Après une " merveilleuse " nuit orageuse, les élèves auraient pu s'attendre à pouvoir profiter d'une courte journée humide, certes, mais pas aussi pluvieuse que celle dont ils avaient écopée. Depuis que Bill était levé, il n'avait en effet pas perçu ne serait-ce que l'ombre d'une éclaircie, seuls les nuages lourds de pluie parsemaient le ciel de Poudlard, créant un climat qui n'était pas sans rappeler celle que l'on trouvait parfois dans certains films moldus créés dans le seul but de les effrayer. Cette pluie conjuguée au vent doux, certes, mais non moins frais qui transperçait l'atmosphère ainsi que la moindre fibre de vêtement ne présageait rien de bon pour le reste de la semaine. En somme, ce mois de janvier s'annonçait à la fois froid et pluvieux, génial non ?

Comme si leurs chers professeurs craignaient de les voir s'ennuyer à être ainsi contraints à l'enferment, ils n'hésitaient pas à les surcharger de devoirs depuis que les cours avaient repris. Certes, la cinquième année était une année importante dans le cycle de chaque élève de Poudlard, mais les nombreuses heures qu'ils passaient enfermés dans l'atmosphère poussiéreuse de la bibliothèque étaient-elles vraiment indispensables à la bonne réussite de leurs examens officiels ? Les professeurs pouvaient bien dire ce qu'ils voulaient, Bill n'en était pas très convaincu. De toute façon, qu'il le soit ou pas, cela ne changeait rien à la donne n'est-ce pas ? Après tout, l'autorité suprême ne revenait-elle pas à tous ces professeurs intransigeants et à leur bourreau de chef nommée Grande Inquisitrice de Poudlard ? Par les temps qui couraient, il était plus prudent de se taire et de rendre à temps les devoirs demandés si l'on ne voulait pas écoper d'une sanction démesurée vis à vis de la faute commise.

En tant que l'élève studieux et sérieux qu'il était *hum hum*, Bill avait donc prévu de s'offrir une nouvelle petite virée à la bibliothèque après l'heure du déjeuner, histoire de peaufiner un peu son devoir d'Histoire de la Magie et de terminer celui de Soins aux créatures magiques. Comme ce à quoi il s'attendait, l'heure du déjeuner passa à une vitesse folle, si bien que le jeune homme eut l'impression qu'il n'avait passé que quelques minutes en compagnie de son frère alors qu'il n'en était rien. Les frères Kaulitz se quittèrent donc à l'angle d'un couloir, Bill prenant lentement le chemin de la bibliothèque. Le Serdaigle ne comptait plus les heures qu'il avait déjà passées dans cette immense salle emplie des livres les plus rares et les plus anciens qui soient. Bizarrement, Bill se fichait un peu de ce que tout ces ouvrages pouvaient représenter, après tout ce n'était pas à eux qu'il devait ses disques d'or, si ? Et puis, honnêtement, rares étaient les élèves qui pouvaient prétendre sans mentir qu'ils appréciaient ces livres à leur juste valeur. Quoi qu'il en soit, ce fut en murmurant un faible " bonjour " à l'intention de la bibliothécaire que le germanique franchit les portes de la bibliothèque.

Comme cela était prévisible, la salle étaient bondée d'élèves qui, comme lui, avaient l'intention de faire leurs devoirs... ou souhaitaient simplement chercher une bonne formule qui leur permettrait de jeter discrètement un petit enchantement à Ombrage. Le jeune homme alla rapidement s'installer au coin d'un table, étalant ses livres un peu partout sans prendre garde aux autres personnes qui l'entouraient. Il put ainsi finir en toute tranquillité son devoir de Soins aux créatures magiques et commencer celui d'Histoire de la Magie. Tandis que les minutes passaient et que d'autres personnes étaient venues s'installer à proximité, le jeune homme décida qu'il avait assez travaillé pour l'après-midi et décida de se détendre en entamant sa énième lecture du " Quidditch à Travers les âges ". Tandis qu'il tournait une des nombreuses pages du volume, Bill entendit une petite voix qui s'adressait à lui. Relevant à regrets la tête de son livre, il posa les yeux sur une petit rouquine qui lui montrait un livre... En plus de reconnaître l'une des nombreuses Weasley, le Serdaigle reconnut aussi que l'ouvrage qu'elle lui montrait était le sien.

« Oui, en effet, ce livre m'appartient. » répondit-il en affichant son sourire le plus aimable.

En y regardant de plus près, le jeune Kaulitz s'aperçut qu'il s'était un peu étalé sur tout la longueur de la table. Il entreprit donc de rassembler tous ses ouvrages, tout en reprenant la parole pour s'excuser.

« Je suis désolé, quand je suis ici j'ai un peu tendance à occuper l'espace ; c'est mon côté désordonné qui reprend le dessus j'imagine... » déclara-t-il en récupérant un à un ses livres.

Bill. C'était Bill Kaulitz qui avait levé la tête. À présent, Ginny Weasley savait à qui elle s'adressait. C'était un Serdaigle de cinquième année. Lui et la jeune fille s'étaient déjà croisés. Mais à part quelques salutations par ici, par là, on ne pouvait pas affirmer que les deux jeunes étudiants se connaissaient.

La jeune Gryffondor lui montra le livre abandonné. Un soupir de soulagement l'empara quand le jeune garçon lui confia le manuel était bien à lui. Au moins, c'était une préoccupation, de moins. Ginny posa l'ouvrage à côté des autres manuels étalés sur la table. À présent, elle pouvait reprendre son travail tranquillement. Ce fut donc, en sérénité que, la jeune fille rouvrit son manuel de potions. Pour elle, l'histoire du livre abandonné était quasi oubliée. Seulement son camarade -Bill apparemment- s'agitait à côté d'elle, l'empêchant de se concentrer. Abandonnant l'idée de pouvoir travailler ainsi, Ginny posa l'ouvrage sur ses genoux, en essayant de comprendre la soudaine agitation de son camarade.

« Qu'est ce que tu...
- Je suis désolé, quand je suis ici j'ai un peu tendance à occuper l'espace ; c'est mon côté désordonné qui reprend le dessus j'imagine... »

Ginny pouffa gentiment. ''Son côté désordonné qui reprend le dessus'' ? On ne lui avait jamais fait le coup. Bien trouvé.

« Il n'y a pas de souci, le rassura-t-elle un sourire aux lèvres, on est tous un peu désordonné aussi. Puis c'est rien de méchant, quelques livres sur la table. »

Elle songea à sa mère. Mrs Weasley, elle, ne supportait pas le désordre. Certes, il arrivait que Ginny s’emporte parce que ses frères ne l’aidaient pas quand Molly leurs demander un peu d’aide en ce qui concerne le ménage, mais… Et puis, ce n’était pas sa faute si ses frères n’avaient rien dans le crâne dès fois. Non, mais !

« Je peux t’aider ? »

Autant être utile, si possible, et ranger les livres.