III. HISTOIRE & RP♦ HISTOIRE PERSONNELLE :Stella vit le jour en Écosse et y passa les premières années de son enfance, mais n’en garda que peu de souvenirs. Ses parents y emménagèrent quelques temps dans l’espoir que sa mère, Eleanore, réussirait à retrouver ses parents biologiques, qu’elle n’eut jamais la chance de connaître puisqu’ils l’abandonnèrent dans un orphelinat alors qu’elle n’était qu’un poupon. En vain, après 3 ans, ils décidèrent de s’établir définitivement en Angleterre. Heureusement, Eleanore avait rapidement été adoptée et avait grandi dans une famille moldue aimante et généreuse avant de se retrouver à Poudlard où elle rencontra Jeffrey, le père de Stella. Lorsqu’ils furent diplômés de l’école de sorcellerie, ce dernier devint aurore, travaillant pour le ministère de la magie, tandis que sa mère, elle, travaillait dans une librairie dont elle devint quelques années plus tard la propriétaire.
Dès qu’elle fut en âge d’apprendre à lire, Stella suppliait sa mère de l’emmener à la librairie avec elle, ou de lui rapporter ce qui lui tombait sous la main, que ce soit des comtes pour enfants, des livres de potions ou des vieux grimoires. Elle les dévorait avec une fascination qui rendait ses parents si fiers qu’ils en parlaient à tout le voisinage. « Notre fille n’a que 6 ans, et déjà elle termine ses livres toute seule! » s’exclamaient-ils enchantés. N’ayant pas de frères et sœurs et les enfants du quartier étant pour la plupart plus âgés ou plus jeunes qu’elle, Stella se sentait parfois seule, ce qui lui rendait le cœur gros. Afin de gérer sa tristesse, elle se réfugiait dans un livre et s’échappait dans un monde imaginaire la faisant rêver et oublier sa peine.
C’est aussi à travers ces histoires que ses pouvoirs magiques se manifestèrent pour la première fois, lorsqu’elle avait 8 ans. Alors qu’elle faisait la lecture d'un comte racontant l’histoire d’un elfe de maison se faisant maltraiter par ses maîtres, Stella trouva l’histoire complètement injuste. Elle voulait que ces sorciers cessent de martyriser la pauvre créature, et concentrée à parcourir l’histoire comme elle l’était, elle ne se rendit pas compte que les pages se détachaient tranquillement de la reliure. Plus elle lisait, plus la colère l’envahissait, et ses poings se crispaient, ses jointures devenant blanches. Et tout à coup, la page dont l’illustration laissait voir le sorcier lever sa baguette sur l’elfe pour le blesser s’arracha du livre pour voler en l’air et se déchiqueter toute seule en mille morceaux. Puis une à une, les quelques pages suivantes du livre suivirent le même sort.
Sa mère s’inquiéta de la rage qu’avait contenu sa fille pour provoquer un tel dégât, mais son père la rassura, soulagé de voir que ses pouvoirs s’étaient enfin manifestés et sachant bien que l’enfant n’était pas du genre colérique, mais seulement soucieuse du bien-être d'autrui.
Son goût pour la lecture ne la quitta pas, si bien que dès que son matériel scolaire fut acheté pour son entrée à Poudlard, Stella se mit à lire les ouvrages avant même que l’année scolaire ne débute. Une fois en classe, elle devança ainsi les autres étudiants, connaissant les réponses à toutes les questions des professeurs. Enthousiaste, elle levait la main pour répondre aux questions, fière de son savoir et des encouragements de ses professeurs à continuer sur la même lancée. Ce n’est que quelques mois après son arrivée à l’école de sorcellerie qu’elle surpris une conversation entre deux jeunes filles dans les toilettes.
« Mais qu’est-ce qu’elle est agaçante! » disait une.
« Ouais! Une vraie petite miss-je-sais-tout cette Stella Rowell! À croire qu’elle veut que les profs lui remettent une médaille devant tout le monde! ». Renchérit l’autre
« Franchement si elle pouvait disparaître au fond du lac on serait bien débarrassés! ».
Les deux filles de première année s’esclaffèrent avant de quitter les toilettes.
