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[3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière

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Lysander Gilson
Lysander Gilson
SERPENTARD7ème année
    SERPENTARD
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[3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière Lumos-4fcd1e6

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MessageSujet: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyMar 8 Aoû 2017 - 19:10

Soufflant un long nuage de brume, Lysander battait du bout de son pied l’herbe mourante comme pour sommer la terre de rendre la chaleur qu’elle avait volée. L’hiver de cette année s’annonçait en grande pompe, vraisemblablement décidé à faire concurrence aux détraqueurs et le jeune homme plissait les yeux pour discerner la silhouette du château au milieu du brouillard matinal. Son visage pâle n’aurait pas grand mal à passer inaperçu, mais malheureusement pour ses projets de camouflage son habituelle tenue sombre n’était sans doute pas le meilleur choix. Elle en avait de belles Lina, à lui donner rendez-vous dès que les portes s’ouvriront, mais semblait peu réceptive au fait que lui avait à peine dormi cette nuit et guère plus la précédente, charmante nuitée aux frais d’Henrryyy - en paiement de leur petite altercation quelques jours auparavant - au milieu des rats et des substances indéterminées. Charmant premier novembre auquel avait succédé un épuisant second jour passé sur une chaise à rattraper frénétiquement le retard que son excursion de l’autre côté du sous-sol lui avait valu. Il avait dormi quatre heures et remit son urgente douche au soir-même pour être à l’heure, elle avait intérêt à lui ramener un petit-déjeuner !
Et sinon quoi ? Il resterait quand même l’écouter et lui faire la remarque serait de bien peu d’utilité.
Fermant les yeux et roulant des épaules pour en chasser les sensations de froid et de fatigue, il sentit une ride se dessiner malgré lui sur son front : que lui voulait-elle ? Trois semaines après leur nuit dans les toilettes, deux après la récidive qui avait condamné tous les élèves, son cœur marqua une nette accélération devant ce compte à rebours. Il croisait les doigts pour qu’elle n’ait pas follement décidé de se tourner vers lui pour… N’importe quoi de dangereux. Il se demandait si elle avait vraiment rejoint l’A.D. – et esquissa un sourire en pensant que cela convenait tellement bien à la Lina qu’il connaissait ! – et si elle avait entendu parler de son ancienne allégeance. Par précaution ses faux galions étaient toujours dans le rembourrage de son matelas, au milieu de ses réserves personnelles, et il n’osait même pas y passer la main pour en sentir la chaleur. Un soupire invoqua un nouveau filet blanchâtre. Il y aurait une certaine ironie à ce que l’histoire se répète, la blairelle venant vers lui pour l’inviter à se mêler à ses camarades, mais il espérait vraiment ne pas avoir à argumenter contre elle… Surtout sur ce sujet. La jeune femme était intuitive et intelligente, alors que lui sentait de jour en jour ses défenses s’affiner, en même temps que montait en lui un poignant sentiment d’urgence.
L’agenda partagé avec son beau-père arrivait à ses dernières pages alors qu’il ne recevait pas vraiment de nouvelles encourageantes.
Ce qui l’incitait à imaginer toutes les catastrophes qu’on ne lui annonçait pas.

Le serpent avait un temps repris sa coutume de parcourir la moindre feuille de chou laissée dans la salle commune ou même dans la Grande Salle durant les repas, mais il avait vite été dégouté de ce qu’il y lisait et avait abandonné l’idée d’en tirer la moindre information utile. Si un événement vraiment important devait avoir lieu, certainement qu’il serait sur toutes les lèvres, le reste n’était que gâchis de temps, d’énergie et de moral, trois précieuses ressources. Il porta malgré lui la main à sa poche arrière et, après un instant d’hésitation, sortit un bâton de réglisse qu’il cassa en deux avant d’enfourner un morceau de la taille d’une phalange et de le mordre avec vivacité, laissant le goût amer se répandre, cherchant les traces de sucré du bout de la langue. C’était écœurant mais le vert et argent ne pouvait pas s’en passer, une fascination semblable à celle qu’avait eue sur lui la magie noire quand il cherchait une solution à sa relation désastreuse avec les enchantements. Comme une heure avec le Carrow et la Shafiq, à entendre répéter à l’excès combien ils sont stupides, comment la magie reconnaît prétendument un pur de sang et l’épargne alors que la démonstration sur une pauvre créature la laisse dans un état lamentable, avant de voir abordé un sortilège tabou ou une formule dont on n’aurait mentionné le nom que sur le bout des lèvres moins d’un an auparavant. C’était horrible mais il avait déjà rempli deux cahiers et la moitié d’un troisième.
Lina le regarderait-elle pareillement si elle jetait un œil à ses descriptions cliniques ? Pas sûr que le simple prétexte d’être « fils d’infirmier » suffise… Mais il pourrait peut-être lui poser la question directement, ce devait être elle qui arrivait !
Il serra les lèvres. Lui demander ça et : si elle pensait parfois à la préfète dont elle avait pris la place. Au poids de l’emblème qui ornait sa robe à présent, au poids des regards des plus jeunes à qui on avait vanté la place et qui se retrouvaient maintenant… Désillusionnés. Peut-être que sa nouvelle position lui mettrait un peu de plomb dans la tête, il l’espérait. Le cobra enfonça ses mains dans ses poches par réflexe, puis les ressortis en sentant le cylindre de bois s’échauffer au contact de ses doigts. Cette fois, il ne voulait pas risquer d’accident, même avec aussi peu de témoins qu’un lapin ou un imprudent rouge-gorge. Un mélange de dégoût et de désespoir l’habitait depuis quelque temps, à cause de ces accidents qui se répétaient et des migraines qui l’assaillaient périodiquement en classe. Un état d’esprit qui n’aidait en rien, il était largement conscient, et devait même alimenter les sordides et incongrues pensées qui germaient quelque fois avant de disparaître, ne lui laissant qu’un goût de cendre dans la bouche et une vague peur. Il était en train de changer, se disait l’étudiant, de se faire contaminer par cette masse qui le noyait. La frontière était diaphane entre le refuge et la prison…

A dix pas, à présent, il pouvait clairement discerner que c’était bien elle et se retint de faire un pas en arrière. Son cœur s’emballa à nouveau, une mauvaise habitude ces derniers temps : il avait l’impression que les choses allaient trop vite. Hors de contrôle. Il aurait presque préféré qu’il neige juste pour cacher quelques instants encore le visage de la jaune et noire. Un blizzard glacé comme le souffle d’un détraqueur, qui peut-être réveillerait un vague instinct de survie dans sa carcasse qui dépérissait. Piquer une tête dans le lac serait sans doute un bon substitut… Il la salua en retenant un sourire : c’était bien une idée de gryffondor ça, que de vouloir risquer une grippe carabinée pour quelques instants où l’adrénaline brouilleraient vos perceptions. Une semaine de grippe, peut-être pire s’il se débrouillait bien, une semaine passée à se faire chouchouter par Mme Pomfresh – en fermant les yeux sur la nouvelles Mangemort… Pas un si mauvais plan, mais pas le moment d’y penser. Il espérait que le battement frénétique de ses sourcils passe pour un effet du froid ou de la fatigue plutôt qu’une tentative peu discrète de chasser la perle salée qui tentait de se frayer un chemin vers la surface. Comme un cri désespéré. Un cri que même en pensée il n’osait formuler.
Il braqua sur elle ses prunelles brun sombre en concentrant son attention sur ses paroles.
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Lina H. Kaveline
Lina H. Kaveline
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MessageSujet: Re: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyMar 15 Aoû 2017 - 17:56

Ce qu'ils avaient surnommé la Nuit de Souffrance l'avait profondément affectée. Il lui arrivait parfois que la cicatrice qui courait sur tout son bras la démange atrocement dans des moments de stress. Elle avait même réussi une ou deux fois à rouvrir la plaie à la seule force de ses ongles. Du coup, elle les avaient coupés plus court. Pourtant, la douleur de cette nuit n'était rien comparé à celle d'Halloween. En provoquant l'épouvantard pour protéger Abigail et Andrée, Lina s'était sentie forte, en confiance. Presque touchée par la grâce. Elle n'avait éprouvée aucune crainte quand elle avait prononcé le contre sort. Mais la douleur était finalement venue de façon insidieuse, quelques jours plus tard. Le souvenir de sa sœur était venue la hanter, nuit après nuit, ou dès que son esprit n'était plus focalisé sur quelque chose de précis. La Poufsouffle s'était donc, comme à chaque fois que les choses n'allaient pas, enfermée dans le travail, passant plus d'heures que nécessaire à la Bibliothèque. Malgré tout, depuis le 17 Octobre, une idée ne l'avait pas quittée. Elle ne savait pas ce que pensait Lysander mais elle tenait à s'expliquer et à lui assurer qu'elle n'était pas coupable du tag qui avait provoqué la punition collective.

