[Sept.] Entretien avant le départ [TERMINE]

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Sirius avait quitté le 12 Square Grimmaurd aux aurores et avait suivi au pas le petit comité établit par l'Ordre du Phénix afin d'amener Harry jusqu'à la gare de King's Cross, où le Poudlard Express l'attendrait une nouvelle année de plus. Bien évidemment, Sirius avait revêtit son apparence de chien noir car les sbires du ministère, et encore plus ceux de Voldemort, étaient plus que jamais à sa recherche. Seulement, il ne semblait s'en soucier assez pour ne pas être resté bien au chaud dans sa demeure aménagée en repère pour les membres de l'Ordre. Non, Sirius souhaitait dire au revoir à Harry et lui confier quelque chose qui serait en mesure de lui rappeler d'assez bons souvenirs dans les moments où il ne trouverait plus la force de sourire. Les temps étaient déjà bien difficiles mais Sirius avait bien peur qu'ils en deviennent encore pires au fil des mois aussi bien pour lui que pour son filleul. De plus, même s'il avait du mal à se l'avouer, voir partir Harry était une douleur de plus à son cœur déjà lourdement blessé. Il se devait donc d'être là, peu importe le danger que cela impliquait et les remontrances qui s'en suivraient. Sirius ne redoutait aucunement le danger, bien au contraire, celui-ci avait plutôt tendance à l'exciter. Et puis quel Parain aurait-il été, s'il n'avait prit ce 'risque' justement pour son filleul.

C'est donc le pas lent que Patmol franchit le passage pour la voie 9 3/4 après s'être assuré qu'aucuns regards indiscrets n'étaient tournés vers lui. Restant dans les pattes des autres membres de l'Ordre, il s'avança avec eux jusqu'au quai du Poudlard Express. Devant ses petits yeux gris, il découvrit la véritable horde d'élèves qui s'apprêtaient à prendre le chemin de Poudlard. En revoyant tous ces visages bienheureux à l'idée de repartir pour la prestigieuse école de sorcellerie, Patmol se revit vingt ans plutôt en compagnie de Rémus et de James sur ce même quai. A cette pensée, il tordit sa gueule en un maigre sourire puis il releva sa tête vers Harry pour finalement lui lancer un petit aboiement afin de lui faire comprendre qu'il souhaitait avoir son attention. Il se dirigea ensuite vers un petit coin à l'écart des regards et des oreilles malveillantes où il reprit sa forme humaine de sorte à ce que ses paroles ne soient pas des aboiements incessants. Sirius avait pour l'occasion revêtit un habit digne de la soit disant 'noblesse' de sa famille. En effet, il portait une longue veste drapée de noir et brodé ici et là de courbes faîtes de fils d'un noir presque scintillant. Sa chemise mêlait quand à elle le noir à l'argent des bandes verticales, sous un petit veston noir dont les boutons étaient frappés de l’emblème des Black. Enfin son long pantalon noir se terminait par des chaussures dont la cire avait disparut mais dont le noir était aussi sombre que le reste de ses vêtements.

Attendant Harry avec une grande impatience, Sirius plongea momentanément son regard sur le cadran de sa montre à gousset afin de s'assurer qu'il lui resterait assez de temps pour pouvoir parler à son filleul. Heureusement, le départ du train n'était pas encore pour tout de suite et Sirius avait encore beaucoup de temps devant lui. Il porta ensuite sa main dans la poche intérieure de sa veste pour s'assurer que le cadeau qu'il souhaitait faire à Harry y était encore bien caché. Il effleura par la même l'occasion sa baguette magique qui se tenait silencieusement dans cette même poche au cas où il lui faudrait l'utiliser. Mais à y réfléchir, Sirius n'avait plus eu besoin de l'utiliser depuis bien longtemps... à son plus grand regret d'ailleurs. Il redoutait d'ailleurs qu'elle finisse par ne plus pouvoir cracher le moindre sort s'il devait continuer à se cantonner dans le repère de l'Ordre du Phénix sans pouvoir l'utiliser. Cependant, il en était ainsi des ordres de Dumbledore et même si cela lui déplaisait au plus haut point, Sirius se devait de s'y tenir. Il attendit donc perdu dans ses pensées, qu'Harry se faufila à son tour dans ce petit coin à l'écart afin de lui faire ses adieux.