Sous le choc, Stella resta assise sur le siège des toilettes, au bord des larmes. Elle était à la fois surprise et blessée de voir que c’est ainsi que ses camarades de classe la percevait, et tenta tant bien que mal de comprendre ce qu’elle avait pu faire pour s’attirer une telle haine.
Elle continua à s’instruire et ne perdit pas son goût pour la lecture, développant un intérêt particulier pour la métamorphose, la botanique, les potions et les soins aux créatures magiques. Toutefois, elle se fit de plus en plus discrète en classe, préférant s’appliquer dans ses devoirs pour montrer aux professeurs de quoi elle était capable que de s’exprimer en classe. Si bien que cela devint presque anxiogène pour la jeune fille. Lorsqu’on lui demandait son opinion sur un sujet devant le reste d’un groupe, elle se sentait rougir et paniquait complètement. Elle avait peur de ne pas dire ce qu’il fallait, ou au contraire de donner une réponse trop détaillée qui ferait penser aux autres qu’elle voulait se vanter. C’est ainsi que Stella développa une certaine timidité et commença à craindre le jugement des autres. Elle avait confiance en ses idées, mais ne faisait pas confiance aux autres, et n’avait plus tout à fait confiance en sa capacité à intéresser les autres.
Malgré son côté introverti, elle se fit tout de même des amis grâce à son bon caractère, mais demeura trop timide pour approcher les garçons. Depuis la cinquième année, Stella commençait à envier légèrement ses amies qui étaient en couple. Ce n’était pas réellement de la jalousie, car elle n’était pas intéressée par ces garçons là, mais elle aurait aimé savoir ce que cela faisait que d’avoir quelqu’un qui était toujours là, prêt à la serrer dans ses bras pour la réconforter au moindre souci. Elle avait maintenant 16 ans, l’âge auquel ses parents s’étaient rencontrés… ce qui commençait à lui mettre la pression. Stella se sentait pétrifiée à l’idée de devoir adresser la parole à un spécimen de la gente masculine, mais ne pouvait pas non plus croire qu’elle resterait seule toute sa vie.
Quand serait-ce son tour? Rencontrerait-elle quelqu’un un jour à qui elle plairait? Et si elle ne plaisait qu’à des garçons complètement moches? Et de toute façon de quoi leur parlerait-elle? Se souvenait-elle comment embrasser? Son premier baiser avait été en troisième année, et l’expérience ne s’était pas renouvelée depuis… Et si ce petit boutonneux était le seul homme qu’elle embrasserait de son existence? Le simple fait de devoir converser avec des garçons qu'elle ne connaissait que peu la chamboulait, et Stella craignait que cela ne lui pose problème tôt ou tard, car certains de ses professeurs lui avaient demandé d'offrir des services de tutorat à d'autres élèves. Heureusement pour la jeune femme, personne n'avait manifesté d'intérêt à recevoir son aide jusqu'à présent, et elle croisait les doigts pour que ça reste ainsi.
♦ EXEMPLE DE RPG : Ce matin là, Stella s’était réveillée plus tôt qu’à l’habitude, nerveuse.
La veille, une de ses meilleures amies l’avait convaincue d’accepter lorsqu’un garçon de leur maison lui avait proposé de se retrouver devant la Grande Salle pour le petit déjeuner. L’usage du terme « Forcée à accepter » aurait sans doute été plus adéquate à la situation, puisque Stella était tout simplement demeurée figée, ne sachant que répondre à l’adolescent.
«
Je… je… euh » avait-elle bafouillée, sentant ses joues s’empourprer.
«
Elle ira avec plaisir! » avait répondue sa copine à sa place. Abasourdie, Stella avait foudroyé son amie du regard, mais savait qu’il était trop tard pour faire marche arrière. Son amie tenta de la persuader que c’était une bonne idée et qu’avec un peu de pratique, elle parviendrait à adresser la parole aux garçons sans envie de prendre ses jambes à son cou ou de s’évanouir.
Elle avait donc finalement réussi à s’endormir, presque enthousiaste à l’idée d’avoir un petit rendez-vous au matin. Ce n’est qu’au réveil que la panique s’empara d’elle à nouveau.
