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| Andrée de Kerimel : moments de vie et anecdotes | |
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AVATAR : Ava Acres
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INFOS PERSONNAGE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire DATE & LIEU DE NAISSANCE: 01/04/1986 à RennesSANG: mêlé | Sujet: Andrée de Kerimel : moments de vie et anecdotes Dim 4 Juin 2017 - 14:36 | |
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Dernière édition par Andrée de Kerimel le Lun 17 Sep 2018 - 15:41, édité 12 fois |
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INFOS PERSONNAGE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire DATE & LIEU DE NAISSANCE: 01/04/1986 à RennesSANG: mêlé | Sujet: Re: Andrée de Kerimel : moments de vie et anecdotes Dim 4 Juin 2017 - 14:41 | |
| Dans une boîte noire vernie, posée sur le bord d'un bureau au bois luxueux. Sur le couvercle de la boîte, il y a des arabesques blanches, runiques, mystérieuses. Souvent, une main en vient frôler le dessus, mais elle semble aussitôt se raviser et se retire dans un bruissement d'air.
Regrets inavoués, attente inexplicable.. - Lettre 1 - 1 avril 1993 :
1 avril 1993, Dans une chambre du manoir Leigh Cher papa,
Devine quel jour on est ? Je t’écris un jour en avance juste pour ça aujourd’hui. Un peu comme un cadeau d’anniversaire, sauf qu’au lieu d’être pour moi il sera pour toi ! C’est cool comme idée non ? Bon, évidemment, si Mère le savait elle ne serait pas d’accord (elle n’est jamais d’accord avec moi de toute façon, sauf quand je lui réclame des habits de fille ou des jouets). Mr Leigh non plus serait pas d’accord, mais lui il compte pas. La dernière fois, il m’a jeté un regard qui fait hyper peur et je suis sûre que si ses yeux avaient été magiques j’aurais été tuée. Tout ça parce que j’ai osé dire que de toute façon personne nous aimait Mère et moi et qu’on ferait aussi bien de retourner en France.
Bon, d’accord, c’est pas tout à fait vrai. Il ne le montre pas vraiment, mais il y a ce garçon à l’école… Je t’en ai déjà parlé une fois. Il s’appelle Alvin. Il ne prend jamais part aux bagarres et ne me défend jamais contre les autres enfants, mais je le vois se cacher derrière les troncs d’arbres dans la cour et m’offrir des bonbons quand ça va pas. Tu ne diras rien à Mère hein ? De toute façon, si tu devais le faire tu l’aurais déjà fait (mais tu vois, même si je la hais très fort parfois, je veux pas l’inquiéter avec mes problèmes de bébé). Quand on sort de la cantine et que les autres ont piqué dans mon plateau, Alvin m’offre toujours des tartines de pain pour pas que je meure de faim.
Je ne sais pas si c’est mon ami… Je l’aime moins qu’Emilie, en tout cas. Mais je crois qu’il est gentil. Je suis presque sûre que s’il savait que c’était mon anniversaire aujourd’hui, il serait venu, lui. Pas comme les autres qui m’ont abandonnée, même si elles ne m’aiment pas. Enfin, quand tu n’aimes pas quelqu’un, tu vas quand même à son anniversaire non ? Juste pour avoir le gâteau, au moins. Et les cadeaux qu’on offre toujours aux invités.
La maison est restée vide toute la journée alors que j’avais invité toutes les filles de ma classe à venir pour le goûter. Il y en a bien certaines qui ont déchiré la carte devant moi et d’autres qui m’ont lancé des regards bizarres, mais je pensais qu’au moins deux ou trois aurait été suffisamment gentilles (ou intéressées) pour venir. Quand j’ai compris, vers 18h, que personne viendrait, j’ai abandonné la table pleine de bonbons, de jus de fruits et de gâteau et je suis montée pleurer dans ma chambre. (Je te le dis à toi parce que de toute façon tu me réponds pas, mais c’est comme les autres fois : ne le dis à personne.) Je crois que j’ai entendu Mère essayer de me retenir mais j’ai demandé à Sally de fermer la porte de ma chambre à clé. Peut-être que Mère (maman ?) a compris que j’avais vraiment besoin d’être seule et qu’elle s’est finalement décidée à me faire plaisir, mais elle n’a pas insisté.
Je suis sûre que si j’avais invité Alvin, il serait venu et mon anniversaire aurait été beaucoup moins triste.
Ce soir, on fait le repas d’anniversaire. Il est 20h donc je vais pas tarder à devoir descendre. Je vais devoir supporter les regards pleins de peine de Mère et celui plein de… colère ? mépris ? dédain ? de Mr Leigh, et ils m’offriront des cadeaux dont je ne veux pas. Enfin, lui le fera : je vois déjà d’ici le livre flippant plein de recette de potion aux effets bizarres, comme celles qu’il fait dans son laboratoire top secret (celui que j’ai visité juste avant Noël, tu te souviens ?). Et Mère… peut-être (sûrement) que le cadeau de maman me plaira, mais je ferai semblant que je l’aimerai pas. Parce que tu sais, sans toi, je suis vraiment méchante avec elle, parce que tout ça c’est de sa faute.
Je ferai plus jamais de fête d’anniversaire. Ni ici ni ailleurs ni nulle part. Plus jamais. (Je pleure pas, promis.)
