Austen traversa la rue d'un air déterminé, toute prête a vivre de nouvelles aventures sur...le trottoir d'en face.
La petite blonde marchait d'un pas vif et régulier, légèrement sautillant. Ses yeux bleus brillaient comme jamais et elle appréçiait énormément le fait que le temps soit dégagé ET pas pluvieux comme à son habitude.
Quoi que ces derniers temps elle s'était plongée dans l'étude du français. Enfin surtout en écoutant de la musique Française - Si, Si avec Austen on est persudadé d'apprendre une langue en la chantant -.
Elle était vêtue d'une t-shirt rose pale et d'une saloppette en jean, qui ne lui donnaient pas du tout son age. Déjà, on lui avait proposé des livres d'études pour Poudlard, qu'elle avait achetés pour faire plaisir au libraire. Ainsi que des robes, des chaudrons, des plumes... Bref, 'Teen ne pouvait pas résister à l'envie de se faire plumer faire plaisir. Ainsi donc, toute joyeuse et heureuse de vivre qu'elle était, un paquet de guimauves magiques -Ca change de couleur quand tu les mets dans la main! - dans les mains, la femme-enfant déambulait dans le chemin de traverse, sentant sa bourse déjà peu grosse s'alléger tout les deux pas.

"Ton regard m'apprivoise, je suis lucide à présent, il m'a fallu du temps" Chantait-elle, en français of course, à tue-tête, visiblement très peu soucieuse du regard extérieur sur sa personne.
[ Vegastar - Comme un aimant ]
Sa voix fluette, douce, se glissait dans le bruit de la marée humaine sans trop attirer l'attention. Particulièrement quand la blonde se fourrait la bouche de chamallows, ce qui donnait des : Je ne chuis plus un animal, et fache a toi je me chens, attiré comme un aimant.

C'est alors dans tout ces débordements de sucreries et de bonne humeur qu'elle percuta une personne de plein fouet. Légère, elle tomba en arrière comme de rien et soupira de soulagement, elle avait eu le reflexe de fermer la main sur son paquet. Il était donc sauvé !!!

"Echcugez mwa" marmonna t elle en avalant ses dernières guimauves, n'osant même plus relever la tête.

Austen entendit une voix plus que familière se glisser dans ses oreilles. Elle sourit et leva brusquement la tête, la bouche encore pleine de bonbons rosés.

- Tu sais que je suis incapable de t'en vouloir 'tite 'Teen Dit il en souriant.

Cad lui tendit la main pour qu'elle se relève.

" OUaach Cad Comment chava ? Chte chure cht'avais pas chu " Dit elle difficilement.

Elle attrapa enfin la main tendue et se releva en avalant ses derniers Marshmallows. Son sourire barra de nouveau son visage rayonnant. Cad, c'était toujours la même euphorie quand elle le voyait, toujours le même bordel dans son esprit de bonbons et de guimauves colorées. C'était bien lui, là, planté sur ses deux pattes arrières, en bon humain. Touchée par son regard qu'elle ne connaissait que trop, elle se laissa choir lamentablement dans ses bras en retenant un couinement de contentement. Pour ne pas dire un jappement [ et un ouaf ouaf !] .

" Iiiiiiiih !!! Et si on allait manger quelque chose a part des chamallows ?! Hein ? et si on faisait un tour ?!" Demanda t-elle en frappant dans ses mains, toute emoustillée.
"On visiteras Paris et Roooome !" Chanta t elle en prenant un air théatral et une tête de chien battu pour qu'il accepte .

Il fut étonné de la trouver dans ses bras. Il aurait pourtant du le prévoir, c'était totalement le genre d'Austen ces réactions. Une des raisons pour lesquelles il n'avait pas voulu qu'elle le suive ici. Une des raisons qui l'avaient fait se comporter comme un lâche (ce qu'il n'était pas !) et partir sans la prévenir vraiment (en fait il avait glissé l'info dans une conversation bidon tout en sachant très bien qu'elle n'écouterait pas).
Il posa ses deux mains sur les épaules de la jeune femme et fit deux pas en arrière pour retrouver une distance convenable en la regardant avec douceur, tristesse mais fermeté.

