Scarborough Fair [Janv.]

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Le vent sifflait à ses oreilles dans la fraîcheur du petit matin. L’air qui emplissait ses poumons n’était sûrement pas aussi pur et agréable que celui de son Ecosse natale mais il faisait l’affaire. C’était dimanche. Il était en week-end avec la femme qu’il aimait, la campagne était déserte, le monde lui appartenait.

Le bruit de ses pas sur le sol rythmait ses pensées. Cette aube ressemblait à toutes les autres. Froides, grises aux reflets rosés mais elle semblait porteuse de promesses. Les choses s’amélioraient. Petit à petit, pas après pas, ils allaient finir par arriver à construire ce monde dont le Maître avait rêvé. Déjà, plusieurs engrenages se mettaient en place. Tout semblait parfait. Il n’y avait que l’absence de Rabastan qui noircissait un peu les pages du tableau.

Certes, le Lord pensait qu’il y avait anguille sous roche mais tout convaincu qu’il était de l’omniscience du Mage Noir, Cad’ avait du mal à penser au cadet des Lestrange comme un traître. N’avait-il pas passé quinze années à Azkaban sans jamais Le renier ? N’était-il pas, comme lui, un partisan de la première heure ? Comment quelqu’un d’un sang aussi pur et d’une telle noblesse pouvait trahir Vous Savez Qui ? Le frère de cet idiot de Rodulphus. Allié par alliance avec Bellatrix, le propre bras droit et lieutenant du Maître… Non, c’était peu probable. Il s’agissait sûrement d’un prétexte pour cacher les véritables raisons de sa disparition. A tous les coups il était en mission et cela avait mal tourné.

Il dépassa un petit village moldu sans ralentir sa course, croisant au passage quelques lèves tôt qu’il salua poliment de la main. Malgré ses pensées trop sérieuses, il était de bonne humeur. Il avait passé une journée absolument délicieuse à côté de la jeune femme et s’en promettait une plus belle encore. Sortie du village, tournant vers la droite et début d’une montée menant vers les falaises de la côte. La sensation étrange d’être observée comme un picotement au niveau de la nuque mais rien de visible. Le libraire haussa les épaules et reprit son rythme, contrôlant son souffle. De toute façon il avait sa baguette sur lui en cas de problème et personne ne savait qu’il était autre chose qu’un libraire populaire auprès des gamins. Pas la peine de devenir parano pour si peu.

Nouveau picotement. Cette fois, le mangemort s’arrêta, posa ses mains sur ses genoux et, tout en respirant bien à fond, lança quelques regards perçants autour de lui. Mais rien n’attira son attention si ce n’était un lapin qui, détalant, réveilla la faim du rapace qui était en lui. Cad fit taire l’oiseau et raffermit sa conscience de lui-même. Il avait envie de prendre de l’altitude pour surveiller les alentours. Mais il savait également que ce n’était pas la chose la plus prudente à faire. Il reprit donc sa course un moment, découvrant enfin, au dessous de la pierre déchiquetée, le bleu profond de la mer. Le spectacle était à couper le souffle. Une fois encore, le mangemort s’arrêta pour contempler le paysage et le picotement se fit sentir. Agacé par sa propre paranoïa, Il mit sa main dans sa poche, et serra le manche de sa baguette. Puis, sans se retourner, il éleva la voix.

« C’est bon, je sais que vous êtes là… »

Restait à espérer qu’il parle dans le vide…

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Rabastan avait arpenté durant de longues journées les terres sinistrées et endormies de l'Angleterre. Depuis son évasion d'Azkaban, il n'avait pas jugé bon de rejoindre son Maître et ses anciens Alliés. Il avait besoin de temps pour réfléchir à ce qu'il aurait jugé bon pour son avenir. Il pensa succintement à Bella et à son frère qu'il avait laissé, seuls, avec leur Maître, mais il se ravisa rapidement en se rappelant qu'ils n'avaient pas besoin de lui étant donné que le Seigneur adorait sa belle-soeur plus que tout Mangemort. D'ailleurs, celui-ci n'avait pratiquement jamais adressé réellement la parole à Rabastan, en le considérant sûrement comme un disciple de plus.
Ce matin-là, Rabastan prit l'envie de rejoindre la ville de Londres pour y retrouver une quelconque aspiration à vivre, malheureusement, il ressentit rapidement comme une menace indéfinie, comme une tension autour de sa personne. Il perçut comme un signal de la part du subconscient de son frère aîné mais il se ravisa sans plus attendre. Il avait confiance en ses Alliès précédents, mais il était tout autant conscient que son Maître peut-être prêt à tout pour évoluer et parvenir à ses fins. Rabastan prit donc la sage décision de bifurquer son chemin en direction d'une ville plus calme ou il ressentit la présence d'un Mangemort. En effet , il avait décidé d'en rencontrer un pour s'assurer de sa sûreté dans le monde magique depuis son départ et surtout pour avertir son Maître qu'il n'avait pas l'intention de les trahir.
Il apparut relativement tôt près d'une falaise au coeur d'un village semblant appauvrie et reconnut rapidement ce bon vieux Cad' près d'un rocher. Il prit soin de ne pas éveiller son attention mais celui-ci énonça la détection d'une présence. Rabastan jugea donc bon de ne point le surprendre et s'approcha de lui avant de répliquer d'une voix douce.