Ce matin – là, elle se réveilla beaucoup trop tôt. Le dortoir était encore plongé dans l'obscurité, mais elle n'était plus fatiguée. Depuis son lit, elle pouvait entendre la pluie s'écraser sur le sol et rebondir contre les fenêtres. Elle grimaça. La sorcière jeta ses jambes hors du lit et ramassa ses affaires de toilette. Au moins, elle aurait le temps de prendre un bain pour commencer sa journée, et ce n'était pas plus mal. Blasée, elle se dirigea vers la Salle de Bain des Préfets. Elle avait longtemps rêvé d'y mettre les pieds, et c'était enfin le cas. Mais Lina avait du mal à savourer cet instant : elle avait l'impression que son insigne était sale et pesait une tonne sur sa poitrine. Elle savait comment elle l'avait obtenue, et il n'y avait pas de quoi se vanter. Pourtant, elle se devait de faire bonne figure. Le badge doré sur sa robe pouvait aussi lui permettre d'avoir accès à de nouvelles informations, potentiellement utiles pour la Résistance.
La jaune et noire pointa sa baguette vers les différents robinets de la pièce, et l'eau jaillit bruyamment de ces derniers. Sur le coup, elle sursauta, avant de se rendre compte que tout était normal. Elle tenta de sa laver soigneusement. Ses cheveux étaient devenus ternes depuis quelques temps, et elle espérait qu'un bon rituel de beauté leur rendraient leur aspect d’antan. Est – ce que quelques lotions et crèmes pouvaient lui enlever toutes traces de fatigue et de tristesse. Quand elle se rhabilla, elle s'observa dans le miroir. Ses yeux avaient perdu de leur éclat et s'étaient cernés de noir. En trois semaines, elle avait peut – être perdue 3 ou 4 kilos. En soit, ce n'était pas énorme, mais sur son corps déjà mince, ce poids en moins était visible. Nouvelle grimace. Elle ferait un détour par les cuisines pour ramasser de quoi manger. A cette heure-ci le petit déjeuner n'était pas encore servi, et le rendez – vous qu'elle avait donné au Serpentard, l'empêcherait sûrement de se remplir l'estomac. Elle sécha ses cheveux et quitta la pièce en laissant son linge sale dans un panier : elle le retrouverait propre ce soir, délicatement posé sur son lit.

Sans faire de bruit, elle se dirigea au rez – de – chaussée. Techniquement, ce qu'elle faisait était légal, mais depuis quelques temps, Lina avait l'impression que même respirer était devenu un crime. En revanche, pénétrer dans les Cuisines était effectivement une entorse au règlement, mais tant pis. C'était la seule règle que la jeune femme avait enfreinte, et ce, dès le début de sa scolarité.
À son arrivée, plusieurs elfes l'accueillirent en piaillant, et Lina leur répondit poliment en souriant. Elle leur demanda de mettre du chocolat chaud dans une gourde, et elle récupéra plusieurs brioches qu'elle rangea dans son sac. Voilà qui devrait suffire pour leur petit – déjeuner. Elle salua d'un geste de la main ses complices puis quitta la Cuisine pour se diriger vers le parc.

La pluie avait cessé de tomber, et tant mieux. La sorcière ajusta son épaisse écharpe autour de son cou, empêchant ainsi l'air de s'infiltrer. Elle n'avait pas froid, mais l'atmosphère était humide ; le rendez – vous n'allait pas être agréable. Après avoir descendu les ernières marches, Lina jeta un regard circulaire dans le parc, à la recherche de Lysander. Elle le distingua malgré la brume, à quelques pas d'elle. La blairelle lui fit un signe de la main mais il ne répondit pas. Soit il ne l'avait pas vu, soit il était de dos. Gênée par son geste, elle baissa les yeux et s'avança mollement vers lui. Elle n'aimait pas se sentir ridicule.
Enfin, elle put distinguer son visage. Ses yeux couleur noisette se posèrent sur elle. Il n'avait pas l'air ravi de la voir, et elle espérait que c'était seulement à cause de l'heure matinale. Elle refusait de croire qu'il pense que c'était elle qui avait provoqué la Nuit de Souffrance. Elle baissa les yeux un bref instant.

« Salut. La sorcière tenta un sourire timide. Puis elle plongea le nez dans son sac. Elle retira la gourde, et les brioches qu'elle fourra dans les mains de Lysander. Tiens, petit – déjeuner surprise ! »

Elle pointa du doigt un rocher relativement plat qui émergeait de la terre et s'y dirigea. La roche serait sûrement froide, mais au moins, ils pourrait tout les deux s'asseoir, ce qui était beaucoup plus pratique pour discuter et manger.
Elle s'installa en tailleur sur la pierre et hésita. Soit, elle rentrait de suite dans le tas. Soit elle passait par les politesse habituelles. En vérité elle préférait cette deuxième option, mais le stress qui pointait dans son ventre ne lui permettrait pas d'attendre une dizaine ou même une quinzaine de minutes d'échanges cordiaux. Et puis vu le froid, Lysander apprécierait sans doute qu'elle passe à l'essentiel.

« Ce n'était pas moi. Pour la Nuit de Souffrance. Et je ne sais pas qui a fait ça ».

Le ton était plus calme que ce à quoi elle s'était attendu. Sa voir n'avait pas tremblée, mais son regard trahissait sûrement son inquiétude. Pour se donner une contenance, elle reprit des mains de son camarade une des pâtisserie et mordit dedans. Étonnamment, le gâteau était encore tiède. Pour faire passer le tout, elle bu une gorgée de chocolat chaud et posa le récipient entre eux pour qu'il puisse se servir s'il le souhaitait.
Timidement, elle chercha son regard, en quête d'une réaction. Elle mâchouilla encore un peu sa brioche. Son attitude n'avait rien de très sérieux, pourtant, l'instant qu'elle vivait en ce moment était très important pour elle. Mine de rien, elle ne voulait pas que Lysander lui en veuille, soit fâché, ou n'importe quoi d'autre. Pour l'instant elle espérait surtout préserver leur relation.

« Que... Qu'est – ce qu'ils t'ont fait à toi... ? »



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Lysander Gilson
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MessageSujet: Re: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyJeu 24 Aoû 2017 - 23:46

Le froid et l’humidité ambiante, combinés avec l’heure indécemment matinale, étaient de bons alliés pour quiconque désirait un peu de tranquillité, c’était bien le seul avantage que le serpentard trouvait dans l’observation du parc désert à travers le brouillard qui scintillait vaguement sous les doigts d’un soleil poussif. Ici, au milieu de ce silence, sautant d’un pied sur l’autre en jouant avec la brume qui s’échappait à chaque souffle, il sentait la pression incessante battant ses idées se relâcher quelque peu et n’avait plus peur de penser à tous ces sujets qui lui minaient l’esprit, parfois en termes peu élogieux – surtout lorsqu’il s’agissait d’un certain inspecteur dont la récente vengeance était encore inscrite sur son visage. Aussi fut-il mitigé en voyant la blairelle s’approcher, hésitant entre le contentement de ne pas avoir à patienter plus longtemps et le regret de voir arriver au galop ses angoisse dans une crampe d’estomac qui était un rappel plus que flagrant de l’insécurité ambiante. Après tout, Lina était préfète maintenant, et sans aller jusqu’à dire qu’elle laisserait tomber ses convictions – leur dernière rencontre lui avait montré qu’elle n’était pas du genre à rester assise – ce nouveau statut rendait ses paroles d’autant plus lourdes qu’elles reposaient sur le sombre destin de quelqu’un d’autre. Et que les nouveaux dictateurs locaux avaient très bien pu la placer dans cette position privilégiée pour l’avoir à l’œil – il se mordit la gencive pour se forcer à ne pas regarder son insigne lorsqu’elle franchit finalement la distance qui les séparait, alors qu’il se demandait vaguement s’il serait venu à l’esprit des Mangemorts de l’ensorceler pour enregistrer les conversations qui étaient tenues.
Il ne put rester fermé très longtemps après l’arrivée miraculeuse d’un sac rempli de brioches au creux de ses bras et répondit à son salut avec un semblant de sourire – l’estomac semblait bel et bien être la base de sa relation avec la noire et jaune. Sans doute n’était-ce pas une coïncidence si leurs quartiers étaient si proches des cuisines.

Il attendit qu’elle se mette à parler d’elle-même de la raison de leur présence ici, et se vit désigner un rocher non loin en guise de réponse à sa question informulée. Lina ne semblait pas spécialement à l’aise et il se demanda un instant s’il devait dire quelque chose pour l’aiguiller… Incertain, il n’osait pas non plus ouvrir le sac posé sur ses genoux, ni même loucher sur la gourde qui promettait à sa gorge une chaleur plus que désirée.

« Ce n'était pas moi. Pour la Nuit de Souffrance. Et je ne sais pas qui a fait ça ».