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Le jour du départ pour Poudlard avait enfin sonné. En cette tumultueuse fin de vacances, l'angoisse qu'avait ressentit Harry en se demandant s'il allait pouvoir retourner à Poudlard ou non était indescriptible. Immense est le sentiment de désespoir et de détresse qui nous habite quand on sait que l'on risque de ne plus revoir ses amis, de ne plus revoir ces lieux qui nous sont chers. Retourner chez les Dursley pendant que les "siens" sont ailleurs auraient été une épreuve insurmontable. Fort heureusement et cela grâce à Dumbledore, Harry avait été innocenté et il allait retourner à Poudlard ! Oui, il revenait à Poudlard ! Il se sentait complet et bien avec lui-même que lorsqu'il était à Poudlard en compagnie des gens qu'il aime. Certes, les choses allaient sûrement être bien difficiles pour lui cette année. On ne clame pas haut et fort le retour de Vous-savez-qui sans en subir les soubresauts. Albus Dumbledore l'avait bien mis en garde à la fin de l'an dernier, peut après que Cedric Diggory soit tué... très peu de gens seraient prêts à croire au retour de Lord Voldemort. Et Harry sentait déjà les conséquences de cette révélation. Lire les journaux était suffisant ! Mais peu importe. Là, aujourd'hui, il partait pour Poudlard. Il ne voulait pas ternir cette sensation de victoire et de bien-être par de sombres pensées ou par trop d'appréhension. Il s'était suffisamment fait de soucis dans la dernière semaine, pas question d'en avoir aujourd'hui, en ce jour sensé être heureux et amusant.

Suivi de près par un chien noir, Patmol, Harry marchait le long du quai de la voie 9¾. Son parrain lui avait préalablement proposé de l'accompagner avant son départ, sous prétexte qu'il voulait le protéger. Bien sûr, Sirius ! Harry savait bien que l'excuse de la protection n'en était rien. Il voulait probablement profiter d'un dernier moment avec son filleul, étant donné que tous les deux n'avaient pas eu la chance d'être seul bien longtemps dans les derniers jours. Entre les réunions et son audience, peut de place avait été accordé à une vraie discussion entre le filleul et son parrain, sauf peut-être mise à part cette conversation qu'il avait eu devant la tapisserie familiale. Harry n'allait donc pas se plaindre d'être suivi d'un gros chien !

Il put entendre Patmol aboyer soudainement. Harry tourna la tête en sa direction et compris qu'il avait trouvé un endroit sûr et discret. Il laissa d'abord son parrain prendre les devants, en l'ignorant. Il aurait trop risqué de le suivre. Quelques minutes, le temps de vérifier faussement ses bagages et il se faufila très discrètement dans la pièce où son parrain était entré, après s'être assuré que personne ne le suivait bien entendu. Sirius l'attendait, sobrement vêtu. Harry se mit à sourire en le voyant habillé ainsi.

- Tu es d'un chic, Sirius !

Harry regarda son parrain de la tête au pied, avec une grande admiration. Une admiration qu'il n'avait encore jamais eu à son égard. Il se rappelait la première fois qu'il l'avait vu, dans ses vêtements de prisonnier et ses longs cheveux sales. Ce n'était pas beau à voir, il en faisait presque pitié. Mais aujourd'hui, dans cet habit digne d'un prince, qui aurait pu croire qu'il était passé par Azkaban. Harry était heureux de voir Sirius dans cette forme aussi resplendissante. Il avait à présent aucun mal d'imaginer Sirius, à son âge, en train de parader et de courtiser les filles ! Il semblait avoir pris un coup de jeunesse ! Et le fait de se retrouver ici, à la gare, devait sans aucun doute y contribuer pour beaucoup.

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Quand Harry se faufila finalement dans la petite pièce, Sirius sentit son sourire se dresser irrésistiblement sur ses lèvres. Bien qu'il avait déjà eu l'occasion de l'observer au cours de cette journée, Sirius le détailla une nouvelle fois de plus du regard et reconnut parfaitement les traits de James en lui, bien qu'il devait avouer que du côté du tempérament il oscillait entre celui de sa mère et celui de son père. Lorsqu'il reçut le compliment de son filleul, Sirius accentua son sourire et ouvrit un peu plus sa veste noire pour qu'on puisse mieux entrevoir son veston et sa chemise. Tout comme Harry, il y jeta un bref coup d’œil puis il remit sa veste telle qu'elle était avant de relever une nouvelle fois son regard vers lui pour contempler ce regard qu'il ne reverrait plus avant probablement les fêtes de Noël. A cette pensée, le sourire qu'il traînait sur son visage diminua légèrement. Ne souhaitant toutefois que son malheur ne soit trop remarqué, Sirius trouva rapidement une phrase qui lui permit de se redonner un sourire pour l'occasion.