«
SHIT! » S’écria Stella. «
SHIIIIT DE SHIT DE BOUSE DE DRAGON DE L’ENFER ! » Rajouta-t-elle en regardant son reflet dans le miroir. Un monstrueux bouton lui avait poussé sur le bout du nez pendant la nuit. Il était rouge, enflé et surtout… énorme!
Encore endormies, ses camarades de chambre grognèrent un peu et remuèrent sous les couvertures. C’était samedi matin, et la plupart en profitaient pour faire la grasse matinée. Elle décida de secouer son amie, la tirant hors des bras de Morphée pour de bon. «
Mmmpfh… quoiii? » ronchonna cette dernière, mécontente d’être privée de quelques heures de sommeil supplémentaires. «
C’est la catastrophe! » s’exclama Stella d’un ton dramatique, en pointant son nez comme si elle était complètement défigurée.
Son amie s’assit en tailleur sur son lit, se frottant les yeux afin d’être à mieux capable de constater les dégâts par elle-même. «
Roooh mais tu exagères! C’est juste un petit… ouais pas si petit que ça finalement. » enchaîna-t-elle en haussant les sourcils à la vue de l'horrible bouton en question.
Stella prit une grande inspiration, dans l’intention de se calmer. En réfléchissant bien, elle trouverait certainement une solution. Elle se rassit sur le bout de son lit à baldaquin, continuant à prendre de grandes respirations puis se creusant les méninges à la recherche d’une idée qui lui permettrait de se défiler de son rendez-vous sans vexer le garçon. Son regard se posa sur l’horloge accrochée le long du mur, et il lui vint un éclair de génie.
«
Il n’est que 7h30! » dit-elle triomphante.
«
Euh… et ça va te laisser le temps de concocter une potion miracle pour faire disparaître le bouton avant ton rendez-vous? » proposa son amie.
Stella secoua la tête puis, à voix basse, pour ne pas réveiller leurs colocataires, se mis à lui expliquer son plan. «
C’est samedi! Tout le monde fait la grasse matinée aujourd’hui » débuta Stella en désignant du menton leurs compagnes encore endormies en guise d’exemple. «
Donc si je me dépêche assez, je peux descendre manger tout de suite avant qu’il n’arrive pour le rendez-vous! » continua-t-elle se sentant déjà soulagée de savoir qu’elle n’aurait pas à affronter ce déjeuner en tête à tête. «
Heum… et tu vas juste lui poser un lapin, et le laisser poireauter? Franchement Stella! » s’indigna son amie. Stella poursuivit, en lui expliquant que c'est là où elle s'attendait à avoir son aide, car après tout, c'est elle qui l'avait mise dans ce pétrin. Elle proposa à son amie de dire au garçon qu'elle avait complètement oublié qu'elle s'était engagée à faire du tutorat ce matin là, et qu'elle ne pouvait donc pas déjeuner avec lui.
Son amie poussa un soupir, montrant bien son découragement devant le manque d’effort de Stella pour sortir de sa zone de confort.
Ignorant le regard culpabilisant de l'autre élève, Stella enfila des vêtements en hâte et alors qu’elle s’apprêtait à sortir, son amie l’arrêta. «
Depuis quand tu fais du tutorat au juste? » lui demanda-t-elle. Stella baissa les yeux, se sentant prise au piège… Elle qui désirait garder cela secret pour éviter de recevoir des requêtes, ou encore que les autres étudiants ne lui reprochent encore qu’elle était trop sérieuse. Elle venait elle-même de tout bousiller. Elle hocha la tête rapidement pour toute guise de réponse, confirmant que ce n'était pas qu'un mensonge, puis traversa la salle commune en trombe.
La grande salle était déserte à cette heure, et Stella se sentit le cœur lourd lorsqu’elle remplit son assiette. Elle prit une gorgée de jus de citrouille et sentit un pincement au cœur lorsqu’elle réalisa qu’elle venait de perdre la seule chance qu’elle avait eu d’avoir un rendez-vous avec un garçon depuis les quatre dernières années, et cela au coût d’une information qu’elle aurait préféré garder secrète.