Après une minute d’un inconfortable silence, elle avait donc décidé de rentrer dans le tas. Lysander déglutit pour faire passer le goût acide que l’évocation de leur charmante nuitée avait réveillé – elle, et les discussions qui avaient suivies – et plongea son regard dans celui, franc, de la poufsouffle. La jeune femme semblait pleine de doutes malgré le calme de sa voix, et ces doutes rassurèrent quelque peu le garçon. Elle n’était plus la flamme indomptable qui avait pris cette dangereusement stupide décision l’autre nuit, peut-être cette discussion pouvait-elle vraiment être plus qu’un dialogue de sourds… Il se recula imperceptiblement lorsqu’elle se pencha vers lui, mais il n’y avait pas de peur dans ses gestes lorsqu’il la laissa se servir parmi les pâtisseries. Pour appuyer cet état et parce qu’il avait besoin d’une poignée de secondes encore pour décider de ce qu’il allait dire, il se servit également et savoura une bouchée de la brioche tiédie.

« J’étais inquiet et j’espère que ça t’a mis un peu de plomb dans la tête… »

Voilà qui résumait  bien les deux idées contradictoires qui se partageaient ses neurones. C’était peut-être un peu brutal, et il croisa son regard en quête d’indices sur ses réactions… Il s’était inquiété, oui, pour elle, oui, pour les autres de l’Armée, aussi. Parce que ces petits morpions ne cherchaient que des exemples pour faire tomber encore plus bas le troupeau dont ils avaient la charge, parce qu’il ne s’embarrasseraient pas avec des considérations sur l’âge ou la famille de ceux qu’ils pourraient, avec la bénédiction des inspecteurs, mettre à nus. Il se sentait à la fois… fier et honteux, de se penser faire partie encore de leur groupe de pseudo-rebelles. Il n’avait pas vraiment envie de s’ouvrir à ce sujet face à Lina, sa conversation avec Wayoth était encore trop fraîche, et il avait trop à penser. Au final d’ailleurs il n’était même pas complètement sûr qu’elle ait rejoint les rangs, il valait mieux attendre de se présenter à nouveau aux réunions… Si réunions il y avait toujours. Parce qu’après tout, le bleu et bronze avait bien dit qu’il n’avait reçu aucun signal.
Il résista à l’envie de plonger sa tête dans ses mains en mâchant consciencieusement et le plus douloureusement possible pour ses joues un innocent morceau de brioche qu’il consola d’un trait de chocolat chaud. Le contraste entre la boisson et le froid ambiant le fit frissonner, mais il aimait cette sensation. Il était là, part de cette immensité couverte d’un brouillard timide, mais il était plus que cela, il se sentait stupidement en confiance. Aussi stupidement que de s’entrainer à un sort basique dans la salle sur demande, cette distance qui s’instaurait et le faisait se sentir en contrôle.

« Que... Qu'est – ce qu'ils t'ont fait à toi... ? »

C’était sans doute très stupide, mais il ne s’attendait pas à cette question et elle s’opposait si violemment à la tranquillité qui s’installait doucement au fur et à mesure que sa méfiance exacerbée s’apaisait au contact de la poufsouffle qu’il s’étouffa avec la bouchée qu’il maltraitait distraitement. Après quelques secondes à chercher de l’air et gâcher un peu de ce petit déjeuner qu’elle avait ramené à ses risques et périls – parce que de mémoire l’accès aux cuisines n’était pas vraiment un privilège des préfets – il s’essuya peu galamment la bouche sur la manche de son manteau et jeta un regard indécis à la blairelle. Ce genre de question aurait plutôt été du cru de Sephora, elle qui aimait remuer les couteaux dans les plaies à vif, mais elle paraissait l’avoir posée sans méchanceté. Il se demanda vaguement si elle avait eu l’occasion d’en parler avant, comme il avait pu le faire avec l’ancien aiglon et les autres serpents de son nid. D’un certain côté, il imaginait bien les jaunes et noirs assis en cercle à se raconter leurs histoires et chercher du soutien dans ceux qui partageaient leur attention et sens de l’humour parfois douteux ; de l’autre il pouvait comprendre que le sujet ne soit pas sur toutes les lèvres. Peut-être les rejetons d’Olga étaient-ils tout simplement trop sensible pour faire le premier pas et briser la glace qui couvrait les pupilles des autres élèves.
Mais elle attendait toujours sa réponse… Parler ou se taire ? Au moment où les mots avaient atteint ses oreilles et leur sens percuté de plein fouet son cerveau, il avait claqué à double tour la porte qui menait à ses récentes peurs, à ses douleurs et ses doutes, mais il restait le factuel, et si elle avait plus besoin de parler que d’écouter il pouvait amorcer la discussion et la laisser parler après. Répondre à sa première question ne l’engageait pas pour les suivantes, elle pouvait comprendre qu’il ne veuille pas parler et si ce n’était pas le cas le château n’était pas si loin. Il repoussa fermement la partie non identifiée de ses pensées qui lui fit très justement remarquer qu’elle aurait le temps de lui lancer un Impero et le faire parler malgré tout avant qu’il n’ait franchi les portes. On parlait de Lina, pas d’Ombrage.

« J’ai vomi sur les chaussures d’Alecto alors on a remonté ensemble la chaine de ravitaillement jusqu’à la partie « production du steak », fit-il d’une voix qu’il voulait posée sans arriver à glisser la note d’humour qui aurait fait sonner sa phrase moins glauque. Je me suis pris un sort perdu aussi… » finit-il en se disant qu'au moins niveau humour il était pas loin du poufsouffle boutonneux - un point pour lui en terme de diplomatie.

Peut-être aurait-il dû sceller les conditions d’abord. Mais il n’aimait pas le principe du « je parle donc tu parles », c’était trop intrusif et il n’avait pas envie que la laisser s’épancher sur ses propres peines le force lui à parler. Il aurait sans doute du mal à inventer rapidement une histoire crédible sur ce sujet et n’avait pas envie qu’elle se sente flouée.

« Et pour toi, ça a été quel menu ? »
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Lina H. Kaveline
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MessageSujet: Re: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyMar 14 Nov 2017 - 19:40

Elle fit claquer sa langue et mordit férocement dans sa brioche. Non, ça ne lui avait pas mis du plombs dans la tête, pour reprendre exactement ses termes à lui. Lina était désormais convaincue qu'il fallait se battre. Et pour cela, ils avaient besoin de gens, il fallait donc recruter, faire de la propagande, motiver les troupes. La sorcière restait intimement convaincue que les choses devaient bouger. Pourtant elle s'était défendue d'être à la cause de ce qu'ils appelait désormais la Nuit de Souffrance. Aurait – elle pu assumer d'en être à l'origine ? Elle baissa les yeux. Chaque action de la Résistance aurait des répercussions sur des personnes innocentes. Son cœur se serra quand elle pensa à Andrée, trop jeune pour être au centre d'une guerre. Mais quelque part, c'était aussi pour elle qu'elle faisait ça, protéger les plus jeunes, les nés moldus, de la folie des Mangemorts.
Lina reprit à son camarade la gourde de chocolat pour faire passer le tout : la brioche, l'écho de ses propres angoisses dans les yeux de Lysander...

« Non, pas exactement. Il faut, et elle insista avec force sur ce mot, agir »

Son ton particulièrement calme, était accompagné d'une incroyable lucidité. Elle aurait voulu trouver un compromis avec le Serpentard, qu'il puisse former une équipe. Même s'ils n'étaient pas les meilleurs amis du monde, c'était son regard qu'elle avait cherché en premier dans la Grande Salle, terrifiée à l'idée de ce qu'il aurait pu croire. Et si son tag avait causé la Nuit de Souffrance, Lysander lui aurait – il pardonné d'avoir été torturé pour son crime à elle ? C'est son inquiétude, et seulement ça qui motiva sa question. Dans d'autres circonstances, il aurait sûrement été malsain de lui demander ce que les Carrow lui avaient infligé.
Elle écarquilla les yeux et ouvrit la bouche quand elle constata qu'il s'étouffait. Prise par surprise, elle lui tendit la gourde, toujours chaude. Elle le regarda frotter la manche de son manteau contre ses lèvres, malmenée par le froid. Elle s'excusa, gênée. Décidément, elle avait le don de la mettre mal à l'aise : heureusement qu'elle lui apportait régulièrement de quoi manger.

« J’ai vomi sur les chaussures d’Alecto alors on a remonté ensemble la chaîne de ravitaillement jusqu’à la partie « production du steak ». Je me suis pris un sort perdu aussi…»

Sa bouche se tordit en une grimace particulièrement laide. Elle ne pu s'empêcher d'enfouir son visage entre ses mains trop blanches et se concentra sur sa respiration. Depuis cette nuit là, et encore plus depuis Halloween, la sorcière était sujette à des crises d'angoisse. Compter ses respirations, ou les battements de son cœur s'avérait être un traitement préventif efficace contre ce problème. Ses épaules se soulevèrent lentement, au fur et à mesure de l'air qu'elle inspirait et expirait, le plus lentement possible. Faire rentrer l'air par le nez, pas trop vite, les poumons qui se remplissent de l'air froid et humide de l'Angleterre, puis le laisser s'échapper entre ses lèvres roses : le circuit éternel de la vie.

