Citation :

Cher Journal,
Je m'appelle Félicie et j'ai cinq ans. Dans trois dodos, je vais rentrer à la grande école, maman dit que je vais y apprendre beaucoup de choses différentes et amusantes ! Je sais déjà écrire, tu as vu ?

PS : Maman a corrigé mes fautes mais bientôt j'écrirai toute seule, ne t'inquiète pas !

A bientôt,
Félicie Tyna Morrison.

Ainsi furent rédigés les premiers mots ou devrais-je dire, les premières phrases de la jeune Félicie. Ce fut en effet à l'âge de cinq ans que la petite commença son premier journal, alors que la plupart des autres enfants savaient à peine épeler leur nom. A cette époque, ses parents, Svetlana Morz et Brian Morrison, deux moldus, étaient loin de se douter que leur fille s'avérait être un vrai petit génie. Ayant appris à lire très jeune grâce aux cours particuliers de sa mère, institutrice dans le cycle primaire, elle se passionna rapidement pour la littérature et se mit à lire tout ce qui lui passait sous le nez. Romans imagés, bandes dessinées, revues pour enfants, le choix était vaste, elle étendait sa lecture aussi loin que son âge et ses parents lui permettaient. C'était aussi une petite fille calme, alerte et attentive. Fascinée par le monde et ses alentours, elle s'intéressait à tout, explorait, admirait... Tout lui paraissait grand et extraordinaire. A la longue, s'en devint fatiguant pour ses proches, elle avait tant de questions et d'idées ! Sans compter sur le fait qu'il fallait pouvoir la surveiller, sans quoi la petite serait volontiers partie explorer le monde.

Son départ de la maternelle pour poursuivre ses études en primaire, fut un grand changement pour elle. Les premiers jours furent plutôt amusants mais au fil des semaines, l'ennui commença à la gagner. Bientôt les journées lui parurent interminables, elle passait les heures de cours à regarder par la fenêtre, d'un air absent. On lui fit sauter une classe, mais cela n'arrangea guère les choses, bien du contraire. Ses instituteurs ne l'appréciaient pas vraiment, parce qu'elle connaissait toutes les réponses à leur matière tandis que les élèves se moquaient d'elle et la traitaient comme une bête de foire. A force d'être repoussée et injuriée, elle devient alors beaucoup plus méfiante envers les gens qui l'entouraient. N'ayant aucun ami au sein de sa classe, elle se réfugia dans les livres et dans leurs univers imaginaires. A sept ans, ayant déjà fait le tour de la plupart des bons livres pour enfants, elle approfondit sa lecture et se tourne vers les romans pour adultes.

Citation :

Cher Journal,
Aujourd'hui j'ai appris une nouvelle qui ne m'a pas fait plaisir. Je dis appris, mais ce serait plutôt entendu, puisque je l'ai découvert par moi-même. Hier soir, n'arrivant pas à trouver le sommeil, je suis descendue avec l'intention d'aller me servir un verre de lait dans la cuisine mais mes parents y discutaient encore. Je m'apprêtais à ouvrir la porte lorsque j'ai entendu qu'ils parlaient en fait de moi. Tu devines bien mon envie de savoir ce qu'ils pouvaient bien se raconter à mon sujet ! Alors je suis restée près de la porte, à les espionner. Ils étaient inquiets et ne cessaient de répéter qu'il n'était pas normal qu'à mon âge, je n'ai aucun ami. Je me suis sentie un peu blessée sur le moment mais quoi qu'il en soit, j'ai continué à écouter. Ma mère a alors évoqué le nom d'un spécialiste qui était soi disant excellent. Au début mon père semblait un peu réticent à m'envoyer chez ce monsieur mais petit à petit il se laissa convaincre et ils prirent la décision de prendre rendez-vous le plus tôt possible. Tu te rends compte ? Mes parents ne me trouvent pas normale, je suis sûre qu'ils pensent que je suis folle ! Je n'ai aucun envie d'aller à ce rendez-vous et je n'irai pas, tu peux me croire, j'en ai marre de toujours faire ce qu'ils me disent.

Félicie.

En effet, ce fut comme tel que Félicie apprit ce que ses parents mijotaient depuis un bon moment. Ce soir là, ils ne s'étaient évidement pas rendus compte qu'ils étaient écoutés et ils vinrent donc lui parler de leur décision quelques jours plus tard. Celle-ci ne voulu rien entendre, ils la laissèrent donc, connaissant son naturel têtu, mais avec la ferme intention de l'emmener consulter ce spécialiste, avec son accord ou non. Seulement, un événement inattendu vint perturber leur projet. Alors que Félicie s'apprêtaient à fêter son onzième anniversaire, une lettre non timbrée atterrit dans leur boite. Elle était admise dans la plus grande école de sorcellerie connue à ce jour : Poudlard. Un canular ? Ils se rendirent vite compte que non et durent se rendre à l'évidence que leur fille était née sorcière. Après la réception de cette lettre, tout se passa extrêmement vite, à tel point qu'ils laissèrent tomber leur rendez-vous chez le spécialiste. Les dernières semaines avant son départ furent particulièrement mouvementées. Toute la famille dut se rendre sur le chemin de Traverse, dans le but d'aller faire les courses du matériel scolaire pour sa première année. Cela leur prit une journée entière, journée qui fut, pour Félicie, l'une des meilleurs de sa vie. Entre les vitrines éblouissantes et la diversité des magasins magiques, la jeune adolescente ne savait pas où donner de la tête. Elle se sentait enfin dans son élément, comme si elle savait, depuis qu'elle était née, qu'elle était destinée à faire partie de ce monde magique. Puis vint le jour où elle se rendit sur le quai 9 3/4, le jour où elle prit le Poudlard Express et se rendit à Poudlard...

On peut dire que son départ pour Poudlard changea beaucoup les choses dans sa vie. Premièrement, plus de parents sur le dos. Deuxièmement, fini les cours ennuyeux des moldus et troisièmement, elle débarquait dans un univers nouveau, où personne ne connaissait son nom. Au début, bien que timide, elle parvint à se faire un ou deux amis. Ce n'était certes pas beaucoup mais au moins elle s'éloignait des livres dans lesquels elle avait toujours vécu. Aujourd'hui, son caractère a beaucoup changé, elle est beaucoup moins renfermée, voire quasi plus du tout. Elle se fond dans la masse de tous les autres adolescents de son âge, entourée de beaucoup plus de relations qu'il y a deux ou trois ans. Elle est toujours extrêmement méfiante aux premiers abords mais dans le fond, c'est une personne gentille et généreuse, avec un grand sens de l'humour. Elle n'est pas du genre à se faire remarquer mais demeure toujours curieuse et avide de connaissance, elle a l'esprit ouvert. Plus jeune, lorsque ses parents ignoraient encore son aptitude à la magie, ils inscrivirent également leur fille à des cours de musique, domaine dans lequel elle s'avère vraiment talentueuse, comme dans beaucoup d'autres. Son potentiel intellectuel se situe toujours bien au dessus de la majorité des élèves mais cela ne l'empêche pas de suivre les cours, elle y apprend toujours des choses nouvelle. Certains lui réservent un grand avenir mais Félicie, quant à elle, ne sait pas encore ce que l'avenir lui réserve. Après tout, comme on dit, qui vivra verra...