- Le temps de ce genre de familiarité est terminé Austen. On n'est plus en Amérique ici.

Et puis elle ne reignait plus sur son coeur. Pas qu'il ne l'aimait plus mais il s'était rendu compte qu'il considérait la femme-enfant plus comme la petite soeur qu'il aurait rêvé avoir que comme une compagne. Klarissa, par exemple (et totalement au hasard) était bien plus faite pour ce rôle.
Tandis qu'il pensait à la belle apothicaire, son visage s'éclaira et ses yeux prirent l'espace d'un instant une expression rêveuse que l'américaine (qui le connaissait bien) ne pouvait manquer (ou pouvait-elle passer à coté...avec Austen on ne savait jamais vraiment).
Il cligna des yeux et revint sur terre, offrant son sourire à son ancienne petite amie (le mot 'ex' était d'un vulgaire). Il ne fit pas attention à son regard rayonnant. Il avait l'habitude.

- Va pour un repas, mais je n'ai pas le temps de t'emmener sur le vieux continent, tu devras te contenter du chemin de Traverse !

Il posa très brievement sa main sur la taille de la jeune femme pour l'inviter à le précéder et lui emboîta le pas.

- Tu es déjà venue ici ? Tu as une envie particulière ?

Aux amériques il avait prit l'habitude de tout organiser pour eux deux (il fallait dire que les capacités d'organisation d'Austen étaient particulièrement inexistantes), mais pour cette fois il voulait lui laisser la barre. Le temps pour lui de faire le point sur ce chapitre de sa vie qui ne voulait décidément pas le laisser tourner la page.

Austen souriait toujours, sans arrêt, sans même un éclat de tristesse quand Cad lui dit que les choses étaient terminées entre eux deux. Elle le savait ! Que dire d'autre ?
Son énergie rayonnant de bonne humeur lui offrait l'avantage de ne jamais se miner. Toujours aller de l'avant, toujours voir la vie comme un cadeau, et le passé comme quelque chose de nécessaire à la survie. Ce passé qui la suivait, elle avait appris à le porter sur ses frêles épaules, avec ses cicatrices qui ne se refermeraient jamais et ses arcs-en-ciel. Elle haussa les épaules devant la déclaration de Cad, tout simplement. Rien de plus, rien de moins. Pas de larmes, pas de dédain, pas de rancure, pas de désespoir, juste cette banale normalité et cette joie de vivre ancrée jusque dans son regard lumineux.

Puis, au bout de quelques secondes, le visage de Cad prit une expression rêveuse. Débile un peu. Comme un imbécile heureux.
Cela ne pouvait dire qu'une chose: il était amoureux fou d'une jeune fille. Tenn sentit son visage se fendre d'un large sourire : mais à qui pensait-il pour avoir l'air aussi supide ?!
Elle devait être singulière, sans doute belle et posée. Réfléchie, tendre, attentionée, juste un peu maladroite. Bref, l'anti thèse de la petite blonde, qui imaginait déjà la future madame Cad avec des cheveux noirs, la peau claire, des vêtements discrets et des yeux sombres. Elle paria pour elle-même et se dit que si elle avait la chance de voir la dame, et que cette dernière correspondait au portrait qu'elle s'en faisait, elle passerait une journée habillée en bunny.

- Va pour un repas, mais je n'ai pas le temps de t'emmener sur le vieux continent, tu devras te contenter du chemin de Traverse ! dit il ensuite,la coupant dans ses délires.
- Tu es déjà venue ici ? Tu as une envie particulière ? Continua t il sur le même ton, la gratifiant d'un sourire et en l'invitant à la suivre.

"Eeeeh ..... " Austen baissa les yeux.

Comment lui dire que non elle n'était jamais venue ici, et c'était une intuition qui l'avait conduite en Angleterre. Elle en avait rêvé, tant et tant de fois. Dans ces cauchemars, plutôt, elle était entérrée vivante sous le regard froid de sa mère, la pluie battante du ciel anglo-saxon battant sauvagement ses joues, sans qu'elle ne ressente rien. C'était comme si elle en fait déjà morte. Austen frissona en repensant à ceci et sa main gauche, sans qu'elle sache pourquoi - peut-être agissait-elle inconsciemment -, semblait gratter quelque chose dans le paquet de bonbons. En prenant conscience de son geste pour le moins étrange, Teen haussa les sourcils et rangea les chamallows avant d'enfonçer ses mains dans ses poches.