Cad'...Quelle bonne surprise! Que fais-tu dans ce trou perdu ? N'es-tu pas aux pieds de notre Maître comme tu sais si bien le faire d'ordinaire ?

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La présence se fit plus précise, comme une ombre invisible dans son dos. Un frisson parcourut son échine et l’envie presque irrésistible de se retourner le saisit. Mais il n’en montra rien, laissant ses yeux couleur de vase inspecter la noblesse de l’océan. Il n’allait pas céder au stress ou à l’angoisse. Il ne plierait pas devant la tension. Il n’était pas du genre à se laisser aller à avoir peur.

Quelques secondes, chargées de sens se traînèrent dans le silence puis une voix s’éleva derrière lui. Froide et pourtant mielleuse, pleine de fiel et de mépris. S’il n’avait pas été aussi farouchement opposé aux stéréotypes, il en aurait déduit que son propriétaire avait fait ses études dans la noble mais insupportable maison de Salazar Serpentard. Mais quelque chose l’intriguait. Il connaissait cette voix. Seulement il n’arrivait pas à mettre un nom dessus. Il se retourna lentement (pas la peine de mettre l’inconnu sur ses gardes sans raison) et regarda celui qui lui faisait face.

« Voyons Rabastan, cela fait une quinzaine d’année que l’on ne s’est pas vu et c’est tout ce que tu trouves à dire ?»

Un sourire amusé et un éclat de froideur dans les yeux. Il avait beau ne plus être l’adolescent impulsif qu’il avait été, Cadfael restait assez fier pour ne pas aimer les insultes. Mais il savait également que ce n’était pas en réagissant aux insultes qu’il se ferait respecter. Il n’était même pas vraiment sur de vouloir que les Lestranges le respectent. Après tout, ils avaient un sang plus pur que le sien même si le niveau de noblesse était équivalent.

L’ombre passa comme elle était venue et l’ancien gryffondor reprit son air aimable habituel. Il regarda un moment l’homme qui se tenait devant lui, guettant les changements que le temps n’avait pas manquer d’apporter à l’adolescent qu’il avait connu. Il avait maigri. Il était peut-être un brin plus sombre aussi. Il ressemblait toujours autant à son aîné. Rabastan en somme. En chair, en os et en magie.

« Je suis content de te voir, on commençait à se faire du soucis pour toi. »

Comme toujours la stricte vérité, même s’il restait vague. On ne savait jamais si un espion était dans les parages ou un moldu se cachait dans un arbre. Et puis le meilleur moyen de ne pas mentir était de rester dans le vague n’est-ce pas ?

« C’était donc là que tu te cachais ?»

Il n’avait pas répondu à la question du jeune homme. Mais en même temps, ce genre de provocation ne méritait pas vraiment que l’on s’y attache. Et puis Cad’ avait passé l’âge de se battre pour des bêtises.

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Rabastan n'avait assurément jamais supporté le regard doux et chaleureux de Cadfael, mais il avait malheureusement du s'y faire avec le temps puisqu'il se trouva que le Maître avait décidé d'en faire, en quelque sorte, son plus fidèle bras droit. Etonnant, par ailleurs, qu'il n'était pas, en ce moment même, aux pieds de celui qu'il chérissait tant. Mais qui sait ? Personne, en effet. Rabastan remarqua l'air de malice qu'il haïssait chez cet être, désigné comme frère lors des nombreuses batailles qu'il mena à ses côtés, et en fut froissé. Il s'approcha de son confrère et vit rapidement la main déposée sur la baguette, au fond de sa poche. Rabastan esquissa un sourire.

Voyons Cad'. Tu sais aussi bien que moi que si je voulais te faire du mal, tu ne pourrais pas résister longtemps. Notre Maître t'as choisis pour ton intelligence et ta ruse et non pour tes connaissances en la magie ancestrale...Le monde semble tendre vers une organisation bureaucratique. Pour mon plus grand malheur. Enfin bref, je ne suis pas ici pour discuter de la situation du monde magique mais plutôt pour prendre des nouvelles des Forces des Ténèbres. Il semblerait que je vous ai manqués...J'en suis sincérement désolé, mais vous n'êtes pas sans savoir que chaque homme a le droit de s'accorder quelques temps de pauses...N'est-ce pas ?

