Après s'être lavé les mains, avoir déposé une bise sur la joue de Molly, Bill s'assit. Il fut servi. Molly inquiète pour son fils, venait de lui demander comment le boulot se passait-il pour lui. Sa réponse ne se fit guère attendre.

« La routine quotidienne. Et toi ? Tu ne t'ennuies pas trop ici ? Le terrier ne te manque pas ? Tu sais, tu n'es pas obligée de faire tout ça, tu peux te reposer si... »

Si Bill venait d'arrêter de parler, ce n'était pas par hasard. Il venait de faire une faute, une bourde. Et malheureusement pour lui -à croire que ce n'était pas sa journée-, Mrs Weasley avait entendu ses propos. Si son visage semblait encore doux, ce n'était parce qu'elle essayait de paraître calme. Mais malgré ses efforts, elle s'emporta :

« Me reposer ? Mais voyons, es-tu aveuglé par toute cette poussière ? Cette maison serait invivable s'il n'y avait pas de nettoyage, de décrassage. »

Elle fit une pause, tout en avalant sa salive. Elle vit son fils baisser la tête. Elle se calma quelque peur, repensant à l'enfance de son fils aîné. Après un léger sourire discret, elle regarda le contenu de sa propre assiette. Puis, après quelques secondes de réflexion, elle releva la tête et déclara, plus calme qu'auparavant :

« Il est vrai que je ne suis pas obligée de passer mes ''temps libres'' à nettoyer, mais si je ne m'en charge pas, qui d'autre le fera ? demanda-t-elle catégoriquement. »

Ses reproches n'étaient pas destinés à bill, mais envers ceux qui ne faisaient rien pour aider Molly dans les tâches ménagères. A ce qu'elle sache, le 12, Square Grimaud n'était pas habités que par elle. Elle regarda le plafond. Elle devrait le nettoyer. Des araignées semblaient s'être installés.

« Et puis, je ne supporte pas vivre dans un endroit comme celui-ci : Rempli de poussière, murmura-t-elle avant de re-baisser la tête pour regarder son fils. »

Une phrase de Molly, toujours la même, puis le silence s'installa. Ce que Bill pensait, rien au monde ne l'aurait fait prononcer à voix haute. Mais quand même. Pourquoi se plaindre d'avoir tant de choses à faire pour refuser ensuite l'aide qu'on offrait ? Il sentait qu'elle voulait qu'il le fasse. En fait il avait décidé de le faire et ce n'était pas sa mère qui le ferait revenir sur sa décision. Ca devait être pour ça qu'il ne trouvait rien à dire.

Le silence était oppressant, ponctué seulement par les bruits des couverts sur les assiettes. Il aurait du diner dehors tiens. Aller en boite. Draguer les filles. Peut-être sortir la jolie stagiaire française de Gringott. Celle qu'il n'avait pas encore eu le temps d'aborder mais qui lui disait vaguement quelque chose. Ou emmener Meredith. Quoique la jeune blonde en boite ne se sentirait surement pas à l'aise. Ou pouvait bien être Percy en ce moment ? Pourquoi cet idiot ne revenait pas à la maison faire son Mea culpa pour que tout aille bien à nouveau ?

Il en était là de ses pseudos-reflexions lorsqu'une ombre entra dans la cuisine. Aussitôt, le rouquin sourit et leva la tête pour saluer son "sauveur". Le hasard avait voulu que ce soit Allan, un de ses bons amis de Poudlard. Il ne l'avait pas entendu entrer mais ce soir toute diversion était bonne à prendre. Il fallait à tout prix relancer la conversation sur quelque chose de plus gai.

"Allan !" s'écria-t-il joyeusement avec un enthousiasme qui ne pouvait absolument pas être feint, "ne dit pas de bêtises, bien sur que tu peux te joindre à nous."