Si elle avait pas été là, on aurait été en France, j’aurais été avec toi et j’aurais pas dû écrire cette fichue lettre. J’aurais eu des cadeaux qui me plaisent vraiment, Emilie aurait pu dormir à la maison ce soir et surtout la journée serait pas restée si vide puisque mes amies seraient venues faire la fête avec moi.
J’espère que toi, au moins, tu auras pensé à moi.
Je t’aime, papa, Andrée
- Lettre 2 - 2 septembre 1997 :
2 septembre 1997, École de sorcellerie de Poudlard, Dortoirs des Serpentard Papa, J’ai l’impression que quelque chose d’important a changé dans ma vie. Quelque chose qui restera gravé longtemps en moi, quelque chose qui me forgera – ce sont les mots de Sally. J’ai fait ma rentrée à Poudlard hier, tu sais, et tu es le premier à qui j’écris. Juste après, je ferai la lettre pour Mère et Sally, mais je voulais absolument commencer par toi. Peut-être qu’alors ça te fera plaisir, tu te sentiras flatté et qu’enfin tu penseras à me répondre. Je ne me sens même plus légitime à t’appeler papa, ou Père, ou autre chose. Tu sais, quand j’étais petite, mon seul souhait était que tu rentres plus souvent à la maison pour qu’Emilie et moi puissions t’embêter comme nous avions l’habitude de le faire. Nous étions un peu méchantes parfois, pas vrai ? Maintenant, mon seul souhait c’est que tu reviennes à la maison, que ce soit souvent ou pas, et que je retrouve le plaisir que j’avais à t’appeler papa. Papa. Maintenant, c’est presque comme si je devais t’appeler Monsieur (mais je le ferai pas, parce que ça t’éloignerait encore un peu plus et tu finirais par être totalement l’étranger pour lequel tu te fais passer). J’ai lu plein de livres où le héros est abandonné par sa famille, et tu sais quoi ? C’est exactement ce que je ressens. Tu m’as abandonnée et j’ai l’impression d’avoir été amputée de quelque chose tout au fond de moi. Est-ce que c’est égoïste de penser comme ça ? Mère me dirait que oui, sans doute, mais je crois pas que Mère ait un jour compris à quel point tout ça me fait mal. Mais toi, n’es-tu pas égoïste également en te cachant comme ça derrière le silence ? Et Mère, ne l’est-elle pas non plus, à m’empêcher de pleurer ma vie d’avant et à ne penser qu’à son confort, qu’à son James et à rien d’autre ? … Désolée, je n’aurais pas dû écrire ça. Je n’effacerai pas parce que de toute façon, tu ne répondras pas, et à quoi ça sert de me censurer dans une lettre censée être honnête, hein ? Ces lettres, c’est comme mon journal intime. Si toutefois tu prends la peine de les lire, tu es la personne qui me connaît le mieux sur Terre. Comme si j’avais grandi avec toi, comme si j’étais vraiment ta fille (parce que je ne le suis plus, n’est-ce pas ? C’est impossible). Est-ce que tu me lis ? Est-ce que tu tentes d’imaginer ce que je suis devenue, quels traits j’ai récupérés de toi et quel est ma personnalité dans la vraie vie ? Est-ce que tu aimerais savoir comment est le quotidien en Angleterre, comment nous passons nos journées et comment les gens nous voient ? Est-ce que nous te manquons, parfois ? Toi, tu me manques, terriblement (mais j’imagine que tu le sais déjà). Ou est-ce que tu as reconstruit une famille, peut-être mieux que la nôtre autrefois, peut-être pas ? Est-ce que tu as tout refait sans aucun regret ou portes-tu encore parfois tes yeux pleins de tristesse sur le passé ? Enfin bref, à la base je ne t’écrivais pas pour me plaindre (enfin, pas que). J’ai été répartie à Serpentard, hier. Quand le Choixpeau m’est tombé sur la tête, j’ai vraiment eu peur. Il faisait tout noir et j’entendais une voix dans ma tête, comme si elle me lisait dedans, c’était très effrayant. Il a hésité entre deux Maisons (Serpentard et Gryffondor) mais j’ai prié de toutes mes forces pour aller dans la première. Tu sais, j’ai monté un plan dans ma tête : peut-être que si j’arrive à me faire aimer de Mr Leigh, il me ramènera en France et je pourrai te retrouver. Ce serait chouette n’est-ce pas ? Personne ne le sait (je voulais que personne ne le sache pour qu’on ne fasse pas tout tomber à l’eau pour telle ou telle raison), à part toi, mais je suis certaine (je prie) pour que ça te fasse plaisir. Qui n’aimerait pas retrouver son enfant après tant d’années d’absence, hein ? Enfin, il était nécessaire du coup que j’aille à Serpentard, et le Choixpeau l’a bien compris puisque c’est là qu’il m’a envoyée. La Salle Commune est très jolie, avec une ambiance un peu sous-marine, je suis sûre que tu l’aimerais ! Parfois, d’après ce que nous a raconté le Préfet en nous montrant les dortoirs hier soir, on voit passer des sirènes ou le Calamar Géant par les fenêtres (les élèves des autres Maisons à l’avoir vu sont très rares, tu sais !). Je n’ai pas encore pu trop parler aux autres filles de la chambre, mais… enfin, ce n’est pas le plus important. Le repas dans la Grande Salle était délicieux et le plafond magique est magnifique. Par contre, l’accueil qu’on nous a fait ne donnait pas très envie : le Directeur est aussi moche qu’une chauve-souris et certains professeurs font un peu peur… Je t’écrirais la semaine prochaine pour te raconter comment se passent les cours. Je t’embrasse, Andrée (qui t’aime) PS : l’une des filles de mon dortoir, je crois qu’elle s’appelle Fanny, possède un chat qui s’appelle Pumkin. Non seulement c’est pas original et moche, mais la bête est hideuse et ses poils sont même pas doux. Je suis sûre qu’il est du genre à faire pipi dans les lits des gens ! (Il faudra que je me méfie)
. . « Il faut trouver les bons mots pour faire comprendre à Mère que c’est la meilleure chose qui puisse arriver. Et il faut que je la flatte aussi, pour qu'elle me croie obéissante et que je sois dans des bonnes dispositions par rapport à elle et Mr Leigh »
Andrée à Lina, dans la volière. - Lettre 3 - Octobre 1997 :
Octobre 1997, École de sorcellerie de Poudlard, Volière Chère Mère,
Merci pour votre précédente lettre qui, je dois l’avouer, m’a beaucoup aidée à voir les choses sous un autre angle. J’aurais dû le voir plus tôt que vous faites tout cela pour moi, même si je pense toujours que Poudlard n’est pas ma place ; depuis deux mois que je suis ici, cependant, et en prenant du recul comme vous me répétez de le faire si souvent, je me suis rendue compte que ce n’était pas le haut-lieu des horreurs que je me décrivais mais une école aux riches enseignements qui ne peuvent que me servir pour mon futur. Je comprends maintenant pourquoi vous persistez à ce que j’y reste.