Rabastan sortit rapidement une longue cigarette jaunie de sa poche et l'alluma d'un coup de baguette magique succint et vaillant. Il souria à l'attention de son interlocuteur et redéposa sa baguette dans un pan de sa longue veste grisâtre.

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Parfois vous avez l’impression que la vie vous sourit, que tout va bien, que même la nature chante la joie et l’harmonie. Une nouvelle aube, une nouvelle ère, plus d’ordre et de beauté. Puis vous tombez sur un os. Le nuage se casse la gueule. Et là vous avez mal.

C’était à peu près ce que ressentait Cad’ a ce moment là. Son sourire disparut peu à peu de son visage, remplacé par une expression neutre, sérieuse. Il n’était pas là pour se battre. Et si Rabastan était si déterminé que ça à le mettre en colère alors soit. Il n’allait pas se laisser prendre au piège mais il n’avait aucunement l’intention d’être le dindon de la farce.

« Tu commences à te répéter. Tu as fini tes insultes et tes insinuations ou tu veux reprendre depuis le début ? »

Sa main (vide) sortit de sa poche et il se frotta la nuque, comme toujours lorsqu’il était partagé sur ce qu’il avait à faire. Son ton n’était plus vraiment amical et chaleureux mais n’avait rien d’agressif non plus. Azkaban rendait visiblement les gens très peu fréquentable.

« Les vacances ont toujours une fin, sinon ce ne serait plus des pauses. Ils ont besoin de toi. Je crois que ton frère serait heureux de te revoir également. Je peux te montrer le chemin si tu veux. »

Un soupir. Quand est-ce qu’il allait enfin avoir le droit à un peu de repos par Merlin ? Il n’en pouvait plus de travailler. Les missions, les deux temps pleins demandés par le Lord, les élèves a surveiller… il allait finir par craquer à force de tirer sur la corde, il le savait. Et l’autre idiot qui parlait de pause ? Savait-il seulement qu’il venait de gâcher la sienne en beauté ?

« Tu viens ou faut-il vraiment que l’on passe aux trucs désagréables ? Il veut te voir et tu sais qu’Il n’est pas du genre patient. »

Un peu sec sur la fin. Klarissa allait se réveiller et se demander où il était partit. Lui qui voulait lui acheter des croissants pour le petit déjeuner. Vie de Merde.

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Rabastan remarqua très rapidement que le caractère de Cadfael n'avait aucunement changé depuis leur première rencontre à Londres, lors d'une réunion des Mangemorts. Malheureusement, cette façon de réagir à la vie l'insupportait au plus haut point. Il ne voulait pas se retrouver comme le mouton noir du groupe surtout face aux menaces indolores de cet énergumène. Rabastan jetta sa cigarette à terre et l'écrasa de son pied fin avant de relever la tête vers son interlocuteur et lui avouer.

Tu ne comprends dont rien Cad' ! Je n'ai aucunement l'intention de rejoindre notre Seigneur dans l'immédiat. De plus , dois-je te rappeler que nous haïssons la même personne ? Ce cher Rodolphus est-il toujours aux côtés de ma chère Bella ? Quelle mariage ruinée par mon imbécile de frère...Enfin bref...Je tenais à te faire parvenir à notre Maître en tant que porte-parole de ma personne. Dis-lui simplement que je ne rentrerais pas avant un certain temps. A lui d'avoir confiance en moi et à me laisser vaquer à mes plans de mon côté.

Rabastan conservait encore et toujours son petit air sournois qu'il savait si bien maîtrisé, mais il ressentait tout de même une certaine pointe de peur derrière ce masque d'assurance. Comme tout Mangemort, il craignait la colère du Seigneur mais il désirait travailler en solo pour le coup, malgré la règle d'or des Mangemorts qui est de tout faire pour aider son Maître sans avoir de mérite personnel...Mais Rabastan voulait du changement ! Il sourit à Cad' et lui glissa légèrement dans une brise de vent :

Je vais rejoindre Poudlard...

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Bon, puisque le vin était tiré il fallait le boire. Cadfael entra donc en mode uniquement travail, laissant son esprit trier les informations qu’il recevait pour en tirer le maximum. Il ne parlait plus à Rabastan comme un être humain mais en analyste, comme-ci rien de tout cela ne le concernait réellement. Extérieurement rien ne changea, mais pour le mangemort, tout était différent.

Première remarque, Rabastan avait bien joué ce coup là. Il le plaçait dans une position difficile vis-à-vis de leur Maître. Il comprenait à présent pourquoi il n’était pas allé voir directement son frère. Celui qui allait porter ce message au Lord était dans une merde noir. Il n’allait pas aimer ce genre de petit discours. D’un autre côté, Cad’ ne pouvait se permettre de ne pas relayer l’information. La seule solution potable aurait été d’arrêter le sang pur de force. Il y pensait. Il n’avait pas encore prit sa décision. Un sourire amusé se dessina doucement sur son visage. Le Lord. Avoir confiance en quelqu’un ? Mais pour qui se prenaient-ils ? Il n’avait confiance en personne. Demande-t-on à Dieu de vous faire confiance ? Non, on obéit et c’est tout.