D'un geste de la baguette (et pour éviter à sa mère de se lever) il mit la table devant son ami et lui fit un grand sourire. En dehors des missions, les apparitions d'Allan au QG étaient assez rare, l'ancien gryffondor étant un grand solitaire et préférant sa tanière et sa guitare aux parties de poker inévitablement gagnées par Sirius. D'ailleurs où était-il celui là ? Passons.

"Je vais bien et toi ? Que se passe-t-il au ministère ? Tu as des nouvelles de Pe... de tout le monde ?"

Il jeta un coup d'oeil inquiet et inquisiteur à sa mère. Il avait failli dire Percy, naturellement. Il ne pouvait le condamner autant que les autres. C'était son frère. Un fichu prétentieux arrogant et stupides certes mais son frère. Ce n'était pas parce qu'il était trop trouillard pour accepter ce que disait Potter que ca en faisait un paria. Bill avait l'impression de le comprendre... jusqu'à un certain point, et cherchait un moyen de communiquer avec lui sans trop de risques. Changeons de conversation.

"Tu as entendu parler de la nouvelle guitare des "40 minutes to Venus" ? J'ai entendu dire qu'ils avaient enchanté les cordes pour qu'ils fassent des accompagnement automatiques afin de laisser plus de liberté pour les impros. Il parait qu'elle déchire grave."

« C'est vraiment gentil de proposer, mais je ne voudrais pas te pénaliser dans ton
travail. »

Molly observa un instant son fils, absente. Elle n’attendait pas spécialement une réponse, mais voulait être sûr que Bill était bien certain de vouloir nettoyer, car la soirée semblait bien chargé pour le plus grand fils des Weasley. D’autre part, si Bill nettoyait, Molly avait du mal à s’imaginer dans sa chambre, se reposant, alors qu’il serait en train de s’agitait. Non. Elle l’aiderait. Au moins, la propreté s’installerait un peu plus rapidement.
Aucune réponse ne vient.
Le silence s’installa. Il aurait pu rester, aménagé le 12, Square Grimmaud, si aucune personne n’avait perturbé le silence. En effet, quelqu’un entra dans l’appartement fermant bruyamment la porte derrière lui. Molly fut donc à demi-surprise quand Allan Darkgrave entra dans la cuisine. L’homme était un vieil ami à son fils.

« Salut Bill, bonsoir Madame Weasley... Comment vous portez-vous ?
- Bonsoir Allan. Je vais bien.
- Je… je peux me joindre à vous ? »

Se joindre à eux ? Cela ne posait aucun problème à Mrs Weasley. Elle allait répondre quand son fils prit cette charge. Elle fut même surprise de voir son fils, sortir sa baguette, l’agitait. L’assiette, le verre et tout ce qui devait être là se plaça en face de Bill, donnant ainsi une place pour son camarade. Pendant que ce dernier prenait place, la femme se leva, prit l’assiette de « l’invité » et demanda :

« Je suppose que tu ne veux pas nous regarder manger, avança-t-elle avec humour. Je te sers d’accord ? »

Sans attendre, elle remplit l’assiette et la reposa devant Allan. Elle se rassit. Elle recommença à manger, cette fois, silencieusement. Cependant, elle écoutait d’une oreille discrète la conversation qui avait débuté entre les deux hommes. Elle surprit Bill parlait de Perçy… Ou du moins, elle entendu « Pe » et devina la suite. Elle baissa la tête, ne voulant pas montrer son visage. Puis une fois ressaisit, elle releva la tête. Elle ne voulait pas faire subir sa tristesse devant les jeunes hommes. Elle écoutait plutôt la conversation…

« Tu as entendu parler de la nouvelle guitare des "40 minutes to Venus" ? J'ai entendu dire qu'ils avaient enchanté les cordes pour qu'ils fassent des accompagnement automatiques afin de laisser plus de liberté pour les impros. Il parait qu'elle déchire
grave. »

Mais cette conversation ne l’inspirait guère.

