à connaître l’identité.

« Nous revoilà ! » se contenta-t-elle d’annoncer en pénétrant dans le compartiment, suivie de Neville.

Ses lèvres se découpèrent en un léger sourire tandis que d’un coup d’œil rapide, elle passa en revue les différents protagonistes présents, s’attardant un peu plus sur Ron puis finalement sur l’inconnue qui était visiblement fascinée par la lecture du pire journal dont elle ait eu écho : le Chicaneur. Elle haussa un sourcil désapprobateur, pinça les lèvres à la vue de l’accoutrement qu’affichait la jeune fille (que portait-elle aux oreilles ? Des radis ?) puis finalement, se tourna vers ses deux meilleurs amis.

« Est-ce que vous pouvez m’aider à… » commença-t-elle en pointant sa valise du menton, ses petits doigts caressant nerveusement l’insigne épinglée sur sa robe.

[La fin est accélérée mais soit je postais maintenant, soit c'était demain soir parce qu'il se fait un peu tard...]

Mais qu’avait-il fait pour avoir ce rang de préfet ? Neville s’était posé cette question à longueur de temps pendant les deux dernières semaines précédentes la retrouvaille de ses camarades dans le Poudlard Express. Lui qui en général n’était pas respecté et encore moins obéi, il s’était turlupiné à en connaître la raison. Depuis toujours, Neville s’était dit que ce serait plutôt Harry qui aurait eu cet insigne, Ron étant beaucoup trop gaffeur pour jouer ce rôle.
Et voilà qu’aujourd’hui, il se retrouvait aux côtés d’Hermione pour assister à la réunion des préfets des quatre maisons et des préfets-en-chef.
Comme tout les autres wagons, celui-ci avait une tête de moisi et ceux qui étaient réunis possédaient une tête moisie. Il suffisait de regarder le regard de mouche de Drago Malefoy, dont le visage avait été orné d’un rictus ironique pendant toute la réunion. Neville n’avait pas rien dit, si ce n’est les salutations de bases avec les préfets des Serdaigle et des Poufsouffle, avec qui il n’avait jamais eu de problèmes.
Hermione, elle, arborait fièrement le petit insigne rouge et or sur son torse alors que Neville ne savait pas vraiment ce qu’il devait faire avec.
Ce matin, quand il s’était battu avec pour le mettre sur sa robe de sorcier, il s’était piqué le doigt avec l’aiguille qui permettait d’enclencher le fermoir. Vu d’ici, Neville se disait d’avance que cette journée allait être intéressante, quoiqu’angoissante.

Sa camarade défendait les intérêts de sa maison avec ferveur, et lui il l’écoutait avec attention. Après tout, ce n’est pas parce qu’il n’a pas d’emprise sur les élèves, qu’il ne peut pas apprendre à le faire. Après tout, et contre toute attente, même pour lui, n’était-ce pas lui qui s’était opposé à ses camarades pour les empêcher de faire une bêtise en seconde année ?

Une fois le calvaire terminé, Neville fut le premier à sortir. Il laisse à Hermione le soin de régler les derniers détails avec un des préfets en chef, et commença à avancer la valise dans le couloir pour trouver un compartiment vide, ou du moins avec des personnes avec qui il pourrait rester. Avant ça, il devait sortir Trévor de sa poche qui devait s’impatienter à force d’attente. Il fourra sa main droite dans sa poche et se rendit compte que le maudit crapaud n’y était pas. Plus agacé qu’affolé, car ce n’était pas la première fois que son crapaud lui faisait le coup, Neville revint sur ses pas, et se mit à chercher son petit animal.

- Trevor ? Où es-tu vilain ?