Autre chose m’a amenée à reconsidérer les choses : j’ai parlé à une amie – ma première amie ! – de mon ressenti par rapport à l’école et elle aussi m’a rassurée. Même si le contexte dans lequel je suis arrivée n’est pas idéal – vous ne pouvez pas dire le contraire ! – je suis bien mieux lotie que certains autres élèves. D’ailleurs, c’est elle qui m’aide à écrire cette lettre – c’est sans doute pour cela qu’elle est si bien écrite et qu’il y a si peu de fautes.
Elle m’a proposé une alternative à ce que je ressentais par rapport à Poudlard : il n’y a aucune raison que je me sente mal et il faut que je tienne jusqu’à la fin de l’année, et pendant les grandes vacances, pour me récompenser d’avoir si bien vécu l’école, elle m’emmènera en voyage.
Ce serait un voyage de récompense, évidemment, mais aussi un voyage d’initiation : il me serait tellement bénéfique ! Imaginez tout ce que je découvrirai en l’entreprenant : une nouvelle façon de voir les choses, un moyen de me resourcer et sans doute une grande prise d’indépendance. Quand j’en rentrerai, j’en serai transformée et mûrie et je ne vous embêterai plus avec mes plaintes incessantes.
Qu’en dites-vous ? N’est-ce pas une excellente idée ?
J’attends votre réponse avec impatience. En attendant, je vous embrasse et adresse mes salutations à James.
Votre fille, A.
- Lettre 4 - Octobre 1997 :
Octobre 1997, Ecole de Sorcellerie de Poudlard, Salle Commune des Serpentard Chère Mère, Je viens à peine de recevoir votre réponse et quelle surprise ça a été en découvrant que vous trouviez que c’est une bonne idée ! Je vais à présent répondre à vos questions et inquiétudes, dans l’ordre : - L’amie avec qui je souhait voyager est à Poufsouffle et s’appelle Lina Kaveline. Elle est en septième année. Elle est donc majeure et fêtera ses 18 ans bientôt : comme vous pouvez le voir, elle sera au moment du voyage majeure dans le monde sorcier mais aussi dans le monde moldu. Il n’y aura pas ses parents, mais je pense qu’elle est tout à fait capable de s’occuper de moi. - Nous partirions en France. Elle semblait en avoir très envie et moi-même, j’aimerais revoir le pays qui m’a accueillie lorsque j’étais toute petite. Je pourrais même revoir Emilie, vous imaginez ? - On partirait pendant les grandes vacances, pendant une ou deux semaines je pense en juillet. Bien entendu, elle se chargera de me ramener au Ministère et nous pourrons nous retrouver là-bas. - Et évidemment, vous pourrez la rencontrer. Comme ça a l’air de vous préoccuper, je lui demanderai même que vous rencontriez ses parents pour que vous soyez tout à fait rassurée ! Je suis tellement contente de votre accord, même si je comprends que vous l’ayez donné sous certaines réserves ! J’anticipe déjà ce voyage. D’ailleurs, pour m’y préparer parfaitement, je vais souvent à la bibliothèque lire des livres sur le sujet. Et pour qu’aucun imprévu n’arrive, je redouble d’efforts en cours pour apprendre tous les sortilèges qu’il me faudra lors d’un pareil voyage. En espérant que vous et Mr Leigh alliez bien, je vous embrasse. Votre fille, A.
- Lettre 5 - Novembre 1997 :
Novembre 1997, Manoir Leigh Andrée,
À la lecture de ta précédente lettre, ce voyage me semble être une très mauvaise idée. Ton amie m’a l’air très gentille et rencontrer ses parents pourrait certes me rassurer, mais tu restes trop jeune pour pareille entreprise : ce n’est pas une enfant tout juste sortie de l’adolescence qui sera en mesure de veiller sur toi !
D’ailleurs, James non plus n’est pas pour. Et tu sais bien que c’est lui qui financerait ton voyage s’il devait avoir lieu.
