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(Octobre 1997) Le charme des augures. (LIBRE)

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(Octobre 1997) Le charme des augures. (LIBRE) Lumos-4fcd1e6
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MessageSujet: (Octobre 1997) Le charme des augures. (LIBRE) (Octobre 1997) Le charme des augures. (LIBRE) EmptyLun 21 Nov 2016 - 23:44


MERCREDI 8 OCTOBRE. Entre le pouce et l'index tournoyait la carte. D'un côté, un rouge foncé attaqué par les âges, tailladé par des ongles de mains négligentes. On pouvait y voir les entailles, rayures et striures qui montraient la base du carton fragile, beige et aux tons fades. D'un geste rapide, un mouvement que l'on ne pouvait discerner même dans une concentration des plus aiguisées, c'était la dame de cœur qui était imprimée sur l'autre côté et qu'elle brandissait devant le visage d'une comparse somnolente. En se mordant l'intérieur de la lèvre inférieure comme on pouvait fréquemment la voir faire, elle claqua des doigts avec son autre main pour récupérer son ami des bras de Morphée qui souhaitaient la garder, emprisonnée. Quelque peu perdu et déphasé, il clignait des yeux et finit, après un bâillement où l'on put distinguer tout l'intérieur gracieux de la mâchoire, par s'ébouriffer les cheveux. « Encore à lire ma merveilleuse destinée ? » qu'il questionna dans un demi-sourire à moitié véritable, comme lassé mais se forçant à donner de l'intérêt à l'activité alors que l'appel de l'inertie et du sommeil se voulaient insistants pour ne pas dire pressants. Un soupir, un énième qu'il reconnaissait et auquel il répondit dans une froncement de sourcils qui s'esquissa aussi rapidement qu'il s'estompa, il se redressa et la scruta d'un regard de côté alors qu'il attrapait avec paresse un ouvrage dédié aux enchantements. « Non. On faisait un château de cartes jusqu'à ce que tu t'assoupisses, et que d'un geste incontrôlé et très certainement, je l'espère, inconscient, tu détruises tout. » qu'elle répondit en désignant d'un mouvement de ses bras, le tas de cartes qui s'était, quelques instants plus tôt, écroulé. Viven n'était pas vexée, ni même en colère, mais ses plus proches confidents pouvaient admettre avec aisance qu'elle était de nature taquine et faussement irascible. Pourtant, il n'en était rien et lui, il le savait tout particulièrement alors qu'il se considérait comme étant ce qui se rapprochait le plus d'un meilleur ami, Ilanith. Si bien qu'avec cette insensibilité qui faisait de lui cet homme détaché et que les ignorants pensaient arrogant, il ne pipa mot. « Tu as besoin d'aide, avec ça ? » Une œillade hâtive, la négative d'un signe de la tête et pour adoucir la réponse, un sourire qui traduisait sa sincérité et le fait qu'il ne souhaitait pas qu'elle se braque à cause du refus. Alors Viven, elle se releva et laissant les cartes sur le tapis de la salle commune déserte, tourna les talons et se dirigea vers son sac en bandoulière qui traînait. Quiconque aurait pu trébucher faute d'inattention, mais étrangement, les parages étaient vidés de toutes âmes si ce n'était celles des deux acolytes qui connaissaient des périodes de troubles et de frictions, laissant ainsi le silence prendre ses aises dans les lieux. « Où est-ce que tu vas ? » qu'il interrogea sans même lever les yeux des pages de son livre. « La bibliothèque. Je veux essayer quelque chose pendant que tu es occupé. » Même de dos, elle savait qu'il devait être en train de rouler des yeux mais elle n'en fit pas la remarque. « Pas de problème. Je ne bouge pas, de toute façon. » En ouvrant son sac, elle ne prit qu'un miroir qu'elle avait préalablement mis à l'intérieur et ne prit pas la peine d'embarquer le reste avec elle, si ce n'était les cartes de tarot qu'elle avait toujours sur elle. Elle avait l'essentiel, l'objet dont elle avait besoin ainsi que les connaissances qu'offrait la bibliothèque.