Alors qu’il était accroupi, quelle ne fut pas sa surprise d’entendre derrière lui une voix mesquine dire :

- Eh bien Londubat ? Tu cherches ta cervelle ou quoi ? Il me semble l’avoir vu partir par là

Malefoy fils était derrière lui et ricanait, fort de sa blague devant Pansy Parkinson, toute aussi contente de l’idiotie que venait de souffler le Serpentard ET préfet. Neville sentit son visage chauffé, trop énervé par ces blagues méchantes. Il décida de ne pas se retourner et aperçue une petite patte verte. Hermione l’attendait dans le couloir et lançait un regard noir à Drago. Connaissant le tempérament de feu de la Gryffondor et avant que cela ne dégénère, Neville attrapa Trevor d’une main et traina Hermione dans le sens contraire du couloir, lui marmonnant de ne pas faire attention à cet idiot.

Le temps d’arriver au compartiment où se trouvaient Harry et Ron, Hermione s’était calmé et paraissait plus sereine. Le rang de préfet lui irait à merveille cette année, se disait Neville. C’était quelque chose dont personne ne douterait dans leur maison.
Elle rentra dans le compartiment qui se trouvait au fond du couloir et s’attarda un certain temps sur les personnes qui y étaient déjà. Neville attendit patiemment qu’elle avance en jetant des regards dans les couloirs. On ne sait jamais qui peut arriver. Une expression joyeuse le ramena alors au compartiment :

« Nous revoilà ! »

Neville sourit parce qu’Hermione semblait avoir retrouvée sa bonne humeur. Elle poussa sa lourde valise à l’intérieur et il put rentrer à son tour. Il mit Trévor dans sa poche pour ne pas qu’il saute sur les genoux de Ron, que son crapaud appréciait grandement apparemment et surtout pour que Pattenrond, le chat roux d’Hermione ne soit pas tenté de lui sauté dessus. Neville suivit l’exemple d’Hermione et salua ses camarades d’une voix timide.

- Ouais, salut !

Le Gryffondor aperçut alors Ginny en face de Ron, puis, plus au fond Harry…et…et qui ?
Une jeune fille blonde avec un drôle d’air concentré sur son visage était face à Harry. Elle lisait un journal du nom du « Chicaneur ». Neville haussa un sourcil car il ne le connaissait pas du tout. Avec une drôle d’allure vestimentaire, elle avait cependant un visage attachant, aux yeux un peu rêveur. Elle portait un drôle de collier qui surprit Neville mais il se dit qu’il ne valait mieux pas la dévisager ainsi. Lorsqu’Hermione réclama de l’aide pour monter sa valise, il se retourna alors et se proposa.
Cependant, quand il voulut soulever la valise, il n’y parvint pas d’un coup. Ron le voyant peiné se leva alors pour l’aider et fit une grimace sous le poids de la valise. A bout de bras, ils parvinrent tous les deux à le mettre en haut du compartiment dans l’espace qui était réservé à cet effet. La valise était lourde et Neville savait d’office qu’une réplique allait suivre ce petit moment de souffrance. Il en sourit d’avance.

[Ordre de passage : Harry - Ron - Luna - Hermione - Neville - Ginny]

[J'avoue m'être beaucoup aidé du livre =D]

L'été était belle est bien finit. L'année scolaire allait bientôt recommencer. Il lui tardait un peu d'arriver à Poudlard pour retrouver ses amis qu'elle n'avait pas revu depuis la fin d'année passée.

On ne pouvait pas dire que les vacances de Ginny avaient été calme et sans importance. Non ! Sa mère, Molly, les avait fait faire le ménage au quartier général de l'Ordre du Phénix. Hermione, Ron et elle (et les jumeaux ?!) avaient donc passé leur temps à désinfecté la maison. Eh quel maison ! Ils avaient eu du mal à nettoyer assez correctement la cuisine et quelques chambres. Heureusement qu'elle n'avait pas eu à faire ce nettoyage toute seule. Puis, il y avait eu l'arrivée de Harry. Certes, elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de parler bien longtemps avec lui ; mais elle avait été contente de partager la fin de ses vacances avec lui, Hermione et ses frères (Les jumeaux avaient d'ailleurs essayé à plusieurs reprises d'écouter les conversations des adultes à l'aide de leur Oreille à rallonge).