Où pouvait bien se trouver Sirius? Au grenier évidemment. Même si cette affirmation si évidente était connue de tous, personne n'aurait osé venir le déranger dans sa pièce, tout simplement parce que Molly n'était pas la seule à avoir sa bonne humeur au fond des chaussettes. Les parties de poker [y parait] ne suffisait pas à l'occuper. Certes c'était l'occasion pour lui de mettre une bonne raclée à tout le monde et surtout d'en rire. Mais d'un rire moqueur car Sirius n'appréciait pas de perdre. Enfin, le sujet du soir n'était pas au poker, Molly était là depuis quelques temps ce qui obligeait Sirius à se cloîtrer dans son grenier pour éviter les prises de becs avec la mère Weasley.

Ce soir là, il avait pourtant décidé de prendre part au somptueux repas qu'elle leur préparerait. S'il y avait une qualité qu'il appréciait tout particulièrement chez elle, c'était bien ses talents culinaires, talents qu'il n'avait pas, évidemment. Pour l'occasion, un certains nombre de membres de l'Ordre feraient leur apparition et la tablé risquerait d'être passablement joyeuse malgré les temps de crises. Sirius ne voulait en aucun cas manquer cette occasion d'avoir des contacts sociaux avec d'autres personnes que ce très cher Buck et l'affreux Kreattur. Il était très enjoué et cela l'avait mis de bonne humeur dès le matin. Chose encore plus exceptionnelle, il avait décidé de se couper les cheveux et de raser son horrible barbe qui faisait de lui ce que les moldus pourrait appeler un clochard.

Sentant la douce odeur de cuisine monter jusqu'au grenier, Sirius s'était levé du vieux canapé poussiéreux et avait entreprit de descendre d'un étage pour se rendre dans la salle de bain. Oui oui, vous avez bien entendu, dans la salle de bain. Il ouvrit la porte et se figea devant le miroir salit par la crasse. Il aperçut alors un visage familier (bien entendu!) qui ne ressemblait pourtant plus guère au Sirius qu'il était avant la mort de James. Ses yeux gris s'assombrirent à cette pensée. D'un geste nonchalant, il prit les ciseaux et entreprit de couper ses cheveux qui dépassaient ses épaules. Son habilité lui permit de ne pas se transformer en James qui avait toujours eu de difficultés à les coiffer. Quelques instants plus tard, il reposa la paire de ciseaux et s'observa dans le miroir. Il esquissa un sourire charmeur qui faisait chavirer bien des cœurs et, satisfait du résultat, il prit cette fois-ci le rasoir et s'attaqua à sa barbe qu'il rasa dans sa totalité. Le travail accompli, il découvrit son nouveau visage, ridé et pâle. Une pâleur qui s'avoisinait de celle de Rémus qu'il espérait voir ce soir. Les quelques rides qu'il avait prit en prison ne gâchait rien et Sirius trouva même qu'il avait bien vieillit. Il se lança un sourire, découvrant ses dents jaunis et décida de laisser la salle de bain tranquille pour la fin de la soirée.

Il remonta au grenier se changer, enfila un jeans délavé et une chemise noire, sa préférée. Enfin prêt, il entreprit de descendre à la cuisine pour profiter du festin que Molly avait passé tout l'après midi à préparer. Il poussa la porte et découvrit les trois personnes déjà présentes dans la pièce.

Bonsoir ! Se tournant vers Bill. Content de te voir Bill, toujours pas coupé tes cheveux? Il avait lancé cette bourde, sachant pertinemment ce qu'en pensait Molly, mais peut inquiet quant aux répresailles. Salut Allan. Il lui serra la main puis se tourna vers Molly à qui il sourit, de la manière la plus sympathique qu'il le pu. Puis, il s'installa à table auprès de ses compagnons dans l'espoir de passer une bonne soirée.



[Bonsoir à tous.. Je suis le nouveau Sirius.. :slttoi:]

« Je suppose que tu ne veux pas nous regarder manger, avança-t-elle avec humour. Je te sers d’accord ? »

Allan esquissa un début de sourire avant de tirer une chaise à lui pour s’asseoir à la table que Bill avait approché pour lui. Comme toutes les chaises, celle-ci était trop petite pour lui, et la table était trop basse. Mais qu’importe, la chaleur de la pièce lui faisait du bien.