Et puis la France, Andrée… Je refuse que tu y retournes. Ce pays ne peut que te faire du mal et tu dois d’abord finir tes études à Poudlard avant de songer à y remettre les pieds. Je fais ça pour ton bien, n’en doute pas un seul instant. Mais il faut que tu comprennes bien que ce voyage t’affaiblirait plus qu’autre chose et ce n’est pas ce que je souhaite.
Ton amie Emilie, tu te souviens d’Emilie ? Sa mère m’a envoyé une lettre il y a peu. Je voulais t’en faire la surprise, mais tant pis : ton amie et sa famille viennent quelques jours en Angleterre pour les prochaines vacances. Je les ai invités pour qu’ils passent quelques jours au manoir. James est très excité à les revoir et je ne doute pas que c’est ton cas aussi.
Veille sur toi, ne mange pas trop et fais bien tes devoirs.
Je t’embrasse, K.
Dernière édition par Andrée de Kerimel le Jeu 5 Juil 2018 - 13:46, édité 13 fois |
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INFOS PERSONNAGE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire DATE & LIEU DE NAISSANCE: 01/04/1986 à RennesSANG: mêlé | Sujet: Re: Andrée de Kerimel : moments de vie et anecdotes Mer 13 Sep 2017 - 17:34 | |
| 19 avril 1992
Il y avait autour de la villa un grand jardin qui s’étendait à des centaines et des centaines de mètres autour de la propriété. Depuis qu’elle était en âge de marcher, c’est-à-dire quelques années à peine auparavant, Andrée l’avait toujours exploré avec enthousiasme et à chacune de ses expéditions son cerveau de petite fille se surprenait à découvrir de nouvelles cachettes et à y inventer de nouvelles aventures. Parfois c’était ce joli massif de fleurs parfaitement taillées qui servait de bosquet à mille créatures fantastiques ; évidemment, après son passage, il n’en restait plus grand-chose, mais leur vieille elfe de maison Sally se chargeait toujours de le remettre en état. D’autre fois elle s’aventurait au milieu des vieux arbres qui délimitaient le territoire tout au fond et alors ses escapades devenaient véritables combat de chaque instant contre les racines, contre les lianes et contre les troncs d’arbres. Plusieurs fois elle poussa même le vice s’aventurer au-delà des frontières définies par sa mère ; à chaque fois, par elle ne savait quel maléfice, Mme de Kerimel s’en rendait compte et Andrée passait les instants les plus douloureux qu’elle puisse imaginer – même si, bien entendu, son jeune esprit ne connaissait rien des réels tourments de la vie. À la villa, chaque mois de l’année possédait son propre parfum. L’extérieur avait toujours été envahi de senteurs variées et cela serait toujours le cas. En été, c’était l’entêtante odeur des fleurs aux couleurs chatoyantes qui flottait dans l’air lourd des fins de journées. Les abeilles travailleuses bourdonnaient, les grenouilles de l’étang coassaient et les chenilles grimpaient paresseusement le long des troncs aux écorces rugueuses. En automne au contraire, c’étaient les douces effluves des feuilles qui tombent et se décomposent qui se faisaient sentir ; à elles s’ajoutaient parfois les relents de pluie mais c’étaient elle qu’Andrée préférait. Parce qu’alors il y avait des flaques, de l’eau, de la boue, et elle rentrait toujours toute crasseuse à la maison et même Sally s’en arrachait les cheveux. En hiver c’était quelque chose de plus discret ; la neige, sa fraîcheur extrême, son éclatante lumière, sa pureté incroyable – alors l’odeur musquée de l’écorce omniprésente en ressortait et on pouvait même, si l’on était attentif, percevoir la discrète fragrance musquée de la sève des quelques conifères qui dominaient le parc. Le printemps était lui synonyme de renouveau et si la fillette n’avait toujours pas bien compris en quoi ces branches nues à peine recouvertes de bourgeons délavés étaient poétiques, elle ne doutait pas d’y parvenir un jour. Après tout, comme le disait sa maman, tout vient à point à qui sait attendre. La confiance brillait dans ses yeux sombres. Pour l’heure, Émilie et ses parents venaient prendre le café et Andrée ne supportait plus de patienter. Sagement assise sur sa chaise, elle demeurait difficilement immobile et Sally pestait à chaque fois que sa hâte infantile se manifestait. L’elfe tenta une nouvelle fois de lui tresser les cheveux mais les mèches fines lui glissaient sans cesse entre ses doigts noueux. Elle soupira, recommença, et finalement abandonna tout à fait. « Madame ne va pas être contente », grommela-t-elle entre ses dents. « Sally devrait pouvoir réussir à tresser les cheveux de la jeune Maîtresse mais Sally n’y parvient pas. Que va dire Madame ? » L’enfant l’observa avec curiosité dans le miroir de la coiffeuse. Aux lueurs des petites bougies qui flottaient un peu partout, elle semblait fatiguée et pourtant la détermination demeurait dans ses yeux globuleux. Sa peau parcheminée pendait par endroit. Ses oreilles, longues et ridées, étaient encore fièrement dressées des deux côtés de sa tête. Andrée avait souvent vu dans ses revues d’images de très vieux elfes poilus dont les oreilles n’avaient même pas suffisamment de force pour tenir droites. Il y en avait un, dans l’un de ses contes favoris, qui s’appelait Barnabé. Elle lui offrit un sourire enjoué. « Je ne pense pas que Mère t’en voudra beaucoup pour ça », dit-elle. Elle se saisit d’un