C'est sous cette enseigne rouge sombre aux lettres d'or que se trouve la toute nouvelle librairies de Pré au Lard. Le but de cette boutique de taille respectable n'est pas de faire de l'ombre à Fleury et Bott, au contraire, il s'agit d'un lieu de détente et de culture. Mais avant de pousser la porte et de faire tinter les grelots qui annoncent notre présence, arrêtons nous devant.

La petite maison de pierre, dans une rue un peu à l'écart du centre, ne paye pas de mine. Elle possède un étage, probablement le logis du libraire (en fait il s'en sert de bureau lorsqu'il n'a pas le temps de rentrer au manoir), un grenier sous un toit d'ardoises (ou il garde un hibou des marais - les grands ducs et les effraies étant trop courants à son gout). La facade du rez-de chaussé est entièrement vitrée si bien qu'on peut facilement voir ce qui se passe à l'intérieur. Toutefois la vitrine n'est pas spécialement arrangée. Elle consisten en une petite étagère sur laquelle sont disposés pêle-mêle et, semble-t-il au hasard, des livres traitant de sujets aussi divers que la médecine, la magie vaudou, la science fiction moldue en passant par des herbiers et des livres scolaires. Le message est clair, ici, vous trouverez de tout !

Lorsque vous poussez la porte située sur votre droite, un joli bruit de grelot se fait entendre et vous avez l'impression de vous retrouver dans une autre dimension. Pour commencer, si vous appercevez la lumière du jour à travers la vitrine, la rue n'est plus visible et un enchantement vous montre un décors qui change assez régulièrement.

La pièce, de taille respectable sans être immense est meublée de nombreuses étagères et de quelques tables rondes sur lesquelles sont disposées des livres rangés selon un ordre connu de son seul propriétaire. Pour être franc il est pratiquement impossible de trouver ce que l'on cherche à moins de le demander directement. Par contre il est extrêmement facile d'y trouver ce que l'on ne cherche pas. Absolument tous les genres sont représentés, magie noire, magie blanche, parfois même des livres 'interdits' (tout le monde sait que la censure n'existe pas en Angleterre n'est ce pas ?), mais aussi des auteurs de romans de tout style et même quelques livres moldus (mais pas de poches, Cad ne les aime pas, ils n'ont ni odeur, ni saveur).

Dans un coin de la pièce se trouve une cheminée dans laquelle brule un beau feu qui, été comme hiver, donne à ce petit coin une agréable odeur de fumée. Devant cette cheminée, sur un tapis ne payant pas de mine, une simple table basse et deux ou trois fauteuils profonds et confortables. Si vous décidez de vous installer ici avec un livre, il est probable qu'un elfe viendra vous proposer du thé. Certes ce n'est pas la meilleure façon de rentabiliser une boutique mais c'est l'ordre du propriétaire, que voulez-vous. Pour Cadfael, un livre doit être un moment de magie que rien ne doit troubler. Et puis, entre vous et moi, il n'a pas ouvert cette boutique pour l'argent...



L'automne est arrivé et avec elle la fête d'Halloween, ou Samain comme il persiste (en bon celte) à la nommer. Bien qu'il reconnaisse le côté commercial de cette fête, Cad a décidé de décorer son petit coin en conséquence. Comme il s'en veut de ne pas avoir beaucoup de temps à consacrer à cette activité, il a voulu faire toute la décoration à la main. De nombreuses citrouilles de taille moyenne, sculptée à coup de Diffindo, brillant de nombreuses couleurs (incendio, gêle flamme, puis colores pour leur donner une couleur amusante) et dont la bouche et les yeux bougent parfois (Cad n'a pas voulu leur ajouter de ricanement, trop pénible à entendre toute la journée). Le décors représente un ciel nocturne un soir de brume et à l'opposé de la pièce se trouve un objet ressemblant à s'y méprendre à une lune pleine et dégageant une lumière blanche qui s'oppose à celle plus chaude du feu dans la cheminée. Le thème de cette année recouvre une réalité bien triste. Celle des loups-garous. C'est sa rencontre avec Lupin qui lui a donné l'idée et de nombreux livres décrivant cette maladie sont présents un peu partout. On est jamais assez bien préparé contre ce fléau.

Le rouge et l’or ont à présent cédé la place au bleu et argent, comme la neige recouvre les feuilles mortes. Avec le changement de saison se profile, bien évidemment, un changement de décors. Il est arrivé tard cette année, aux alentours du 20 décembre, comme pour fêter l’arrivée officielle de l’hiver. Mais poussez la porte, car sous l’enseigne inchangée, derrière les livres artistiquement dérangés de la vitrine, c’est une vraie œuvre d’art qui vous attend.

Un grelot d’argent appelle le libraire qui se repose derrière le comptoir. Tout est glace et neige autour de vous. Depuis le parquet enchanté pour donner l’illusion d’un lac gelé jusqu’aux flocons qui semblent tomber du plafond pour s’évanouir mystérieusement à quelques centimètres de tout objet ou personne présent dans la boutique. Un feu bleuté brûle dans la cheminée, lançant des reflets froids sur les cousins blancs posés artistiquement autour d’une table basse toute de métal et de verre. A l’extrémité de chaque étagère sont posés des petits tas de neige distribuant une lueur blanche diffuse. Et pour ceux qui ne tiennent pas en place, de petits bonhommes de neige animés diffusant la même lumière seront ravis de prendre place sur votre épaule.

Retournez vous et voyez. Un manoir sombre dans les Highlands enneigés recouvre ce qui de l’extérieur n’est qu’une banale vitre. Tendez l’oreille et vous saisirez peut-être les notes fugaces du lac des cygnes. L’odeur du thé de Noël, sombre et âpre se mêle à celles des ginger-bread men et du papier poussiéreux. Vous êtes arrivés à bon port.