Invité | Sujet: Célestine H. Stanley ☮ Be happy ! Dim 3 Avr 2011 - 22:33 | |
| I. IDENTITÉ DU PERSONNAGE ♦ NOM : Stanley. Basique, comme nom, n'est-ce pas ? C'est un peu pour tout comme ça, dans cette famille. Simple. Enfin... Pas du tout.
♦ PRÉNOM(S) : Célestine Hope. Cette dernière aime bien son nom. Enfin quelque chose qui sort un peu de l'ordinaire. Et puis, ça sonne bien.
♦ AGE & DATE DE NAISSANCE : 16 ans, va sur ses 17. Est née le 12 décembre 1980.
♦ ORIGINE : Anglaise pur souche, addict au thé et au pudding. Londonienne depuis sa tendre enfance, comme toute sa famille. Ou un bout des Stanley, tout du moins. Est née Moldue. Oh, il ne serait pas impossible qu'un ou deux sorciers aient fait partie de la famille, mais, dans le doute, qualifions l'ascendance de Célestine de moldue.
♦ ANIMAL ÉVENTUEL : Sûrement pas. Célestine et les animaux ? Ça fait huit. Non pas qu'elle ne les aime pas, en fait ce serait plutôt l'inverse, mais elle n'arrive pas à s'occuper d'elle-même. Alors de quelqu'un d'autre... Pour tout dire, ses parents ont catégoriquement refusé que la jeune fille acquiert un animal dès sa première année, ce qui créa une relation... Troublante entre Célestine et les animaux, qui évite depuis lors d'avoir à s'occuper d'un animal.
II. APPARENCE & PERSONNALITÉ ♦ PHYSIQUE : Pas désagréable à regarder, c'est un fait. Non, on ne va pas dire que Célestine est "un canon", ce serait ridicule. On ne peut pas dire non plus que Célestine ne soit pas jolie, ce serait se mentir. Oui, restons sur le fait que la jeune fille est jolie à regarder. Enfin, pour la regarder, déjà, il vous faudrait baisser les yeux. Voui... Célestine est toute petite. Là, on ne dira pas qu'elle n'est pas bien grande, on ne dira pas qu'elle n'est pas si petite que ça, non, elle EST petite. 1,58 mètre pour être précis, pour vous faire grâce des millièmes de centimètre. En fait, sa taille est une source de complexes incroyable. Mettez-vous à sa place (pliez les genoux). Tout le monde aime l'embêter sur ce point, et prendre ça avec humour, à la longue, c'est plus faisable. Surtout, ne pas prêter attention aux blagues idiotes ("Hé, Célestine, Hope you grow, haha !"). Imaginez que l'on vous demande tout le temps, à vous, en sixième année, à seize dix-sept ans, qui faites partie des plus grands, des plus forts et des plus beaux, si vous êtes en troisième ou en quatrième année... Ce n'est pas vivable, tout simplement. Être entouré de gens plus grands les uns que les autres, qui font bien une, deux, ou trois têtes de plus que vous, qui peuvent voir sans problème le haut de votre crâne alors que vous ne pouvez pas voir chez eux ce qu'il y a au dessus du nez, c'est tellement frustrant que ça en devient blasant. J'exagère. Mais vous voyez le tableau. Cependant, ne vous méprenez pas pour autant. Célestine est loin d'être une petite fille chétive. Petite fille, oui, mais chétive... S'il s'avérait que vous l'embêtiez un peu trop... Un bon coup de coude bien placé vous ferait changer d'avis sur sa "fragilité". Même s'ils sont loin d'être saillants, et sans pour autant lui donner une carrure masculine, les centimètres que Célestine n'a pas on largement été compensés en muscles. Son passe-temps favori fut même à une certaine époque de soulever quelques poids après les cours, ce qu'elle se garde bien de dire à quiconque. Enfin bon. Sa silhouette reste néanmoins suffisamment mince pour qu'elle puisse être enviée de jeunes filles soucieuses de perdre quelques kilos. Sur ce point, on peut affirmer que Célestine est très chanceuse, car elle arrive à concilier une silhouette impeccable et des repas qui seraient dignes d'un géant, au vu des quantités titanesques que la rouquine arrive à ingurgiter, ce qui surprend pas mal de monde. Tout le temps faim. Bon. C'est vrai, il se peut que sa pratique plus que régulière en sport y soit pour quelque chose. Célestine se meut d'un pas très particulier, comme si elle traînait sans cesse les pieds. Elle n'est pas très adroite, et, pour avoir une idée de sa démarche, imaginez presque une personne un tantinet droguée (bien que la rouquine ne consomme aucune substance illicite).
Parlons maintenant du visage de Célestine. Comme dit plus haut, il serait trop modeste de dire qu'il est juste "moyen" ; la jeune fille possède un certain charme, qui peut ne pas laisser indifférent tant que l'on ne s'intéresse pas aux grandes blondes botoxées/siliconées perchées sur talons aiguilles. La première chose qui se remarque (de loin), chez elle, est sa couleur de cheveux. Roux vifs. Enfin... Roux, blonds, bruns, noirs... Tout y passe, si bien qu'on ne soit pas vraiment sûrs de la couleur d'origine de Célestine. Pour l'heure actuelle, celle-ci a opté pour le roux, alors continuons dans ce sens. Roux, mais roux au pointes décolorées, roux presque rouges, même les roux sont déclinés dans de multiples combinaisons. Roux vifs pour le moment. Tenons-nous à cela, ce sera plus simple. Des cheveux aussi fins que roux, très dégradés et agrémentés d'une frange, que la jeune fille préfère porter lisses lui encadrent un visage assez ovale, tout ce qu'il y a de plus basique. Pour continuer dans la simplicité, nous dirons que ses traits sont fins sans pour autant l'être trop, son nez est droit, sa bouche ni fine ni pulpeuse, ses pommettes si rebondies ni saillantes... Cependant, ces dernières s'ornent volontiers de fossettes lorsqu'elle rigole, donc très souvent. Ses yeux, de jolis yeux en amande sous des sourcils correctement épilés, sont d'un vert profond, qu'elle s'amuse à maquiller au rythme de ses envies et de ses humeurs, alors impossible de vous fournir plus de précisions, car elle ne se maquille jamais deux fois pareil. Ces derniers, au lieu d'être animés d'une lueur d'intelligence comme chez beaucoup de monde, son illuminés par des éclats de malice, de rire et de joie, car, comme dit Célestine, "On a qu'une vie, alors si tu la perds à faire la tronche, je te plains.". D'ailleurs, la rouquine tire toujours des têtes extraordinaires, et il quasiment impossible de la voir sérieuse, ce qui fait partie intégrante de son charme.