-Avec plaisir, Madame Weasley, répondit-il inutilement pendant que cette dernière déposait déjà une assiette fumante devant son nez.

Il prit le temps de humer la bonne odeur qui s’en échappait avant de commencer à se rassasier. Il entendit la question de Bill et son allusion à Percy qui jeta un froid sur la conversation. Ce devait être dur pour les Weasley de devoir laisser l’un d’entre eux de côté à cause de ses choix. Allan ne connaissait pas beaucoup Percy. Juste de vue. Et il le prenait pour un idiot imbu de sa personne.

-C’est plutôt calme au Ministère en ce moment. Trop calme même je dirais. Au boulot en tout cas. Crois le ou non, mais aujourd’hui, j’ai passé toute ma journée au Ministère. Ca faisait longtemps que ça n’était pas arrivé. J’en ai profité pour mettre de l’ordre dans mes affaires et j’ai pu auditionner une candidate pour le poste de mon assistant qui a démissionné il y a peu de temps. Le Ministère est toujours le même. Les gens vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. Comme si rien d’anormal ne se passait. Pour eux, tout va bien. Ils sont toujours les mêmes, égaux à ce qu’ils étaient avant.

Allan espérait que sous la critique désabusée, Bill comprendrait le message caché. Il eut un sourire ironique.

-Mais je suis sûr que vous ne voulez pas que je vous raconte ma journée de travail. Je sais que je ne pourrais pas vous épargner les détails morbides et vous ne les apprécierez pas.

Allan savait que bien peu de personnes possédaient l’humour indispensable à son métier. Pour supporter ce boulot, il fallait savoir rire de la mort. Ce n’était pas donné à tout le monde.
Jetant des regards autour de lui, Allan se rendit compte qu’il venait encore de plomber l'ambiance.

*Et merde ! Suis-je vraiment si associable que ça ?*

Ces gens avaient beau être ses amis, ils ne le comprendraient sans doute jamais vraiment. Heureusement, Bill relança la conversation sur un sujet plus convivial.

-J’ai entendu parler de cette fameuse guitare oui. Pour mon groupe, j’ai résolu le problème en engageant un second guitariste. Chacun fait avec les moyens qu’il a a sa disposition, n’est-ce pas ? En tout cas, j’avoue que j’adorerais l’essayer. Même si je trouve leur dernier album bien moins bon que leur précédent. Moins pêchu je trouve. C’est moi où leur nouvelle guitare les a ramolli ?

A ce moment là, Sirius entra dans salle. Il avait beaucoup changé depuis la dernière fois qu’Allan l’avait croisé. Il était beaucoup moins négligé.

-Salut Sirius, qu’est-ce que t’as fait à tes cheveux ? Ils te tenaient trop chaud ?

[Excusez mon retard... j'ai perdu deux fois mon textes... :bagar: ]


Je les couperais le jour où tu viendras en crête punk rose et verte.

Sirius éclata de rire tout en serrant la main de Bill. Il fit mine de réfléchir très sérieusement à la question.

Non je ne crois pas que cela m’irait. Et puis je n’aimerai surtout pas gâcher mes magnifiques cheveux…

Il sourit à pleine dents et s’assit, prêt à attaquer ce repas qui s’annonçait vraiment bien. Il huma le fumait qui se dégageait de son assiette et entreprit d’en fourrer une quantité affolante dans sa bouche. Le maraudeur était affamé, il n’avait rien mangé de la journée par pur flemme et il avouerait volontiers qu’il n’aurait pour rien au monde raté un dîner comme celui-ci. La bouche encore pleine, il se tourna vers la mère Weasley.

Bmerci Bmolly ! C’est Bsubculant !!