Mais à présent, Ginny se trouvait sur le quai. Elle entra dans le train accompagné de Harry, Ron et Hermione, mais cette dernière du les quitter car elle devait recevoir des instructions de la part des préfets en chef. Ils la saluèrent en la voyant partir et se décidèrent à trouver un compartiment. Ils s'installèrent finalement dans un compartiment ou seulement une jeune élève était installée. La jeune fille la connaissait bien : L'individu n'était autre que Luna Lovegood. Cette Serdaigle était de la même année qu'elle et elle s'était déjà croisée lors des cours qui regroupés les Serdaigle et Gryffondor.
Le voyage était pour le moment bien silencieux. Tous semblé dans leurs pensées. La jeune Gryffondor n'osait pas vraiment coupés ce silence. Son regard s'était posé sur le journal que tenait Luna dans ses mains. Elle essayait de lire les titres qui étaient imprimés sur la première page... Sans réel résultat. Elle tourna donc le regard pour le posait sur la jeune fille. Ses cheveux était en bataille comme d'habitude. Elle ne dit rien, car elle aussi avait cette tête, de fille mal coiffée quand elle venait de se lever. Et puis, elle s'avait bien que Luna était quelqu'un de gentil.

« Tes vacances se sont bien passé, Luna ? » demanda t'elle à la jeune blondinette.

Elle aurait pu attendre la réponse de la Serdaigle, sans bougeait son regard ; mais ce fut à ce moment que les portes du compartiment s'ouvrirent pour laisser passer Hermione et Neville.

« Nous revoilà ! » annonça Hermione en emmenant sa valise dans le compartiment.

Ginny lui sourit calmement, puis détourna le regard Neville qui semblait rassurer. Elle lui fit un léger signe de main pour le saluer.

« Est-ce que vous pouvez m'aider à... » commença Hermione en désignant sa valise.

Mais avant qu'elle eut le temps de terminer sa phrase, Neville se proposa et se pencha vers la valise. Il la cessait, mais n'arriva pas à la porter. La seule chose qu'il parvient à faire ce fut une grimace qui laissa passer un rire de la part de la jeune Weasley. Sacré Neville ! Brave et courageux. C'était quelqu'un d'adorable et il était difficile de ne pas l'apprécier ; car ce n'était pas ses ''petits'' trous de mémoire qui allait changer l'avis de la Gryffondor. Non, Ginny le considérait comme un de ses amis. Alors, que Neville prenait peine à soulever la valise d'Hermione, Ron se leva pour aider ce pauvre Neville. Tous deux soulevèrent la valise pour la ranger. Pendant ce temps, Ginny ne trouva rien de mieux que de proposer à Hermione de s'asseoir que ce soit au côté d'elle ou de quelqu'un d'autre.

Hermione et Neville saluèrent chaleureusement l’ensemble du wagon, soulagés d’être enfin délestés des tâches leur ayant incombé. Après tout, le poste de Préfet les obligeait à perdre leur temps dans la voiture destinée à cet effet, ainsi qu’à garder un œil constant sur tous les premières années en quêtes d’informations. « Demande à un autre et fous-moi la paix » leur aurait sûrement répondu Ron. C’est vrai quoi, à ses yeux, l’insigne aurait pu relever de la malédiction : cela vous désignait d’office comme celui qu’il fallait venir importuner au moindre pépin. Or, les pépins, Ronald préférait les créer, pas les régler.

La voix légèrement essoufflée d’Hermione résonna aux oreilles du Gryffondor avec beaucoup de douceur, le sortant de ses pensées officieuses.