♦ STYLE VESTIMENTAIRE : Le style vestimentaire de Célestine est, lui aussi, complètement décalé pour quelqu'un qui sortirait d'une bonne famille, mais, après tout, ce n'est pas le cas, on ne peut pas franchement qualifier la famille de Célestine de "bonne", alors ne nous attardons pas sur ce détail. Bien sûr, Célestine doit vêtir la plupart du temps l'uniforme de Poudlard, ce qu'elle fait, mais à contre-cœur. C'est vrai, ça, où est l'originalité dans un vêtement tel que l'uniforme ? Pourquoi tous les élèves devrait-il s'habiller de la même manière ? Pourquoi des jupes pour les filles, des pantalons pour les garçons, et des pulls cravates pour tout le monde ? Alors, pour diversifier un peu, d'une part, et d'autre part parce que la rouquine ne peut masquer son côté négligé, Célestine ne porte jamais son uniforme impeccablement. La perfection, ça n'existe pas, c'est vrai. Mais il y a quand même un minimum, que la jeune fille ne fait même pas l'effort d'atteindre. Sa cravate n'est jamais serrée, et pend toujours lamentablement autour de son cou, son chemisier blanc (qui a un peu perdu la couleur blanche qu'il avait autrefois...) n'est jamais boutonné jusqu'au col, son pull baille d'un peu tous les côtés, est détendu en plus d'être tâché, sa jupe est perpétuellement froissée, même juste après avoir été repassée, ses chaussettes hautes ne sont plus de la même longueur, et pour couronner le tout, Célestine a jugé utile de remplacer les traditionnelles ballerines noires (mystérieusement disparues après une escapade dans la Forêt Interdite...) par une paire de baskets rouges en toile. Les profs ont beau la punir pour son accoutrement, rien n'y fait. En dehors des cours, Célestine arbore plus facilement de la couleur, des vêtements excentriques, du jean troué en passant par le gilet en dentelle, bref bref bref, tout ce que vous n'oseriez jamais porter. Mais le pire, c'est que tout lui va, alors si vous vous retournez sur son passage, vous vous demanderez pourquoi l'instant d'après, car sur elle, rien ne choque. En réalité, Célestine se fout complètement de la mode. Elle achète uniquement des fringues parce qu'elles lui plaisent, après, si elle passe pour quelqu'un ayant mauvais goût, tant pis. La rouquine déteste en revanche porter du noir. L'uniforme y est, alors... "Égayez votre quotidien, portez des couleurs !" Telle est une autre de ses citations. Les avis sont partagés sur son style vestimentaire ; certains la qualifient de Rock & Roll', d'autres de punk, d'autres carrément de folle... Célestine ne prétend pas appartenir à un mouvement en particulier, car elle ne porte que ce qui lui plaît, sans se soucier d'autre chose que de trouver des vêtements confortables. Pour faire simple, si vous la cherchez, tentez de repérer la tâche colorée...
♦ AUTRE(S) : Célestine est déjà une particularité en elle-même, alors pourquoi s'embêter à trouver des choses qui la différencient encore plus du commun des mortels ? Oh, on peut éventuellement dire qu'elle possède un tatouage situé derrière l'oreille (un nuage), un sur le poignet (un cœur), un autre sur la cheville (un rasoir rose) et un sur la cuisse (une croix) qu'elle s'est fait faire en début d'année. Chacun d'eux représente quelque chose de cher à la jeune fille, et ont pour elle une symbolique particulièrement forte. Elle possède également un piercing au nez, qu'elle porte rarement.
♦ CARACTÈRE : Peu importe que Célestine soit impulsive, parfois irréfléchie, imbécile, et peu importe qu'elle possède tous les défauts du monde, il est certain qu'avec elle vous ne pourrez pas vous ennuyer une seconde. Elle fait partie de ces gens qui affichent toujours une mine réjouie, hilarante en toute circonstance, qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente... Pour certains, la rouquine peut être franchement agaçante, tandis que pour d'autres se retrouver avec Célestine est une partie de plaisir. En fait, la jeune fille est un peu le "rayon de soleil" de Poudlard. Toujours est-il que la jeune fille ne vous laissera pas indifférent. En permanence en présence d'un être humain, Célestine ne supporte pas la solitude. Il s'agit d'une des rares choses qu'elle déteste profondément, plus encore que les cours d'histoire de la magie ; c'est dire. Se retrouver seule est d'ailleurs une de ses pires phobies, car il est bien connu que l'Homme est un animal de société ; à ses yeux, les gens seuls sont soit dépressifs voire suicidaires, ou bien traumatisés. Célestine est le genre de personne qui n'hésite pas à aborder les autres, pour quelque chose d'important... Ou pour rien du tout. Elle s'attache avec une étonnante facilité aux gens, et si vous lui demandez la moindre chose insignifiante, comme l'heure, elle serait bien capable de vous compter parmi ses amis dès l'instant où vous ouvrez la bouche et dites un mot. Ce débordement d'affection habituel pose parfois problème ; Célestine ne saisit pas tout le temps les remarques désobligeantes, et si vous tenez à vous débarrasser d'elle si vous ne la supportez pas, il vous faudra une bonne dose de patiente pour lui faire intégrer que vous ne pouvez pas la sentir. De son côté, Célestine n'arrive pas à éprouver d'antipathie envers quelqu'un, à moins que vous n'ayez déterré la hache de guerre, en tout cas, ce n'est pas elle qui viendrait ouvrir les hostilités. Il lui arrive très souvent d'appeler les gens par leurs noms de famille, de se la jouer un peu bourrue, un peu garçon manqué, mais cette attitude est loin d'être réellement méchante. Il s'agit juste d'un genre qu'elle se donne, mais cela résulte plutôt venant de sa part d'une démonstration affective, car il est vrai qu'elle prend parfois un malin plaisir à embêter les gens. Mais Célestine, c'est aussi quelqu'un chez qui vous pourrez aller vous plaindre, pleurer sur son épaule, lui raconter vos malheurs sans avoir peur de rien ; elle feindra de s'intéresser à vos problèmes sans que vous ne vous rendiez compte de rien. Célestine, c'est quelqu'un qui fera semblant de jouer les psys pour que vous puissiez vous sentir compris. Célestine, c'est quelqu'un chez qui vous pourrez passer vos nerfs, la traiter de tous les noms sans qu'elle en tienne rigueur. L'erreur est humaine, quoi. Célestine, c'est quelqu'un chez qui vous pouvez vous défouler sans risquer quoi que ce soit ; aussi, Célestine, ça peut être quelqu'un qu'on aime bien. Une des choses que Célestine adore le plus, c'est de faire plaisir aux gens ; aussi n'hésitera-t-elle pas à partager la moindre chose qu'elle pourra, quitte à être embêtée par la suite, pour votre simple plaisir. Désigner la rouquine comme quelqu'un d'égoïste serait ne pas regarder la vérité en face. Cet excès de gentillesse pose aussi parfois problème ; rares ne sont pas les gens qui ont voulu "abuser" de son caractère peut-être trop facile. De plus, impossible de lui ouvrir les yeux ; dans sa tête, elle vit dans le monde qu'elle s'est imaginé, un monde où tout le monde est heureux, où la tristesse, la colère, et tous les défauts humains n'ont pas leur place. Cependant, ne pensez pas que la jeune fille en soit débile pour autant. Certes un peu bornée, mais loin d'être stupide. Enfin, façon de parler.