. Content que ça te plaise Harry, ça me change de ce bout de tissu en lambeaux qui me servait à Azkaban, n'est-ce pas ?

Sirius avait prononcé ces paroles sans réellement y attendre de réponses. Après tout, quel vêtement pouvait bien être encore pire que celui dont il était resté prisonnier pendant des années à Azkaban; probablement aucun. Il fit donc quelques pas vers un banc situé dans le fond de la petite pièce, dont le dossier en cuire était recouvert de poussière et les pieds rongés par le temps. Silencieusement, mais le sourire toujours aux lèvres, Sirius s'y installa et proposa à son filleul d'en faire de même en lui indiquant la place juste à côté de la sienne. Passant son bras sur l'arrête du dossier où Harry viendrait à s'assoire, Sirius attendit qu'il fut confortablement installé pour lui parler d'une voix lente et quelque peu faible.

. Voilà Harry, je n'ai pas beaucoup de temps devant moi malheureusement, en tout cas pas autant que je ne le souhaitais. Aussi, je vais aller droit au but.. comme toujours, me diras-tu... umh.. écoute, je tiens à m'excuser de ne pas avoir put être plus prêt de toi cet été, faute des réunions incessantes de l'Ordre. J'aurai aimé être plus présent, vraiment. Je veux toutefois que tu saches que je ne t'avais pas oublié, loin de là, et qu'une fois partit d'ici tu pourras toujours autant compter sur moi, quoi qu'il puisse t'arriver ― à ce moment, Sirius abaissa son regard comme s'il cherchait maladroitement ses mots ― je ne suis pas doué pour les grands discours, tu le sais bien, mais ― il remua machinalement ses lèvres et reporta finalement son regard dans celui de son filleul ― tu vas me manquer Harry..

Sirius venait de s'enfarger dans ses sentiments, chose qu'il voulait absolument éviter. C'est donc d'un geste précipité, qu'il abaissa son regard sur sa veste en y plongeant ses doigts minces et allongés dans l'espoir de saisir l'objet qu'il souhaitait offrir à Harry avant son départ. Pendant un court instant, il tripota le vide de sa poche intérieure quand enfin le bout de ses doigts effleurèrent l'objet qu'il cherchait. Le saisissant et le brandissant de sa poche en l'espace d'une fraction de seconde, Sirius le porta sous les yeux d'Harry afin qu'il puisse nettement discerner de quoi il en advenait réellement. Dans la main de son parrain, se tenait une vieille photographie où plusieurs visages rayonnant semblaient l'observer.

. Maugrey aurait aimé te la remettre de ses propres mains mais il n'en a pas trouvé le temps ni l'occasion, alors il me la confier en me demandant de bien vouloir te l'offrir au nom de nous tous. C'est une photo de l'Ordre, tel qu'il était constitué à ses débuts. Le trois-quart des gens que tu vois sur cette photo ont été tué ou tout simplement anéanti par l'ennemi.. Marlenne McKinnon, Frank et Alice Londubat, Benjy Fenwick, Edgar Bones, Caradoc Dearborn, Gideon Prewett et son frère Fabian et enfin Dorcas Meadowes que Voldemort a tué de ses propres mains ― Sirius avait pris le soin de montrer à Harry les visages sur la photo qui allait de paire avec les noms qu'il venait de citer ― moi je suis là, j'avais encore les cheveux courts à l'époque, voilà Lupin, Hagrid, Maugrey quand il était encore en assez bon état, et puis Dumbledore et son frère Abelforth. Et là.. ― il tapota sur la photographie afin que le groupe s'écarta un peu pour laisser place à deux protagonistes qu'Harry aurait certainement plaisir à voir de nouveau ― voilà tes parents. Regarde-les, ils étaient si heureux..