« Madame ne s'en va jamais sans son miroir, Ô Narcisse dont tu es la réincarnation.
- Bon tais toi et fais semblant de t'instruire.
- Semblant ? Attends, attends. »

Il dégaina sa baguette alors qu'elle ne pouvait l'apercevoir. « Colovaria ! » qu'il dit avec une joyeuseté qui paraissait bien trop suspecte pour qu'il ait désigné un simple objet, les murs, la tapisserie ou d'autres éléments négligeables. « Ah, cette couleur m'avait manqué. Tu vois, que je suis doué. » Grinçant des dents, elle le fusilla du regard en tournant les talons mais ne prit pas la peine d'en dire plus. Il suffisait d'un regard pour qu'il comprenne, d'un regard de sa part à lui pour que finalement, elle ravale sa grogne. Blonde, elle l'avait déjà été durant les vacances scolaires passées mais dans l'enceinte du château, on ne lui connaissait que sa tignasse rousse mêlée à du châtain selon les saisons.

En montant les escaliers, elle croisait des visages qui lui étaient familiers. Aucun signe de tête, pas même des sourires ou des regards compatissants, elle avait reçu une lettre de son père il y a quelques jours, la rappelant à l'ordre et lui remémorant les directives qu'il lui avait donné. Agir pour son bien, à lui, à elle, pour celui des Lensie qui courbaient l'échine face au nouveau gouvernement, aux nouveaux souverains du Ministère et du château. Dans la lignée, ils avaient tous décidé de vouer leur allégeance aux forces qui les dépassaient afin d'assurer une sécurité qu'ils ne pensaient pas atteignable s'ils s'étaient retrouvés contre les omnipotents. Seule la tante du côté de la mère, Margaret Henriksen née Montrose, avait crié haut et fort que jamais elle ne donnerait sa dévotion à des êtres aussi cruels et immoraux. Alors Viven, elle se donnait ce rôle, d'arrogance et de condescendance qui ne pouvait pas outrepasser certaines barrières comme relever le menton face aux impérieux, et qui ne devait pas le baisser face aux impurs en qui elle se retrouvait pourtant. Arrivée au quatrième étage, elle poussa la porte en bois de la bibliothèque et pénétra dans les rangées de bouquins poussiéreux qui méritaient plus d'attention que celle qui leur était actuellement cédée. Malheureusement, le temps était plus à l'inquiétude qu'à l'apprentissage et la culture, les allées paraissant dès lors bien plus désolées et creuses qu'auparavant. Vagabondant ici et là, elle avait attrapé au passage des documents liés à la divination et s'était installée à une table. Trois bouquins et des parchemins en vrac, elle posa le miroir ainsi que ses cartes et se mit à feuilleter les vieux grimoires. « Catoptromancie, catoptromancie... » Vivement, elle tournait les pages et c'était avec une certaine fébrilité qu'elle le faisait. Plissant les paupières, elle avait du mal à distinguer les écritures à cause de la pénombre qui s'installait, alors c'est d'un Accio réalisé rapidement qu'elle ordonna à une autre lampe de s'installer à sa table. On pouvait même entendre le souffle des parchemins qui fendait l'air à chaque fois qu'elle passait à la page suivante.  