L’évadé avait décidé de faire des efforts d’amabilités, ne serait-ce que pour passer lui-même une bonne soirée sans conflits d’aucune sorte. Inutile de créer des tensions nouvelles, il y en avait suffisamment qui gâchait la vie de beaucoup de gens dans le monde de la sorcellerie, notamment au sein de l’Ordre. Les deux jeunes hommes continuaient leur discussion. Sirius ne voyait pas tellement de quoi il parlait, mais cela lui était bien égal. Il était fortement occupé à couper sa viande pour encore se mêler de la discussion en cours qui ne le regardait probablement pas. A ce moment là, Bill eut la meilleure idée de la soirée et Sirius ne se fit pas prier en sentant l’odeur de Whisky arriver jusqu’à lui. Il lui tendit son verre et le rouquin lui versa une bonne rasade du breuvage alcoolisé qu’il bu d’une traite. Reposant son verre, il sentit son corps se réchauffer. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas bu un Whisky aussi bon et il se promit de ne pas rechigner sur la boisson ce soir-là.

On parle du groupe 40 seconds to Venus, tu connais ?

Bill s’était adressé à lui et l’animagus comprenait enfin de quoi les deux jeunes parlaient. Il ne connaissait pas ce groupe, mais cela ne l’étonna pas plus que ça. Il avait passé plus de 10ans en prison et autant vous dire qu’il était hors de question d’avoir une radio dans sa cellule. Sirius avait donc prit beaucoup de retard en matière de musique et avait hâte d’en savoir plus sur ce groupe qui devait incontestablement être très bon.

Non je ne connais pas. Les détraqueurs ont refusé de mettre une radio dans ma cellule et je peux te dire que c'est pas faute d'avoir demandé.

Il avait prit son air rieur en disant cela, mais ne se rendit pas compte qu’il pouvait refroidir l’atmosphère en parlant de ces immondes créatures. Il eu d’ailleurs un peu froid dans le dos en y repensant et surtout en pensant au sort qui l’attendait s’il en croisait un. Il se reprit une bonne rasade de Whisky alors que le fils Weasley mettait le groupe de musique en fond. Il sourit, pensant à sa mère qui avait toujours eu horreur de ces bruits insupportables qui émanaient de la chambre de son fils ainé. Il se dit intérieurement qu’il y avait finalement une certaine justice dans ce monde.

C’est une mauvaise tentation. Un danger comme tu dis. La facilité n’est jamais la meilleure solution. Prendre un mauvais chemin est plus facile à prendre qu’un bon.

Sirius posa son regard éteint sur Molly qui semblait passablement perturbée. Il se sentit un peu mal à l’aise de parler de musique avec les deux garçons alors qu’il y avait des choses si graves qui se passaient autour d’eux. Il laissa les deux garçons à leur discution et, jetant un œil à l’horloge magique dit.

Arthur doit passer ici ? Il ne devrait plus tarder maintenant.

Il espérait que sa remarque avait réconforté la mère de famille qu’il sentait dans ses pensées et loin de la discussion en cours autour de la table de la cuisine.

Allan se décala légèrement pour faire de la place au nouveau venu. Il ne connaissait pas beaucoup Sirius, mais son côté un peu sombre lui plaisait et il en était vite venu à l'apprécier, malgré son caractère par moments emporté. Le voir prendre de nouveau soin de sa personne le réjouissait donc beaucoup.

« Il est sympa au moins ton second guitariste ? J’espère qu’il est de meilleure compagnie que ton ancien batteur. Quel raseur celui-là avec son élitisme à la gomme. »

-Mon ancien batteur ? De qui parles-tu ? Gene est le batteur du groupe depuis sa création. Il a juste été remplacé pour l'un de nos concerts parce qu'il était malade. Le type qui tenait les baguettes à cette occasion ne m'avais pas paru vraiment antipathique.

Allan marqua un pose avant de continuer.