- Est-ce vous pouvez m’aider à…

Il releva la tête et ses yeux se posèrent sur une énorme valise pleine à craquer. (Combien de manuels avait-elle encore acheté cette fois-ci ?) Elle, avec ses bras frêles, n’aurait jamais la force nécessaire pour soulever pareil fardeau, c’était évident. En preux chevalier qu’il était, il se devait de venir à sa rescousse. Vas-y Ron ! Sauve Hermione de mille tourments et récolte la récompense de la belle. Il s’était déjà levé lorsqu’une ombre passa devant lui. Neville l’avait devancé d’un quart de seconde, s’acharnant déjà à tirer sur la poignée de cuir. Une soudaine pointe d’irritation monta aux joues de Ron. Si déjà ce grand dadet lui piquait l’insigne de Préfet (d’accord, d’accord, le Gryffondor avait vraiment fantasmé sur un tel poste, et ce en dépit de tous les défauts qu’il pouvait y trouver), il était tout simplement hors de question qu’il lui subtilise les derniers honneurs. Avec la rapidité d’un félin, il se glissa sous le bras de Neville, et – ensemble – ils hissèrent l’imposante valises dans le filet à bagages. Si Neville soufflait comme un bœuf, Ron, lui, s’était déjà retourné pour récolter un sourire chaleureux et un « Merci » des plus sincères. Mais il déchanta vite : Hermione s’était empressée de s’asseoir aux côtés de Ginny et de bavarder joyeusement.

« Bah, pensa Ron. Au moins l’intention y était. »

Et il se replaça en face de Harry, bougon. Sa frustration augmenta d’un cran lorsqu’il apprit que Drago Malefoy avait également décroché l’insigne. Lui ! Ce petit avorton de Sang-Pur ! Et dans le camps adverse, nous n’avions ni Ron, ni Harry pour lui tenir tête… Non, nous avions Nev… Il inspira profondément, chassant cette rancune non fondée. Depuis quand éprouvait-il de la colère envers ses congénères ? Et particulièrement envers Neville qui était de leur côté, qui avait cru d’office la version des faits rapportée par Harry ; lui qui avait toujours voulu faire pour le mieux. Après tout, si cela pouvait lui donner confiance en lui, soit, c’était merveilleux qu’il soit Préfet. « N’empêche que ça aurait dû être Harry ou moi » ne put-il se retenir de penser.

- En tout cas, dit-il à haute voix en fixant Neville avec intensité, tu vas pouvoir donner pleins de retenues aux Serpentards sans avoir à te justifier ! Il faudrait que tu donnes des lignes à copier à Goyle, il déteste ça !

Et, manipulant une plume imaginaire, il écrivit sur une surface tout aussi inexistante :

- Je… ne… dois pas… ressembler à… un derrière de…. babouin.

Tout le monde éclata de rire (Luna éclata littéralement de bonheur) et il se sentit un peu revigoré. Après tout, à quoi bon décrocher des honneurs officiels quand on pouvait se mettre en valeur par une arme formidable : le rire ? Voilà bien quelque chose que l’on ne lui ôterait jamais ; son sens de l’humour et son ton sarcastique. Le reste du voyage se déroula dans la bonne humeur la plus générale, et quand le Poudlard Express ralentit à la gare de Pré-au-Lard, Ron mit pied à terre d’un petit air satisfait. Cette année, se promit-il, serait la sienne ; celle ou Ron Weasley ferait parler de lui. Peut-être même gagnerait-il sa propre notoriété ? Peut-être bien… Le visage radieux, il se dirigea vers les calèches, prêt à retrouver les couloirs miteux de Poudlard.

[HJ : J'ai la carte VIP qui m'autorise à passer avant Hermy ^^ lol ]

Neville se rassit rapidement sur un siège en face de Ron et près de Ginny, parce qu'il s'était fait mal au poignet en manoeuvrant trop expressément avec la valide d'Hermione. Mais hors de question de le montrer, surtout que Ron semblait, pour on ne sait qu'elle raison, quelque peu contrarié. Le Gryffondor appréciait beaucoup Hermione et ne voulait pas la décevoir. Il se mit un peu à rougir alors lorsque Ron sortit :

- En tout cas, tu vas pouvoir donner pleins de retenues aux Serpentards sans avoir à te justifier ! Il faudrait que tu donnes des lignes à copier à Goyle, il déteste ça !