« Et pour toi, ça a été quel menu ? »

Sa voix lui semblait lointaine. Elle releva la tête. La vie et ses aléas avaient fait qu'elle n'avait jamais vraiment parlé de cette nuit à qui que ce soit. Les gens de son dortoir étaient sûrement vaguement au courant de ce qu'il s'était passé, après tout les filles l'avaient vu soigner son bras, mais Lina avait préféré garder tout ça pour elle. Avec un petit sourire, étrange vu le contexte, la jeune femme se rendit compte, après 18 ans de cohabitation avec elle – même, qu'elle n'était pas prompte à la confession.

« Rien de grave finalement. J'ai eu de la chance »

Elle releva un peu la manche de sa veste et de son pull en dessous, pour lui montrer la naissance de sa toute nouvelle cicatrice qui serpentait le long de son bras gauche. La sorcière avait refusé d'aller voir l'infirmière, sans aucune bonne raison pour justifier son choix. Elle s'était préparé elle – même une mixture d'un vert couleur vomi pour aider la plaie à cicatriser. Dans le vague, son regard fit l'aller – retour entre la marque banche sur son bras et le visage de Lysander.

« Oh Lysander, mais comment on va faire pour se défendre contre eux, pour résister et assumer à chaque fois la punition qui suivra ? »

Parce que c'était ça le vrai problème. Pour chaque action de leur part, il y aura une réaction des Carrow. Alors bien sûr, ils ne se feraient pas attraper à chaque fois, mais pour toutes les fois où ils échoueraient, les conséquences seraient terribles. Il n'y avait pas que pour sa famille que Lina s'inquiétait. Il y avait aussi tous ses amis qui vivaient ici, au sein de l'école. Pourtant, ils n'avaient pas le choix, il était nécessaire de mettre un terme à cette guerre.
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Lysander Gilson
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MessageSujet: Re: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyMer 14 Fév 2018 - 16:45

[ENFIN la citrouille pas fraîche que je suis te réponds [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière 170516018 ]

Moins qu’une sensation, une illusion de contrôle qui disparut comme neige au soleil lorsque les lèvres de Lina s’ouvrir, non pas pour y faire entrer une gorgée de boisson cacaotée mais pour laisser sortir une phrase qu’il redoutait. Comme il redoutait la force qu’il sentait dans la posture et le regard de sa camarade, une lumière qui perçait l’obscurité dans laquelle il tentait de se cacher. « Oui, mais… », telle était sa propre réponse, à toutes les questions qui lui demandaient de se mettre face au miroir, les possibles où il créait l’ombre au lieu de s’en nourrir. Son estomac se serra et sa bouche s’assécha, il détourna les yeux pour rechercher dans la bruine matinale cette armure cotonneuse qui l’entourait quelques secondes auparavant, en vain.
Agir. Le mot lui-même était une dague, l’intonation l’avait placée sous sa gorge.
Pourtant, la poufsouffle en parlait comme si cela était imaginable, plus que cela, possible même. Oserons-nous le dire ? Nécessaire. Pétri d’angoisses il se sentait misérable face à elle mais elle avait le regard limpide et la voix calme. Il voulait lui faire confiance. Mais son instinct protestait, mobilisant ses entrailles qu’il tenta d’amadouer avec une autre bouchée de la pâtisserie qu’il mâcha longuement, lui permettant de ne pas répondre…
Il n’aurait, de toute façon, pu sortir que des banalités translucides.

Contrairement à ce qui était prévu – pour ne pas changer – la nourriture ne fut pas salvatrice mais ennemi retord lorsque Lina détourna la conversation vers un autre sujet… Mais quel sujet ! Il n’était pas certain à vrai dire de s’il se sentait soulagé ou s’ils s’enfonçaient sur des terres qu’il aurait aimer ne jamais aborder. Il gâcha le morceau de pâtisserie en l’envoyant s’écraser contre la terre gelée et s’essuya la bouche avec sa cape : comble de l’élégance. Il accepta avec gêne la gourde tendue, à moitié vide selon son poids, et remerciements et mots d’excuse papillonnèrent pendant quelques instants entre eux deux. Il prit une grande inspiration pour chasser l’air autant que sa gêne, vérifier ses émotions en même temps que la viabilité de son système respiratoire. Toujours incertain, pas vraiment guéri, le visage de Wayoth s’imposa à lui dans la foulée. Soutien, réconfort, réunion : transformer ce que les Carrow voyaient comme une menace de mort en un nouvel élan pour leur petite communauté. Alors, parler ou ne pas parler ?
Reflet révélateur de la situation, il fit quelque chose qui était loin de ses habitudes : il parla à demi-mot, où le ton variait d’un mot à l’autre entre calme et cynisme, cherchant à rendre ses propos moins lugubres. Son malaise ne passa peut-être pas inaperçu mais Lina lui fit au moins la fleur de lui épargner de détourner le regard ou se tortiller sous le sien, puisqu’elle enfouit sa tête dans ses mains. Il se mordit l’intérieur de la lèvre, incertain de la conduite à tenir : il ne pouvait pas vraiment la rassurer ou la consoler, et il ne voulait pas la presser mais en même temps si elle avait posé la question c’est qu’elle avait peut-être besoin d’en parler ? Il était loin de l’image du grand frère mais c’était peut-être mieux ainsi, qu’ils ne se connaissent que juste assez pour pouvoir percer l’abcès sans craindre l’influence du regard de l’autre. Dans tous les cas elle avait l’air vraiment mal en point et il ne pouvait pas vraiment la laisser comme ça.

« Et pour toi, ça a été quel menu ? » demanda-t-il d’une voix douce, si bien que devant son absence première de réaction il doutait qu’elle l’ait entendu.

Il attendit, ne souhaitant pas réitérer sa question de peur d’avoir l’air d’insister, surtout que le rythme de la respiration de la jaune et noire était devenu trop ample et régulier pour être naturel. Il laissa son regard percer la brume qui commençait doucement à s’estomper, et ne revint vers elle qu’en percevant son mouvement. Ses mots furent simples, sans détails, une autre façon d’esquiver la question, avec pudeur. Elle lui montra cependant son bras, où serpentait une cicatrice dont on voyait nettement la fraîcheur, et il se fit la réflexion qu’elle avait eu de la chance de ne pas faire une hémorragie – il ne pouvait s’empêcher de faire le parallèle avec ces histoires de suicide et un frisson qui n’était pas dû aux basses températures lui mordit le dos. Il chassa cette image en même temps que l’air au travers de ses narines et préféra associer à la ligne blanche l’image de l’attaque aveugle d’une bête. Une souffrance gratuite, sans autre but qu’elle-même, illustrée par le ton qui portait cette simple phrase qui perça l’air entre eux :

« Oh Lysander, mais comment on va faire pour se défendre contre eux, pour résister et assumer à chaque fois la punition qui suivra ? »

La peur, une autre cicatrice aussi marquée que la première, douleur voisine mais toute aussi incisive. Mais en même temps, s’ils étaient aussi impuissants à changer les choses, n’était-ce pas là le seul combat qu’ils puissent mener ? Comme un vieillard ou un incurable qui se bat pour chaque jour écoulé. On admirait toujours la force de ces gens, mais cette admiration ne devait sans doute pas être leur but, il devait y avoir quelque chose d’autre… La peur de mourir, peut-être, parce que le jeune homme ne croyait pas à la seule volonté de vivre. Pas piégé, pas infirme, pas décadent. Pas tant que tu ne pouvais pas en retirer quelque chose, quelque chose qui compte. Alors, qu’avait-il à gagner ?
A quelques exceptions près, se battre pour les autres ne l’intéressaient pas, et au fil du semestre il se sentait de plus en plus stupide à vouloir d’un monde qui le considérait comme perdant d’avance. Ombrage avait été limpide à ce sujet : il lui faudrait montrer de son utilité au monde magique s’il ne voulait pas qu’on lui trouve une autre utilité, une qu’ils feraient tout pour qu’elle lui soit la plus désagréable possible. Avec les compliments de la maison. Il prit conscience en entendant le battement de son cœur résonner dans ses oreilles du temps qui passait, s’étirait, alors qu’il s’enfonçait dans ses pensées moroses. Ils s’approchaient de la ligne d’intimité qu’il ne pouvait pas franchir. Alors quoi ? Lui dire ce qu’elle voulait entendre ? Il ne pouvait pas.

« Je pense qu’il y a plusieurs formes de résistance , commença-t-il lentement, et que le tout est de savoir ce que tu veux et par quels moyens l’obtenir. »

Et voilà, il ne savait que sortir des banalités… Il faillit s’arrêter là, préférant se taire que d’insulter l’intelligence de Lina en continuant ainsi, mais il continua.