ruban bleu sur la coiffeuse et le lui tendit. « On n’a qu’à me les nouer en queue de cheval. Si elle te gronde je lui dirai que c’est moi qui ai voulu. » Sally la regarda, suspicieuse, mais consentit à se saisir du lien devant l’insistance de la fillette. Quelques minutes plus tard Andrée dévalait les escaliers en courant. Sa mignonne petite robe s’envolait dans tous les sens et sa coiffure était déjà à moitié défaite. De la salle à manger, elle entendit des bribes de conversation étouffées. Parmi le mélange des voix elle reconnut celle d’Émilie, sa meilleure amie, celle avec qui elle avait l’habitude de faire les quatre cents coups. Leurs airs angéliques leur avaient épargné de nombreuses punitions à l’école et leurs parents ne toléraient sans doute leurs bêtises que par lassitude. Une fois, elles avaient même envoyé les chaussures d’un garçon de leur classe sur le toit d’une maison voisine à l’école – elles avaient fait croire avec un aplomb inquiétant que c’était leur camarade qui l’avait fait tout seul pour les impressionner. Le pauvre avait du, mortifié, aller lui-même récupérer son soulier. Dans un bruit de frottement discret, Andrée ouvrit la lourde porte de la salle à manger. C’était une belle pièce, toute de moquette recouverte, avec des tableaux de natures mortes et de forêts accrochés sur les murs et une cheminée éteinte en face de l’entrée. Au-dessus trônait un gigantesque miroir aux dorures moulées et de nombreuses photos y étaient collées pêle-mêle. Tous les meubles de la pièce étaient imposants, construits dans des bois sombres et nobles, et l’omniprésence des plantes vertes donnait au tout des airs de paradis tropical. Assises autour de la grande table, quatre personnes prenaient déjà le thé. Il y avait sa maman, bien sûr, et celle d’Émilie aussi, mais il y avait également deux autres hommes qu’Andrée n’avait jamais vus. Tout au bout, son amie était installée le dos droit et l’air digne, comme on leur apprenait à le faire depuis toujours. Sa mère leva la tête vers elle et un air de reproche lui passa sur le visage lorsqu’elle s’aperçut de l’état pitoyable de sa coiffure. « Andrée, ma chérie », l’accueillit-elle néanmoins. Elle se leva elle-même pour renouer son ruban autour de sa tête à la manière d’un bandeau. « Tu t’es fait attendre. Nous avons déjà commencé le thé, mais Émilie a tenu à te garder des gâteaux. » Émilie lui adressa un grand sourire et se retint tout juste de lui faire un signe de main quand elle intercepta le regard glacé de Mme Bonnemaison. C’était une grande femme sèche et austère et, à l’image de son mari, elle n’acceptait aucun travers de leur fille unique. Mme de Kerimel saisit sa fille par les épaules et l’amena jusqu’à la table. « Andrée, je te présente M. d’Alencourt, l’oncle d’Émilie. Voici également Mr Leigh, un Maître Potioniste britannique reconnu internationalement dans son domaine. - Maître Potioniste suffira largement », fit Mr Leigh d’un ton courtois. Il s’en dégageait une impression étrange, un malaise informulé ou une attraction très puissante, comme s’il était doté de plusieurs personnalités. Un peu menaçante, un peu mystérieuse, incontestablement intrigante. Malgré cela, sa modestie ne semblait presque pas forcée. Il se tenait droit, le torse bombé et les épaules en arrière. Tout en lui clamait haute éducation et respect scrupuleux de son image en société. Même le petit sourire qu’il affichait, bien qu’humble et peut-être sincère, paressait calculé. L’autre homme en revanche, l’oncle de son amie, l’effrayait beaucoup plus. Pourtant ses yeux clairs et ses cheveux blonds, son sourire flottant et ses gestes calmes, sa posture droite et ses habits de luxe, tout cela aurait du lui inspirer confiance, mais il y avait dans son expression quelque chose de figé et de sombre qu’Andrée n’était pas sûre de pouvoir apprécier. Quelque chose de dangereux, quelque chose de latent. De glacé et de figé. Autorité maîtrisée, mépris contenu. Mal-à-l’aise, la fillette détourna le regard. Elle s’inclina en pliant les genoux comme on le lui avait si souvent appris. Elle balaya la salle du regard sans y trouver son père. « Pierre ne rentrera que ce soir », dit sa mère comme si elle avait lu dans ses pensées. « Il avait une réunion importante et ne pouvait pas assurer l’accueil de nos invités. » La fillette acquiesça vaguement. Sans un mot, elle prit place à côté d’Émilie, qui n’avait rien dit non plus depuis son arrivée. Comme à chaque fois qu’elles se retrouvaient toutes les deux en présence d’adultes, elles n’échangèrent pas un mot mais leurs regards parlaient pour elles : il leur tardait d’être autorisées à sortir de table. Permission qui leur fut vite accordée puisque les sujets de conversation devenaient trop sérieux – peut-être trop confidentiel également – pour les deux enfants. Elles ne cherchèrent presque pas à dissimuler leur joie et sautèrent d’un mouvement leste de leurs chaises à dossiers hauts. Aussitôt dehors, elles se mirent d’un accord tacite à courir et ne s’arrêtèrent que lorsqu’elles eurent atteint un gigantesque saule pleureur. Il marquait l’une des limites du domaine et c’était l’un de leurs endroits préférés dans le parc du Manoir. Sous ses frondaisons, on avait installé un complexe de balançoires et de cordes à nœuds. D’aussi loin