"J'ai envie de manger des fruits sec." Dit elle a Cad tout simplement, le visage nettement moins souriant, presque ombragé par ses pensées.

Austen regardait l'ébullition autour d'elle tandis qu'ils reflechissaient un moment sur l'endroit où ils allaient bien pouvoir manger des fruits secs. Cad conseilla son restaurant habituel.
* Pas trop rosbeef, il a pensé a moi, roarh *
C'était une envie soudaine, stupide sans doute...Manger des fruits secs quoi. Bananes, raisins ... mmh....
Le nuage se dissipa à la pensée des petits fruits qui étaient si bons et elle sourit de nouveau.
Les rêves n'étaient que et uniquement des rêves. Rien de vrai, rien de concret. Pourquoi s'était-elle donc assombrie de la sorte ? Durant le voyage, Austen ne remarqua ni les commentaires sur elle et Cad, ni les moqueries des adolescents, ni les regards attendris d'une matronne accompagnée de ses marmots. Son esprit était occupé par des choses bien plus futiles. Un papillon.... Tiens un papillon.... et oh... un chat. Ce qu'il est mignon. Ledit chat la fixa tandis qu'elle passait. C'était toujours ainsi avec les animaux, elle les remarquait et ils la remarquaient à leur tour, comme un échange sans mots, comme un contact primaire que beaucoup d'hommes avaient oublié. Le regard. Si important, si oublié...

Une fois arrivés au restaurant, elle s'installa sur la chaise que son ancien compagnon lui proposait. Songeuse, elle joua nerveusement avec un couteau de sa main gauche. La droite était posée sur sa joue, le coude sur la table, un sourire doux peint sur son visage clair. Ses pomettes rosies de ravissement, ses yeux brillants de vivacité, sa peau tendre et bronzée... Toutes ses choses qui la rendaient deux fois plus vivante que la plupart de la populace.

- Alors dit
moi ce que tu fais ici. Tu ne t'es pas mariée ? Tu as trouvé un boulot
? Tu vis où ? Tu fais quoi ? Je veux tout savoir tu sais.

Cad la rappella à la réalité - la vraie ( auchan la vie la vraie XD )- avec ses éternelles questions. Austen tenta de ramasser ses idées, les trier, pour donner un ordre à ses idées.

C'était trop chiant, elle préféra tout raconter pèle mèle.

"Alors bah euh." Commença t elle en prenant une inspiration. Au bout de quelques secondes, elle reprit.
"Non pas mariée... A chaque fois que je rencontre quelqu'un, les garçons concernés se trompent de numéro et je tombe sur des numéros non attribués le lendemain matin, alors qu'ils sont partis travailler. C'est bête....Ensuite bah euh je travaille toujours pas, j'ai juste acheté un life boat qui est dans un des quais de Londres, je voyage et je vivote quoi... Eeeeh... Je vis nulle part et avec personne. Ya bien Mojo, mais c'est mon chien." Dit elle enfin en souriant toujours autant, picorant des fruits secs. Ah non la noix de coco elle aimait pas, elle l'écartait dans un coin du bol et prenait la banane. C'était meilleur.

Sa vie se résumait en peu de lignes, elle était belle... oui. A vrai dire, elle n'avait pas le droit de se plaindre, il y avait bien ces migraines et puis toute cette nourriture qu'elle engloutissait en maigrissant de jour en jour, mais bon. Rien de grave, comme d'habitude se dit la sorcière en trouvant avec bonheur une noix de cajou.

"Et toi ? Elle s'appelle comment ?"

Il manqua s'étouffer avec sa bière. Austen éclata de rire et avala son bout de banane séchée de travers. Ils avaient l'air délicats tout les deux, toussants comme des malades en phase terminale.
Elle prit un verre d'eau, en versa la moitié sur la table pour changer, et l'engloutis pour calmer la toux indésirable. Une fois rafrachie; elle regarda la table et grimaça, c'était franchement un carnage. Une serviette par ci, par là et ça irait bien.