Derrière une façade tranquille, Cad’ réfléchissait à toute vitesse à ce qu’impliquaient les confidences du mangemort. Pour commencer, ce n’était pas l’attitude d’un traitre. Mais en contrepartie, ce n’était pas non plus du tout celle d’un serviteur obéissant. Il voulait bien faire – le bâtard en était persuadé- mais trop, bien faire. Revenir en conquérant avec une surprise…
Devait-il dire quelque chose pour le faire renoncer à ce projet presque gryffondoresque de stupidité ? Ou le laisser se tromper pour plaider sa cause ensuite, sachant que politiquement ça le vengerait un peu de Rabastan ? Hum. Il n’était décidément pas assez perfide pour ce genre de choses.

« Poudlard. Tu sais, je suppose, que Severus est déjà en mission là bas… Prends au moins contact avec lui, histoire de ne pas vous tirer dans les pattes. »

Cad sortit tranquillement sa baguette et d’un geste nonchalant, enleva toute trace de tabac brûlé et de nicotine dans l’air ambiant. Il n’était pas venu à la campagne pour se faire polluer les poumons. Il croisa alors les bras et le bout de bois toucha (accidentellement évidement) sa marque sur son avant bras gauche. Cela devait suffire à éveiller l’attention de Rodulphus. L’important n’était pas tellement qu’il vienne mais qu’il puisse dire sans mentir l’avoir appelé.

« Ou si tu veux je peux transmettre également ce message, j’ai plusieurs moyens de communication avec le château. »

Demander à Irina ou à Prosper d’aller parler au professeur de Potion ne devait pas être bien compliqué. Et puis quand un ami… mouais, non, un collègue, veut absolument faire une bêtise, il faut l’aider, question de principe. Ne serait-ce pour qu’il ne se laisse pas prendre à nouveau.

« Mais sincèrement je ne pense pas que tu devrais Lui cacher des choses. »

C’était dit. Maintenant, quoiqu’il arrivait, il saurait se débrouiller. Restait à savoir ce que Rabastan voulait faire à Poudlard. Tout de même pas… tuer Dumbledore…n’est ce pas ?

Invité

Il n’existe, sur cette basse Terre, rien de plus relaxant qu’un bon bain. De l’eau chaude qui vous enlace les muscles endoloris, de la mousse – raah, la mousse – qui vous caresse la peau fatiguée, et puis ce parfum d’encens titillant les narines. Parce que oui, Rodulphus aime l’encens et en abuse, parfumant toute la maison de « fleur d’oranger » et « muscade capiteuse ». En pareils moments, les tensions de la journées semblent littéralement se noyer dans le liquide, sont presque désinfectées par le savon. Pour couronner le tout, Célestina Moldubec (heureusement qu’elle n’avait de « moldu » que le nom, sans quoi Rodo aurait déjà incendié le poste) piaillait au travers de la radio.

Laisse-toi berceeeeeeer
Par le pouvoir de mes baiseeeeers

Rodulphus rejeta la tête en arrière dans un grognement de satisfaction. Une semaine complète d’écoulée en mission, à traverser un froid mordant et des contrées dévorées par le givre. Il s’en trouvait les lèvres craquelées jusqu’au sang et les mains sèches et gercées – foutu hivers. Il détestait cet état de saison. Cette ambiance légèrement écoeurante de fêtes païennes, agrémentée de boules et de sapins. Puis l’heureux événement – ô ironie – du passage à l’année nouvelle. Mais qui pouvait honnêtement s’en préoccuper ? Non, décidément, le Mangemort ne pouvait voir dans cette période de l’année qu’une météo morte et acérée, détestable. Même Bella s’était vautrée sur le trottoir à cause du verglas.

Si tu me lances encore ce regard,
Je vais finir par perdre espoiiiiiiiir.