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MessageSujet: Re: (Octobre 1997) Le charme des augures. (LIBRE) (Octobre 1997) Le charme des augures. (LIBRE) EmptyDim 22 Jan 2017 - 18:56

La lettre de quelques grammes pesant dans sa poche de manteau comme une ancre de navire, Aileen se sentait poussée vers le bas à chacun de ses pas. Elle était tellement omniprésente, qu'elle ne pouvait ne pas s'arrêter d'y penser. Elle l’avait reçue et lue le matin même mais souhaitait attendre le soir pour prendre le temps d'y répondre. Son cœur s’était projetée en avant, sortant de sa poitrine, lorsqu’elle avait vu le nom de l’expéditeur : son paternel. La jeune femme y avait pensé toute la journée, les mots s’entrecroisant dans sa tête, percutant sa concentration comme une balle de Quidditch. Elle s’était d’ailleurs faite rappeler à l’ordre plusieurs fois par le Professeur Chourave ainsi que par sa voisine de classe, la sentant dans une autre galaxie. Elle ne savait pas si elle était heureuse ou apeurée : elle était comme un petit chiot perdue sans sa mère.
  En sortant de son dernier cours, elle n’attendit pas ses camarades et se dirigea directement vers la bibliothèque, là où elle se sentait au calme et en sécurité. Elle voulait être seule. Juste seule. C’était un réel besoin pour qu’elle puisse se concentrer correctement, penser justement à ce qu'elle voulait lui écrire. Les allers et retours de ses colocataires ne pouvaient que l'agacer et rendre sa tâche beaucoup plus longue et désagréable qu'elle ne l'était déjà. Elle se retourna quelques secondes et vit Laura sortir de la salle de classe, ses longs cheveux bruns attachés en queue de cheval, et l’appeler :

- Je te rejoins tout à l’heure, lui expliqua-t-elle sans vraiment s’arrêter dans sa course.

 Sans attendre une réponse de sa part, elle passa sa main manucurée dans ses cheveux et détourna les talons, sûre qu’elle ne la suivrait pas. C’était cela qu’Aileen aimait vraiment bien chez cette fille : sa capacité à ne pas s’immiscer dans sa vie et sa bienveillance en son égard étaient un grand bol d’air frais. Elle l’aidait à exprimer sa colère et Aileen l’aidait pour certains cours que Laura avait du mal à suivre. Oh il fallait bien se serrer les coudes entre Serpentard. En plus de cela, elles avaient une grande confiance en elles, ce qui était un sentiment que ressentait rarement Aileen en ces moment-là. Surtout chez des élèves de son âge.

  Alors que le ciel se ternissait et que le vent soufflait des vagues de froid, représentatif de ce mois d’octobre particulièrement sombre, elle plongea ses mains dans les grandes poches de son manteau, sentant la lettre entre ses longs doigts. Elle pouvait presque distinguer les mots, illustrés par les reliefs des lettres à la surface de l’enveloppe, sculptée d’une écriture hésitante. En montant les escaliers qui menaient à son objectif, elle croisa quelques étudiants visiblement pressés de rejoindre leur salle commune respectives. Aileen évita de croiser leur regard, trop perturbée et inintéressante pour leur faire la causette. Heureuse de quitter ce froid polaire, elle pénétra ensuite dans la bibliothèque, presque vide, en poussant la lourde porte vers l'avant. La jeune femme s’avança ensuite vers une des nombreuses tables vides, un peu isolée des autres. En regardant autour d’elle, Aileen remarqua une jeune femme installée à quelques mètres d’elle qui, tellement plongée profondément dans son livre, ne semblait pas l’avoir remarqué. La verte et argent ne put l’identifier car elle lui tournait le dos. Elle retira la lourde lettre de sa poche qu’elle posa sur la table puis installa son manteau et écharpe sur sa chaise.

  En s'installant sur sa chaise, elle se saisit de l'enveloppe et sortit la feuille à carreaux de son étui en papier. Après avoir inspiré et profité un instant du silence qui couvrait paisiblement les allées de la bibliothèque, elle débuta sa lecture. Un frisson parcouru son corps dès les premiers mots. "Chère Aileen". En quelques lignes, elle compris clairement que son père "regrettait", "promettait de ne plus jamais la faire souffrir" et qu'il allait "reprendre sa vie en main". Mais elle n'était pas dupe. Prise d'une soudaine sensibilité qui ne lui était pas inconnue, elle ravala les larmes qui lui vinrent aux yeux. Elle ne voulait pas qu'on la voie et encore moins qu'on ait de la pitié pour elle : la fierté était peut-être un de ses plus grand défauts.