Célestine, c'est aussi le genre de fille qui ne réfléchit absolument pas avant d'agir, et ce depuis sa tendre enfance. Pour elle, la conséquence de ses actes ne vaut pas grand chose. On peut dire qu'elle est du genre à rentrer dans le tas, et réfléchir ensuite. Énormément impulsive, elle peut être capable du meilleur et du pire sur un simple coup de tête. On pourrait citer beaucoup d'exemples de son manque total de réflexion, comme la fois, où, par simple coup de coeur, elle avait investi plusieurs gallions dans une sorte de gadget complètement inutile s'accrochant aux clés et servant à repérer des sources d'eau du moment qu'elle soient situées à moins de vingts mètres de la personne, chose qui s'était révéler ne jamais fonctionner suite à une expérience portée près d'une piscine, ou encore la fois, où, par manque totale de jugeote, elle avait reversé une bonne partie de l'argent qu'elle possédait sous la main pour aider les sectes à se développer en Ouzbékistan. Elle est tout à fait le genre de personne qui ne vous dira jamais non pour un pari tel qu'il soit, se fichant éperdument de ce que les gens peuvent penser. Après tout, c'est eux que ça regarde. En fait, la rouquine fait partie de ces rares personnes que le ridicule ne parvient pas à achever. En cours, c'est pareil. Réfléchir ? A quoi bon, darling ? C'est un truc que font les intellos, alors, ça sert à rien de faire semblant de piger quelque chose aux leçons. Bosser ? C'est un truc que font les gens qui ont envie de retenir tout un tas de trucs inutiles et qui serviront à rien dans la vie. Avoir un projet ? C'est un truc que font les gens qui sont sûrs d'avoir un avenir. Glander ? Ouais, ça, c'est faisable. Pour tout dire, Célestine se fiche un peu des cours enseignés à Poudlard. On peut dire que les profs ne l'apprécient pas particulièrement, puisque, lorsque la jeune fille décide qu'elle ne pigera pas quelque chose, inutile d'insister. Cependant, ce n'est pas pour autant que Célestine irait se mettre tout au fond d'une salle, chahuterait, ou perturberait qui ou quoi que ce soit. Non... Elle préfère dormir. C'est plus constructif. Son projet d'avenir ? Nada. Ouvrir une boutique, improviser. De tout de façon, "elle a le temps de réfléchir, et pis, c'est pas comme si sa vie en dépendait". En effet, même si la jeune fille est plus le genre de personne à sécher les cours à l'approche du moindre rayon de soleil, elle n'est pas quelqu'un de mauvais pour autant. "No futur", seulement.
Bon. Il est vrai que Célestine peut sembler sortir un peu du lot. Il n'empêche qu'elle n'en reste pas moins un être humain, doté de sentiments divers et variés. Même si elle évite à tout prix de le montrer, Célestine pleure, quelques fois. Ou est en colère, bien que rares sont les gens qui peuvent se vanter d'avoir vu pleurer Célestine. Comme tous les adolescents de son âge, la jeune fille éprouve quelques fois du chagrin suite à une déception amoureuse, à des problèmes familiaux, bref, tout ce qu'une fille de seize dix-sept ans pourrait subir... Et apprendre de la vie, parfois dans le mauvais sens. III. HISTOIRE & RP♦ HISTOIRE PERSONNELLE :
Partie I : Chérie, je crois qu'on ferait bien de prendre des vacances. Loin d'ici. Très loin. Quelle heure était-il ? Peut-être six heures, peut-être cinq heures, peut-être même moins. Si ça trouve, il était deux ou trois heures. Du matin, bien sûr. Il fallait dire que chez les Stanley, on avait un peu perdu la notion du temps. Jeter un coup œil au réveil, ça aurait été se déprimer encore plus. Ça aurait synonyme d'un calcul automatique, machinal, le genre de truc que vous faites dans votre semi-coma, quelque chose qui tient du réflexe, que vous ne pouvez vous empêcher de faire sur le temps de sommeil qu'il allait rester au jeune couple. Après tout, il pouvait être six heures cinquante neuf, ça ne changerait rien, il faudrait quand même se lever à sept heures. Alors inutile de regarder ce fichu réveil. Il fallait ne penser plus qu'à une chose ; s'occuper de Célestine.