Machinalement, Rodulphus se mit à chanter en parallèle avec Célestina, frottant son dos d’un geste vigoureux. Sa voix tonitruante se répercutait contre les murs de la salle de bain, donnant une impression de chorale mal improvisée. Il venait de passer au shampoing lorsque qu’une douleur fulgurante lui traversa l’avant-bras. Pris de surprise, il lâcha brosse et savons qui tombèrent dans l’eau à grands bruits d’éclaboussure. Quelqu’un tentait de l’appeler. De toute évidence, il ne s’agissait pas du Lord – il n’y avait pas cette aura de puissance et d’urgence qui l’aurait fait sauter sans réfléchir de la baignoire. Non. Plutôt l’appel indécent d’un vulgaire collègue. Le trait lancinant pulsa sous son tatouage, le faisant réfléchir. Il pouvait, pourquoi pas, transplaner sur le champ, nu, pour démontrer à l’importun son indisponibilité. Mais à tout les coups atterrirait-il en pleine campagne, battue par les vents – de quoi le geler d’une crise cardiaque dans la seconde. Il lui fallu cinq secondes supplémentaires pour se décider. Puis, dans un hurlement rauque, il s’extirpa de la baignoire, se sécha d’un coup de baguette, éteignit la radio, enfila sa robe de travail et, histoire de bien se parachever, s’apposa le masque. Très important, ce masque. Gage de confidentialité et d’anonymat. Accessoirement, il conférait une classe distinguée.

Finalement, Rodulphus Lestrange transplana dans un enchevêtrement de lambeaux ténébreux, se laissant guider par l’appel de sa Marque. Il fut déposé, comme supposé en scénario foireux, dans une campagne malade, non loin d’un village suintant le moldu endormi. Révoltant. Au travers des fentes de son masque, il chercha des yeux l’insolent et tomba sur Cadfael, dont les pans de la robe claquaient dans le vent agressif. Il était accompagné d’un homme qui lui tournait le dos, Rodulphus n’aurait pu dire de qui il s’agissait. Il se contenta de vociférer :

̶ STARK ! Tu as intérêt à avoir toutes les bonnes raisons du monde à me tirer de mon BAIN !

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[HRP: Comme je n'ai aucune idée de ce que voulait faire l'ancien Rabastan à Poudlard, est-ce qu'il serait possible que vos persos empêchent le mien d'y aller ? Sinon, tant pis, j'improviserais ^^]

Bien sûr. Comme Cadfael s'en était douté, Rabastan n'ignorait pas que Severus se trouvait au château, comme il y était courrageusement resté ces quinze dernières années, d'ailleurs. Ce n'était pas parceque le Lestrange n'était pas directement revenu auprès du Seigneur Des Ténèbres qu'il ne s'était pas renseigné au sujet de ses pairs.
Il acquiesça d'un simple mouvement de tête, écoutant ensuite la proposition que lui fit Cadfael. Contacter d'autres personnes pour lui simplifier la tâche ? Et pourquoi décidait-il de se rendre si serviable ? Ce n'était pas qu'Azkaban l'ait rendu paranoïaque, mais un peu, quand même. Il eut un bref plissement des yeux, ce qui lui donna un regard très légèrement suspicieux. Regard qui redevint bien vite neutre.
Il se dit alors qu'il était rare -d'après ses souvenirs rendus un peu flous par les années de zombititude- qu'un Mangemort fasse une crasse à un autre. Ou en tout cas, pas une crasse qui mette trop en danger la vie de cet autre. Même s'ils pouvaient à très faible dose se sentir.

-Hé bien...

Il ne laissa presque pas de répit au bref silence qui tomba. Depuis quand montrait-il une hésitation verbale ?

-Ta proposition me paraît honnête. Et puis Severus n'a jamais été très commode, donc autant le caresser dans le sens du poil. Et je sais qu'il est déconseillé de Lui cacher des choses. Mais il n'a jamais eu à douter de moi, par le passé.

*Il ne m'a juste jamais vraiment remarqué,* songea-t-il.

-Peut-être qu'il s'en souviendra. Je sais que je semble trop en demander, mais j'ai parfaitement conscience de ce que je fais. Et quand je reviendrais de Poudlard, car je ne déserte pas, Il sera amplement satisfait de ce que j'aurais fait là bas.

Rabastan n'eut pas le temps d'ajouer mot. Cadfael non plus, n'eut pas le loisir de rétorquer.
Un son, caractéristique à celui du transplanage, conclut ses paroles. Puis, une présence se fit sentir. Juste derrière lui. Une présence qui se manifesta oralement, vivement.

Et quand il entendit la voix de son grand frère lui déchirer les tympans, l'estomac de Rabastan se transforma en un bloc de glace qui heurta violemment le fond de ses chaussures : entendre la voix fraternelle ne lui fit pas le même effet que la dernière fois qu'il l'avait vu, à sa sortie d'Azkaban. Il se sentait cette fois-ci un peu moins... soulagé et heureux. Et un peu plus... énervé. Et ce, sans aucune raison.
Azkaban...

Le plus jeune des frères fit volte-face d'un geste vif. Le visage de l'aîné était caché derrnière un masque -anonymat et sécurité d'abord.

-Rodulphus.

La voix de Rabastan aurait dû en cet instant avoir un ton neutre. Mais elle fut au final particulièrement froide et distante. Presque méprisante.

-Quel bon vent t'amène ?

Il tourna la tête en direction de Cadfael.

-Toi ?