  Après avoir lu ce message plusieurs fois, Aileen ne ressentait plus rien, étant victime d’une étrange sensation de déjà-vu : elle l’avait lu une centaine de fois au moins cette lettre. Son père lui en envoyait une tous les trois mois. C’était cela le problème avec les gens dépendants : ils pensent être au-dessus de tout cela et ont même du mal à se rendre compte de l'horreur qu’ils font vivre à leurs proches. Auparavant, lorsqu'elle était trop jeune pour que sa naïveté soit ignorée, Aileen lui avait pardonné et acceptait même de revenir passer ses vacances chez lui, mais son cœur commençait à ne plus pouvoir faire comme cela. Après avoir réussi à se libérer, elle était repartie dans ses bras tellement de fois qu'elle se sentait comme la parfaite victime du syndrome de Stockholm, touchée par son bourreau et cherchant à le protéger, quitte à s'en brûler -littéralement- les doigts. Les instants de vie que lui faisaient vivre ses grands parents moldus ne la rendait que plus malheureuse. Si elle lui avait déjà demandé d’arrêté de boire ? Bien entendu, plusieurs fois même mais son amour pour la boisson avait clairement dépassé celui qu’il ressentait pour sa propre fille.
  Elle se surpris à relire certaines phrases phares plusieurs fois, cherchant par où commencer son écrit. En effet, l’inspiration lui manquait cruellement. Perdue, elle ne savait pas quoi faire. Soit elle passait pour une fille ingrate en lui refusant tout contact ou soit elle passait pour une parfaite imbécile, une fille naïve en lui pardonnant son énième coup de colère. Aileen était dans une telle perplexité mentale qu'elle en était presque arrivée à lancer une mornille au pile ou face pour décider de son destin.

  Le silence était omniprésent dans la salle, laissant le souffle doux des pages se tourner et le crissement des plumes contre les parchemins s’exprimer librement. Aileen inspira profondément et inscrivit les mots « Cher père » en haut à gauche de son parchemin vierge, faisant attention à chacune de ses lettres. Alors qu’elle écrivait ses premiers mots, la lumière la quitta brusquement, se retrouvant dans une pénombre qui l’empêchait de bien distinguer les mots. La verte et argent releva les yeux de son parchemin pour chercher sa lampe qui venait visiblement de la quitter pour une zone plus agréable. A sa grande surprise, l'objet avait migré sur la table de la jeune femme qui lisait depuis qu’elle était arrivée à la bibliothèque. Elle se prenait pour qui celle-là ? Elle croyait qu’elle avait la bibliothèque pour elle seule ou bien ? Alors qu’elle posait assez brusquement sa plume contre la table, Aileen inspira profondément, sachant à ce dont elle allait penser lors de son prochain entrainement avec Laura.

- Excuse-moi, s’exclama Aileen d’une voix visiblement trop basse. Sa voisine de salle ne l’avait pas vraiment captée. Un peu agacée, elle se leva et se dirigea vers elle s’arrêtant à une bonne trentaine de centimètres de sa table. Salut. Prise d’une violente curiosité, Aileen baissa les yeux vers le livre que la jeune femme lisait : un vieux grimoire qui ne l’inspirait pas du moins du monde. Oui, excuse-moi mais tu viens de me piquer ma lampe et ça devient très compliqué de voir maintenant. Je sais que ça devient compliqué de voir avec une luminosité pareille … Elle posa ses yeux sur le miroir qui trônait en maître sur la table : pourquoi avait-elle une chose pareille avec elle ? L’amour de soit peut-être. Je peux te la récupérer s’il te plait ?

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