« Savoir ce que tu es prête à sacrifier ou pas, c’est bien beau mais ça ne suffit pas. Je pense que nous sommes au milieu d’une situation qui nous dépasse tous individuellement mais où chacun a un rôle à jouer. Si tu veux agir il faut déjà comprendre ce que tu as sous les yeux, sur quoi tu agis, pour pouvoir en tirer le meilleur parti. Te faire prendre est un risque, certes, mais si tu t’arranges pour que ce soit par Flitwick ou McGo’ ça se passera sans doute mieux. Tu vois ce que je veux dire ? »

Propos sans doute dangereux, il ignorait jusqu’où ses paroles pouvaient être interprétées… Mais s’il y a quelque chose dont il était certain, c’est que son intérêt était dans ce qu’elle ne crée pas trop de vagues. Mais suffisamment pour qu’il n’ait pas à y plonger lui-même. Sa bouche s’emplit d’un gout amer, il se sentait mal de penser une telle chose. Avait l’impression de la mener à l’abattoir, mais dans ce cas il y passerait très certainement aussi.

« Après je ne dis pas qu’il y a d’un côté les méchants envahisseurs et de l’autre les gentils qui doivent défendre le château. Analyser te mènera forcément à changer de perspective, à trouver des limites et des nuances dans ce que tu peux penser de la situation. Il n’y a pas de chemin unique et tu peux être persuadée de bien agir sans te rendre compte que tu entraves le chemin de personnes qui veulent la même chose que toi. Il sourit en s’entendant prononcer ses mots : bon, d’accord, celle-là vaut pour moi aussi… »

Il soupira et ferma un très court instant les yeux, comme pour en cacher les nuages qui s’amoncelaient.

« Je pense, finit-il doucement, que plus le temps passera moins quiconque comprendre quoi que ce soit aux événements. On va sans doute tous se séparer, choisir un chemin et ne pas pouvoir faire demi-tour. Parce que le contexte aura échauffé les esprits et que certains pourraient s’aventurer très loin, très vite, dans des voies qu’ils ne comprennent pas vraiment, juste forcés de faire un choix. Et que, quelque soit la fin, ce sera là le plus destructeur. Pour Poudlard. »

Nul doute qu’il faisait avec ce dernier mot référence à ce qu’avait été la communauté de l’école, plus que les murs eux-mêmes. Il avait la gorge sèche mais aucune envie d’avaler quoi que ce soit, plutôt celle de se rouler en boule. Mais il ne pouvait pas, et Lina aurait-elle voulu s’approcher qu’il ne lui aurait pas permis de le toucher. La peur affleurait, le découragement la suivait, et l’amertume de ses paroles le reflétait bien.
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Lina H. Kaveline
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MessageSujet: Re: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyVen 23 Fév 2018 - 17:21

Pendant quelques secondes, elle se sentit coupable d'exhiber ainsi sa plaie encore rose et abîmée suite à ses multiples grattages. Ce genre de témoignage lui laissait toujours une impression étrange, comme si en vérité elle cherchait à se faire plaindre, à démontrer sur une estrade en bois, toute sa douleur au reste du monde. Or, c'était précisément ce qu'elle voulait éviter : la mise en scène inutile de sa plainte, la compassion forcée de ses camarades. Tout ça, elle ne le supportait pas. Aussi fut elle malgré tout satisfaite de la réaction de Lysander. Il ne posa pas de questions inutiles, il ne lui lança pas de regard désolé qui manquait de franchise. La sorcière fut prise d'un élan d'affection sincère pour le sorcier de Serpentard et elle le remercia, en silence, par un sourire discret.

« Je pense qu’il y a plusieurs formes de résistance, et que le tout est de savoir ce que tu veux et par quels moyens l’obtenir ».

Pourtant cette douce sensation ne dura pas : c'était donc ça la seule réponse qu'il pouvait lui apporter ? La sorcière cligna des yeux à plusieurs reprises et inclina la tête sur le côté. Ses mèches de cheveux coulèrent avec douceur sur son visage blanc, sur ses épaules. Ce que l'on veut et par quels moyens l'obtenir ? Lina fronça le nez. Elle voulait la paix, comme tous les autres. Elle voulait que leur monde soit plus juste, mais si bien sûr, une justice totale était impossible. Et par – dessus tout, elle souhaitait que la maltraitance, les massacres envers les moldus et nés – moldus s'arrêtent. Quant aux moyens... La jeune femme frissonna, sans que le vent ou le froid soient en cause...
Lina était intimement convaincue que seule la force pourrait les aider, même si cette idée était difficile à accepter. Bien sûr qu'elle craignait d'utiliser cette méthode, pourtant elle la pensait nécessaire. Répondre par l'offensive n'était pas si facile, il fallait établir les limites et respecter une certaine morale pour ne pas devenir les monstres qu'ils combattaient. Finalement la seule question à se poser n'était pas de savoir ce qu'ils voulaient et par quels moyens, mais est – ce que le moyen choisi justifiait – il la fin ? La gorge de Lina se serra et elle tenta de faire passer la sensation en avalant un peu de chocolat.

« Après je ne dis pas qu’il y a d’un côté les méchants envahisseurs et de l’autre les gentils qui doivent défendre le château. Analyser te mènera forcément à changer de perspective, à trouver des limites et des nuances dans ce que tu peux penser de la situation. Il n’y a pas de chemin unique et tu peux être persuadée de bien agir sans te rendre compte que tu entraves le chemin de personnes qui veulent la même chose que toi. Bon, d’accord, celle-là vaut pour moi aussi… »

Elle écouta attentivement les propos de Lysander, ses recommandations, ses conseils, ses pronostics. Elle soupira. Oui, bien sûr que se faire attraper par un de leur anciens professeurs était le plus souhaitable, mais ils ne pouvaient pas non plus se reposer sur eux en espérant que les choses se fassent d'elles – mêmes. Elle haussa les épaules. Lina voyait où le jeune Serpentard voulait en venir... Et ses réponses la décevait franchement. C'était purement et simplement la politique du moindre risque, pour ne pas dire du compromis. À ce rythme – là, ils n'étaient pas prêts d'avancer, ou de s'en sortir. De dépit, la sorcière hocha la tête de droite à gauche. Il semblait si résigné. Distraitement, elle se gratta la tête, déchiqueta sa brioche, sans rien porter à sa bouche.
Les racines de la peur étaient nombreuses et bien ancrées dans l'esprit de Lysander, pompant toute son énergie, tout son bon sens.

« Tu es en train de jouer leur jeu... »

Et ce, même s'il faisait parti de la Résistance. Il n'osait pas assumer franchement sa position. La voyante baissa les yeux. Elle ne pouvait pas le juger, c'était évident. Elle – même était terrifiée. Chacun de ses actes pouvait être lourd de conséquences pour elle, pour son père et même pour sa mère. Ici, à Poudlard, elle pouvait perdre ses amis, elle pouvait se perdre elle – même. Pourtant ils restaient son moteur, c'était eux qui faisait qu'elle voulait se battre. Le monde qu'ils avaient construit avant n'était pas un monde parfait, mais avant l'ascension du Seigneur des Ténèbres, tout un chacun avait la liberté de faire des objections, de parler sans barrières... C'était d'ailleurs ce qui avait permis aux disciples du Mage Noir d'infiltrer si facilement le Ministère ou même l'École. Alors oui, leur système n'était pas idéal, mais il avait conservé des droits fondamentaux de chacun, droits et devoirs dont ils se trouvaient privés aujourd'hui. La politique actuelle séparait le monde en deux groupes distincts, les sorciers, et les autres. Ce nouvel ordre avait fait d'eux un bloc, informe, composé d'individus dociles, conformes, dressés, incapables de faire entendre leur voix.
En suivant les conseils de Lysander, en limitant chaque action, jamais le règne de Vous – Savez – Qui ne prendrait fin et les seuls coupables seraient ceux qui avaient refusés de se battre en temps et en heures.