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[HJ - mille excuses pour mes retards]

Mouais. Le soucis était que bien qu'aucunes des paroles de Rabastan ne sonne comme une traîtrise, son projet, quel qu'il soit (et connaissant la douceur des Lesrange, il préférait de loin ne rien savoir) était ambigü. Le concerné semblait d'ailleurs en avoir bien conscience. Il choisissait ses mots avec soin, comme en témoignait le bref silence qui avait précédé le discours et semblait, comment dire, à la fois trop sur de lui et trop incliné à l'écouter. Après tout, qu'est-ce qu'un sang pur d'une telle lignée faisait à l'écouter lui, le Bâtard.

Cela ne pouvait dire que deux choses. Ou bien Azkaban lui avait vraiment servi de leçon et il était décidé à filer doux mais alors pourquoi faire des cachotteries au Lord qui pourtant savait tout et pourquoi se compromettre ainsi dans les bras même du Professeur Dumbledore, ce n'était pas logique. Ou alors il s'était renseigné sur ce qui s'était passé au repère en son absence, avait appris sa nomination et l'acceptait comme plus haut dans la hiérarchie. Ce qui sous entendait qu'il avait gardé des contacts secrets… et que donc il se savait recherché. Une autre raison pouvait bien sûr être la trahison mais dans ce cas là il était stupide de reprendre contact avec lui… Ou alors Azkaban l'avait rendu irrémédiablement dingue, ce qui expliquait l'incohérence de ses actes mais était démenti par ses facultés d'expression.

Cadfael était perdu.

Heureusement, il n'eut pas le temps de répondre au discour de son interlocuteur. Un Crac sinistre précéda l'arrivée d'un Rodulphus masqué à la voix courroucée. Il sourit au moment même ou Rabastan faisait volte face, désignant le cadet d'un signe de tête et résistant à la tentation de sortir quelque chose comme "Il m'a suivit jusqu'à la maison, on peut le garder s'il te plait ?". Se moquer de ses soi-disant alliés, surtout quand ils agissent plus en ennemis et que l'on vient de leur faire une faveur étant très mal vu en politique. Enfin quand on voulait survivre aux élections. Ignorant l'aîné, il répondit d'abord au plus jeune des deux frères.

"Qui d'autre. Je sais bien que le moment est mal choisit pour une réunion familiale mais il se trouve que j'avais des ordres."

Il haussa les épaules, pas vraiment repentant. On lui avait donné un gâteau empoisonné, on n'allait pas en plus lui reprocher d'être assez intelligent pour ne pas le consommer. Il était peut-être sang mêlé mais il était loin d'être stupide.

"Cela dit, si tu veux retourner à tes ablutions, Lestrange, je peux voir ça directement avec ta femme. J'ai simplement pensé plus… honnête dirons nous de vous laisser régler ça entre frères."

En y réfléchissant ce n'était pas forcément une bonne idée. Dans son esprit, les deux Lestrange ne formaient qu'une seule silhouette indistincte qui ressemblait beaucoup à celle de Rodulphus et très peu à son frère. Pourtant, la voix de Rabastan avait été glaciale. Le genre de ton que Junior utilisait pour s'adresser à lui, et le "Toi" ressemblait fort à un reproche. Bah. Tant pis. Les histoires de famille ne l'intéressait pas (pour le moment, il creuserait plus tard) et il valait mieux se concentrer sur l'idée folle du plus jeune des deux.

"Je parlerais à Severus alors mais il va me falloir un peu de matériel. Rogue n'est pas du genre à se déplacer et mettre sa couverture en danger juste pour mes beaux yeux. De plus, il faut que je sache quoi lui dire et où l'envoyer. Tu n'as pas oublié je suppose qu'il est simplement impossible de transplaner à Poudlard n'est-ce pas ? Sans parler du fait que le courrier est surveillé de près par le ministère et que le climat politique actuel entre le château et le gouvernement est plus que tendu. Il te faudra une bonne raison pour demander à entrer, réussir à charmer en même temps Dumbledore et Dolorès Ombrage. Tu as un plan quelconque pour cela ? Tu es conscient j'imagine que le moindre faux pas te jetterais à nouveau à Azkaban, sans âme cette fois et que le moindre soupçon de trahison te réserve un sort pire encore."

Là. Il devait avoir été assez clair pour que Rodulphus comprenne le problème sans qu'il ait besoin de "balancer". Restait à espérer que Rabastan, lui, comprenne les nombreuses failles de son plan. A moins que, par une malchance extrême, il n'ai réussi à trouver un moyen auquel lui n'aurait pas pensé.

Invité

Oui, bien sûr, lui, Cadfael. Qui d'autre ? Il l'affirmait, de plus. Ce n'était pas avec arrogance et défi, au moins. C'était juste déguisé en bonne intention.