Peut-être que le fait d'avoir eu un bébé avait été une erreur. Peut-être était-ce encore trop tôt. Peut-être que le couple n'était pas encore tout à fait prêt à avoir un enfant. En tout cas, il était là, et comment ! Il manifestait sa présence à toute heure du jour et de la nuit en envoyant une dose impressionnante de décibels. Et puis, Célestine n'étant pas vraiment le genre de gamin que l'on arrive à faire taire en donnant un bisou, il fallut une bonne dose de courage à Ellen pour se tirer des couvertures et aller en titubant jusqu'au berceau de sa fille. Là, le rituel reprenait, imperturbable. Prendre la fillette dans ses bras, marcher pendant au moins une heure dans l'appartement, tout en chantonnant, donner à manger à celle qui aurait, par la suite, au vu des quantités énormes qu'elle engloutissait, un appétit d'ogre, la re-promener dans l'appartement, éventuellement lui donner une fois de plus à manger, puis tenter de la recoucher pour espérer seulement quelques heures de répit... Tel était devenu le quotidien des Stanley. Mer-ve-illeux. Et dire que la gosse n'avait que huit mois... Le premier mois, les deux parents avaient trouvé cela très pénible, mais résistaient tant bien que mal. Après tout, un bébé d'un mois mérite de l'attention. Au bout des deuxième et troisième, même chose. Le quatrième, lui, fut franchement plus dur. La fatigue commençait à s'insinuer progressivement dans les deux jeunes adultes, pour ne plus les quitter à partir du cinquième mois. En effet, il n'y avait eu, contrairement à ce que l'on osait encore espérer, aucune amélioration depuis le premier mois. Les suivants, eux, semblaient être sortis tout droit d'un cauchemar ; les Stanley ne rêvaient même plus d'une nuit complète de sommeil, leurs tympans leur hurlaient de faire cesser les cris, la vie sociale du couple s'était réduite à un gosse hystérique, bref, la vie des jeunes adultes était devenue terriblement pénible, monotone, ennuyeuse, plate, rien de ce que les jeunes adultes avaient connu en emménageant dans ce petit appartement londonien. Ellen, jeune femme résignée, qui avait tiré un trait sur un passé dont elle ne parlait jamais, qui était destinée à une belle carrière dans l'industrie de la mode, qui avait des rêves, des ambitions, à qui la chance souriait, qui prévoyait d'ouvrir sa ligne de vêtements à Paris ou à Milan, avait tout plaqué pour Sacha, l'homme nettement moins ambitieux qu'elle rencontra. Ce dernier, lui, rien ne le prédestinait un bel avenir ; né de parents tous deux irresponsables, que la garde d'un enfant avaient rendus dépassés, dépressifs et in-affectueux, eut une enfance pour le moins médiocre, enchaîna à partir de la fin de l'adolescence petits boulots sur petits boulots faute d'avoir un diplôme en poche, jusqu'au jour il rencontra celle, qui, peut-être, lui donnerait un avenir. Un belle femme, bien droite, bien propre, et avec qui il vécut une relation passionnée. A cause de cette même amourette, cette-dernière emménagea dans un appartement plus ou moins médiocre avec son conjoint. Jusqu'alors, la vie, pour eux, c'était un jeu. Un pari risqué, où perdre la partie, c'était ne pas pouvoir manger durant les fins de mois. C'était une course à qui taquinerait le plus l'autre. C'était un jeu de hasard, où on envisageait pas de lendemain, où il fallait improviser pour vivre. C'était loin d'être la routine, c'était excitant, c'était peut-être ça qui les avait poussé à avoir un enfant.
Mais, peu à peu, les jeux, les rires et tout ce qu'ils impliquaient s'étaient transformés en cris, en pleurs, et une tension sans borne s'était installée au sein du couple. Ellen se mettait franchement à douter du choix qu'elle avait fait quelques temps plus tôt, et songeait à reprendre les études de mode qu'elle avait commencé. Sacha, lui, devenait de plus en plus dépressif ; si Ellen partait, il ne s'en relèverait sûrement pas. C'était elle qui lui avait donné une lueur d'espoir, c'était elle qui allait lui donner l'occasion de faire quelque chose de sa vie, c'était elle qui aurait fait de lui le père qu'il ne se voyait pas devenir.
Oui, le couple était formel sur ce point ; Célestine ne leur avait apporté que des ennuis.
Partie II : Chérie, je crois qu'on a des ennuis. Sérieux. Sacha se regarda encore une fois dans le miroir de la salle de bain. A présent, tout en lui le répugnait. Ses cheveux, trop courts, trop longs, jamais comme il fallait, son nez, trop crochu, trop plat, ses dents, trop jaunes, trop blanches, ses yeux, trop petits, trop grands, ses muscles, trop saillants, trop inexistants... Il avait vieilli, à n'en plus savoir qui il était vraiment. Vivre au rythme des humeurs d'une gamine bien débile sur les bords et d'une femme qui semblait comme indécise et absente avait fait de lui un tout autre homme, plus mûr, certes, mais dont l'existence se bornait à tenter de nourrir une petite famille qui vivait dans la même monotonie que lui. Bien sûr, il aimait sa fille. Elle était sa chair, elle était son sang, mais... Est-ce qu'il l'aimait bien ? Ça, c'était moins sûr. Quand il y repensait, son caractère de petite fille teigneuse leur avait pourri la vie. Ok, ce n'était pas elle qui avait choisi de venir au monde, mais, malgré tout, il ne pouvait pas s'empêcher de lui en vouloir, sûrement une façon indirecte de s'en vouloir à lui-même. Lorsqu'elle ne criait pas, elle trouvait le moyen de faire une bêtise à la gravité variable, de faire des dégâts plus gros qu'elle, et, à chaque fois qu'on la réprimandait, elle prenait sa figure de petit ange qu'elle n'était pas mais qu'elle savait mimer à la perfection. En fait, c'est comme si elle ne remarquait pas que son foyer était au bord de la déchirure.
Déchirure qui ne tarda pas à avoir lieu.
On était à présent en été 89. Rien ne laissait présager que des événements pour le moins particuliers allaient avoir lieu. Nan, en fait, si. Pour tenter de recoller les morceaux, Sacha avait tenté de planifier une sortie familiale à la campagne ; il pensait que le fait de changer d'air allait peut-être créer -à défaut de resserrer- de nouveaux liens au sein de la famille. Rien ne pouvait l'emballer plus que cette journée. Rien ne semblait faire plus plaisir à Célestine qui allait pouvoir courir dans de grandes étendues vertes au lieu de courir sur du bitume. Cependant, rien n'avait l'air de terrifier autant Ellen. Elle aussi avait salement vieilli. De sa fraîcheur d'antan, de son teint de jeune fille il ne restait plus rien ; de profondes cernes marquaient son visage, ce dernier s'était creusé de façon spectaculaire, et bien qu'elle soit encore jeune, elle paraissait facilement dix ans de plus que l'âge qu'elle avait réellement. Si on comparait deux photos à quelques années d'intervalle, on aurait pu croire à deux personnes sans aucun lien quelconque tant la différence était saisissante.