« Moi aussi je suis effrayée.. Je te jure que c'est vrai. Mais avec ta façon de voir les choses, on avancera jamais Lysander »

Elle chercha vainement son regard. Lysander était là, seul. Lina aurait voulu le réconforter, trouver les bons mots, mais elle avait également l'impression que ce rôle n'était pas le sien, qu'elle n'était pas la bonne personne, de ne pas être assez proche de lui. Après tout qui était – elle à part sa fournisseuse officielle de chocogrenouilles ? Lysander n'avait remarqué son absence au Club de Duel, comme il aurait remarqué un tableau déplacé. L'affection, l'amitié, rien de tout ça n'était en jeu. La sorcière n'était pas certaine d'être en mesure de le guider, de lui prendre la main dans ce monde sans grâce, sans amour, rempli de brume et de haine. Lina aurait voulu qu'il soit plus combatif, mais était – elle seulement en droit de lui demander ça ?
Elle soupira. C'était pourtant bien à eux de mener ce combat : ils étaient jeunes,
intrépides, encore fougueux, irréfléchis sans doute. Mais c'est toujours à la jeunesse qu'il appartient de diriger une guerre contre une dictature, ou contre une injustice. Se battre,
est à la fois leur privilège et leur fardeau et il était nécessaire que Lysander Gilson le comprenne.
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Lysander Gilson
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MessageSujet: Re: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyLun 2 Avr 2018 - 21:33

Au fur et à mesure que les mots s’écoulaient de sa bouche il la voyait se refermer sur elle-même, et il ne savait pas s’il devait s’en sentir blessé ou soulagé. Sans doute un peu des deux. Il ne voulait pas remettre sa position en jeu, qu’elle essaye de le convaincre de faire autrement, parce que ça ne ferait que le blesser pour rien. Le résultat il le connaissait bien : silence et immobilité. Ne pas bouger, ne pas attirer l’attention. Jouer la montre. Au fur et à mesure des jours qui passaient le sens de sa démarche devenait plus flou et le rythme de ses actes plus forts : il ne savait plus bien pourquoi il se cachait mais l’absolue certitude que cela était nécessaire faisait battre son cœur et dirigeait ses actes. Pris dans des rapides il oubliait la sensation de terre ferme, et aucun doute que s’il remettait jamais les pieds sur le plancher des vaches il aurait des problèmes à tenir droit. N’empêche, son cœur se serrait de la voir comme ça. Lina était une personne solaire qui portait le jaune et noir mieux que quiconque, il ne pouvait s’empêcher de faire le rapprochement entre elle et Lana et se sentait coupable de la décevoir.

« Tu es en train de jouer leur jeu... » lâcha-t-elle comme un diagnostic ou une sentence ?

A Rome fait comme les romains, ça ne servait à rien de crier dans une langue interdite : un martyr n’est rien d’autre qu’un cadavre auquel on jette des fleurs. Très peu pour lui. Il rentra la tête dans les épaules mais ce n’était pas à cause du froid. Son père avait tenté de l’intéresser aux affaires de pouvoir, il espérait sans doute qu’il poursuivrait dans le droit et, sans avoir la moindre affection pour ce genre de choses Lysander l’aurait sans doute fait. De toute façon, il fallait bien faire quelque chose et au moins c’était bien reconnu et également payé. Mais les dernières années avaient achevé de consolider sa stratégie d’évitement, comportement enfantin mais réflexe qu’il pensait encore salvateur. Il n’avait pas d’avis sur la forme du gouvernement, dans tous les cas il y avait des personnes qu’on ne connaissait pas vraiment qui tentaient d’imposer une idée à laquelle ils ne croyaient que partiellement pour servir leurs intérêts. Ils jouaient dans une catégorie différente, dans un monde différent et n’avaient aucune idée de la réalité des conséquences de leurs actes.
On pouvait presque dire qu’au moins en ce moment les Mangemorts s’impliquaient dans ce qu’ils faisaient. La morale c’était toujours le vainqueur qui la dictait. Et la liberté était une notion floue et relative. La liberté de c’était une prise de tête sans fin avec des choix cachés et un poids de responsabilité qui l’effrayait, la liberté par rapport à ça ne satisfaisait que la bonne moitié de la population. De toute façon il y aurait toujours une moitié en-dessous.

« Moi aussi je suis effrayée.. Je te jure que c'est vrai. Mais avec ta façon de voir les choses, on avancera jamais Lysander »
Avancer ça suppose d’avoir un endroit où aller.

Il ne saurait établir ce qui comptait vraiment. Ou plutôt tout ce qu’il aurait pu établir comme important était hors de sa portée. Il n’était pas comme elle, il n’avait pas la force de ses convictions. Elle avait peur mais elle en voulait. Il ne comptait pas parmi ses amis proches mais elle prenait tout de même la peine de discuter avec lui. Elle lui faisait confiance – pour tenir de tels propos ! - et tentait de le convaincre de la suivre. Une loyale petite résistante. Sans doute était-ce dans sa nature, de s’intéresser aux autres… Elle n’avait pas changé depuis ses jeunes années alors que lui-même se sentait à des années lumières de l’innocent garçon qui avait débarqué ici. Pourtant, il était toujours aussi effrayé et perdu. Chacun ses constantes…
Ce serait sans doute tout aussi égoïste et destructeur de se plonger dans son sillage, de se reposer sur elle en espérant capter un peu de sa lumière. S’il devait mourir à petit feu il préférait le faire seul : pas de comptes à rendre, pas de dommages collatéraux, juste couper les derniers fils. Il ne s’en sentait pas le courage, d’abandonner vraiment, mais par respect pour elle il ne pouvait pas vraiment lui promettre quelque chose pour au final lui voler son élan. Qu’elle le laisse à terre : les étoiles ne sont belles que lorsqu’elles restent lointaines, lorsqu’elles s’approchent ce n’est que pour s’écraser.

« Et où-est-ce que tu penses qu’on puisse aller, qu’ils n’aient pas décidé ? On est tout en bas Lina, coincés entre ces murs on ne peut même pas envoyer une carte de vœux sans qu’elle ne soit passée au crible. On est comme des grenouilles dans une marmite mise au feu. Faire quoi que ce soit d’utile demanderait une coordination impossible à obtenir parce que ça demanderait de faire confiance à trop de gens. Un être humain ne peut pas tenir tout un groupe, même Lui a besoin de seconds. On ne fonctionne bien que par petits écosystèmes mais une révolution de fourmis ne fera que les amuser. »

Les êtres humains ne sont juste pas tous comme toi, Lina. Ils sont essentiellement fragiles et malmenés. Elle devait le savoir, évidemment, elle n’était pas stupide. Cependant elle y croyait tout de même : combien avait-elle besoin de cette croyance pour se regarder dans la glace ? Eviter les miroirs telle était sa stratégie. Lui aussi jouait avec sa nourriture sans avoir le courage de rien avaler.

« Ils ne sont pas les ennemis de l’Humanité, juste d’énièmes dictateurs. Ce ne sera pas suffisant… »

Pour vraiment motiver un changement. Chacun ses constantes. Tout le monde allait attendre, de l’extérieur une aide et de l’intérieur une réponse. Se proclamer zone occupée, se dire sous le joug et la surveillance, en quêtant des renforts venus d’Outre Atlantique, en épiant ses voisins pour sentir le vent. S’élever c’était tirer à pile ou face : étincelle ou pétard mouillé. Evidemment, les Carrow faisaient tout pour que la balance penche de leur côté, et l’absence de signal fort ne faisait qu’embourber les quelques velléités de résistance. Et lui-même, que faisait-il ? Pareil, exactement pareil.
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Lina H. Kaveline
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MessageSujet: Re: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyVen 27 Avr 2018 - 2:28

« Et où-est-ce que tu penses qu’on puisse aller, qu’ils n’aient pas décidé ? On est tout en bas Lina, coincés entre ces murs on ne peut même pas envoyer une carte de vœux sans qu’elle ne soit passée au crible. On est comme des grenouilles dans une marmite mise au feu. Faire quoi que ce soit d’utile demanderait une coordination impossible à obtenir parce que ça demanderait de faire confiance à trop de gens. Un être humain ne peut pas tenir tout un groupe, même Lui a besoin de seconds. On ne fonctionne bien que par petits écosystèmes mais une révolution de fourmis ne fera que les amuser ».

La sorcière se redressa et rejeta ses épaules en arrière. Alors quoi ? Sa seule option était de ne rien faire ? Elle ne parlait pas d'une révolution de fourmis, ce qu'elle voulait c'était qu'ils unissent leurs forces et qu'ils agissent, ensemble. Ils n'étaient pas si nombreux les Mangemorts au château...Le frère et la sœur Carrow, Rogue qui était presque toujours absent et enfin Rowle. Si tous les septièmes années, ou même la moitié parvenaient à suivre le mouvement alors ce serait presque suffisant pour lancer quelque chose. Se révolter, montrer qu'ils existaient.
Bien sûr, ils allaient avoir besoin d'une organisation solide pour soutenir leur bataille et ça prendrait sûrement un certain temps, mais Lina refusait de rester l'échine courbée à attendre les coups. Elle ne voulait plus être malmenée, insultée, mutilée.

« Ils ne sont pas les ennemis de l’Humanité, juste d’énièmes dictateurs. Ce ne sera pas suffisant… »

Il enfonça le clou dans la planche avec une force qu'elle ne lui connaissait pas. La sorcière pinça les lèvres très fort et inspira un grand coup. L'odeur de l'herbe fraîche et de la terre mouillée se glissa à l'intérieur de ses narines et, étrangement, l'apaisa un peu. Elle jeta un regard circulaire sur le paysage qui l'entourait. C'était l'automne et il faisait froid. L'air chargé d'humidité la pénétrait sans mal jusqu'aux os, faisant fi de ses vêtements.  Pourtant, elle adorait cet endroit. Oui tout était gris, oui l'eau du lac semblait glacée, insondable et inquiétante. Oui, le château avait l'air austère. Mais c'était chez elle, et même en cette période, on sentait la magie en ce lieu sacré. C'était chez elle. Poudlard lui avait appris beaucoup de choses. Elle possédait désormais des connaissances de haut niveau en matière de sorcellerie. Mais sa maison, les gens, Albus Dumbledore, lui avait appris bien plus. Elle savait qu'il y avait certaines choses auxquelles on ne devait jamais renoncer : la liberté, le fait d'avoir un avis ou des origines différentes... Chaque fois qu'elle croisait un élève de Nuncabouc, cette infâme maison, Lina était convaincue qu'ils se devaient d'agir. Tous. À leur échelle. Poudlard n'était pas qu'une école. C'était un ensemble de valeurs et elle ne laisserait aucun Mangemort, aussi puissant soit – il souiller cette école, son chez elle.