"Cela dit, si tu veux retourner à tes ablutions, Lestrange, je peux voir ça directement avec ta femme. J'ai simplement pensé plus… honnête dirons nous de vous laisser régler ça entre frères."

*Quelle bonne âme.*
Inutile de préciser à quel point il fut sarcastique lorsque cette pensée le traversa de part en part. Rabastan évitait à présent de regarder son frère. Bien qu'il soit pour le moment masqué, que son visage soit donc invisible, la seule idée de croiser son regard ne l'emballait pas le moins du monde. Depuis qu'il l'avait brièvement croisé après l'évasion massive, rien que le fait de le croiser en photo sur un avis de recherche animé, lui filait des nœuds au ventre, tendait la plupart du temps à l'énerver, du moins quand ce n'était pas une petite part d'humanité lui restant qui se manifestait, et le faisait alors angoisser, se tordre les doigts et observer autour de lui les visages des Moldus évoluant, se demandant sur lequel il irait soulager cette angoisse (que lui ne voyait que comme un énervement plus fort que les autres.)

Bref. Afin d'éviter soigneusement de regarder face à lui, son regard se fit plus ou moins mobile, allant de Cadfael à .... Cadfael. En fait, Rabastan ne le quittait pas du regard, cillant à peine lorsqu'il sentait ses yeux aux paupières lourdes de lassitude picoter.
Cadfael reprit alors, au sujet du plan du Mangemort-pas-vraiment-Mangemort. Il irait parler à Rogue, tenterait de l'aider, du moins autant qu'il le pourrait sans se mettre dans les ennuis pour lui. Il fallait bien que l'homme assure ses arrière et puis d'un côté, est-ce que Rabastan en aurait fait autant pour Cadfael, si les rôles avaient été inversés ? Je suppose que vous connaissez la réponse.

Ce qui ne plaisait pas au second Lestrange, fut que la conversation reprenne en présence de son aîné. Il resta parfaitement immobile, entièrement concentré sur le Mangemort au visage démasqué, ignorant le nouveau venu pour quelques instants encore. Mais il savait que d'ici quelques instants, quelques minutes, quelques secondes peut-être, il se manifesterait de nouveau. Parce qu'on ignorait pas Rodulphus comme ça, surtout après qu'il ait été appelé lors d'une activité aussi primordiale qu'un bain. Il imaginait que Rodulphus voudrait en savoir plus sur se plan, qu'il tenterait peut-être même de s'en mêler. Ou alors peut-être n'en aurait-t-il strictement rien a faire. Car depuis de longs mois, ils avaient comment dirait-on, coupé les ponts. Enfin Rabastan s'en était chargé.

Dans le discours de Cadfael, Rabastan comprit que son fameux plan serait risqué, particulièrement d'ailleurs. Pas évident de chasser Rogue du château, pas non plus évident de trouver une vraie bonne raison pour entrer, un prétexte qui ne vaudra pas un refus catégorique et immuable. Rabastan jura intérieurement. Il était possible que ce soit l'intention de Cadfael, de le dissuader de faire ça, en lui faisant comprendre que c'était risqué, qu'il pourrait très bien faire de nouveau un tour à Azkaban. Un tour prolongé cette-fois ci... Parce que sans âme, on ne peut pas avoir envie de s'évader, ni servir à grand chose chez les Mangemorts. A part peut-être pour que Nagini ou Greyback fassent leurs dents. O que ça devait être agréable.

Rabastan acquiesça sans grande motivation, puis mentit ouvertement :
-Je préfère ne pas te parler de mon plan. Mais du moment que Rogue est éloigné, c'est tout ce qu'il me faut. Ensuite je serais capable de me débrouiller.

Mais quelle idée stupide, chantonnait une voix dans sa tête. Prendre de tels risques alors qu'on ne lui demandait même pas de le faire, il fallait bien l'avouer, c'était stupide.
Après quelques secondes, il releva la tête en direction de Cadfael, l'observant d'un regard un peu plus méfiant cette fois :

-Et ça t'ennuierait de préciser d'ou viennent ces ordres? Enfin je me doute bien de qui ils viennent, mais pourrais-tu développer, me dire en quoi cela consistait ? M'éliminer ou me rameter ?

Oubliant quelques instants ses délires (lui-même voyait de plus en plus son plan comme ça) de Poudlard, il préféra s'occuper de cet aspect un peu plus personnel qu'avait pris la conversation. Rabastan n'y aurait pas coupé de toute manière : a moins de se faire passer pour mort - s'il avait vraiment voulu déserter c'est d'ailleurs ce qu'il aurait fait - il était impossible qu'on le laisse en paix plus de trois mois. Il aurait forcément été retrouvé. Et en effet, comme l'avait dit sans vraiment le dire Cadfael, il valait mieux pour la survie de Rabastan qu'il ait en face de lui son frère plutôt que sa très charmante belle-sœur.
Bien qu'entre son frère et lui, ce soit plutôt houleux.
Après un travail psychologique difficile, court, il se tourna vers Rodulphus, tentant de maitriser sa voix, faisant de son mieux pour que les premiers mots qu'il lui dirait après tout ce temps ne soient pas des insultes :

-Toi aussi, tu en sais un peu plus, je suppose ?