qu’Andrée se souvienne, il avait toujours été là. Au fil des années, il était devenu l’un de ses endroits favoris, qu’elle soit triste, heureuse ou simplement rêveuse. Elle l’appelait affectueusement le Grand Saule, ou moins pompeusement le Saule. Évidemment, elle ne connaissait rien du racisme à peine voilé qui existait envers les Moldus en Grande-Bretagne. Si elle avait su, elle aurait béni tous les dieux qu’elle avait appris à l’école primaire d’habiter en France. Fidèle à la devise du pays, l’égalité était quelque chose de scrupuleusement respectée même à l’égard de la communauté non sorcière. Ainsi, il était très fréquent de trouver ce genre de jeu moldu dans les jardins d’habitations magiques – du moins, beaucoup de ces familles qu’Andrée avait rencontrées en possédaient. Émilie prit place sur l’une des balançoires tandis qu’elle-même s’installait en tailleur à même le sol. La terre, battue par les passages, était douce et agréable. « Je suis contente qu’ils nous aient enfin laissées partir », souffla Émilie d’un ton de connivence. « Leurs réunions à deux Noises m’ennuient toujours tellement... » Andrée l’observa curieusement. Elle se plaignait rarement, et quand elle le faisait elle avait toujours d’excellentes raisons. La fillette leva les yeux vers l’entrelacs de branches du Saule et répondit à la question muette de son amie. « Mon oncle habite à la maison depuis quelques jours. Des affaires en Bretagne, je crois, et il supporte mal les voyages en cheminette ou de transplaner. C’est un douillet… - C’est un capricieux, surtout. » Andrée n’avait jamais eu la langue dans sa poche. « Il est méchant ? - Pas vraiment », dit Émilie. Pour elle, rien n’était noir ni blanc. C’était un concept qu’Andrée parvenait difficilement à saisir mais elle savait qu’il y avait des nuances partout et que chacun possédait en lui une part de Bien et une part de Mal. Sans doute que l’éducation catholique qu’elle avait reçue l’aidait beaucoup à penser ainsi, mais c’était surtout sa nourrice qui lui avait appris ces notions-là lorsqu’elle était toute petite. « Disons qu’il est très froid et qu’il n’apporte pas beaucoup de joie à la maison. Papa est très pris par le travail et il est rarement à la maison. Maman et mon oncle… et bien, ils s’entendent sans aucun doute, mais ils ne parlent pas beaucoup. » Andrée acquiesça sans rien dire. Elle savait que ses jugements étaient souvent hâtifs et toujours trop innocents. Elle avait saisi depuis longtemps qu’une enfant de six ans ne pouvait pas tout savoir et surtout, ne pouvait pas tout comprendre. Distraitement, elle dessina des formes abstraites dans le sol poudreux. L’image des adultes lui revint en mémoire. Guindés, polis, impersonnels – elle détestait définitivement le monde des grands. Elle doutait qu’aucun d’eux ne puisse se confier à leurs amis comme elle-même le faisait avec Émilie. D’un côté, elle trouvait ça assez triste. D’un autre, elle ne pouvait pas s’empêcher de se dire que c’était le prix à payer pour réussir dans la vie. Il fallait se contrôler en permanence pour leurrer ses ennemis – c’était ce que son père lui répétait depuis très tôt. « Toi, tu as encore un peu de temps », qu’il disait. « Mais entraîne-toi dès à présent. Un jour viendra où tu hériteras de responsabilités, d’un nom et d’une grande famille, et là tu n’auras plus le droit à l’erreur. » Sagement, elle acquiesçait, subjuguée par le charisme de ses yeux bleus et le ton incroyablement doux qu’il prenait pour lui expliquer les choses de la vie. « Tu penses qu’ils parlent de quoi ? », demanda-t-elle, rêveuse. Dans son esprit défila une succession d’images merveilleuses de duels de magie, de lieux fantastiques et de créatures féroces. « Peut-être qu’ils se racontent leurs dernières aventures avec leurs mots coincés. Ou alors ils réfléchissent sur le meilleur moyen de dominer le monde, ou sur la découverte extraordinaire que l’un d’eux aurait faite récemment, ou- - Tu lis trop d’histoires de fées, Andrée », se moqua gentiment Émilie. Une moue boudeuse étira aussitôt les lèvres de son amie. « À mon avis, ils discutent juste de trucs bizarres qu’on peut pas comprendre. - Moi je pense que ça doit être très intéressant. Je suis sûre que le monsieur anglais n’est pas là pour rien. » Elle l’affirma avec une telle conviction qu’Émilie ne put que la croire et bientôt, elles furent debout, collées l’une à l’autre, en train d’échafauder leur mission commando. Elles décidèrent ensemble qu’il valait mieux pour elles de se déguiser afin qu’elles ne se fassent pas repérer – c’était même, en y réfléchissant beaucoup plus, complètement nécessaire. Elles s’enroulèrent autour des branchages du Saule qui étaient tombés par terre, se glissèrent quelques feuilles des arbres alentour dans les cheveux et s’étalèrent de la boue plein le visage. Rapidement, elles furent sales et méconnaissables – même si, il ne fallait pas se leurrer, elles étaient toujours aussi repérables. La robe d’Andrée s’était même déchirée sur l’un des côtés et Émilie avait troué son collant au niveau du genou. Toutes à leur euphorie, elles n’y prêtèrent pas attention. Il était quand même beaucoup plus important de découvrir les secrets extraordinaires que les adultes voulaient leur dissimuler. Elles s’étaient tant et si bien persuadées