« Alors tu vas faire tout ce qu'ils te demande ? Et s'ils te demandait de me faire du mal, hein ? * Elle expira avec force l'air inspiré. Ils sont les ennemis de l'Humanité. Ils sacrifient sans le moindre scrupules des enfants, des personnes sans pouvoirs magiques, ou n'importe qui d'autres qui ne leur convient pas. Tu ne peux pas fermer les yeux sur ces agissements ! Te taire ne protégera personne Lysander »

Parce que peut – être qu'il ne s'agissait que de cela, dans le fond. Craignait – il des représailles sur des personnes de sa famille, ou des amis ? La toute nouvelle Préfète des Poufsouffles fronça avec grâce ses sourcils. Ça faisait plusieurs années qu'elle côtoyait le Serpentard. Elle repensa, en souriant presque, à leur premiers échanges autour des  chocogrenouilles et aux nombreuses cartes qu'elle lui avait donné. Parce qu'en vérité, Lina se fichait pas mal des sorciers inscrits sur l'emballage des friandises, ce qui l'intéressait, elle, c'était le chocolat... Mais à part pour ce petit commerce, elle n'avait jamais adressé la parole à Lysander. Elle avait eu l'impression que ç'aurait été trop pour lui. D'ailleurs, lui – même ne l'avait jamais approché dans les couloirs du château, ou même pendant les cours. La jeune voyante ne connaissait absolument rien de l'histoire de ce garçon. D'où venait – il ? Qui étaient ses parents ? Elle baissa les yeux, recouvrant son regard vert de ses cils fuligineux. Elle aurait apprécié qu'elle et Lysander puissent être amis... Non. En fait elle le considérait comme un ami, d'une certaine manière. Elle était attachée à lui et puis il s'était inquiété pour elle, c'est pour ça qu'il avait interrompu son acte de vandalisme. Et elle – même avait pris la peine de lui donner ce rendez – vous et de lui apporter un petit – déjeuner. Non, ils étaient amis. Plus ou moins. Mais elle aurait voulu en savoir plus sur lui, juste pour mieux l'aider aujourd'hui et être à la hauteur de ses prétentions.

« Tu protèges quelqu'un ? C'est pour ça que tu crains la Résistance au sein du château ? »

Il fallait qu'il lui réponde oui. Ce serait une excuse qu'elle pourrait entendre – la seule sans doute – elle pourrait lui pardonner n'importe quoi s'il lui disait qu'il craignait que le courroux des Carrow s'abattent sur un ami, un amour, n'importe quoi. Oui, vraiment, elle pourrait comprendre cela. Plus que le silence et les ombres dans lesquels il se cachait. Parce que sinon, que faire ? Elle ne pouvait pas l'obliger à embrasser sa cause. Au mieux, elle pouvait lui tenir la main pour l'aider à marcher sur ce chemin tortueux, jusqu'à ce qu'il débrouille. Et encore... Était – il moral d'être aussi maternelle ? Ne serait – ce pas le prendre par les sentiments pour l'obliger à passer à l'action ?... L'endoctriner à son tour ? Elle tenta de se raccrocher aux branches.

« Je... Je ne t'obligerai à rien, bien sûr. Mais je veux juste comprendre »

Et elle avait l'air tellement sincère, désolé et désespéré qu'elle – même se fit de la peine. La pitié était pourtant un sentiment qu'elle ne voulait pas susciter. D'un air trop concentré pour l'action envisagée, elle arracha un nouveau bout de brioche et le porta à sa bouche. C'était une piètre manœuvre pour détourner l'attention de Lysander, pour le force – pour le coup – à oublier le désespoir qui avait parlé sur son visage.



* Oui... J'ai osé la référence au Cours Magistral
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Lysander Gilson
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MessageSujet: Re: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyJeu 10 Mai 2018 - 1:19




Au fur et à mesure qu’il parlait, il sentait confusément ses entrailles refuser l’air qui tentait d’entrer dans ses poumons et sortir par ses lèvres pour prolonger son discours qui se fit plus tendu. Il luttait contre lui-même et la bile qui montait dans sa gorge alors qu’en face de lui Lina semblait prendre les traits d’une héroïne d’aventure. Prête à en découdre, à faire face à l’adversité, elle semblait tenir si fort à ses convictions, qui était-il pour l’en priver ? Si de toute façon ils allaient pourrir, ici ou dehors, ne serait-ce pas miséricordieux de la laisser brûler telle une flamme vive, comme elle le voulait ? Si elle venait à subir de graves conséquences, combien cela l’affecterait-il ? Il ne pourrait sûrement pas y rester indifférent, sûrement pas, mais s’y préparer serait-il plus sage que de tenter de repousser l’inévitable ? Il se sentait en effet comme une fourmi sous l’ombre d’une botte. Et qui était dans la botte ? Mangemort, envoyés du ministère, nouveaux professeurs dont l’allégeance restait floue… Lina, vraiment, il n’y a pas de troupes ailleurs que derrière le Seigneur des Ténèbres, pas d’action héroïque hors des comptes moldus, pas de faille secrète, la résistance ne serait qu’une affaire de guérilla, une succession d’incertitudes avec une montagne de douleur sur le chemin. Si tu t’engageais par là, accepterais-tu de voir souffrir d’autres par ta faute ? Est-ce que ce ne serait pas te perdre toi-même, et ce pourquoi tu te bats, que de rester silencieuse et provoquer une nouvelle Nuit de Souffrance ? Cette voie serait une impasse. Tu finirais plus malheureuse encore.
Personne n’est encore prêt à se sacrifier, à tout laisser tomber, ils ne rasent pas le monde sorcier ils veulent au contraire agrandir ses frontières. Et ceux qui ont encore, à l’extérieur, quelqu’un à protéger… Et bien ils attendent, aussi, parce qu’ils ne peuvent rien faire, pas encore. S’ils ont pu le faire, pourquoi pas nous ? C’était une jolie phrase, pas vraiment une question. Certaines questions semblent faire s’évaporer les problèmes lorsqu’elles sont posées avec innocence et ferveur, c’est mignon et ça ne m’étonne pas que tu rêves d’un de ces baumes. Une étoile, un signe, de quoi te sentir rassurée. Je ne veux pas être rassuré. Parce que ça ne serait que temporaire. Je ne veux pas m’attacher à une autre chose pour laquelle j’aurai peur ensuite. Toutes les anciennes doivent rester loin…
Il aurait aimé se prendre la tête dans les mains, fermer les yeux et oublier qu’il se tenait là, au milieu du parc humide, au petit matin, avant que l’air ne se réchauffe. A tenter d’esquiver avec des remarques faibles une discussion sérieuse, il voulait juste qu’elle s’en aille, qu’elle disparaisse. Il faisait tout pour rester à couvert, pourquoi venait-elle le chercher ? A oui, parce qu’il s’était découvert, justement. Mais pour qui se prenait-il ? Il ne savait rien, ne voulait rien savoir, il se raccrochait à cette attente d’un message de confirmation qui n’arrivait pas sans savoir ce qu’il ferait une fois qu’il aurait perdu ce but. Sans doute pareil. Exactement pareil. Il se sentait faiblir tandis qu’en face de lui Lina avait l’air tellement vivante. Avec ses inspirations franches, son regard clair, sa tête haute. Comme une lionne sur une terre où grandirait sa portée. Impliquée. Sur le bord de ses lèvres s’escrimait une question qu’il ne pouvait pas se permettre de laisser sortir. Tu m’aideras ?

« Alors tu vas faire tout ce qu'ils te demande ? Et s'ils te demandait de me faire du mal, hein ? »

Il écarquilla les yeux, déjà ses lèvres s’ouvraient pour lancer la réponse qui avait jailli, naturelle. Elle le coupa. La réponse était évidente… Ce n’était pas vraiment une question. C’était exactement ce genre de questions. Il avait envie de pleurer.