Ouf. Pas d'insultes. Juste un ton relativement pas sympa.

Invité

[Wow, j'ai jamais accumulé autant de retard dans ma vie. La vie d'adulte, ça ne me réussit pas. Désolé pour ça, ça n'arrivera plus]

Il y a des trucs, comme ça, auxquels vous ne vous attendez pas. Les visites de Mémé dans votre cachot d’Azkaban. Les vers dans vos Muffins. Et les visiteurs inopportuns. Entendez par là : les colporteurs, les faux amis et les fantômes. Or, un spectre, le Lestrange en avait un devant les yeux. Il ne l’avait guère remarqué, au tout début – il avait préféré se fixer sur Cadfael, principal sceau de son courroux. Puis, progressivement, alors qu’il tempêtait, une odeur et (trop) familière lui investit les naseaux. Il connaissait ce parfum dégueulasse, ce suint corporel… Par la suite, la voix acheva de le gifler :

̶ Rodulphus.

Le Mangemort tourna si violemment la tête que sa nuque craqua. C’était impossible. Là, devant lui, se tenait son frère, Rabastan, la cible qu’il avait pourchassée des semaines durant. Une première réaction, logique : Rodulphus empoigna sa baguette et la pointa droit devant, prêt à supporter tout assaut. Il savait ce que représentait cette vision ; c’était la culpabilité, la honte et la colère qui avaient rongé ses tripes. Le Lord avait envoyé le Lestrange à la poursuite de son propre frère. Pour trahison. En soi, l’acte était déjà un véritable drame familial. Mais c’était sans compter la finalité de l’objectif : s’il avait véritablement croisé son frère, il aurait dû le tuer. C’était irrémédiable. Le pire dans l’histoire, c’est que Rodulphus s’y était fait. Lentement. Progressivement. Il avait mentalement assassiné son frangin – une façon détournée, en fait, d’éviter la souffrance lors de l’acte. Ce refoulement d’émotions, pourtant, avait pris chair et âme devant lui, tout insolent dans sa consistance.

Un moment s’écoula, aussi glacé que la nuit, puis Rabastan articula :

̶ Quel bon vent t’amène ?

Ah, excellente question, tiens. D’autant plus que le Lestrange n’en détenait absolument pas la réponse. Le hasard. Le destin. Un coup de tête. Rien du tout. Cadfael. Il choisit d’accuser Stark et, d’un même mouvement, les deux frères se tournèrent sur le concerné. En fait, l’espace d’un court instant, ils se surprirent à partager ces mêmes manies identiques. Drôle, hu ? Le bras gauche (comme il était affreux de songer cela) se défendit bien rapidement par un :

̶ Je sais bien que le moment est mal choisi pour une réunion familiale mais il se trouve que j'avais des ordres.

Evidemment qu’il avait des ordres. Quelles que soient les circonstances, Cadfael agissait constamment sous l’emprise des autres. Incapable de se façonner sa propre personnalité. Inutile et pédant, peuh. Rodulphus plissa les yeux d’un air mauvais, ouvrit la bouche pour répercuter quelque chose de particulièrement cinglant mais Stark intervint à nouveau que bon, si le Lestrange voulait retourner dans son bain, il appelait Bella, et gna gna gna que la colère ne passa pas pour un sou et qu’au contraire elle se décupla intérieurement.

La seconde d’après, Rodulphus n’existait plus et Cadfael n’en eut que pour Rab’, à monologuer tout seul sur un ton moralisateur. Ce ton qui résonnait tellement faux dans les oreilles. Moment d’intervention :

̶ Hein ? Poudlard ? Nom d’une tripe en quarantaine, qu’est-ce c’est que cette embrouille ?

Aussi vif qu’un éclair de quarante ans, le Mangemort dégaina sa baguette et la pointa entre les deux yeux de son frère. Il n’aimait pas ça, absolument pas. A peine revenu de son long exil, il fallait qu’il songe déjà à s’infiltrer dans un lieu hautement sécurisé. S’il escomptait retrouver les faveurs du Lord de la sorte…

-Toi aussi, tu en sais un peu plus, je suppose ? lança soudain Rabastan.

Rodo se composa un air indigné et se contenta de répondre :

̶ Nous avons à discuter d’un tas de trucs, frangin. Et tu vas faire gaffe à peser tes mots.

Puis des étincelles crépitèrent à l’extrémité de sa baguette, éclat occulte et menaçant.

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