Toujours était-il que ce qui devait arriver arriva ; montant dans une espèce de vieille voiture achetée d'occasion, la famille s'en alla pour une sortie palpitante en pleine campagne. Après avoir bravé la panne d'essence, défié les nids de poules plein la route et affronté courageusement la crevaison d'un pneu, les Stanley s'installèrent au bord d'un lac en vue de faire un pic-nic. Après avoir mangé, et comme le temps était particulièrement beau, les adultes laissèrent leur fille gambader dans la nature, et ce fut pour Sacha l'occasion d'aborder avec sa femme le sujet qui lui brûlait tant les lèvres depuis des jours et des jours ;
- Ellen... Comment on en est arrivés là...? Son ton était presque suppliant, et sa voix tremblante tellement il appréhendait la réponse de la jeune femme. - Je ne vois pas de quoi tu parles. Elle avait l'air foncièrement agacée par cette question, et nul doute qu'elle ne voulait pas y répondre. - Fais pas comme si t'avais pas compris. Je veux dire, avant... - Avant c'était avant. Maintenant, y'a Célestine. On a grandit, c'est tout. Et au cas où t... - AHHHHHH !!
Ce cri, c'était Célestine, bien sûr. Si la fillette était du genre à crier beaucoup, elle n'était pas du genre à crier pour rien (enfin, tout était relatif... Pas un rien pour elle, quoi qu'il en soit) et sans une (bonne) raison. Et puis, ce cri... Si différent de ceux qu'il avaient l'habitude d'entendre... Pas un cri colérique, résigné, pas la sorte de cri que les deux adultes avaient l'habitude d'entendre sortir de la bouche de leur fille. Non... Un cri d'effroi. Un cri qui leur glaça les entrailles, puisque Célestine n'avait pas peur de grand chose, et était plus du genre à jouer avec les araignées plutôt qu'en être effrayée. Alors, qu'est-ce qui pouvait la terrifier au point de la faire émettre un son pareil ? Se faisait-elle du mal, lui faisait-on du mal ? Avec une fillette de neuf ans de la trempe de Célestine, on pouvait s'attendre à tout. Au meilleur... Mais surtout au pire.
Avec une espèce de boule serrée dans la gorge, un espèce de nœud dans l'estomac et un espèce de poids dans la poitrine, les deux adultes se hâtèrent près du lac, d'où venait le cri. La retrouver ne fut pas chose facile. D'une part, la végétation foisonnante empêchait toute visibilité, avec les hautes herbes, les roseaux... Et, d'autre part, Célestine n'avait plus les pieds sur terre, au sens propre du terme. Elle était dans l'eau. Jusque là, vous allez me dire qu'il n'y a rien de bien grave, d'autant plus que la rouquine savait nager. Elle aurait pu tomber dans le lac, cela va de soi, et pas la peine d'en faire une affaire d'état. Seulement voilà, un détail, un très gros détail, puisqu'il s'agissait de Célestine en personne, avait fait s'effondrer Ellen et faisait tâche dans le paysage.
En effet, Célestine avait doublé, non, pas doublé, triplé ou peut-être même quadruplé de volume. Elle ressemblait maintenant à ces enfants obèses que l'on voit dans les documentaires, à se gaver de frites et de gâteaux.
Imaginez un instant la panique qui s'était emparée des parents... Voir leur fille gambader en pleine campagne, et la retrouver quelques minutes après gonflée comme un ballon... Difficile de trouver une comparaison potable pour décrire la peur qui s'était emparée des parents. Célestine, elle, était en pleurs. Mais, des vraies pleurs, ce coup-ci. Pas ces espèces de colères habituelles. Son corps désormais déformé flottait sur la surface du lac, à quelques mètres de la rive boueuse, où la fillette avait probablement glissé. Il se ballotait, et dérivait doucement, au gré des mouvements de l'eau...
La première étape, et non des moindres, fut de sortir la rouquine de l'eau. Il s'avéra qu'on dût appeler des habitants du coin qui leur prêtèrent une corde, en vu que Célestine l'attrape pour pouvoir la tirer jusqu'au bord du lac, mais devant le peu de succès de l'opération, durent aller la chercher avec la corde en question et un matelas gonflable qui leur servit de radeau de fortune, bref, délicat. Tout ceci en essayant de calmer la fillette qui ne cessait de se débattre tant qu'on ne lui aurait pas donné une explication qu'on était pas capable de lui fournir, et calmer quelqu'un alors qu'on est dans un état sûrement plus médiocre encore est tout simplement hors de portée d'un être humain.
La seconde étape, elle, fût de comprendre le pourquoi du comment. Pour cela, on dût tenter de faire parler Célestine, qui, entre deux sanglots, parvient à expliquer :
- Je sais paaas... J'étais près du lac, et... J'ai vu un canaaaaard... Alors... J'ai voulu lui donner du pain que j'ai trouvé... Par terre, et... Il a pas approché alors que je voulais que lui donner à manger alors... J'ai voulu qu'il le mange et je me... Suis approchée et... J'ai glissééééé ! Et l'eau elle était froiiiiiiide !! Alors j'ai pas réussi à respirer parce que c'était froid, et j'ai coulééé... Pis tout d'un coup j'ai grossiiiii ! Je suis énorme ! Et j'ai flotté !