« Ils sont les ennemis de l'Humanité. Ils sacrifient sans le moindre scrupule des enfants, des personnes sans pouvoirs magiques, ou n'importe qui d'autres qui ne leur convient pas. Tu ne peux pas fermer les yeux sur ces agissements ! Te taire ne protégera personne Lysander. »

Au contraire, mon silence est tout ce qui compte… C’était pour assurer ce précieux silence qu’il se trouvait aussi démuni, sans nouvelle. Sans une once de certitude. Trelawney lui dirait qu’elle avait vu quelque chose qu’il boirait ses paroles sans questions, pour s’arracher les oreilles ensuite. Il ne devait pas vouloir savoir, comme il ne devait pas vouloir suivre le dangereux chemin de Lina, car ce genre de pentes étaient glissantes, trop pour ses pas incertains. Trop pour son esprit faible, pour ses chairs à vif. Au premier cri, à la première menace, il se liquéfierait. Même une discussion comme celle-ci, il n’arrivait pas à la tenir. Ses jambes le démangeaient de partir mais le pouvait-il seulement ? Juste se lever sans mot de plus, sans une autre parole qui serait retenue contre lui. Une diversion, il lui faudrait. Un petit détraqueur peut-être, qu’ils se rendent utiles pour une fois ! rien qu’à l’idée une onde froide lui gela la nuque et il résista de toutes ses forces à l’envie de regarder par-dessus son épaule.
Gagner du temps, comme toujours il lui fallait gagner du temps. Juste celui que l’heure des cours sonne. Fuir, ses ennemis et ceux qui croyaient pouvoir l’aider. Faire bonne figure partout sans s’engager nulle part, et bien il n’était pas serpent pour rien.

« Tu protèges quelqu'un ? C'est pour ça que tu crains la Résistance au sein du château ? »

Il se figea et laissa passer le temps où il aurait pu répondre « non ». Sa langue s’était faite lourde dans sa bouche, lui qui avait tant parlé, et la carapace de mutisme qu’il avait polie durant ses premières années de vie se déploya sans qu’il n’eut à l’appeler, au grand dam d’une petite voix intérieure qui, elle, aurait tout fait pour pouvoir se blottir dans des bras amis et déposer un instant son fardeau. Il était à court d’idées, trop occupé à retenir les pensées et souvenirs qui l’assaillaient, trop tendu répondre dans le vague que tout le monde avait peur pour ses proches. Il détourna le regard et une nouvelle fois l’envie de fuir le prit aux tripes.

« Je... Je ne t'obligerai à rien, bien sûr. Mais je veux juste comprendre »

La peur et la peine qui le tordaient s’embrasèrent à ces mots. Juste comprendre ? Chaque savoir est un pouvoir, il n’y a pas de « juste comprendre », et puis à quoi ça te servirait de comprendre ? Il se releva brusquement et la toisa avec les mâchoires serrées à l’en faire mal.

« Mais tu te rends compte de ce que tu dis ? ».

Sa voix explosa dans cette simple phrase qui porta à travers le parc, et s’arrêta là, s’essouffla, se tarit. Noyée.

« Non, évidemment… ».

C’était là tout le jeu. Il se détourna une énième fois, il n’arrivait pas à tenir une discussion sans tenter de l’esquiver c’était à peine croyable, et fit quelques pas en serrant et desserrant les poings, faisant craquer ses jointures. Non, évidemment. Il était fatigué et avait les oreilles emplies de sifflements, il s’était levé trop vite. Il voulait se rouler en boule, mais il n’était pas un chat et le sol était détrempé. Cette considération purement matérielle lui permit de reprendre pied et il souffla longuement, les mains sur les hanches.

« De toute façon c’est comme ça pour tout le monde, pour toi aussi sans doute. Et je ne veux pas le savoir, parce que je ne veux pas être responsable de toi ou de qui que ce soit, je n’ai pas la force… ».

Sa voix se brisa sur ces derniers mots. Elle était entre lui et le château, il hésitait à la contourner : quoi qu’il puisse se dire après cela ça ne lui disait rien qui vaille.
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Lina H. Kaveline
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MessageSujet: Re: [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière [3 novembre 1997] Un pas en avant pour dix pas en arrière EmptyVen 25 Mai 2018 - 0:45

« Mais tu te rends compte de ce que tu dis ? »

Elle pensait que oui, mais il répondit à sa place, d'un non qu'elle jugea tranchant, sans appel. Eh bien quoi ? Qu'est – ce qu'elle ne comprenait pas ? Sceptique, Lina cligna rapidement des yeux, puis elle fronça les sourcils, pendant qu'il semblait se débattre avec ses propres sentiments. Lysander n'était donc pas un être corrompu s'il était encore capable de se battre contre lui – même avec fougue et tremblements, il était simplement effrayé. Lina l'imaginait embourbé dans une quelconque matière visqueuse qui l'empêchait de se mouvoir. Ou peut – être que la peur n'était – elle que du gras qui entourait le cœur et le cerveau, empêchant ainsi le sujet de prendre une décision censée. La jeune voyante aurait voulu trouver les mots pour l'inciter à reprendre son calme, elle songea même à s'excuser pour l'avoir confronté au choix peu scrupuleux qu'elle lui avait proposé. Au moment où elle tendit sa main pour la poser sur son avant bras – elle voulait éviter un geste trop intime, trop intrusif – il se leva et entama une valse de cent pas en faisant craquer ses doigts. Elle grimaça. Ce bruit ne la gênait pas quand il provenait de son propre corps, mais quand un autre en était à l'origine, c'était une autre histoire. Lina lui jeta un regard noir, mais elle n'était même pas sûre qu'il l'ait remarqué, du haut de sa colère. Il daigna enfin se retourner, mains sur les hanches, avec un air bien trop sérieux sur le visage. Lina, elle, baissa les yeux. Elle avait l'impression d'avoir été trop loin.

« De toute façon c’est comme ça pour tout le monde, pour toi aussi sans doute. Et je ne veux pas le savoir, parce que je ne veux pas être responsable de toi ou de qui que ce soit, je n’ai pas la force… ».

Les derniers mots du vert et argent lui firent penser à sa grand – mère moldue. Lina ne l'avait pas connu bien longtemps, mais elle gardait le souvenir d'une vieille dame souriante et malicieuse qui avait dans la tête tout un tas d'adages et de proverbes dans toutes les langues possibles et inimaginable. Une fois, alors que la sorcière était encore petite et qu'elle se plaignait au sujet d'un problème d'enfant, sa grand – mère lui avait répondu quelque chose du type : « Dieu ne nous envoie jamais plus que ce que nous ne pouvons supporter ». Lina n'était pas croyante pour un sou, mais elle aimait l'idée que véhiculait ses mots. L'on a jamais conscience de sa force avant d'être confronté à ce qui ne va pas et de se retrouver au milieu du combat à mener. Lina voulait croire que Lysander se sous – estimait, qu'il était capable de plus que ça, de se battre avec elle, avec eux. Mais ces illusions s'effritèrent un peu quand elle surprit le regard du Serpentard vers le château. Lina tourna son visage vers l'énorme bâtisse qui abritait son école, puis vers son camarade et il ne lui fallut qu'une demi seconde pour comprendre : elle était en travers de son chemin et bien sûr il n'osait pas lui dire franchement de se pousser. Résignée, Lina fit un pas de côté pour lui laisser le champs libre. Elle osa même tendre son bras vers Poudlard pour l'inviter à avancer.

« Eh bien vas y. Va t'en ».

Ce n'était pas vraiment un ordre. Disons plutôt qu'elle lui offrait un plateau la possibilité de s'échapper. Elle ne pouvait pas le retenir contre sa volonté de toute façon. Lina était simplement déçue que face à cette conversation, Lysander considère la fuite comme la seule option préférable. S'étaient – ils encore contentés d'un dialogue de sourds, ou est – ce que certaines choses avaient pu être dites, voire débloquées ? Ses grands yeux verts se tintèrent de tristesse. Il ne pourrait pas prendre ses jambes à son cou éternellement, il ne pourrait pas toujours s'en aller et laisser les autres derrière lui. Lina laissa mollement retomber son bras contre sa taille. Lysander était comme de l'eau, il lui filait entre les doigts, tout en laissant son empreinte humide sur sa peau. Il trouvait toujours un moyen, un interstice où se glisser pour disparaître à tout jamais. D'ailleurs, en la laissant là, n'allait – il pas se dissoudre dans le brouillard du matin ?

« Lysander, tu ne serais pas seul... »

Elle avait parlé un peu plus fort, avec l'énergie du désespoir. Il s'agissait là de sa dernière tentative pour le retenir, pour lui prouver qu'il ne serait pas seul au monde pendant ce combat. Ensemble, avec la Résistance, ils pouvaient mener une vraie bataille, de celles qui resteraient dans l'histoire, ils pourraient mettre à mal à les Carrow et le reste des Mangemorts. Quant au Seigneur des Ténèbres, il existait forcément un moyen de l'éliminer, ou de réduire ses pouvoirs à néant. Simplement, il fallait qu'ils lèvent le menton et travaillent main dans la main pour espérer des résultats. Il était absolument nécessaire que Lysander se ressaisisse, il ne pouvait pas rester un genoux à terre, il devait se relever. Elle ne pouvait pas lui promettre qu'elle serait toujours là pour lui, mais autant que possible elle lui tiendrait la main jusqu'à ce qu'il ne veuille plus d'elle, jusqu'à ce qu'il n'en ai plus besoin.
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