Il ne savait pas quoi répondre. Il savait que Ron avait raison et que cet insigne lui donnait un certain pouvoir sur les autres élèves. Mais, d'un naturel timide, il n'était pas du genre à "profiter". D'autant que si Dumbledore lui avait confié ce rôle, il n'allait certainement pas abusé. Mais il fallait bien avouer que faire taire les Serpentards serait d'une grande jouissance. Ron sembla lire dans ces pensées :

- Je… ne… dois pas… ressembler à… un derrière de…. babouin.

Neville rigola avec joie, et ajouta :

- D'autant qu'on en connait plus d'un qui en ont !

La fille qui était dans le compartiment avec eux, mais qui n'avait pas encore prononcé un mot éclata de rire. Elle avait un rire cristallin un peu particulier, mais il invitait plus à sourire qu'à se boucher les oreilles.
Le sourire aux lèvres, Neville se pencha en avant pour récupérer Trevor qui s'était échappé de ses mains. A quatre pattes sur le sol, il récupéra l'animal aux pieds de Ginny. Lorsqu'il se releva, il annonça d'une voix confuse

- Euh...désolé, il est du genre indomptable...

Il se rassit rapidement à sa place, et entendit à cet instant une petite voix dire :

– Ne t’en fais pas. Des gens que tu ne soupçonnes même pas sont de ton côté et croient ta version des faits…

La phrase était complètement hors du contexte de la rigolade de tout à l'heure mais, elle était d'une telle vérité, qu'il ne fallait sans doute pas contredire. A cette occasion, Neville osa regarder Harry qu'il avait à peine salué tout à l'heure. Lui aussi le croyait.

- Elle a raison Harry...

Même si cela ne suffirait pas à le remettre de bonne humeur, car il semblait fatigué et contrarié, c'était naturel de lui faire comprendre qu'il avait des alliés en dehors de Ron et d'Hermione...

Le vieux train, qui avait vu les générations d’élèves se succéder les unes aux autres sur ses banquettes, vu des centaines de mains et de mouchoirs flottant au bout du quai, roulait et cahotait maintenant depuis un long moment… L’année était à peine commencée qu’elle apportait déjà son lot d’émotions et d’ennuis…

Sa fine main posée à la surface rugueuse de son énorme valise, où elle avait cru bon d’emmener, en plus des livres obligatoires tels que la Théorie des stratégies de défense magique de Wilbert Eskivdur, d’autres ouvrages tels que Le grand Albert des secrets et des vertus des herbes, Le visage regardé : le regard sur le visage et tant d’autres… Ses pensées se perdirent, l’espace de quelques instants, dans les tréfonds de ses souvenirs...

Un cahot...



Un autre cahot, puis un souffle éreinté, Neville tentait de soulever sa lourde valise...



Un changement de rails puis une silhouette, dégingandée, venant à l’aide de l’autre, maladroite...




Sortant de sa douce réminiscence, elle eut le loisir de voir que Ron venait d’aider Neville à soulever sa lourde malle... Un léger trouble voila sa vue à cette vision tandis qu’un léger frémissement lui parcourait l’échine. Se détournant rapidement, elle alla aussitôt s’asseoir aux côtés de Ginny, s’empressant d’engager une conversation pour dissimuler cette soudaine agitation. Cependant qu’elle discutait, elle regarda un instant Harry... Les traits tirés, le visage blafard sur lequel seuls ses cernes ressortaient -et non plus l’éclat de vie scintillant dans ses yeux-... Le pauvre garçon faisait peine à voir. Songeant avec tristesse que son âme devait bien être tourmentée –après tout, ne dit-on pas que le regard est la porte donnant sur l’âme ?- elle regarda en coin l’excentrique jeune fille qui leur tenait compagnie. Louf...Luna Lovegood. Toisant avec dédain le magazine qu’elle lisait avec ferveur en songeant que le rythme avec lequel celui-ci déblatérait des âneries n’avait d’égale que la vitesse avec laquelle le paysage défilait derrière les vitres, rendues poussiéreuses par le trajet, du Poudlard Express, elle détourna son attention de ce concentré de stupidité lorsqu’une voix des plus plaisantes se fit entendre.