Le regard fuyard, Sirius avait bien évidemment remarqué Queudver dont la silhouette répugnante se tenait en retrait des Potter, mais avait omis de le mentionner exprès. Le sourire aux lèvres, il contempla le regard de James et de Lily comme un vieux et lointain souvenir qui laisserait à jamais sa marque à l'intérieur de lui. A l'époque de cette photo, l'Ordre était bien moins en nombre que l'ennemi et les souffrances qu'ils eurent à endurer n'en furent que plus grandes. Presque tous les membres de l'époque étaient décédés aujourd'hui et les rares survivants étaient tous marqués par ce temps de terreur. Aujourd'hui, ils étaient mieux préparés et certainement un peu plus nombreux. L'ennemi étant quant à lui au début de sa phase de recrutement ce qui laissait encore l'Ordre en bonne posture mais combien de temps cela durerait ? 3 mois ? 5 mois ? Peut-être plus avec un peu de chance ? Sirius n'en savait rien, mais ce qu'il voulait c'était qu'Harry soit en sécurité, à n'importe quel prix, tout autant qu'il aurait aimé qu'il rejoigne l'Ordre si seulement il l'avait put.

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Ah, Sirius... toujours à ramener à la plaisanterie les pires moments de sa vie. Comme s'il voulait prouver que son passage à Azkaban ne l'avait en rien ébranlé. Mais Harry savait pertinemment que cette période de sa vie, ajoutée à la mort de son meilleur ami, lui avait laissé des traces. Banaliser la chose étant sans doute un moyen de la rendre moins difficile qu'elle ne l'était. Enfin bref. Il sourit à la remarque de son parrain lorsque ce dernier fit allusion aux tristes vêtements qu'il portait lors de leur première rencontre. En y repensant, il est donc tout à fait approprié de dire que les apparences sont trompeuses. Car oui, il fallait bien l'avouer, Harry avait jugé son parrain sans même l'avoir connu véritablement. D'ailleurs, il s'en voulait encore énormément d'avoir douté de lui au point de croire qu'il avait tué ses parents, James et Lily et de surcroit les meilleurs amis de Sirius, ceux qui pour lui était devenue une famille.

Le jeune homme écouta religieuse les confidences de son parrain, qui ne lui laissa aucune chance de répondre. Il lui avait étalé ses états d'âme, sûrement pour être certain que cette fois, tout serait dit. Chacune de ses paroles lui vint droit au coeur. Et du coup, il sembla perdre toutes ces craintes qui lui grugeaient l'estomac, à l'idée que son année à Poudlard serait sans l'ombre d'un doute la plus difficile.

Il lui parla ensuite de cet objet que Maugrey voulait lui remettre. Harry plissa le regard, curieux de savoir de ce dont il s'agissait. En voyant Sirius sortir la photo, il se dit machinalement qu'elle allait lui être utile, ne serait-ce que pour l'aider lors des moments où il se sentirait le plus seul, à retrouver une forme de sérénité et de paix avec lui-même. Il regarda chacun des sorciers que Sirius nommaient. Pour la plupart, ils ne les connaissaient pas. Puis les parents de Neville... un triste sort leur avait été réservé, tout autant qu'à leur fils. Harry eut une pensée pour son ami. Puis le professeur Lupin, Sirius qui arborait une fierté et une prestance pareille à aujourd'hui. Et ses parents... Harry fixa la photo. Il n'était plus capable de se défaire de l'image de ses parents. Si beaux d'être ensemble, si heureux d'être entourés de leurs amis... ou de ceux qu'ils croyaient l'être. Car en voyant Pettigrow, il eut le même sentiment de dégoût et de répugnance face à cet être puéril qui avait agi en traitre.

- Sirius, je ... merci. Tu ne peux imaginer comme cette photo me fait du bien. Je la conserverai précieusement. Je ...

Il aurait voulu lui dire un tas d'autres choses, que le temps s'arrête pour qu'ils puissent profiter l'un et l'autre de leur présence. Mais le sourd klaxonnement du Poudlard Express le ramena vite fait à une triste réalité : il devait quitter son parrain à nouveau jusqu'aux fêtes. Certes, il avait souhaité son retour à Poudlard. Mais d'un autre côté, en sachant ce qu'il l'attendait, Harry avait l'impression de s'en aller vers un gouffre du quel il ne pourrait jamais sortir. Par chance, il avait de très bons amis sur qui il pourrait toujours compter. Mais en ce moment, ce dont il avait le plus besoin, c'était de la présence rassurante de son parrain. Cette présence qui lui donne l'impression qu'il ne lui arrivera rien tant qu'il est avec lui. De là l'utilité de la photo que Sirius lui avait offert au nom de toutes ces personnes qui y figurent.