- Pourquoi
tu ne t'es pas mariée ? Je t'avais laissé une belle dot pourtant. Tu
n'avais pas envie de rentrer dans le moule ? Tu n'es pas idiote, je le
sais, t'aurais pu trouver mieux que des garçons d'une nuit.

Austen leva un sourcil. Elle n'allait tout de même pas lui dire : Me marier ? La bonne blague, qui voudrait d'une enfant? Déjà qu'ils fuient la paternité, alors imagine le travail, une enfant pendant toute une vie, voir deux pendant un moment si on a un enfant. Mais la petite blonde garda bien sagement sa pensée, il était en plein sermon. Coupable, elle baissa les yeux et joua avec la pointe de son couteau, pas très assurée. On aurait dit une petite fille qui se faisait faire la morale.

- Et même,
tu aurais pu trouver un emplois et vivre dans un vrai appart. Si tu
veux j'ai encore mon studio à Londres qui est vide. J'pourrais te le
prêter le temps que tu trouves ce que tu veux faire. Pourquoi pas
vendeuse dans une confiserie ? Ou même une confiserie a toi ! J'suis
sur que tu t'y plairais.

Austen fronça les sourcils. Elle n'avait jamais travaillé, et si elle osait poser le pied dans une confiserie elle deviendrait aussi obèse que ses homologues américains. Mais il était vrai qu'à part ceci, il lui serait très plaisant de voir des enfants, leur faire plaisir. Au moins ils la comprennaient .... M'enfin, elle allait plus donner de bonbons qu'en vendre alors... Puis il lui proposa un studio. Vide. Austen se redressa net sur sa chaise. Pas question ! Pas question ! POur rien au monde songaea t-elle.

" Pas question ! Pas question ! Pour rien au monde ! Jamais ! Je préfère encore dormir sous un pont avec un clochard que d'être seule dans un palais doré ! Tu me sous estime ! Ce qu'il y a de bien avec le live boat c'est qu'il y a pleins de gens qui passent sur le pont, des marins qui parlent à côté, au moins je suis pas toute seule entre quatres murs! Alors là jamais ! Jamais ! Même pas en technicolor !" S'écria t elle en attirant l'attention de la moitié du restaurant.

Jamais seule. Jamais plus, non c'était certain elle ne supporterait pas de se réveiller seule à nouveau, avec cette impression de vide, jusque dans son ventre, son impression de haine, de culpabilité et l'impression de sentir un fantôme près d'elle, la forçant à sortir de son corps. Jamais plus ! Offusquée, Austen fixa Cad droit dans les yeux pour bien lui faire comprendre que ce n'était même pas la peine d'éssayer, vraiment pas. Elle irait n'importe où; pourvu qu'il y ai au moins une personne dans les 10 mètres.

Austen se recroquevilla dans sa chaise, c'était vraiment trop tiré par les cheveux de s'énerver de cette façon. Mais elle avait réellement peur de la solitude, comme jamais. Elle posa sa main sur la table et regarda ses petits ongles rosés tapoter le bois clair.

" Cad, je peux venir chez toi ? Le temps de trouver un bon endroit " Dit-elle d'une petite voix en relevant le visage vers lui, son air d'enfant mieux peint que jamais sur son visage doux.

Elle ésperait réellement qu'il accepte. Loin d'elle l'idée de retenter une vie commune de couple, mais l'idée d'être larguée dans une ville aussi peu acceuillante que Londre lui faisait presque peur, pour ne pas dire : la térrorisait. Elle glissa une de ses mains dans ses cheveux dorés et la laissa glisser le long de son flanc en soutenant le regard clair du libraire.

"Je prendrais ... euh.... De la raie " Dit elle au serveur qui attendait sagement que la demoiselle aie fini de parler, tout attendri par un couple pareil. Austen tiqua légèrement, elle avait l'impression d'être louchée, ce qui la mettait mal à l'aise.

"Je t'en prie Cad..."