-En tout cas, tu vas pouvoir donner pleins de retenues aux Serpentards sans avoir à te justifier ! Il faudrait que tu donnes des lignes à copier à Goyle, il déteste ça !

Tout d’abord scandalisée par ces intentions, et s’apprêtant à réprimander Ron pour avoir essayé de pousser Neville à profiter de sa situation, elle fut aussitôt coupée lorsqu’il reprit la parole.

-Je… ne… dois pas… ressembler à… un derrière de…. babouin.

Ainsi que les autres, la jeune préfète ne pu réprimer un éclat de rire alors que Neville ajoutait avec finesse...

- D'autant qu'on en connaît plus d'un qui en ont !

Calmant son rire peu à peu, les discussions reprirent lentement tandis que le vieil engin continuait sa course en direction de leur deuxième foyer... Sautant littéralement sur ses pieds à l’arrêt du train, elle confia Pattenrond à Ginny, puis interpella Neville :

Viens, nous sommes supposés aider Hagrid à rassembler les premières années!

Puis, sans attendre de réponse elle l’entraîna vivement dans le tumulte qui accompagnait habituellement l’arrivée du train, sa silhouette disparaissant au milieu de la foule d’élèves grouillant dans les couloirs...

Ron et Neville avait fini de hisser la lourde valise d’Hermione. Pendant que les garçons s’étaient donnés peine, Hermione avait elle, prit place au côté de la jeune rousse. Ginny lui offrit un sourire chaleureux pour lui ‘’souhaiter’’ la bienvenue. Hermione avait posé son regard vers Harry, Ginny l’imita. On pouvait voir que le jeune Gryffondor avait bien connu des jours meilleurs. Surtout aujourd’hui. Son visage était décomposé de moindre bonheur. Il faisait vraiment peine. Alors que la plus jeune Gryffondor du train (à l’occurrence Ginevra) de s’occuper d’Harry, Hermione, elle, avait posé un regard suspect vers Luna. N’y faisant guère attention, Ginny reposa son regard bleu vers le sol. Pensant à la rentrée qui arrivait, ses rêvasseries furent coupées par l’interruption de son frère, Ron. Levant la tête vers son confrère, elle pu se rendre compte qu’il insistait le brave Neville a profité de son poste de préfet. Des rires se firent entendre dans toute la salle, sauf peut-être Hermione qui fusillait Ron d’un regard noir. Après un rire, Neville répliqua à Ron qu’il connaissait des personnes comme l’avait -brillamment- dit le Weasley. C’est à cet instant que Trévor quitta les bras pour se poser à ses pieds. Le garçon se baissa et s’excusa.

« Ce n’est rien. »

Le reste de la conversation ne l’intéressa guère. La jeune fille était retournée dans ses pensées, pensant aux vacances finies. Bel et bien finit. Il fallait, à présent, s’habituer au rythme du travail. Cela ne serait pas la plus grande difficulté pour la jeune fille. Non vraiment, ce n’était pas ça qui lui faisait le plus peur. Non vraiment, le plus dur était sûrement à venir.
Le train ralentit. On pouvait apercevoir, par la fenêtre Poudlard à l’horizon. Un sourire parcoura les lèvres de Ginny. Les élèves se levèrent et récupérèrent leurs bagages. Hermione fut la première à se lever, prit Pattenrond et le mit dans les bras à Ginny. Surprise, Ginny caressa avec délicatesse le matou.

« Viens, nous sommes supposés aider Hagrid à rassembler les premières années ! »

Sans laisser personne le temps de réagir, Hermione entraîna Neville. Bientôt, ils furent hors de vue. Ginny, caressa une dernière fois Pattenrond, avant de s’engager, elle aussi, dans la foule ; sa valise dans une main, Pattenrond dans l’autre.