Si, dans les premières secondes du récit de la rouquine, son ton était désespéré, il s'était plus ou moins transformé au fil des mots qui émanaient de sa bouche en un ton presque amusé, car c'est quand même pas tous les jours qu'on est sauvée de la noyade par un acte inexplicable...! Et le pire, dans cette histoire, c'était que le vieux morceau de pain imbibé de l'eau boueuse du lac flottait toujours à côté d'un canard qui, on l'aurait juré, regardait la scène d'un œil amusé. On ne put jamais tirer plus d'explications de ce mystérieux fait. Mais, d'un côté, on ne chercha pas vraiment à en savoir plus -parfois, mieux vaut rester dans l'ignorance- dans un premier temps. Lorsqu'on réussi, non sans peine, à faire rentrer la fillette dans la voiture pour l'amener à l'hôpital (fillette qui n'était même plus choquée de rien, et que l'obésité ne dérangeait absolument pas, soit dit en passant), un autre évènement particulier s'était produit, sans que personne ne s'en rende compte. Tout l'opposé du premier, en fait. Arrivé à l'hôpital, on se rendit compte que Célestine... Était redevenue parfaitement normale. Même ses vêtements ne s'étaient pas détendus suite aux changements brutaux de corpulence. Certes, la rouquine n'était pas franchement très propre, mais pas plus que d'habitude lors d'une virée en campagne.
Cet événement plutôt effrayant allait changer les vies de façon radicale de tous les membres de la famille Stanley. Mais ça, ils n'en avaient encore pas conscience. Pas tous.
Partie III : Chérie... Aide moi. Il s'était écoulé un peu moins de deux ans depuis que Célestine avait subi des déformations morphologiques dans le lac. Deux ans... Ce n'est pas grand chose, n'est-ce pas ? Deux ans, on est bien d'accord, c'est rien du tout. Pourtant, en deux ans, les choses au sein de la famille Stanley avaient changé du tout au tout. Si, autrefois, le couple était heureux et vivait en paix, et même si les choses s'étaient un peu gâtées avec l'arrivée de Célestine, on arrivait encore à joindre les deux bouts, mais ce n'était plus du tout le cas maintenant.
Il fallait dire que si Ellen s'était pas barrée de la maison, les choses auraient sûrement été un peu différentes. Mais, elle était partie, alors inutile de vous décrire comment aurait pu être le cadre familial, puisqu'il n'était pas comme il aurait pu être.
Tout avait commencé juste après le fameux incident du lac. Sur le coup de l'émotion, la jeune femme n'avait pensé qu'à une chose : "sauver" sa fille. Ça avait été la panique, enfin bon, pas besoin de vous faire un dessin, mettez vous juste à sa place. Puis, lorsqu'on avait remarqué que la fillette était hors de danger, une froideur sans égale s'était emparée d'Ellen de jour en jour. Tout à coup, elle était devenue distante, ne répondait plus que quand cela était nécessaire, exigeait être tranquille à toute heure du jour et de la nuit, pleurait souvent, s'enfermait, écrivait beaucoup, s'absentait, bref, un fossé de la taille du Grand Canyon s'était creusé entre elle et sa famille. Sans que l'on sache pourquoi. Puis, ce qui devait arriver arriva. Inutile de nous étendre sur le sujet, je pense que vous avez compris. Au cours des grandes vacances de l'entrée en 6ème de Célestine, Ellen n'avait prit qu'une petite valise avec le strict minimum dedans, et on ne l'avait plus revue. Ne s'étant jamais mariée avec Sacha, couper les ponts avec sa famille fût plutôt aisé.
Même s'il avait envisagé cette possibilité depuis des mois et des mois, ce fut un sacré coup pour Sacha, qui eut beaucoup de mal à s'en remettre. Au début, il chercha à comprendre pourquoi. Pourquoi elle le quittait sans explications ni au revoir ? Pourquoi elle quittait jusqu'à sa fille ? Pourquoi n'avaient-ils plus de nouvelles ? Etait-elle malade, dépressive, ou quoi que ce soit ? On ne put jamais avoir d'explication. Tout du moins, Sacha se refusait à penser que cette hypothèse là puisse être la cause de son départ. Non, pas ça. Ils avaient toujours vécu avec sans y penser plus que ça. Sacha était passé par un peu tous les états de la déprime. Se noyer dans l'alcool, la drogue, et toutes les substances que les hommes consomment en imaginant qu'ils vont se sentir mieux après. Le jeune homme avait même envisagé le suicide, seulement voilà, il n'allait quand même pas laisser sa fille toute seule, bien que la possibilité fut très tentante. Mais non, il ne pouvait pas être égoïste à ce point.
Pour Célestine, le départ de sa mère fût une tout autre chose. C'était comme si, au début, elle n'avait pas eu conscience de ce qui se passait. Sacha lui avait dit que sa mère était partie en vacances, et, si elle vécu quelques jours sans se douter de rien, elle finit vite par se rendre à l'évidence ; sa mère était partie. Ce n'était pas tant la perte de l'être humain qui l'avait affligé, cette femme qui se prétendait sa mère mais qui ne s'était presque jamais occupée d'elle, mais bel et bien la douleur que cela avait donné à son père. Disons que les vacances d'été qui précédaient sa rentrée en sixième ne furent pas les plus gaies de sa vie. La tristesse ambiante dans la désormais "maison familiale" Stanley avait au moins eu un avantage : faire changer la rouquine. Elle était passée du stade de petite fille je-vous-embête-et-ça-me-fait-plaisir à quelqu'un de beaucoup plus généreux et serviable. En voyant la déprime de son père, toute envie de se faire remarquer s'était dissipée, tout caprice s'était envolé, et on assistait en direct à un changement de personnalité radical. Célestine s'était forgée une coque, une carapace impénétrable, voilà tout. Elle savait pertinemment qu'elle était devenue la seule chose importante dans la vie de son père, et elle s'efforçait de tout faire pour rester cette unique personne qui, elle en était sûre, parviendrait à sortir son géniteur de son piètre état. La rouquine devenait serviable, patiente, elle n'hésitait pas à donner un coup de main là ou elle pouvait, à avoir de jolies intentions discrètes par-ci par-là... Tout à coup, elle était devenue souriante, plaisante, agréable, délirante, parce que tout le monde sait que le rire aide à guérir les maux. Quelqu'un ne connaissant pas la situation de Célestine aurait pu la croire parfaitement épanouie ; mais cette jovialité qu'elle se donnait, c'était plus pour cacher ses larmes. Cependant, elle ne pu jamais perdre ses éclats de rire, qui ne la quittent pas aujourd'hui encore. La seule différence entre maintenant et le passé, c'est que toute trace de tristesse s'est envolée.