qu’elles n’avaient désormais plus aucun doute sur la nature de leur conversation : elle recelait de mystères incroyables. Peut-être débattaient-ils de formules magiques extrêmement puissantes, ou de créatures oubliées dont les pouvoirs étaient encore inconnus, ou encore de trésors dissimulés au fin fond des entrailles de la terre, ou même peut-être – elles échangèrent un regard suspicieux à l’évocation de cette possibilité – du destin de leurs progénitures en tant que sorcières toutes puissantes. Leurs yeux brillèrent d’excitation. Elles se faufilèrent tant bien que mal près de la baie vitrée ouvertes et se dépêchèrent de se cacher derrière un massif de roses. Les pétales rouges et blancs leurs bouchèrent un peu la vue mais elles profitaient d’une vue d’ensemble relative et entendaient parfaitement ce qu’ils se disaient. Les adultes n’avaient pas bougé d’un pouce. Toujours aussi rigides, toujours aussi droits, ils tenaient d’une main délicate leurs tasses de porcelaine encore pleines et leurs phrases restaient plates et posées. « Tu crois qu’ils attendent que ça refroidisse ? », chuchota Émilie à deux centimètres de son oreille, et Andrée pouffa le plus silencieusement possible. Elle posa son doigt sur ses lèvres pour l’inciter à se taire et reporta son attention sur la salle à manger. C’était Mme Bonnemaison qui était en train de parler. « Évidemment, les enjeux ne sont pas anodins. Poudlard est une excellente école mais la Grande-Bretagne semble encore ébranlée des évènements de 81. Et ce qui est arrivé l’année dernière au jeune Potter… Même par ici nous en avons eu des échos. Je ne suis pas sûre qu’il soit très judicieux d’y inscrire Émilie – et après tout, Beauxbâtons est presque aussi réputée que Poudlard et je connais personnellement Mme Maxime. » Elle reposa sa tasse d’un air gracieux. Les deux fillettes échangèrent un bref regard. Elles ne savaient pas ce qu’il s’était passé en 1981, mais ça avait l’air d’être grave. Andrée haussa un sourcil – qu’est-ce que je t’avais dit, ils parlent de nous – et Émilie haussa les épaules – d’accord, j’admets. « Qu’en pensez-vous, James ? », fit la femme. James devait être Mr Leigh car celui-ci eut un rire désabusé mais très distingué. « Eh bien, qui serais-je pour vous conseiller le contraire ? Il est vrai que l’Angleterre a quelque peu perdu de sa splendeur d’autrefois. Je ne sais pas d’où vous tenez ces informations sur Harry Potter mais elles s’avèrent exactes… » Il reposa sa tasse, enfin vide, et prit le temps de réfléchir en marquant une pause théâtrale : « …cela dit, je ne vous donne que l’écho que me permettent d’avoir mes activités. » Nouveau coup d’œil furtif des deux fillettes. « Vous le savez, elles-mêmes ne donnent pas toujours une image très reluisante des Maîtres Potionistes – même si je me dois de rétablir la vérité : nos buts sont honorables et nous sommes les serviteurs de nos clients. - Loin de nous l’idée d’en douter », remarqua froidement M. d’Alencourt. Une sorte d’électricité latente sembla circuler entre les deux hommes. Andrée, complètement insensible à la froide animosité qui planait, se redressa soudainement lorsque sa mère prit la parole en posant une main apaisante sur le bras de Mr Leigh. Le contact, pourtant incongru, parut naturel. « Ce que James a sans doute voulu dire c’est que parfois, les Maîtres Potionistes sont tenus d’effectuer certaines commandes pour les clients alors qu’eux-mêmes ne cautionnent pas la potion qui leur est demandée. » Mr Leigh eut un hochement de tête sec. Un étrange sourire flotta un instant sur son visage mais il se reprit aussitôt et Andrée pensa avoir rêvé. Lorsque la conversation embraya sur la situation politique du gouvernement magique français, Émilie fit signe à son amie de retourner vers le Saule. Elles jetèrent un dernier regard en arrière, sans doute pour vérifier que les adultes ne parlaient plus de choses intéressantes, puis déguerpirent à toutes jambes et s’arrêtèrent une fois de plus protégées par l’ombre fraîche du grand arbre. Émilie se laissa tomber sur le sol en poussant un long soupire exagéré. « Ils ne parlaient peut-être pas de grands trésors perdus, mais au moins ils discutaient de nous. Je le savais ! », s’écria-t-elle brusquement. Andrée leva un sourcil. C’était elle qui la première avait soulevé l’idée que cela aurait pu être le cas, elle en était tout à fait certaine. « En tout cas, mon oncle et ce Mr Leigh n’ont pas l’air de s’apprécier beaucoup. Je me demande pourquoi. Tous les deux sont aussi coincés l’un que l’autre, enfin, même si Mr Leigh a l’air un peu plus rigolo quand même. » Le fait était qu’ils étaient tous les deux aussi expressifs qu’une armoire de mauvaise humeur mais que Mr Leigh avait ce mérite de demeurer courtois. Andrée s’adossa contre le Saule en soupirant. « Je me demande comment Mère le connaît. Je veux dire, je l’ai jamais vu ici et elle travaille pas… Peut-être qu’il va revenir d’autres fois. » Elle regarda pensivement son amie acquiescer en essayant d’occulter cette étrange oppression qu’elle ressentait dans sa poitrine. On lui avait souvent dit qu’elle réfléchissait trop pour une gamine de six ans, alors pour cette fois, rien que pour cette fois, elle tenterait de laisser tout ça de côté. Au-dessus d’elles, les oiseaux chantaient.
