Il y avait une chose que Dolores regrettait. Une petite loi qu’elle avait instauré un peu trop vite, si bien que les conséquences l’effleuraient désagréablement. Dernier décret en date : les hiboux de l’école étaient désormais interdits d’accès. Ainsi, envoyer et recevoir du courrier plaintif serait un acte amoindri. Monsieur Rusard – un charmant homme – avait applaudi la réforme. Les petits chats sur les assiettes aussi, d’ailleurs. Pour être honnête, le moral de beaucoup d’élève s’en était vu sapé, et l’esprit de chaos et de vengeance qui planait alors jusque là s’était sensiblement dissipé. Un bon point.
Les jours avaient passés, semblables. Puis, lors d’une avant-midi maussade, le professeur Ombrage cacheta son dernier rapport en date. Une petite brique de cent douze mètres de parchemin ; soit deux mois et demi d’observations discrètes. Collaboration des collègues, agissement de Potter, méthodes d’enseignement mises en place, sans compter les informations techniques. De quoi occuper ce cher Cornélius. Emballage dans les règles de l’art ; enveloppe rose et épaisse, écriture pointue. Et là : problème. Dolores ne possédait pas de hibou personnel. Le sien somnolait tranquillement au ministère, à l’abri des mains cruelles des élèves. Tournant en rond, ses yeux globuleux oscillant de gauche à droite, la Grande Inquisitrice risqua un tour à la volière. Après tout, elle pouvait tout aussi bien réquisitionner les hibou d’autrui, la sécurité de l’école en dépendait…
…
Finalement, ce n’était pas une bonne idée. Ses doigts boudinés se couvraient de bleus, étouffant sous les multiples bagues. Ces sales bêtes ont de ces becs pointus ; à croire qu’ils sont aiguisés chaque matin. Sales gosses. Elle détestait les enfants. Nul doute qu’ils avaient apprivoisé leurs oiseaux pour mener une révolution volatile. Des sanctions seraient prises, oh oui ! A présent, elle était obligée d’emprunter le réseau des cheminées. Son gilet allait en être froissé. Et pas question de le donner à repasser aux Elfes. Ces répugnants petits singes y verraient un cadeau libérateur.
De retour à son bureau, c’est l’exaspération sur son visage flasque qu’elle égraina de la Poudre de Cheminette.
- Ministère de la Magie, articula-t-elle suavement.
Et un ronflement de flammes vertes se rua sur elle.
[Je te laisse continuer. Si tu veux que je décrive mon arrivée jusqu’à ton bureau, fais-le moi savoir, j’étofferai ;)]