Comme on ne peut pas être éternellement négatif, disons que le départ d'Ellen avait au moins eu pour avantage de faire changer Célestine... Dans le bon sens !
Partie IV : Chérie, tu sais, tu pourras quand même revenir pendant les vacances... La vie de Célestine n'avait pas franchement été passionnante durant toutes les années qui avaient précédé les fameuses vacances, les vacances d'été avant son entrée en sixième, où les principaux bouleversements s'étaient effectués dans sa petite existence. Oh, bien sûr, il y avait déjà eu l'incident du lac, mais mis à part ça, la rouquine avait eu une vie plutôt plate, sans rien de notable ni intéressant. La routine, quoi. Cependant, ces vacances étaient riches en surprises... Pas toujours très bonnes. Vraiment riches. Tout d'abord, le départ de sa mère, on l'avait envisagé, mais on ne s'y était pas vraiment attendu. Pas encore. On pensait que c'était juste une mauvaise passe. Bon. La mauvais passe s'était avérée très mauvaise et très longue, mais bon, passons, c'est pas comme si vous connaissez pas les détails de l'histoire.
L'autre chose qui avait renversé Célestine et son père, ce fut juste un bout de papier.
Un petit bout de papier, pas plus grand que ça, pas plus joli que ça, pas plus extraordinaire que ça. Un peu atypique, certes, puisqu'il s'agissait d'un bout de parchemin comme on en voyait plus, mais tout de même. Cependant... Quel contenu ! Sacha n'aurait jamais cru que des petites lignes manuscrites écrites à l'encre verte puissent autant remuer un estomac. Déjà, même son contenant était surprenant au vu du sceau qui scellait l'enveloppe dans laquelle elle était parfaitement pliée. Quatre animaux... Bizarroïde. Si Sacha était un jeune homme plus très sain ni en très bonne santé, il n'était pas non plus sujet aux maladies. Seulement, il ne passa pas loin de l'arrêt cardiaque en commençant la lecture de la lettre.
Sa fille... Quoi, sa fille ? Une sorcière ? La bonne blague.
Au début, le coeur de Sacha s'était mis à battre la chamade en lisant les premières lignes. Une sorcière. Une sorcière ! Une sorcière ? Une sorcière ?! UNE SORCIÈRE !! Le visage du jeune homme était passé par plus ou moins toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, et ses traits par plus ou moins toutes les expressions envisageables. Il avait eu chaud, puis froid, s'était mis à trembler et était devenu rigide comme une planche, n'avait plus osé regardé la lettre et avait gardé les yeux rivés dessus, bref bref bref, ce fut encore un coup pour le pauvre homme... Célestine, sa petite fille... Sa toute petite fille... Elle lui faisait tellement penser à sa mère, parce qu'elle en était tout l'inverse... Une sorcière... On aurait juré qu'une larme avait roulé sur la joue mal rasée de Sacha. Célestine, elle, regardait son père avec de grands yeux. Elle était en train de siroter une limonade sur une chaise à la cuisine, et était tellement éberluée par la réaction de son père qu'elle s'était figée, la paille encore dans la bouche, la bouche elle-même entrouverte.
Puis, Sacha jugea que c'était le moment. Le moment de tout lui annoncer. Elle devait savoir. Cette lettre allait lui en dire plus long sur elle qu'elle n'avait pu en savoir depuis onze ans. Avec une profonde inspiration, il s'assit sur une chaise devant Célestine, et ouvrit la bouche et avec un pauvre sourire, lui annonça :
- Hey ! Je crois qu'il faut qu'on cause. Je pense que t'es en âge de savoir certaines choses... A propos de toi. Et de ta mère, aussi. Tu vois la lettre, là ? Ben, comment dire ça... T'es une sorcière, voilà. Si j'étais au courant ? Plus ou moins, ouais. C'est pour ça qu'elle est... Partie. Elle m'avait jamais trop parlé d'elle, parce que je savais qu'elle s'était engueulée avec sa famille. En fait, quand elle m'avait dit pourquoi, je l'avais pas cru, mais je suis bien forcé de la croire maintenant... En fait, ses parents, donc tes grand-parents, c'étaient des sorciers, aussi. A ce qu'il paraît. Et... Pas elle. Elle l'a mal pris, et a coupé les ponts avec sa famille qui étaient tous comme... Comme toi. Tu es... Ce qu'elle a toujours rêvé d'être. Et tu vas partir... Dans cette école... Toi aussi, tu t'en vas...
Sacha avait fini en pleurs. La tête dans les mains, les cheveux rejetés en arrière. C'était la première fois qu'il s'ouvrait comme ça à sa fille... C'était la première qu'elle comprenait, qu'elle apprenait des choses sur elle-même et sa propre famille. C'était la première fois qu'on ne lui cachait plus rien... C'était la première fois qu'elle pleurait comme ça avec son père, aussi. Malgré ses chaudes larmes, Célestine sentit que le fait de s'être confié de la sorte avait fait du bien à son père. Cela avait fait du bien à son père, mais également à elle, qui était quand même la première concernée dans l'histoire. Elle n'en revenait pas. Elle ? Une sorcière ? Ça expliquerait la prise de poids soudaine au lac... Mais d'un côté ça sonnait un peu faux. C'était le genre de truc qui n'arrivait que dans les films, et encore, le pauvre héros martyre qui se découvre des pouvoirs magiques... Cependant, elle ne pouvait empêcher les larmes de couler et elle ne pouvait pas non plus s'empêcher de croire ce que lui disait son père. Ça lui paraissait même évident, en fait, comme si sa nature profonde venait de lui être révélée, et qu'au fond d'elle-même elle l'avait toujours su. Toutefois, cette illumination plutôt brutale la fit se sentir mal un très court instant, la réjouit la minute d'après, pour la désespérer un peu plus par la suite et lui donner envie de le crier sur les toits juste ensuite. Puis, la rouquine revint quelques instants sur terre. Et l'atterrissage fit mal. D'une main tremblante, elle se saisit du papier que tenait fermement son père. Il était moite, un peu trempé, et les larmes que Célestine s'était essuyé du revers de la main n'arrangèrent pas son état et eurent pour effet d'encore plus salir le parchemin. Essayant de faire en sorte de déchiffrer les petites lignes vertes
Partie VI : Chérie, t'as quand même bien grandi, tu sais... {UC}
♦ EXEMPLE DE RPG : 1/ Vous êtes dans la bibliothèque en train de faire des recherches pour votre sujet à rendre le lendemain matin. Vous souhaitez tourner la page du livre que vous êtes en train de feuilleter, mais sans le vouloir vous la déchirez. Que faîtes-vous, sachant que Mme Pince, la bibliothécaire se trouve dans les parages ?