-Tu sais, la musique que je joue... tout le monde ne peut pas vraiment l'apprécier comme l'apprécient les musiciens. Il faut un esprit tourné d'une certaine manière pour voir que ce déferlement de violence musicale n'est pas destinée à détruire tout, mais bien à construire quelque chose de nouveau. Mais quand on a compris ça... c'est l'extase ! Tu découvres un nouveau monde, ton horizon musical s'élargit considérablement ! De là, il est facile de considérer ceux qui ne parviennent pas à franchir le pas avec une certaine hauteur.

Comme à chaque fois qu'il parlait de sa musique, Allan était exalté. On sentait toute la passion qu'il avait pour son art, tout l'amour qu'il portait à cette musique.

Quand Sirius plaisanta à propos des détraqueurs d'Azkaban, Allan sourit. C'était là un humour qu'il appréciait. Noir comme il le fallait.
Longtemps, Allan s'était demandé à quoi pouvait bien ressembler les détraqueurs. Mais malgré toutes ses recherches, il n'était jamais parvenu à mettre la main sur une photographie. Tout ce qu'il avait trouvé, c'était des illustrations de plus ou moins bonne facture qui ne lui donnait pas beaucoup d'information quant à leur véritable apparence. En revanche, il avait bien compris quels étaient leurs pouvoirs et il ne tenait pas à s'approcher trop de ces créatures pour satisfaire sa curiosité.
Le jeune homme saisit alors son verre de whisky et en savoura une bonne gorgée.

« Je ne sais pas si c’est à cause de la guitare mais je suis d’accord avec toi. Cela dit leurs clips sont de plus en plus impressionnants. De vrais cours métrages. Peut-être qu’ils se sont plus concentrés sur l’image cette fois-ci ? »

Allan eut un sourire ironique à cette remarque.

-Quand un groupe de musique choisit de se concentrer sur autre chose que la musique en elle-même, ce n'est jamais bon signe a mon avis... Ceci dit, c'est vrai que leur dernier clip m'a laissé sur le cul la première fois que je l'ai vu.

Allan se mordit la langue. Il avait parlé trop vite et avec vulgarité. Comme s'il était chez lui. Il avait grandit dans un environnement plutôt mal famé et la langue qu'il avait apprise à parler s'en ressentait. Cependant, il s'efforçait de se corriger le plus souvent possible. Il arrivait par moments que cela ne suffise pas.

« C'est toujours le danger avec la magie. La tentation d'aller au plus facile. Vous ne trouvez pas ?
- C'est une mauvaise tentation. Un danger, comme tu dis. La facilité n'est jamais la meilleure solution. Prendre un mauvais chemin est plus facile à prendre qu'un bon.
- T'as raison M'man »

Bien sûr qu'elle avait raison. Mais Mrs Weasley se retient d'en faire la remarque. Elle préférait laisser la « new » génération méditait ses paroles. Si certain avait compris le peu de morale qu'elle avait transmit dans ses paroles, au moins ça les ferait réfléchir. Si d'autres n'avaient rien capté, tant pis pour eux. Molly ne les considérait plus comme des gamins à qui il fallait expliquer les choses avec des paroles sans doubles sens.
Au moins, Bill semblait avoir comprit. C'était déjà une personne.

« Arthur doit passer ici ? Il ne devrait plus tarder maintenant, confia Sirius. »

Le regard de Molly se reporta, d'instinct vers l'horloge. Comme tous les membres de la famille Weasley, la petite cuillère représentant Arthur Weasley était « En danger de Mort ». Cela ne changeait pas. Un petit noeud étranglait Molly. Elle ravala sa salive puis recommença à manger, tout en cherchant bonne réponse à formuler. Puis après avoir relevé la tête, pour observer Sirius, elle déclara dans un ton qu'elle voulait rassurant, bien qu'il fut faux :

« Non, il ne doit pas tarder en effet. Je vais lui mettre de côté une assiette. »

Elle se redressa pour s’exécuter. Par la même occasion, elle croisa le regard des hommes assis autour de la table et proposa :

« Quelqu’un veut-il que je le re-serve ? »

Pour sa part, elle avait fini son repas.