Dernière édition par Andrée de Kerimel le Mar 18 Sep 2018 - 21:19, édité 4 fois |
| | | AVATAR : Ava Acres
MESSAGES : 420
INFOS PERSONNAGE SITUATION AMOUREUSE: Célibataire DATE & LIEU DE NAISSANCE: 01/04/1986 à RennesSANG: mêlé | Sujet: Re: Andrée de Kerimel : moments de vie et anecdotes Dim 29 Avr 2018 - 14:33 | |
| Apprendre à apprécier Andrée de Kerimel en 10 leçons auteur inconnu . « annoté par Andrée de Kerimel elle-même et commenté par divers membres du forum dont l’avis n’est pas toujours à prendre en compte. » .
. L’Andrée est un petit animal furtif et sauvage.* Il vous sera difficile de l’approcher et encore moins de vous en faire apprécier. La clé du succès est encore, à mon humble avis, d’apprendre à vous-même l’aimer pour ce qu’elle est. Voilà quelques astuces, toutes issues de mon expérience personnelle** et qui vous aideront à mener à bien votre mission.. 1 – Ne pas parler à Andrée : il est très probable qu’elle n’ait pas envie de discuter. « En même temps personne n’est digne de ma royale discussion. » 2 – Cela dit, ne l’ignorez pas non plus : elle le supportera difficilement. Un simple signe de tête suffira, sauf si elle vous regarde avec insistance. « Ça s’appelle la politesse, monsieur. » 3 – Si elle vous observe fixement, il est également possible qu’elle a) se forge une opinion sur vous ou b) qu’elle ne vous aime pas et vous insulte mentalement ou c) qu’elle est fatiguée et qu’elle a juste le regard dans le vide. « Pour votre sécurité mentale, préférez supposer qu’il s’agit de la troisième solution » 4 – Ne lui cherchez pas des Noises si vous ne voulez pas qu’elle se venge sur vous ou sur vos proches. « Comme tout Serpentard qui se respecte (ou non, en fait, je suis pas dans la tête des autres). » 5 – Avant de la juger, tentez de comprendre sa façon de penser. Tentez également de comprendre comment elle en est arrivée à penser comme cela : sinon, vous la verrez comme un monstre sans cœur. « Je suis un monstre sans cœur. N’essayez pas de me rendre mièvre svp. » 6 – Ne lui parlez pas de la France si vous n’aimez pas a) les petites filles en colère contre le monde entier ou b) les petites filles qui pleurent et qui pensent que le monde entier leur en veut. « No comment. » 7 – Ne vous moquez jamais de ses manières parfois trop aristocratiques. « On a la classe ou on l’a pas, que voulez-vous. » 8 – Ne vous en prenez jamais – jamais, jamais – aux personnes qu’elle aime ou qu’elle considère comme ses amis ou qu’elle a décidé d’une manière ou d’une autre de protéger (d’accord, ça ne lui arrive pas souvent, mais ça lui arrive). « Excusez-moi, quels amis ? Je suis une femme indépendante, moi. » 9 – N’hésitez pas à essayer de la faire culpabiliser si elle devient trop méchante et qu’elle vous apprécie. Il n’est pas dit que ça marche, mais il est possible que vous arriviez à la faire réfléchir. « Un Serpentard ne réfléchit jamais, il agit. »« À moins que ce soient les Gryffondor, ça ? » 10 – Si vous tentez le point 9 alors qu’elle ne vous aime pas ou qu’elle s’en fiche de vous, elle vous rira probablement au nez ou s’énervera d’une manière ou d’une autre ( a) vous insultera, b) sortira sa baguette, c) vous tirera les cheveux). Elle supporte mal d’être jugée et spécialement par des inconnus. « Je suis sûre que vous non plus n’aimez pas être jugé. » .
. Notes accrochées à diverses pages du manuel ou écrites à la va vite sur la quatrième de couverture : « Manuel complètement inutile, à ne pas acheter. AK- » « Cet ouvrage est un torchon. À brûler. AH- » « Insipide, mauvais, insupportable. EM- » « J’aime bien le dernier commentaire. LK- » « Cette personne n’avait sans doute pas d’idée, je ne vois pas d’autre solution. Tous des haters. » « J’ai mis 1 ♥ parce qu’on ne peut pas aller en-dessous. Une perte de temps et d’argent, pour une personne qui n’en vaut pas la peine. Je déconseille fortement. » « J’ai perdu 15 minutes de ma vie et 30 Mornilles. » « Un livre musclé, comme sa rédactrice. EM- ».
. * Phrase obligeamment envoyée par Lina H. Kaveline à 21 :22 :05 le 05/06/2017 sur la Chat Box de Rictusempra. Merci Lina, tu sauves l’introduction de mon manuel. Cordialement, un anonyme. ** L’auteur de ce manuel n’étant pas connu, il est impossible de savoir quelle est cette expérience personnelle dont il parle. On suppose qu’il ait gardé son anonymat pour d’évidentes questions de sécurité. |
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