Une bibliothèque, c'est, par définition, un endroit avec beaucoup de livres, tout le monde le sait. Oui, demandez autour de vous, très rares seront les gens qui ne sauront pas vous donner la signification du mot "bibliothèque". Par contre, ce qui est un peu moins évident, c'est d'avoir déjà mis les pieds dans une bibliothèque. Tout le monde sait ce que c'est, mais pas si rares que ça les gens n'ayant jamais été dans un endroit pareil. Célestine faisait partie de ces gens. La notion de livre lui était plus ou moins familière, mais de là à en lire par plaisir... Non, les rares fois où la rouquine avait ouvert un livre, c'était pas obligation pure et simple. Jamais on ne l'avait prise le nez dans un roman, jamais on ne l'avait entendu parler d'un écrivain en vogue, jamais on ne trouvait dans son sac la moindre page. Oui, Célestine aurait tout aussi bien plus être allergique aux livres que ça n'aurait fait aucune différence. Elle avait toujours vécu sans ces vieux pavés poussiéreux, et il n'y avait pas de raison que cela change. A Poudlard, elle pouvait à chaque fois passer d'une année à l'autre de justesse, mais, c'était pas grave, elle "se rattraperait l'an prochain, vous verrez". Seulement, au bout d'un certain temps, la jeune fille réalisa que, d'année en année, elle ne se rattrapait pas du tout, et, pire encore, ses résultats scolaires devenaient de plus en plus médiocres. En fait, Célestine fonctionnait sur ce schéma : "Je le ferai après", "encore cinq minutes et je m'y mets", "oh, une mouche ! Et une deuxième ! Bon ben il se passe tellement de choses ici que pour faire mes devoirs, c'est foutu...".
Seulement voilà, à force de tirer sur la corde, elle craque.
Au bout de six ans passés au Château, Célestine semblait tout juste avoir intégré cette notion. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir essayé de trouver des moyens divers et variés pour faire faire ses devoirs autrement qu'en réfléchissant. Tenter de les donner aux intellos de sa classe s'était révélé ne pas fonctionner, pour plusieurs raisons : de une, les intellos avaient beau être lèche-bottes, c'était pas pour autant qu'ils allaient se mettre à faire les devoirs des autres pour rien, alors ils commençaient à revenir cher à Célestine, en argent, en bonbons et petits objets du genre ; de deux, même après une corruption réussie et bon marché, les profs se rendaient quand même compte que ce n'était pas la rouquine qui était capable de pondre des choses si intelligentes. Ne pas les faire du tout entraînait parfois un retrait de points direct à sa maison, alors à force de se faire réprimander par ses camarades, Célestine avait réfléchi à d'autres moyens. Les bâcler s'était avéré ne pas fonctionner des masses non plus, et les perdre ne pouvait marcher qu'à de rares occasions, parce que bon, les paumer tous les jours n'était pas franchement crédible. Les faire quelques minutes avant la sonnerie, ça faisait trop hard aussi. Des fois, tout ce que les élèves avaient à gratter nécessitait plus que quelques minutes, et je ne vous parle même pas de les faire en début du cours. Feindre l'aide de ses camardes pour pomper honteusement leur copie avait marché un temps, le temps que les élèves se rendent compte de la supercherie.
En bref, il fallait qu'elle les fasse par elle-même, c'était, réflexion faite, le seul et unique moyen pour ne pas être dans la merde et pour ne pas se mettre trop ses camarades à dos.
C'était donc pour cela que Célestine Hope Stanley s'était rendue dans la bibliothèque en cet après-midi ensoleillé. A sa connaissance, le nombre de fois où elle avait pénétré dans une pièce semblable à celle-ci pouvait se compter sans problème sur les doigts d'une main. Il lui avait donc fallu une dose de courage incroyable pour se concentrer sur les bouquins sans penser au dehors, aux activités "constructives" qu'elle aurait pu faire, comme regarder le calamar, ou encore faire s'affoler les plus jeunes en leur racontant des histoires sur leur avenir prochain, ou pourquoi pas compter le nombre de brins d'herbe qu'elle voyait (elle l'avait déjà fait). Mais NON, elle ne devait pas. Il FALLAIT qu'elle reste concentrée sur le papier. Les sortilèges, c'était sympa, non ? En effet, les sortilèges, c'était sympa, et Célestine aurait encore pu bosser si elle avait dû étudier cette matière, mais non, il s'agissait d'histoire de la magie. Autrement dit, motivation : zéro.
Cependant, la rouquine prit tout le courage qu'il lui restait en main, inspira un grand coup, et se plongea dans l'ouvrage qu'elle venait de faire descendre avec peine d'une étagère mal placée. Elle mit tout d'abord un temps fou à trouver le sommaire du livre, à le lire une bonne dizaine de fois pour tenter de trouver les informations qui auraient pu l'intéresser, pour finalement se rendre compte qu'elle s'était trompée de rayon et qu'elle avait emprunté un livre traitant des fonds marins.{UC}
IV. HORS JEU ♦ COMMENT AS-TU CONNU CE FORUM ? Via un partenariat sur TG. =D
♦ AGE IRL : 15 ans.
♦ PERSONNALITÉ ÉVENTUELLE SUR L'AVATAR : Hayley Williams ♥
♦ EST-QUE TON PERSONNAGE POSSÈDE(RA) UN POUVOIR SPÉCIAL ? Nop, le fait d'être complètement barrée étant déjà une sacré particularité. x)
♦ DÉSIRES-TU ÊTRE PARRAINE(E) ? : Non, merci. ^_^
♦ AS-TU LU LE RÈGLEMENT ? : Ouaip, bien sûr. (: Je confirme les dires de la demoiselle :) Ohw, c'est gentil ça =D *PAN*
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