- Je n'ai pas envie de partir, Sirius. Pas tout de suite ! Si nous avions eu une semaine de plus... rien qu'une semaine.

Harry soupira longuement. À contre-coeur, il se leva. Le départ avait sonné. Il ne voulait pas s'en aller.

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Sirius eut un sourire emplis de fierté lorsqu'il vit le sourire d'Harry se dresser sur son visage quand il découvrit les silhouettes de ses parents sur la photo de l'Ordre. Lui-même ressentit une joie indescriptible l'envahir en regardant leurs visages si rayonnant de bonheur et de joie de vivre. Si aujourd'hui, ils n'étaient plus présent pour sourire comme à l'époque, Sirius savait qu'au plus haut des cieux ils n'avaient abandonnés cette merveilleuse expression sur leurs deux visages et qu'à l'heure actuelle ils souriaient encore et toujours en les regardant lui et Harry, réunis dans cette petite pièce à l'égard des regards afin de se faire leurs adieux. Sirius avait fait le serment à James et à Lily qu'il veillerait sur leur enfant jusqu'à la fin de ses jours, et plus que jamais, il ressentait le besoin de le protéger; de le protéger du mal croissant dans ce pays, de Voldemort et de ses acolytes, du Ministère et de ses sous-entendus morbides. Mais par dessus tout, Sirius voulait le protéger de la crainte et du désespoir. C'est donc le cœur lourd qu'il colla son bras dans le dos d'Harry pour finalement déposer sa main droite sur son épaule droite.

. Ne me remercie pas Harry, c'est à moi de te remercier pour tout ce que tu as fait jusqu'à aujourd'hui et pour tout ce que tu continueras à faire par le futur. A l'époque de cette photographie, l'Ordre était mal préparé, nous étions pour la plupart tous très jeune comme tu peux le constater et les forces de l'ennemi était bien plus mûres et surtout moins récessives à l'idée de tuer. Mais aujourd'hui, les choses ont changés et nous t'avons toi. Certes tu ne fais pas partit de l'Ordre et probablement que jamais tu n'en feras partit mais je sais au fond de mon cœur que tu es celui qui nous amènera la paix. Molly et Rémus, pensent que je ne devrais pas te dire ça et te mettre un poids de plus sur les épaules mais je pense au contraire que c'est te donner des forces, que de te dire que tu es la meilleure chose qui me soit arrivé à moi comme à nous tous..

Un bruit identique à un souffle dans une corne retentit dans toute la gare et empêcha Sirius de terminer sa phrase. Le Poudlard Express se tenait prêt à partir d'ici quelques minutes et Harry ne pouvait se permettre de manquer ce train, bien qu'au fin fond de lui, Sirius l'aurait peut-être souhaité. Mais ainsi en était-il et aussi triste pouvait être ce départ, il se devait de l'accepter. Après tout ce n'était qu'un petit au revoir car il savait que dans ces temps de malheurs, il viendrait certainement très rapidement à reparler à son filleul. Une nouvelle fois le klaxon du Poudlard Express retentit et Sirius se leva brusquement en voyant qu'Harry l'était déjà. Le cœur encore bien plus lourd, il écouta attentivement les paroles de son filleul en ressentant un poids énorme lui tomber dans l'estomac. Qu'aurait-il donné pour passer une semaine de plus en sa compagnie, lui aussi.. il aurait probablement tout fait pour cela, peut-être même jusqu'à vendre son âme au diable, mais malheureusement il ne pouvait arracher Harry à sa destiné. Une nouvelle année d'étude l'attendait, qui plus est une année importante avec le B.U.S.E, Harry devait suivre son chemin même si cela l'éloignait quelque peu de son parrain.

C'est sur cette pensée que Sirius se rapprocha maladroitement d'Harry et le prit finalement dans ses bras pour lui faire ses adieux et ressentir, une dernière fois avant très longtemps, sa présence auprès de lui. Après quelques secondes, il s'écarta et posa ses mains sur les épaules de son filleul, comme il avait toujours eu coutume de le faire avec James et Rémus quand il avait quelque chose d'important à leur dire ou bien des paroles à leur encrer profondément dans le crâne. Plongeant donc son regard d'un gris presque argenté dans celui d'Harry, Sirius lui adressa un sourire et lui légua ces quelques paroles d'une voix délicate et attentionnée :

. Harry, prend bien soin de toi une fois là-bas. Même si je comprend que le silence qui règne autour de toi te soit pesant, n'oubli pas que tu as des amis fidèles prêt à t'aider à tout moment.. ne les oublis pas Harry ! Ils sont ta plus grande force face à l'ennemi ! S'il se passe quoi que ce soit d'étrange, tu sais comment me joindre n'est-ce pas ? Alors ne te gêne pas, je me tiendrai prêt à te répondre dès que je le pourrai...

Une troisième klaxon se fit entendre et dévia le regard de Sirius vers la porte de sortie. Délaissant ses mains des épaules de son filleul pour les laissé retomber le long de son corps, il regarda une dernière fois son visage et ajouta dans un murmure:

. Ne soit pas en retard Harry.. n'oubli jamais ce que je viens de te dire.. et.. ne m'oubli pas.. non plus..

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En autant de fois que le klaxon du train résonna au loin, Harry cru sentir son coeur se débattre dans sa poitrine, mélange de hâte, de fébrilité et d'angoisse. Et comme si son stress à l'idée de partir n'était pas suffisant, il devait en plus se séparer de son parrain. Les minutes étaient comptées, le départ pour Poudlard plus imminent que jamais. C'est alors que Sirius que le pris dans ses bras. Pas très habitué par ce genre d'affection, lui qui a toujours grandit avec le mépris et l'indifférence des Dursley, Harry resserra son étreinte. Il aurait voulu rester plus longtemps en compagnie de son parrain - la seule personne qu'il considérait comme une famille - mais le 3ème coup de klaxon sonna comme un glas, un rappel qu'il était temps de s'en aller. Maladroitement, tous deux s'écartèrent l'un de l'autre et Sirius vint poser ses mains rassurantes sur les épaules de son filleul. Harry le regarda avec un sourire triste, les yeux remplis de chagrin et de contrariété, mais également avec fierté. Et c'est d'une voix quasi cassée par l'émotion, mais aussi la fatigue des derniers jours qu'il lui répondit :

- Ne t'en fais pas pour moi, Sirius. J'ai de bons amis en effet... et Dumbledore sera là. Tout ira bien.

"Tout ira bien." Qui voulait-il convaincre ? Son parrain ou bien lui-même ? Sur ces paroles, Harry recula.

- Je dois y aller...

Le coeur gros, il s'apprêta à quitter cette pièce qui leur avait servi de cachette. Il marcha d'un pas lent, contraint de s'en aller bien malgré lui. Mais avant de quitter la salle, il se retourna une dernière fois vers son parrain.

- Il me sera impossible de t'oublier, Sirius, tu le sais bien ! Et puis nous nous reverrons pour Noël, hein ? Tu vas voir, on passera de belles vacances ! Mais je te contacterai si j'ai des problèmes...

Des problèmes. C'est bien ça qui l'inquiétait. Au plus profond de lui il souhaitait ne pas avoir de problèmes. Allait-il enfin pouvoir passer une année normale, à s'inquiéter de choses normales ? Mais ce souhait, évidemment, était impossible. Rien ne peut être normal quand on s'appelle Harry Potter et que l'on a vu de ses propres yeux Celui-dont-personne-ne-veut-croire-le-retour refaire surface après avoir tué un autre élève. C'est sur cette pensée morbide et frustrante qu'il quitta la pièce en direction du train. Il glissa avec précaution la photo dans ses poches et poussa ses bagages jusqu'au train. Les retardataires, dont il faisait partie, s'empressèrent de monter à bord du Poudlard Express.

Dans le train, Harry se dirigea vers le wagon numéro 5, là où l'attendaient Ron, Hermione, Ginny et Neville entre autre. Il entra dans son wagon, fit léviter ses bagages dans un endroit prévu à cet effet et pris place silencieusement, le coeur lourd. Il ne s'adressa à personne, préférant se remémorer silencieusement les évènements de cet été et ses adieux avec Sirius. Un dernier coup de klaxon, celui-là plus long que les trois autres, se fit entendre. Le train commença à rouler lentement sur les railles, dans un grincement métallique sourd et désagréable. Le Poudlard Express disparu au loin, emportant à son bord Harry Potter et laissant dans une solitude certaine Sirius Black.

- À bientôt, Sirius... chuchota Harry pour lui-même.

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